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1. Introduction :
Dans sa pratique clinique quotidienne auprès de l’enfant et de l'adolescent,
l’orthodontiste traite en majorité des malocclusions de Classe II d‘Angle, souvent
associées à un profil perturbé (rétrogénie et profil convexe) et à une dysharmonie
dentomaxillaire.
Son diagnostic reste une étape incontournable et permet de déterminer les objectifs et la
stratégie thérapeutique à adopter.
Dans ses grandes lignes, le traitement des malocclusions passe par une correction de la
dysarmonie dentomaxillaire ainsi qu’une activation de la croissance mandibulaire afin
de rattraper son décalage par rapport au maxillaire.
Pour réaliser l’activation de la croissance mandibulaire, il existe de nombreux dispositifs
aux caractéristiques plus ou moins intéressantes en terme de résultat squelettique, de
confort du patient et de confort d’utilisation par le praticien. Les plus connus sont : les
activateurs monoblocs en résine (activateur d’ANDRESEN), activateur élastiques ou
composites (Gebissformer de BIMLER, appareil de BASS, Kinetor de STOCKFISCH),
activateurs propulseurs à butée (bielle de HERBST) activateur propulseur sans butée
(plaque à piste de PLANAS) etc…
Parmi ces derniers nous retrouvons le Distal Active Concept de J-J AKNIN, qui représente
une alternative et une innovation intéressante dans l’arsenal thérapeutique du
traitement des classes II squelettiques.
2. Rappel Diagnostic :
Le contexte clinique des patients candidats à une thérapeutique fonctionnelle en général
et à la mise en place d’un concept thérapeutique comme le DAC doit être clairement
précisé.
Il s’agit de patients présentant:
– Une classe II squelettique (ANB ≥ 5◦),
– Une position mésiale de la molaire maxillaire par rapport à la molaire mandibulaire
(au moins en bout-à -bout),
– Un surplomb incisif augmenté,
– En stade de denture à partir de la denture mixte.
Les cales verticales de verre ionomère provoquent une extrusion verticale condylienne
des cavités glénoïdes, qui active la matrice fonctionnelle musculaire. Cet étirement
musculaire semble contribuer à solliciter la croissance condylienne et la croissance
verticale du ramus.
Le repositionnement condylien décomprime la zone bilaminaire et pourrait, selon
MONGINI et SCHMID (MONGINI et al, 1992) générer un remodelage articulaire de
l'articulation temporo-mandibulaire. Les cales molaires établissent un contact vertical
postérieur qui décharge les condyles, répondant ainsi au principe du tripodisme établi
par DEGROOTE (DEGROOTE, 1984) ; ce support vertical étant, selon lui, un point clé de
l'expression de la croissance mandibulaire chez le rat.
Le traitement libère le potentiel de croissance mandibulaire par la levée des verrous de
l'occlusion qui ralentissent la croissance verticale et sagittale de l'étage inférieur de la
face par l'emploi d'un plan de surélévation postérieure provisoire par adjonction d'une
fine épaisseur de ciment verre ionomère en occlusal des 36 et 46.
Le premier acte thérapeutique est la correction de la supraclusion ainsi que des autres
"verrous" de l'occlusion permettant de débloquer la position mandibulaire et de libérer
son potentiel de croissance.
Cette première étape thérapeutique aboutit à un repositionnement physiologique de la
mandibule par rapport à la base du crâ ne. La réhabilitation des matrices fonctionnelles
et des tissus mous ainsi obtenue, permet une croissance harmonieuse et une stabilité
post-thérapeutique.
5.2 .Le déverrouillage occlusal antérieur.
Les cales occlusales déverrouillent immédiatement l'occlusion dentaire ; les dents ne
sont donc plus en situation de blocage antérieur. Dès le début du traitement, la
mandibule étant libérée de toute contrainte occlusale, son potentiel de croissance peut
s'exprimer. Le servo-système (PETROVIC, 1973) de dérèglement occlusal contribue au
repositionnement antérieur de la mandibule, lui-même favoris‚ par la double mécanique
de classe II 24h/24.
10. Conclusion :
L’efficacité du concept thérapeutique du DAC est liée à l’action concomitante et
réciproque de l’effet « recul » au maxillaire et «propulsion» à la mandibule.
Il investit le principe selon lequel le maximum de réponse thérapeutique mandibulaire
ne se situerait pas au moment du pic de croissance prépubertaire mais bien avant; de ce
fait la thérapeutique DAC serait une alternative intéressante aux activateurs
fonctionnels permettant ainsi d’élargir les indications de traitement précoce pour
améliorer la qualité des corrections des classes II squelettiques. De plus cette technique
offre un panel d’applications larges pour faire face à de très nombreuses situations
cliniques.
DISTAL ACTIVE CONCEPT
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