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Fractures de l’extrémité inférieure


du fémur de l’adulte
P. Chiron

Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur sont à l’origine de séquelles à type d’ostéite, de raideur et
d’arthrose par cal vicieux ou traumatisme du cartilage. Elles sont provoquées par un traumatisme à haute
énergie par exemple lors d’un accident de la voie publique, avec un fort risque d’ouverture du foyer, ou à
basse énergie chez des personnes fragilisées ostéoporotiques, porteuses le plus souvent d’une
arthroplastie de la hanche ou du genou. Ces fractures, souvent complexes, touchent l’articulation
portante la plus volumineuse de l’organisme. La faible hauteur de l’épiphyse restante prise entre les deux
bras de levier du fémur et du tibia rend difficile l’obtention d’une ostéosynthèse stable pourtant
indispensable à une mobilisation précoce. Elles sont relativement peu fréquentes, mais les types en sont
nombreux, chacun posant un problème diagnostique et technique différent ; par conséquent, les
opérateurs ont une courbe d’apprentissage limitée. Le choix d’une classification doit permettre de mieux
comprendre les différents types et de choisir pour chacun d’eux le matériel d’ostéosynthèse le plus adapté,
telles les classifications de Nordin pour les fractures unicondyliennes et de Chiron pour les fractures
métaphysoépiphysaires. De nos jours, le traitement chirurgical par ostéosynthèse est supérieur au
traitement orthopédique pour appliquer les principes du traitement des fractures épiphysaires, une
réduction anatomique et une fixation stable des fragments osseux permettant une rééducation précoce
du genou. Des matériels d’ostéosynthèse de principes différents spécifiques pour cette localisation
anatomique, sont proposés ; il convient de ne pas être partisan de l’utilisation d’un principe de fixation ou
d’un autre, mais de choisir pour chaque type de fracture le matériel le plus adapté. Le principal facteur
aggravant est la coexistence d’une fracture de l’extrémité inférieure du fémur avec une fracture articulaire
de la rotule ou du plateau tibial.
© 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Fracture de l’extrémité du col du fémur ; Complications d’une fracture ; Fracture condylienne

Plan raideur, arthrose, voire amputation. De nos jours, il semble


admis que seul le traitement chirurgical remplit le cahier des
charges des fractures articulaires au genou : « une réduction
¶ Introduction 1
. anatomique de l’épiphyse avec de bons axes du membre pour
¶ Épidémiologie. Mécanisme 2 limiter le risque d’arthrose et un montage stable autorisant une
¶ Classifications 2 rééducation immédiate pour limiter le risque de raideur ».
Fractures unicondyliennes 3 La bonne compréhension des classifications est particulière-
Fractures métaphysoépiphysaires 4 ment indispensable dans ce type de fracture non seulement
Classification de Chiron (1995) 4 pour évaluer les résultats du traitement, mais surtout pour
¶ Conduite à tenir en urgence 5 mieux comprendre la particularité de chaque type de fracture
afin de choisir le matériel d’ostéosynthèse et la conduite à tenir
¶ Traitement orthopédique 5 en urgence les plus adaptés. La faible fréquence de ces fractures,
Traitement chirurgical 6 la diversité de leurs formes anatomiques placent souvent
l’opérateur, dont l’expérience est limitée à un petit nombre de
cas espacés dans le temps, dans l’embarras du choix face à des
options thérapeutiques diverses et de nombreux systèmes de
synthèse. L’apparition ces vingt dernières années de matériels
■ Introduction d’ostéosynthèse spécifiques pour ce type de fracture de principes
différents a permis d’améliorer sensiblement les résultats du
Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur sont situées traitement. Mais le bon choix du matériel de synthèse n’est qu’un
dans la zone métaphysoépiphysaire du genou. Elles sont élément du traitement ; la conduite à tenir de la réception du
considérées, avec les fractures de l’acétabulum, du coude et du blessé à la fin de la rééducation doit être sans faille, au risque
calcanéum, comme particulièrement difficiles à comprendre et d’un échec thérapeutique.
à traiter. Souvent comminutives et ouvertes, touchant une Les statistiques présentées dans le texte sont le résultat de
articulation portante à la mécanique complexe, elles ont pour l’analyse d’une série personnelle de 364 fractures traitées entre
cortège un taux élevé de complications et de séquelles, ostéite, 1986 et 1997 avec 9 ans de recul minimum [1, 2].

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transmises à l’extrémité inférieure du fémur par l’intermé-


25 diaire des plateaux tibiaux. Ce mécanisme est à l’origine de
fractures comminutives métaphysaires et épiphysaires,
notamment de l’association de fractures de Hoffa, les
20 contraintes sur un genou fléchi étant transmises par la partie
postérieure des condyles qui subissent un phénomène de
cisaillement ; un effet de valgus ou de varus conditionnant le
15 condyle atteint ;
• si le genou vient percuter directement le tableau de bord, les
contraintes sont transmises par l’intermédiaire de la rotule
10 qui peut se fracturer. Ce type de mécanisme est à l’origine de
fractures épiphysaires comminutives, c’est dans ce cas que la
contusion cartilagineuse est la plus importante [4] ;
5 • si le genou de la victime qui ne porte pas de ceinture de
sécurité vient se bloquer sous le tableau de bord, il se produit,
lors de la projection en avant de l’ensemble du corps, un
0 phénomène d’hyperflexion basse du fémur à l’origine d’une
< 30 ans 30 - 60 ans > 60 ans fracture supracondylienne ou d’une fracture sus- et intercon-
dylienne simple ;
Hommes • les fractures par choc direct sont plus rares. Elles sont la
Femmes conséquence d’un écrasement rencontré particulièrement
Figure 1. Épidémiologie en fonction de l’âge (364 cas de 1986 à 1999). chez le motard qui reste, lors d’une chute, genou bloqué sous
la moto ;
• chez le sujet âgé ostéoporotique, une simple chute de sa hauteur
■ Épidémiologie. Mécanisme sur le genou, accompagnée souvent d’un effet de torsion, est
à l’origine d’une fracture supracondylienne spiroïde haute. Ce
Les accidents de la voie publique représentent 70 % des type de fracture est favorisé par la présence d’une arthroplas-
traumatismes, les chutes 22 %, les fractures spontanées 5 %, les tie de la hanche ou du genou responsable d’un pic de
accidents de sport 3 %. Toutes les populations d’âge sont bien contrainte. Cependant, les sujets âgés ne sont pas à l’abri
réparties avec un pic d’accidents à haute énergie chez les d’accidents de la circulation à haute énergie ; les fractures
hommes jeunes et un pic d’accidents à basse énergie chez les métaphysaires ou épiphysaires complexes survenues dans ces
femmes de plus de 60 ans [3]. Il est à noter que, depuis 2004, la conditions sont particulièrement difficiles à traiter et mettent
baisse de la fréquence des accidents de la circulation générateurs en jeu, comme les fractures de l’extrémité supérieure du
de traumatismes à haute énergie et l’augmentation de l’espé- fémur, le pronostic vital (Fig. 3).
rance de vie génératrice de fractures sur os pathologique,
notamment ostéoporotique, conduisent à une inversion de la
courbe de fréquence en faveur des traumatismes à basse énergie
(Fig. 1). ■ Classifications
Les sujets jeunes sont victimes de traumatismes à haute
énergie, le plus souvent lors d’un traumatisme indirect par Les classifications ont pour rôle d’aider à porter l’indication
« syndrome du tableau de bord » (Fig. 2) : thérapeutique et de comparer les résultats des différentes
• si la victime résiste à la décélération en contractant son techniques en fonction des variétés de fractures. Certaines
appareil extenseur du genou, les contraintes vont être classifications ont été proposées à une époque où les solutions

Figure 2. Traumatisme à haute énergie à fort déplacement initial et polyfractures homolatérales.

2 Appareil locomoteur

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Figure 3. Traumatisme à basse énergie sur os porotique. Matériel prothétique associé.

.
techniques n’étaient pas celles d’aujourd’hui ; elles ne sont plus
adaptées à une réflexion chirurgicale préopératoire, ni au suivi
clinique de ces malades.

Fractures unicondyliennes
Les fractures unicondyliennes ne touchent, par définition,
qu’un seul condyle le plus souvent latéral. Elles sont exception-
nellement ouvertes, mais s’accompagnent, dans un nombre non
négligeable de cas, d’une fracture de la rotule (10 %), de lésions
du système ligamentaire central le plus souvent le ligament
croisé antérieur (LCA) (10 %), d’une fracture du plateau opposé I II
(10 %). Elles posent parfois des problèmes diagnostiques et
pourraient être confondues face à un genou globuleux avec une
entorse grave. Il ne faut pas tester un genou traumatisé avant
d’avoir obtenu une radiographie de face et de profil de bonne
qualité.

Historique
Ce sont les fractures qui ont été décrites avant l’avènement
de la radiographie grâce à des dissections anatomiques. Ainsi,
Bichat décrit le premier une fracture dans le plan sagittal
détachant l’ensemble d’un condyle, description reprise par III IV
Trélat (1860) qui lui a donné son nom. Hoffa a décrit une Figure 4. Classification de Nordin des fractures unicondyliennes.
fracture dans le plan frontal détachant la face postérieure du
condyle. Cosacesco (1949) décrit une fracture dont le trait est
intermédiaire, oblique entre celui de Trélat et celui de Hoffa. après réduction ; la réduction d’une fracture de Hoffa se fait sur
un genou fléchi à 120° afin de repousser vers le bas la partie
Classification de Nordin (1985) [5] (Fig. 4) postérieure du condyle qui était ascensionnée. Attention aux
tentatives malheureuses de réduction des fractures sur table
Cette classification reprend les formes historiques tout en orthopédique ! L’ostéosynthèse doit être faite par des vis en
précisant mieux la taille des fragments et la position du trait de compression positionnées perpendiculairement au plan (Fig. 5).
fracture par rapport aux insertions ligamentaires et au cartilage Sur un os ostéoporotique, dans le cadre des fractures de type III
hyalin condylien et trochléen. Ainsi le type I pose des problè- et IV, une ostéosynthèse par plaque épiphysaire en console peut
mes de diagnostic et de fixation par ostéosynthèse ; le type II être utile.
pose essentiellement un problème de réduction, le type III passe
par l’insertion fémorale du ligament latéral externe. Le type IV Rééducation
est associé à des lésions du cartilage trochléen. L’ostéosynthèse doit apporter une bonne stabilisation du
foyer afin d’autoriser une rééducation précoce le jour même ou
Traitement
dès le lendemain de l’intervention. La mise en charge est
Il est de nos jours chirurgical [6, 7]. Une voie d’abord antéro- généralement autorisée vers la fin du deuxième mois postopé-
latérale permet de contrôler la bonne congruence articulaire ratoire afin d’éviter un déplacement secondaire.

Appareil locomoteur 3
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Groupe I

I.1 I.2 I.3 I.4

Groupe II

II.1 II.2 II.3

II.4 II.5 II.6

Groupe III

Figure 5. Fracture de type III. Synthèse par vissage antéropostérieur.

Fractures métaphysoépiphysaires
De nombreux auteurs (Malgaigne, Tanton, Bohler, Watson
Jones, Müller, Creyssel et Vidal) [8] ont décrit différentes formes
anatomiques en fonction du trait de fracture. Ainsi, ils ont III.1 III.2 III.3
distingué :
• les fractures supracondyliennes de Boyer dans leur forme simple ;
• les fractures sus- et intercondyliennes dont le trait articulaire
sépare les deux condyles dans un plan sagittal au niveau de
la trochlée réalisant un fracture en Y ;
• les fractures diaphyso-métaphyso-épiphysaires ;
• les fractures épiphysaires complexes.
De nombreuses classifications (Neer, Vidal/Marchand, Judet/
Denver) ne permettent plus aujourd’hui de guider une attitude III.4 III.5 III.6
chirurgicale moderne. La classification de l’Association suisse
pour l’ostéosynthèse (AO) multiplie les formes et les sous- Figure 6. Classification de Chiron. Groupe I : fractures simples ; groupe
II : fractures à comminution métaphysaire ; groupe 3 : fractures à commi-
groupes, ce qui rend difficile l’interprétation des résultats
nution épiphysaire.
(36 formes). Les formes épiphysaires complexes ne sont toujours
pas décrites et regroupées sous un seul vocable 33 C3.3 alors
. que ces fractures se présentent sous des formes différentes par description des formes articulaires complexes, en trois groupes
la description des traits et la difficulté de leur réduction et qui posent des problèmes mécaniques et techniques semblables
représentent près d’un tiers des cas. avec un pronostic fonctionnel comparable.

Groupe I des fractures simples : 27 %


Classification de Chiron (1995) [1] (Fig. 6)
Le groupe I comprend les fractures dont la réduction chirur-
Nous proposons une classification simplifiée qui conserve les gicale permet une mise en contact stable des différents frag-
formes déjà parfaitement décrites auxquelles nous ajoutons la ments. Cette condition peut être remplie lorsqu’il n’existe pas

4 Appareil locomoteur

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Tableau 1.
Tableau des équivalences entre la classification de Chiron et la
■ Conduite à tenir en urgence
classification de l’Association suisse pour l’ostéosynthèse (AO). Elle dépend d’un certain nombre de facteurs de gravité : état
Chiron/AO 1 2 3 4 5 6 général du blessé, fracture ouverte ou fermée, forme de la
fracture, présence ou non de complications immédiates, expé-
I (27 %) A12 A21 ? C11
rience de l’équipe de garde. Sur le plan clinique : un membre
A13 A13 C12 raccourci au genou empâté doit faire évoquer une fracture de
C13 l’extrémité inférieure du fémur.
II (45 %) A23 C31 A33 ? C22 C23 L’ouverture du foyer est fréquente (29 %). Il s’agit la plupart du
C32 C21 temps d’une ouverture de dedans en dehors provoquée par la
partie proximale du fémur qui peut être extériorisée. Même
III (28 %) C33 C33 C33 C33 C31 ? lorsque la plaie est large, ces lésions sont la plupart du temps
C32 du type I ou II de Cauchoix-Duparc, l’ambiance musculaire de
la région étant généreuse. Un degloving syndrom, des lésions
.
d’écrasement font considérer la lésion comme un stade III (8 %
des fractures ouvertes), mais il faut rester prudent cette

“ Point important
interprétation.
Comme dans toute fracture ouverte de membre, le malade
bénéficie d’une antibiothérapie préventive ; la sérovaccination
Dans chaque groupe, à forme identique, la hauteur de antitétanique est contrôlée. Le lavage-drainage-parage doit être
fait dans les six heures qui suivent le traumatisme selon la
l’épiphyse résiduelle conditionne en partie le choix du
technique habituelle. Il est bon, en cas de choix ou de nécessité
mode de synthèse. Plus la fracture est basse, plus il est d’une ostéosynthèse en différé, de réintégrer la partie proximale
difficile d’obtenir un montage stable. du fémur dans son compartiment après désincarcération d’un
embrochage musculaire pour faciliter la cicatrisation musculaire
.

et la réduction ultérieure à foyer ouvert ou fermé.


La prise des pouls, l’appréciation de la qualité du retour
de comminution métaphysaire et que le massif épiphysaire est veineux, la vérification de la motricité distale, la recherche d’un
intact ou est séparé uniquement par le trait intercondylien. Les œdème du pied et l’appréciation de sa coloration orientent vers
fractures de type supracondylienne sont classées en fonction de une possible plaie vasculaire [10, 11]. Un examen échodoppler
. la hauteur de l’épiphyse restante. La fracture articulaire sus- et suivi, si nécessaire, d’une artériographie en urgence confirment
intercondylienne est une fracture simple, mais avec des risques le diagnostic. Il faut cependant avoir à l’esprit que les compli-
propres d’incongruence articulaire. cations vasculaires, si elles sont classiques, sont en fait très rares,
entre 0,5 et 1 % des cas en fonction des séries. Ce diagnostic
Groupe II des fractures à comminution qui modifie l’attitude thérapeutique en urgence doit donc être
.

métaphysaire prépondérante : 45 % porté après mûre réflexion, l’examen étant fait sur un membre
tracté manuellement dans l’axe, après radiographies, afin
Le groupe II comprend toutes les fractures où la comminu- d’éliminer une luxation postérieure du genou qui, elle, est
tion de la zone métaphysaire rend difficile l’analyse des axes source de complications vasculaires et nerveuses beaucoup plus
(frontaux, sagittaux et en rotation) et de la longueur. La fréquentes. En cas de lésion vasculaire authentifiée, il convient
. réduction des formes conservant un repère osseux sur la de réaliser en urgence une ostéosynthèse suivie d’un pontage
corticale externe ou un fragment distal long est plus simple que veineux réalisé de préférence par un chirurgien spécialisé.
celle des formes où la comminution externe est complète avec L’analyse de la motricité recherche une lésion du nerf sciati-
instabilité de la métaphyse. Le point commun à ce groupe est que [12], également très rare (1,5 %), apanage plutôt des fractures
une épiphyse intacte, ou bien séparée seulement par un trait supracondyliennes hautes, avec forte bascule postérieure du
intercondylien. Les fractures sont classées par ordre de gravité fragment distal.
croissante en fonction de la hauteur de l’épiphyse restante, le L’examen du pivot central est impossible. Les lésions du LCA
. groupe des fractures articulaires sus- et intercondyliennes étant sont très rares (1,4 %) [13]. Sur 80 fractures articulaires, nous
considéré plus à risque que celui des fractures supracondylien- avons constaté en peropératoire quatre désinsertions sans
nes comminutives. rupture intraligamentaire de ligaments croisés antérieurs. À
chaque fois, il s’agissait d’une désinsertion osseuse au plafond
Groupe III des fractures à comminution sous forme d’un « pavé » corticospongieux. Le type de fracture
.

épiphysaire prépondérante : 28 % était toujours une forme particulière avec fracture comminutive
de la zone centrale de la trochlée (2 % de la série globale)
Le groupe III comprend les fractures dont la réduction (groupe III.5). Une réinsertion transcondylienne avec passage
chirurgicale de l’épiphyse doit tenir compte de traits multiples. des fils avant réduction a permis d’obtenir une bonne stabilité
. Dans toutes les classifications déjà existantes, ce groupe est mal finale.
différencié. C’est l’arthrotomie systématique de toutes les Pour analyser les traits de fracture épiphysaire, les clichés
fractures articulaires qui nous a permis de constater qu’au trait radiographiques réalisés en urgence sont souvent insuffisants et
intercondylien présent dans 97 % des fractures articulaires se ne mettent pas en évidence le siège et l’orientation des traits de
.
surajoute un trait uni- ou bicondylien simple. La zone méta- fracture épiphysaire. La tomodensitométrie (TDM) simple
physaire de ces fractures du groupe III est comminutive dans n’apporte que peu d’éléments utiles. La reconstruction tridi-
89 % des cas. mensionnelle rend parfaitement compte du siège du trait de
.
fracture et des déplacements. Si ce type d’examen n’est pas
.
Équivalence de la classification chirurgicale disponible rapidement, il vaut mieux faire une arthrotomie
vers la classification de l’Association suisse systématique de toutes les fractures articulaires.

.
pour l’ostéosynthèse [1, 9]
Le tableau des équivalences (Tableau 1) met en évidence que ■ Traitement orthopédique
certains types fracturaires de difficulté chirurgicale et de
pronostic similaires sont surreprésentés dans la classification de Le protocole habituel [14, 15] (Fig. 7) est une mise en traction
.
l’AO, alors que les fractures articulaires complexes sont mal sur cadre, associée à une mobilisation plus ou moins précoce
décrites et regroupées sous une seule forme (C33), ou bien pendant un délai de deux mois. Un plâtre pelvipédieux ou
absentes (1.3, 2.4, 3.6)... mieux maintenant une orthèse dynamique prend le relais

Appareil locomoteur 5
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Figure 7. Traitement orthopédique par Hennequin (1904).

pendant un ou deux mois supplémentaires. Sur le plan techni-


que, Neer a bien défini un certain nombre de conseils à suivre
et d’erreurs à éviter : la traction doit être transosseuse, tibiale,
plus basse que le point classique en regard de la tubérosité
tibiale, au-delà d’une éventuelle voie d’abord chirurgicale. Elle
doit se faire dans l’axe du fémur, sur un genou fléchi à 20°. La
nécessaire surveillance radiologique est difficile et trompeuse. Figure 9. Clou verrouillé antérograde pour une fracture de type I.1. Peu
Le risque d’infection et de pseudarthrose est plus faible. adapté à une fracture I.3.
Cependant, le traitement orthopédique s’il peut, bien conduit,
permettre d’aligner globalement les axes frontaux, ne peut, par
traction, réduire les fractures épiphysaires. Il est à l’origine :
• de cals vicieux parfois importants avec une tendance pour le réduction parfaite de l’épiphyse, une correction des défauts
varus, la rotation interne, le recurvatum et le raccourcisse- d’axe, un montage stable sans contention externe postopéra-
ment ; toire. Depuis une dizaine d’années, la prise de conscience de
• d’incongruences articulaires, même de simples traits inter- l’enjeu thérapeutique a conduit à la mise au point de matériels
condyliens ; spécifiques adaptés à la chirurgie des fractures de l’extrémité
• de raideurs majeures par adhérence de l’appareil extenseur au
inférieure du fémur.
foyer.
Dans tous les cas, l’alitement est prolongé, source de compli-
Matériels de synthèse [16]
cations de décubitus avec une surmortalité chez le sujet âgé
comparable à celle des fractures de l’extrémité supérieure du Le cahier des charges, tel qu’il est défini par les groupes de
fémur (Fig. 8). fracture, doit nous faire choisir un matériel anatomique, stable
La traction reste une méthode efficace d’attente en cas dans tous les plans, résistant à l’arrachement, non traumatisant
d’intervention différée. Alors le but n’est pas de réduire la pour l’épiphyse, facile à poser grâce à des repères déterminés par
fracture, mais de lutter contre la douleur source de choc. l’interligne fémorotibial dans un plan frontal.
Le traitement orthopédique pourrait être préconisé dans
quelques cas de fracas majeur avec écrasement, mais il entre Systèmes endomédullaires
alors en compétition avec les indications de fixateur externe. Le foyer diaphysaire n’est pas abordé. Le pontage biologique,
en préservant l’hématome fracturaire et en évitant de dévascu-
Traitement chirurgical lariser les fragments osseux, diminue le risque infectieux et
Quel que soit le matériel utilisé et la technique choisie, le favorise une consolidation hypertrophique par ostéo-
traitement chirurgical ne se conçoit que s’il autorise une induction [17].

Figure 8. Séquelles du traitement orthopédique (A, B).

6 Appareil locomoteur

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Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte ¶ 14-080-A-10

Clou verrouillé antérograde [18] (Fig. 9).


Principe.Ce clou a été conçu initialement pour traiter les
fractures instables et comminutives diaphysaires, mais les
indications ont été étendues à l’extrémité inférieure du
fémur. Introduit par le trochanter comme un clou centromé-
dullaire classique, il est verrouillé par vissage supérieur et
inférieur.
Avantages. Ce sont ceux du pontage biologique : le clou est
positionné en extra-articulaire, son ablation est aisée. Le
matériel n’altère pas le cartilage de l’épiphyse en restant extra-
articulaire. La stabilité proximale du matériel est bonne.
Inconvénients. Le verrouillage distal est techniquement
plus difficile lorsqu’il existe une rotation du clou. La correction
de la bascule postérieure du fragment distal peut être complexe
à foyer fermé. Le montage devient d’autant plus instable que la
fracture est basse sur la métaphyse (il faut estimer que l’épi-
physe restante doit avoir une longueur au moins égale à la
largeur du massif condylien pour que le montage soit stable). Il
n’est pas adapté aux fractures articulaires complexes du moins
lors d’une technique à foyer fermé.
.

Clou intramédullaire rétrograde (GHS, intra medullary


supra condylar nail) [14] (Fig. 10).
Principe. Ce clou, initialement développé par Green, Seligson
et Henry (GHS) [19], est introduit par voie intra-articulaire en Figure 10. Clou intramédullaire rétrograde pour une fracture de
avant de l’échancrure intercondylienne du genou. De 12 à type II.1.
25 cm, il est percé de trous afin de réaliser des verrouillages par
vis étagées grâce à un viseur externe.

Avantages. Ce sont ceux du pontage biologique : le ver- .

Plaques diaphyso-métaphyso-épiphysaires
rouillage est simple, la voie d’abord peut être minimale. Ce clou
est compatible avec une arthroplastie de hanche et éventuelle- Lame-plaque [20] (Fig. 11).
ment de genou en fonction du modèle. Principe. C’est une plaque prémodelée, monobloc qui assure
la stabilité de l’épiphyse par une lame quadrangulaire plate,
Inconvénients. Une arthrotomie faite en cas de fracture rigide, impactée et qui se fixe sur la diaphyse par des vis
extra-articulaire est discutable. Elle est peu adaptée aux fractures bicorticales.
articulaires, le point de pénétration du clou se trouvant exacte- Avantages. Ce matériel monobloc est très stable, notamment
ment au niveau du trait de séparation des fractures intercondy- en compression. Sa pose est facilitée par un guidage sur broche.
liennes. Il est difficile de choisir le point de pénétration idéal Il est peu volumineux.
permettant une réduction de l’interligne à 95° par rapport à la Inconvénients. L’impaction de la lame peut être traumatisante
diaphyse externe. Enfin et surtout en cas d’infection, il existe sur une épiphyse fracturée. La résistance à l’arrachement est
un risque réel d’ostéoarthrite d’emblée. faible sur une épiphyse ostéoporotique. Une erreur au point

Figure 11. Lame-plaque pour une fracture de type I.3.

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Figure 12.
A. Vis-plaque condylienne pour une fracture de
type II.3.
B. La vis dynamique n’est pas parallèle à l’interli-
gne à l’origine d’un cal vicieux en valgus.

d’entrée ou sur l’orientation de la lame conduit irrémédiable-


ment à un défaut d’axe dans tous les plans. Il faut disposer d’un
nombre important de plaques pour s’adapter en longueur, en
largeur et en angulation. L’expérience de la pose de ce type de
.
plaque se perd peu à peu.
Vis-plaque dynamique condylienne (dynamic condylar
screw) [21, 22] (Fig. 12).
Principe. Ce matériel reprend le principe des vis dynamiques
de l’extrémité supérieure du fémur (DHS, THS, DKP, etc.). La
prise épiphysaire distale est assurée par une vis unique à filetage
volumineux, à compression. L’orientation de la vis et de la
plaque est à 95° de manière à prendre pour repère l’interligne
articulaire. La compression est assurée par un système de canon
plus court que celui du modèle supérieur. La pose se fait sur
broche.
Avantages. La technique est simple. L’ancrage de la vis est bon
et la résistance à l’arrachement satisfaisant si l’os est de bonne
qualité. Sa pose est peu traumatisante. La bascule postérieure
des condyles peut être corrigée secondairement.
Inconvénients. L’introduction du canon se fait à la jonction du
trait de fracture type Hoffa ; le trou d’introduction du canon est
volumineux, conduisant à des pertes de substance osseuses du
condyle latéral ; toute erreur de point d’entrée ou de direction
de la vis conduit à un défaut d’axe dans le plan frontal comme
.
dans les systèmes monobloc.
Vis-plaque LISS (« less invasive stabilization system ») [23,
24] (Fig. 13).

Principe. C’est celui du « fixateur interne en pontage ». Les vis


sont bloquées dans la plaque, la stabilité ainsi assurée permet de Figure 13. Ostéosynthèse par une vis-plaque LISS (less invasive stabili-
diminuer le nombre de vis. La plaque ne doit pas forcément zation system) pour une fracture de type II.2.
être appliquée directement sur l’os, ce qui facilite sa pose en
percutané.
Avantages. Les avantages sont ceux du pontage biologique : .
montage avec une plaque longue et des vis espacées afin de
• rigidité de la jonction vis-plaque ; favoriser la transmission des contraintes en compression.
• préservation de l’intégrité de l’épiphyse ; Vis-plaque de Chiron [2, 25] (Fig. 14).
• plaque à distance de l’os, ce qui corrige les erreurs anatomi- Principe. Il s’agit d’une adaptation de la vis-plaque de Judet en
ques ; conservant le principe d’une plaque anatomique avec un
• stabilité distale par blocage des vis. système d’ancrage épiphysaire par triangulation par vis et
Inconvénients. La réduction doit être préalablement obtenue jonction vis-plaque conique. La forme de la plaque permet de
avant la pose de la vis-plaque. L’extrême rigidité du système descendre très bas sur l’épiphyse en épousant la forme de la face
conduit à mobilisation des vis dans l’os ou à leur rupture en latérale du condyle latéral. La vis épiphysaire la plus basse est
l’absence de jeu entre les vis et la plaque. Il faut éviter les dirigée à 92° par rapport à la plaque de manière à obtenir un
montages courts avec toutes les vis verrouillées et favoriser un réglage automatique de l’axe frontal. L’ensemble des vis

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Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte ¶ 14-080-A-10

Figure 14. Ostéosynthèse par une vis-plaque de Chiron pour une fracture de type II.5.

épiphysaires est dirigé vers l’arrière afin d’éviter la partie


antérieure du massif condylien souvent comminutive. Les vis
sont pleines au niveau de la partie proximale de manière à
autoriser une compression automatique.
Avantages. Ce type de matériel anatomique permet de réaliser
une réduction de la fracture sur la plaque. Il s’agit d’une
ostéosynthèse extra-articulaire qui permet une prise basse sur
l’épiphyse, stable et peu traumatisante avec possibilité de
correction secondaire des axes. La prise de trois vis de gros
diamètre est efficace sur un os porotique, à condition que la vis
prenne appui sur la corticale opposée.
Inconvénients. Le système conique peut être à l’origine, s’il
existe un recul des vis, d’une déstabilisation de secondaire qui
pourrait être corrigée en fixant l’une des vis au choix du
chirurgien.
.

Fixateur externe [26, 27] (Fig. 15)


Principe. Il permet de ponter le foyer de fracture sans abord
direct en s’appuyant à distance avec des fiches osseuses
percutanées.
Avantages. La pose d’un fixateur externe est rapide. Il est
possible secondairement de modifier un défaut d’axe ou de
mettre le foyer en compression.
Inconvénients. La fréquence des fractures ouvertes pourrait
conduire à poser des fixateurs externes de manière abusive. Le
fixateur externe permet difficilement une bonne prise épiphy-
saire. Ces fractures sont parfois longues à consolider, avec un
bras de levier entre le fémur et le tibia très important et il est
fréquent d’assister à une déstabilisation des fiches ou à une Figure 15. Ostéosynthèse par fixateur externe d’une fracture de
ostéite qui conduit à enlever précocement le fixateur externe, type III.6.
tout en fermant la porte à une ostéosynthèse interne stable. Les
fiches épiphysaires posées en percutané traversent le cul-de-sac
synovial latéral de Poirier avec un risque important d’arthrite,
risque que le fixateur avait initialement pour but d’éviter. Il stable. Ainsi, dans chaque groupe, il est possible de choisir des
convient, pour poser les fiches distales, de réaliser un abord de matériels différents au choix ou préférentiellement en tenant
quelques centimètres, de disséquer le cul-de-sac latéral synovial compte du type de la fracture, de la hauteur de l’épiphyse, du
en extra-articulaire et de le relever vers l’avant avant de poser caractère articulaire ou non de la fracture, de la qualité de
des fiches du fixateur externe. l’os...
Classification et choix du système de synthèse Fractures du groupe I
Chaque matériel a ses qualités propres et ses défauts. Il Les fractures du groupe I sont des fractures simples et a priori
convient de ne pas être partisan d’un système particulier, mais tous les matériels existants adaptés à l’extrémité inférieure du
de choisir pour chaque type de fracture le matériel le plus fémur devraient être efficaces :

Appareil locomoteur 9
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14-080-A-10 ¶ Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte

Figure 16. Analyse tomodensitométrique (TDM) des déplacements et des traits de fractures du groupe I.

• les fractures de type I.1, par la longueur de l’épiphyse l’imagerie qui pourrait conduire à une technique percutanée
restante, semblent bien adaptées à un clou verrouillé antéro- laissant en place une forte incongruence articulaire. Les fractures
grade ; de type III.6 doivent être de préférence stabilisées par un
• les fractures de type I.2 à un clou verrouillé rétrograde ou un . fixateur externe appuyant sur le fémur et le tibia en pontage du
système de vis-plaque ; genou, ces fractures s’accompagnant souvent d’importantes
• les fractures de type I.3 à une lame-plaque guidée par broche ; lésions cutanées.
• pour les fractures de type I.4, classiques fractures intercondy-
liennes, il faut se méfier de tout geste chirurgical percutané. Cas particulier des fractures sur prothèses du genou
Une étude scanner en 3D associée à une arthrotomie systé- Ce sont souvent des fractures du groupe I favorisées par la
matique de toutes les fractures articulaires de notre série a mis présence d’un matériel rigide posé sur un os fragile. La classifi-
en évidence un certain nombre de déplacements toujours cation de Rorabec [29] est la classification spécifique la plus
présents dans ce type de fracture et difficiles à apprécier sur de utilisée.
simples radiographies de face et de profil : La classification de la SOFCOT 2006 est simple et complète [30,
• une rotation des condyles l’un par rapport à l’autre due à 31] dans le même esprit que celle de Vancouver pour les
l’asymétrie de leur courbure qui ne peut être réduite par des fractures périprothétiques de l’extrémité supérieure du fémur.
manœuvres externes, fixée par la pression du plateau tibial L’ostéosynthèse stable est la meilleure des indications au
sur les condyles ; détriment de la reconstruction d’emblée par une prothèse
• une bascule latérale des condyles qui est également fréquente. massive. Le clou rétrograde a, dans ce cas, une indication idéale
Il existe souvent, même dans les fractures simples, une à condition que la prothèse fémorale ait un passage suffisant
comminution de la zone trochléenne qui peut conduire à un . pour celui-ci (Fig. 17). Un système de vis-plaque permet de
mauvais résultat fonctionnel (Fig. 16). Pour ce type de fracture, s’affranchir de cette condition (Fig. 18) à condition que la tenue
un système par vis-plaque paraît adapté. Un chirurgien expéri- des vis soit adaptée à un os porotique.
menté peut réussir à mettre en place un clou antérograde. La
.
mise en place d’un clou rétrograde se discute car le point de Ostéosynthèse en urgence ou différée ?
pénétration du clou se trouve au niveau du trait de fracture
intercondylien... [28]. Pour l’ostéosynthèse en urgence

Fractures du groupe II Les arguments sont :


• une seule anesthésie ;
Elles posent les problèmes du bon choix des axes lié à la perte • une manipulation plus aisée des fragments ;
des repères corticaux et de la stabilité de la prise épiphysaire liée • la possibilité de réaliser une rééducation immédiate.
à la perte de la console métaphysaire. Les matériels qui permet- De plus, elle facilite le nursing des polytraumatisés.
tent de positionner la prise épiphysaire par rapport à l’interligne
.
articulaire permettent de rétablir automatiquement de bon axe. Pour l’ostéosynthèse différée de 3 à 15 jours
Ainsi, les fractures II.1, grâce à la hauteur de l’épiphyse restante,
Les arguments sont :
peuvent être traitées par un clou antérograde, les fractures de
• la possibilité de surveiller l’état local de la plaie surtout s’il
type II.2 par un clou rétrograde ou une vis-plaque, les fractures
de type II.3 par une lame-plaque, les fractures de type II.4 par existe un doute sur le stade II ou III de Cauchoix-Duparc ;
.
un clou antérograde ou une vis-plaque, les fractures de type • le malade est opéré déchoqué et ce, d’autant qu’il s’agit d’un
II.5 par un clou rétrograde ou une vis-plaque. Les fractures de polytraumatisé ;
type II.6 par une lame-plaque. • l’équipe chirurgicale peut faire appel à un chirurgien entraîné
aidé du nombre d’opérateurs nécessaires et d’un manipulateur
Fractures du groupe III radio exercé ;
La réduction des fragments articulaires reste fragile, elle est • des examens complémentaires utiles à la planification
stabilisée par des broches ou des vis. Le matériel d’ostéosynthèse peuvent être demandés en dehors du cadre de l’urgence.
ne doit pas être traumatisant pour ne pas entraîner de déplace- À notre avis, les fractures fermées, les fractures des groupes II
ments secondaires. Il doit éviter de pénétrer dans les zones de et III doivent de préférence être différées, les fractures du
fracture. Ainsi, les fractures de type III.1, III.2, III.3, III.4 peuvent groupe I ouvertes peuvent être opérées en urgence, les fractures
être ostéosynthésées et avec une certaine sécurité grâce à un avec complications vasculonerveuses et les fracas avec perte de
système de vis-plaque. Attention à la méconnaissance d’une substance articulaire (III.6) doivent être opérées en urgence et
fracture type Hoffa par mauvaise analyse des éléments de stabilisées par fixateur externe.

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Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte ¶ 14-080-A-10

Figure 17. Ostéosynthèse par clou rétrograde d’une fracture sur prothèse totale du genou (PTG).

auteurs. Il convient de préparer les crêtes iliaques antérieures ou


postérieures en fonction de l’installation du malade dans cette
éventualité. L’avantage de la greffe en urgence est la réalisation
d’une intervention tout en un temps. Elle complique une
intervention souvent difficile chez un malade polytraumatisé et
choqué. Les crêtes antérieures ne fournissent pas toujours un
capital osseux suffisant. Cette attitude conduit souvent à des
greffes en excès.

Greffe secondaire

La greffe secondaire entre le deuxième et le quatrième mois


paraît plus judicieuse. Une ostéosynthèse stable permet dans
tous les cas une rééducation précoce même en cas de perte de
substance osseuse. L’os spongieux métaphysaire, si le montage
est stable, a un potentiel de consolidation parfois étonnant
(Fig. 19). La greffe n’est indiquée que lorsque la consolidation
paraît insuffisante en l’absence de complication infectieuse. Il
est alors possible de choisir le greffon le mieux adapté.
Le greffon idéal en traumatologie est une autogreffe d’os
spongieux [22] . Dans certains cas exceptionnels, lors d’une
reprise septique, par exemple, une autogreffe vascularisée de
péroné libre ou de crête iliaque peut être réalisée. Certains
auteurs proposent des allogreffes massives [34] . Elles nous
. paraissent utiles, associées à une prothèse totale du genou (PTG)
en cas d’échec d’une ostéosynthèse primaire avec large perte de
substance osseuse.
Figure 18. Ostéosynthèse par vis-plaque de Chiron d’une fracture sur .

prothèse totale du genou (PTG).


Technique opératoire. Principes de base [35]
Greffe osseuse [32, 33]

Les fractures du groupe II réalisent de véritables pertes de Facteurs aggravants


substance osseuse par déplacement des fragments. Certaines
fractures ouvertes sont à l’origine d’extériorisation de fragments
Quel que soit le matériel d’ostéosynthèse choisi, un certain
perdus ou inutilisables. Faut-il systématiquement greffer ?
Quand faut-il le faire ? Avec quel type de greffons ? nombre de facteurs conditionnent la qualité des résultats
fonctionnels et la fréquence des séquelles. L’existence d’une
Greffe systématique ouverture du foyer, la qualité de l’os, l’existence de fractures des
La greffe systématique en urgence de toutes les pertes de membres controlatéraux n’ont pas d’influence sur leurs résultats
substances métaphysaires est proposée par de nombreux fonctionnels. Les facteurs aggravants sont la qualité de la

Appareil locomoteur 11
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14-080-A-10 ¶ Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte

Figure 19. Fracture type III.1 synthésée par vis-plaque de Chiron. Perte de substance qui consolide en quatre mois sans greffe.

réduction, la précocité de la rééducation, l’existence ou non homolatérale du plateau tibial ou de la rotule, les résultats
d’une fracture associée de la rotule ou du plateau tibial du fonctionnels ne sont plus favorables que dans 47 %, ils ne sont
genou concerné. jamais cotés très bons, avec 41 % de mauvais résultats. En
revanche, lorsque les fractures touchent le côté controlatéral, les
Qualité de la réduction bons résultats fonctionnels sont de 82 %, pourcentage supérieur
Un bon résultat fonctionnel est directement lié à une bonne à celui de la série globale, chez un malade certainement mieux
réduction anatomique. Ainsi la qualité de la réduction, donc du médicalisé. Ce n’est donc pas directement la notion de poly-
résultat fonctionnel, est directement liée à la difficulté opéra- traumatisme ou de polyfracture qui modifie le résultat fonc-
toire, elle-même fonction du type de la fracture. Cependant une tionnel, mais l’existence d’une autre fracture associée du genou.
bonne réduction ne suffit pas pour obtenir un bon résultat Bien entendu, dans ces cas, l’ostéosynthèse de la rotule ou du
fonctionnel, si le montage n’est pas assez stable pour permettre plateau tibial doit être d’aussi bonne qualité que celle du fémur.
une rééducation précoce ou qu’il existe une fracture associée de Les mauvais résultats fonctionnels s’expliquent bien souvent par
la rotule par exemple. des adhérences majeures trochléorotuliennes pouvant aller
jusqu’à la synostose qui entraîne une perte de l’extension active.
Précocité de la rééducation Une arthrolyse peut être tentée, mais les résultats sont souvent
Un facteur essentiel influençant le résultat fonctionnel est la décevants. Il faut alors porter l’indication soit d’une prothèse
précocité de la rééducation [36]. Si nous analysons les résultats rotulienne isolée, soit d’une patellectomie.
fonctionnels des blessés qui ont été rééduqués précocement par
rapport à ceux qui, pour des raisons diverses (séjour dans un Traitement des complications
service de réanimation, malades pusillanimes, chirurgiens trop Raideur du genou
prudents, retour à domicile trop précoce), n’ont été rééduqués
qu’après quinze jours, nous constatons une grande disparité. Si, à la troisième semaine, les amplitudes articulaires n’attei-
Nous ne retrouvons pas de très bons résultats parmi ceux qui gnent pas 90°, une mobilisation sous anesthésie générale suivie
ont été rééduqués après le quinzième jour. En revanche, dans ce d’une reprise du schéma de rééducation initial nous paraît
groupe, il apparaît un nombre important de mauvais résultats indispensable. Une mobilisation plus tardive risque d’entraîner
bien supérieur à celui des mauvaises réductions anatomiques de des lésions cartilagineuses et une rupture de l’appareil extenseur.
toute la série. Dans ce groupe des malades rééduqués tardive- Une intervention mobilisatrice chirurgicale consistant en un
ment, nous retrouvons cependant, à décharge, un certain décollement du quadriceps en regard du foyer de fracture
nombre de malades qui présentaient une fracture du genou qui associée à une arthrolyse sous arthroscopie ou à foyer ouvert
est un autre facteur aggravant. Si la rééducation a été commen- peut être utile dans certains cas au-delà de trois mois.
cée trop tardivement et, qu’à la troisième semaine postopéra- Une raideur majeure à six mois impose une intervention
toire, le malade ne dépasse pas 30° de flexion, il est licite de lui mobilisatrice type Judet en tenant compte du terrain et des
.

proposer une mobilisation sous anesthésie. aptitudes du malade à supporter l’intervention et à suivre la
rééducation.
Fracture du genou homolatéral Une rotule basse initiale ou conséquence de la rétraction du
Trente pour cent des malades de notre série étaient des tendon rotulien sur un genou immobilisé est un facteur aggra-
polyfracturés du membre homolatéral. Les réductions anatomi- vant du risque de raideur.
ques très bonnes et bonnes sont, dans ce groupe, de 85 %, ce
Ostéite, pseudarthrose septique [37]
qui est comparable à la série globale. Cependant, les résultats
fonctionnels sont nettement moins bons. Nous notons que Il convient d’appliquer les grands principes du traitement des
lorsqu’il s’agissait d’un patient polyfracturé avec fracture infections osseuses, stabilisation du foyer, assèchement de

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Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte ¶ 14-080-A-10

l’infection, relance la consolidation osseuse. Dans certains cas, [2] Chiron P, Giordano G, Besombes C, Tricoire JL, Puget J. In:
l’utilisation d’une autogreffe vascularisée peut être utile. L’échec Ostéosynthèse par la vis-plaque Condylienne de Judet Chiron. À
de différents traitements dans certains cas extrêmes peut propos d’une série continue de 364 fractures récentes. Paris: Springer
conduire à une amputation de cuisse. Verlag; 2005.
[3] Seinsheimer 3rd F. Fractures of the distal femur. Clin Orthop Relat Res
Pseudarthrose aseptique 1980;153:169-79.
[4] Kulowski J. Fractures of the shaft of the femur resulting from automo-
Le changement du matériel de synthèse est souvent utile bile accidents. J Int Coll Surg 1964;42:412-20.
pour stabiliser le foyer de fracture. Certaines équipes préconisent [5] Nordin JY, Masquelet AC, Gavard R, Signoret F. Unicondylar fractures
une double ostéosynthèse latérale et médiane (T. Judet). of the femur. Observations based on a series of 90 case reports. Rev Chir
L’apport d’un greffon osseux spongieux ou corticospongieux Orthop Reparatrice Appar Mot 1985;71(suppl2):111-5.
sous forme d’une autogreffe permet de relancer la consolidation. [6] Meyer C, Enns P, Alt V, Pavlidis T, Kilian O, Schnettler R. Difficulties
Dans certains cas, la réalisation d’une prothèse totale du genou involved in the Hoffa fractures. Unfallchirurg 2004;107:15-21.
appuyée sur une allogreffe massive peut être la solution [7] Trillat A, Dejour H, Bost J, Nourissat C. Unicondylar fractures of the
ultime [38]. femur. Rev Chir Orthop 1975;61:611-26.
[8] Vidal J, Marchand L. Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur.
Arthrose Rev Chir Orthop 1966;52:533-50.
[9] Muller ME, Nazarian S. Classification of fractures of the femur and its
L’arthrose, après fracture épiphysaire, peut être due à un use in the A.O. index (author’s transl). Rev Chir Orthop 1981;67:
défaut d’axe dans tous les plans, à une incongruence articulaire 297-309.
. résiduelle (Fig. 8), à la présence de corps étrangers, à une [10] Iannacone WM, Taffet R, DeLong WG Jr, Born CT, Dalsey RM,
instabilité osseuse ou ligamentaire, mais aussi au traumatisme Deutsch LS. Early exchange intramedullary nailing of distal femoral
initial du cartilage. fractures with vascular injury initially stabilized with external fixation.
Ce dernier mécanisme explique la grande fréquence des J Trauma 1994;37:446-51.
arthroses fémoropatellaires rencontrées. Il est cependant difficile [11] Starr AJ, Hunt JL, Reinert CM. Treatment of femur fracture with
de chiffrer, en l’absence de publications ciblées sur ce sujet, la associated vascular injury. J Trauma 1996;40:17-21.
réelle fréquence à distance de l’arthrose. [12] Sloboda JF, Benfanti PL, McGuigan JJ, Arrington ED. Distal femoral
physeal fractures and peroneal nerve palsy: outcome and review of the
Il convient, dans tous les cas, de rester très prudent face un
literature. Am J Orthop 2007;36:E43-E45.
défaut d’axe frontal ou sagittal minime. La réalisation d’une
[13] Tohyama H, Kutsumi K, Yasuda K. Avulsion fracture at the femoral
ostéotomie intempestive pourrait faire courir plus de risques de attachment of the anterior cruciate ligament after intercondylar
pseudarthrose ou de reprise d’une l’infection que de bénéfice eminence fracture of the tibia. Am J Sports Med 2002;30:279-82.
pour éviter l’apparition éventuelle d’une arthrose. Face à une [14] Connolly JF. Closed management of distal femoral fractures. Instr
arthrose modérée, mais douloureuse d’un des compartiments Course Lect 1987;36:428-37.
fémorotibiaux, il est possible de proposer, si possible pour des [15] Nasr AM, Mc Leod I, Sabboubeh A, Maffulli N. Conservative or
cals vicieux supérieurs à 5°, une ostéotomie fémorale de surgical management of distal femoral fractures. A retrospective study
valgisation ou de varisation [39]. Le choix du matériel d’ostéo- with a minimum five year follow-up. Acta Orthop Belg 2000;66:
synthèse se fait alors en faveur d’un système permettant de 477-83.
prendre pour repère l’interligne articulaire, soit une lame- [16] Stover M. Distal femoral fractures: current treatment, results and
plaque ou une vis-plaque condylienne. problems. Injury 2001;32(suppl3):SC3-SC13.
Une arthrose évoluée ou une forte incongruence articulaire [17] Chiron P. Focus on allografts and bone substitutes. Round table discus-
résiduelle conduisent à proposer la réalisation d’une arthroplas- sion of the Study Group of Bone Tissue Substitutes 1997. Rev Chir
tie unicompartimentale ou totale du genou en fonction des cas. Orthop Reparatrice Appar Mot 1998;84(suppl1):35-63.
[18] Salem KH, Maier D, Keppler P, Kinzl L, Gebhard F. Limb
La présence d’une arthrose fémoropatellaire isolée peut faire
malalignment and functional outcome after antegrade versus retrograde
réfléchir à la proposition d’une prothèse fémoropatellaire.
intramedullary nailing in distal femoral fractures. J Trauma 2006;61:
375-81.
[19] Lucas SE, Seligson D, Henry SL. Intramedullary supracondylar nailing
of femoral fractures. A preliminary report of the GSH supracondylar

“ Points essentiels [20]


nail. Clin Orthop Relat Res 1993;296:200-6.
Vives P, Giaffuri JG, De Lestang M, Doret T, Collet LM. Étude critique
et résultats de 86 fractures de l’extrémité inférieure du fémur traitées
Une classification moderne doit permettre de mieux par lame-plaque monobloc. Rev Chir Orthop 1981;67:451-60.
appréhender les difficultés opératoires et de choisir un [21] Christodoulou A, Terzidis I, Ploumis A, Metsovitis S, Koukoulidis A,
matériel de synthèse adapté. Toptsis C. Supracondylar femoral fractures in elderly patients treated
with the dynamic condylar screw and the retrograde intramedullary
Le traitement chirurgical est appliqué de principe, le
nail: a comparative study of the two methods. Arch Orthop Trauma
traitement orthopédique d’exception. Surg 2005;125:73-9.
L’ostéosynthèse des fractures ouvertes peut être différée, [22] Krettek C, Schandelmaier P, Miclau T, Tscherne H. Minimally invasive
mais pas le parage. percutaneous plate osteosynthesis (MIPPO) using the DCS in proximal
Une bonne réduction et une ostéosynthèse stable sont and distal femoral fractures. Injury 1997;28(suppl1):A20-A30.
toujours indispensables. [23] Schutz M, Muller M, Regazzoni P, Hontzsch D, Krettek C, Van der
La rééducation passive doit commencer à j1. Werken C, et al. Use of the less invasive stabilization system (LISS) in
Une fracture épiphysaire couplée à une fracture de la patients with distal femoral (AO33) fractures: a prospective multicenter
.

rotule ou du plateau tibial est le principal facteur de study. Arch Orthop Trauma Surg 2005;125:102-8.
[24] Wick M, Muller EJ, Kutscha-Lissberg F, Hopf F, Muhr G.
gravité.
Periprosthetic supracondylar femoral fractures: LISS or retrograde
intramedullary nailing? Problems with the use of minimally invasive
.
technique. Unfallchirurg 2004;107:181-8.
[25] Chiron P, Utheza G. La vis-plaque condylienne. Rev Chir Orthop 1989;
■ Références [26]
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Ali F, Saleh M. Treatment of isolated complex distal femoral fractures
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l’adulte. In: Cahiers d’enseignement de la SOSCOT n°52. Paris: Expan- [27] Noer HH, Christensen N. Distal femoral fractures treated by external
sion Scientifique Française; 1995. p. 147-65. fixation with Orthofix. Ugeskr Laeger 1993;155:2699-702.

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osteosynthesis of distal femoral fractures with the distal femoral nail replacement with allograft/prosthetic reconstruction for treatment of
(DFN). Unfallchirurg 2002;105:298-314. supracondylar fractures in patients with total knee arthroplasty.
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complicating total knee arthroplasty. Orthop Clin North Am 1999;30: [35] Neer 2nd CS, Grantham SA, Shelton ML. Supracondylar fracture of the
209-14. adult femur.Astudy of one hundred and ten cases. J Bone Joint Surg Am
[30] Begue T, Tricoire JL, Veillard D, IngelsA, Thomazeau H. Periprosthetic 1967;49:591-613.
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for periprosthetic fractures after total knee arthroplasties. Rev Chir
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Orthop Reparatrice Appar Mot 2006;92(suppl5):2S90-92S96.
femoral fractures. Acta Orthop Traumatol Turc 2002;36:310-5.
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hip and knee arthroplasty. Radiographic evaluation in periprosthetic [37] Asencio G. Les fractures de l’extrémité inférieure du fémur. Rev Chir
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femoral fractures. Zhongguo Xiu Fu Chong Jian Wai Ke Za Zhi 2004; J Orthop Trauma 2001;15:574-8.
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and shortening. Clin Orthop Relat Res 2007;456:226-32. osteoarthritis of the knee. Can J Surg 1997;40:114-8.

P. Chiron, Professeur des Universités, praticien hospitalier (descorthopedie@free.fr).


Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Rangueil, 1, avenue Jean-Poulhès, TSA50032, 31059 Toulouse cedex 09, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Chiron P. Fractures de l’extrémité inférieure du fémur de l’adulte. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Appareil locomoteur, 14-080-A-10, 2009.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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Iconographie supplémentaire 33
Ostéosynthèse par clou antérograde d'une fracture à trois étages I.1 et d'une fracture II.2.
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Iconographie supplémentaire 34
Clou rétrograde.
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Iconographie supplémentaire 35
Lame-plaque Mac Conor.
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Iconographie supplémentaire 36
Vis-plaque DCS (dynamic condylar screw).
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Iconographie supplémentaire 37
Vis-plaque LISS.
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Iconographie supplémentaire 38
Vis-plaque de Judet/Chiron.
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Iconographie supplémentaire 39
Le cul-de-sac latéral est relevé pour poser les broches du fixateur externe en extra-articulaire.
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Iconographie supplémentaire 40
Fracture de type I.4 synthèsée par vis-plaque de Judet/Chiron.

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Iconographie supplémentaire 41
Fracture de type II.3 synthèsée par une vis-plaque de Judet/Chiron.
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Iconographie supplémentaire 42
Fracture de type II.6 synthèsée par une vis-plaque de Judet/Chiron.
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Iconographie supplémentaire 43
Fracture de type III.2 synthèsée par une vis-plaque de Judet/Chiron.
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Iconographie supplémentaire 44
Ostéosynthèse par plaque LISS (less invasive stabilization system) d'une fracture sur prothèse totale du genou (PTG). Instabilité
des vis. Reprise par cerclage.
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Iconographie supplémentaire 45
Allogreffe massive et prothèse totale du genou (PTG) pour démontage d'un clou rétrograde pour fracture type II.6.
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3 informations supplémentaires

Information supplémentaire 3
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28 iconographies supplémentaires

Iconographie supplémentaire 46
Polyfracture du genou : EIF/plateaux tibiaux/rotule.
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Iconographie supplémentaire 47
Cal vicieux d'une fracture de l'EIF.
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