Vous êtes sur la page 1sur 6

Annales de chirurgie plastique esthétique (2016) 61, 764—769

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Utilisation rationnelle de la distraction


osseuse en chirurgie craniofaciale
Rational use of distraction osteogenesis in craniofacial surgery

P. Guerreschi a,b, A. Wolber a,b, Y. Bennis a,*, M. Vinchon b,c,


V. Martinot-Duquennoy a,b

a
Service de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille,
rue Émile-Laine, Lille, France
b
Centre de référence des malformations crânio-faciales rares, CRMCFR, Lille, France
c
Service de neurochirurgie pédiatrique, hôpital Roger-Salengro, CHRU de Lille, rue Émile-Laine, Lille, France

Reçu le 11 juillet 2016 ; accepté le 12 juillet 2016

MOTS CLÉS Résumé La distraction, initialement développée par Ilizarov aux membres, est l’allongement
Distraction osseuse ; tissulaire provoqué par l’écartement progressif des pièces osseuses préalablement ostéoto-
Mandibule ; misées. La distraction est ostéogénique et histogénique. Il y a 25 ans, sous l’impulsion de
Maxillaire supérieur ; McCarthy cette technique a été utilisée pour traiter les malformations craniofaciales aux
Crânien ; différents étages de la face : mandibulaire, médiofacial et crânien. Les protocoles les plus
Chirurgie craniofaciale ; répandus respectent une période de latence de 0 à 7 jours, un rythme de distraction de 1 à 2 mm
Squelette par jour en 2 à 4 fois et une période de consolidation de 4 à 8 semaines. Les distracteurs sont le
cranio-maxillo-facial fruit de l’inventivité des pionniers puis du travail toujours à l’œuvre d’adaptation aux multiples
situations cliniques complexes. Le chirurgien doit faire le choix d’un matériel interne ou
externe, permettant un allongement mono- ou multi-vectoriel, à ancrage osseux et/ou dentaire.
La distraction mandibulaire est très efficace pour le traitement des syndromes obstructifs
secondaires aux hypomandibulies sévères unilatérales ou bilatérales. Elle permet également la
désobstruction des voies aériennes supérieures dans le cadre des hypoplasies médiofaciales ainsi
que le traitement secondaire des défauts de croissance séquellaires des fentes labio-maxillo-
palatines. Enfin, la distraction a fiabilisé les avancées fronto-faciales dans le cadre du traitement
précoce et secondaire des craniofaciosténoses. Il s’agit d’un véritable accompagnement de la
croissance faciale qui doit être incluse dans un plan de traitement global.
# 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : yasbennis0311@gmail.com (Y. Bennis).

http://dx.doi.org/10.1016/j.anplas.2016.07.009
0294-1260/# 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Utilisation rationnelle de la distraction osseuse en chirurgie craniofaciale 765
Summary Distraction osteogenesis, initially developed by Ilizarov for limb, is the tissular
KEYWORDS extension caused by the progressive space of the osseous pieces following an osteotomy.
Distraction Distraction is osteogenesic and histogenic. Twenty-five years ago, at the instigation of McCarthy,
osteogenesis; this technique was used to handle the craniofacial malformations in the various floors of the
Mandible; face : mandibular, mediofacial and cranial. The most wide-spread protocols respect a latency
Maxilla; period from 0 to 7 days, a rhythm of distraction from 1 to 2 mm a day in 2 at 4 times and a period
Cranial; of consolidation from 4 to 8 weeks. Distraction is the result of the inventiveness of the pioneers
Craniofacial surgery; then the work to always adapt to the multiple complex clinical situations. The surgeon has to
Craniomaxillofacial choose between internal or external materials allowing a mono- or multi-vectorial extension, in
skeleton osseous and/or dental anchoring. The mandibular distraction is very effective for the treatment
of the secondary obstructive syndromes in the unilateral or bilateral severe hypomandibular
malformations. She also allows desobstruction of the superior airways within the framework of
the mediofacial hypoplasies as well as the secondary treatment of the growth defects in cleft lips
and palates. Finally, the distraction osteogenesis enhanced reliability of the fronto-facial
advancement in early and secondary treatment of craniofaciosynostosis. This is a real support
of the facial growth, which has to be included in a plan of global treatment.
# 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

La distraction ostéogénique (DO) fait partie de l’arsenal du l’insuline-like growth factor-1 (IGF-1) semble être fonda-
chirurgien craniofacial depuis 1992 sous l’impulsion de mental à la phase précoce. Okazaki et al. rapportent
McCarthy. Vingt-cinq ans plus tard, chaque équipe réserve l’utilisation de fibroblast growth factor (FGF) à la fin de
une place particulière à cette technique au sein de ses la période de distraction [7]. Le type de collagène domi-
propres protocoles : distraction mandibulaire, distraction nant varie également en fonction de l’avancée du proces-
de l’étage moyen de la face, distraction de la voûte sus, le type III prépondérant juste après l’ostéotomie est
crânienne. Le matériel est le fruit de l’inventivité des pion- remplacé peu à peu par le type I dans les phases plus
niers puis de l’adaptation aux contraintes mécaniques et tardives de maturation osseuse [8]. L’expression du vascu-
biologiques par chaque équipe : un aperçu de la diversité des lar endothelial growth factor (VEGF) est également aug-
dispositifs est donné. Les principales indications sont synthé- mentée tout au long de la distraction [8]. Les agents
tisées région par région. physiques jouent eux aussi un rôle dans ce phénomène
complexe. Ainsi, Sakurakichi et al. ont pu observer
Principes généraux l’amélioration de l’ostéogenèse par la stimulation du cal
distracté par les ultrasons [9]. Les travaux de Troulis et al.
La distraction ostéogénique repose sur l’allongement du cal avancent que les ultrasons, sans danger et non invasifs,
osseux en formation par écartement progressif et graduel de améliorent la qualité mécanique de l’os distracté [10].
2 segments d’os vascularisés. Dès 1905, Codivilla [1] tentait Les chirurgiens craniofaciaux au premier rang desquels
ce type de prouesse technique sur les membres avec beau- McCarthy, Molina et Ortiz-Monasterio se sont emparés de la
coup de complications. Ce sont les travaux d’Ilizarov, distraction ostéogénique des membres pour l’appliquer au
débutés après la seconde Guerre Mondiale, qui firent connaî- squelette craniofacial : mandibule, étage moyen de la face
tre cette technique et contribuèrent à sa diffusion dans les puis voûte crânienne [11,12].
années 1980 [2]. Le temps de latence, le rythme de distraction, sa durée
Les principes mis en avant par Ilizarov pour fiabiliser la ainsi que la période de consolidation optimaux restent empi-
technique sont le respect de la vascularisation osseuse et la riques sur les os de membrane du squelette craniofacial. Les
stabilisation par un fixateur externe. Le geste d’ostéotomie protocoles les plus répandus respectent une période de
s’applique à respecter le périoste et la médullaire, réalisant latence de 5 à 7 jours, un rythme de distraction de 1 mm
ainsi une corticotomie à basse énergie ne coupant que le par jour en 2 fois et une période de consolidation de 8 semai-
cortex diaphysaire [3]. Les deux fragments osseux sont nes [12,13]. La minéralisation doit être visible au niveau de la
maintenus par un fixateur pendant une période de latence zone 1 du cal, la plus centrale pour garantir en théorie un
durant laquelle le cal osseux se forme. Les 2 fragments taux de récidive réduit.
osseux sont ensuite éloignés l’un de l’autre de manière La distraction pour la correction des malformations cra-
très progressive à rythme régulier défini. Lorsque l’allonge- niofaciales est une technique séduisante à plusieurs titres.
ment de cal est obtenu, le dispositif est fixé jusqu’à la Elle permet non seulement un allongement du cal osseux
consolidation osseuse. appelé distraction ostéogénique, mais également une crois-
D’un point de vue histologique, le processus de cica- sance des tissus mous appelé distraction histogénique [14].
trisation est une ossification membraneuse et non enchon- De plus, l’allongement obtenu par distraction peut être bien
drale contrairement au processus de réparation d’une supérieur à celui résultant d’une ostéotomie plus greffe
fracture [4]. De nombreuses cytokines, facteurs de osseuse [15]. Par ailleurs, l’allongement d’un segment
croissance et protéines de la matrice extracellulaire osseux par distraction n’impose pas de site donneur, la
interviennent dans ce mécanisme complexe à des taux morbidité est donc moindre sur ce point [16]. L’os obtenu
variables selon la phase du processus [5,6]. Par exemple après distraction est stable. Les taux de raccourcissement de
766 P. Guerreschi et al.

l’os distracté ne sont pas plus importants que ceux observés donc d’orientation des vecteurs de distraction. Les distrac-
après ostéotomie et greffe osseuse [17]. teurs internes sont plus discrets, plus stables car plus proche
En revanche, une distraction ostéogénique impose un de l’os. À noter que la tige de distraction est toujours
protocole comprenant plusieurs temps chirurgicaux, 2 inter- extériorisée soit à la peau, soit dans la bouche.
ventions minimum car le cal peut être modelé sous anesthé- Le nombre de vecteurs appliqués au mouvement d’allon-
sie générale en fin d’allongement avant la période de gement du cal détermine les distracteurs mono- ou multi-
consolidation. De plus, cette technique nécessite une excel- vectoriels.
lente compliance du patient et de sa famille. Enfin, les taux Enfin, le type d’ancrage différencie les distracteurs à
de complications restent importants du fait des contraintes ancrage osseux des distracteurs à ancrage dentaire et des
mécaniques exercées sur le matériel, des risques de surin- distracteurs hybrides.
fection du site opératoire [18]. Les critères de choix d’un distracteur sont multiples.
Lorsqu’elle est appliquée très précocement chez l’enfant L’opérateur doit déterminer dans son projet préopératoire
jusqu’à 4 ans, la distraction peut permettre une croissance le ou les vecteurs du mouvement, l’amplitude de l’allonge-
accélérée sans ostéotomie. Il s’agit d’une distraction trans- ment, les particularités anatomiques du site opératoire, la
suturaire [19]. Cette possibilité est développée par Pellerin voie d’abord utilisée pour pratiquer l’ostéotomie, l’accès
et al. et offre l’avantage d’une morbidité grandement dimi- pour réaliser l’activation du distracteur, la compliance du
nuée du geste opératoire. Le rythme de distraction doit être patient et de sa famille [21].
plus lent et plus fractionné pour être efficace et reproduc-
tible [20]. Champs d’application en chirurgie
craniofaciale
Les différents types de distracteurs
La mandibule
De nombreux distracteurs ont été dessinés puis améliorés au
fil des deux dernières décennies pour s’adapter à l’anatomie Dès 1992, McCarthy et al. publient les premiers résultats
des différentes structures concernées et aux contraintes cliniques de distraction de la mandibule [11]. Molina et
mécaniques des tissus environnants (Fig. 1). Ortiz-Monasterio rapportent les leurs en 1995 [12]. Les
Le corps du distracteur peut être externe ou interne. Les principales indications de ces auteurs sont l’hypomandi-
distracteurs externes ont généralement une plus grande bulie unilatérale des microsomies hémifaciales et l’hypo-
amplitude et de plus large possibilité de mise en place et mandibulie bilatérale syndromique du Nager ou du

Figure 1 Exemples de distracteurs (Photographies tirées du catalogue KLS Martin): a: dispositif de distraction mandibulaire externe
multidirectionnel pour le traitement des hypomandibulies; b: dispositif de distraction cranio-faciale externe permettant de réaliser
des distractions Lefort I,II ou III; c: dispositif de distraction maxillaire interne pédiatrique pour la correction des hypoplasies
maxillaires; d: dispositifs de distraction cranio-orbitaire et temporal internes proposés par MM Arnaud et Marchac pour le traitement
des faciocraniosténoses.
Utilisation rationnelle de la distraction osseuse en chirurgie craniofaciale 767

Franceschetti. La plupart des patients étaient trachéoto-


misés et ont pu être décanulés dans les suites de la
distraction mandibulaire. Les distracteurs utilisés par les
2 équipes sont des distracteurs externes mono- ou multi-
vectoriels. Guerrero et al. obtiennent des résultats simi-
laires en utilisant des distracteurs intra-oraux chez plus de
200 patients âgés de plus de 2 ans [22].
La distraction mandibulaire chez l’enfant a pour but
principal l’amélioration de l’airway [23]. La polysomnogra-
phie et l’examen ORL poussé ont donc une place importante
dans la prise de décision chirurgicale. Prenons l’exemple
de la distraction dans le cadre du Pierre Robin qui fait l’objet
de vives controverses [24]. Pour notre part, nous portons
cette indication dans ce cadre nosologique dans certains
ultimes et discutés, après les mesures de positionnement,
la mise en place de tubes naso-pharyngés, la labio-glosso-
pexie, le retard de réparation de la fente palatine et la
ventilation en pression positive. Nous pensons que la dis-
traction est particulièrement intéressante si elle permet
d’éviter la trachéotomie aux patients les plus sévèrement
atteints.
Un grand nombre de distracteurs mandibulaires ont été
développés. Le plus simple, « fait maison », consiste en une Figure 2 Cas clinique. TDM 3D en fin de protocole de distrac-
seule tige filetée en acier sur laquelle 4 trains portant chacun tion médiofaciale utilisant deux distracteurs monovectoriels
2 broches peuvent être mobilisés. La tige filetée est solidarisés en cadre par une broche transfaciale de Stacca 2 mm.
conformée grâce au TDM en préopératoire. Les distracteurs
commercialisés sont mono- ou multi-vectoriels. Dans notre
expérience, la distraction mandibulaire doit être menée en
mono-vectoriel dans la plus grande amplitude possible. Elle L’hypoplasie sévère de ces patients pourrait s’accompa-
entraîne en effet une béance antérieure parfois majeure en gner d’une faiblesse de la jonction zygomatico-malaire,
fin d’activation. Le cal est ensuite mobilisé sous anesthésie augmentant les risques de disjonction en cas d’utilisation
générale permettant de modeler un angle mandibulaire. Il de distracteurs internes qui exercent leur force sur le maxi-
est important de prévoir que cette coudure du cal est très llaire supérieur par l’intermédiaire du zygoma [28].
consommatrice de longueur. La période de consolidation est Le vecteur de la distraction médiofaciale est volontiers
au minimum égale à la période d’activation. La collaboration oblique vers le bas à environ 458 du plan de Francfort pour
orthodontiste-chirurgien est essentielle pour mener à bien corriger un déficit vertical s’exprimant par une béance
ce type de geste. antérieure toujours difficile à corriger par ce procédé. La
distraction permet une avancée plus importante que l’ostéo-
Les régions médiofaciale et crânienne tomie-greffe osseuse classique et donne une bonne stabilité
à long terme [29] (Fig. 3).
La distraction ostéogénique apporte également des solu- La distraction médiofaciale trans-suturaire sans ostéoto-
tions techniques importantes pour traiter les rétrusions mie rend ce type de geste possible très précocement car il
majeures médiofaciales dans le cadre de séquelles de fente est alors beaucoup moins long et hémorragique [19,20]. Il est
labio-palatines avec hypoplasie du bourgeon médian et pour particulièrement adapté au traitement des rétrusions obs-
la prise en charge des cranio-facio-sténoses syndromiques tructives des achondroplasies sévères.
(Crouzon, Apert, Pfeiffer, Saethre-Chotzen, Muenke. . .). L’avancement médiofacial par distraction peut être
Les distracteurs externes dérivés du diadème de Paul Tes- associé au traitement de l’étage crânien. L’avancée
sier sont à ancrage osseux ou hybride. Polley et al. obtinrent fronto-faciale dite monobloc a été introduite par Molina
leur premiers résultats de distraction médiofaciale après et mise en avant par Marchac. Dans cette chirurgie à risque
ostéotomie de Lefort III à l’aide d’un halo fixé aux régions infectieux important, l’apport de la distraction est majeur et
frontale et temporales et ancré au maxillaire supérieur [25]. permet une réduction notable de la morbidité [30].
Nous disposons deux distracteurs monovectoriels solidarisés À l’étage crânien la distraction ostéogénique est égale-
en cadre par une broche transfaciale de Stacca 2 mm ment utilisée soit à l’aide de distracteurs classiques, soit à
(Fig. 2). l’aide de ressorts. Les distracteurs sont placés de part et
D’autres équipes utilisent des distracteurs internes pour d’autre d’une ostéotomie ou d’une suturectomie permettant
une meilleure acceptation du patient et une période de une expansion du volume crânien. Certaines équipes mettent
consolidation plus prolongée. Cohen et al. publient leur en avant cette stratégie notamment dans la prise en charge
premier cas en 1998 de distraction sur ostéotomies monobloc des brachycéphalies où l’expansion postérieure permet de
[26], suivis en France par l’équipe de Marchac [27]. traiter concomitamment la malformation de Chiari très
L’utilisation de biomatériaux résorbables permettrait fréquemment associée [31,32]. Lauritzen et al. proposent
d’alléger l’intervention d’ablation du matériel en évitant le traitement des craniosténoses non syndromiques par des
une nouvelle dissection du site distracté. ressorts (spring-assisted surgery) [33].
768 P. Guerreschi et al.

Figure 3 Cas clinique. Distraction médio-faciale externe dans le cadre d’une faciocraniosténose. A. Avant distraction. B. En fin de
distraction. C. À 12 mois.

Autres régions craniofaciales [2] Ilizarov GA. The principles of the Ilizarov method. 1988. Vol. 56,
Bulletin (Hospital for Joint Diseases [New York, N.Y.]); 1997
[5 p].
La littérature rapporte d’autres types de distraction du
[3] Ilizarov GA. The tension-stress effect on the genesis and growth
squelette craniofacial. Il s’agit de cas cliniques exposant
of tissues: part I. The influence of stability of fixation and soft-
des résultats de distractions zygomatiques [34], orbitaires tissue preservation. Clin Orthop Relat Res 1989;238:249.
[35], après ostéotomie de Lefort II [36] ou des os propres du [4] Yates KE, Troulis MJ, Kaban LB, Glowacki J. IGF-I, TGF-beta,
nez [37]. and BMP-4 are expressed during distraction osteogenesis of the
pig mandible. Int J Oral Maxillofac Surg 2002;31(2):173—8.
Conclusion [5] Bouletreau PJ, Warren SM, Longaker MT. The molecular biology
of distraction osteogenesis. J Craniomaxillofac Surg 2002;
30(1):1—11.
La distraction ostéogénique dans le cadre des malformations [6] Dhaliwal K, Kunchur R, Farhadieh R. Review of the cellular and
craniofaciales, par son caractère exceptionnel, n’atteint pas biological principles of distraction osteogenesis: an in vivo
un haut niveau de preuve scientifique [38]. Toutefois, le bioreactor tissue engineering model. J Plast Reconstr Aesthet
nombre croissant de publications est le reflet de sa place Surg 2016;69(2):e19—26.
indiscutable dans l’arsenal du chirurgien craniofacial. [7] Okazaki H, Kurokawa T, Nakamura K, Matsushita T, Mamada K,
Dans notre expérience, il n’y pas d’indication absolue à la Kawaguchi H. Stimulation of bone formation by recombinant
distraction. Cette technique semble être particulièrement fibroblast growth factor-2 in callotasis bone lengthening of
efficace lorsque la distraction histogénique potentialise la rabbits. Calcif Tissue Int 1999;64(6):542—6.
[8] Warren SM, Mehrara BJ, Steinbrech DS, Paccione MF, Green-
distraction ostéogénique dans le cadre d’hypodéveloppe-
wald JA, Spector JA, et al. Rat mandibular distraction osteo-
ments sévères de la face, à l’étage crânien, médiofacial genesis: part III. Gradual distraction versus acute lengthening.
et mandibulaire. Plastic Reconstr Surg 2001;107(2):441—53.
Il s’agit d’un véritable accompagnement de la croissance [9] Sakurakichi K, Tsuchiya H, Uehara K, Yamashiro T, Tomita K,
faciale qui doit être inclue dans un plan de traitement global Azuma Y. Effects of timing of low-intensity pulsed ultrasound
« from birth to maturity » (D.J. David) [39]. on distraction osteogenesis. J Orthop Res 2004;22(2):395—403.
[10] Troulis MJ, Coppe C, O’Neill MJ, Kaban LB. Ultrasound:
assessment of the distraction osteogenesis wound in patients
Déclaration de liens d’intérêts undergoing mandibular lengthening. J Oral Maxillofac Surg
2003;61(10):1144—9.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. [11] McCarthy JG, Schreiber J, Karp N, Thorne CH, Grayson BH.
Lengthening the human mandible by gradual distraction. Plast
Remerciements Reconstr Surg 1992;89(1):1—8 [discussion 9—10].
[12] Molina F, Ortiz Monasterio F. Mandibular elongation and remo-
deling by distraction: a farewell to major osteotomies. Plast
L’auteur (P.G.) tient à remercier le Professeur Pellerin pour Reconstr Surg 1995;96(4):825—40 [discussion 841—2].
les connaissances et les techniques qui lui ont été transmi- [13] McCarthy JG, Stelnicki EJ, Grayson BH. Distraction osteogenesis
ses, héritage particulièrement précieux dans la pratique de of the mandible: a ten-year experience. Semin Orthod
cette magnifique chirurgie cranio-maxillo-faciale. 1999;5(1):3—8.
[14] Gülses A, Sencimen M, Ayna M, Gierloff M, Açil Y. Distraction
histogenesis of the maxillofacial region. Oral Maxillofac Surg
Références 2015;19(3):221—8.
[15] Swennen G, Schliephake H, Dempf R, Schierle H, Malevez C.
[1] Codivilla A. On the means of lengthening, in the lower limbs, Craniofacial distraction osteogenesis: a review of the litera-
the muscles and tissues which are shortened through deformity. ture: part 1: clinical studies. Int J Oral Maxillofac Surg 2001;
Am J Orthop Surg 1905;s2—2(4):353—69. 30(2):89—103.
Utilisation rationnelle de la distraction osseuse en chirurgie craniofaciale 769

[16] Heggie AA, Kumar R, Shand JM. The role of distraction osteo- [28] Gosain AK, Santoro TD, Havlik RJ, Cohen SR, Holmes RE.
genesis in the management of craniofacial syndromes. Ann Midface distraction following Le Fort III and monobloc osteo-
Maxillofac Surg 2013;3(1):4—10. tomies: problems and solutions. Plast Reconstr Surg 2002;
[17] Al-Moraissi EA, Ellis E. Bilateral sagittal split ramus osteotomy 109(6):1797—808.
versus distraction osteogenesis for advancement of the retro- [29] Saltaji H, Altalibi M, Major MP, Al-Nuaimi MH, Tabbaa S, Major
gnathic mandible. J Oral Maxillofac Surg 2015;73(8):1564—74. PW, et al. Le Fort III distraction osteogenesis versus conven-
[18] Baas EM, van Gemert BPHM, Bierenbroodspot F, Milstein DMJ, tional Le Fort III osteotomy in correction of syndromic midfacial
de Lange J. Patient discomfort and other side effects after hypoplasia: a systematic review. J Oral Maxillofac Surg 2014;
bilateral sagittal split osteotomy or distraction osteogenesis of 72(5):959—72.
the mandible: a randomized clinical trial. Int J Oral Maxillofac [30] Arnaud E, Marchac D, Renier D. Reduction of morbidity of the
Surg 2015;44(9):1119—24. frontofacial monobloc advancement in children by the use
[19] Liu C-M, Huang X-M, Hou M, Liang L-M, Xiao M, Zhang H-Z. of internal distraction. Plastic Reconstr Surg 2007;120(4):
[Trans-sutural distraction osteogenesis for early correction of 1009—26.
midfacial hypoplasia in children: a primary clinical report]. [31] Steinbacher DM, Skirpan J, Puchała J, Bartlett SP. Expansion of
Zhonghua Zheng Xing Wai Ke Za Zhi 2005;21(2):90—3. the posterior cranial vault using distraction osteogenesis. Plas-
[20] Pellerin P, Capon-Desgardin N, Martinot-Duquennoy V, Vinchon tic Reconstr Surg 2011;127(2):792—801.
M, Dhellemmes P. [Mid-facial distraction without osteotomy [32] Ahmad F, Evans M, White N, Nishikawa H, Dover S, Solanki G,
with a trans-facial pin. Report of 4 clinical cases]. Ann Chir Plast et al. Amelioration of Chiari type 1 malformation and syrin-
Esthet 2001;46(4):277—84. gomyelia following posterior calvarial distraction in Crou-
[21] Pereira MA, Luiz de Freitas PH, da Rosa TF, Xavier CB. Unders- zon’s syndrome — a case report. Childs Nerv Syst 2013;
tanding distraction osteogenesis on the maxillofacial complex: 30(1):177—9.
a literature review. J Oral Maxillofac Surg 2007;65(12): [33] Lauritzen C, Sugawara Y, Kocabalkan O, Olsson R. Spring
2518—23. mediated dynamic craniofacial reshaping: case report. Scand
[22] Guerrero CA, Bell WH, Contasti GI, Rodríguez AM. Intraoral J Plast Reconstr Surg Hand Surg 2009;32(3):331—8.
mandibular distraction osteogenesis. Semin Orthod 1999;5(1): [34] Cohen SR, Burstein FD, Williams JK. The role of distraction
35—40. osteogenesis in the management of craniofacial disorders. Ann
[23] Cohen SR, Simms C, Burstein FD, Thomsen J. Alternatives to Acad Med Singapore 1999;28(5):728—38.
tracheostomy in infants and children with obstructive sleep [35] Cohen SR, Rutrick RE, Burstein FD. Distraction osteogenesis of
apnea. J Pediatr Surg 1999;34(1):182—6 [discussion 187]. the human craniofacial skeleton: initial experience with new
[24] Jarrahy R. Controversies in the management of neonatal micro- distraction system. J Craniofac Surg 1995;6(5):368—74.
gnathia: to distract or not to distract, that is the question. J [36] Hierl T, Hemprich A. Callus distraction of the midface in the
Craniofac Surg 2012;23(1):243—9. severely atrophied maxilla — a case report. Cleft Palate Cra-
[25] Polley JW, Figueroa AA. Management of severe maxillary niofac J 1999;36(5):457—61.
deficiency in childhood and adolescence through distraction [37] Komuro Y, Akizuki T, Kurakata M, Ohmori K. Histological
osteogenesis with an external, adjustable, rigid distraction examination of regenerated bone through craniofacial bone
device. J Craniofac Surg 1997;8(3):181—5 [discussion 186]. distraction in clinical studies. J Craniofac Surg 1999;10(4):
[26] Cohen SR, Boydston W, Burstein FD, Hudgins R. Monobloc 308—11.
distraction osteogenesis during infancy: report of a case and [38] Nada RM, Sugar AW, Wijdeveld MGMM, Borstlap WA, Clauser L,
presentation of a new device. Plast Reconstr Surg 1998;101(7): Hoffmeister B, et al. Current practice of distraction osteoge-
1919—24. nesis for craniofacial anomalies in Europe: a web based survey.
[27] Arnaud E, Marchac D, Renier D. [Distraction osteogenesis with J Craniomaxillofac Surg 2010;38(2):83—9.
double internal devices combined with early frontal facial [39] Flapper WJ, Anderson PJ, Roberts RM, David DJ. Intellectual
advancement for the correction of facial craniosynostosis. outcomes following protocol management in Crouzon, Pfeiffer,
Report of clinical cases]. Ann Chir Plast Esthet 2001;46(4): and Muenke syndromes. J Craniofac Surg 2009;20(4):1252—5.
268—76.

Vous aimerez peut-être aussi