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Ruptures extracotyloïdiennes de l’anneau


pelvien chez l’adulte
F. de Peretti, C. Pelegri, X. Carpentier

Les ruptures de l’anneau pelvien (RAP) sont les lésions traumatiques de l’os coxal, du sacrum, de la
symphyse pubienne et des articulations sacrocoxales. Letournel a défini la localisation des cinq traits de
fractures fondamentaux : la symphyse pubienne, le cadre obturateur, l’aile iliaque, l’articulation
sacrocoxale, le sacrum. Les traits de fracture peuvent être purs ou associés entre eux. La classification de
l’AO, dérivée de celle de Tile, est la plus utilisée : le type A correspond aux lésions parcellaires uniquement
antérieures ou postérieures, le type B aux lésions antérieures et postérieures à déplacement dans le plan
horizontal, le type C aux lésions à déplacement vertical. Les RAP sont souvent associées à un
polytraumatisme avec des complications hémorragiques, génito-urinaires et cutanées. Elles nécessitent
une prise en charge multidisciplinaire mettant en jeu réanimateur, chirurgien viscéraliste, vasculaire,
urologue, radiologue... Le traitement orthopédique est réalisé pour les lésions parcellaires. Néanmoins, la
classique traction-suspension par hamac, source de complications, est très rarement utilisée. Le
traitement chirurgical a la faveur pour les lésions du type B et C à grand déplacement. Le fixateur externe,
la chirurgie à foyer ouvert ou fermé, la chronologie des actes opératoires sont discutés en fonction du type
de lésion et de l’état du patient. En pratique, il existe trois tableaux cliniques : la RAP du sujet âgé qui est
exposé aux complications de décubitus, la RAP isolée du sujet jeune en bon état général qui est exposé aux
séquelles fonctionnelles, la RAP dans le cadre d’un polytraumatisme nécessitant une décision
multidisciplinaire. À distance, les séquelles sont modestes en comparaison de la violence du traumatisme
initial. Les plus fréquentes sont : l’inégalité de longueur des membres inférieurs, les douleurs articulaires et
surtout les séquelles des lésions associées. À titre exceptionnel, on peut pratiquer des ostéotomies de l’os
coxal et des arthrodèses sacrocoxales secondaires.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Fracture ; Os coxal ; Articulation sacrocoxale ; Pubis ; Sacrum ; Anneau pelvien ; Traumatisme

Plan ¶ Séquelles des ruptures de l’anneau pelvien 10


Symptomatologie 10
¶ Introduction 1 Bilan 11
Possibilités thérapeutiques 11
¶ Mécanisme et classification des lésions 2
¶ Conclusion 12
¶ Épidémiologie. Lésions associées générales. Mortalité 2
¶ Lésions associées caractéristiques des ruptures de l’anneau
pelvien 3
Hémorragie sous-péritonéale 3
■ Introduction
Lésions cutanées et périnéales 3 Les ruptures de l’anneau pelvien (RAP) sont l’ensemble des
Lésions urogénitales 4 lésions traumatiques : fractures, luxations, entorses qui siègent
Complications nerveuses 4 sur le sacrum, les os coxaux, les articulations sacrocoxales et la
¶ Exploration des lésions osseuses 4 symphyse pubienne. Chez le sujet âgé, la rupture survient après
une chute de sa hauteur, le danger provient de l’alitement et
¶ Traitement spécifique des ruptures de l’anneau pelvien 4 des complications de décubitus. Chez le sujet jeune, la rupture
Traitement orthopédique 4 est souvent associée à un polytraumatisme, le danger immédiat
Traitement chirurgical 5 est hémorragique, la prise en charge est multidisciplinaire. Nous
¶ Conduite à tenir devant une rupture de l’anneau pelvien 8 ne parlons pas des fractures de l’acétabulum qui présentent un
Rupture de l’anneau pelvien chez le sujet âgé 8 tableau clinique voisin des autres RAP, mais qui nécessitent une
Rupture de l’anneau pelvien isolée du sujet jeune et prise en charge différente, centrée sur la restauration de la
hémodynamiquement stable 9 hanche. Nous ne parlons pas des RAP chez l’enfant.
Rupture de l’anneau pelvien dans les suites d’un traumatisme à Chez les sujets jeunes, les séquelles purement fonctionnelles
haute énergie et/ou chez le polytraumatisé 9 des RAP sont associées aux séquelles des autres éléments du
polytraumatisme.
Chez les sujets âgés, une fois passé l’obstacle des complica-
tions du décubitus, les séquelles sont modestes.

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La connaissance de la RAP est très ancienne. Elle fut décrite 3


par Malgaigne [1], associée à des lésions vitales chez un cavalier 5
qui s’est écartelé sur sa selle. Le traitement de ces lésions était 4
autrefois uniquement orthopédique. La réduction par suspen-
sion dans un hamac, qui était la méthode spécifique de traite-
ment des RAP, n’est presque plus utilisée. À l’heure actuelle se
discutent la traction, le repos au lit, la fixation externe et
l’ostéosynthèse interne à foyer fermé ou ouvert. La littérature
récente tend à préciser la conduite à tenir multidisciplinaire
dans la prise en charge des RAP associées à un polytraumatisme.
Cette tendance chirurgicale, recentrée dans le cadre d’un 6
polytraumatisme, était déjà citée par Bonnevialle [2] et
Nordin [3].

1
■ Mécanisme et classification 2
des lésions Figure 2. Les cinq traités fondamentaux de Letournel. Noter en 6 :
fracture du cotyle hors sujet mais qui peut être associée à une rupture
Les chocs directs peuvent entraîner des lésions parcellaires : antérieure ou postérieure de l’anneau pelvien.
fractures isolées de l’aile iliaque, fractures de l’ischion.
Les traumatismes à déplacement dans le plan horizontal « par
balayage » sont responsables d’ouverture (disjonction ou Les fractures du sacrum présentent des complications neuro-
rotation externe) ou de fermeture (conjonction ou rotation logiques propres. Denis [7] a proposé la classification suivante :
interne) de l’anneau pelvien (AP) (Fig. 1). Les traumatismes à • type 1 : trait entre foramens pelviens et articulation sacro-
déplacement dans le plan sagittal « par cisaillement » sont coxale ;
responsables d’ascension du ou des fragments libres (Fig. 1). • type 2 : fracture foraminale ;
Les cinq traits fondamentaux (Fig. 2) des RAP de Letournel [4] • type 3 : fracture en dedans des foramens.
peuvent être complets ou incomplets, purs ou associés entre eux
et sont à la base de la compréhension des lésions. Deux traits
sont antérieurs et situés soit sur la symphyse pubienne, soit sur ■ Épidémiologie. Lésions associées
le cadre obturateur. Trois traits sont postérieurs et situés sur générales. Mortalité
l’articulation soit sacrocoxale, soit transiliaque, soit trans-
sacrée. Les fractures de l’acétabulum sont des équivalents de Cryer [8], Dalal [9] et Burgess [5] trouvent un nombre d’acci-
RAP mais sont hors sujet. dents de la voie publique égal à respectivement 81, 84,5 et
Plusieurs classifications des RAP ont été établies en fonction 82,7 % des cas ; un nombre de chutes égal à 11, 9,3 et 11,1 %
de la direction de la force vulnérante et du déplacement des des cas ; un nombre d’écrasements égal à 8, 3,8 et 4,9 % des cas.
traits fondamentaux. Young et Burgess [5] ont décrit une Melton [10], en 1981, sur 175 RAP (84 lésions parcellaires et
classification selon la survenue du traumatisme et de gravité isolées, 71 ruptures simples et 20 fractures sévères) retrouve
croissante. 48 % de traumatismes à haute énergie avec une moyenne d’âge
La classification de l’AO alphanumérique (Fig. 3) (Tableau 1) de 33 ans et essentiellement des hommes et 52 % de trauma-
dérive de la classification de Tile [6]. Les ruptures stables ou du tismes à faible énergie pour deux tiers de femmes ayant, dans
type A n’interrompent pas la continuité horizontale de l’arc 95 % des cas, une lésion qu’il nomma parcellaire ou simple.
postérieur de l’AP et ne siègent qu’en avant ou qu’en arrière. Pohlemann [11] pensait que 10,5 % des RAP peuvent être
Les ruptures du type B sont instables, à déplacement horizon- considérées comme complexes et graves. Gänsslen [12] sur
tal par fermeture ou ouverture, et interrompent l’arc antérieur 2 551 RAP a retrouvé 38 % de lésions craniofaciales associées,
(en avant de l’acétabulum) et l’arc postérieur (en arrière de 31 % de lésions thoraciques, 17 % de lésions des organes
l’acétabulum), mais la rupture postérieure est incomplète, intrapéritonéaux et 30,6 % de RAP isolées tous types confon-
respectant une charnière verticale osseuse ou ostéoligamentaire. dus ; 18 % de RAP isolées étaient dénombrés si l’on ne tenait
Les ruptures du type C, à déplacement vertical, sont instables compte que des types B et C. La mortalité globale fut de 13,4 %
avec lésions antérieures et postérieures et ascension d’un ou des (8,8 % pour les types A, 13,8 % pour les types B et 25 % pour
deux hémibassins. les types C).

A B C
Figure 1. Les différents mécanismes de rupture de l’anneau pelvien (RAP).
A. Ouverture du bassin.
B. Fermeture du bassin.
C. Cisaillement. Les flèches indiquent la direction des forces vulnérantes.

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B.1.1 B.2.1

A1
A3

A2

A B C

B.3.1. B.3.2.
C.1.2.

D E F
Figure 3. Classification de l’AO. Les flèches indiquent la localisation des lésions.
A. Lésions du type A.
B. Lésion B.1.1.
C.3.1. C. Lésion B.2.1.
D. Lésion B.3.1.
E. Lésion B.3.2.
F. Lésion C.1.2.
G. Lésion C.3.1.

Pour Rittmeister [13], la cause retenue du décès fut une lésion saignement osseux est dû aux tranches de section osseuse. Les
intracrânienne pour 45 % des décès, une atteinte cardiopulmo- lésions vasculaires sont dues à un mécanisme de dilacération.
naire, aortique ou intrapéritonéale pour 23 %, une complication Tonetti [15] rapporta que, dans 30 % des cas, le saignement était
de réanimation pour 17,5 %, un saignement intrapelvien pour d’origine artérielle. Hekayem [16] dans sa thèse de la Faculté de
13,5 % des cas. Après 65 ans, la mortalité constatée fut plus médecine de Nice portant sur 28 patients consécutifs en état de
élevée. choc et ayant bénéficié d’une artériographie retrouva : 16 lésions
Les fractures associées compliquent la prise en charge chirur- de l’artère glutéale, sept du tronc de l’artère hypograstrique ou
gicale. Burgess [5] a rapporté 15 % de fractures associées du d’une de ses branches de division proximale, trois des rameaux
poignet et du fémur, 11 % de lésions vertébrales et 10 % de distaux de l’artère hypogastrique, six de l’artère iliolombale, cinq
fractures du tibia. Deux associations méritent d’être isolées : les des artères sacrées, trois de l’artère obturatrice, quatre de l’artère
fractures du fémur et de l’acétabulum. Liebergall [14] nomma pudendale médiale, trois des artères lombales, une de l’artère
« hanche flottante » l’association RAP et fracture du fémur. rénale, une de l’artère prostatique. Les RAP peuvent donc léser
Chacune des lésions rend difficile le traitement de l’autre. Dans les artères pelviennes mais aussi les rameaux directement issus de
ce cas, si la RAP n’est pas fixée, il est conseillé d’ostéosynthéser l’aorte. Nous remarquons la plus grande fréquence des lésions de
le fémur par plaque. S’il y a possibilité et indication d’ostéosyn- l’artère glutéale. Yiming [17], dans son étude sur la vascularisation
théser la RAP, il vaut mieux le faire avant l’ostéosynthèse du artérielle de l’os coxal, avait déjà insisté sur sa richesse et sur la
fémur. En outre, la présence d’un trait acétabulaire est fré- disposition particulière de l’artère iliolombale et glutéale. Le
quente. Il s’agit soit d’une double lésion de la ceinture pel- saignement sous-péritonéal est difficilement tamponné par la
vienne, soit de l’irradiation articulaire acétabulaire d’un trait de faible pression intrapéritonéale, le décollement aisé du péritoine
la RAP. pelvien et l’ouverture de la cavité pelvienne. Baqué [18], dans un
travail expérimental, a montré que l’ouverture de 5 cm de la
symphyse pelvienne augmente de 20 % le volume de la cavité
■ Lésions associées caractéristiques pelvienne. Il constata en outre la dilacération du réseau veineux
des ruptures de l’anneau pelvien iliolombale et la mise en tension des artères iliolombales sans
rupture.
Hémorragie sous-péritonéale
C’est la lésion associée la plus importante car elle met en jeu
Lésions cutanées et périnéales
immédiatement le pronostic vital. Il y a trois causes : le saigne- Faringer et Mullins [19] décrivirent trois zones d’ouverture
ment osseux, le saignement artériel et le saignement veineux. Le cutanée, la plus grave étant périanale. Rommens [20] rapporta

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Tableau 1. constatation d’un hématome local. Chez la femme, les écrase-


Classification des fractures du bassin selon Tile, modifiée par l’AO en ments de la vulve, les lacérations vulvaires et vaginales sont
1995. rares et suspectés devant un saignement local. Le principal
Type A. Arc postérieur intact (absence de lésion verticale de l’arc
problème est la lésion de l’urètre mâle. Les lésions de l’urètre
postérieur) antérieur sont liées à des traumatismes pénétrants ou compres-
sifs de la verge, elles sont de diagnostic facile. L’urètre postérieur
A.1 Fracture par avulsion mâle est lésé selon Devine [23] et Koraitim [24] dans 4 % à 19 %
A.1.1 Épines iliaques des RAP. Ces auteurs rapportent que ce sont rarement les RAP
A.1.2 Crête iliaque avec lésion uniquement antérieure qui en sont responsables
A.1.3 Tubérosité ischiatique mais surtout les traumatismes par balayage ou cisaillement avec
rupture antérieure et postérieure de l’anneau pelvien. Le
A.2 Fracture par choc direct
diagnostic est fait par l’urétrocystographie rétrograde. Les
A.2.1 Crête iliaque traumatismes des corps caverneux y sont souvent associés avec,
A.2.2 Fracture unilatérale arc antérieur à long terme, le risque d’impuissance.
A.2.3 Fracture bilatérale arc antérieur
A.3 Fracture transverse du sacrum Complications nerveuses
A.3.1 Luxation sacrococcygienne
Elles peuvent survenir par embrochage osseux, par étirement
A.3.2 Fracture non déplacée du sacrum ou par compression. Elles ne posent pas de problème de prise
A.3.3 Fracture déplacée du sacrum en charge en urgence. Elles incitent à réduire le mieux possible
Type B. Rupture incomplète arc postérieur. Déplacement principal les déplacements fracturaires. Elles peuvent motiver secondaire-
dans le plan horizontal ment une laminectomie sacrée ou l’évacuation d’un hématome.
Tonetti [15, 25] rapporta, pour les RAP avec lésions ostéoligamen-
B.1 Rotation externe en livre ouvert
taires postérieures, une fréquence de 40 à 52 % en phase aiguë.
B.1.1 Rupture antérieure articulation sacrocoxale
Dix séquelles neurologiques qualifiées de « majeures » furent
B.1.2 Fracture du sacrum retrouvées par Tonetti [25] au dernier recul sur 26 patients de sa
B.2 Rotation interne par compression latérale série personnelle. On peut individualiser les syndromes de la
B.2.1 Compression antérieure du sacrum queue-de-cheval, les lésions plexiques et les lésions tronculaires.
B.2.2 Subluxation partielle articulation sacrocoxale (ouverture
Bellabarba [26] montra que les lésions de la queue-de-cheval sont
postérieure) de pronostic défavorable, même après laminectomie sacrée. Les
lésions plexiques sont de pronostic favorable s’il n’y a pas
B.2.3 Fracture incomplète de l’aile iliaque postérieure
d’avulsion radiculaire. Les lésions tronculaires sans rupture et les
B.3 Lésions postérieures bilatérales lésions radiculaires foraminales sacrées sans avulsion semblent
B.3.1 Bilatéral B1 en livre ouvert présenter un pronostic favorable. L’examen clinique initial, vu
B.3.2 B1 d’un côté, B2 de l’autre le contexte, est souvent incomplet, non fiable ou impossible. La
B.3.3 Bilatéral B2 par compression latérale lésion neurologique est souvent diagnostiquée tardivement.
L’exploration électrophysiologique permet d’affiner la topogra-
Type C. Rupture complète arc postérieur. Déplacement vertical
phie de la lésion et de suivre son évolution.
C.1 Rupture complète unilatérale
C.1.1 À travers l’ilion
C.1.2 À travers l’articulation sacrocoxale ■ Exploration des lésions osseuses
C.1.3 À travers le sacrum
La radiographie de face, faisable même sur les patients en état
C.2 Rupture complète unilatérale, rupture incomplète controlatérale de détresse, permet d’avoir une vision globale des lésions. Si on
C.2.1 Complète à travers l’ilion en a la possibilité, elle peut être complétée par les incidences de
C.2.2 Complète à travers l’articulation sacrocoxale Pennal [27]. L’inclinaison vers le bas du rayon produit le cliché
C.2.3 Complète à travers le sacrum « bassin ouvert » (inlet) et efface les cadres obturateurs ; l’incli-
naison vers le haut produit le cliché « bassin fermé » (outlet) et
C.3 Rupture postérieure complète bilatérale visualise les cadres obturateurs. Ces incidences sont nommées
C.3.1 Extrasacrale des deux côtés ainsi parce qu’il y a respectivement impression d’ouverture ou
C.3.2 Sacrale d’un côté, extrasacrale de l’autre de fermeture du détroit supérieur. Le scanner est l’examen de
C.3.3 Sacrale des deux côtés choix qui va le mieux visualiser les lésions postérieures. Le
scanner multibarrettes injecté permet, en traumatologie, de
réaliser en quelques minutes une exploration corps entier et de
visualiser les lésions aussi bien sur des coupes axiales que sur les
16 % d’ouverture dans les lésions avec instabilité postérieure. Le
reconstructions. Il permet la recherche des lésions associées
chiffre réel, sur l’ensemble des RAP, semble néanmoins inférieur.
viscérales et notamment les lésions de l’arbre urinaire et les
De Peretti [21] insista sur la fréquence de ces lésions lors des
lésions hémorragiques.
accidents de motocyclette, le patient pouvant s’écarteler sur le
réservoir d’essence trop volumineux ou s’empaler sur les
aspérités antérieures des motocyclettes. L’inspection périnéale,
vaginale, rectale est donc systématique. La colostomie, quasi
■ Traitement spécifique
systématique, en cas d’ouverture périnéale, permet de réduire le des ruptures de l’anneau pelvien
risque infectieux et facilite les soins infirmiers. L’ouverture
cutanée est, d’après Jones [22], une cause majeure d’infection et
entraîne 25 % de mortalité.
Traitement orthopédique
Le transport d’un patient suspect doit être fait en matelas
Lésions urogénitales coquille. Bottlang [28, 29] préconisa la mise d’une sangle dyna-
mométrique autour de la taille. Routt [30] proposa un champ
Les lésions vésicales vont du simple hématome pariétal à la plié et fixé par quatre pinces de Kocher autour de la taille. Ce
lacération de la vessie avec déchirure du col. Le diagnostic est procédé simple est toujours réalisable.
fait par le scanner injecté et la cystographie rétrograde en La manœuvre en abduction-flexion-rotation externe de la
l’absence de lésion urétrale. Les lésions du scrotum et des hanche peut réduire les compressions latérales de l’anneau
testicules sont fréquentes après choc direct. Le diagnostic des pelvien. Nous n’avons pas trouvé dans la littérature d’évaluation
lésions testiculaires est fait par l’échographie indiquée sur la récente de cette technique. Le hamac est destiné à réduire par

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Figure 5. Coupe verticale de l’os coxal montrant la position idéale de la


pointe d’une fiche de fixateur externe mis dans l’aile iliaque. Une pointe
de fiche trop latérale peut balayer lors de la mise en compression.

B
Figure 4.
A. Clamp de Ganz.
B. Clamp en forme de compas.

compression l’ouverture de l’anneau pelvien. Il rend le nursing


difficile et expose aux escarres. C’est une méthode peu utilisée.
La traction permet de réduire l’ascension d’un hémibassin.
Parfois, par simple traction, on a la surprise de voir réduite ou
diminuée l’ouverture antérieure. Le repos au lit est le traitement
le plus souvent utilisé chez un sujet âgé présentant une RAP
douloureuse. Le traitement orthopédique seul fut utilisé pour
54 % des patients du symposium de la Sofcot de 1996 [3]. Figure 6. Fixation externe monotube.

Traitement chirurgical les fiches doivent prendre appui dans l’épaisseur de l’aile ou sur
la corticale interne. Des fiches dont la pointe est trop latérale
Fixation externe (Fig. 5) peuvent balayer facilement. Les fiches peuvent ainsi être
La fixation externe (FE) est de deux types : le clamp pelvien implantées sur le bord antérieur de l’os coxal entre les deux
provisoire et le fixateur externe. Ganz [31] a développé un clamp épines antérieures. Les fiches ainsi implantées constituent un
pelvien provisoire destiné à comprimer en urgence les RAP en montage plus stable. Il est recommandé de les mettre à ciel
état de détresse hémodynamique. Actuellement se vend aussi un ouvert pour ne pas léser le nerf fémorocutané latéral. Il faut
stabilisateur pelvien en forme de compas ayant la même action enfin éviter l’acétabulum dont le repère supérieur est l’épine
que le clamp de Ganz et d’utilisation très facile (Fig. 4). Après iliaque antéro-inférieure. Deux types de matériel sont classi-
incision cutanée, les pointeaux du clamp sont mis au tiers ques : la fixation par monotube (Fig. 6) et la fixation par barre
moyen ou au tiers antérieur de l’aile iliaque pour refermer une avec un montage en trapèze (Fig. 7). La fixation externe permet
lésion antérieure, ou au tiers postérieur pour refermer une lésion de stabiliser les lésions au prix d’une intervention de courte
postérieure. Le clamp pelvien, que l’on peut mettre en salle de durée. Elle facilite le nursing et peut être utilisée chez les
réanimation, nécessite la réalisation de radiographie préalable patients hémodynamiquement instables. Les résultats rapportés
pour en rechercher les contre-indications qui sont les fractures par Nordin [3] confirmèrent des notions connues : la réduction
comminutives de l’aile iliaque et les conjonctions pelviennes. La anatomique des lésions était possible mais la réduction partielle
fixation externe « classique » est la méthode d’ostéosynthèse la fut la plus fréquente. L’efficacité fut plus importante sur l’arc
plus anciennement utilisée et la plus répandue (un patient sur antérieur de l’os coxal. Le fixateur externe seul fut incompétent
cinq dans la série du symposium de la Sofcot de 1996). Ce fut pour réduire un cisaillement. L’étude des radiographies succes-
le traitement de choix des lésions instables pour Tile [6, 32]. sives montra une tendance au déplacement secondaire (Fig. 8),
Même si la plupart des auteurs recommandent la mise des fiches voire à la récidive ou à l’aggravation du déplacement. Les
à ciel ouvert, Nordin [3] ne rapporta que 40 % d’implantation à complications infectieuses des fiches furent retrouvées dans
ciel ouvert. Les fiches peuvent être implantées dans l’aile 25,5 % des cas, une complication mécanique dans 8 % des cas
iliaque. Cette technique est facile. Pour une meilleure stabilité, et une reprise chirurgicale fut réalisée dans 16 % des cas.

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Figure 9. Ostéosynthèse par plaque pubienne d’une disjonction et ses


dangers anatomiques.

Figure 7. Fixation externe en trapèze.

Figure 10.
A. Open book.
B. Résultat tardif d’une ostéosynthèse par plaque.

par une mauvaise stabilité, entraînant un taux important de


récidive du déplacement initial aussi bien dans les déplacements
horizontaux que verticaux. Les montages en triangulation
prenant appui sur l’os coxal sain et le fémur du côté sain, afin
de réduire un cisaillement controlatéral, ne sont presque pas
utilisés car ils sont difficiles, peu efficaces et encombrants. Pour
réduire et maintenir une lésion de type C par fixateur externe,
on peut associer une traction homolatérale au cisaillement
comme le préconisait Tile [6, 32]. Quoi qu’il en soit, les lésions
du type B sont mieux réduites et maintenues par FE que les
lésions du type C. Enfin, citons l’association possible de la
Figure 8.
fixation postérieure à une fixation externe « allégée » (minifixa-
A. Open book.
teur) et antérieure.
B. Ostéosynthèse par fixateur externe.
C. Récidive, déplacement après ablation du fixateur au 99e jour. Chirurgie à ciel ouvert
Elle fut préconisée et défendue par Letournel [4]. L’ostéosyn-
Lindhal [33] présenta une étude consécutive de 70 lésions à thèse antérieure réduit et fixe les lésions de la symphyse,
déplacement horizontal et 40 lésions à déplacement vertical, parasymphysaires et du cadre obturateur. Seule la plaque est
toutes traitées par fixateur externe. Il retrouvait 57 % de perte utilisée actuellement (Fig. 9, 10). Une lésion symphysaire ou
de la réduction initiale, 58 % de cal vicieux, 5 % de pseudarth- parasymphysaire est facilement opérée. Une incision arciforme,
rose et 24 % d’infection de fiches. Il insista sur la facilité horizontale ou verticale, permet de disséquer en digastrique
d’implantation des fixateurs externes en urgence contrecarrée avec les muscles adducteurs, les muscles droits de l’abdomen et

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Figure 13. En décubitus ventral, une lésion complète de l’arc postérieur


entraîne une « plongée » du sacrum vers l’avant.
Figure 11. Les trois types d’incision pour abord de l’arc postérieur, à
gauche : incision arciforme ; au milieu : incision médiane le long des
apophyses épineuses ; à droite : incision verticale deux travers de doigts être abordé par voie antérieure sous-péritonéale en décubitus
en dehors de l’épine iliaque postérosupérieure. dorsal pour réduire et synthéser des lésions de l’aile iliaque et
de l’articulation sacro-iliaque seulement. Les différentes techni-
ques d’ostéosynthèse sont le vissage iliosacré, le boulonnage
bi-iliaque, la plaque bi-iliaque, l’utilisation d’un matériel
rachidien, la simple ostéosynthèse par plaque et le vissage direct
de la partie postérieure de l’aile iliaque. La chirurgie à ciel
ouvert en décubitus ventral a pour but de réduire le mieux
possible les déplacements postérieurs et en particulier le
cisaillement. La position en décubitus ventral entraîne parfois
un déplacement parasite supplémentaire : la bascule antérieure
du sacrum qui « plonge » dans la masse viscérale (Fig. 13).
Le vissage iliosacré à ciel ouvert nécessite l’utilisation de la
radio du bassin ouvert de Pennal [27]. Il fut réalisé chez 30 % des
patients opérés du symposium de la Sofcot de 1996. Letour-
nel [4] conseillait le contrôle de la face antérieure de S2 et de
l’articulation sacro-iliaque par l’index introduit dans la grande
échancrure ischiatique. La première vis est introduite 2 cm
Figure 12. À gauche : cheminement après voie d’abord vertical en au-dessus du bord supérieur de la grande échancrure ischiatique,
dehors de l’épine iliaque postérieure et supérieure (EIPS) ; à droite : le jour la pulpe de l’index contrôlant la position (Fig. 14A). La seconde
obtenu. vis en S1 est introduite 2 cm au-dessus, parallèle à la première
ou faisant un angle de 10° ouvert en arrière avec la première
de les récliner. Letournel [4] et d’autres remarquèrent une plus (Fig. 14C). La plaque bi-iliaque (Fig. 15), glissée en sous-cutané
grande fréquence des infections lors des voies horizontales. La en arrière du sacrum grâce à deux incisions symétriques, permet
lésion est réduite par davier dans les trous obturés. Une plaque de ponter une fracture comminutive du sacrum. Le boulonnage
supérieure est fixée par deux vis au minimum de part et d’autre bi-iliaque permet de comprimer une fracture non comminutive
de la lésion. Le danger est la blessure de la veine fémorale et réduite du sacrum (Fig. 16). Le matériel rachidien prenant
(Fig. 9). Une lésion du cadre obturateur ou juxta-acétabulaire appui sur le rachis permet de réduire le cisaillement et d’effec-
nécessite une voie ilio-inguinale avec dissection des vaisseaux et tuer un montage stable en cadre (Fig. 17).
de la fosse iliaque interne. Le danger est vasculaire et articulaire Le symposium de la Sofcot de 1996 [3], qui colligeait 675 dos-
car il faut éviter de blesser les vaisseaux et d’introduire une vis siers, rapporta, pour les 94 patients opérés par voie postérieure,
dans l’acétabulum. L’aile iliaque peut être ostéosynthésée par 16 infections, cinq complications superficielles traitées par soins
une voie centrée sur la crête. L’opérateur a le choix entre locaux, un hématome isolé, sept complications neurologiques et
l’ostéosynthèse par plaque et le vissage. La tubérosité iliaque, les six déplacements secondaires.
arrachements antérieurs sont facilement accessibles au vissage.
Même la partie moyenne de l’aile iliaque peut être vissée avec
Vissage percutané
un point d’introduction en dehors de l’épine iliaque antéro- Le vissage percutané est d’introduction récente : deux cas
inférieure. Le symposium de la Sofcot de 1996 [3], qui colligeait seulement sont rapportés pour le Symposium de 1996. La
675 dossiers, rapporta sur les 120 patients opérés par voie technique scanoguidée fut introduite par Ebraheim [34], puis par
antérieure, 11 infections (9 %) et 6 démontages (5 %). L’arc Nelson [35]. Nous avons utilisé la technique de Eude [36]. Elle ne
postérieur est abordé par incision postérieure (Fig. 11) soit permet pas de réduire le cisaillement, mais permet de réduire
positionnée le long du tiers postérieur de la crête, soit verticale : l’écart horizontal. Le principe est simple : sur une coupe axiale,
deux travers de doigts en dehors de l’épine iliaque postérosupé- le trait de fracture est visualisé, des repères cutanés permettant
rieure, soit médiane sacrée. L’incision médiane sacrée permet de de choisir le meilleur angle pour introduire la broche guide, la
réaliser une laminectomie et d’ostéosynthéser la lésion posté- précision du vissage est millimétrique car contrôlée en temps
rieure en utilisant un matériel rachidien. L’incision arciforme le réel sur des coupes axiales. Ainsi, plusieurs vis peuvent être
long de la crête iliaque postérieure expose à la nécrose des introduites en S1 et S2. Le vissage sacro-iliaque contrôlé par
berges par hyperpression en décubitus dorsal. L’incision verti- fluoroscopie a plus de faveur car il peut être réalisé en salle
cale deux travers de doigts en dehors de l’épine iliaque postéro- d’intervention conventionnelle. Il nécessite les incidences de
supérieure permet d’aborder la grande échancrure ischiatique et face, profil et bassin ouvert. Il a été décrit en France par
l’articulation sacro-iliaque (Fig. 12). L’arc postérieur peut aussi Laude [37] et Tonetti [38]. Ce dernier conseilla le décubitus dorsal

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14-072-A-10 ¶ Ruptures extracotyloïdiennes de l’anneau pelvien chez l’adulte

Figure 15. Ostéosynthèse par plaque bi-iliaque.

S1
2 cm
S2
EIPS 2 cm

EIPI

Figure 16. Boulonnage bi-iliaque.

Très récemment, certains utilisèrent la chirurgie assistée par


S1 ordinateur qui est en cours d’évaluation.

S2
■ Conduite à tenir devant
une rupture de l’anneau pelvien
Nous nous inspirons de notre expérience personnelle, des
conclusions de Nordin [3] et de l’étude des articles de Petri-
sor [39], Olson [40], Katsoulis [41], Keel [42], Yerasimides [43] ainsi
que des recommandations de la Société européenne
C d’urologie [44].
Figure 14. Technique du vissage sacro-iliaque. Trois cas de figure sont décrits : la RAP du sujet âgé, la RAP
A. L’index palpe la face antérieure de S2 et repère la sortie de la vis. isolée du sujet jeune hémodynamique stable et en bon état
B. Les croix indiquent le point d’introduction de la vis en S2 et S1. général, la RAP dans les suites d’un traumatisme à haute énergie
C. La vis en S1 fait un angle ouvert en arrière de 10° environ avec la vis en et/ou chez le polytraumatisé.
S2. EIPS : épine iliaque postérosupérieure ; EIPI : épine iliaque postéro-
inférieure. Rupture de l’anneau pelvien chez le sujet
âgé
et précisa que la réduction préalable est nécessaire. Pour une Il s’agit, en général, de lésions isolées de type A de l’arc
fracture du sacrum, le trajet de la vis est horizontal allant de antérieur, rarement de lésions antérieures et postérieures de type
l’aile iliaque au corps de S1. Pour une disjonction sacro-iliaque, B de l’AO. Les lésions sont peu déplacées car l’origine est en
le trajet de la vis est légèrement ascendant et antérieur pour être général une chute domestique.
perpendiculaire à l’articulation. Que la technique soit scanogui- Le traitement est, en général, orthopédique et associé au
dée ou fluoroguidée, on utilise des vis canulées de diamètre nursing. Le repos au lit, de 6 semaines au maximum avec mise
7 mm avec rondelle, la longueur du filetage est fonction de la au fauteuil et reprise de la marche dès que la douleur le permet,
localisation du trait de rupture et du désir de compression ou est le traitement de choix. La traction légère de courte durée est
de neutralisation du trait de fracture. indiquée lorsque la douleur est très importante non calmée par

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Ruptures extracotyloïdiennes de l’anneau pelvien chez l’adulte ¶ 14-072-A-10

Figure 17. Ostéosynthèse par matériel rachi-


dien.
A. Avant réduction.
B. Après réduction et montage en cadre.

A B

les antalgiques. La traction diminue la qualité du nursing. Nous inférieure à 1 cm. En effet, Letournel [4] a fortement signalé que
pensons, comme Eude [36], qu’en cas de lésion de type B, le la qualité du résultat était fonction de la qualité de la réduction
vissage percutané postérieur a un effet excellent sur la douleur postérieure.
aiguë et accélère la mise au fauteuil et la verticalisation.
Rupture de l’anneau pelvien dans les suites
Rupture de l’anneau pelvien isolée du sujet d’un traumatisme à haute énergie
jeune et hémodynamiquement stable et/ou chez le polytraumatisé
Les lésions isolées antérieures sont généralement traitées Chez un tel patient, plusieurs gestes doivent être faits en
orthopédiquement par traction antalgique si nécessaire et repos même temps par une équipe pluridisciplinaire. Nous n’avons
au lit. Les avulsions osseuses déplacées peuvent être opérées. Les pas retrouvé de consensus de société de chirurgie ou de réani-
lésions à déplacement horizontal de type B doivent être mation. Il n’y a aucune règle absolue, l’équipe multidisciplinaire
finement explorées pour savoir : doit pouvoir s’adapter avec bon sens aux nécessités du moment.
• si la lésion postérieure est uni- ou bilatérale ; Une suspicion de mort imminente peut justifier certaines
• si elle est osseuse donc stable après consolidation ou liga- audaces thérapeutiques. La prise en charge débute sur les lieux
mentaire potentiellement instable ; de l’accident en notant les plaies et hémorragies extériorisées. La
• s’il persiste une charnière qui sera stable après réduction palpation du bassin et la constatation d’un hématome peuvent
antérieure (dans le cas contraire, ce ne serait pas une lésion laisser prévoir une RAP. Le transport au minimum dans un
de type B). matelas coquille peut être associé à une sangle pelvienne. Dans
Les déplacements antérieurs inférieurs à 2,5 cm sont généra- le centre de réception, l’ISS ou score de la sévérité des lésions
lement traités pendant 45 jours par traction uni- ou bilatérale peut être établi. On explore : la liberté des voies respiratoires, la
selon que la lésion postérieure est uni- ou bilatérale. Les respiration, la circulation sanguine, l’état neurologique, la
ouvertures antérieures de plus de 2,5 cm sont régulièrement température du corps. On redoute la triade mortelle : hypother-
opérées. L’opérateur a le choix entre le FE et la chirurgie à ciel mie, acidose, coagulopathie. Les gestes de réanimation doivent
ouvert antérieure. Le fixateur externe est techniquement plus être entrepris en même temps que le traitement des lésions
facile mais l’infection des fiches est fréquente et nous avons associées et le contrôle des lésions osseuses.
remarqué, comme Lindhal [33], que les lésions ligamentaires Le sanglage périnéal peu invasif ou le clamp pelvien, dont
(disjonction symphysaire) se déplacent souvent après ablation nous connaissons les contre-indications, peuvent refermer et
du FE. Une bonne indication de FE est une lésion comminutive stabiliser provisoirement un bassin ouvert.
ou plurifocale osseuse et donc stable après consolidation. La La laparotomie d’urgence est indiquée devant un choc ne
chirurgie à ciel ouvert par voie verticale ou horizontale ou pour répondant pas au traitement et laissant supposer un état de
une lésion du cadre obturateur par voie iliopubienne est la plus mort imminente. Elle permet le bilan des lésions viscérales, les
fréquemment utilisée. Après chirurgie antérieure première, on gestes d’hémostase et le tamponnement (packing) par champs
discute l’indication d’un temps postérieur de vissage qui sera provisoirement laissés. Le tamponnement par champs peut
volontiers fait par voie percutanée. Les fermetures du bassin (B2) permettre le contrôle hémorragique d’une situation exception-
sont nettement plus rares et traitées selon les mêmes principes, nelle. Richardson [45] l’a utilisé avec succès et en association à
à la différence près que l’on tente systématiquement de les d’autres méthodes dans les fractures ouvertes. Josten [46], de
réduire même pour un faible déplacement, de peur d’avoir des l’école allemande, l’a conseillé, lors du symposium de la Sofcot
lésions urinaires tardives. Les lésions par cisaillement, c’est-à- en 1996, dans les situations dramatiques car l’embolisation,
dire les lésions du type C, posent les plus gros problèmes dont il n’était pas partisan, n’agissait que sur le saignement
thérapeutiques. Le fixateur isolé est incompétent pour les artériel. La laparotomie d’hémostase est finalement, à l’heure
réduire et surtout les maintenir. Il doit être associé à une actuelle, d’indication rarissime et ne peut être discutée que
traction lourde. La chirurgie à ciel ouvert peut être pratiquée de lorsque l’on pense que c’est peut-être la seule solution pour
deux façons : soit, comme Letournel [4] le conseille, en abordant sauver le patient.
en premier la lésion postérieure pour la réduire et la stabiliser, La colostomie est indiquée devant une plaie périnéale ou une
le temps antérieur secondaire étant ensuite discuté pour rupture du rectum et est systématique pour Katsoulis [41] car elle
rigidifier l’anneau pelvien, soit en abordant en premier en avant réduit le risque infectieux. Elle doit être réalisée suffisamment
et en réservant la fixation postérieure à un temps percutané haute pour être appareillée au voisinage d’un fixateur externe.
secondaire. Cette dernière attitude a, certes, une faible morbidité L’artériographie est un geste diagnostique, mais aussi théra-
mais ne permet pas de réduire le cisaillement. Nous pensons peutique, permettant l’embolisation des artères qui saignent.
qu’elle ne peut être envisagée que si l’ascension postérieure est L’embolisation artérielle permet l’obturation des branches de

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Suspicion de rupture Urgence vitale Cystocathéter si globe


de l’urètre postérieur et associée + traitement de l’urgence
lésions du bas appareil

Rupture intrapéritonéale de la vessie


Scanner injecté en urgence Désorganisation massive des voies urinaires
Globe = cystocathéter Lésion du col vésical
Urétrocystographie rétrograde Incarcération urétrale
après le 7e jour

Absence de
rupture de l’urètre ou
rupture sous-péritonéale
de la vessie

Rupture totale Exploration chirurgicale


de l’urètre et fixation de la RAP

Sonde

Cystocathéter
Rupture partielle
de l’urètre

Réparation
tardive
> 3 mois Tuteur urétral

Figure 18. Arbre décisionnel. Prise en charge des lésions urinaires. RAP : rupture de l’anneau pelvien.

l’artère iliaque interne et même parfois l’obturation de son La chirurgie à ciel ouvert permet une meilleure réduction que
tronc. Elle peut être répétée dans le temps et nécessite un le FE, mais ne peut être indiquée que si l’état du patient est
opérateur et un plateau technique adapté. Cette technique, stable et satisfaisant et en l’absence de lésions cutanées.
largement utilisée, a pour principale complication la nécrose L’ensemble des éléments de la prise en charge peut être
ischémique des organes pelviens et de la peau déjà rapportée en résumé dans l’algorithme de la Figure 19.
1986 par Chaufour [47] . Son principal inconvénient est de
prendre du temps et de nécessiter le transport du blessé en salle
d’artériographie.
Le clamp pelvien et l’embolisation sont de plus en plus
■ Séquelles des ruptures
utilisés mais cela ne doit pas être systématique car nous en de l’anneau pelvien
connaissons les complications. Ils sont discutés devant la
persistance d’un choc après les premières manœuvres de Les pseudarthroses et les cals vicieux post-traumatiques de
réanimation. Sadri [48] rapporta une série rétrospective continue l’anneau pelvien sont peu fréquents [49-51]. Ils sont plus fré-
de 55 lésions type B ou C ; 14 patients hémodynamiques quemment secondaires à une lésion par cisaillement (type C) ou
instables bénéficièrent dans un premier temps de l’implantation à un traitement orthopédique ou par fixateur externe plutôt
d’un clamp, seuls cinq patients nécessitèrent la réalisation d’une qu’à une ostéosynthèse interne [3, 20, 33].
artériographie d’embolisation secondaire. Les patients survivant à des traumatismes mettant en danger
La présence d’un globe ou d’une hémorragie urétrale nécessite le pronostic vital sont rarement demandeurs d’une intervention
la réalisation d’un scanner injecté, puis d’une urétrocystogra- itérative sauf en cas de gêne fonctionnelle majeure. La plupart
phie rétrograde après le 7e jour. Le sondage n’est autorisé que si des déformations sont bien tolérées, principalement grâce à une
l’urètre n’est pas rompu ou devant une rupture partielle et compensation qui se fait au niveau du rachis lombaire et de la
minime. En cas de lésion importante de l’urètre, le cystocathé- hanche.
térisme sus-pubien est nécessaire. Soulignons que celui-ci Mears [52] classe les séquelles traumatiques de l’anneau
augmente le risque infectieux de la chirurgie pubienne à ciel pelvien en quatre groupes : type I : pseudarthrose sans déforma-
ouvert. Il n’est indiqué que chez le patient présentant un globe tion ; type II : cal vicieux stable ; type III : pseudarthrose avec
avant la réalisation de l’urétrocystographie rétrograde. La prise déformation, instable ; type IV : pseudarthrose avec déforma-
en charge immédiate secondaire et tardive des lésions urinaires tion, partiellement stabilisée par des ossifications hétéro-
est sur l’algorithme de la Figure 18. topiques.
L’implantation d’un fixateur externe est le traitement de
choix pour stabiliser les RAP chez les polytraumatisés et en cas Symptomatologie
de lésions ouvertes. Il peut être réalisé d’une part en urgence
pour stabiliser une RAP dans un but d’hémostase ou en cas de Les doléances portent principalement sur la douleur. Ces
lésion ouverte, d’autre part en différé si l’on pense que le douleurs sont la conséquence d’un cal vicieux, d’une pseu-
patient ne pourra bénéficier d’une chirurgie à ciel ouvert. darthrose ou d’une arthrose mais aussi d’une neuropathie post-

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Ruptures extracotyloïdiennes de l’anneau pelvien chez l’adulte ¶ 14-072-A-10

État de choc

Réanimation à l'entrée

Réponse du patient

In extremis,
Radiographie
laparotomie
Scanner injecté
FE
Immobilisation des fractures

État de choc persistant


Disparition de l’état de choc

Traitement des lésions associées


Si indication, sanglage ou
et traitement définitif de la RAP
clamp pelvien, artériographie
dans des conditions optimales
diagnostique et thérapeutique
(chirurgie à ciel ouvert ?)

Traitement des lésions associées


± traitement RAP par FE

État stable Récidive état de choc

Nouvelle artériographie
Recherche d'autres
saignements

Si lésion ouverte = parage, FE, colostomie si lésion périnéale

Figure 19. Arbre décisionnel. Prise en charge des ruptures de l’anneau pelvien (RAP) chez les polytraumatisés. FE : fixation externe.

traumatique. Il est difficile de faire la part des douleurs ostéoar- items : la douleur, la station debout et la marche, la station
ticulaires et neurologiques. On peut s’aider d’une infiltration assise, l’activité sexuelle et la reprise du travail. Ce score ne
test. prend pas en compte les lésions neurologiques associées et est
Une instabilité fut ressentie par 81 % des patients présentant influencé par les séquelles des lésions associées de l’appareil
une séquelle de types I et III de Mears [52]. locomoteur.
Les cals vicieux peuvent entraîner une inégalité de longueur La réalisation d’infiltrations de l’articulation sacro-iliaque à la
et une diminution des amplitudes articulaires de la hanche. lidocaïne sous contrôle tomodensitométrique aide à prouver le
Chez la femme, dyspareunies et dystocie sont séquellaires de rôle de la sacro-iliaque dans les phénomènes douloureux.
lésions de type B ou C en endorotation. La station assise peut L’instabilité peut être quantifiée grâce à un amplificateur de
être douloureuse en cas de cal vicieux ischiatique. brillance et grâce à des radiographies en appui monopodal.
Les lésions neurologiques associées doivent être documentées
grâce à un électromyogramme de référence. Majeed [53] estima
que la récupération se faisait en 3 mois à 2 ans et que les Possibilités thérapeutiques
déficits résiduels étaient souvent la conséquence de traumatis-
mes initiaux sévères. Différents gestes chirurgicaux peuvent être proposés.
L’arthrodèse sacrocoxale, avec ou sans réduction du cisaille-
ment, recherche la restauration de l’indolence. Les grandes
Bilan déformations et les instabilités du bassin nécessitent plusieurs
L’évaluation des séquelles des traumatismes de l’anneau temps antérieurs et postérieurs successifs (Fig. 20). Le premier
pelvien doit être réalisée cliniquement et radiographiquement. temps est en général postérieur. C’est une ostéotomie sacro-
Il y a souvent une discordance radioclinique avec des lésions coxale ou iliaque permettant de mobiliser un ou deux hémibas-
importantes à l’imagerie et une gêne fonctionnelle mineure. sins. Le deuxième temps, en général antérieur, permet de
Majeed [54] a proposé un score sur 100 points basé sur cinq réduire et de fixer l’arc antérieur. Le troisième temps, postérieur,

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14-072-A-10 ¶ Ruptures extracotyloïdiennes de l’anneau pelvien chez l’adulte

Figure 20.
A. Bassin instable : appui unipodal droit (A1), appui unipodal gauche (A2).
B. Résultat après triple arthrodèse.

permet de réduire et de fixer l’arc postérieur en jouant sur [9] Dalal SA, Burgess AR, Siegel JH, Young JW, Brumback RJ, Poka A,
l’élasticité du matériel antérieur. et al. Pelvic fracture in multiple trauma: classification by mechanisms is
L’utilisation peropératoire des potentiels évoqués somesthési- key to pattern of organ injury, resuscitative requirements, and outcome.
ques a été défendue par Baumgaertner [55] afin de réduire le J Trauma 1989;7:981-1002.
risque neurologique lors des manœuvres de réduction. [10] Melton LJ, Sampson JM, Morrey FB, Ilstrup DM. Epidemiologic study
Dans la série de Mears [52], sur 70 pseudarthroses et 134 cals of pelvic fractures. Clin Orthop Relat Res 1981;155:43-7.
vicieux opérés, 19 patients étaient indolores, 93 patients [11] Pohlemann T, Bosch U, Gänsslen A, Tscherne H. The hannover
marchaient normalement, 66 avaient une légère boiterie mais experience in management of pelvic fractures. Clin Orthop Relat Res
n’utilisaient pas de canne, 34 marchaient avec une canne et 11 1994;305:69-79.
étaient limités à la marche. La consolidation fut obtenue chez [12] Gänsslen A, Pohlemann T, Paul C, Lobenhoffer P, Tscherne H.
195 patients dans un délai maximum de 8 mois. Epidemiology of pelvic ring injuries. Injury 1996;27(suppl1):13-20.
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[14] Liebergall M, Lowe J, Whitelaw GP, Wetzler MJ, Segal D. The floatting
La prise en charge chirurgicale des RAP nécessite un traite- hip. J Bone Joint Surg Br 1992;74:93-101.
ment adapté au cas par cas. Une bonne prise en charge initiale [15] Tonetti J. Fractures instables extracotyloïdiennes de l’anneau pelvien.
des ruptures de l’anneau pelvien, passant souvent par une In: Conférences d’enseignement. Paris: Elsevier; 2005. p. 1-9.
ostéosynthèse interne lorsqu’elle est possible, permet de [16] Hekayem L. Traumatismes du bassin associés à un état de choc
diminuer les séquelles. hémorragique. [thèse de médecine], Nice, 2005.
Nous avons individualisé trois types de blessés : [17] Yiming A, Baqué P, Rahili A, Mayer J, Braccini AL, Fontaine A, et al.
• le sujet âgé chez pour lequel il faut lutter contre les compli- Anatomical study of the blood supply of the coxal bone: radiological
cations de décubitus ; and clinical application. Surg Radiol Anat 2002;24:81-6.
• le sujet jeune, monotraumatisé, éventualité rare qui devrait [18] Baqué P, Trojani C, Delotte J, Sejor E, Senni-Buratti M, de Peretti F,
permettre la réalisation du traitement idéal de la RAP ; et al. Anatomical consequences of ″open-book″ pelvic ring disruption.
• le polytraumatisé dont il faut avant tout sauver la vie et A cadaver experimental study. Surg Radiol Anat 2005;27:487-90.
sauvegarder les fonctions. Nous avons proposé des algorith- [19] Faringer PD, Mullins JR. Selective faecal diversion in complex open
mes décisionnels. pelvic fractures from blunt trauma. Arch Surg 1994;129:958-63.
Cependant, les traumatismes à haute énergie sont pour- [20] Rommens PM, Hessmann MH. Staged reconstruction of pelvic ring
voyeurs de séquelles de l’appareil locomoteur et un certain disruption: differences in morbidity, mortality, radiologic results and
degré de morbidité persiste malgré un traitement bien conduit. functional outcomes between B1, B2, B3 add C type lesions. J Orthop
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12 Appareil locomoteur

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F. de Peretti (de-peretti.f@chu-nice.fr).
C. Pelegri.
CHU de Nice, hôpital Saint-Roch, service de traumatologie-orthopédie, 5, rue Pierre-Dévoluy, BP 1319, 06006 Nice cedex 1, France.
X. Carpentier.
CHU de Nice, hôpital Pasteur, service d’urologie, 30, avenue de la Voie-Romaine, BP 69, 06002 Nice cedex 1, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : de Peretti F., Pelegri C., Carpentier X. Ruptures extracotyloïdiennes de l’anneau pelvien chez l’adulte. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Appareil locomoteur, 14-072-A-10, 2007.

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