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22-071-A-10
Introduction
Les fractures du maxillaire supérieur correspondent à une solution
de continuité qui intéresse le maxillaire supérieur en partie ou en
totalité. Elles représentent en particulier les fractures décrites par Le
Fort.
Leur diversité tient au nombre de leurs combinaisons entre elles et
avec d’autres formes cliniques plus rares à traits verticaux. Bien que
moins fréquentes aujourd’hui, en raison de l’élaboration de moyens
de protection efficaces, néanmoins la violence des traumatismes leur
associe des fractures des autres régions de la face et peut induire
des troubles fonctionnels et morphologiques. Les moyens
radiologiques actuels aident efficacement à leur exploration.
Si les ostéosynthèses par plaques miniaturisées-vissées et les greffes
osseuses immédiates s’avèrent intéressantes, l’arsenal thérapeutique
classique reste toujours d’actualité, car tributaire des conditions
variables d’exercice et des perturbations anatomopathologiques.
Données anatomiques
MORPHOLOGIE
Le maxillaire supérieur, pair et symétrique, pièce maîtresse du
massif facial supérieur, participe à la constitution des principales
1 Maxillaire : vue de trois quarts.
cavités de la face : fosses nasales, palais osseux de la cavité buccale, 1. Maxillaire supérieur ; 2. frontal ; 3. malaire ; 4. os propre du nez ; 5. unguis ; 6. os
cavité orbitaire, fosse ptérygomaxillaire (fig 1, 2). planum ; 7. foramen infraorbitaire ; 8. canal infraorbitaire ; 9. fente sphénomaxillaire ;
Formé d’une pyramide quadrangulaire à base antéroexterne, 10. foramen ethmoïdal antérieur ; 11. foramen ethmoïdal postérieur ; 12. arcade alvéo-
couchée horizontalement, il est creusé d’une cavité, le sinus lodentaire.
maxillaire, à laquelle se trouvent soudées plusieurs apophyses en
rapport étroit avec les 13 os du massif facial supérieur (malaire,
unguis, palatin, cornet inférieur, os du nez, vomer et indirectement
Jean-Pierre Dandrau : Spécialiste des hôpitaux des Armées, chef de service de chirurgie maxillofaciale et
stomatologie. os zygomatique) [5, 6, 29].
Serge Aubert : Spécialiste des hôpitaux des Armées, adjoint au chef de service.
Service de chirurgie maxillofaciale, hôpital d’instruction des Armées Legouest, 27, avenue de Plantières,
57070 Metz, France. Ces apophyses sont représentées par :
Daniel Cantaloube : Professeur agrégé du Val-de-Grâce, chef du service de chirurgie plastique et
maxillofaciale, hôpital d’instruction des Armées Percy, 101, avenue Henri-Barbusse, 92141 Clamart cedex,
France. – l’apophyse montante du maxillaire ;
Toute référence à cet article doit porter la mention : Dandrau JP, Aubert S et Cantaloube D. Fractures des maxillaires. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés), Stomatologie,
22-071-A-10, 2001, 13 p.
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Artérielle
Elle est assurée à droite et à gauche par les branches d’une seule et
même artère : la maxillaire interne, branche de division terminale de
la carotide externe.
Adossée à la tubérosité maxillaire, elle distribue plusieurs branches
à destinée maxillaire avant de traverser le foramen sphénopalatin,
au-delà duquel elle prend le nom d’artère sphénopalatine.
• Artère sphénopalatine
Elle assure la vascularisation du palais :
– par la palatine descendante qui emprunte le canal palatin
postérieur et se termine en :
– branche antérieure à destinée palatine le long du rempart
alvéolaire ;
– branche postérieure à destinée vélaire ;
– par la nasopalatine qui irrigue le plafond, la cloison et le plancher
des fosses nasales avant de gagner le canal palatin antérieur.
• Artère sous-orbitaire
Elle naît dans la fosse infratemporale emprunte la fente
4 Coupe transversale passant par la deuxième molaire. sphénomaxillaire, la gouttière puis le canal sous-orbitaire avant de
1. Frontal ; 2. apex crista galli ; 3. cellules ethmoïdales ; 4. cornet supérieur ; 5. lame distribuer des branches terminales jugales et palpébrales inférieures,
perpendiculaire de l’ethmoïde ; 6. cornet moyen ; 7. vomer ; 8. cornet inférieur ; 9. ma- donnant sur son trajet intraosseux des branches alvéolodentaires à
laire ; 10. tissu cutané ; 11. masséter ; 12. petit zygomatique ; 13. nerf facial (VII) ; 14. destinées incisivocanines.
grand zygomatique ; 15. canal de Sténon ; 16. buccinateur ; 17. sinus maxillaire.
• Artère antroalvéolaire de Jasques
– Le plateau palatin constitue en quelque sorte un point d’appui
des trois piliers verticaux. Elle aborde le maxillaire au niveau de la tubérosité et assure la
vascularisation prémolomolaire et buccinatrice. Les différentes
Dans le plan sagittal branches alvéolodentaires de ces deux dernières artères
Le système vomer-lame perpendiculaire de l’ethmoïde unit la ligne s’anastomosent entre elles en un réseau sous-apical.
médiane maxillopalatine à l’ethmoïde et au sphénoïde, constituant Drainage veineux
une cloison sagittale verticale de résistance médiocre.
Il est assuré par les veines homologues des artères, se drainant dans
Ce squelette osseux présente quelques insertions musculaires les plexi veineux ptérygoïdiens (appliqués sur les reliefs
particulières : tubérositaires et les muscles ptérygoïdiens externes par des gaines
– le ptérygoïdien latéral inséré en partie sur la tubérosité maxillaire ; vasculaires décrites par Champy). Les plexi s’individualisent en
– le canin et le buccinateur traversés par le canal de Sténon ; veines maxillaires qui se drainent dans le réseau jugulaire interne.
– le masséter par ses insertions les plus antérieures. Innervation
Au-delà, le maxillaire supérieur présente des rapports étroits avec Elle est assurée par les branches du nerf maxillaire supérieur,
ses plans de couverture : la peau et les éléments sous-jacents que branche du trijumeau qui se distribue en : nerfs palatins antérieur et
sont le tissu cellulocutané et le système musculoaponévrotique inférieur, nerf nasopalatin, nerf alvéolaire supérieur (deux
superficiel (SMAS) sous lequel cheminent les branches terminales postérieurs, un inférieur, un antérieur) anastomosés en un plexus
du nerf facial (fig 4). sus-apical et le nerf sous-orbitaire, sources de dysesthésie
post-traumatique.
¶ Vascularisation du maxillaire supérieur
Mieux connue depuis les travaux de Bell et Cadenat, elle est fragile. ¶ Physiopathologie
Son mode de distribution conduit à utiliser des voies d’abord En 1901, René Le Fort, chirurgien militaire français publie la
limitées, des décollements prudents et des mobilisations douces, description princeps des trois niveaux de « fractures de la mâchoire
guidées, pour la préserver (fig 5). supérieure », à la suite de son étude expérimentale [16].
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Clinique
L’examen extrabuccal retrouve :
– des ecchymoses périorbitaire en « lunettes » ;
– un œdème facial avec rétrusion médiofaciale ;
– une épistaxis.
La palpation objective des points douloureux et une « marche
d’escalier » sur la racine du nez, l’apophyse zygomatique ainsi que
la margelle infraorbitraire.
Une hypo- ou anesthésie des nerfs sous-orbitaires est habituelle.
L’examen intrabuccal montre :
– des ecchymoses vestibulaires et palatine postérieure ;
– un trouble de l’articulé à type de béance incisive et contact molaire
prématuré.
La palpation retrouve un signe pathognomomique : la mobilité
palatonasale par rapport au crâne et aux zygomatiques fixes.
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A
*
B ¶ Fracture de Le Fort III (fig 10)
Traits de fracture
– Le premier trait va du nez à la fente sphénomaxillaire sur la face
interne de l’orbite, il chemine au-dessous de la suture frontonasale,
coupant la partie haute des os propres du nez, l’apophyse orbitaire
interne du frontal ou disjoignant la suture fronto maxillaire ; il
traverse l’unguis et l’os planum, passe en dessous du canal optique
qui est respecté, et se dirige vers la partie postéro-interne de la fente
sphénomaxillaire, il coupe enfin les racines des apophyses
*
D ptérygoïdes.
– Le deuxième trait chemine sur la face externe de l’orbite, à partir
de l’extrémité antérieure de la fente sphénomaxillaire, court au
voisinage de la suture sphénomalaire et aboutit au niveau de la
*
C suture frontomalaire.
– Le troisième trait sectionne le zygoma en un ou deux fragments,
en arrière de la suture temporomalaire.
– Le quatrième trait, médian, sectionne le septum nasal, l’épine
nasale du frontal, la lame perpendiculaire de l’ethmoïde près de la
lame criblée, le vomer à sa partie haute, et atteint les choanes à ce
niveau.
Il existe des variantes extrêmement importantes : vers le haut avec
atteinte de la lame criblée et rhinorrhée cérébrospinale, et extension
du trait vers le canal optique.
Déplacements
*
E *
F L’ensemble de l’étage moyen recule et glisse en bas et en arrière sur
9 Le Fort II : vues de face, profil, trois quarts plongeant, inférieure, cloison nasale, le plan incliné basicrânien.
cloison sinusonasale.
Clinique
– L’inspection de face montre un important œdème périorbitaire qui
¶ Fracture de Le Fort II (fig 9)
devient rapidement panfacial avec ecchymoses sous-conjonctivales,
épistaxis, chémosis. On note également : une augmentation de
Traits de fracture hauteur de l’étage moyen, une augmentation de largeur de la face,
– Le trait externe coupe la partie moyenne des OPN, l’apophyse un faux prognatisme par recul et impaction du massif facial, une
montante du maxillaire supérieur (MS), l’unguis croise la margelle racine du nez effondrée.
infraorbitaire près de la jonction maxillomalaire ; il traverse la face – La palpation trouve des points douloureux frontozygomatiques,
antérieure du sinus maxillaire, sa face postérieure, les ptérygoïdes à zygomatotemporaux et glabellaires. Elle met en évidence la mobilité
leur partie moyenne, la paroi interne du sinus (entre cornet moyen anormale de la face par rapport au crâne. La sensibilité, dans le
et inférieur) et revient à son point de départ sur l’apophyse territoire du V2, est modifiée.
montante du MS.
– L’examen intrabuccal retrouve un trouble de l’occlusion avec
– Le trait médian est un trait septal coupant la cloison osseuse béance incisive et contact molaire prématuré.
depuis les os propres du nez jusqu’au milieu du bord postérieur du
vomer. ¶ Fractures de la région dento-alvéolo-palatine [4, 8]
– Il n’y a pas de trait zygomatique. De face, le fragment disjoint se Ce sont des fractures partielles du maxillaire, aux traits peu
présente comme une pyramide à sommet glabellaire et base complexes, dont l’exploration radiologique de base est suffisante,
dentoalvéolaire, d’où le terme de fracture pyramidale des complétée par des clichés « mordus » et rétroalvéolaires à la
Anglo-Saxons. demande.
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Clinique
Les signes endobuccaux dominent la scène :
– plaie palatine antéropostérieure ;
– diastème médian ou paramédian entraînant une déformation de
l’arcade dentaire. La dent située au niveau du trait s’est luxée.
Si les déplacements sont importants, il peut exister une
communication buccosinusienne.
Dans le cadre des fracas faciaux, elle se manifeste comme une
dislocation de la voûte palatine en deux ou trois fragments
principaux :
– un antérieur, répondant au bloc incisivocanin ;
– deux latéraux, grossièrement symétriques, porteurs des groupes
prémolomolaires.
Ces disjonctions rompent la muqueuse du plancher au sinus
maxillaire, des fosses nasales, moins souvent la muqueuse palatine
plus résistante.
*
A
*
B La mobilité est très importante.
Tous ces blocs osseux sont séparés, en haut, du reste de la face par
un trait de type fracture de Le Fort I.
Exploration radiographique
– Sur les clichés standards, la fracture est rarement visible.
– En TDM, les coupes sagittales fines, ou mieux, les coupes
coronales visualisent la fracture.
*
D Une rotation est possible dans les fractures complexes.
Avant l’âge de 15-19 ans, date de la synostose de la suture palatine,
des disjonctions suturaires peuvent survenir, plutôt que des fractures
parasagittales.
*
C ¶ Fractures combinées
Les fractures du maxillaire supérieur sont fréquemment associées
entre elles ainsi qu’à d’autres traits verticaux, obliques ou
horizontaux :
– la fracture de Richet associe une fracture de Le Fort III à une DIM ;
– la fracture de Walther, associe des fractures de types Le Fort III,
Le Fort I et une DIM ;
– la fracture de Bassereau comporte deux traits verticaux,
paramédian, séparant en tout l’os propre du nez et les branches
montantes du maxillaire, et libérant en bas le bloc incisif ;
*
E *
F – la fracture de Huet, présente deux traits verticaux plus externes
10 Le Fort III : vues de face, profil, trois quarts plongeant, inférieure, cloison nasale,
que la précédente, passant par la zone canine prémolaire, et ouvrant
cloison sinusonasale. les sinus maxillaires.
¶ Fractures associées
Elles réalisent des fractures du maxillaire supérieur à l’état pur, se
caractérisent par leur trouble morphologique discret et leur gravité Les fractures du maxillaire supérieur peuvent s’associer à des fracas
vitale nulle. centrofaciaux (fractures du complexe central naso-ethmoïdo-maxillo-
fronto-orbitaire (CNEMFO), avec risque de brèche ostéoméningée),
Elles s’accompagnent fréquemment de lésions dentaires (luxations, à des fractures mandibulaires, et participer à des fractures
subluxations, contusions, fractures corono- ou radiculodentaires, panfaciales. Nous ne les reprendrons pas car elles font l’objet d’un
lésion du paquet vasculonerveux dentaire. chapitre particulier de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale.
Cliniquement, une ou plusieurs dents sont douloureuses et mobiles
avec l’os adjacent, entraînant une déformation de l’arcade dentaire.
L’orthopantomogramme est suffisant et permet de juger de Traitement
l’existence des traits.
– Buts : ce sont le rétablissement fonctionnel de l’occlusion
préexistante et la restauration morphologique par une bonne
¶ Disjonction intermaxillaire [20]
projection du massif facial.
Fractures sagittales essentiellement visibles en tomodensitométrie – Moyens : ils sont orthopédiques et/ou chirurgicaux [2, 7, 8, 9, 10, 13, 21,
(TDM), caractérisées par un trait qui est classiquement médian ou .
22, 23]
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11 Intubation sous-men-
tale : incision muqueuse
paramédiane ; incision sous-
mentale.
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13 A. Davier de Rowe-Killey : mobilisation.
B. Traction par sonde nasale ou urinaire.
B2
– Conjonctivale (Tessier) pour des lésions localisées de la margelle Ce moyen, particulièrement fiable, doit être accompagné d’une
infra-orbitaire ou de la partie médiane du plancher. instruction particulière du patient (hygiène buccale, port permanent
de ciseaux de Bebee).
Le BIM est dans la plupart des cas avec déplacements, le préalable
RÉDUCTION
indispensable avant l’ostéosynthèse.
Elle peut être orthopédique à distance, ou directe à ciel ouvert,
manuelle ou instrumentale (crochet de Ginestet, spatule de Gillies, • Moyens chirurgicaux
ballonnet de Franchebois, sondes urinaires) (fig 13). Ils sont actuellement dominés par les plaques miniaturisées vissées.
– Méthodes parafocales : les suspensions internes d’Adams dont le
CONTENTION but est d’immobiliser les fragments mobiles à des structures
osseuses fixes, plus haut situées (fig 15). Ce système est très peu
Moyens utilisé aujourd’hui en raison de trois inconvénients majeurs :
– un recul du maxillaire supérieur (par sa traction en haut et en
• Orthopédique arrière) ;
Elle repose sur la mise en place d’arcs mandibulaire et maxillaire – une réduction de hauteur de la face ;
solidarisés aux arcades par des ligatures péridentaires en fil d’acier
– une stabilité pas toujours parfaite.
ou la pose de ligatures de type Ivy.
La réduction permet d’obtenir un articulé dentaire en – Méthodes intrafocales :
intercuspidation maximale et les deux arcs ou les ligatures d’Ivy sont – le fil d’acier : cette méthode est davantage un moyen de
unis par des fils d’acier verticaux (fig 14). coaptation que de contention osseuse. Le fil d’acier procure une
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15 Suspensions faciales.
A. a : à l’épine nasale du frontal fixée sur plaques ou vis ;
b. à l’apophyse frontale, elle passe derrière l’arcade zygo-
matique ; c : à l’épine nasale ; d : à l’orifice piriforme,
mise en place par voie vestibulaire ; e : périzygomatique ;
f : sur le rebord orbitaire inférieur par une voie d’abord
et un trou de foret.
B. Mise en place de suspensions à l’apophyse orbitaire
du frontal par une voie d’abord canthale externe.
*
A
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B
¶ Fracture maxillaire et fracture mandibulaire – chez le sujet édenté total, si les prothèses complètes sont retrouvées
et utilisables, la pose de merlons noyés dans de la résine permet
La mandibule sert de guide au maxillaire pour rétablir l’occlusion ; d’effectuer un BIM sur fils d’aciers entre prothèses, ou entre arcade
il faut reconstruire l’arc mandibulaire en premier. Pour cela, un BIM dentée et prothèse après avoir immobilisé chaque type de prothèse
est toujours nécessaire ; ensuite, les ostéosynthèses mandibulaires complète par suspension et/ou par cerclage périmandibulaire
sont réalisées. (fig 16) [8] ;
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16 A. Cerclage périmandibulaire.
A1 : le passe-fil charge le fil 4 ou 5/10 du côté lingual.
A2 : le fil passé sous la mandibule, est ramené en avant
en gardant le contact osseux. A3 : la gouttière est perfo-
rée au foret, le fil passé dans le trou et la gouttière ou la
prothèse ligaturée.
B. Blocage sur prothèse. B1 : fixée à la mandibule. B2 :
fixée au maxillaire et à la mandibule.
B1 B2
– chez l’édenté partiel, lorsque l’occlusion entre les dents restantes L’hygiène buccale repose sur un brossage dentaire soigneux et des
s’avère impossible ou instable l’emploi de prothèse(s) selon le même bains de bouche après chaque prise alimentaire.
schéma est utile quand il est possible, sinon le rétablissement de
Le déblocage et la dépose des arcs réalisés après contrôle
l’occlusion sera un rétablissement prothétique de convenance après
radioclinique de la consolidation osseuse, se font avec ou sans
consolidation fracturaire ;
anesthésie locale. S’impose alors une rééducation des ATM.
– chez l’enfant en denture mixte, l’immobilisation fracturaire osseuse
par BIM sur arcs n’est pas toujours possible mais reste Dès que l’ouverture buccale est suffisante, un détartrage est réalisé
contraignante. On peut s’aider de moyens orthodontiques (brackets et les soins dentaires nécessaires entrepris.
associés à des arcs rigides munis de crochets). Des microplaques Les cicatrices faciales sont l’objet de massages.
vissées trouvent aussi leur utilité à condition de ne pas
compromettre l’évolution des germes dentaires en devenir ;
À DISTANCE DU TRAITEMENT PRIMAIRE
– en ce qui concerne les lésions dentaires (luxation et fracture
alvéolodentaire) associées aux fractures maxillaires, l’utilisation de Même bien conduit, les séquelles sont fréquentes et de traitement
composites auto- ou photopolymérisables renforcés par l’association secondaire difficile, renforçant l’idée de bien traiter d’emblée toutes
de treillis métalliques, voire de fils d’acier, rend de grands services les lésions à retentissement tant fonctionnel que morphologique ou
(cf chapitre particulier de l’Encyclopédie Médico-Chirurgicale). cosmétique. Objets de chapitres particuliers dans l’Encyclopédie
Médic-Chirurgicale, nous ne les détaillons pas mais les évoquons en
soulignant ici les principaux.
Suites opératoires
Dans les suites opératoires immédiates : selon les écoles, l’extubation RETARDS DE CONSOLIDATION
se fait dès la reprise de la ventilation spontanée ou de manière
différée à la reprise de conscience du patient. Au-delà de 6 semaines, ils doivent faire rechercher une infection
De même, l’emploi d’une sonde nasogastrique est fréquent mais pas sous-jacente (sinusite, ostéite) et déposer le matériel d’ostéosynthèse.
systématique. La stabilité des fragments englués mais non consolidés est assurée
par un BIM aidé parfois de suspensions. Une antibiothérapie
En revanche, la plupart des auteurs prônent :
adaptée après prélèvement in situ s’impose.
– un traitement antibiotique et anti-inflammatoire pendant 8 jours ;
Les pseudarthroses vraies sont exceptionnelles au même titre que les
– des instillations nasales ; nécroses maxillaires, dues en général à un dépériostage excessif ou
– quand le BIM est réalisé, ce dernier est maintenu par fils d’aciers : maladroit lors de délabrements déjà importants. Leur traitement
10 à 15 jours si les ostéosynthèses sont solides ; 30 à 45 jours si le s’avère long, difficile et délicat.
montage est fragile, complété éventuellement par la pose
d’élastiques pour retrouver un articulé de convenance.
SÉQUELLES OCCLUSALES
Des ciseaux de Bebee ou une pince coupante sont toujours à portée
de main pour lever le blocage en cas de nausées et vomissements, à Elles traduisent une consolidation en position vicieuse associant des
moins de disposer d’un système d’arcs à déblocage rapide. troubles fonctionnels masticatoires et des troubles morphologiques
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réalisant au pire une déformation faciale globale avec un excès Les communications buccosinusiennes ou bucco-sinuso-nasales
vertical antérieur et une rétrusion de l’étage moyen de la face restent en général séquellaires d’une DIM.
(dish-face).
SÉQUELLES NASALES
SÉQUELLES SINUSIENNES À l’origine de troubles morphofonctionnels, elles peuvent associer :
À type de sinusites post-traumatiques, elles sont associées élargissement de la racine du nez, télécanthus, ensellure nasale,
fréquemment à une ostéite des parois minces du sinus. déviation du dorsum et de la cloison.
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