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Lésions ostéochondrales
du dôme du talus (LODA)
O. Laffenêtre, R. Mariey, P. Golano, D. Chauveaux

Les lésions ostéochondrales du talus doivent être connues, et tout particulièrement dans les suites des
traumatismes de l’arrière-pied. Ces lésions ont été parfaitement démembrées voici maintenant plus de
15 ans lors de la table ronde que la Société orthopédique de l’ouest leur a consacrée, sous la direction
de Doré et Rosset. Même si certains mécanismes les produisant sont connus, leur étiopathogénie n’est
pas encore formellement tranchée. Il paraît indispensable, pour les caractériser, d’utiliser la classification
radiologique fracture-ostéonécrose-géode (FOG). Leur diagnostic, comme leur traitement chirurgical, reste
toujours un challenge pour le praticien : certaines règles sont communes à toutes comme le débridement
et l’abrasion des tissus nécrotiques, d’autres optionnelles selon les habitudes, la situation et la taille de
la lésion. Aucune d’ailleurs ne semble supérieure aux autres. L’arthroscopie s’est imposée pour les lésions
de taille modeste inférieures à 1,5 cm2 , alors que les autres doivent être comblées. La prise en charge de
ces lésions reste donc toujours délicate et relativement spécialisée : la littérature nous incite aussi à une
certaine modestie quant aux résultats d’une prise en charge chirurgicale.
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Mots clés : Talus ; Fracture parcellaire ; Lésion ostéochondrale ; Arthroscopie de la cheville ; Chondrocytes

Plan  Physiopathologie
■ Introduction 1 C’est parmi les fractures parcellaires qu’il faut chercher les
■ Physiopathologie 1 lésions dites ostéochondrales, parmi lesquelles elles occupent
d’ailleurs une place à part. Il suffit de lire la nombreuse littérature
■ Diagnostic 2
sur le sujet pour comprendre que les hypothèses concernant leur
Approche clinique 2
origine sont nombreuses : la seule multiplicité des dénominations
Examens complémentaires 2
utilisées est le reflet de cette ignorance.
■ Classifications 3 Depuis 1995, il est usuel en France d’utiliser la terminologie
■ Évolution et pronostic 4 proposée par Doré et Rosset : on parle de LODA pour lésions ostéo-
■ Principe du traitement 5 chondrales du dôme de l’astragale. Ils ont proposé une classifi-
Généralités 5 cation radiologique dite fracture-ostéonécrose-géode (FOG) basée
Selon la forme 5 sur l’aspect lésionnel (fracturaire, séquestre, géode) et sur les rap-
Au final 6 ports de la lésion avec le corps du talus (situation par rapport à la
surface, condensation autour du fragment) [1] , en distinguant trois
■ Conclusion 7 formes F (pour fracture), O (pour ostéonécrose) et G (pour géode).
Il existe des formes traumatiques dont les fractures se pro-
duisent par véritable cisaillement comme l’avaient montré Berndt
et Harty [2] , localisées préférentiellement sur le versant latéral.
 Introduction Toutefois, d’autres mécanismes physiopathologiques que
certains avaient pourtant évoqués avant eux, sans notion
Parmi les fractures du talus, relativement rares, celles dites d’antécédent traumatique et siégeant préférentiellement en
« ostéochondrales » encore appelées lésions ostéochondrales du médial [3] ,sont indiscutables. Ainsi, ces formes nécrotiques
dôme du talus (LODA) occupent une place tout à fait particulière, évoquent-elles d’autres étiologies : origine vasculaire ou syno-
tant pour leur diagnostic que pour leur prise en charge thérapeu- viale, avec ou sans contexte microtraumatique, hyperpression
tique. Si les premières se situent dans la pathologie traumatique, localisée, etc. Un fragment cartilagineux et d’une épaisseur
seule une faible part des secondes relève d’un tel contexte. C’est variable d’os sous-chondral avasculaire nécrosé s’isole du reste du
donc souvent dans une situation chronique, bien différente, que plancher osseux. Le cartilage en contact avec le liquide synovial
se trouve la majorité des patients souffrant de cette pathologie. reste normal. Il peut être continu (aucune communication
Tout est loin d’être résolu dans la compréhension des mécanismes entre la cavité articulaire et le sillon entourant le séquestre),
physiopathologiques qui président à leur établissement. Si leur ou discontinu avec tous les intermédiaires entre la fissure et le
diagnostic ne pose guère de problème, c’est surtout leur prise en fragment libre dans l’articulation (Fig. 1).
charge thérapeutique qui est toujours délicate et doit tenir compte Un traumatisme ou des microtraumatismes répétés pourraient
de nombreux paramètres inhérents à la lésion elle-même, mais aboutir à l’individualisation d’un fragment ostéochondral non
aussi au patient, ramené dans son contexte. déplacé. Isolé de son sous-sol osseux, il pourrait évoluer soit vers

EMC - Appareil locomoteur 1


Volume 14-092-A-10 2012
doi:10.1016/S0246-0521(12)60134-X
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14-092-A-10  Lésions ostéochondrales du dôme du talus (LODA)

 Diagnostic
1
Approche clinique
Le diagnostic d’une LODA pose peu de problèmes. Cli-
niquement, c’est en fait celui d’une cheville douloureuse,
s’accompagnant d’un cortège de signes totalement aspécifiques
(douleurs dont la localisation n’est pas forcément en rapport avec
le siège lésionnel, blocage, ressaut, instabilité, gonflement articu-
laire) et présentant le plus souvent une limitation modérée de ses
amplitudes articulaires.
La notion de traumatisme à l’interrogatoire est un élément
majeur de l’orientation diagnostique, s’agissant le plus souvent de
patients jeunes et sportifs. Ainsi, dans les suites d’une entorse laté-
rale, on évoque de principe ce diagnostic qu’il faut éliminer pour
ne pas rapporter ces douleurs à de banales séquelles ligamentaires,
2 tout en se méfiant des associations lésionnelles particulièrement
fréquentes.
Figure 1. Détail d’une lésion ostéochondrale avec clapet cartilagineux L’essentiel du diagnostic repose sur les examens complémen-
(préparation anatomique professeur Pau Golano) : vue médiale. 1. Dorsal ; taires d’imagerie.
2. postérieur.

Examens complémentaires
une pseudarthrose avec apparition d’un séquestre correspondant
à sa nécrose, soit vers une consolidation de la fracture [4] . Des Incidences radiographiques
études histologiques faites chez des patients opérés d’une ostéo- Comme indiqué dans la question relative aux fractures et luxa-
chondrite fémorale ont même permis d’individualiser des types tions du talus, les radiographies standards sont encore aujourd’hui
d’évolution différents des zones pathologiques, soit en trabé- l’examen de première intention, permettant un débrouillage
cules viables d’os sous-chondral, soit en cartilage sans trabécules avant un diagnostic formel et précis apporté par le scanner (article
osseux [5] . Inversement, lors d’un traumatisme en inversion, la 14-091-A-10 de l’EMC).
contusion de l’angle supéromédial du talus sous le tibia peut faire Elles comportent au moins une incidence antéropostérieure de
le lit d’une lésion nécrotique secondairement qui n’est diagnos- cheville à 15◦ de rotation médiale de hanche (pour dégager l’angle
tiquée que bien plus tard, alors que le traumatisme initial a été supérolatéral du dôme) et un profil strict incluant le médio- et
oublié. l’arrière-pied (Fig. 2). Ces incidences de base sont complétées en
Cette hypothèse, comme celle de l’hyperpression médiale, cas de doute par scanner ou une IRM selon le contexte.
ne mettant pas en jeu un traumatisme avec fracture, semble
intéressante pour expliquer les localisations à ce niveau. Cer-
tains auteurs ont montré que le centre de répartition des Scanner
pressions dans l’articulation talocrurale est un peu médialisé. Gold standard dans le diagnostic des fractures du talus depuis
Ces contraintes pourraient être à l’origine de modifications quelques années, il est sensibilisé par une arthrographie associée :
métaboliques associées à des microfractures qui aboutiraient cet arthroscanner semble l’examen de choix qui permet
à une nécrose localisée et à l’apparition d’une forme nécro- l’analyse la plus fine de la trame osseuse et de la coiffe cartila-
tique ou d’une géode. Cette théorie permettrait d’expliquer les gineuse (Fig. 3).
lésions médiales sans antécédents traumatiques et les lésions Il doit impérativement être réalisé en coupes millimétriques
bilatérales qui surviendraient, peut-être, sur des arrière-pieds en avec des reconstructions et permet de confirmer ou de préciser un
varus. diagnostic puisque cette fracture reste difficilement visible sur la
Les formes géodiques pourraient être de même la traduc- radiographie, de localiser un corps étranger, de mettre en évidence
tion de contraintes excessives à la face médiale du dôme un séquestre, une géode, d’apprécier l’étendue ou la profondeur
talien, associées à des modifications vasculaires ou des modi- d’une nécrose. L’existence d’une fissure, sa profondeur, sa cons-
fications métaboliques, entraînant une nécrose en profondeur tance sur les différentes coupes sont autant de signes indirects
plus à distance de l’os sous-chondral que dans les lésions de de la fixité du fragment, élément important du bilan préthé-
type nécrotique. Les images observées à l’imagerie par réso- rapeutique [7, 8] . Toutefois, l’arthroscanner, malgré sa supériorité
nance magnétique (IRM) après les traumatismes sans fractures potentielle, reste une sorte d’exception française dont les auteurs
où manifestement la zone lésionnelle s’étend très loin dans étrangers, hormis Ferkel, n’ont pas vraiment l’expérience. Il en a
l’os spongieux sous-chondral en sont un autre argument, de proposé une classification en quatre stades [9] :
même que la théorie des flux liquidiens responsables de phéno- • stade I : géode sous-chondrale mais surface articulaire intacte ;
mènes de cavication élaborée plus récemment [6] , et qui pourrait, • stade IIa : géode sous-chondrale avec cartilage ouvert ;
plus que les lésions cartilagineuses elles-mêmes, expliquer cer- • stade IIb : cartilage ouvert, fragment non déplacé ;
tains phénomènes douloureux par hyperpression lors de la • stade III : géode sous-chondrale, fragment non déplacé ;
marche. • stade IV : fragment déplacé.

Imagerie par résonance magnétique

“ Point fort L’IRM n’a pas grand intérêt au moment du traumatisme, le scan-
ner étant l’examen le plus discriminant. Dans le cadre des LODA,
elle est aussi utilisée pour le diagnostic mais l’analyse osseuse est
moins fine qu’avec le scanner. Les deux donnent d’ailleurs des
Les formes fracturaires, essentiellement latérales, pro- résultats semblables [10] , quoique l’IRM puisse montrer un avan-
cèdent d’un traumatisme, alors que les formes nécrotiques tage diagnostic [11] et a permis de constater la plus grande surface
et géodiques, préférentiellement médiales ont vraisembla- et profondeur des lésions médiales par rapport aux latérales [12] .
blement une cause autre. Il est probable qu’il y ait des Même si son interprétation est donc parfois difficile, elle possède
relations entre les premières et les secondes. des avantages qui lui sont propres en renseignant à la fois sur
l’articulation et tous les éléments extra-articulaires (Fig. 4).

2 EMC - Appareil locomoteur


Lésions ostéochondrales du dôme du talus (LODA)  14-092-A-10

A B
Figure 2. Clichés standard face (A) et profil (B) chez une enfant de 8 ans montrant une lésion ostéochondrale du dôme du talus supéromédiale de forme
O dans la classification fracture-ostéonécrose-géode (FOG).

A B
Figure 3. Arthroscanner en coupes coronale (A) et sagittale (B) caractérisant des lésions ostéochondrales du dôme du talus de forme O dans la classification
fracture-ostéonécrose-géode (FOG).

Elle peut en outre déceler des modifications vasculaires sans sur la piste d’une fracture de fatigue. Elle peut ainsi mettre sur la
fracture sous-jacente, et dans certains cas faire la part des choses piste d’une fracture parcellaire, particulièrement ostéochondrale,
entre lésions récente et ancienne. passée inaperçue.
L’IRM semble moins précise dans l’analyse du cartilage et les
développements de l’arthro-IRM n’ont pas confirmé les espoirs
placés dans cette technique à la fin des années 1990. Une classi-
fication assez voisine de celle de Ferkel a été proposée pour l’IRM  Classifications
par Anderson [11] :
• stade 1 : compression trabéculaire ; Rappelons que ces lésions sont classées par tous les auteurs
• stade 2a : géodes sous-chondrales ; dans les fractures parcellaires du talus, et à ce titre, intégrées à
• stade 2b : fragment non détaché ; des niveaux divers dans la plupart des classifications qui traitent
• stade 3 : fragment détaché non déplacé ; de ce sujet [14–17] . Berndt et Harty [2] , à partir d’une expérience
• stade 4 : fragment déplacé. biomécanique réalisée sur des membres amputés soumis à des
mouvements forcés, considéraient les différents aspects lésion-
Échographie nels constatés comme n’étant que des variations anatomiques et
évolutives d’une lésion d’origine traumatique.
Elle a même été proposée [13] durant l’arthroscopie pour aider
En reproduisant quatre types de fractures parcellaires, ils
au diagnostic de lésions ostéochondrales post-traumatiques ou
concluent à une origine traumatique de toutes les lésions du dôme
d’autres étiologies.
talien et décrivent les différents stades lésionnels qui, dans leur
description princeps, ne concernent en fait que des localisations
Scintigraphie de la joue latérale.
Sans établir un diagnostic, elle reste un examen de débrouillage, Cette classification a été remise en cause, de nombreuses images
parfois utile dans l’exploration de douleurs inexpliquées de radiologiques n’y trouvant pas leur place. Certains auteurs sou-
l’arrière- ou du médiopied, notamment pour guider le praticien lignent les différences radiographiques existant entre les lésions

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A B
Figure 4. Lésion ostéochondrale du dôme du talus de forme O supérolatérale avec séquestre nécrotique caractérisée par une imagerie par résonance
magnétique en coupe axiale T1 (A) et coronale T2 spectral presaturation with inversion recovery (SPIR) (B).

traumatiques et celles où aucun traumatisme n’est retrouvé dans 100 %, valeur prédictive négative (VPN) 88 % et valeur prédictive
les antécédents [18, 19] . En 1993, un 5e stade est ajouté à la classifi- positive (VPP) 100 % pour cet examen pratiqué avec une séquence
cation de Bernt et Harty pour y rajouter les lésions kystiques, qui cartilagineuse particulière :
représentent 73 % des cas [20] . L’existence de formes familiales ou • stade 0 : cartilage normal ;
de formes atraumatiques doit évoquer d’autres hypothèses patho- • stade 1 : cartilage intact mais signal IRM anormal ;
géniques. • stade 2 : fissures ou lésions fibrillaires cartilagineuses mais os
En 1995, Doré et Rosset proposent une classification radiolo- intact ;
gique dite « FOG » [1] , distinguant trois formes : • stade 3 : volet cartilagineux ou os sous-chondral exposé ;
• la forme F (pour fracture) : ce fragment isolé n’est associé à • stade 4 : fragment cartilagineux libre non déplacé ;
aucune modification de la trame osseuse, condensation ou • stade 5 : fragment libre déplacé.
géode. Cette fracture peut être récente ou ancienne avec dans
ce cas un aspect légèrement lytique. Dans la série de la Société
d’orthopédie de l’Ouest (SOO), ces formes F représentaient 18 %
des cas et siégeaient dans 87,5 % des cas sur le versant antéro-  Évolution et pronostic
latéral avec un antécédent traumatique constant ;
• la forme O (pour ostéonécrose) : l’aspect ici est nécrotique, avec L’évolution de ces lésions est totalement imprévisible et bien
la présence d’un séquestre. La trame osseuse sous-jacente est souvent il n’existe aucun parallélisme entre la taille d’une lésion et
remaniée avec un liseré de condensation associé à des micro- l’intensité des signes fonctionnels. Toutefois, un caractère évolu-
géodes. Dans la série, elle représentait 75 % des cas. Il n’y tif global se dessine car ces lésions, quelle qu’en soit l’importance,
avait aucun antécédent traumatique dans 66 % des cas et dans font le lit d’une arthrose plus globale de la cheville, qu’elles
sept fois sur dix la lésion siégeait sur le versant médial du peuvent d’ailleurs tout à fait accompagner.
talus ; La prise en charge thérapeutique est scindée entre abstention
• la forme G (pour géode) : elle est caractérisée par l’absence de thérapeutique, traitement orthopédique et la chirurgie. Même
fragment libre et de séquestre. On note toutefois une impor- si le traitement chirurgical de ces lésions est assez spécialisé et
tante image kystique intraosseuse radiotransparente dans le souvent techniquement délicat, ce sont bien les indications chi-
corps de l’os. Dans la série, elle ne représentait que 7 %, ce qui rurgicales qui sont difficiles à poser. En effet, deux publications
est beaucoup plus rare que dans d’autres [21] . Les auteurs voient récentes nous invitent à une extrême prudence dans la prise de
dans ces formes géodiques une entité particulière à rapprocher décision chirurgicale, avec un taux de bons et très bons résultats
des lésions kystiques décrites par Kouvalchouk [22, 23] . global inférieur à 50 % [26, 27] , quelle que soit la méthode rete-
Ces descriptions radiologiques ne tiennent toutefois pas compte nue. La composante psychologique de la douleur, qui reste le
de l’état du cartilage ; or, ce dernier conditionne l’attitude théra- motif de consultation principal, ne doit pas échapper. Souvent,
peutique et le pronostic. L’avènement de l’arthroscopie dans le le patient souffre depuis plusieurs mois, parfois plusieurs années.
traitement de ces lésions à la fin des années 1980 a introduit une Il peut avoir consulté plusieurs médecins ou spécialistes, et son
dimension « palpatoire » supplémentaire très intéressante. Cheng affection n’a pas été bien reconnue. Le diagnostic posé, il doit
et Ferkel [24] avaient, dès 1995, proposé une classification basée sur être rassuré sur la bénignité habituelle de l’affection, en lui en
l’aspect opératoire en six stades : expliquant l’origine, l’évolution, les possibilités thérapeutiques.
• stade A : cartilage lisse et mou ; Ainsi les buts du traitement sont d’abord d’agir sur la douleur, et
• stade B : cartilage rugueux ; par là même d’améliorer la fonction. Tout ce qui peut être fait
• stade C : fibrillation et fissures ; pour stopper l’évolution des lésions doit être mis en œuvre, à
• stade D : clapet ou os à nu ; condition que les moyens d’aboutir n’aggravent pas les conditions
• stade E : séquestre en place ; locales.
• stade F : fragment déplacé. La mise en route du traitement nous amène donc, avant toutes
Finalement, ce n’est qu’en 2003 que Mintz [25] publie sa clas- décisions, à trois réflexions essentielles : quelle est la motivation
sification IRM-arthroscopie à partir d’une étude rétrospective de du malade ? Quelle est la gravité réelle de son affection ? Justifie-
54 patients et conclut à une excellente sensibilité 95 %, spécificité t-elle un traitement médical ou chirurgical ?

4 EMC - Appareil locomoteur


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 Principe du traitement excisés au mieux sous arthroscopie, alors que l’attitude pour ceux
encore en place se superpose à celle décrite ci-après pour les lésions
Généralités ostéonécrotiques.

La prise en charge thérapeutique des LODA est assez délicate


Formes O
et dans certains cas, il vaut mieux savoir s’abstenir et tempori-
ser, considérant après une analyse rigoureuse que la lésion est Les ostéonécroses (formes O) posent le plus de problèmes,
au-dessus de toute proposition thérapeutique raisonnable avec avec seulement 13 % d’excellents résultats contre 56 % pour les
un taux de succès estimé bas. Dans ces cas, une approche stric- fractures [28] . Les attitudes divergent donc tant sur l’indication
tement médicale est licite, superposable à ce qui peut l’être en chirurgicale que sur la méthode et les moyens de la réaliser.
cas d’arthrose talocrurale plus étendue : règles d’hygiène arti- En fonction des caractères propres au patient déjà cités, voire
culaire, lutte contre le surpoids, traitement antalgiques et/ou du caractère « arthroscopie-dépendant » de l’opérateur ou de son
anti-inflammatoires, orthèses plantaires. expérience, ce sont essentiellement la situation, la taille et la pro-
Le traitement orthopédique consiste en une mise en décharge fondeur de la lésion qui vont guider le chirurgien. Au risque de se
stricte, avec ou sans immobilisation articulaire dont le temps répéter, il ne faut pas perdre de vue globalement que seulement
est variable mais pas inférieur à 4 semaines. Son ambition est la moitié des patients a un résultat satisfaisant quelle que soit la
la cicatrisation ostéocartilagineuse et il ne peut s’adresser qu’à technique, ce qui fait la mauvaise réputation relative des lésions
des lésions traumatiques fraîches, peu ou pas déplacées, ayant ostéochondrales. Il faut donc savoir s’abstenir surtout si la lésion
un potentiel de cicatrisation réelle selon leur taille, leur localisa- est située au sommet du dôme, région particulièrement inacces-
tion ou des paramètres plus dépendants du patient (âge, contexte sible (surtout en position médiane), très profonde ou très étendue
socioprofessionnel, tares, tabagisme). (largement supérieure à 1,5 cm2 ).
Le traitement chirurgical est plus complexe et multioptions : par Si une indication chirurgicale est retenue, un certain nombre de
différents moyens, le but en est toujours de provoquer la restitu- gestes sont proposés à la carte dont quelques-uns sont systéma-
tion d’une coiffe cartilagineuse indolore, soit par simple excision tiques tels que l’excision des fragments libres, la chondroplastie
de fragments instables, soit par stimulation d’un processus cica- par curetage ou forage guidé sur broche de la lésion, mais après
triciel fibrocartilagineux, soit par greffes osseuse, ostéochondrale excision des tissus nécrotiques ou instables [31] , jusqu’en sous-
ou cellulaire. Les principes et les voies d’abord des procédures sol « sain » (au mieux saignant). D’autres sont optionnels, selon
classiques ou arthroscopiques sont précisés dans la question rela- la situation et les possibilités techniques : microfracturing, plus
tive aux techniques chirurgicales. Il est évident qu’il faut savoir que perforations type Pridie, comblement-greffe. Les publications
regarder « au-delà » de cette lésion anatomiquement limitée, et antérieures à 1998 ont plutôt situé favorablement et validé la
s’attacher en particulier à corriger, par les mesures nécessaires place de l’arthroscopie pour les lésions de taille inférieure à 1
médicales ou chirurgicales, tout ce qui pourrait influer sur le pro- cm2 [1, 3, 20, 28, 32, 33] , voire 1,5 cm2 [34–37] . Après 2000, les auteurs se
nostic articulaire, en particulier un défaut d’axe ou une laxité dans sont attachés à comparer l’efficacité des gestes les uns par rap-
l’arrière-pied. port aux autres. Ainsi, le microfracturing, s’il reste tout à fait
d’actualité, doit être très rigoureux dans son exécution pour ne
pas laisser de débris osseux dans l’articulation [38] . Il donne pour
Selon la forme certains jusqu’à 93 % de résultats bons ou excellents à 2 ans [39] ,
87 % à 5 ans [40] , sans toutefois être plus efficace que la greffe
Fort de ces réflexions, et avant de préciser pour chaque type de autologue [41] , voire la greffe ostéochondrale autologue ou la chon-
lésion F, O ou G, quelles peuvent être les indications thérapeu- droplastie [42] . Le forage guidé sur broche intra-articulaire, s’il
tiques, le clinicien doit répondre à trois questions : améliore les patients, dégrade les images IRM postopératoires (sur-
• faut-il mettre en décharge ? Sûrement en cas de tableau aigu, tout s’il est fait en transmalléolaire) et les auteurs se demandent
non si les signes sont vraiment chroniques ; de même, on immo- ce qu’il en résulte après un suivi de 10 ans [43] . Il semble préfé-
bilise plus, a priori, les formes fracturaires que nécrotiques ; rable de le faire par voie transtalienne extra-articulaire mais ceci
• faut-il immobiliser ? Là encore sûrement en cas de fracture non impose une coiffe cartilagineuse intacte, car lorsqu’elle ne l’est
déplacée, mais pas pour une lésion nécrotique chronique ; pas, la non-excision des fragments instables donne de mauvais
• enfin, et surtout, faut-il opérer ? La réponse est beaucoup moins résultats [44] .
tranchée sur ce point compte tenu de la qualité des résultats Au-delà de 1,5 cm2 , la plupart des auteurs préconisent une
annoncés quelles que soient les techniques utilisées [26, 27] . Si greffe dont les modalités varient selon le type (auto-, allothéra-
dans les années 1990 des techniques de prise en charge arthro- pie cellulaire) ou la technique (simple comblement spongieux ;
scopiques se sont développées avec succès, elles semblent assez greffe ostéochondrale type mosaic plasty). Certains utilisent des
inadéquates pour les lésions dont la taille excède 1 à 1,5 cm2 . allogreffes qui semblent réservées à des utilisations rares et il
Ceci explique dans la dernière décennie les nouvelles approches faut pouvoir disposer de l’infrastructure permettant leur utilisa-
thérapeutiques de reconstruction par auto-, voire allogreffes ou tion [45, 46] . Les résultats des auteurs [19, 47, 48] dont certains utilisent
thérapie cellulaire. une greffe vascularisée [49] figurent dans le Tableau 1. Ils sont
bons malgré parfois une intervention de « seconde ligne ». La
greffe en « mosaïque » plus classique telle que décrite par Han-
Formes F gody n’est pas en reste. Malgré les difficultés techniques de
Les fractures (formes F) sont abordées différemment selon le l’appliquer à la cheville (nécessité d’une ostéotomie d’exposition
délai diagnostic. Dans les formes aiguës se pose la question de malléolaire médiale ou tibiale antérieure pour implanter les
l’abstention ou du traitement orthopédique avec immobilisation, greffons perpendiculairement, prélèvement sur un autre site
en fonction de la taille et de la situation du fragment, et bien articulaire), l’auteur lui-même rapporte son expérience sur 36
entendu, de son caractère déplacé ou non, en alternative au trai- patients avec un recul de 2 à 7 ans et 94 % de bons ou excel-
tement chirurgical. Les fragments suffisamment gros peuvent être lents résultats sans morbidité au genou [50] . Versier présente des
repositionnés et ostéosynthésés, voire collés [28–30] . Cette approche résultats préliminaires, comparables à 18 mois avec 86 % de
reste parfaitement réalisable sous arthroscopie en fonction de chevilles considérées comme normales ou presque [51] . Toutefois
l’expérience de l’opérateur, les fragments trop petits étant sim- des résultats disparates sont retrouvés dans la littérature à ce
plement retirés. Les fractures non déplacées sont immobilisées sujet [12, 52] .
sans appui durant au moins 4 semaines [1] . Les formes chroniques Un certain nombre de publications récentes attestent du déve-
peuvent poser problème en évoluant vers des corps étrangers loppement thérapeutique actuel vers la thérapie cellulaire et la
libres arthrogènes, mais surtout vers d’authentiques formes O, greffe cartilagineuse [38, 53–56] dont les résultats figurent dans le
par pseudarthroses puis nécrose. L’arthroscanner est ici l’examen Tableau 2. Il s’agit sûrement d’une voie prometteuse pour les
de choix guidant le traitement en fonction de la situation et lésions supérieures à 1,5 cm2 malgré les impératifs technologiques
de la taille du fragment. Les fragments libres sont de même et le coût. Il est certain que la combinaison à une approche

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14-092-A-10  Lésions ostéochondrales du dôme du talus (LODA)

Tableau 1.
Résultats des séries d’autogreffes.
Kreuz [47] Tanaka [49] Sammarco [19] Al-Shaikh [48]
Année 2007 2006 2002 2002
Publication Orthopedics Foot Ankle Int Foot Ankle Int Foot Ankle Int
Nombre de patients 16 4 12 19
18 < âge < 50 Âge = 41 Âge = 32
Voie d’abord Ostéotomie tibiale antérieure Transmalléolaire médiale Ostéotomie tibiale antérieure Transmalléolaire médiale
Greffon Tibia Calcanéen médial vascularisé Facette talienne latérale ou médiale Trochlée fémorale homolatérale
Suivi (mois) 60 34 25 16
Évaluation AOFAS AOFAS AOFAS AOFAS
Résultats p < 0,01 p < 0,0001
↑ à 3 ans 60 à 83 64 à 90 60 à 88

AOFAS : American Orthopaedic Foot and Ankle Society.

Tableau 2.
Résultats des séries de greffes de chondrocytes.
Thermann [57] Giannini [54] Baums [53] Whittaker [56] Koulalis [55]
Année 2008 2008 2007 2005 2002
Nombre patients 9 46 12 10 8
Âge = 31 Âge = 29 Âge = 42 Âge = 32
Matériau MACT (Hyalograft® C) MACT (Hyalograft® C) Lab culture Lab culture Lab culture
+ os autologue si
profondeur lésion > 5 mm
Premier temps Arthroscopie cheville Arthroscopie cheville Arthroscopie cheville Arthroscopie genou ipsi Arthroscopie cheville
Deuxième temps Arthroscopie cheville Arthroscopie cheville Ouvert (lambeau périosté) Ouvert Ouvert
(± autogreffe/lambeau (± autogreffe/lambeau
périosté) périosté)
Suivi (mois) 48 36 63 48 17
Évaluation Hannover AOFAS Hannover Score de Masur/ Score de
Arthroscopie (score Arthroscopie seulement AOFAS/EVA/IRM arthroscopie neuf patients Finsen/arthroscopie trois
ICRS), IRM trois premiers patients (biopsies) patients (une biopsie)/IRM
(score ICRS – biopsies)
Résultats p < 0,001 p < 0,0005 p < 0,05
Sept excellents AOFAS 57 à 89 AOFAS 40 à 85 Neuf excellents ou bons Cinq excellents
Deux bons 80 % excellents ou bons Hannover 40 à 85 Trois bons

MACT : matrix-associated autologous chrondrocyte transplantation ; AOFAS : American Orthopaedic Foot and Ankle Society ; EVA : échelle visuelle analogique ; IRM : imagerie
par resonance magnétique ; ICRS : International Cartilage Repair Society.

purement arthroscopique réduisant l’agression chirurgicale est si séduisantes soient-elles et doit rester modeste dans ses ambi-
très séduisante, mais elle reste techniquement particulièrement tions. Bien souvent l’abstention thérapeutique reste la solution
exigeante. d’attente la plus sage, avant l’heure d’options chirurgicales plus
complètes. Si toutefois, en fonction du type de lésion, de sa situa-
Formes G tion, et du terrain, une approche chirurgicale reste le traitement
retenu, deux paramètres sont à considérer : d’une part, la taille de
Les géodes (formes G) sont idéalement curetées et comblées
la lésion, d’autre part sa stabilité. La première guide le choix de la
par voie transtalienne extra-articulaire, si elles sont symptoma-
procédure chirurgicale, la seconde impose débridement et exérèse
tiques. Il est certain qu’une fois le diagnostic fait par les moyens
de toute lésion instable, et l’utilisation d’une des techniques citées
d’imagerie moderne, la difficulté reste d’apprécier la qualité réelle
(abrasion simple, forage, microfracturing) pour stimuler la moelle
du cartilage. Seule l’arthroscopie le peut aujourd’hui. Si la coiffe
osseuse vers un processus de cicatrisation fibrocartilagineuse.
cartilagineuse est effectivement intacte, le bourrage-greffe extra-
Inversement si la lésion laisse intact le revêtement cartilagineux
articulaire sous contrôle scopique reste la solution de choix [58] .
(ce que ne peut réellement affirmer que l’arthroscopie par la palpa-
Certains fraisent la cavité sans la combler, mais cela dépend
tion), elle autorise les comblements extra-articulaires, y compris
bien sûr de sa taille [59] . Des systèmes de viseur plus ou moins
sous contrôle scopique et même si la lésion est volumineuse
sophistiqués ont été décrits à cet usage. L’approche antérieure
comme dans les formes G. Ces méthodes, aisément reproduc-
ou postérieure dépend du siège de la lésion et des habitudes de
tibles sous arthroscopie pour des lésions de taille et de profondeur
l’opérateur.
réduites, donnent des résultats qui semblent tous bons, alors qu’ils
sont moindres lorsque les lésions sont plus étendues en surface et
Au final profondeur. Dans ces cas, les auteurs recommandent des greffes
osseuses, ostéocartilagineuses, voire de chondrocytes autologues.
Il reste bien difficile de guider le choix thérapeutique au tra- La place de cette dernière procédure, certes très prometteuse, est
vers de la multitude des gestes techniques possibles. Le chirurgien, quand même difficile à cerner, n’étant le fait que de quelques
même spécialisé, ne doit pas se laisser attirer par des techniques équipes ultraspécialisées.

6 EMC - Appareil locomoteur


Lésions ostéochondrales du dôme du talus (LODA)  14-092-A-10

 Conclusion [18] Gérard Y, Bernier JM, Ameil M. Lésions ostéochondrales de la poulie


astragalienne. Rev Chir Orthop 1989;75:466–78.
[19] Sammarco GJ, Makwana NK. Treatment of talar osteochondral lesions
La prise en charge des lésions ostéochondrales du talus ou LODA
using local osteochondral graft. Foot Ankle Int 2002;23:693–8.
reste exigeante à toutes ses étapes, qui doivent être scrupuleuse-
[20] Loomer R, Fischer C. Osteochondral lesions of the talus. Am J Sports
ment maîtrisées pour garantir le meilleur résultat. Elle commence
Med 1993;21:13–9.
par leur dépistage très en amont des formes post-traumatiques par-
[21] Metges PJ, Delahaye RP, Minne J, Dourry P, Pattin A. Un signe
ticulièrement nombreuses dans la traumatologie de l’arrière-pied.
radiologique intéressant dans le diagnostic différentiel : ostéochon-
En effet, le diagnostic clinique est encore parfois manqué devant drite disséquante - fracture parcellaire de l’astragale. Med Armees
ce qui apparaît être une entorse grave ; le diagnostic radiogra- 1977;5:555–8.
phique peut également échapper à l’urgentiste ou au chirurgien à [22] Kouvalchouk JF, Watin-Augouard L, Schneider-Maunoury G. Lésions
cause d’une lecture trop rapide des clichés ou d’un mauvais choix ostéochondrales du dome astragalien. Traitement par curetage et com-
d’incidences. Le recours au scanner doit être facile en traumatolo- blement. J Trauma Sport 1993;10:212–6.
gie. En contexte chronique, nous restons fidèles à l’arthroscanner [23] Kouvalchouk JF, Watin-Augouard L. Lésions ostéochondrales du dôme
plus qu’à l’IRM qui a tendance à surestimer les lésions, pour leur astragalien avec nécrose partielle. Rev Chir Orthop 1990;76:480–9.
bilan préthérapeutique. [24] Ferkel RD. Arthroscopic surgery: the foot and ankle. Philadelphia:
La classification FOG de Dore et Rosset doit être utilisée par Lippincott Raven; 1996.
tous. Les formes fracturaires F et géodiques G sont plus faciles [25] Mintz DN, Tashjian GS, Connell DA, Deland JT, O’Malley M,
à prendre en charge, d’où l’intérêt d’un diagnostic précoce. La Potter HG. Osteochondral lesions of the talus: a new magnetic
prise en charge des formes ostéonécrotiques O prête à bien des resonance grading system with arthroscopic correlation. Arthroscopy
discussions encore aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, le chirurgien 2003;19:353–9.
qui aspire à traiter ces lésions doit maîtriser l’arthroscopie talo- [26] Schäfer DB. Cartilage repair of the talus. Foot Ankle Clin
crurale, y compris dans ses évolutions les plus récentes. Toutefois, 2003;8:739–49.
cette procédure, malgré tous les espoirs qu’elle a suscités, ne peut [27] Verhagen RA, Struijs PA, Bossuyt PM, Van Dijk CN. Systematic
prétendre à tout traiter, et particulièrement les lésions étendues review of treatment strategies for osteochondral defects of the talar
supérieures à 1,5 cm2 . Dans ces cas, un comblement est nécessaire. dome. Foot Ankle Clin 2003;8:233–42.
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EMC - Appareil locomoteur 7


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O. Laffenêtre, Praticien hospitalier, chargé d’enseignement à l’Université Victor Segalen Bordeaux 2 (olivier.laffenetre@chu-bordeaux.fr).
Centre hospitalier universitaire Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux cedex, France.
Université Victor Segalen Bordeaux 2, 146, rue Léo-Saignat, 33076 Bordeaux cedex, France.
Institut de la cheville et du pied (ICP), 8, rue Lacépède, 75005 Paris, France.
R. Mariey, Interne des Hôpitaux.
Centre hospitalier universitaire Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeaux cedex, France.
P. Golano, Professeur des Universités.
Université de Barcelone, Département de pathologie et thérapeutique expérimentale, Feixa Llarga s/n, 08907 L’Hospitalet de Llobregat, Barcelone, Espagne.
Ajunct Faculty, Orthopaedic Surgery Department, University of Pittsburgh, 3471 Fifth Avenue Pittsburgh, PA 15213, États-Unis.
D. Chauveaux, Professeur des Universités, chirurgien des Hôpitaux.
Centre hospitalier universitaire Pellegrin, place Amélie-Raba-Léon, 33076 Bordeauxx cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Laffenêtre O, Mariey R, Golano P, Chauveaux D. Lésions ostéochondrales du dôme du talus (LODA). EMC
Appareil locomoteur 2012;7(1):1-8 [Article 14-092-A-10].

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8 EMC - Appareil locomoteur


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Iconosup 5
Classification de Bernt et Harty (1959).
a. Type I : tassement sous-chondral.
b. Type II : fragment partiellement détaché.
c. Type III : fragment libre non déplacé.
d. Type IV : fragment basculé à 180°.
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Iconosup 6
Arthroscanner en coupes coronales (a, b) et sagittale (c) caractérisant une lésion ostéochondrale du dôme du talus de forme O
instable avec clapet cartilagineux dans la classification fracture-ostéonécrose-géode (FOG).
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Iconosup 7
Cas d'un jeune patient de 12&nbsp;ans : diagnostic d'une lésion ostéochondrale du dôme du talus de forme O supéromédiale sur
les clichés standards (a, b), bien mieux caractérisée dans sa situation, sa profondeur, sa taille et sa stabilité par les différentes
coupes d'arthroscanner (c à e) (avec l'aimable autorisation du docteur P. Faure, Saint Martin des Champs).
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Iconosup 8
Diagnostic d'une lésion ostéochondrale du dôme du talus de forme O supérolatérale caractérisée par une imagerie par résonance
magnétique en coupe coronale T1 (a) et sagittale T2 spectral presaturation with inversion recovery (SPIR) (b) qui montre un
&#x0153;dème majeur de l'ensemble du corps du talus, et une certaine tendance à magnifier les lésions.
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Iconosup 9
Classification fracture-ostéonécrose-géode (FOG) (Doré et Rosset 1995).
a. Forme F.
b. Forme O.
c. Forme G.
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