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La pose de contentions adhésives du type Élastoplaste est Stéphane Morin

Sté ph a ne Mor i n
généralement un problème pour les clubs sportifs où, trop souvent,
les professionnels de la santé et les entraîneurs ne maîtrisent pas
assez les techniques de contention, avec toutes les conséquences
possibles de cette insuffisance. LE STRAPPING
De nombreuses carrières sportives n’auraient pas été interrompues
si le strapping avait occupé sa véritable place dans l’arsenal
thérapeutique.
DE TERRAIN
En apportant toutes les informations nécessaires à la pose correcte C onfe c t ion, p o s e de c ont ent ion s
de contentions adhésives, l’ouvrage de Stéphane Morin comble ad hé s i v e s p ou r t out e d i s c ipl i ne
une lacune dans le traitement de certaines pathologies, permet de sp or t i v e
comprendre l’intérêt du strapping et de tirer de cette technique un
maximum de bénéfice pour l’athlète, amateur ou de haut niveau.
Le strapping de terrain apporte en effet, pour les huit régions
le plus souvent touchées dans la pratique sportive, un rappel
anatomique illustré et l’explication biomécanique de chaque
montage. Des commentaires très clairs accompagnent les schémas
et les photographies, qui permettent de suivre étape par étape la
confection de chaque strapping.

LE
Par son aspect pédagogique, la simplicité mais aussi la rigueur de
son propos, Le strapping de terrain s’adresse à tous les responsables
des soins des clubs sportifs, médecins, masseurs kinésithérapeutes,

ST R A PPI NG
etc…

Stéphane Morin a fréquenté très tôt le milieu sportif et pratiqué


le rugby au niveau national. Sa passion du sport et son intérêt
pour le corps l’ont naturellement conduit à orienter sa carrière
professionnelle vers le domaine de la santé.
Masseur kinésithérapeute, ostéopathe, enseignant, Stéphane
Morin donne dans cet ouvrage le fruit d’une expérience

DE
déjà longue dans le domaine du sport, de la santé, et de leur
pédagogie.

TERRAIN
2e édition

www.adverbum.fr Prix : 14,50 euros www.adverbum.fr


Illustrations de Carmen Müller.
Photographies de Stéphane Morin

© Éditions DésIris, 2007


Éditions DésIris
La Fresquière
04340 Méolans-Revel

ISBN 978-2-915418-12-5
Aux termes du code de la Propriété intellectuelle, toute reproduction ou représenta-
tion, intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédé que
ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation...) sans le consen-
tement de l’auteur ou de ses ayants droits ou ayants cause est illicite et constitue
une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la
Propriété intellectuelle.
Toutefois, l’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie (photocopie,
télécopie, copie papier réalisée par imprimante) peut être obtenue auprès du Centre
Français d’exploitation du droit de Copie (CFC) - 20, rue des Grands-Augustins -
75006 PARIS.
Stéphane MORIN

Le strapping
de terrain
REMERCIEMENTS

À Béatrice JARRY, masseur kinésithérapeute


Serge BOROWSKI, masseur kinésithérapeute
Éric DEMOT, masseur kinésithérapeute
Yannick POPOT, ostéopathe
Jean-Michel JARRY, ostéopathe
pour leurs conseils et leurs aides.

aux modèles
Éric, Jérôme, Frédéric, Juliette, Sophie
et l’athlète/artiste Caroline BOCQUET
http://www.carolinebocquet.com


AVERTISSEMENT

Trop souvent, sur les terrains de sport, dans les cabinets de consultation des profes-
sionnels de la santé, la pose de contentions adhésives est négligée.
Le strapping est un acte thérapeutique à visée prophylactique.
Son utilisation adéquate permet aux personnes présentant des lésions musculo-
ligamentaires, et aux sportifs en particulier, de pré­venir et de protéger une zone
fragilisée.
Le strapping ne peut en aucun cas palier aux différents traitements médicaux,
kinésithérapeutiques ou autres, mais, bien utilisé, il représente une aide non négli-
geable à la cicatrisation.
Cet ouvrage a pour but d’aider les praticiens, quels qu’ils soient, à comprendre l’uti-
lité du bandage adhésif et à connaître les grands principes de son utilisation. C’est
avant tout un outil pédagogique.
La pose de contentions adhésives reste un acte thérapeutique réservé aux profes­
sionnels de la santé.


PRÉFACE

Historique
Les contentions sont des techniques millénaires dont les premières représentations
se situent entre le viie et le ve siècle avant J.-C.
Les peintures de Sosias, datant du vie siècle avant J.-C., montrent Achille soignant
Patrocle à l’aide d’un bandage.
Une sculpture d’Appollinos (ier siècle avant J.-C.) montre un pugiliste enserrant ses
poignets avec des lanières de cuir pour les protéger.
Plus proches de nous, les molletières des poilus de 14 sem­blaient avoir un effet
hémodynamique important puisqu’ils les sur­nommaient eux-mêmes « muscle sans
fatigue ».
Ces techniques ont évolué avec l’apparition des bandes adhésives élastiques et
non élastiques, qui permettent aujourd’hui de réaliser des contentions efficaces,
fonctionnelles et ambulatoires.
Ces techniques ont été importées des États-Unis dans les années 70 par le docteur
J. Huget.

Définition
Il s’agit d’un bandage réalisé autour d’une articulation ou d’un muscle lésé. Ce
bandage se constitue d’attelle élastique ou non extensible et, dans tous les cas,
adhésif.

À l’origine
Le strapping ne fait intervenir que des attelles extensibles (strapping, « lanière »,
« sangle »).
Le tapping ne fait intervenir que des attelles non élastiques de petite largeur (tapping,
« bande », « ruban »).
Il n’y a pas de différence sur les critères de réalisation de l’un ou de l’autre.
Actuellement, pour éviter une trop grande rigueur immobilisatrice, nous nous
dirigeons vers des montages mixtes de tissu élastique et non élastique.
En fait, seul le mot strapping est utilisé. On retrouve sous ce terme anglo-saxon toutes
les techniques de contentions adhésives qui diffèrent d’un praticien à l’autre.

Les trois grandes catégories de strapping


Les immobilisations fonctionnelles limitant les mouvements articulaires jusqu’à
cicatrisation des lésions. Ce bandage vise au repos de l’articulation traitée. Véritable

immobilisation, il est posé après disparition de l’œdème : il s’agit d’un acte théra-
peutique d’ordre orthopédique (bandes inextensibles en majorité).
Les contentions : elles permettent une immobilisation limitée dans certains secteurs
angulaires, en limitant une tension extrême d’un muscle lésé. Elles sont posées
pour permettre la reprise de l’entraînement en évitant les récidives et les mouve-
ments extrêmes (bandes mixtes).
Les strappings de fin de rééducation : ils sont posés dans une intention prophy-
lactique. Uniquement chez le sportif récidivant pendant son entraînement ou son
match. Ils préviennent les accidents répétitifs, jouent un rôle psychologique très
important en rassurant le patient. Ils devront être ôtés dès la fin de l’exercice et
devront disparaître au fur et à mesure dans le temps (bandes souples uniquement).


1. LES BUTS DU STRAPPING

1. Action mécanique

A. Pression
Il y a trois éléments qui conditionnent la pression sur la peau :
a) la tension de la bande
Le meilleur maintien mécanique sera rendu par des bandes qui ont un allongement
très faible et une tension maximum (tapping, « bande inextensible »).
Cependant, une bande extensible pourra être préalablement préparée de façon à
diminuer son rappel élastique (soit en étirant manuellement la bande, soit en la
frottant contre le dossier d’une chaise).
b) le nombre d’épaisseurs de bande
La pression exercée par une bande est proportionnelle au nombre d’épaisseurs de
la force d’une bande posée en son milieu. Plus nous superposons de bandes, plus
nous aurons de force.
Le point de tension maximum passe par le centre de l’attelle.
c) le rayon de courbure de segment
La pression réalisée par un bandage est inversement proportionnelle au rayon du
segment. Il faudra donc ne pas donner une tension uniforme au strapping. Si le
rayon de courbure augmente, il faut diminuer la tension, surtout pour des régions
très osseuses (cf. : tibio-tarsienne).

B. Hémo-dynamisme
Bolliger a enregistré une augmentation très nette de la circulation lors des mouve-
ments actifs sous compression. Les processus physiologiques de la circulation sont
donc augmentés sous l’action directe de bandes souples.

2. Actions neurophysiologiques

A. Les récepteurs cutanés


Ils sont les premiers récepteurs stimulés par les tensions du strapping. Comprimés,
ils vont avoir une activité importante, ce qui aura pour conséquence d’augmenter
la vigilance du sujet à l’endroit de la contention (principe d’action des chevillères,
genouillères).


Le strapping de terrain

B. Les récepteurs articulaires


Paccini, Golgi et les organes de Ruffini que l’on trouve dans la capsule sont tous les
trois stimulés par la tension du bandage. Il faut savoir que ce sont ces récepteurs
qui, lésés lors du mécanisme de l’entorse, sont devenus non fonctionnels. En fait, la
position du corps dans l’espace et la position de chaque articulation sont imprimées
au niveau du système nerveux central grâce à ces récepteurs proprioceptifs. Lors de
la lésion, il y a déprogrammation et c’est ceci qui est la cause des récidives.
Le strapping ne peut être qu’un palliatif de la déficience des récepteurs articulaires.
Il faudra de toute façon conduire en parallèle une rééducation neuromotrice pour
redonner une proprioceptivité à l’articulation incriminée.

C. Propriocepteurs
Sherington a montré que l’étirement d’un muscle innervé entraîne de la part de ce
muscle une contraction maintenue aussi longtemps que l’étirement.
Or, d’après une étude réalisée sur les muscles longs fibulaires à l’aide d’un
électro-myogramme (E.M.G.), T. Loos et P. Boelenb ont mis en évidence une nette
augmentation de l’activité électrique des muscles sous bandage.
On en déduit donc que le fait de strapper une articulation aura pour effet d’augmenter
le tonus de vigilance de ces muscles, donc de prévenir un éventuel mécanisme
d’amplitude extrême.
Ex. : si la tonicité des longs fibulaires est augmentée grâce à la contention, leur
réaction lors d’un mécanisme de varus forcé (entorse du ligament collatéral latéral
de la tibio-tarsienne) sera beaucoup plus rapide et pourra ainsi éviter une amplitude
articulaire nocive.

3. Action psychologique
Pour le docteur H. Neiger : « Les contentions adhésives procurent aux blessés une
sensation de confort et de stabilité liée aux effets mécaniques et antalgiques. Mais
il faut toutefois accepter de placer épisodiquement une contention adhésive chez un
sportif qui en ressent l’utilité, même si l’explication de ce phénomène nous paraît
douteuse. »
Il est évident que la pose répétée d’une contention adhésive sur une partie du corps
du sujet provoque un phénomène d’accoutumance qui, à long terme, va perturber la
sensibilité proprioceptive.
Il appartiendra aux thérapeutes, en accord avec leur sujet, de diminuer progres­
sivement l’utilisation d’orthèses, d’abord lors des entraînements, puis des matchs,
de façon à ne pas fragiliser la confiance du sportif dans son articulation.

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2. TERRAIN D’ACTION

1. Les pathologies articulaires

A. Les entorses
Il s’agit de lutter contre l’instabilité résultant de la distension des éléments capsulo-
ligamentaires. Il convient de maintenir les structures lésées en position raccourcie,
ce qui évite la reproduction du mécanisme qui est à l’origine du traumatisme.
De plus, d’après Ducroquet, « tout ligament dont la longueur n’est pas étirée se
rétracte ». Donc, en extrapolant lors des entorses avec laxité, on comprend mieux
l’utilisation d’une attelle élastique limitant l’étirement du ligament lésé. On va créer
un véritable surtout ligamentaire qui va renforcer la zone fragilisée et ne permettre
le mouvement que dans un secteur utile et douloureux. Cette conception est
confirmée par le travail de Tipton, qui met en évidence l’accélération du processus
de cicatrisation et l’augmentation de la résistance à la rupture consécutivement à
des sollicitations minimes après le traumatisme.

B. Luxation ou sub-luxation
La contention souple permet de solidariser les surfaces articulaires et de stabiliser
l’articulation. Elle évite ou limite le mécanisme lésionnel. Enfin, elle va empêcher
qu’une pièce articulaire qui n’est plus retenue par le système capsulo-ligamentaire
soit sujet aux mou­vements parasites lors des contractions musculaires.
Ex. : entorse acromio-claviculaire : la clavicule qui a tendance à s’ascensionner sera
maintenue dans le bon alignement, avec limitation des tiroirs antéro-postérieurs de
la clavicule.

2. Pathologies d’insertions (tendinite, capsulite, etc.)


La contention protège ces éléments douloureux en les maintenant en position de
relâchement.
• Tendinite ou ténosynovite
Diminue les tractions exercées sur le tendon.
Maintient le tendon en position courte ou de relâchement.
• Tenopériostite ou périostite
Limiter les vibrations, source microtraumatisme au niveau de l’insertion tendi-
nopériostée des muscles sollicités.
Limiter l’amplitude articulaire des mouvements nocifs.
Limiter la propagation des zones vibratoires.
11
Le strapping de terrain

3. Pathologies musculaires
Dans la thérapeutique des déchirures, le strapping sera d’une utilité précieuse.
Ses objectifs varient à chaque phase.
• Immédiate : action compensée pour éviter ou limiter la diffusion de l’hématome
et son importance.
• Rééducation : limitation de la tension des fibres musculaires lésées.
• Reprise du sport :
aide psychologique,
augmentation de l’activité tonique par compression.

4. Pathologies osseuses
Fracture de fatigue ou fracture de petites articulations.
Il s’agit de faire une compression sans striction d’une partie osseuse lésée, de façon
à soulager la douleur.
Le but est également de solidariser l’os ou l’osselet fracturé avec l’os voisin sain, qui
servira d’attelle.
Ex. : fracture des phalanges.

5. Pathologie circulatoire
La plasticité des bandes élastiques extensibles favorise la résorption des œdèmes
ou des hématomes. Cependant, nous disposons aujourd’hui de bandes aux carac-
téristiques similaires non adhésives (cohésives). Leur utilisation sera préférée si la
fréquence du bandage est rapprochée.

6. Pathologie rhumatismale
L’effet rappel des attelles élastiques peut être exploité pour limiter ou corriger les
affections telles que pieds bots, hallux, valgus (déformation du gros orteil).

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3. INDICATIONS

Comme toujours en thérapeutique, ce sont les indications qui sont les plus délicates
à poser, la réalisation demandant simplement une maîtrise manuelle des techni-
ques de pose.
Quand faut-il strapper un sujet ?
Avec quel matériel ?
Nous allons donc voir où et quand le strapping a démontré son efficacité et dans
quel domaine il est utile sans pourtant faire l’unanimité.
Dans un but de clarification et pour faciliter l’utilisation pratique du strapping, nous
limiterons notre étude aux pathologies les plus courantes en pathologie sportive.
Nous laisserons le soin aux personnes intéressées de se pencher sur les cas les plus
rares.
De toute façon :
« Un praticien qui connaît les principes fondamentaux de la contention élastique
et qui possède un bagage suffisant de physiologie articulaire doit être capable de
répondre à toutes les demandes du sujet. »
Nous verrons :
• Au niveau ligamentaire :
La tibo-tarsienne (talo-crurale)
Le genou
L’acromio-claviculaire
Le coude
Le poignet
Les doigts
• Au niveau tendineux :
Le tendon d’Achille (tendon calcanéen)
Le tendon rotulien
Le tendon des épicondyliens (epicondyliens latéraux)
• Au niveau musculaire :Les ischio-jambiers
Les quadriceps
Les adducteurs

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Le strapping de terrain

1. Pathologies du membre supérieur

Lésion acromio-claviculaire
Technique mixte pour favoriser la cicatrisation lors de la phase d’arrêt de l’activité
sportive.
Technique élastique lors de la reprise de l’activité sportive.

Entorses des ligaments latéraux du coude


Technique mixte pour renforcer les plans capsulo-ligamentaires.

Tendinites des épicondyliens latéraux


Techniques élastiques uniquement.

Entorse du poignet
L’immobilisation se faisant en position de fonction, il est souhaitable d’avoir une
grande raideur d’immobilisation.
Utilisation d’un montage en bandes inextensibles, renforcé par des bandes
inextensibles.

Entorse de la colonne du pouce


Utilisation, dès que l’activité sportive le permet, de bandages mixtes.

Entorse des autres doigts


Montage en bande élastique s’il y a possibilité de faire une syndactylie.
Montage en bande inextensible si l’athlète doit conserver une autonomie de chacun
de ses doigts.

2. Pathologies du membre inférieur

Lésion des muscles de la cuisse


Technique élastique pure lors de la phase post-traumatique afin d’éviter l’épanche-
ment sanguin (souvent associé à une cryothérapie).
Technique mixte après 48 heures pour limiter l’étirement des fibres musculaires
lésées.
Technique élastique pure lors de la reprise de l’activité sportive.
Remarque : le montage ne remplaçant pas la cicatrisation, il faudra, avant reprise,
avoir l’accord du corps médical.

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3. Indications

Rupture du ligament croisé antéro-externe (soit traitement fonctionnel, soit


reprise d’activité après ligamentoplastie).
Les attelles qui solidarisent fémur et tibia peuvent être renforcées en bandes
inextensibles.
Les bandes qui contrôlent le tiroir antérieur et les rotations sont uniquement
élastiques.

Entorse des ligaments latéraux du genoux


Montage élastique renforcé par des bandes inextensibles, notam­ment pour la croix
de Saint-André.
La proportion de bandes inextensibles dépendra de l’antériorité de la lésion : plus
l’entorse est fraîche, plus les bandes inextensibles sont en nombre important.
Importance, pour le ligament latéral médial, d’utiliser des grands bras de levier.
Tendinite rotulienne
Techniques élastiques pures.
L’utilisation de bandes inextensibles demande une grande maîtrise du strapping.
Entorse bénigne du ligament collatéral latéral de la cheville
Uniquement des bandes souples élastiques si le traitement médical nécessite une
décharge (utilisation de béquilles).
Bande élastique et non élastique lors de la reprise de la marche.

Entorse grave du ligament collatéral latéral de la cheville


Forcément un bandage mixte dans le cas d’un traitement fonctionnel.

Tendinite d’Achille
Montage en bandes élastiques pour des séances d’entraînement courtes, renforce-
ment en bandes inextensibles pour des im­mobilisations de longues durées, ou si
le poids de l’athlète est imposant.

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4. LA PRATIQUE

1. Matériel utilisé

A. Bandes adhésives
• Bande élastique adhésive :
6 largeurs : 3 cm et 6 cm (les plus utilisées), 8 cm, 10 cm, 15 cm, 20 cm
Autocollante : avec support
Colle en bande
Permettent de mieux modeler les reliefs morphologiques.
Ex. : capacité d’allongement environ 50 %. Permet une application avec des valeurs
d’étirement plus ou moins prononcées.
• Bande adhésive non extensible :
2 largeurs : 2,5 cm, 4 cm
Autocollante sans support.
Déchirable à la main.
Adhésivité importante et prolongée.
Pas d’allongement.
Utilisation : toute contention adhésive dans un but de stabilisation articulaire
ou de limitation de cause tendineuse et musculaire.
• Bande cohésive :
Maintient du pansement.
Contention compressive.
Résistant.
Réutilisable.
Auto-collante.

B. Protection cutanée
• Compresse ou pansement à mettre impérativement sur toutes les plaies car risque
d’infection avec la colle.
• Élastomousse
Conseillé pour protéger un épiderme fragile ou en cas de strapping journalier.
Dépôt indolore de la contention.
Largeur : 7,5 cm, 10 cm.
• Spray fixant : colle ou spray, favorise l’adhérence de l’Élastomousse.
• Teinture de benjoin : idem.

17
Le strapping de terrain

C. Petit matériel
• Une paire de ciseaux à bout rond, ou un cutter.
• Un rasoir.
• Solvant.
• Savon de Marseille.
• Une huile corporelle ou apaisante.

2. Principes de montage

A. Créer des points d’ancrage


Ils sont destinés à recevoir différents chefs constituants le mon­tage de la conten-
tion. Il s’agit de circulaire sus et sous articulaire posée sans tension mais collée
directement sur la peau pour une meilleure adhérence. Utilisation de bande
adhésive élastique pour mieux épouser les nombreuses saillies et creux des régions
à traiter.
Certains praticiens conseillent de ne jamais fermer une circulaire pour éviter une
éventuelle striction vasculaire. Nous laisserons au thérapeute le choix d’utiliser la
méthode qu’il estimera la mieux appropriée au cas à traiter.

B. Attelles
• Largeur : elle varie selon la région à traiter. Nous avons vu précédemment que la
tension est la plus efficace au centre de la bande. Il s’ensuit qu’une contention souple
est d’autant plus efficace que les lignes de meilleures tensions sont rapprochées.
Nous préférons donc, dans la mesure des possibilités qui nous sont offertes, n’utiliser
que des bandes de largeur réduite (3 et 6 cm).
• Longueur : la longueur des bandes doit être importante afin d’augmenter la stabi­
lisation articulaire.
Ex. : limitation de la flexion du genou par pose d’une attelle face antérieure de
cuisse (24 cm, 40 cm).
Lors de la découpe en longueur d’une bande, ne pas oublier qu’étirée au
maximum, elle gagne environ 50 % de sa longueur initiale.

C. Direction
C’est certainement le facteur le plus important du strapping. C’est l’application
concrète de la direction liée à la représentation anatomique de la région, la compré-
hension du mécanisme lésionnel et la connaissance de la physiologie articulaire
qui feront qu’un mon­tage sera efficace ou non.
Cette direction s’appliquera :
- dans le sens des fibres ou de la correction recherchée (ex. : contention muscu-
laire (gastrocnémien) et contention ligamentaire) ;
- dans le sens perpendiculaire aux fibres (ex. : lésion musculaire avec hémor-
ragie : adducteur, quadriceps) ;

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4. La pratique

- dans deux directions différentes : suivant les degrés de liberté des articulations
ou pour se rapprocher d’un mouvement complexe (abduction, rotation interne,
valgus).

D. Tension
Possibilité (nous l’avons vu) de tension plus ou moins forte due à l’élasticité de
bandes souples (possibilité de casser l’élasticité : différentes méthodes).
Les bandes non extensibles sont posées sans tension.

3. Préparation de la contention
• Nettoyer la peau convenablement
Remarque : ne jamais essayer de strapper un athlète en sueur ou un athlète qui a été
massé préalablement sans laver abondamment au savon la région à traiter.
• Dégraissage de la peau à l’éther.
• Raser la région à traiter (si possible), surtout pour des strappings de longue durée
(24 à 48 heures) ou des strappings répétés (joueur professionnel lors de la reprise de
l’entraînement strappé deux fois par jour).
Le rasage ne se justifie que dans des régions et pour des individus abondamment
velus.
• Protéger la peau : toute lésion cutanée entamée doit être recouverte, comme les
saillies osseuses, d’une compresse qui aura été enduite de vaseline sur la face en
contact avec la lésion. Ceci afin d’éviter striction, échauffement des lésions.
• Améliorer l’adhérence : possibilité d’utiliser du spray ou de la teinture de benjoin
pour augmenter l’efficacité de la contention.
• Lors de l’ablation de la contention souple
Tirer tangentiellement à la peau diminue les risques d’irritation.
Possibilité d’enlever le strapping sous l’eau.
Nettoyer les régions à l’éther.
Application d’une crème apaisante si le geste est souvent répété.

Avoir toujours à l’esprit que


le strapping reste un costume sur mesure adapté
à chaque patient (morphologie),
à chaque sport (contraintes différentes)
et à chaque cas clinique.

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5. LES APPLICATIONS

1. Acromio-claviculaire
Anatomie
• Articulation entre l’extrémité externe de la clavicule et
l’acromion (terminaison de l’épine de l’omoplate).
• Lors d’un traumatisme, chute sur le moignon de l’épaule,
l’extrémité de la clavicule se soulève par rupture ou disten-
sion des ligaments conoïde et trapézoïde. Elle peut égale-
ment se mobiliser antéro-postérieurement.
But
• Coaptation de l’articulation acromio-claviculaire après
entorse et luxation.
• Nous allons donc tenter d’abaisser l’extrémité latérale de
la clavicule et d’élever l’acromion par une abduction du bras.
Protection
• Protéger le mamelon.
• Rasage de la région si besoin car pas de possibilité d’Élastomousse.
Point d’ancrage
• Brachial : côté lésé, circulaire sans tension sous le V deltoïdien.
• Thoracique : demi-circulaire (pas obligatoire).
• Possibilité de thoracique complète.
• Claviculaire : en pont sur l’acromio-claviculaire opposée.

21
Le strapping de terrain

Position
Sujet : en chevalier servant, bras en abduction à 90°, reposant sur une table. Variante :
cirulaire sous le V deltoïdien.
Montage (repérer l’articulation A° Claviculaire)

• 1. Attelle abductrice
Trois bandes de 6 cm de largeur partant du point d’ancrage bicipital, passant en
pont sur l’articulation et se terminant :

• soit en arrière sur la région scapulaire opposée,


• soit en avant sur la région sterno-claviculaire.
Attelle longitudinale tendue de la face antérieure du bras, en s’ancrant sur le point
d’ancrage bicipital, jusqu’à la face postérieure de l’acromio-claviculaire opposée.
La bande posée en tension doit obligatoirement croiser l’articulation lésée.
22
5. Les applications

Idem en décalant la bande de l’avant vers l’arrière au niveau du bras, et inver­


sement au niveau de l’acromio-claviculaire opposée.

Même tension mais la bande va


venir depuis la face postérieure
du bras vers le thorax (articulation
sterno-claviculaire). La bande doit
également croiser l’articulation
lésée. Les attelles se croisent sur
l’articulation.

23
Le strapping de terrain

• 2. Attelles abaissant la clavicule


Trois bandes de 6 cm de largeur, antéro-postérieures, elles se croisent au niveau
de l’articulation acromio-claviculaire. La première, parfaitement sagittale, part
de l’arrière vers l’avant.
Les autres sont légèrement décalées de la première.

• Montage terminé.

24
5. Les applications

• 3. Fermeture du bandage.

Points clés

La position du sujet amène l’articulation de l’épaule en rotation médiale : il faut donc


se positionner en rotation latérale volontairement, ou prendre grand soin d’enve-
lopper complètement le deltoïde afin d’éviter un montage trop antérieur.

25
Le strapping de terrain

2. Le coude
Anatomie
• Articulation entre l’extrémité inférieure de l’humé-
rus (la palette humérale) et les deux os de l’avant-bras.
• Les ligaments latéraux comprennent trois faisceaux.
Ils sont tendus en extension.
Buts
• Limiter l’extension, qui va mettre en tension les liga-
ments latéraux et exacerber les douleurs postérieures.
• Protéger le varus et renforcer les ligaments latéraux
du coude.
Position
Sujet : assis, bras fléchi, avant-bras reposant sur une
table.
Points d’ancrage

Deux circulaires sans tension :


• une supérieure : sous le V deltoïdien,
• une inférieure : sur l’extrémité inférieure de l’avant-bras.
Protection
Rasage si besoin.

26
5. Les applications

A. Le ligament collatéral ulnaire


Montage
• Renforcer le plan capsulo-ligamentaire médial et limiter l’ex­tension.
Trois bandes partant d’une embase à l’autre, croisant le ligament collatéral ulnaire.

Attelles décalées les unes des autres.


L’attelle est tendue depuis l’embase supérieure en arrière, elle vient envelopper
la partie médiale du coude.
Répéter l’opération de façon à recouvrir en totalité la partie médiale du coude.
• Attelle opposée.

Départ face interne du bras, elle croise l’articulation au niveau du ligament


collatéral ulnaire puis passe sur l’arrière du coude pour se terminer en avant de
l’avant-bras.

27
Le strapping de terrain

Remarque : variantes en
réa­lisant des étriers ver-
ticaux et horizontaux,
soit en arrière de la face
postérieure du bras, soit
sur la face postérieure de
l’avant-bras.Fermeture
du montage par deux
circulaires posées sans
tension.
Point clé
Garder l’avant-bras fléchi
autour de 90° pendant toute
la durée du montage.

28
5. Les applications

B. Le ligament collatéral radial


Buts
• Limiter l’extension, qui va mettre en tension les ligaments latéraux et exacerber
les douleurs postérieures.
• Protéger le varus et renforcer le ligament latéral.
Position
Sujet : assis, bras fléchi, avant-bras reposant sur une table.

Points d’ancrage
Deux circulaires sans tension :
• une supérieure : sous le V deltoïdien,
• une inférieure : sur l’extrémité inférieure de l’avant-bras.
Protection
Rasage si besoin.
29
Le strapping de terrain

Montage
• Renforcer le plan capsulo-ligamentaire latéral et limiter l’ex­tension.
Trois bandes partant d’une embase à l’autre, croisant le ligament collatéral radial.
Attelles décalées les unes des autres.
L’attelle est tendue depuis l’embase supérieure en arrière, elle vient envelopper
la partie latérale du coude.

Répéter l’opération de façon à recouvrir en totalité la partie latérale du coude.


• Attelle opposée.

Départ face externe du bras, elle croise l’articulation au niveau du ligament


collatéral radial puis passe sur l’arrière du coude pour se terminer en avant de
l’avant-bras.
Remarque : variantes en réalisant des étriers verticaux et horizontaux, soit en
arrière de la face postérieure du bras, soit face postérieure de l’avant-bras.

30
5. Les applications

• Fermeture du montage par deux circulaires posées sans tension.

• Montage terminé.

C. Les épicondyliens
Buts
• Limiter la pronation et l’extension du coude.
• Éviter les vibrations sur la tête radiale.
Position
Bras fléchi, avant-bras en supination maximum.
31
Le strapping de terrain

Points d’ancrage
Deux attelles circulaires posées sans tension :
• une au-dessus du poignet,
• l’autre juste au-dessus du coude.

Montage
• Attelle circulaire s’ancrant fortement sur les reliefs osseux du coude, en évitant
de comprimer la région antérieure.

32
5. Les applications

• Attelle longitudinale partant de la face postérieure de la tête ulnaire, croisant la


face antérieure de l’avant-bras pour se terminer face latérale du bras.
• Répéter l’opération.
• Fermeture du montage.

Point clé
La traction de la bande doit se faire perpendiculairement au rayon de courbure du
mouvement, c’est-à-dire perpendiculairement à l’avant-bras.

3. Le poignet
Anatomie
Articulation unissant la main à l’avant-bras. Le
poignet présente deux articulations : la radio-
carpienne et la médio-­carpienne.

Entorse du poignet
Buts
• Immobiliser le poignet en position de
référence.
• Limiter les mouvements d’inclinaison.
Position
Sujet : assis, bras reposant sur la table, avant-
bras en dehors de la table.
33
Le strapping de terrain

Le poignet est positionné en légère extension (20 à 25°). Mettre un rouleau d’élasto-
plaste dans la main du sujet pour donner la position.
Points d’ancrage
Deux circulaires posées sans tension (3 cm) :
• une au tiers inférieur de l’avant-bras,
• une au niveau des articulations métacarpo-phalangiennes.

Montage
• Limiter la flexion.
Remarque : pour les sports d’extérieur, éviter les bandes dans la paume de la main
(surtout par temps humide).
Trois ou quatre bandes de 3 cm tendues du point d’ancrage inférieur au point
d’ancrage supérieur, tension modérée, bandes courtes.

34
5. Les applications

• Limiter les mouvements d’inclinaison


Deux types d’attelles
• Diagonales de 3 cm partant du bord ulnaire de la main, tendues jusqu’au bord
latéral de l’avant-bras. Et vice versa pour le bord radial.

• Bandes hélicoïdales de 3 cm partant du bord ulnaire de la main, passant en


tension sur le bord radial du poignet, se terminant bord ulnaire de l’avant-bras.

Le praticien privilégiera le contrôle soit de l’inclinaison radiale, soit de l’incli-


naison ulnaire suivant la pathologie. Le passage dans la face palmaire ne doit pas
être une gêne pour le patient.

35
Le strapping de terrain

• Fermeture du montage.

• Possibilité de renfort en bande non extensible : le strappal.

Points clés
Bien se positionner en extension
au départ du montage ; réflechir
à la limitation du mouvement
d’inclinai­­­son avant de faire le
montage.

36
5. Les applications

4. Le pouce
Anatomie
• Le pouce est formé d’une colonne articu-
laire composée du scaphoïde, du trapèze et
du premier métacarpien.
• Très mobile, le pouce comprend un grand
nombre de ligaments au niveau de l’articu-
lation métacarpo-phalangienne. Tous ont un
rôle dans un plan différent.

Entorse de la colonne du pouce


Buts
• Immobiliser le pouce en position antalgique.
• Limiter les mouvements extrêmes.
• Protéger les appareils capsulo-ligamentaires des articulations de la colonne du
pouce.
Position
• Avant-bras en prono-suppination neutre.
• Bord ulnaire de la main contre la table. Main en dehors de la table.
Points d’ancrage
• Deux circulaires posées sans tension (3 cm) :
• une au tiers inférieur de l’avant-bras,
• une au-dessus de l’articulation inter-phalangienne du pouce.

37
Le strapping de terrain

Montage

• Deux ou trois bandes de 3 cm sur la face postérieure du pouce, tendues du point


d’ancrage supérieur vers le bas. (Renfort en strappal si besoin.)

• Une ou deux bandes partant de la face postérieure du poignet, tourne autour de


l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce, et revient en tension face posté-
rieure du poignet.

• Idem en partant de la face antérieure du poignet.


• Une ou deux bandes départ : face antérieure du poignet, tourne autour de l’articu-
lation métacarpo-phalangienne. Terminaison : face postérieure du poignet.
38
5. Les applications

• Idem avec le point de départ face postérieure du poignet, tourne autour de l’arti-
culation métacarpo-phalangienne. Terminaison : face antérieure du poignet.

• Remarque : ne jamais compresser la face antérieure du pouce au niveau de sa


racine (compression vasculaire).

39
Le strapping de terrain

• Montage terminé.

40
5. Les applications

Fermer le montage par deux circulaires sans tension.

Point clé
S’assurer que la tension sur le système vasculaire n’est pas trop importante, au
besoin dégager la face antérieure de la colonne du pouce avec un ciseau à bout rond
pour soulager le réseau sanguin.

5. Les autres doigts

Entorse ou luxation des articulations


inter-phalangiennes
Buts
• Renforcer les plans capsulo-ligamentaires latéraux.
• Maintenir les surfaces articulaires en contact.
• Protéger le doigt lésé en le liant à un doigt sain.

41
Le strapping de terrain

Position
Seul le doigt à traiter est tendu.
Montage
• Possibilité de circulaire d’ancrage (1,5 cm).

• Attelles latérales de chaque côté.


• Attelles obliques partant du bord cubital sous l’articulation lésée jusqu’au bord
radial au-dessus de l’articulation.

• Idem de l’autre côté.

42
5. Les applications

• Syndactylie avec deux attelles sus et sous-articulaire.

• Remarque : si sport de toucher, attelles en strappal pour im­mobiliser les doigts


non joints.

Points clés
Il s’agit d’un montage minutieux, il faut
préparer ses bandes et utiliser le bout des
ciseaux pour passer la bande de strappal
sous l’attèle horizontale.

43
Le strapping de terrain

6. Déchirures des muscles


de la cuisse
Protection et préparation
• Région souvent très velue, la cuisse
peut nécessiter la pose d’une protection
cutanée (Élastomousse).
• Rasage de la région si besoin.
• Pulvérisation d’un spray collant.
Enveloppement de la région par la
bande Élastomousse
• Pose de deux embases ancrées sur la
peau et l’Élastomousse.
• Si la région ne le nécessite pas, l’em-
base est collée sans protection sur la
peau.

44
5. Les applications

A. Les adducteurs
Buts
• Limiter le volume des contractions des muscles lésés.
• Limiter l’épanchement sanguin.
Position
Sujet debout, surélevé.
Montage
• Une série d’attelles obliques (6 ou
8 cm), dirigées en haut et en dehors
sur la face interne de la cuisse. Tension
importante.
• Une série d’attelles verticales recou-
vrant les premières. Tension importante
de bas en haut.
• Le montage est terminé par un enve-
loppement fait de circulaires décalées
les unes des autres.

45
Le strapping de terrain

B. Les ischio-jambiers
Buts
• Limiter le volume des contractions des muscles lésés.
• Limiter l’épanche­ment sanguin.
Position
Sujet : procubitus,
coussin sous la tibio­­­tarsienne.
Points d’ancrage
Deux circulaires sans tension:
• une à la racine de la cuisse,
• une au-dessus du genou.
Montage
• Deux à trois attelles postérieures (6 ou 8
cm), longitudinales, tendues de bas en haut
d’un point d’ancrage à un autre.

46
5. Les applications

• Deux attelles croisées, tendues


fortement du bord interne de l’extré-
mité inférieure de la cuisse à la face
externe de l’extrémité supérieure de
la cuisse. Et vice versa.
• Finir le montage par un ensemble
de circulaires superposées de bas en
haut.
• Remarque : cas du football améri-
cain où l’immobilisation se fait
membre inférieur lésé en flexion de
genou : talon-fesse.
Point clé
Positionner la jambe du sujet en
flexion pour raccourcir le muscle au
maximum.

47
Le strapping de terrain

C. Les quadriceps
Buts
• Limiter le volume des contractions des
muscles lésés.
• Limiter l’épanchement sanguin.
Position
Sujet : debout, surélevé.
Montage
• Circulaires superposées avec tension (6
ou 8 cm). Milieu de la bande sur la face anté-
rieure de la cuisse, rabattre les deux chefs
en tension sur la face postérieure avec une
direction en haut et en arrière.
• Répéter l’opération en décalant les bandes
du bas vers le haut
Point clé
La traction doit être bilatérale et simultanée
pour envelopper le muscle.

48
5. Les applications

7. Le genou
Le genou, articulation intermédiaire du membre inférieur, est particulièrement
vulnérable sur le plan ligamentaire, étant donné sa conformation et le peu de
concordance des surfaces articulaires.
Les entorses des ligaments collatéraux ou du pivot central sont très fréquentes.

A. Entorse du ligament croisé antérieure


Anatomie
• Le ligament croisé antérieur a son origine sur le champ préspinal du tibia ; obli-
que en haut, en dehors et en arrière, il se termine face axiale du condyle latéral.
• Son rôle est de rappeler le condyle latéral en avant lors de la flexion.
Indication
Entorse du pivot central :
• soit à titre palliatif dans le cadre du traitement fonctionnel des ruptures du
ligament croisé antérieur chez le sportif ;
• soit à titre préventif dans la reprise du sport, après intervention chirurgicale
sur le ligament croisé antérieur.
Buts
• Limiter les mouvements rotatoires du tibia sous le fémur.
• Limiter l’hyperextension.
Protection
• Rasage du membre inférieur si besoin (surtout si le geste est répété souvent).
• Protection du creux poplité par une compresse vaselinée.
Points d’ancrage
Deux circulaires sans tension (6 cm) :
• une au tiers inférieur de la jambe,
• une au tiers supérieur de la cuisse.

49
Le strapping de terrain

Montage
• Solidariser fémur / tibia

Départ sur le fémur :


• une bande (6 cm) sur le bord latéral, qui croise l’articulation du genou et se
termine sur le bord médial du triceps ;
• une bande (6 cm) sur le bord médial, qui croise l’articulation du genou et se
termine sur le bord latéral du triceps.
Répéter l’opération, départ sur le tibia :

• une bande (6 cm) sur le bord latéral, qui croise l’articulation du genou et se
termine sur le bord médial de la cuisse ;
• une bande (6 cm) sur le bord médial, qui croise l’articulation du genou et se
termine sur le bord latéral de la cuisse.

50
5. Les applications

Répéter l’opération
• Limiter l’hyperextension et éviter les mouvements de tiroir.

- Le milieu de la bande (6 cm) sur le


dessous du genou.
- Le brin médial part en tension vers
l’arrière puis croise le creux poplité.
Il vient se terminer en avant de la
cuisse.
- Le brin latéral part en tension vers
l’arrière puis croise le creux poplité
et vient se terminer en avant de la
cuisse.

• Limiter les mouvements rotatoires.


• Montage terminé.
• Fermeture du système avec deux demi-circulaires sans tension.
Points clés
Garder le genou en légère flexion pour diminuer les tractions sur le ligament croisé
intérieur. La traction de la bande anti-tiroir doit être la plus horizontale possible.

51
Le strapping de terrain

B. Entorse du ligament collatéral médial

Anatomie
• Articulation entre les condyles fémoraux et
les glènes du plateau tibial.
• Le ligament collatéral médial forme une
nappe tendue du tubercule sous-cutané du
condyle médial, jusqu’au bord supérieur de la
face médiale du tibia.

Buts
• Renforcer le plan capsulo-ligamentaire médial.
• Limiter le valgus, rotation latérale.

52
5. Les applications

Points d’ancrage
• Une circulaire au tiers inférieur de la cuisse.
• Une circulaire au tiers supérieur de la jambe.

Montage
• Attelle anti-valgus.
Croix de Saint-André sur le ligament collatéral médial (6 cm).
• Départ sur le dessus de la cuisse, croise l’articulation du genou en passant sur
le ligament.

• Terminaison sur la partie médiale du triceps.


Répéter l’opération en décalant les bandes de façon à recouvrir le plan capsulaire
médial.

53
Le strapping de terrain

Départ face latérale de la jambe, la bande croise l’autre bande au niveau du


ligament collatéral médial.

Répéter plusieurs fois


• Attelle anti-rotation

Grand bras de levier. Limitation de la rotation latérale du tibia / fémur.


Départ sur le bord médial du tibia. Tension de la bande (6 cm) vers l’intérieur.
La bande croise la fosse poplitée et se termine face latérale. Montage terminé.
Fermeture par deux circulaires sans tension.
Point clé
Marquer le ligament de manière à ce que les bandes viennent se croiser en son
milieu.

54
5. Les applications

C. Ligament collatéral
fibulaire
Anatomie
• Sur le compartiment latéral du genou,
terminaison de la fibula.
• Le ligament est tendu du condyle latéral
au sommet de la tête de la fibula.
Points d’ancrage
Cf. ligament collatéral tibial du genou.

55
Le strapping de terrain

• Protection du plan capsulo-ligamentaire latéral.


Attelle longitudinale (6 cm).
• Départ sur le dessus de la cuisse, croise l’articulation du genou en passant sur
le ligament.
• Terminaison sur la partie latérale du triceps.
Répéter l’opération deux fois si la morphologie le permet, en décalant légèrement
les bandes.

Même type d’attelle mais le départ se fait sur le tibia bord médial, croise le genou
au niveau du ligament et se termine sur l’embase supérieure bord latéral de la
cuisse.

56
5. Les applications

• Fermeture avec deux circulaires sans tension

57
Le strapping de terrain

D. Tendinite du tendon patellaire


Anatomie
• Terminaison de l’appareil extenseur du genou.
• Pour relâcher le tendon, il faut descendre la
patella.
But
Limiter la tension extrême du tendon lors des contrac-
tions du quadriceps, en abaissant la patella.
Installation
Sujet : décubitus dorsal.

Points d’ancrage
Deux circulaires (6 cm), sans tension, sur et sous l’arti-
culation du genou. Pour une fois, la distance entre les
attelles doit être courte.

Montage
• Abaisser la patella.

58
5. Les applications

Deux attelles de 3 cm posées en leur milieu sur le bord supérieur de la patella. Le


chef médial est rabattu sur la face médiale du segment jambier. Idem pour le chef
latéral sur le bord antéro-latéral.
Répéter l’opération en décalant légèrement les bandes.

• Recentrer la patella

59
Le strapping de terrain

Attelle oblique.
Suivant le côté douloureux, possibilité de descendre la patella plus vers l’inté-
rieur ou l’extérieur.
• Fermeture
Très importante, car les tractions du muscle de la loge antérieure de la cuisse sont
très puissantes.

Deux circulaires bien fermées.


Points clés
Certainement le montage le plus difficile techniquement. Il ne faut donc pas vouloir
faire tourner la bande contre son gré sous peine de créer des plis. Soyez modeste sur
la première bande, la seconde corrigera le tir.

60
5. Les applications

8. Contentions adhésives
de la cheville
Indications
• Dans tous les cas de trau-
matisme aigu de la région, en
excluant les fractures ou les ruptu-
res ligamentaires.
• Dans les phases de rééduca-
tion, pour maintenir le ligament
lésé en position courte et assurer
une meilleure concordance des
surfaces articulaires.
• Lors de la reprise du sport,
pour éviter les récidives ou pour
atténuer une laxité résiduelle.

A. Lésion du ligament collatéral latéral


de la talo-crurale
Anatomie
• Tendu en trois faisceaux depuis la malléole fibulaire.
• Le faisceau postérieur, comme le faisceau antérieur, se termine sur le talus : le
faisceau moyen sur le calcanéus.
Protection
• Les tendons d’Achille et du tibial antérieur seront protégés par une compresse
vaselinée (possibilité de protection de la base du 5e métatarsien).

61
Le strapping de terrain

• Pulvérisation de spray antiglisse sur toute la longueur du montage puis mise en


place en circulaire concentrique de l’Élastomousse si besoin.
• Pose d’une embase circulaire sans tension au niveau de l’articulation
tarso-métatarsienne.
• Pose d’une embase circulaire (6 cm ) sans tension au-dessus du tiers inférieur de
la jambe.
Position
• Sujet : décubitus dorsal, genou côté lésé légèrement fléchi, pied largement en
dehors de la table.
• Praticien : en bout de table.
Buts
• Limitation du varus de l’arrière-pied.
• Limitation du diastasis tibio-fibulaire et limitation des mouvements de glisse-
ment du talus antérieurement.
• Limitation des mouvements anormaux de la subtalaire.
• Limitation des glissements de la tête de la fibula.
Montage
• Limitation de l’extension
Le pied est ramené à 90° de flexion (en cas de douleur, la position de flexion est
diminuée).

62
5. Les applications

Pose d’une attelle verticale (6 cm), sans tension, sur la face médiale de la jambe.
Le patient relève le bord latéral du pied (éversion).
La bande est tendue depuis le dessous du pied jusqu’à l’embase supérieure.
L’opération est répétée deux ou trois fois suivant la morphologie du sujet.

Les bandes sont décalées, le milieu de la bande sur les différents faisceaux
ligamentaires.

63
Le strapping de terrain

• Limitation du varus de l’arrière-pied.

Départ face interne du calcanéus, tension importante de la bande (6 cm) de


dedans en dehors.
L’attelle passe sous le pied, puis remonte en tension sur le coup de pied.
Terminaison face médiale de la jambe.

L’opération est renouvelée deux fois en changeant légèrement l’inclinaison de la


bande.Limitation des mouvements anormaux du talus.
• Serrage de la pince bi-malléolaire.
Le milieu de la bande (6 cm) sur le tendon d’Achille ; le brin latéral est ramené en
croisant le coup de pied sur le bord médial du pied, le brin médial croise le coup
de pied et se termine bord latéral du pied.
64
5. Les applications

Répéter l’opération plusieurs fois en décalant les bandes de haut en bas.


• Blocage de l’arrière-pied.
Départ de la bande sur le bord latéral du pied.

65
Le strapping de terrain

La bande serre la malléole tibiale, puis cravate le calcanéus en passant de l’exté-


rieur vers l’intérieur.

66
5. Les applications

La bande repasse sans tension sur le coup de pied puis serre la malléole
fibulaire.

Elle cravate à nouveau le calcanéus en passant de l’intérieur vers l’extérieur.

67
Le strapping de terrain

Remonter la bande le long du bord externe de la jambe en tension jusqu’au point


d’ancrage.

• Montage terminé et fermé

68
5. Les applications

• Possibilité de renforcer le montage avec du strappal ou de faire un montage


uniquement en strappal.

69
Le strapping de terrain

Points clés
Il faut utiliser les bandes adaptées à la morphologie du sujet (3 cm si l’articulation est
fine), prendre pour la réalisation du strapping les attelles en rapport avec la locali-
sation de la lésion (ex. : s’il s’agit d’une entorse du Fx postérieur, la technique de
l’arrière-pied est très efficace). Remarque : s’il y a un important œdème rétro-malléo-
laire, incorporer un morceau de mousse que l’on roule sous la malléole pour faire un
point de compression.

B. Lésion du ligament collatéral médial


de la talo-crurale
Anatomie
• Union souple des extrémités inférieures des
deux os de la jambe (tibia/fibula), dans laquelle
s’encastre le talus.
• Le ligament collatéral médial est formé de
deux plans (profond et superficiel), véritable
nappe fibreuse.
• Il forme un étrier passif qui reçoit le talus.

Montage
L’immobilisation de la talo-crurale se fait en
position neutre.

Attelles verticales
• Une départ face médiale de la jambe en remontant en tension face latérale.
• Une autre départ latéral remontant en tension face médiale.
Limitation du diastasis.
Cf. ligament latéral collatéral.

70
5. Les applications

C. Tendinite d’Achille
Anatomie

• Terminaison du muscle triceps sural, le tendon d’Achille se fixe sur la face posté-
rieure du calcanéus.
• Le triceps est un muscle extenseur de la talo-crurale. Pour soulager le tendon
d’Achille, il faut maintenir le pied en extension.
But
Protéger le tendon du triceps sural d’une sollicitation douloureuse.
Position
Sujet : procubitus, pieds en bout de table.
Montage
• Points d’ancrage (3 cm) :
• une circulaire sans tension au niveau de l’articulation transverse du tarse;
• une circulaire sans tension au niveau du tiers supérieur de la jambe.

71
Le strapping de terrain

• Attelles :

• bande de 6 cm qui cravate le calcanéus et limite la flexion plantaire (si elle est
doublée, faire un départ face latérale et l’autre face médiale);
• bande de 6 cm qui part de la face inférieure du pied (point d’ancrage). Tension
importante vers le tiers supérieur de la jambe.
L’extrémité de la bande sera divisée en deux chefs de largeur égale :
• le chef latéral se termine sur le gastrocnémien chef latéral,
• le chef médial se termine sur le gastrocnémien chef médial.

72
5. Les applications

• Fermeture en trois points.


Circulaire sans tension au niveau des deux embases.

• Fermeture également au-dessus de la talo-crurale : le milieu de la bande sur le


tendon d’Achille, fermeture de l’arrière vers l’avant.
Points clés
Le sujet doit garder son pied en extension durant tout le montage sans essayer de
tester au cours de sa réalisation. Certaines douleurs peuvent survenir au niveau de la
tête de la fibula lors de la mise en appui : elles sont passagères.

73
BIBLIOGRAPHIE

BOEDA A., FISCH F. et ROBIN M., Le bon usage du strapping dans Sciences &
Sports n°1, Elsevier, Paris, 1986, p. 359-360.

BREMARD A., Kinésithérapie dans les entorses tibio-tarsiennes externes, dans


Médecine du sport n°20, Paris, avril-mai 1998, p. 31-32.

DECORY B. et RAYBAUD A., Contentions souples élastiques adhésives, dans


Médecine du sport, numéro spécial, Dumas, Saint-Étiennne, 1982, art.
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GEOFFROY C., Les plus et les moins du strapping, dans Sport Médecine, n°112,
juin 1999, p. 27-28.

GRUMLER B., LARDRY J.-M., Les contentions souples, Laboratoires Fournier-


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NEIGER H., Contentions adhésives de la cheville, dans Sport Médecine n°2,


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médico-chirurgicale (Paris, France), Kinésithérapie, 26160 B10, 4.10.12, 7
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Technique thérapeutique et préventive, dans Kinésithérapie scientifique
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NEIGER H., Intérêts et technique de réalisation d’une contention adhésive dans le


cas d’entorse interne du genou, dans Les cahiers de kinésithérapie, Masson,
Paris, 1982, fasc.94, n°2, p. 27-36.

ROUILLON O., Le strapping, tome I, Vigot, Paris, février 1992.

SAUNIER M., Comment poser un strapping de la cheville, dans Fascicule médico-


chirurgical n°11, octobre 1998, p. 15-17.

SIMONNET J., Les entorses, dans Action, sport et santé, Vademecum, Paris,
juillet 1997.

TALOU C., Le point sur les contentions adhésives, Laboratoire Smith and Nephew,
Paris, mémoire 1988.
75
TABLE DES MATIÈRES
PRÉFACE 7
Historique 7
Définition 7
À l’origine 7
Les trois grandes catégories de strapping 7
1. LES BUTS DU STRAPPING 9
1. Action mécanique 9
A. Pression 9
B. Hémo-dynamisme 9
2. Actions neurophysiologiques 9
A. Les récepteurs cutanés 9
B. Les récepteurs articulaires 10
C. Propriocepteurs 10
3. Action psychologique 10
2. TERRAIN D’ACTION 11
1. Les pathologies articulaires 11
A. Les entorses 11
B. Luxation ou sub-luxation 11
2. Pathologies d’insertions (tendinite, capsulite, etc.) 11
3. Pathologies musculaires 12
4. Pathologies osseuses 12
5. Pathologie circulatoire 12
6. Pathologie rhumatismale 12
3. INDICATIONS 13
4. LA PRATIQUE 17
1. Matériel utilisé 17
A. Bandes adhésives 17
B. Protection cutanée 17
C. Petit matériel 18
2. Principes de montage 18
A. Créer des points d’ancrage 18
B. Attelles 18
C. Direction 18
D. Tension 19
3. Préparation de la contention 19
5. LES APPLICATIONS 21
1. Acromio-claviculaire 21
2. Le coude 26
A. Le ligament collatéral ulnaire 27
B. Le ligament collatéral radial 29
C. Les épicondyliens 31
3. Le poignet 33
Entorse du poignet 33
4. Le pouce 37
77
Entorse de la colonne du pouce 37
5. Les autres doigts 41
Entorse ou luxation des articulations inter-phalangiennes 41
6. Déchirures des musclesde la cuisse 44
A. Les adducteurs 45
B. Les ischio-jambiers 46
C. Les quadriceps 48
7. Le genou 49
A. Entorse du ligament croisé antérieure 49
B. Entorse du ligament collatéral médial 52
C. Ligament collatéral fibulaire 55
D. Tendinite du tendon patellaire 58
8. Contentions adhésivesde la cheville 61
A. Lésion du ligament collatéral latéral de la talo-crurale 61
B. Lésion du ligament collatéral médial de la talo-crurale 70
C. Tendinite d’Achille 71
BIBLIOGRAPHIE 75

78
Dépôt légal mai 2007
Imprimé en Italie par G. CANALE & C. S.p.A.
Borgo san Dalmazzo (CN)
pour le compte d’ADVERBUM

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