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Luxations des tendons fibulaires


A. Meyer, F. Khiami, É. Rolland

La luxation des tendons fibulaires est une lésion rare qui passe souvent inaperçue. Elle résulte soit d’un
mouvement de dorsiflexion-éversion forcé lors d’un traumatisme de la cheville, ou peut compliquer une
entorse latérale de cheville. La méconnaissance diagnostique initiale aboutit la plupart du temps à un
traitement retardé de la lésion et de ses séquelles. Le traitement doit avant tout être chirurgical. Il permet
de traiter la lésion et ses conséquences telles qu’une tendinopathie souvent associée.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Rétinaculum ; Traumatisme de la cheville ; Luxation ; Tendons fibulaires ; Tendinoscopie

Plan .

■ Anatomie [1]

¶ Introduction 1 L’anatomie descriptive de la région malléolaire latérale (Fig. 1)


inclut d’une part la description des structures musculotendi-
¶ Anatomie 1
neuses constantes et inconstantes, d’autre part les structures
Myologie 1
osseuses et les éléments de stabilité des tendons fibulaires.
Ostéologie 2
Rétinaculums 2
Myologie
¶ Étiologies 2
Épidémiologie et mécanismes lésionnels 2 Le peroneus longus (long fibulaire) et le peroneus brevis
Laxité latérale de cheville 2 (court fibulaire) sont les deux structures musculaires principales
Fracture du calcanéus 2 du compartiment latéral de la jambe. Ils appartiennent à la loge
Asymétrie « contenant-contenu » 2 latérale de la jambe.
Anomalies congénitales 3
Peroneus longus
¶ Anatomopathologie 3
Muscle volumineux allongé, penniforme, il s’étend de la
¶ Aspects diagnostiques 3 fibula au premier métatarsien, avec un rôle à la fois extenseur,
Clinique 3 rotateur latéral et abducteur du pied. Il joue un rôle capital dans
Paraclinique 3 le maintien de la voûte plantaire.
¶ Diagnostic différentiel et lésions associées 5
À la phase aiguë 5 Peroneus brevis
À la phase plus tardive 5 Étendu de la partie moyenne de la fibula au bord latéral du
¶ Thérapeutique : principes et résultats 5 pied, il est situé en avant de la partie inférieure du long
Traitement fonctionnel 6
Traitement orthopédique 6
Traitement chirurgical 6
¶ Conclusion 7

■ Introduction
La luxation des tendons fibulaires est une pathologie rare
mais non exceptionnelle. L’anatomie malléolaire latérale et
rétromalléolaire peut présenter certaines particularités qui, à
elles seules ou associées à un traumatisme banal de la cheville,
expliquent dans la majeure partie des cas l’apparition d’une telle
lésion. La méconnaissance diagnostique initiale d’une luxation
des tendons fibulaires est fréquente à la phase aiguë, et conduit
généralement le thérapeute à une prise en charge secondaire
moins aisée, émaillée d’un risque de séquelles. Les principes
thérapeutiques sont nombreux, mais rares sont les techniques
ayant pu faire l’objet d’une évaluation sérieuse, compte tenu de Figure 1. Anatomie tendineuse de la cheville, face latérale. 1. Rétinacu-
la rareté de cette lésion expliquant le faible nombre de cas des lum péronier supérieur ; 2. rétinaculum péronier inférieur ; 3. tendons
séries publiées. fibulaires ; 4. malléole latérale.

Appareil locomoteur 1
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fibulaire qui le recouvre presque entièrement. Il est rotateur une dorsiflexion-éversion du pied, idéalement. La force résul-
latéral et abducteur du pied. tante plaque les tendons contre la face postérieure de la fibula,
Les variations anatomiques de ces éléments sont déchire le rétinaculum supérieur et expulse les tendons hors du
nombreuses [2-4]. On décrit principalement quatre structures tunnel lésé [9-11].
musculaires accessoires : D’autres mécanismes [12] ont été décrits aboutissant égale-
• le peroneus minimi, qui naît du court fibulaire et se termine ment à la rupture de ce rétinaculum supérieur. L’inversion du
sur l’extenseur du quatrième et/ou du cinquième métatar- pied tend le ligament calcanéofibulaire (classique faisceau
sien ; moyen du ligament collatéral latéral de la cheville) et diminue
• le peroneus quartus naît de la face postéro-inférieure de la le diamètre du tunnel ostéofibreux rétromalléolaire latéral. Les
fibula entre le fléchisseur propre de l’hallux et le court tendons se plaquent alors contre la partie antérieure du rétina-
fibulaire, et se termine sur le calcanéus ; culum supérieur. Si une violente contraction musculaire des
• le peroneus brevis bifide (corps musculaire double à partir muscles fibulaires se produit, une rupture du rétinaculum
d’une insertion commune) ; supérieur peut survenir, générant une instabilité des tendons
• le peroneus digiti quinti, expansion aponévrotique. fibulaires.

Ostéologie Laxité latérale de cheville


La malléole latérale participerait à la stabilité des tendons La luxation des tendons fibulaires est communément associée
fibulaires par sa forme. La gouttière rétromalléolaire, classique- à la laxité latérale de la cheville. Ceci est dû au fait que la
ment concave, répond en arrière aux tendons fibulaires qui rupture du ligament collatéral latéral entraîne une augmenta-
coulissent dans un tunnel ostéofibreux fermé en arrière par des tion importante des contraintes appliquées sur le rétinaculum
structures rétinaculaires solides. La forme de la face postérieure supérieur, surtout dans les mécanismes en inversion lorsque
de la malléole latérale présente quelques variations, qui à elles l’arrière-pied est orienté en varus [10].
seules peuvent expliquer une instabilité tendineuse. Plusieurs
études anatomiques ont analysé précisément la forme de cette Fracture du calcanéus
gouttière. Edwards [5] en 1927, déjà, rapporte sur 178 fibulas,
82 % de gouttières présentant une concavité sur 10 mm de Récemment, Sorriaux [13] a mis en évidence, à travers une
hauteur et 3 mm de profondeur. Néanmoins, il décrit 11 % de série de quatre « faits cliniques », l’association souvent mécon-
gouttières plates et 7 % de gouttières convexes. nue de fractures du calcanéus et de luxations des tendons
Eckert et Davis [6], et plus récemment Kumai et Benjamin [7] fibulaires. L’incidence de l’instabilité tendineuse peut atteindre
ont montré que l’aspect concave serait en fait donné par un 40 % des cas selon lui. Il montre que bien souvent le rétinacu-
renfort fibrocartilagineux de 4 cm de long situé au bord lum supérieur se désinsère de son attache calcanéenne au
postérolatéral de la malléole. moment du traumatisme du calcanéus, et génère ainsi une
.

instabilité chronique.
Négliger cette association entraîne des conséquences fonc-
Rétinaculums tionnelles graves ; l’examen clinique en aigu étant très difficile,
Le renfort fibrocartilagineux malléolaire qui participe à la l’auteur suggère de procéder à la réalisation d’une tomodensito-
stabilisation des tendons fibulaires s’intègre fonctionnellement métrie systématique afin d’établir le diagnostic de désinsertion
avec le rétinaculum supérieur. Celui-ci est l’élément fondamen- du rétinaculum et de guider au mieux le traitement chirurgical,
tal de la stabilité tendineuse. Il fait suite au périoste de la qui est de rigueur chaque fois que possible dans ce contexte.
malléole latérale en avant et s’insère à la fois sur le calcanéus et
sur le tendon calcanéen. Il ferme en arrière la gouttière rétro- Asymétrie « contenant-contenu »
malléolaire latérale, constituant ainsi un solide tunnel ostéofi- Les variations anatomiques, musculaires ou osseuses précé-
breux dans lequel cheminent les tendons fibulaires. Il est demment décrites peuvent participer à une luxation des ten-
constamment lésé en cas de luxation des tendons fibulaires. dons fibulaires par plusieurs mécanismes. Il paraît vraisemblable
Le rétinaculum inférieur joue un rôle plus accessoire et moins qu’à la manière d’un syndrome de loge à la jambe par exemple,
bien défini. Il plaque les deux tendons fibulaires sur la face le tunnel ostéofibreux rétromalléolaire latéral soit inextensible
latérale du calcanéus après la sortie du tunnel rétromalléolaire et que seul le volume du contenu puisse augmenter. Nous
et ne joue pas de véritable rôle sur la stabilité tendineuse. pensons qu’une « asymétrie contenant-contenu » peut suffire à
expulser les tendons latéralement. Cette augmentation de
■ Étiologies volume peut être le fait de plusieurs anomalies, dont certaines
récemment décrites :
La première luxation des tendons fibulaires a été décrite par • le peroneus brevis avec un corps musculaire long et bas situé,
Monteggia [8] en 1803 chez une danseuse de ballet, dans les jusque dans le tunnel rétromalléolaire ;
termes d’une entorse de cheville qui ne passait pas et qui avait • le peroneus quartus ;
condamné la danseuse à arrêter de danser. • le peroneus brevis bifidis, qui peut être :
C soit constitutionnel, avec trois corps musculaires et trois
Épidémiologie et mécanismes lésionnels tendons dans la gaine des fibulaires expliquant l’encombre-
ment et le déséquilibre « contenant-contenu » ;
Le plus souvent, une origine traumatique est retrouvée et
s’intègre en général dans le cadre de la pathologie de la cheville, C soit acquis, lorsque le long fibulaire, qui a toujours ten-
avec un diagnostic initial d’« entorse ». Ceci s’explique du fait dance à prendre la corde en arrière de la malléole latérale,
qu’elle ne constitue que 0,5 à 1 % des traumatismes de la s’applique contre le court fibulaire et augmente les contrain-
cheville, ce qui en fait une pathologie rare, à laquelle le tes sur celui-ci, pouvant aboutir à deux possibilités anatomi-
thérapeute ne pense pas forcément. Cette lésion affecte plus ques : la section du court fibulaire par le tendon du long
particulièrement la population jeune, volontiers sportive, entre générant un peroneus brevis bifidis acquis, avec deux corps
les deuxième et troisième décennies, avec une prédominance musculaires et trois tendons ; ou la luxation du court fibulaire
masculine [9]. dès qu’un mécanisme vulnérant survient.
L’activité physique et sportive la plus fréquemment rencon- Le dénominateur commun provient de l’encombrement du
trée est la pratique du ski, qui reproduit de manière caricaturale tunnel rétromalléolaire aboutissant à la déchirure du rétinacu-
la contrainte vulnérante pour les tendons fibulaires, même si lum supérieur inextensible et à l’expulsion des tendons
l’apparition de chaussures de ski plus hautes et mieux adaptées fibulaires.
a permis de diminuer sensiblement l’incidence de cette lésion. Enfin, les variations ostéologiques de la forme de la face
Ce mécanisme est presque toujours en rapport avec une postérieure de la malléole latérale peuvent diminuer la stabilité
violente contraction réflexe des muscles fibulaires, associée à tendineuse, surtout lorsque celle-ci est convexe.

2 Appareil locomoteur

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Anomalies congénitales continuité rétinaculaire. En fonction de sa taille, le fragment


osseux est quelquefois palpable, voire visible sur les radiogra-
Certains auteurs ont rapporté des cas de luxations sans phies standards. C’est le seul signe pathognomonique de la
traumatisme évident. Elles entrent dans le cadre des malforma- luxation des tendons fibulaires. La réduction est aussi très
tions congénitales : absence de rétinaculum, hyperlaxité rétina- instable (Fig. 2C).
culaire, pied talus du nouveau-né entraînant une incontinence Récemment, Ferran [15] a proposé un stade 4 (0 à 5 %), tenant
du rétinaculum supérieur qui participe à l’expulsion des tendons compte de la désinsertion postérieure calcanéenne du rétinacu-
dans une néogouttière latérale. lum supérieur. Ce dernier est intact tout comme ses attaches
antérieures (Fig. 2D).
Il est donc quasi impossible de distinguer, grâce à la seule
■ Anatomopathologie clinique, le stade lésionnel ; seul le stade 3 pourrait être dépisté
radiologiquement en préopératoire. Il s’agit donc d’une classifi-
L’explication lésionnelle revêt une importance majeure car cation chirurgicale qui ne peut être mise en place qu’en
elle permet de mettre en place une thérapeutique adaptée. Dans peropératoire.
tous les cas, la lésion principale provient d’une rupture du
rétinaculum supérieur lui-même, ou de ses attaches [14].
La classification la plus commune est celle d’Eckert et Davis ■ Aspects diagnostiques
qui date de 1976 [6].
Elle comporte originellement trois stades :
• stade 1 (50 %) : le rétinaculum supérieur, détaché de la
Clinique
malléole latérale, reste en continuité avec le périoste antérieur Deux situations s’opposent.
de la fibula. Il se crée ainsi une poche de décollement
antérolatérale semblable à une lésion de Bankart pour Forme aiguë
l’instabilité antérieure d’épaule. L’arête fibrocartilagineuse
Deux tableaux s’opposent : soit il s’agit d’une luxation des
n’est pas rompue. Les tendons fibulaires ont tendance à rester
fibulaires isolée, soit d’une luxation associée à une entorse
stables après la réduction, en l’absence de contraction
latérale ou bien à une fracture du calcanéus.
musculaire (Fig. 2A) ;
Le piège serait de s’arrêter au diagnostic de facilité
• stade 2 (30 %) : le rétinaculum supérieur est détaché de la
« d’entorse » ou de « fracture simple », surtout lorsque le
malléole latérale emportant avec lui l’arête fibreuse. La
contexte ou le mécanisme lésionnel ne sont pas évocateurs.
réduction est instable (Fig. 2B) ;
L’examen global de la cheville doit être minutieux et attentif à
• stade 3 (10 à 15 %) : le rétinaculum supérieur emporte un
la recherche d’une sensation de claquement ou de ressaut
fragment osseux de malléole latérale, sur lequel persiste une
rétromalléolaire, d’une douleur rétromalléolaire, un peu plus
spécifique. Demander au patient de reproduire la luxation à la
phase aiguë s’avère difficile à cause de la douleur. Parfois, la
palpation ressent une esquille osseuse mobile rétromalléolaire,
témoignant de l’arrachement de l’attache ostéorétinaculaire
antérieure, correspondant au stade 3 d’Eckert et Davis [6] .
Rarement, les tendons fibulaires demeurent luxés à la face
latérale de malléole, voire en avant, ce qui permet un diagnostic
aisé en l’absence d’œdème important périmalléolaire.

Forme chronique
C’est la forme clinique la plus fréquemment rencontrée. Le
patient décrit souvent une instabilité de l’arrière-pied. Il peut
reproduire lui-même la manœuvre luxante. Certains auteurs ont
décrit une sensation de ressaut rétromalléolaire (popping ou
snapping sensation), évoquant fortement le diagnostic, devant
une cheville douloureuse et souvent instable. L’examinateur
peut retrouver une douleur, un empâtement, un crépitement,
voire des nodules traduisant la souffrance tendineuse devenue
.
chronique. Il peut reproduire la luxation par des manœuvres
d’éversion contrariées, associées à une pression rétromalléolaire
qui majore l’instabilité tendineuse (test de Sobel).
Dans de rares cas, il existe une forme dite invétérée [6] ; il
s’agit d’une forme irréductible, qui survient dans un contexte
d’amélioration clinique progressive après la prise en charge
théra-
peutique post-traumatique initiale, adaptée ou pas... Secondai-
rement, le patient redevient douloureux et symptomatique
lorsque s’ajoutent des lésions de tendinopathie des fibulaires,
progressive, ou lorsque l’instabilité des fibulaires participe à
l’instabilité de la cheville, surtout à la reprise des activités
sportives. Cette forme peut aussi se voir dans les formes de
luxations congénitales lorsque la tendinopathie des fibulaires,
longtemps bien tolérée, devient symptomatique.

Paraclinique
Figure 2. Les examens complémentaires dans cette pathologie ne sont
A. Stade 1, avec la poche de décollement incisée. pas indispensables au stade initial, lorsque le diagnostic est
B. Stade 2. évident. Pareillement, à un stade chronique, dans un contexte
C. Stade 3. évocateur associé à un examen clinique sans équivoque, le bilan
D. Stade 4. paraclinique peut se résumer à son strict minimum. D’un autre

Appareil locomoteur 3
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détermine le contenu de la gaine et met en évidence une


anomalie du nombre de tendons. L’échographie permet en
outre d’analyser la cheville et le pied dans leur intégralité,
guidée par l’examen clinique (plans ligamentaires, tendon
calcanéen ou tibial postérieur...). La rentabilité diagnostique, le
faible coût, la disponibilité associés aux caractères dynamique et
comparatif de l’échographie en font un examen de référence,
dans la pathologie tendineuse en général et de la cheville en
particulier. Selon Grant [16], les ultrasons peuvent être considérés
comme l’examen de référence en première intention pour
établir un diagnostic de certitude.
Néanmoins, l’échographie souffre de ses inconvénients
classiques (opérateur-dépendante, courbe d’apprentissage
longue, excellence du matériel...) et de la difficulté de réaliser
un examen de contact sur une cheville algique et œdématiée.
Figure 3. Échographie. L FIB : long fibulaire ; C FIB : court fibulaire ;
M LAT : malléole latérale ; CHEV D : cheville droite.
Au stade chronique
La radiologie et l’échographie restent les deux examens les
côté, les examens complémentaires sont souvent demandés
devant une évolution traînante malgré une prise en charge plus utiles auxquels peuvent s’ajouter l’imagerie par résonance
thérapeutique adaptée, ou lorsque le diagnostic est posé de magnétique (IRM) et à moindre degré le scanner et la
manière différée, pour éliminer les lésions associées, susceptibles ténoscopie.
de compliquer une prise en charge inadaptée. Ils permettent IRM [17] (Fig. 4)
souvent de corriger un diagnostic erroné. Les examens complé-
mentaires sont variés et d’apports différents. Elle permet une excellente analyse des parties molles, comme
les anomalies myologiques du peroneus quartus, les lésions
Au stade aigu fissuraires tendineuses, les surnombres tendineux, les lésions des
plans ligamentaires souvent associées. L’IRM dynamique aura
Seules la radiologie standard et l’échographie sont utiles.
probablement sa place dans les années à venir.
Radiographie standard de cheville
Tomodensitométrie [17, 18]
Elle comporte deux clichés systématiques de face et de profil,
Cet examen est très rentable dans le cadre d’un traumatisme
qui peuvent être complétés au besoin d’une face en rotation
médiale de 20°, déroulant la mortaise tibiotalienne et l’articula- aigu de l’arrière-pied sur lequel il dépiste et précise les fractures
tion tibiofibulaire inférieure. Elle doit être pratiquée au moindre parcellaires du calcanéus, du talus ou de la malléole latérale,
doute devant un traumatisme de la cheville selon les critères associées à un arrachement de l’attache postérieure du rétinacu-
d’Ottawa, de surcroît si l’examen clinique n’est pas contributif lum, initialement passés inaperçus à la radiographie standard.
devant une cheville que l’on ne peut pas bien examiner. Elle Couplée à une opacification de la gaine des fibulaires, elle
élimine une fracture du calcanéus, du talus, des malléoles et augmente la rentabilité de l’examen (Fig. 5). L’échographie est
plus généralement du pied ou de la cheville. Généralement, la souvent gênée par la douleur et l’hématome. Enfin, il permet,
radiographie standard est normale, ce qui doit être faussement contrairement à l’IRM, une excellente analyse et une cartogra-
rassurant. Beaucoup plus rarement, le seul et très rare signe phie des structures osseuses comme la forme et la taille de la
pathognomonique de la luxation des fibulaires peut être mis en gouttière rétromalléolaire latérale, par exemple.
évidence sous la forme d’un fragment cortical postérieur de la Ténoscopie des tendons fibulaires
malléole latérale arraché en « coup d’ongle », définissant le
stade 3 d’Eckert et Davis [6]. Van Djik [19] s’est attaché à définir le rôle de la technique
tendinoscopique dans la pathologie des tendons fibulaires.
Échographie Cette intervention peut commencer sous anesthésie locale,
C’est le meilleur examen d’orientation et de dépistage qui permettant au patient de bouger la cheville et de reproduire le
lève à lui seul, entre des mains expérimentées, tout doute mouvement luxant et/ou douloureux. C’est le premier intérêt de
diagnostique. Il analyse la position des tendons, vérifie l’absence cet examen car il permet la réalisation d’un bilan lésionnel
de twist tendineux, élimine une fissuration (Fig. 3), une rupture, dynamique.

Figure 4. Imagerie par résonance magnétique.


A. Luxation du court fibulaire, cheville gauche en
T1.
B. Luxation du court fibulaire cheville droite en T2.

4 Appareil locomoteur

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■ Diagnostic différentiel et lésions


associées
À la phase aiguë
Il s’agit de toutes les pathologies de la cheville en traumato-
logie courante, de la simple entorse de cheville à la fracture
chirurgicale. Un examen attentif et minutieux permet de limiter
les imprécisions diagnostiques. Parfois, l’importance de l’œdème
local ou de la douleur rend difficile l’examen clinique en
urgence. L’attitude thérapeutique principale, après avoir éliminé
les pathologies urgentes et graves, de type fracturaire, consiste
à mettre en œuvre rapidement tous les moyens afin de rendre
possible l’examen de la cheville et du pied.

Figure 5. Scanner. Luxation du court fibulaire, cheville gauche. À la phase plus tardive
Il s’agit de pathologies dont le tableau clinique est proche et
pouvant parfois s’associer à une luxation des fibulaires.

Ténosynovite sténosante [20]


Elle est associée à une hypertrophie de la crête des tendons
fibulaires et un trouble statique en varus de l’arrière-pied. La
ténotomodensitométrie et la ténoscopie retrouvent une hyper-
trophie de la crête et un aspect festonné et sténosant de la gaine
des fibulaires.

Ténosynovite exsudative [20]


Elle est retrouvée, comme la plupart des ténosynovites, dans
les maladies rhumatismales et inflammatoires.

Syndrome fissuraire du court fibulaire [21-23]


La luxation des fibulaires peut s’accompagner de tendinopa-
Figure 6. Points d’entrée ténoscopique. A : sus-malléolaire ; B : mal-
thie. Certains auteurs ont étudié les lésions intratendineuses
léole externe ; C : sous-malléolaire ; D : long fibulaire ; E : court fibulaire.
secondaires à l’instabilité des tendons (« lésions de contact
anormal »). Les lésions sont réparties en zones 1 et 2, selon la
position par rapport à la gouttière rétromalléolaire. La zone
1 représente la portion du tendon dans la gouttière rétromal-
léolaire. Le tendon le plus touché dans cette zone est le
peroneus brevis qui entre en contact direct avec l’arête ostéofi-
breuse tranchante de la partie latérale de la gouttière, lorsqu’il
est subluxé. C’est ainsi que se créent de véritables fentes
longitudinales. La zone 2 représente la portion cuboïdienne et
ne concerne que le peroneus longus. Ce syndrome est très
souvent associé à la luxation des fibulaires et doit à ce titre être
recherché systématiquement. Lorsqu’il est isolé, il serait dû alors
à une hyperlaxité congénitale du rétinaculum supérieur, mais le
plus souvent une étiologie traumatique est retrouvée.

Instabilités fonctionnelles
Elles s’expliquent par l’existence d’un conflit à l’intérieur de
la gaine sans que celle-ci ne soit lésée. Le plus souvent, ce
conflit est dû à la présence de muscles ou tendons surnumérai-
res responsables d’un encombrement volumique au passage des
fibulaires en arrière de la malléole avec la possibilité d’une
Figure 7. Fissure du court fibulaire (CF) en vue ténoscopique. 1. Fissure inversion de course d’un tendon par rapport à l’autre lors des
du court fibulaire ; 2. court fibulaire ; 3. long fibulaire. mouvements d’inversion, sans que l’on puisse véritablement
parler de luxation. La douleur survient plutôt à l’effort.

La tendinoscopie permet également de mettre en évidence


des lésions passées inaperçues à l’imagerie, même la plus ■ Thérapeutique : principes
évoluée ; c’est le cas des muscles surnuméraires, d’un corps
musculaire bas situé (Fig. 6). Enfin, on peut mettre en évidence
et résultats
les lésions responsables des douleurs chroniques mal visualisées Le traitement d’une luxation des tendons fibulaires répond à
par l’imagerie traditionnelle comme les fissures tendineuses trois impératifs :
(Fig. 7), la synovite ou encore des nodules. • classifier la lésion en peropératoire ;
Cette technique ne peut être à ce jour considérée comme un • évaluer le contenu de la gaine et traiter les lésions associées ;
examen paraclinique isolé et reste encore du domaine de • réduire et stabiliser les tendons fibulaires par une technique
l’hyperspécialité. adaptée.

Appareil locomoteur 5
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Figure 9. Technique de Lannelongue.

Figure 8. Technique de Méary (1890).

La chirurgie est pour nous le traitement de choix quelle que


soit la durée d’évolution (aiguë ou chronique). Cependant en
aigu peut être proposé un traitement orthopédique, le traite-
ment fonctionnel n’ayant pas sa place.

Traitement fonctionnel
Après avoir lutté contre les phénomènes œdémateux locaux,
il comprend la prescription d’un strapping et la mise en charge
précoce guidée par la douleur. Néanmoins, cette méthode
thérapeutique a progressivement été abandonnée par son taux
de récidive important, parfois dans 100 % des cas [6, 24].

Traitement orthopédique
Il est aussi abandonné par la plupart des auteurs car la
Figure 10. Technique de Jones.
fréquence des récidives est importante, pouvant atteindre
jusqu’à 50 % des cas selon les séries. Oden [25] ne le conseille
qu’en cas de lésions aiguës de grade 3 avec un gros fragment
osseux. Réinsertion anatomique du rétinaculum (opération de
Ce traitement doit pour nous rester l’exception et peut Singapour [27], Beck [28], Karlsson [29]). Il s’agit d’une réinsertion
s’avérer utile dans certaines situations bien précises. Il pourrait des lésions fraîches des stades 2, voire 3, à l’aide de points
être proposé aux patients peu demandeurs et peu sportifs, de transosseux ou d’ancres osseuses. Le stade 3 avec un fragment
surcroît s’ils s’opposent au traitement chirurgical, à ses risques osseux important peut faire l’objet d’une fixation directe par
et ses inconvénients. broche ou minivis.
Les patients qui présentent des contre-indications générales Plastie de renforcement selon la technique de Lannelon-
ou locales à la chirurgie peuvent être de bons candidats à un gue (Fig. 9). Cette technique permet de renforcer une plastie en
traitement orthopédique. Nous pensons que celui-ci doit être utilisant un lambeau de retournement du périoste de la malléole
institué le plus précocement possible, afin de potentialiser les latérale sur le rétinaculum fraîchement réparé et fragile. Il s’agit
chances de cicatrisation du rétinaculum, ou d’obtenir la d’une technique que l’on associe généralement à une autre
consolidation d’un fragment osseux, en diminuant le risque de plastie
récidive immédiate. Il nécessite la confection d’une botte plâtrée Reconstruction du rétinaculum. Si le rétinaculum ne peut
pour 6 semaines en position d’équin modérée sans appui. Le être réinséré anatomiquement avec le tissu résiduel, parfois de
patient doit impérativement être revu dans les 10 jours pour mauvaise qualité dans les lésions chroniques, il faut utiliser une
une réfection du plâtre afin de vérifier l’absence de récidive plastie de remplacement. Le tendon calcanéen se prête volon-
immédiate de la luxation. Malgré tout, le taux de récidive tiers à cette reconstruction en passant dans deux tunnels
d’instabilité reste élevé. malléolaires latéraux selon la technique de Jones [30] (Fig. 10).
D’autres transplants peuvent être utilisés tels que le plantaire
grêle, ou un muscle accessoire quand il est présent tel que le
Traitement chirurgical peroneus quartus [31].
Traitement de l’instabilité Modification de l’environnement osseux
Les techniques chirurgicales sont nombreuses et parfois se Ces techniques plus invasives s’attachent à augmenter la
complètent dans leurs objectifs. Trois catégories de traitement profondeur de la gouttière rétrofibulaire. Les techniques sont
ont été décrites. très variées :
• technique de Kelly [32] (1920) : il utilise un lambeau ostéopé-
Réparation de la gaine et du rétinaculum par plastie
riosté ;
des parties molles
• techniques de De Vries [33] (Fig. 11), Watson-Jones [34]
Technique de Méary et Tomeno [26] (Fig. 8). Il s’agit de la (Fig. 12), Micheli [35] : il s’agit de butée osseuse vissée,
technique de réparation la plus fréquente et la plus simple. Elle postéro-inférieure, après ostéotomie fibulaire ;
permet la fermeture de la poche de décollement de la gaine des • techniques de Zoellner et Clancy [36] : les auteurs recomman-
fibulaires et du rétinaculum supérieur en continuité avec le dent le forage de la surface rétromalléolaire afin de confec-
périoste malléolaire, le plus souvent dans les lésions aiguës, et tionner une gorge dans laquelle les tendons sont
s’adapte parfaitement au stade 1. définitivement centrés.

6 Appareil locomoteur

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Luxations des tendons fibulaires ¶ 14-098-A-10

Figure 11. Technique de De Vries.


Figure 14. Exérèse d’un corps charnu bas situé.

• Stades 2 et 3 :
C en aigu : il convient de réinsérer correctement les lésions
simples, avec possibilité de synthèse du fragment osseux si
celui-ci est suffisamment volumineux ;
C en chronique : compte tenu de la mauvaise qualité du tissu
résiduel, on peut y ajouter l’artifice de Lannelongue.
• Stade 4 : le rétinaculum est suturé avec le tissu environnant
et la transposition d’un lambeau périosté malléolaire ou de
tendon calcanéen peut s’avérer indispensable afin de protéger
et renforcer la suture. Dans les fractures du calcanéus, la
transposition des tendons fibulaires sous le ligament calca-
néofibulaire selon la technique de Platzgummer [37] trouve ici
un intérêt tout particulier.
De manière plus générale, les gestes osseux, quels qu’ils
Figure 12. Technique de Watson-Jones. soient, ont une mauvaise réputation.

Traitement des lésions associées


Le traitement des lésions associées consiste d’une part à
traiter les lésions de tendinopathie associées : suture des fissures,
exérèse des nodules, kystes, peignage, synovectomie.
D’autre part, dans l’optique de prévenir la récidive, il faut
tenter de rétablir l’harmonie entre le contenant et le contenu,
c’est-à-dire procéder à l’excision d’un corps charnu bas situé
(Fig. 14), par exemple, ou à l’exérèse d’un muscle surnuméraire,
qui peut par ailleurs être utilisé comme plastie de renforcement.

Place de la ténoscopie : une technique d’avenir [19]


La tendinoscopie demeure encore limitée. Seules des syno-
vectomies, des exérèses de nodules et des peignages ont été
décrits à l’aide d’instruments spécifiques (couteau rétrograde).
Les suites décrites semblent plus simples (peu de douleurs, pas
d’immobilisation postopératoire). À ce jour, aucune série n’a
Figure 13. Technique de Poll. permis de valider cette technique.

Transposition des tendons fibulaires ■ Conclusion


Le premier à avoir décrit cette technique est Platzgummer [37].
La luxation des tendons fibulaires est une affection rare mais
Il a été repris par la suite par Sarmiento, et plus récemment par
non exceptionnelle, notamment lors des fractures du calcanéus.
Poll et Duijfjes [38]. Il s’agit de transposer les tendons fibulaires
Elle constitue un piège classique dans les traumatismes banals
sous le ligament calcanéofibulaire, après avoir confectionné une
de la cheville, encore trop facilement confondue avec la
ostéotomie de l’attache calcanéenne du ligament calcanéofibu-
classique entorse de cheville. Méconnue et non traitée, cette
laire (Fig. 13).
pathologie est handicapante par les douleurs qui s’installent
progressivement, accompagnées de tendinopathie chronique.
Indications
Le diagnostic doit systématiquement être évoqué devant tout
Les attitudes thérapeutiques sont consensuelles, eu égard au traumatisme de la cheville ; il repose sur la clinique et l’image-
faible nombre de séries publiées. Il est difficile de prévoir en rie, en particulier l’échographie.
préopératoire quelle technique est la plus appropriée pendant Le traitement est avant tout chirurgical, compte tenu des
l’intervention, mais selon le contexte étiologique, certaines sont nombreux échecs des traitements fonctionnels et orthopédiques.
plus adéquates à la situation anatomopathologique que d’autres. Les modalités thérapeutiques sont adaptées à l’analyse du stade
• Stade 1 (le plus fréquent) : il correspond à une poche de lésionnel, souvent en cours d’intervention. Généralement, les
décollement de la gaine et du rétinaculum en continuité avec gestes sur les parties molles prévalent sur les gestes osseux qui
le périoste malléolaire. La technique de Méary est la plus sont difficiles à mettre en application avec des résultats plus
adaptée. qu’aléatoires.

Appareil locomoteur 7
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A. Meyer, Interne des hôpitaux de Paris.


F. Khiami, Praticien hospitalier (frederic.khiami@psl.aphp.fr).
É. Rolland, Praticien hospitalier.
Service de chirurgie orthopédique et traumatologie du sport du professeur Catonné, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013
Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Meyer A., Khiami F., Rolland É. Luxations des tendons fibulaires. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Appareil locomoteur, 14-098-A-10, 2008.

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