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Lésions traumatiques des ménisques


du genou
R. Verdonk, F. Almqvist

Sauvegarder le corps méniscal après un traumatisme garde toute sa valeur. La fonction méniscale fait
partie intégrante du genou et reste liée à l’intégrité ligamentaire et cartilagineuse. Ce travail passe en
revue l’anatomie et la physiologique méniscale. L’histoire de la lésion ainsi que sa symptomatologie est
suivie d’une étude actuelle de l’imagerie méniscale. Les auteurs portent un large intérêt au traitement des
lésions méniscales, qui inclut le traitement conservateur et le traitement agressif. Il varie de la résection
méniscale adéquate à la suture méniscale en s’attardant sur les différentes techniques qui sont à l’ordre
du jour. Il est rappelé l’intérêt particulier de connaître les conditions de prise en charge des lésions
méniscales sur un genou stable ou associées à une lésion ligamentaire. Le travail se termine par une étude
des complications potentielles qui peuvent survenir dans l’approche chirurgicale de ces lésions et
évoquent la place des allogreffes méniscales.
© 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Ménisque ; Rupture méniscale ; Réparation méniscale ; Lésions traumatiques ;


Biologie méniscale ; Imagerie méniscale

Plan Broadhurst en 1867, par Kocher en 1881 et par le Français


Tédénat en 1889.
¶ Historique 1
Les séries décrites s’agrandissent et on retrouve en 1912 la
Pourquoi conserver le ménisque ? 1
série de 149 cas de MacAdams Eccles, 449 cas de Martin et le
rapport de Mouchet et de Tavernier en 1927.
¶ Anatomie 2 C’est en 1885 qu’Annandale [1] décrit le premier la suture
Ménisque médial 2 méniscale constituant une autre approche de la chirurgie
Ménisque latéral 2 méniscale. La première investigation scientifique dans ce
¶ Physiologie et pathologie du ménisque 2 domaine est produite par King [2] en 1936. Il décrit que la
Fonction du ménisque. Structure fonctionnelle 2 cicatrisation méniscale trouve son origine dans le tissu ménis-
Comportement méniscal 3 cosynovial. Sans cet élément anatomique en effet, nulle guéri-
Rôle fonctionnel des ménisques 4 son ne semble possible dans son expérimentation chez le chien.
¶ Évaluation méniscale 5 L’examen clinique bénéficie du développement des examens
Histoire 5 complémentaires grâce à Trillat. [3] L’arthrographie trouve sa
Symptomatologie 5 place en 1937 dans l’étude de Palmer et cet examen devient dès
Examen orthopédique 6 lors un élément de base pour le diagnostic de lésion méniscale.
Imagerie 6 L’arthroscopie, réalisée dès 1918 par Tagaki met bien long-
Stratégie diagnostique des lésions méniscales 8 temps à s’imposer. L’atlas arthroscopique de Watanabe en
1957 [4] et ensuite celui de Eikelaar [5] illustrent les grands pas
¶ Lésions méniscales 8
en avant de cette approche chirurgicale tout d’abord diagnosti-
Dérangement méniscal 8
que et ensuite de règle pour le traitement des lésions ménisca-
¶ Traitement des lésions méniscales 10 les. Progressivement le concept de sauver le tissu méniscal et
Classement des ruptures méniscales selon leur traitement 10 non de le réséquer s’impose. C’est alors que les matériels
Conclusions 15 arthroscopiques de suture et de refixation se retrouvent dans
l’ancillaire de tout orthopédiste confronté à cette pathologie qui
entraîne un handicap locomoteur important.

■ Historique Pourquoi conserver le ménisque ?


e
C’est au début du XIX siècle qu’apparaît pour la première fois Depuis les années cinquante la méniscectomie par arthroto-
la notion clinique de lésion décrite par Hey qui mentionne un mie aboutissait à une résection très souvent totale. Depuis les
dérangement interne du genou. années soixante-dix l’arthroscopie a donné les moyens d’adapter
Ce n’est que bien plus tard, en 1886, que l’on retrouve dans la résection méniscale à la lésion, et ceci selon les directives
la littérature la description de la méniscectomie, puis par techniques décrites par Jackson (1974), [6] Sprague (1981) [7] et

Appareil locomoteur 1
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tibiaux. Ils améliorent non seulement la congruence des surfaces


articulaires, mais induisent également par leur forme anatomi-
que l’effet « coin » entre ces deux éléments osseux et de par leur
forme sont un élément important de stabilisation du genou.
Ils apparaissent très tôt dans la vie fœtale. [9] Ces cartilages
fibreux sont bien vascularisés au début mais cette vascularisa-
tion diminue progressivement avec l’âge. Vers la fin de la
puberté la partie axiale des ménisques est avasculaire. Ce n’est
que le bord périphérique qui reste vascularisé (Arnoczky [10]).

Ménisque médial
Il est de forme semi-circulaire. Sa partie antérieure est
A B beaucoup plus large que la partie postérieure. Ce ménisque est
le plus stable. Sa partie antérieure est fermement attachée en
Figure 1. Après méniscectomie totale un glissement antéropostérieur avant de l’insertion tibiale du ligament croisé antérieur (LCA).
(AP) plus important se présente. Cette partie antérieure est reliée à la partie antérieure du
A. Ménisque intact : mouvement AP normal. ménisque latéral par l’intermédiaire du ligament transverse,
B. Ménisque enlevé : mouvement AP important. structure dense de 2 mm de diamètre. La partie postérieure du
ménisque médial est vigoureusement accrochée en arrière du
massif des épines tibiales. Sa partie périphérique est parfaite-
ment attachée à la capsule sur toute sa longueur. Dans sa partie
moyenne, ce ménisque médial est très bien attaché au faisceau
profond du ligament latéral interne (LLI) avec un renforcement
fémoral appelé ligament méniscofémoral et un renforcement
tibial appelé ligament méniscotibial. En arrière du LLI, le
ménisque est attaché au ligament postéro-oblique à sa partie
tibiale.

Ménisque latéral
Il est de forme circulaire. De l’avant vers l’arrière, sa largeur
est identique. En revanche, la fréquence des anomalies de forme
est beaucoup plus importante qu’au ménisque médial (1
à 15 %) allant de l’augmentation du volume d’une des parties
du ménisque jusqu’au ménisque discoïde. Les moyens de
fixations du ménisque latéral sont lâches. La partie antérieure
Figure 2. Dans le cas d’une méniscectomie interne (genou droit) la est fixée juste en avant du massif des épines tibiales et en arrière
désaxation (en varus) et la surcharge du compartiment interne augmen- au pied du LCA avec lequel il partage des connections fibreuses.
tent le risque dégénératif. Il n’y a aucun rapport anatomique avec le ligament collatéral
latéral et/ou le tendon du poplité. La partie postérieure du
ménisque latéral présente une particularité : elle est insérée
Rand (1985). [8] Dans les années soixante-dix et quatre-vingts, il entre l’insertion du ligament méniscofémoral de Humphrey et
a été démontré que la résection arthroscopique méniscale de Wrisberg qui participe à sa stabilité. Ces deux ligaments sont
partielle engendrait dans 90 % des cas une restitution fonction- présents dans 71 % des cas. Le muscle poplité de même que le
nelle complète. ligament poplité arqué s’insère intimement à la partie posté-
Les résultats à court terme de ces résections partielles équiva- rieure du ménisque latéral.
lent à ceux obtenus après résection méniscale à ciel ouvert. Le ménisque interne a un jeu beaucoup plus limité que le
En revanche, chez les sujets jeunes, pour les résultats à long ménisque externe, ce qui induit dans le compartiment interne
terme et en cas de résection du ménisque interne, la déviation un déplacement antéropostérieur limité à 1 cm lors de la
axiale et la surcharge mécanique deviennent des éléments flexion, tandis qu’au compartiment externe il peut aller jusqu’à
importants. Ceux-ci peuvent induire un risque de dégénéres- 2,5 cm. Ceci contribue après méniscectomie en particulier
cence cartilagineuse dans ce compartiment. Non seulement il externe à la dégénérescence cartilagineuse.
n’y a plus d’effet amortisseur par le corps méniscal, mais
également plus d’effet stabilisateur de ce mur méniscal
(Fig. 1,2). Toute laxité ligamentaire éventuelle associée aug- ■ Physiologie et pathologie
mente encore l’effet péjoratif de la méniscectomie. À long terme
chez le sujet plus âgé un malade sur deux va continuer à se
du ménisque
plaindre de son compartiment interne après résection adéquate
du ménisque interne. Fonction du ménisque. Structure
Ces constatations poussent à une résection méniscale la plus fonctionnelle
partielle possible, et en cas de lésion traumatique à une
réparation méniscale par suture. Cette même attitude doit Type cellulaire
s’appliquer autant que faire se peut encore pour le comparti- Le ménisque est un fibrocartilage contenant une population
ment externe. En effet, le ménisque latéral s’articule avec le cellulaire dénommée fibrochondroblastes, stabilisé dans une
condyle fémoral externe convexe en dessus et le plateau tibial matrice extracellulaire. Ces fibrochondroblastes peuvent éven-
convexe en dessous. Le maintien de cette congruence pousse tuellement être précisés comme fibroblastes ou comme chon-
d’autant plus au respect du ménisque dans le compartiment drocytes en fonction de leur localisation en surface ou en
externe du genou. profondeur dans les corps méniscaux.

Matrice extracellulaire
■ Anatomie
La matrice extracellulaire est constituée d’eau (75 %) et de
Les corps méniscaux sont des fibrocartilages semi-lunaires qui matériel solide (± 25 %). Ce sont surtout du collagène, des
s’interposent entre les condyles fémoraux et les plateaux protéoglycanes et des protéines non collagènes.

2 Appareil locomoteur

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Lésions traumatiques des ménisques du genou ¶ 14-084-A-10

H O
+ 2
S -
Protéine
centrale

d d H2O
+
H2O S-
+
S- +
H2O
S -
r
Chaîne de
Figure 3. Les faisceaux de collagène se dirigent essentiellement de glycosaminoglycanes
façon radiale (r) en surface et de façon circonférencielle en profondeur (d).
Figure 5. Les glycosaminoglycanes sont rattachés à une longue pro-
téine. Les protéoglycanes sont sulfatés. C’est par ce dernier groupe qu’ils
deviennent très hydrophiliques.

Figure 6. Dans la charge axiale la viscoélasticité du complexe


Figure 4. Quelques fibres collagènes de direction radiale (r) se retrou- cartilage/ménisque va augmenter la surface portante de sorte que cela va
vent en profondeur. s : fibres superficielles ; c : fibres circonférencielles diminuer la charge par unité de surface.
inégalement distribuées.

qui le premier a observé la présence de glycosaminoglycanes


Collagène
dans le ménisque. Il a décrit la présence de sulfate de chondroï-
Au moins quatre types de collagènes peuvent être mis en tine et de quantités mineures d’acide hyaluronique. Lehtonen,
évidence dans le ménisque adulte humain. Nous retrouvons en Viljanto et Kärkkäinen [14] ont isolé le sulfate kératane. Habuchi
prédominance le type I (90 %), mais également les types II, V et VI et al. [15] ont décrit que le sulfate de chondroïtine et le sulfate
pour moins de 1 à 2 %. L’étude en électrophorèse suggère égale- de dermatan étaient présents comme copolymères.
ment la présence d’un collagène type III. [11] Dans les ménisques
le collagène type I se retrouve en faisceaux. [12] Ces faisceaux Interaction collagène/protéoglycane/eau
s’arrangent selon leur localisation (en profondeur ou en surface).
Les protéoglycanes se rassemblent, fixés dans la structure des
Les faisceaux collagènes superficiels ont essentiellement une
fibres collagènes. Ces agrégats sont fixés sur la chaîne d’acide
orientation radiale ce qui garantit une charge symétrique se
hyaluronique. L’ensemble est stabilisé par une protéine de
distribuant sur toute la surface méniscale (Fig. 3). Afin de
connection. L’étude en microscopie électronique démontre très
protéger le stress circonférentiel, les fibres collagènes profondes
clairement ces interactions entre collagène et protéoglycanes et
ont une orientation longitudinale (Fig. 3). Ces faisceaux courent
protéoglycane/protéoglycane.
parallèlement au bord méniscal, ont un diamètre de 50
Tout cet assemblage donne l’explication de la résistance aux
à 150 µm, et se profilent d’antérieur en postérieur et de ce fait
forces de compression, aux forces de distraction et aux forces de
participent à la fixation du ménisque dans sa corne antérieure et
cisaillement. [16]
postérieure. Cette structure augmente la résistance à l’expulsion
du ménisque en charge. Quelques fibres à orientation radiale se Cartilage et élasticité méniscale
retrouvent également dans la structure profonde du ménisque.
Le fait que ces faisceaux en direction radiale se retrouvent Le cartilage de portance du fémur et du tibia présente
distribués d’une façon inégale parmi les faisceaux profonds, va également des interactions protéoglycanes/collagènes. Dans
favoriser la dégénérescence du corps méniscal (Fig. 4). l’exercice des forces axiales la répétition de la compression et de
La qualité de cet assemblage, tout autant que la forme en la décompression pendant la marche induit un courant qui
coin du ménisque contribuent à cette importante fonction mène à l’autolubrification et à la nutrition de ces surfaces.
d’amortisseur du ménisque dans le genou. Ce film de lubrification diminue la friction. Dans la charge
axiale la viscoélasticité du complexe cartilage/ménisque aug-
Protéoglycanes mente la surface portante et donc diminue la charge par unité
Les protéoglycanes constituent une structure très importante de surface (Fig. 6).
dans la matrice extracellulaire du ménisque. Ils sont fixés dans
l’échafaudage des fibres collagènes. De par leur construction, et Comportement méniscal
fixés dans la matrice collagène, ces protéoglycanes peuvent
résister à de très hautes forces de compression. Cette structure Il doit être étudié en compression, en cisaillement et en
est hydrophile. tension.
Les protéoglycanes représentent un groupe hétérogène de chaînes
Forces en compression
de glycosaminoglycanes fixées à une protéine centrale (Fig. 5).
C’est par le groupe sulfaté dans leur composition chimique que Du fait de sa rigidité en compression et de son taux de
s’explique cette capacité hydrophile en milieu aqueux. Ces perméabilité extrêmement bas, Mow et al. [17] ont suggéré que
données expliquent la turgescence méniscale. C’est Solheim [13] le ménisque présente une structure extrêmement efficace dans

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En compression En tension 2
1

2
1
Figure 9. Il y a une bonne résistance à la tension grâce aux faisceaux
radiaux (1). Leur présence est essentielle mais irrégulière. Aux endroits
moins fournis le ménisque résiste moins aux forces de tension (2).
Figure 7. Le ménisque est anisotropique en compression.

Sans compression
En cisaillement
Avec ménisque en place

1- Descellement des
faisceaux radiaux

2 - Rupture des
faisceaux radiaux

Les surfaces de contact sont essentiellement sur le ménisque

3 - Diastase des
faisceaux radiaux Figure 10. En laboratoire le contact entre le fémur et le tibia passe
essentiellement par la surface méniscale quand le genou n’est pas en
charge. Seulement 10 % de la surface cartilagineuse est en contact et
Figure 8. Des ruptures verticales font essentiellement suite à des forces essentiellement dans le coin postéro-interne.
de cisaillement dans le plan vertical, et donc parallèles aux faisceaux
collagènes circonférenciels. Ce même procédé peut se présenter dans les concentration et l’alignement des fibres de collagène, [12, 17] et
ruptures horizontales. 1. Descellement ; 2. rupture ; 3. diastase. tout ceci suggère que la résistance à la tension en direction
circonférentielle dépend de l’ultrastructure des fibres de colla-
gène et donc des interactions intermoléculaires. Ceci a une
la distribution de la charge. Ces éléments permettent une défor- conséquence clinique (Fig. 9). Les ruptures horizontales des
mation sous compression. L’étude de ce comportement a ménisques pourraient être engendrées par les forces de cisaille-
montré que le ménisque réagit de façon anisotropique sous ment où la présence des fibres radiales dans le corps méniscal
compression (Fig. 7). [12, 18] n’est pas en nombre.
Forces en cisaillement
Rôle fonctionnel des ménisques
L’étude de ces forces suggère que le ménisque doit supporter
d’importantes forces de cisaillement en condition normale de Fonction en charge
fonctionnement. [19] Ces forces rompent progressivement les La survenue de lésions dégénératives du cartilage après méniscec-
fibres radiales superficielles mais aussi les fibres radiales tomie suggère clairement que les ménisques ont un rôle important
profondes donnant ainsi naissance à l’image dégénérative du dans la transmission des charges dans le genou. [21-23]
ménisque âgé (Fig. 8). En l’absence de charge, le contact entre le fémur et le tibia
passe essentiellement par la surface méniscale. Seulement 10 %
Forces en tension du cartilage de portance se trouve en contact dans cette
Il est clair que la résistance aux forces en tension dépend de situation et alors essentiellement dans la partie postéromédiale
la présence et de l’orientation des fibres de collagène. Ce sont du plateau tibial (Fig. 10). En charge en revanche, le contact se
surtout les fibres circonférentielles qui prédominent. L’étude des répartit aussi bien entre le ménisque et le cartilage. Les études
ménisques bovins montre une rigidité dix fois plus grande si de Ahmed et Burke [24] ont remarqué qu’au moins 50 % de la
l’évaluation se fait par une évaluation parallèle aux faisceaux force de compression passe par les ménisques le genou en
collagènes versus les valeurs mesurées à angle droit. [17] extension (Fig. 11) et jusqu’à 85 % en flexion à 90 ° (Fig. 12).
La différence est encore plus grande quand on compare la Ces chiffres montrent clairement l’importance du rôle méniscal
structure collagène superficielle à la structure collagène pro- dans le genou en charge.
fonde. La résistance aux forces en tension est bien moins
importante en surface en raison de l’orientation en filet des Fonction d’amortisseur
fibres de collagène. Suite à leur constitution viscoélastique les ménisques atté-
De plus le segment moyen du ménisque est bien moins nuent le choc dans les charges de la marche : jusqu’à 20 % de
résistant aux forces circonférentielles quand on les compare avec plus selon l’étude de Voloshin et Wosk [25] entre genoux
les cornes antérieures et postérieures. Tout cela est dû à la normaux et genoux méniscectomisés.

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En charge Figure 11. En laboratoire le genou en exten- cause une rupture du ménisque interne en anse de seau. Une
sion fait porter 50 % de la charge par les corps résection méniscale s’ensuit. Des épisodes de dérobement se
En extension
méniscaux. produisent à la reprise des activités professionnelles et sportives.
Un nouvel incident en torsion suite à la rupture du croisé
antérieur cause une lésion du ménisque externe qui induit un
traitement chirurgical avec excision du ménisque latéral.
Cette histoire ancienne souligne l’importance interactive de la
fonction stabilisatrice du ménisque.

Fonction de lubrification
La lubrification articulaire du genou est de nature élastohy-
drodynamique. [11, 26] En effet, puisque les surfaces portantes
peuvent se déformer dans des conditions hydrodynamiques, le
terme élastohydrodynamique décrit d’une façon élégante la
fonction biologique du corps méniscal. Puisque le cartilage
articulaire contient 85 % d’eau dont 70 % peuvent s’échanger,
cela induit une lubrification selon le principe du « film
Figure 12. En labora-
90˚ de flexion liquide ». Les ménisques en revanche ne contiennent que 74 %
toire dans le genou en
d’eau et sont jusqu’à six fois moins perméabless que le cartilage.
flexion et en charge
De sorte que la part habituellement attribuée au ménisque dans
80 % est porté par les
la lubrification ne semble pas claire.
corps méniscaux.

■ Évaluation méniscale
En charge Les ménisques ont une fonction chondroprotectrice du genou
en charge. Il est essentiel que les lésions méniscales soient
diagnostiquées puisqu’en effet elles peuvent mener à des lésions
dégénératives du genou. Le diagnostic doit se baser sur l’anam-
nèse et l’évaluation clinique. Plusieurs investigations techniques
sont à la disposition du clinicien pour étayer son diagnostic.

Histoire
C’est l’anamnèse du traumatisme qui aide à élucider les
signes cliniques du ménisque rompu. Le traumatisme en
flexion-rotation externe (Fig. 14) est bien connu et cause bien
souvent une rupture du ménisque interne. La rupture en anse
de seau se produit quand le malade se relève d’une position
accroupie ou agenouillée. Bien sûr plusieurs lésions intermédiai-
res peuvent s’ensuivre, associées ou non dans la corne anté-
rieure ou postérieure du ménisque.
Fonction de stabilisateur articulaire Une douleur apparaît aux tests rotationnels et en charge du
ménisque. C’est une gêne mécanique qui est rapportée par le
Même si DeHaven [11, 26] a retenu une augmentation de la malade.
laxité du genou après méniscectomie, d’autres études ne
confirment pas cette constatation. [27] La méniscectomie
associée à une rupture ligamentaire, tout particulièrement à
Symptomatologie
celle du croisé antérieur, augmente la laxité du genou. [28] Une Le tableau clinique est bien sûr différent de celui d’une
observation personnelle peut illustrer cette évolution que l’on atteinte inflammatoire, puisque l’on retrouve les 3 signes
peut décrire comme « genou normal ; genou 1 ; genou 2 ; genou cardinaux de la lésion méniscale : épanchement, dérobement et
3 » (Fig. 13). « Genou 1 » représente une rupture isolée du croisé très souvent blocage plus ou moins prononcé du genou.
antérieur, « genou 2 » une méniscectomie médiale qui s’ensuit La ponction retire habituellement un liquide clair et visqueux
et « genou 3 » une résection du ménisque externe ce qui mène dont l’examen confirme la nature mécanique avec peu de
à une incapacité fonctionnelle importante du genou. leucocytes à majorité lymphocytaires.
Un jeune joueur de football est victime d’un accident rota- Plus rarement après un accident aigu récent il peut s’agir
toire du genou responsable d’une rupture du ligament croisé d’hémarthrose ou d’une hydrohémarthrose plus trompeuse.
antérieur. Un traitement conservateur s’ensuit. À la reprise de Le malade peut également alléguer des symptômes de déro-
son activité sportive prétraumatique, un nouvel incident mineur bement qui peuvent être d’autant plus prononcés qu’une lésion

Figure 13. Genou normal. Le genou 1 illustre


un genou avec rupture du croisé antérieur. Le
genou 2 illustre une rupture du ménisque interne
suivie de méniscectomie. Le genou 3 illustre le
genou finalement méniscectomisé dans son
compartiment latéral avec incapacité impor-
tante.

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Figure 14. Le trauma- dans la rotation du genou en charge. C’est McMurray [37] qui a
tisme en flexion-rotation décrit la douleur dans le compartiment interne du genou
externe est bien connu et associée à une rotation externe de la jambe. Le ménisque
cause bien souvent une interne dans ses segments moyens et postérieurs se coince entre
rupture du ménisque in- le fémur et le plateau tibial. Lenggenhager [38] a décrit le
terne. phénomène de casse-noix ce qui confirme le signe de Fino-
chietto. Le signe de Apley [39] se reporte au signe de McMurray.
Childress [40] en 1957 a décrit la marche en canard qui devient
impossible après lésion du ménisque interne suite à la flexion
maximale du genou qui déclenche une douleur dans le compar-
timent interne du genou.
L’auscultation décrite par Bircher [41] en 1913, même si le
bruit méniscal se trouve augmenté, reste un examen non
spécifique. [42, 43]

“ Points forts
Malgré une anamnèse très souvent précise et plusieurs
tests cliniques, le chirurgien orthopédique même
expérimenté ne peut très souvent que retenir 50 % des
lésions méniscales avec certitude.
Plusieurs autres situations cliniques peuvent simuler la
lésion méniscale. Il est donc essentiel de s’aider des
investigations paracliniques pour confirmer un diagnostic
clinique.

ligamentaire est associée. Ce dérobement méniscal s’observe


surtout dans les mouvements de rotation. L’élément de blocage Imagerie
s’associe très souvent à ces épisodes de dérobement, surtout en Durant les dernières décennies l’amélioration des examens
présence d’une lésion en anse de seau avec luxation centrale du d’imagerie a augmenté la précision diagnostique de façon
ménisque. importante.
Cette limitation de l’extension se présente maximale tout de
suite après le traumatisme et diminue habituellement de façon Radiologie conventionnelle
progressive dans le temps. L’examen radiologique ne peut mettre en évidence les lésions
Il est clair que la limitation de l’extension dépend du type de méniscales. Il peut suggérer seulement une dégénérescence de
lésion du ménisque. La lésion en anse de seau engendre une l’os sous-cartilagineux. L’imagerie radiologique conventionnelle
limitation parfois nette de l’extension parfois spontanément ne peut donc qu’être utile à l’évaluation des lésions chroniques
réductible. Cette limitation peut varier s’il s’agit de lésion en ou dans le suivi de la pathologie méniscale. Il est essentiel de
languette du ménisque. l’utiliser en charge, en comparatif, en extension complète et en
Schuss.
Examen orthopédique Arthrographie
Les signes cliniques ne sont pas toujours uniformes. Plusieurs En plus de la radiographie conventionnelle, il a été d’usage
signes bien spécifiques peuvent être présents, mais pas toujours d’obtenir par arthrographie des documents d’imagerie plus
en association. précis dans le diagnostic de la rupture méniscale. [44] Par
Bien sûr les signes cliniques sont indicatifs d’une lésion du contraste simple ou double cette technique permet d’illustrer de
ménisque interne ou du ménisque externe. L’on retient dans la façon plus précise le bord méniscal.
littérature dix lésions du ménisque interne pour une lésion du En associant la tomographie il devenait possible d’obtenir
ménisque externe. une délinéation de la lésion méniscale. Il est clair bien sûr que
Les signes cliniques les plus clairs sont la douleur à la cette technique est bidimensionnelle et donc limitée dans
pression de l’interligne articulaire, soit interne soit externe, en l’illustration d’une lésion tridimensionnelle. Pourtant l’expé-
référence à la lésion méniscale. Plusieurs auteurs ont décrit et rience de cette imagerie pouvait augmenter la sensibilité de cet
associé leur nom à des tests méniscaux. examen jusqu’à 90 % de précision. Cette technique devient
Konjetzny [29] souligne l’importance de la douleur à la moins utilisée actuellement suite à la plus grande précision
pression associée à la rotation externe de la jambe. Ce signe a apportée par le CT-arthrogramme et l’IRM.
également été décrit par Steinmann [30] et se retrouve dans la
littérature sous le nom du signe de Konjetzny-Steinmann. Arthroscanner - IRM
La douleur se déplace en postérieur du genou quand la Ces techniques plus sophistiquées permettent une meilleure
flexion augmente. [30] Le signe de Bragard [31] est une douleur à visualisation de la lésion méniscale. Ces approches sont égale-
la pression de l’interligne articulaire interne pendant la flexion ment importantes dans le suivi du traitement des sutures
du genou. Le signe de Turner [32] est une hyperesthésie de méniscales. L’étude au scanner néanmoins ne semble pas être
l’interligne articulaire interne du genou. Le signe de Chaklin [33] bien efficace dans l’évaluation de la lésion fraîche. L’épanche-
correspond à une atrophie musculaire du vaste interne du ment et l’hémarthrose dans les lésions fraîches peuvent gêner
quadriceps. Böhler [34] a décrit l’augmentation de la douleur l’interprétation des images.
dans le compartiment interne qui s’associe avec le geste en
adduction de la jambe. Ce signe clinique permet également une Étude personnelle
différenciation avec le mouvement de stress en valgus s’il y a Dans une étude personnelle de 150 cas de lésions méniscales
lésion ligamentaire. Finochietto [35] a décrit le signe du ressaut diagnostiquées par l’examen clinique, un scanner fut effec-
méniscal en 1935. Merke [36] a redécrit le signe de Steinmann tué. [45] Le radiologue n’était pas informé de l’histoire médicale

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Figure 17. L’imagerie par arthroscanner permet très souvent d’évaluer


l’intégrité de la surface fémorale et tibiale du corps méniscal (flèche).

Figure 15. Le ménisque interne est bien attaché à la capsule articulaire


du genou s’étendant d’antérieur en postérieur tandis que le ménisque
externe est séparé en postérolatéral par un tissu conjonctif qui contraste
moins à l’imagerie au scanner.

Figure 18. La sonographie permet d’évaluer l’expulsion du ménisque


transplanté en charge.

deviennent irréguliers. Un pourtour inégal est toujours le fait


d’une rupture méniscale. Ces lésions associées à un épanche-
ment et un gonflement des tissus mous illustrent très souvent
une lésion en languette.
Une lésion en anse de seau s’illustre clairement avec la
luxation en interne du corps méniscal associée à un
Figure 16. L’état dégénératif du ménisque interne est la situation épanchement.
pathologique la plus rencontrée au scanner et se remarque par une L’étude au scanner est très souvent indiquée chez les patients
hypodensité relative. présentant un syndrome postméniscectomie, puisqu’elle permet
une évaluation bien précise de la pathologie méniscale
ni du diagnostic clinique retenu. Le diagnostic arthroscopique sequellaire.
fut ensuite corrélé avec le diagnostic scanner tenant compte du Cette technique inclut l’avantage d’être non invasive et
diagnostic « correct » par arthroscopie. La sensibilité de l’exa- simple.
men scanner était de 80 %. La spécificité de ce test était de
L’arthroscanner combine l’avantage de l’illustration des
93 %. La valeur prédictive positive était de 0,88 dans les cas
lésions décrites ci-dessus avec les éléments positifs de l’arthro-
cliniques étudiés.
graphie. Il permet de montrer de façon bien plus précise
Discussion. En imagerie par scanner le ménisque interne se
(quelquefois trop précise !) la lésion méniscale. Il retrouve son
présente en forme de C, tandis que le ménisque externe se
avantage majeur dans l’étude du genou postopératoire ou
présente en forme annulaire. Ce sont des structures homogènes
qui se présentent par scanner avec une densité approximative postarthroscopie. Il permet une visualisation de la continuité
de 90 Hu. Le ménisque interne se trouve bien ancré à la capsule méniscale particulièrement dans l’étude des résultats après
périphérique tandis que le ménisque externe semble se séparer suture méniscale.
de cette capsule articulaire par un tissu de conjugaison avec une En effet, le scanner simple n’est pas toujours capable de
atténuation au scanner moins haute (Fig. 15). Dans le compar- corréler de façon précise l’image avec l’étude clinique. L’IRM
timent externe également le tendon du muscle poplité se trouve quant à elle montre très souvent une dégénérescence du corps
bien délimité. méniscal sans pouvoir préciser exactement la continuité de la
L’insertion des ligaments croisés antérieur et postérieur ainsi surface méniscosynoviale tant au-dessus qu’en dessous du
que les ligaments collatéraux sont aisément mis en évidence. ménisque (Fig. 17).
Dérangement méniscal. Ce dérangement se remarque
essentiellement dans le changement d’une ou plusieurs caracté- Échographie du ménisque
ristiques :
• une délinéation bien précise ; L’échographie du ménisque a été décrite en premier par
• une densité homogène ; Dragonat et Clausen. [46] Cette technique est une source
• une haute densité. d’information par voie non invasive des tissus mous du genou.
Lésions méniscales dégénératives. Cette lésion est bien sûr Néanmoins, la présence des pourtours osseux du fémur et du
celle qui est retenue le plus souvent (Fig. 16). Elle concerne une tibia ainsi que de la rotule ne permet malheureusement pas une
partie du ménisque ou sa totalité. La délinéation claire reste évaluation pertinente des ménisques. [47] Puisqu’il s’agit d’une
intacte. C’est surtout la différence dans le contraste qui semble évaluation non irradiante cette technique permet néanmoins
d’importance diagnostique. l’évaluation dynamique en postopératoire par exemple illustrée
Ruptures méniscales. Ce ne sont pas exactement les ruptures dans l’étude de l’expulsion méniscale après transplantation [48]
qui se remarquent mais surtout les contours méniscaux qui (Fig. 18).

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14-084-A-10 ¶ Lésions traumatiques des ménisques du genou

Stratégie diagnostique des lésions


méniscales
I
Il reste essentiel d’associer la radiologie standard à l’examen
clinique quand on suspecte une lésion méniscale. En urgence il
est le plus souvent impossible d’obtenir des clichés en charge.
Cette évaluation radiologique standard reste indispensable dans
les lésions chroniques du ménisque et dès lors nécessite
II également une évaluation en Schuss.
Le choix des examens ne fait pas l’unanimité, nous préconi-
sons :
• l’IRM en cas de lésion aiguë ou scanner en cas de lésion
chronique. L’arthroscanner est choisi dans l’évaluation du
genou méniscal postopératoire ;
• l’arthrographie ou de préférence l’arthroscanner où l’expé-
III rience de l’investigateur permet un choix favorable au
malade ;
1 2 • l’arthroscopie joint l’évaluation diagnostique au traitement de
la lésion.

■ Lésions méniscales
3 4 On peut retenir plusieurs étiologies aux lésions méniscales : la
maladie méniscale, la traumatologie méniscale aussi bien aiguë
Figure 19. Classification IRM des lésions méniscales. Stade I : hypersi- que dégénérative, ainsi que les malformations congénitales et
gnal nodulaire ou punctiforme intraméniscal. Stade II : hypersignal li- quelquefois iatrogènes (Fig. 20).
néaire intraméniscal. Stade III : hypersignal linéaire ou irrégulier étendu à
au moins une surface méniscale (1 : horizontal ; 2 : oblique ; 3 : vertical ;
4 : complexes).
Dérangement méniscal
Lésions congénitales
IRM
Il n’existe pas de cas d’absence méniscale rapportée dans la
L’IRM est un examen très efficace dans l’aide du diagnostic littérature.
des lésions du genou. C’est un examen non invasif et non
irradiant qui permet de visualiser les lésions méniscales dans Ménisque discoïde
tous les plans. L’IRM permet également une évaluation de la
qualité du tissu méniscal. Stoller et Crues [49] ont proposé une C’est presque exclusivement dans le compartiment externe
classification IRM des lésions méniscales se reposant sur des que le ménisque de forme discoïde est observé. Cette anomalie
bases histologiques (Fig. 19). est souvent bilatérale et peut être responsable d’une gêne
La dégénérescence myxoïde en revanche, s’observe déjà dans mécanique.
30 % de la population normale dès 35 ans. Ces données doivent C’est Watanabe [50] qui a décrit le plus précisément ce type
se confronter à la symptomatologie et ne peuvent pas toujours d’anomalie morphologique. Il décrit trois types de ménisques
confirmer ou infirmer le diagnostic clinique. discoïdes.
Tant en Europe qu’en Asie l’accessibilité limitée et le coût • Le type I est un ménisque discoïde complet qui recouvre
important de cette investigation limitent son usage. Les progrès totalement le plateau tibial externe. C’est la forme la plus
techniques néanmoins et la diffusion de ce matériel d’investi- fréquente (80 %).
gation doivent permettre dans l’avenir son usage optimal.

Arthroscopie

“ Points forts
L’arthroscopie ne devrait pas apparaître parmi les
méthodes diagnostiques des lésions méniscales.
Néanmoins, quand celles-ci sont suivies d’un traitement
par arthroscopie, cette technique permet de confirmer ou
d’infirmer un diagnostic clinique.

La visualisation directe des lésions méniscales suspectes


permet également au chirurgien d’identifier d’autres lésions.
Tout ceci permet d’adapter au mieux le traitement. Cette
méthode permet un geste chirurgical en hôpital de jour. Tous
ces avantages compensent bien largement les risques d’infection
et d’anesthésie. Ceux-ci sont limités au maximum dans des
mains expertes. De plus, suite aux indications précises une Figure 20. La lésion en « languette » dégénérative du ménisque interne
chirurgie à ciel ouvert peut être évitée. est traumatique dans cet exemple.

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Lésions traumatiques des ménisques du genou ¶ 14-084-A-10

• Le type II est un ménisque discoïde incomplet dans lequel


l’anomalie morphologique laisse apparaître le plateau tibial
dans une petite échancrure. Ce type représente 10 % des
malformations.
• Le type III appelé Wrisberg-ligament type présente une partie
postérieure du ménisque détachée du tibia. Le segment
postérieur n’est attaché que par le ligament méniscofémoral
de Wrisberg, tendu entre la face axiale du condyle médial et
la face périphérique du ménisque latéral.
Incidence – classification. La fréquence de ces ménisques
discoïdes est très variable : Casscells [51] en compte 5 % lors
d’une étude cadavérique. Johnson [52] rapporte une fréquence de
0,4 % sur une série de 4000 arthroscopie de genou. Neuchwan- Postérieur Antérieur
der [53] a établi une prévalence de 0,8 % pour les types I et II et Figure 21. La lésion méniscale en « bec de perroquet » peut rester très
de 0,2 % pour le type III. Albertsson et Gillquist [54] ont souvent asymptomatique. La symptomatologie du blocage s’induit pro-
rapporté une incidence de 0,4 % sur 7056 arthroscopies. gressivement à l’étendue de la déchirure.
Le ménisque interne discoïde est bien plus rare et ne se
retrouve que dans 0,12 % de la population.
L’étiopathogenèse de cette formation discoïde n’est pas claire.
Wrisberg [55] a également décrit le ménisque discoïde hyper-
mobile qui s’associe à une anomalie du ligament méniscotibial
en rapport avec l’hiatus du poplité.
Symptomatologie. Celle-ci est caractérisée par un ressaut
méniscal dans le compartiment externe quelquefois audible.
Examen clinique – diagnostic. La douleur se remarque sur
l’interligne articulaire externe à la palpation et quelquefois
s’associe avec une limitation de l’extension et éventuellement
une hypotrophie quadricipitale.
Le diagnostic avant décision thérapeutique est clinique mais
nécessite une imagerie de confirmation.
Traitement. Le traitement a pour but de réduire le handicap
mécanique. Le geste est dorénavant arthroscopique et se limite
à la résection de la partie centrale du ménisque discoïde afin de
sauvegarder le mur méniscal et son intégrité de stabilisation.
Ossicules méniscaux
Figure 22. Les forces de cisaillement sont responsables pour les lésions
C’est une curiosité anatomique dans la littérature [56]. Cet horizontales du corps méniscal.
ossicule est dans la majorité des cas situé dans la corne posté-
rieure du ménisque médial chez un patient de sexe masculin
jeune. Il s’agit d’une ossification et non pas d’une calcification
de siège intraméniscal. Il n’est pas libre dans l’articulation.
L’origine et l’interprétation de ces ossicules restent discutées :
“ Points forts
• une théorie phylogénique est avancée ;
La lésion méniscale peut guérir. Imbert, [58] Weiss et
• une théorie post-traumatique est aussi possible.
DeHaven [59] ont publié des séries de lésions laissées en
Le traitement repose sur l’abstention en cas de découverte
place en montrant d’excellent résultats à plus de quatre
fortuite. Si le genou est symptomatique, l’exérèse limitée à
ans. Une lésion post-traumatique en région vascularisée
l’ossicule sous arthroscopie est alors proposée.
du ménisque guérit par cicatrisation. [60, 61] En revanche,
les lésions dans le tissu non vascularisé du corps méniscal
Lésions post-traumatiques
ne guérissent pas et induisent une désintégration
Ces lésions peuvent se subdiviser en lésions produites par progressive du tissu avec bien sûr une surcharge inégale
forces excessives (traumatisme) sur un ménisque normal, ou une du cartilage fémoral et tibial.
lésion engendrée par une force normale sur un corps méniscal
« affaibli ». [57]
Lésions purement traumatiques Lésions microtraumatiques
Les lésions verticales sont engendrées suite à un mouvement Ces lésions sont induites par une surcharge intermittente et
de rotation du genou très souvent associé à une lésion ligamen- microtraumatique du ménisque. Elles s’observent habituelle-
ment dans les lésions de surcharge physiologique du genou,
taire. Ces gestes de rotation induisent une force circonférencielle
c’est-à-dire le segment postéro-interne.
dans les couches profondes du ménisque et cisaillent les fibres
On retient deux types de lésions :
collagènes. Ce sont les fibres radiales présentes de façon inégale
• lésions verticales, induites progressivement par force de
en profondeur qui se rompent en premier lieu et engendrent rotation sur les faisceaux circonférenciels collagènes. Elles
ainsi l’aspect bien reconnu de la lésion en anse de seau. induisent une hypermobilité méniscale et ensuite des lésions
Les lésions en bec de perroquet (Fig. 21) peuvent rester dégénératives ;
asymptomatiques pendant longtemps. Ces lésions font égale- • les lésions secondaires aux forces de cisaillement répétitives
ment suite à des mécanismes de compression-torsion et se engendrent des lésions horizontales (Fig. 22).
retrouvent très souvent dans la partie médiane et/ou postérieure Une cicatrisation spontanée ne s’observe jamais dans ces
du bord interne du ménisque où celui-ci d’ailleurs est plus large. situations. La dégénérescence méniscale s’ensuit immédiate-
Il est tout à fait probable qu’au moment de la lésion le ménis- ment. Cette dégénérescence méniscale surtout dans le segment
que et le cartilage présentent une déficience de lubrification. postéromédial du genou engendre une incongruence articulaire.

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On peut retenir encore deux autres éléments favorisant la


dégénérescence méniscale :
• les déviations axiales en varus ou en valgus qui induisent une
surcharge progressive respectivement dans le compartiment
interne et externe du genou.
• la littérature également suggère qu’avec l’âge le tissu méniscal
a des capacités limitées à la cicatrisation [26, 46].

Lésions inflammatoires et métaboliques


Les lésions inflammatoires et métaboliques ne sont pas
abordées ici. L’infection articulaire par exemple induit évidem-
ment une dégénérescence cartilagineuse en surface portante. Le
ménisque lui-même reste très souvent intact.
Dans la lésion rhumatoïde le ménisque se couvre progressi-
vement d’un pannus synovial. Le corps méniscal ne disparaît
ensuite que dans le genou totalement détruit.
Il n’est pas démontré que la synovite villonodulaire engendre Figure 23. Les petites lésions incomplètes du ménisque externe ne
une destruction du corps méniscal. Dans les lésions métaboli- nécessitent pas de traitement chirurgical, d’autant plus si le patient
ques c’est surtout la chondrocalcinose qui, suite à un dépôt de n’exerce pas d’activités physiques importantes.
pyrophosphate de calcium dihydrate, modifie le comportement
mécanique du ménisque. Sa turgescence diminue et l’élément
peuvent donc durant le geste arthroscopique diagnostique être
élastohydrodynamique ne fonctionne plus normalement.
laissées telles quelles. Il est donc essentiel que le clinicien
effectue lui-même les arthroscopies dont il a suggéré
l’indication.
■ Traitement des lésions
méniscales Lésions à enlever
Sauf en cas d’association de lésions pour lesquelles un
traitement par arthrotomie peut être requis, la méniscectomie
est toujours effectuée par technique arthroscopique ce qui rend
la procédure plus efficace.
Mais la réparation méniscale peut et doit toujours être
“ Points forts
envisagée. Les éléments décisifs dans ce domaine sont : Dès qu’apparaît une lésion dans la partie non vascularisée
• l’évaluation clinique ;
du ménisque il est souhaitable d’envisager une
• les lésions associées ;
• le type, la localisation et l’étendue de la rupture méniscale [11,
méniscectomie.
26].

Il ne faut pas oublier que l’évaluation clinique reste l’infor-


mation de base dans la pathologie du genou. D’autres éléments
cliniques et l’évaluation du genou contralatéral sont complé- Principes des méniscectomies
mentaires. Il faut y associer les données de l’imagerie. Longtemps la méniscectomie se devait d’être totale [20] ce qui
Il faut également tenir compte de l’impact postopératoire évitait une deuxième lésion potentielle difficile à mettre en
chez le patient. Il est obligatoire d’informer le patient des suites évidence à l’arthrotomie.
postopératoires après méniscectomie – qui sont brèves – versus L’importance de la conservation du mur méniscal a été
la réparation méniscale où la réadaptation est bien plus longue. soulignée par Trillat, [63] ce mur méniscal dont on savait qu’il
L’ultime décision est néanmoins fondée sur la base de portait en charge très souvent plus de 50 % en force du contact
constatations arthroscopiques qui sont un élément essentiel fémur-tibia.
quant à l’évaluation de l’étendue et de la localisation de la La méniscectomie partielle n’étant pas aisée par arthrotomie
lésion et l’état des autres éléments intra-articulaires. à ciel ouvert, c’est au moment du développement de l’arthro-
scopie que la technique de « la méniscectomie adéquate » ou
Classement des ruptures méniscales selon adaptée devint la règle. Northmore-Ball [64] et Gillquist [65] déjà
en 1982 publiaient des séries confirmant l’importance de la
leur traitement résection adéquate de la lésion méniscale. Ceci avait d’autant
plus d’importance dans le genou avec déviation axiale, très
Lésions à respecter souvent en varus, et a fortiori chez le sujet jeune et sportif.
Ces lésions sont relativement rares et peuvent en effet rester
Technique chirurgicale
sans traitement si elles sont mineures ou si elles sont non
concordantes avec l’examen clinique. L’étendue de ces lésions Elle consiste à repérer le fragment mobile du ménisque ou la
ne devrait pas excéder 5 mm à 10 mm en longueur. Quelques lésion dégénérative se présentant habituellement au segment du
petites lésions partielles du ménisque peuvent en effet égale- ménisque interne et de la réséquer.
ment être suivies sans traitement surtout si le patient n’a pas Il est absolument nécessaire de respecter l’intégrité du mur
d’activités physiques importantes (Fig. 23). méniscal comme Trillat l’avait décrit (Fig. 24, 25).
Ce traitement conservateur a un taux de succès de plus de
90 % et une excellente cicatrisation spontanée dans les fentes Suites opératoires et rééducation
longitudinales sous réserve qu’elles soient périphériques. On a Les suites postopératoires sont habituellement simples. On
pu constater une non-évolution dans les autres petites lésions. évite de reprendre la marche avec appui immédiatement après
Comme DeHaven [26] et Locker [62] nous pensons également cette chirurgie et ceci pendant quelques jours. Ceci diminue le
qu’il faut respecter les lésions verticales ou obliques surtout danger d’un épanchement synovial par opposition à une reprise
stables au crochet et incomplètes en profondeur, mais limitées de façon intempestive. Une reprise du travail est possible dans
au maximum à 10 mm. les 2 à 3 semaines postopératoires, parfois moins, en fonction
Ces petites lésions sont très souvent associées à d’autres bien sûr de la profession et de l’intensité de l’effort physique à
pathologies articulaires qui nécessitent un traitement bien fournir. Le sport peut être repris entre 3 et 6 semaines après le
spécifique. Ces lésions sont souvent asymptomatiques et geste chirurgical.

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Lésions traumatiques des ménisques du genou ¶ 14-084-A-10

méniscales étaient réparties en 317 ménisques internes,


100 ménisques externes et 12 ménisques internes et externes.
Sur les 317 ménisques médiaux à plus de 10 ans, 91 % des
patients ont jugé leur genou normal ou presque normal selon
la classification IKDC. Dans l’analyse statistique, le sexe, le type
de lésion méniscale, l’état du cartilage ont été des éléments
importants. Les hommes avaient eu un résultat plus favorable
(p = 0,009), les lésions de type II ou III, c’est-à-dire, les lésions
verticales étaient de meilleur pronostic (p = 0,04). Les patients
qui ont présenté lors de l’arthroscopie des lésions cartilagineuses
avaient un moins bon résultat à terme (p = 0,03).
Pour les résultats cliniques, 88 % des patients n’avaient
aucune douleur pour une activité modérée. Le type de lésion I,
II ou III (verticale fermée, ouverte ou complexe) donne de
c meilleurs résultats que les lésions à type de méniscose, ou
b
a lésions complexes.
À plus de 10 ans, le taux de prévalence de l’arthrose est de
31 %, la différence de prévalence est de 22 % et l’incidence de
survenue d’une arthrose est de 24 %. Les facteurs influençant
les résultats radiographiques ont été l’âge au moment de
Figure 24. Différents types de méniscectomie en coupe : a. Totale ; b. l’opération avec un seuil de 35 ans au-delà duquel le résultat
intramurale ; c. partielle. était plus mauvais (p < 0,01). L’état du cartilage constaté lors de
l’arthroscopie permettait de prévoir un mauvais résultat
(p < 0,01). Enfin, l’importance de la méniscectomie avec le
respect du mur méniscal postérieur est un garant de bon
résultat (p = 0,03).

“ Points forts
Le résultat des méniscectomies externes est plus mauvais
que celui des méniscectomies internes. Le taux de douleur
est de 42 %, le gonflement apparaît dans 30 % des cas.
L’évolution des méniscectomies n’est pas modifiée par
l’arthroscopie et la comparaison avec les séries à ciel
ouvert a montré que les résultats entre les différentes
séries étaient similaires.

c
b Lésions à réparer
a La chirurgie à ciel ouvert est encore proposée en association
Figure 25. Différents types de méniscectomie (ménisque interne vu du avec d’autres gestes chirurgicaux. La réparation méniscale par
dessus) : a. Totale ; b. intramurale ; c. partielle. arthroscopie est souvent associée à une réparation du ligament
croisé antérieur et plus rarement à une réparation du ligament
croisé postérieur. Elle peut aussi être proposée pour les lésions
La méniscectomie par arthrotomie n’est plus de mise, sauf le méniscales isolées.
cas échéant lorsqu’elle est associée à un geste chirurgical Indications
ligamentaire à ciel ouvert.
Complications immédiates. Elles sont rares. Le risque Si la lésion méniscale symptomatique se localise dans sa
d’infection est de l’ordre de 0,1 % des cas. Une hydarthrose, partie bien vascularisée, et à une longueur de plus de 1 cm, elle
sans être une complication, se retrouve plus souvent après une est une excellente indication à la suture.
méniscectomie externe qu’après une méniscectomie interne. Quand la vascularisation du ménisque est douteuse l’indica-
Cette différence est due à la morphologie du plateau tibial tion à suture devient bien sûr relative. De même, si le corps
externe plus convexe que le plateau tibial interne, augmentant méniscal présente des lésions plus ou moins importantes, la
ainsi l’incongruence anatomique et le conflit mécanique. résection doit être préférée. Ces indications relatives peuvent
Les bris de matériel ne représentent que 0,1 % de la chirurgie s’améliorer en ajoutant avant la réparation des gestes qui
arthroscopique. Il n’est pas toujours simple de pouvoir enlever favoriseraient une meilleure vascularisation du mur méniscal :
la pièce qui s’est brisée. Cette complication doit être évitée par abrasion, canaux vasculaires ou caillots sanguins qu’on entremet
la prudence et l’augmentation de l’expérience arthroscopique. dans la rupture méniscale avant sa suture.
Les incidents vasculaires et nerveux sont exceptionnels après • Sur genoux stables : les lésions méniscales symptomatiques à
méniscectomie. Ils sont plus fréquents après réparation suturer sur genoux stables sont rares. Il faut une lésion de
méniscale. plus de 1 cm ou a fortiori en anse de seau.
Résultats à long terme des méniscectomies. Le risque des • Sur genoux instables : tout genou instable – c’est-à-dire avec
méniscectomies à ciel ouvert était la survenue d’une arthrose. lésion du pivot central – hypothèque l’intégrité méniscale et
Par arthroscopie, une des études les plus importantes à plus de sa cicatrisation. Le geste chirurgical de réparation ligamen-
10 ans de recul reste la série rapportée lors du congrès de la taire est donc requis dans un grand nombre de situations
Société française d’arthroscopie (SFA) en 1996 dont les direc- cliniques. Ce geste ne fait pas l’objet de ce travail. Néanmoins
teurs étaient P. Neyret et P. Chambat. [66, 67] 429 lésions le chirurgien doit savoir que le cas échéant le ménisque

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14-084-A-10 ¶ Lésions traumatiques des ménisques du genou

suturé sur genou instable est voué à l’échec. La réparation


méniscale dans ce contexte implique donc une réparation
ligamentaire associée.
Technique chirurgicale
À ciel ouvert. Quand la lésion méniscale est associée à une
lésion périphérique ligamentaire qui nécessite un abord chirur-
gical, c’est de préférence par cet abord que le ménisque (très
souvent une lésion interne) également est fixé.
Les lésions méniscales du segment postérieur permettent une
fixation verticale qui améliore la qualité technique de la suture.
Les points de suture sont placés à 3-4 mm d’intervalle, éven-
tuellement après avivement de la synoviale, stabilisant la
rupture.
Par arthroscopie (Fig. 26–30). La suture méniscale par
arthroscopie est proposée chaque fois que l’indication se
présente à l’arthroscopie exploratrice.
Plusieurs techniques s’offrent au chirurgien. Ce domaine est
en pleine évolution.
La suture méniscale peut être effectuée avec du fil de suture
mis en place selon la technique dite « dedans-en dehors » ou
« dehors-en dedans » (selon le sens d’introduction des aiguilles).
La technique « tout en dedans » nécessite en revanche une
fixation méniscale à l’aide d’implants le plus souvent résorba-
bles : fléchettes, harpons, vis, agrafes, etc.
Les sutures méniscales se placent par la technique de
dedans-en dehors pour le segment postérieur et de préférence de
dehors-en dedans pour le segment moyen et antérieur. Les
sutures se placent tous les 3 à 4 mm.
La technique de dehors-en dedans évite le danger potentiel
de lésions vasculonerveuses. En raison du risque potentiel de
lésions neurovasculaires dans le creux poplité, et également du
long temps opératoire requis par la suture par fil, de nouvelles
techniques « tout en dedans » ont été développées. Elles rendent
la fixation méniscale plus aisée du point de vue technique et
évitent ces lésions potentielles importantes. Ce domaine
technique est en pleine évolution. On utilise dorénavant du
matériel résorbable mais également non résorbable. Les résultats
immédiats de ces techniques sont favorables. Il n’est néanmoins
pas encore certain qu’à long terme ces fixations améliorent les
résultats cliniques de la réparation méniscale.
La chirurgie se fait en ambulatoire. Il est quelquefois conseillé
d’utiliser des analgésiques locaux avec ou sans adrénaline afin
de rincer le genou après le geste arthroscopique. Un pansement
compressif immobilise pendant quelques jours le genou.
Suites postopératoires et rééducation
La marche sans appui sur le membre opéré est requise
pendant au moins 3 semaines. Il est à conseiller de limiter la
rééducation en flexion du genou pendant les 6 premières
semaines, et ceci jusqu’à 90 ° au maximum, afin d’éviter les
mouvements antéropostérieurs du ménisque, ce qui mettrait en
tension la suture.
La reprise du travail peut être envisagée dans les 3 semaines
après le geste chirurgical. Les activités sportives sont décon-
seillées pendant 3 à 6 mois après la chirurgie surtout en cas de
lésion étendue du ménisque. Si la chirurgie méniscale a été
associée à un geste ligamentaire c’est le schéma de rééducation
ligamentaire qui est suivi.
Discussion
La suture méniscale est stable mécaniquement. [68] Surtout en
application verticale, l’immobilisation par suture est stable et
rapporte d’excellents résultats cliniques. L’utilisation de nou- Figure 26. La technique « de-dedans en-dehors » utilise très souvent
veaux implants à suture méniscale est pourtant onéreuse. Nous des canons doubles qui s’insèrent dans le genou par la voie antéromédiale
suggérons d’utiliser la suture méniscale par fils au segment ou antérolatérale. Elle permet de réduire les ménisques et de les tenir en
antérieur et moyen, tandis que les systèmes hybrides tout en place.
dedans sont utilisés pour les lésions méniscales du segment A, B. Insertion des fils de suture à 2-3 mm d’intervalle.
postérieur. Ce raisonnement pratique est valable pour les lésions C. Suture sous-cutanée.
des ménisques interne et externe.
Dans le cas de lésion méniscale chronique la résection du
tissu cicatriciel s’impose. En effet, cette résection permet de Complications des sutures
réduire le jeu – la laxité – du ménisque mais surtout de recréer Introduction. La réparation méniscale est effectuée en
un mur méniscal hémorragique et favorable à la cicatrisation. routine en chirurgie de jour. La technique a diminué de façon

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Lésions traumatiques des ménisques du genou ¶ 14-084-A-10

Figure 27. Afin d’éviter des accidents neurovasculaires la technique de « dehors-en dedans » s’est développée. Elle permet une insertion plus précise des
aiguilles de passage dans la corne postéromédiale et postérolatérale du genou.
A, B. Insertion rétrograde de l’aiguille.
C, D. Un fil de suture s’insère par l’aiguille et est repris en antérieur pour être ligoté.
E, F, G. Ce geste se répète et permet ainsi une suture sous-cutanée en U afin de stabiliser la rupture méniscale.D’après R. Verdonk. Arthroscopic meniscal surgery.
Surgical Techniques in Orthopaedics and Traumatology (Elsevier, SAS), 55-510-C-10.

extrêmement efficace l’hospitalisation du malade. Elle peut Complications vasculaires. EIles sont extrêmement rares et
néanmoins causer nombre de complications heureusement ne représentent que 0,003 % des accidents en chirurgie arthro-
rares. scopique. [70, 71] C’est bien sûr au creux poplité que ces acci-
Fracture de matériel. Selon Sprague [69] elle ne représente dents sont les plus fréquents. Les lésions sont souvent majeures
que 0,1 % des cas de chirurgie arthroscopique. Il n’est pas et ceci est la raison du développement du matériel de fixation
toujours simple de pouvoir enlever la pièce qui s’est fracturée. méniscale tout en dedans.
Elle peut s’éviter par une prudence et une expérience chirurgi- Lésions nerveuses. Les lésions nerveuses sont rares : 0,4 à
cale. 0,6 % des cas de chirurgie arthroscopique ; [65, 66] le nerf

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Figure 28. Deux fils de suture à intervalle de 2 mm sont suturés en U en


sous-cutané. D’après P. Albrecht-Olsen. Meniscus repair with meniscus
arrow. Surgical Techniques in Orthopaedics and Traumatology (Elsevier,
SAS), 55-510-E-10.

Figure 30. Insertion par canule simple de façon manuelle. D’après P.


Albrecht-Olsen. Meniscus repair with meniscus arrow. Surgical Techniques
in Orthopaedics and Traumatology (Elsevier, SAS), 55-510-E-10.

“ Points forts
La chirurgie méniscale a connu une évolution rapide en
passant de la méniscectomie totale à la méniscectomie
arthroscopique partielle, à la suture et à l’allogreffe. Les
résultats de la méniscectomie à long terme sont
Figure 29. L’insertion mécanique de la fléchette en place. D’après P. maintenant bien connus. Les sutures méniscales ne sont
Albrecht-Olsen. Meniscus repair with meniscus arrow. Surgical Techni- pas toujours possibles et l’utilisation d’allogreffe est une
ques in Orthopaedics and Traumatology (Elsevier, SAS), 55-510-E-10.
opportunité dans l’arsenal thérapeutique.
saphène interne peut être pris dans une suture méniscale
interne de dedans-dehors. La branche infrapatellaire de ce
même nerf est parfois lésée dans les voies d’abord. Il est clair Garrett [73] a rapporté 43 greffes au recul de 3 à 7 ans. 29 %
qu’il faut éviter en utilisant une incision cutanée de blesser le d’échecs directement liés à la présence d’une arthrose ont été
nerf poplité dans le compartiment externe du genou. signalés.
Re-rupture ou absence de cicatrisation. Elle n’est pas Van Arkel et De Boer [74] ont rapporté les résultats de 23 gref-
vraiment une complication de la technique, mais le témoin fes cryopréservées au recul de 2 à 5 ans. Dans 10 cas, le résultat
d’une indication inadaptée. était imparfait et le facteur majeur semblait être un défaut
Autres complications. Le stress en valgus pour ouvrir le d’axe.
compartiment interne en particulier sur un genou serré peut Noyes et Barber [75] ont rapporté une série de 96 greffes
induire une rupture du ligament collatéral médial. Elle est très congelées et irradiées avec un pourcentage élevé d’échecs en
souvent bien supportée et ne cause pas de handicap à long rapport avec les effets de l’irradiation.
terme. Avec Almqvist, nous avons rapporté les résultats de 69 greffes
au recul de 5,3 ans avec une amélioration importante significa-
Allogreffes méniscales
tive sur le score HSS. Il n’y avait pas de différence entre le
Les objectifs d’une greffe méniscale sont triples : ménisque médial et le ménisque latéral. [76]
• réduire la douleur ; Pour tous ces auteurs, la greffe méniscale est une technique
• réduire ou éviter le risque d’arthrose ; reproductible et faisable. L’incorporation du transplant est
• rétablir la biomécanique normale du genou. démontrée et se produit entre le 6e et le 8e mois postopératoire.
Actuellement, les greffes méniscales peuvent être effectuées à Les indications doivent être précises : le patient idéal est un
partir de tissus frais, de tissus lyophilisés, cryopréservés ou sujet jeune (< 40 ans) douloureux avec un genou stable ou bien
congelés. stabilisé par une ligamentoplastie, ayant un axe mécanique
Les indications de greffe méniscale sont proposées chez des normal. Actuellement, les greffes méniscales ne sont pas
patients présentant des douleurs compartimentaires après indiquées chez les patients asymptomatiques puisqu’il n’est pas
méniscectomie totale ou partielle. démontré que la greffe puisse prévenir à long terme la survenue
Les résultats sont nombreux dans la littérature : Milachowski d’une arthrose. Le stade de l’atteinte cartilagineuse reste
et al. [72] ont publié 22 allogreffes fixées par sutures au recul de controversé. Les meilleurs résultats sembleraient être obtenus
14 mois. Le taux d’échec était de 12,5 % pour les greffes pour des degrés de stade I de Fairbank sur les radiographies.
lyophilisées et 16,6 % pour les greffes congelées. L’arthrose évoluée est une contre-indication absolue.

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Conclusions [3] Trillat A. Lésions traumatiques du ménisque interne du genou, classi-


fication anatomique et diagnostic clinique. Rev Chir Orthop 1962;48:
Les indications sont maintenant dominées par le concept 551-60.
d’épargne méniscale. [4] Watanabe M, Takeda S, Ikeuchi H. Atlas of arthroscopy. Tokyo: Igaku
Les lésions en zone « blanc sur blanc » sont une indication Shoin; 1978. p. 1-56.
de résection méniscale partielle utilisant un ancillaire adapté. [5] Eikelaar HR. Arthroscopy of the knee [thesis], Royal United Printer
L’utilisation du laser en chirurgie méniscale doit être évitée, Hoitsema BV, The Netherlands, 1975.
étant donné le danger potentiel sur le cartilage. [6] Jackson RW. The role of arthroscopy in the management of the arthritic
Afin d’obtenir de bons résultats cliniques en chirurgie knee. Clin Orthop 1974;101:28-35.
méniscale, qu’elle soit éventuellement ouverte ou arthroscopi- [7] Sprague 3rd NF. Arthroscopic debridement for degenerative knee joint
que, il est absolument nécessaire de suivre des indications disease. Clin Orthop 1981;160:118-23.
claires et des techniques précises. La réparation méniscale doit [8] Rand JA. Arthroscopic management of degenerative meniscus tears in
se concevoir dans les lésions du mur méniscal vascularisé. Les patients with degenerative arthritis. Arthroscopy 1985;1:253-8.
techniques de dedans-en dehors et de dehors-en dedans ainsi [9] Gardner E, O’Rahilly R. The early development of the knee joint in
staged human embryos. J Anat 1968;102:289-99.
que les techniques tout en dedans, doivent être à la portée du
[10] Arnoczky SP, Warren RF. Microvasculature of the human meniscus.
chirurgien-orthopédique afin d’éviter toute complication
Am J Sports Med 1982;10:90-5.
neurovasculaire. Les techniques tout en dedans sont plus
[11] DeHaven KE. The role of the meniscus. In: Ewing JW, editor. Articular
rapides et semblent plus efficaces et sont sans doute la voie de
cartilage and knee joint function. basic science and arthroscopy. New
l’avenir. En effet une étude prospective de la Société Française
York: Raven Press; 1990. p. 103-15.
d’Arthroscopie (Congrès Annuel, Toulouse, 4-6 décembre 2003), [12] Fithian DC, Kelly MA, Mow VC. Material properties and structure-
et reprise par la European Society for Sports Medicine, Knee Surgery function relationships in the menisci. Clin Orthop 1990;252:19-31.
and Arthroscopy (ESSKA) (Congrès d’Athènes, mai 2004) retient [13] Solheim K. The glycosaminoglycans of human semilunar cartilage.
que la suture tout en dedans hybride (fil de suture avec implant J Oslo City Hosp 1965;15:127-32.
périmural) produit les meilleurs résultats versus les implants de [14] Lehtonen A, Viljanto J, Kärkäinen J. The mucopolysaccharides of
fixation méniscale résorbable. herniated human intervertebral discs and semilunar cartilages. Acta
Néanmoins le chirurgien-orthopédiste doit confronter ces Chir Scand 1967;133:303-6.
informations avec celles de l’étude de la SFA (1996) [67, 68] qui a [15] Habuchi H, Yamagata T, Iwata H, Suzuki S. The occurrence of a wide
repris les résultats à long terme de la méniscectomie sur genou variety of dermatan sulfate-chondroitin sulfate co-polymers in fibrous
stable sans antécédents. Celle-ci retient bien sûr que la ménis- cartilage. J Biol Chem 1973;248:6019-28.
cectomie même partielle n’est pas un geste anodin. [16] Mow VC, Holmes MH, Lai WM. Fluid transport and mechanical
Les résultats subjectifs sont comparables entre méniscectomie properties of articular cartilage: a review. J Biomech 1984;17:377-94.
interne et externe. Les résultats radiologiques en revanche, [17] Mow VC, Kuei SC, Lai WM, Armstrong CG. Biphasic creep and stress
montrent que la méniscectomie externe est bien plus arthro- relaxation of articular cartilage in compression. Theory and
gène, même avec un alignement correct des membres. experiments. J Biomech Engin 1980;102:73-84.
L’âge joue un rôle préservateur du meilleur résultat tout aussi [18] Favenesi JA, Shaffer JC, Mow VC. Biphasic mechanical properties of
bien d’ailleurs que l’intégrité du cartilage de portance au knee meniscus. Orthop Trans 1983;8:264-5.
moment de la chirurgie et la présence d’un mur méniscal [19] Arnoczky SP, Adams ME, DeHaven KE, Eyre DR, Mow VC.
vertical après résection. Meniscus. In: Woo SL, Buckwalter JA, editors. Injury and repair of the
Si toutefois la situation clinique détériorée handicape le jeune musculoskeletal soft tissue. Park Ridge: AAOS. 1988. p. 487-537.
[20] Smillie IS. Injuries of the knee joint. London: Churchill Livingstone;
malade (moins de 50 ans) et induit également une incapacité au
1978.
travail, l’allogreffe méniscale peut suggérer une solution sur le
[21] Fairbank TJ. Knee joint changes after meniscectomy. J Bone Joint Surg
plan thérapeutique sur le genou stable (ou stabilisé).
Br 1948;30:664-70.
Il est dès lors primordial de s’assurer d’un alignement correct [22] Lemaire R. L’arthrose fémoro-tibiale, conséquence prévisible de la
du membre (éventuellement après correction par ostéotomie) méniscectomie sur genoux désaxés. Acta Chir Belg 1977;76:355-60.
mais également de l’intégrité du cartilage de portance qui ne [23] Lemaire R. Osteoarthritis and angular deformity at the knee joint
peut dépasser le grade 3. [69] Ceci afin d’obtenir des résultats following meniscectomy. Rio De Janeiro: Proceedings of the XVth
cliniques satisfaisants à long terme dans près de 80 % des cas World Congress SICOT; 1981. p. 316-7.
bien sélectionnés. [24] Ahmed AM, Burke DL. In vitro measurements of static pressure dis-
Il est utile de conclure en se rappelant les directives de la SFA tribution in synovial joints. Part I: Tibial surface of the knee. J Biomech
dans son étude de la réparation méniscale qui suggèrent : Engin 1983;105:216-25.
• en imagerie d’utiliser l’IRM de bonne qualité ; [25] Voloshin AS, Wosk J. Shock absorption of meniscectomized and
• d’aviver le bord méniscal ; painful knees. A comparative in vivo study. J Biomed Engin 1983;5:
• d’obtenir un montage stable de la suture méniscale ; 157-61.
• d’utiliser de préférence une technique tout en dedans ; [26] DeHaven KE. Decision-making factors in the treatment of meniscus
• sur un genou stable de suturer sans tarder les ruptures lesions. Clin Orthop 1990;252:49-54.
verticales périphériques ; [27] Levy IM, Torzilli IM, Warren RF. The effect of medial meniscectomy
• de suturer les clivages horizontaux dans le genou stable du on anterior-posterior motion of the loaded anterior cruciate-deficient
jeune ; knee. J Bone Joint Surg Am 1982;64:883-8.
• de réparer les ruptures du croisé antérieur afin de stabiliser le [28] Dejour H, Bonnin M, Neyret P. In: Anterior cruciate deficient knee
genou ; stability in monopodal stance: the influence of the posterior slope of the
• dans un genou instable de suturer les lésions méniscales tibial plateau, of the medial meniscus and of the posteromedial corner.
médiales ; Proceedings of the 4th Congress of the european society of knee surgery
• chez l’enfant, d’insister sur la réparation méniscale à tout and arthroscopy. 1990. p. 44-5.
instant ; [29] Konjetzny GE. Die Meniskusverletzung des Kniegelenkes. Munch
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R. Verdonk, MD, PhD Chef de service (rene.verdonk@UGent.be).


F. Almqvist, MD, PhD, Chef de clinique adjoint.
Service d’orthopédie, Hôpital Universitaire, De Pintelaan 185, B-9000 Gent, Belgique.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Verdonk R., Almqvist F. Lésions traumatiques des ménisques du genou. EMC (Elsevier SAS, Paris), Appareil
locomoteur, 14-084-A-10, 2005.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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