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Traumatismes récents
du cartilage de croissance
Recent epiphyseal growth plate fractures
R. Gouron1
R.Gouron
Résumé Summary
Le cartilage de croissance est une zone complexe, retrouvée à The growth plate, also called physis, is a specialized zone located
la jonction métaphysoépiphysaire, dans les centres d’ossifica- between the metaphyses and epiphyses of long bones, as well as
tion secondaires et dans les apophyses en croissance. Il permet in secondary ossification centers and in apophyses. Orthopaedic
la croissance en longueur des os longs. Le traumatisme de cette surgeons should be alert to physis trauma and should be able
zone doit être reconnu par le chirurgien orthopédiste, qui doit to evaluate the severity of any physeal injury and its potential
savoir en évaluer la lésion et la gravité potentielle. Ces lésions consequences. The Salter and Harris classification of epiphyseal
traumatiques peuvent être classées selon Salter et Harris, clas- growth plate injuries is currently most widely used in literature.
sification actuellement la plus utilisée. Un modificateur peut y Further information should be added to take into account the
être ajouté pour intégrer la notion de déplacement et d’énergie fracture displacement and the severity of the trauma to better
cinétique vulnérante afin d’apprécier au mieux le risque d’évo- estimate the risk of epiphysiodesis. Fractures involving a physis
lution vers une épiphysiodèse. Les traumatismes du cartilage de represent 18 to 30 % of all fractures in children. Evaluation of
croissance représentent de 18 à 30 % des fractures de l’enfant. growth plate injuries has improved thanks to ultrasonography
Le diagnostic des fractures physaires peut être amélioré grâce and MRI. The treatment of physeal fractures should carefully res-
au développement de l’échographie et de l’IRM des cartilages de pect the physis and should avoid any additional physeal trauma
croissance. D’un principe général, le traitement de ces lésions du from an inappropriate treatment. The best treatment is often
cartilage de croissance doit respecter la physe et éviter la iatrogé- closed reduction. If internal fixation is necessary, penetration
nie. Les réductions orthopédiques seront privilégiées sur ces zones of the physis by pins or screws should be avoided because of
à consolidation rapide. Quand une ostéosynthèse est nécessaire, the risk of damaging the germinal cells. However, transfixing
celle-ci devra éviter de traverser les zones de croissance, sauf the physis with pins is allowed in some cases, when the end of
quand la fin de croissance est proche ou quand il n’y a absolument growth is imminent or if there is no alternative solution because
aucune autre solution (fracture complexe). Même si la croissance of the complexity of the fracture. Even though subsequent
peut améliorer un bon nombre de situations, un suivi régulier growth may in many cases correct a residual deformation, close
sera organisé pour tout traumatisme physaire, afin de dépister follow-up of physeal injuries is necessary to detect any growth
la survenue d’un trouble de croissance. L’épiphysiodèse post- disturbance. Post-traumatic epiphysiodesis should be detected
traumatique doit absolument être dépistée et redoutée, d’autant early because of the high risk of deformation, more even so if the
plus que le potentiel de croissance résiduel est grand. growth potential is high.
Mots clés : Fractures du cartilage de croissance. – Salter et Harris. Keywords: Growth plate injuries. – Salter and Harris classification.
– Enfant. – Adolescent. – Child. – Adolescent.
1
Service d’orthopédie pédiatrique, CHU Amiens hôpital Nord, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens Cedex 1, France
Figure 2. Fracture de la physe traversant la zone hypertrophi- Figure 3. Fracture traversant toutes les zones de la physe.
que. Reproduit d’après Peterson avec accord de l’auteur. Reproduit d’après Peterson avec accord de l’auteur.
xixe siècle, des auteurs ont cherché à classer ces lésions Cette classification est simple et reproductible, mais
[38]. C’est Poland, en 1898, qui décrit, avec l’avène certains auteurs lui ont reproché d’être incomplète et de
ment de la radiographie, la première classification manquer de valeur pronostique. Rang [44] y ajoute un
bien construite. Celle-ci est complétée par Bergenfeldt type dit Salter 6 ou Rang 6, correspondant à l’atteinte
en 1933, qui décrit déjà les formes principales. C’est directe de la virole périchondrale, avulsion de l’anneau
Aitken qui établira la classification de référence emportant un fragment de métaphyse et d’épiphyse. Ce
jusqu’à ce que Salter publie la sienne. Il s’agissait de type 6 n’a pas été repris par la suite par Rang dans sa
trois types, reprenant la fracture épiphysaire et la propre classification, où il ne retenait que les quatre
fracture métaphysaire de Poland auquel il ajoute la premiers stades de Salter [45]. Peterson, dans son ana-
fracture métaphyso-physo-épiphysaire, déjà décrite lyse de 951 cas, n’a pas retrouvé ce type de lésion, pas
par Bergenfeldt. Il constate que cette classification est plus que de Salter 5 [42]. Ogden a, lui aussi, élaboré
applicable à tous les sites. Enfin Brashear, en 1958, une classification pour améliorer celle de Salter [36]. Il
ajoute un type de lésion, suspectant une lésion du car- y reprend les cinq types de Salter, le Rang 6 et y ajoute
tilage de croissance à radiographie normale, par un d’autres groupes comprenant les atteintes épiphysai-
mécanisme en compression. res exclusives et métaphysaires sans lésion physaire.
De plus, de nombreux sous-types sont décrits, rendant
Classification de Salter et Harris (figure 4) cette classification peu pratique et peu utilisée.
Salter et Harris [49] ont classé les traumatismes du Classification de Peterson (figure 5)
cartilage de croissance en cinq types, reprenant les
quatre types de Brashear et le type I de Poland et Dans son étude épidémiologique des fractures physaires,
Bergenfeldt. Le type 1 est un traumatisme passant Peterson [42] a repris les types 1, 2, 3 et 4 de Salter qu’il a
purement dans le cartilage de croissance. Il s’agit là renommés respectivement 3, 2, 4 et 5. Il n’a pas retrouvé
du classique décollement épiphysaire. Il n’y a aucun de type 5 dans sa série et n’a donc pas repris cette entité
trait de fracture métaphysaire ou épiphysaire. Le type dans sa classification. Il a en plus identifié deux types de
2 détache un fragment métaphysaire. Le type 3 est une lésion qu’il n’était pas possible d’intégrer dans les pré-
fracture articulaire, franchissant les chondrocytes de cédentes classifications [39]. La première est une forme
réserve et s’épuisant dans le cartilage articulaire où fréquente qui atteint la métaphyse de manière transver-
un décalage est susceptible d’être présent. Le type 4 sale, avec un ou plusieurs traits s’étendant vers la physe.
est une fracture métaphyso-physo-épiphysaire. Elle Peterson la nomme type 1. La deuxième est une forme
comporte les mêmes risques théoriques que le type 3. grave avec avulsion partielle de la physe accompagnée
Enfin, Salter décrit un type 5, tout comme Brashear, d’un morceau de métaphyse et d’épiphyse, classique acci-
qui est la conséquence d’un écrasement de la physe, dent de tondeuse à gazon. Peterson la nomme type 6.
entraînant une atteinte de la zone germinale. Cette Ainsi, il a établi une nouvelle classification en six
lésion est décrite par les auteurs comme très rare et types du plus au moins fréquent. Il y ajoute un intérêt
survenant sur des articulations n’ayant une mobilité pronostique puisque plus le type est grand, plus l’at-
que dans un plan, comme le genou ou la cheville. La teinte physaire est grave.
radiographie est également normale dans ce type de
lésion. Même si la compression du cartilage est pos-
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Épidémiologie [38,47]
type 5
Les lésions traumatiques du cartilage de croissance
représentent de 18 à 30 % des fractures de l’enfant
selon les séries [30,34,42]. L’analyse de 951 fractures
physaires par Peterson [42] nous montre que les lésions Risque croissant d’éphphysiodèse
les plus fréquentes sont celles des phalanges des doigts
faible moyen élevé très élevé
(37 % des cas), suivies du radius distal (17,9 %),
du tibia distal (10,9 %) puis de la malléole latérale
Figure 6. Classification à retenir pour la pratique courante.
(7,2 %). Les fractures du cartilage de croissance sur-
C’est bien sûr la radiographie standard qui fait le l’humérus proximal, qui présente un grand pouvoir
diagnostic dans la grande majorité des cas. La difficulté de remodelage. Un déplacement d’une fracture arti-
est d’obtenir des incidences orthogonales aux urgences culaire (type 3 ou 4) doit être réduit anatomiquement
compte tenu de la douleur des enfants. Néanmoins, pour conserver la congruence articulaire. L’ensemble
deux incidences, voire des trois-quarts, sont parfois du traitement prend en compte la quantité de crois-
indispensables pour ne pas méconnaître la présence de sance résiduelle pour évaluer la capacité à remodeler
fractures épiphysaires de type 3 ou 4 parfois difficiles spontanément.
à visualiser. Bien que non systématiques, des clichés La plupart des lésions physaires ne sont pas déplacées
comparatifs sont parfois indispensables. et sont traitées par une immobilisation temporaire. Les
L’évaluation radiographique n’est parfois pas suffi- lésions déplacées sont traitées par une réduction par
sante. L’arthrographie est classiquement utilisée dans traction manuelle suivie d’une immobilisation tempo-
les fractures du condyle latéral de l’humérus (type 4) raire. Il faut être vigilant à ne pas léser le cartilage de
quand un doute persiste après la simple radiographie croissance par des manœuvres inappropriées ou trop
sur le caractère complet ou non du trait fracturaire. violentes. Quatre-vingt-treize pour cent des fractures
Le scanner est parfois très utile en complément de la des cartilages de croissance sont traitées orthopédique-
radiographie pour évaluer les fractures complexes et ment [34,42].
comminutives, la congruence de certaines fractures Les réductions chirurgicales sont le plus souvent
articulaires [12]. C’est le meilleur moyen d’apprécier réservées aux lésions de type 3 et 4, aux lésions de
les fractures dites « triplanes » du tibia distal et d’éva- l’humérus distal, de la tête radiale, de l’épiphyse fémo-
luer leur déplacement. Le scanner est également utile rale supérieure, du fémur distal et du tibia proximal et
pour évaluer une fracture acétabulaire et son impact distal au-delà de l’âge de 4 ans [38].
sur le cartilage triradié. Enfin, il est utile au genou Le délai de réduction est lui aussi important.
pour évaluer l’orientation des traits et le déplacement Quelques heures d’attente ne sont habituellement pas
des fractures Salter 3 et 4 du fémur distal ou du tibia préjudiciables en dehors des lésions ouvertes (type 6
proximal. de Peterson) et du polyfracturé. Dès le troisième ou
L’IRM peut être un examen très utile, si elle est quatrième jour, la réduction est plus difficile. À partir
facilement accessible, en remplacement du scanner. du 7e jour, les tissus mous se sont rétractés en position
Elle montre sans irradiation l’anatomie fracturaire déplacée et le cal apparaît, rendant la réduction très
et en plus évalue l’atteinte du cartilage de croissance difficile. Il faut alors exercer une force risquant d’être
pour prédire l’éventuelle survenue d’une épiphysiodèse excessive pour réduire la fracture. C’est pourquoi les
[6,23,50,58]. réductions orthopédiques doivent être recontrôlées
L’échographie ostéoarticulaire est un moyen très dans la première semaine pour dépister un éventuel
simple, non invasif et peu coûteux d’explorer une déplacement secondaire. Au-delà de 10 jours, il est
lésion du cartilage de croissance. Elle est classiquement plus raisonnable de tolérer le déplacement et d’atten-
utilisée dans les traumatismes de l’enfant très jeune. dre le remodelage pour évaluer la déformation rési-
L’indication idéale est le décollement épiphysaire obsté duelle et, le cas échéant, la traiter.
trical de l’humérus distal et chez l’enfant plus grand, Un traitement chirurgical peut bien sûr être indi-
quand l’épiphyse ou l’apophyse traumatisée n’est pas qué d’emblée. Celui-ci doit épargner le cartilage de
encore ossifiée [5,13,14,31,61]. L’échographie peut croissance, sauf au cours du traitement d’une lésion
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remplacer l’arthrographie dans les fractures du condyle du grand adolescent. L’utilisation de broches ou de
latéral [56]. Enfin, elle est également utile pour faire la vis est la règle. Une immobilisation temporaire est très
différence entre une entorse ligamentaire à la cheville souvent ajoutée pour limiter la mobilité de la zone
et la lésion de la physe fibulaire distale [20]. fracturaire dans le cadre de ces ostéosynthèses non
rigides.
Manœuvres externes • Utiliser des broches non filetées. Les broches filetées
exercent un blocage mécanique sur la physe en plus du
La réduction orthopédique est le traitement le plus traumatisme.
approprié aux lésions des cartilages de croissance. • Utiliser le moins de broches possible et les mettre
Il faut donc que ces manœuvres ne provoquent pas en place en une seule fois. La multiple perforation de
une lésion complémentaire. La manœuvre doit être la physe augmente le risque de trouble de croissance.
douce et peut être répétée. Il faut éviter toute mani- Il faut en plus insérer ces broches au moteur à vitesse
pulation forcée risquant de générer une épiphysiodèse lente. L’utilisation d’un « nez américain » est à pros-
par atteinte des chondrocytes de réserve. Il faut savoir crire, car elle nécessite de nombreuses manœuvres en
tolérer une réduction incomplète qui pourra se remo- force pour insérer ces broches.
deler en fonction de l’âge plutôt que de provoquer une • Insérer la broche le plus proche possible du centre de
épiphysiodèse par souci de perfection. Néanmoins, l’épiphyse et le plus loin possible de la périphérie et de
il faut savoir reconnaître une interposition tissulaire la virole périchondrale.
périostée empêchant une réduction. Cette interposi- • Insérer la broche de manière la plus perpendicu-
tion doit être levée chirurgicalement. laire possible. Une broche très oblique par rapport à
la physe a plus tendance à engendrer un trouble de
croissance.
Réduction chirurgicale • Utiliser les broches les plus fines possibles pour léser
Sept pour cent des lésions physaires de la série de une moins grande proportion de la physe.
Peterson ont nécessité une réduction chirurgicale [38]. • Retirer le matériel le plus rapidement possible. La
L’abord chirurgical est une agression potentielle du plupart des lésions des cartilages de croissance sont
cartilage de croissance qui peut conduire à un trou- suffisamment solides à 3 semaines pour pouvoir se
ble de croissance. Il faut donc le réserver aux lésions passer des broches.
instables après réduction, aux décollements épiphy-
saires irréductibles, aux fractures articulaires (quand
le risque articulaire est plus important qu’un risque Immobilisation
potentiel de trouble de croissance). La voie d’abord Il faut, lors de l’immobilisation, privilégier la posi-
choisie doit permettre d’aborder en même temps l’ar- tion qui donne une plus grande stabilité à la fracture
ticulation et le cartilage de croissance. Il est bien sûr réduite. À la différence de l’adulte, l’enfant supporte
important d’éviter d’agresser directement la physe par une immobilisation en flexion ou en extension. Il
un instrument. Le plus souvent, une ostéosynthèse est récupère une amplitude articulaire normale sans rai-
réalisée. Il est néanmoins possible, dans certains cas, deur dans la majorité des cas. Ainsi, un décollement
de procéder à une réduction chirurgicale et de confier épiphysaire du radius distal à déplacement postérieur
la stabilisation à une immobilisation plâtrée. sera immobilisé dans un plâtre brachio-antébrachio-
palmaire en flexion de poignet d’au moins 45°. Cette
attitude est d’autant plus justifiée que la durée d’im-
Ostéosynthèse mobilisation peut être courte. La tendance est à rac-
La majorité des ostéosynthèses réalisées au cours de la courcir les durées d’immobilisation [38]. Ces durées
chirurgie des fractures des cartilages de croissance est varient bien sûr en fonction de la localisation du trau-
Figure 8. Fracture de type 2 du radius distal déplacée Figure 9. Fracture de type 3 du tibia distal.
en arrière.
(périoste) dans l’ouverture physaire. Un abord chirur- donc également corrélé à la bonne réduction de l’ar-
gical est alors nécessaire pour extraire ce périoste et ticulation. Ces fractures surviennent souvent chez des
parfaire la réduction. enfants en fin de croissance sur des physes en cours
Si la fracture est réduite mais instable, un brochage de fermeture. Le meilleur résultat est obtenu par
ou un vissage de l’écaille métaphysométaphysaire ne abord chirurgical et arthrotomie avec réduction de la
traversant pas la physe est le meilleur moyen de fixa- physe pour éviter un trouble de croissance, et réduc-
tion. Ceci ne dispense pas d’une immobilisation plâ- tion articulaire pour éviter une arthrose secondaire.
trée complémentaire. En cas de fragment métaphysaire L’ostéosynthèse habituelle est confiée à une broche ou
trop petit et de fracture instable, l’ostéosynthèse doit une vis. Lorsque cela est possible, on préférera la solu-
être confiée à des broches de petit diamètre, mises en tion thérapeutique qui évite de traverser le cartilage de
place de l’épiphyse vers la métaphyse. Le risque d’épi- croissance, surtout si l’enfant est jeune.
physiodèse est moindre si les broches ne sont pas file-
tées, sont le plus perpendiculaire possible par rapport Lésion de type 4 de Salter
à la physe, évitent la virole périchondrale et sont lais-
sées en place le moins longtemps possible [38]. La fracture de type 4 détache un fragment métaphysaire
Lésion de type 5 de Salter fracture est excellent. Le traitement doit être quasi
exclusivement orthopédique, éventuellement après
Remis en cause par Peterson [38], le type 5 a pour- réduction sous anesthésie [3,62]. La stabilisation peut
tant été reconnu par d’autres auteurs [47]. Les radio- néanmoins être confiée à des broches lors d’exception-
graphies initiales sont normales et c’est l’évolution nelles fractures instables.
qui prouve rétrospectivement la lésion physaire avec
atteinte des cellules germinales. Il est probable qu’une Extrémité inférieure de l’humérus
imagerie plus sophistiquée telle que l’IRM permet-
trait de poser un diagnostic plus précoce. En tout Les lésions du cartilage de croissance de l’humérus
cas, le traitement initial reste symptomatique (immo- distal sont différentes en fonction de l’âge. Chez le
bilisation). L’existence de ce type de lésion justifie la bébé et le très jeune enfant, la lésion la plus fréquente
surveillance de tout traumatisme physaire à moyen est le décollement épiphysaire en masse de l’épiphyse
terme. distale ressemblant à une pseudo-luxation de coude.
Le diagnostic est au mieux réalisé par l’échographie
[5,13,14,31]. La réduction orthopédique est la règle
Lésions du cartilage de croissance avec de très bons résultats. Chez l’enfant plus grand,
au membre supérieur [12,38] la lésion physaire la plus fréquente est celle du condyle
latéral réalisant une véritable lésion de type 4 (figure
Extrémité supérieure de l’humérus 11). Les fractures du condyle médial sont plus rares
mais répondent au même type lésionnel. Comme tout
L’anatomie de la capsule articulaire fait que la méta- type 4, ces lésions nécessitent quasiment toujours
physe médiale est intra-articulaire. Ceci conduit, lors une réduction chirurgicale avec fixation par broches.
de traumatisme, à la séparation de cette métaphyse L’articulation doit être parfaitement réduite. Parfois,
intra-articulaire avec l’épiphyse sus-jacente, rendant le trait de fracture ne va pas jusque dans l’articulation.
les lésions de type 2 les plus fréquentes. Les décolle- L’échographie [56] ou l’arthrographie sont alors utiles
ments de type 1 sont aussi souvent retrouvés (figure 10), pour décider d’un traitement orthopédique exclusif.
tout particulièrement chez le jeune enfant. Les lésions Seules les fractures strictement non déplacées peuvent
de type 3 sont exceptionnelles. Aucune lésion de type également être traitées orthopédiquement. La pseu-
4 ou 5 n’a été décrite. darthrose est une complication redoutable de cette
Le grand potentiel de remodelage de l’épiphyse fracture et son traitement est difficile, compromettant
proximale de l’humérus fait que le pronostic de cette le pronostic fonctionnel du coude.
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Figure 10. Fracture de type 1 déplacée de l’humérus proximal. Figure 11. Fracture de type 4 déplacée du condyle latéral de
l’humérus.
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des fractures du col du fémur de l’enfant). Le trauma- faire rechercher une complication vasculonerveuse. La
tisme est souvent violent. Cette lésion est facilement réduction orthopédique est le traitement le plus uti-
différentiable de l’épiphysiolyse aiguë, qui survient lisé. Si la fracture est stable, une immobilisation par
pour un traumatisme mineur chez un adolescent adi- plâtre pelvipédieux est réalisée pour 45 jours. Le plus
posogénital avec parfois une boiterie préexistante. souvent, la stabilité n’est pas parfaite et une ostéosyn-
Le pronostic de ces types 1 est mauvais étant donné thèse est obligatoire. Dans le cas de types 2 avec une
le risque de nécrose important de la tête fémorale écaille métaphysaire importante, un vissage métaphy-
[15,48]. Bollini rapporte un risque de nécrose de 70 % sométaphysaire est suffisant associé à l’immobilisation
[4]. Le traitement consiste en une réduction douce et (figure 14). Si l’écaille est petite ou en cas de type 1
progressive sur table orthopédique et ostéosynthèse. instable, l’ostéosynthèse doit traverser la physe. Un
Celle-ci peut être confiée à des broches si l’enfant est embrochage en croix est réalisé, avec des broches pas-
jeune, pour éviter un trouble de croissance. Un plâtre sées si possible en une seule fois. Une ostéosynthèse
pelvipédieux est associé pour 45 jours. À l’adolescence, augmente toujours le risque de trouble de croissance
un vissage peut être réalisé. Un abord chirurgical est [1]. À l’adolescence, quand il reste 1 cm à grandir sur
réalisé dans d’exceptionnels cas de luxations associées le cartilage de croissance du fémur distal, une épiphy-
de la tête fémorale [35,38]. siodèse chirurgicale peut être réalisée en complément
de l’ostéosynthèse, une discrète inégalité de longueur
Extrémité inférieure du fémur étant préférable à une potentielle déviation axiale
d’une dizaine de degrés [11,12]. Certains proposent, à
Les lésions physaires du fémur distal se rencontrent cet âge, une ostéosynthèse par plaque pontant la physe
plus souvent chez l’adolescent et pour des traumatis- [16].
mes violents (accidents de voie publique). Les types 2 Les lésions de type 3 ou 4 nécessitent une réduction
sont les plus fréquents (figure 13), suivis des types 1. par arthrotomie et vissage épiphysoépiphysaire ne tra-
Le déplacement parfois important de ces fractures doit versant pas la physe.
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Figure 13. Fracture de type 2 déplacée du fémur distal. Figure 14. Ostéosynthèse par vis d’une fracture type 2 du
fémur distal.
250 R. Gouron
Fractures triplanes
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probablement surestimées. En effet, la pensée classi- transport avec atteinte vasculaire initiale. C’est pour-
que évoque une moins grande résistance du cartilage quoi il paraît licite de demander une imagerie de type
de croissance au traumatisme que l’appareil ligamen- angioscanner devant toute lésion du tibia proximal
taire collatéral latéral. Ainsi tout traumatisme entraî- peu ou très déplacée.
nant un œdème de la malléole latéral est-il étiqueté
« décollement épiphysaire Salter 1 ». En fait, il a été
montré qu’un grand nombre de ces traumatismes ne Syndrome de loge
sont en fait pas des décollements épiphysaires. C’est Il a été décrit principalement pour des lésions de type
l’échographie et l’IRM qui ont permis de relativiser la 2 du radius distal, tibia proximal ou distal. Son traite-
pensée classique [18,28]. Les lésions ligamentaires ne ment est l’aponévrotomie en urgence.
sont en fait pas rares et les vrais décollements épiphy-
saires sont finalement moins fréquents.
Les lésions de type 1 sont les plus fréquentes, le plus Irréductibilité
souvent non déplacées. Elles doivent être immobilisées. La grande majorité des décollements épiphysaires
Les fractures déplacées doivent être réduites et immo- se réduit orthopédiquement. Il n’est pas rare qu’un
bilisées. En cas d’instabilité, une broche transphysaire élément vienne empêcher la réduction. Il peut s’agir
peut maintenir la réduction pendant 3 semaines [9,38]. de périoste, dans la majorité des cas, mais aussi de
tendons, de nerfs, de vaisseaux, de cartilage ou d’un
Lésions iatrogènes fragment d’os. Seule la levée chirurgicale de l’inter-
position rendra la réduction possible. La persistance
Un certain nombre de lésions physaires sont secon- de tissus mous dans une physe va conduire soit au cal
daires à un geste chirurgical. Il peut s’agir du traite- vicieux, soit à la pseudarthrose, soit à la constitution
ment inapproprié de certaines fractures de l’enfant d’un pont d’épiphysiodèse (si interposition périostée)
par embrochage, vissage ou enclouage transphysaire. [43].
Néanmoins, il est parfois nécessaire de franchir une
physe et un embrochage transphysaire passé en une
fois et à vitesse lente n’entraînera pas obligatoire- Atteinte neurologique
ment une épiphysiodèse. Il faut en revanche éviter Les complications neurologiques sont l’apanage des
les perforations multiples. La physe peut également fractures déplacées. Elles sont rares en matière de trau-
être infectée par une broche qui la traverse. Ces matisme physaire et ont été décrites suite à une lésion
situations se rencontrent au cours d’embrochage en du radius distal ou proximal et de l’humérus distal.
percutané. L’atteinte neurologique peut accompagner l’atteinte
vasculaire provoquée par un décollement épiphysaire
tibial supérieur. Il s’agit en général d’une neurapraxie.
Complications des traumatismes Le traitement est la réduction fracturaire urgente. La
des cartilages de croissance [38] récupération se fait précocement en plusieurs heures ou
jours après le traumatisme. Les manipulations intem-
Nous avons déjà vu un certain nombre de complica- pestives pour réduire une fracture peuvent également
tions pouvant survenir au cours d’un traumatisme phy- être à l’origine de ces neurapraxies. Enfin, il faut faire
associée. Il s’agit là d’une véritable fracture ouverte controlatérale…). Enfin, des ostéotomies de correc-
avec risque septique important. tion axiale peuvent être réalisées en cas de cal vicieux
axial résiduel, ou en cas d’épiphysiodèse partielle
périphérique.
Complications tardives
Épiphysiodèse Pseudarthrose
L’épiphysiodèse est le risque majeur de tout trauma- La pseudarthrose est rare chez l’enfant. Elle survient
tisme physaire (figure 20). Ce risque est dépendant essentiellement lors des lésions de type 4 de l’humé-
du type de lésion dans la classification de Salter, du rus distal et parfois du tibia distal. Dans la plupart
déplacement fracturaire, de l’énergie du traumatisme, des cas, la pseudarthrose est diagnostiquée devant une
de l’âge de l’enfant et de la localisation de la physe limitation d’amplitude articulaire, une déformation
atteinte. Elle peut être complète et entraîner une iné- résiduelle, un œdème ou une douleur. Il s’agit souvent
galité de longueur. Elle peut également être partielle de fractures non diagnostiquées au stade initial.
et périphérique, entraînant une déviation axiale, ou
partielle et centrale, entraînant une modification mor-
phologique de l’articulation atteinte. Cal vicieux
Si l’enfant est en fin de croissance, l’épiphysiodèse Le cal vicieux se produit lorsque le fragment osseux
n’aura que peu de conséquences. Pour diminuer encore fracturé va s’unir à l’os adjacent alors qu’il est encore
ces conséquences et surtout le risque de déviation déplacé. C’est le fait de fractures passées inaperçues.
axiale, il peut être judicieux de provoquer une épiphy- On retrouve également ces cals vicieux chez le jeune
siodèse complète de la physe au cours du traitement enfant, lorsque l’épiphyse n’est pas encore ossifiée.
de la fracture. La radiographie standard est alors mise en défaut.
Chez l’enfant jeune, les conséquences seront beau- C’est l’échographie et surtout l’IRM qui visualiseront
coup plus importantes. Une désépiphysiodèse chirur- la position anormale du fragment osseux. En fait, un
gicale peut être tentée lorsque le pronostic d’inégalité grand nombre de lésions physaires fusionnent avec un
de longueur est important. Lorsqu’il l’est moins, une cal vicieux mais qui est tellement minime qu’il remo-
chirurgie d’égalisation est possible (allongement du dèle, permettant un retour progressif à la normale
côté court, accourcissement du côté long, épiphysiodèse (types 1 et 2 de Salter). Dans les types 4 de Salter, un
cal vicieux provoque souvent une épiphysiodèse. Le
fragment détaché s’ascensionne et ainsi la métaphyse
vient se fusionner au fragment épiphysaire détaché,
réalisant une véritable épiphysiodèse expérimentale.
C’est pourquoi il vaut mieux privilégier la réduction
chirurgicale et l’ostéosynthèse de ce type de fracture.
Ce sont les fractures du condyle latéral ou médial de
l’humérus distal qui sont le plus souvent le siège de ces
cals vicieux.
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Nécrose
La nécrose ischémique épiphysaire peut se voir dans
de nombreuses localisations. C’est au radius proximal
et à l’extrémité céphalique du fémur que la nécrose
est la plus fréquente. Dans ces localisations, un trau-
matisme physaire peut léser la vascularisation épiphy-
saire terminale alimentée par la périphérie de la virole
périchondrale. La nécrose a été décrite également à
l’humérus distal, au tibia distal et à l’humérus proxi-
mal. La nécrose conduit toujours à une modification
Figure 20. Épiphysiodèse du radius distal avec raccourcisse- morphologique épiphysaire et à une diminution nette
ment du radius suite à une lésion de type 1+. Même patient de la croissance résiduelle avec un risque dégénératif
qu’à la figure 7. important de l’articulation concernée.
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Références
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