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Dr. YOUSFI K.

Différents types d’implants

I. INTRODUCTION

Au cours des différentes phases de développement de l’implantologie dentaire, diverses formes d’implants, tels que:
lame, disque, cylindre, ou vis, ont été préconisés. Historiquement, l’implant vis a été introduit en 1971 par l’équipe
suèdoise de Branemark.Il a été l’aboutissement de 22 essais successifs, étalés entre 1965 et 1971.

Aujourd’hui, l’implant en forme de vis s’est imposé comme le plus pertinent. Cependant, de nombreuses variantes
existent. L’édifice implantaire est constitué de deux parties :

 Une partie endo-osseuse, appelée implant;


 Une partie émergeant dans la cavité buccale, appelée pilier.

Les deux parties sont reliées par un système d’attachement (exp. : vis).

II. Implant dentaire :

L’implant dentaire est une racine artificielle qui remplace les dents absentes, il est
placé dans l’os des mâchoires, il est fabriqué en titane, ou en zircone.

L’implant est divisé en trois parties : un col, un corps et un apex. Chaque partie possède
des spécificités propres et un rôle distinct.

II.1. Col de l’implant

C’est la partie qui réalise la connexion avec le pilier. Dans sa position habituelle (non
enfoui), il est au contact de la gencive, ainsi que de la crête osseuse, c’est une zone de
jonction.

Sa surface usinée, voire polie, a été considérée comme étant la plus appropriée à cet
endroit. Mais aujourd’hui, cette conception est remise en question et une certaine
rugosité est tolérable (réponse des tissus mous ou durs à long terme).

Figure 1 : Description des trois parties constitutives d’un implant.

a -Col droit :

Forme du col implantaire des 1ers implants vis, décrite par Branemark.

Son diamètre est égale a celui de la base du pilier.

Simple, forme de référence.

b – Col évasé :

présente une augmentation du diamètre de l’implant par rapport aux corps , ces
avantages :

 Meilleure stabilité primaire (faible densité osseuse , mise en charge


immédiate)
 Ancrage cortical plus large (extraction implantation immédiate).
c – Col large du type XP (extra large platform) :

L’élargissement du col entraine celui de la base prothétique.

Il autorise une implantation dans un site non compatible avec un implant de


large diamètre comme un site molaire ou la crête est mince, en présence
d’une concavité, ou à la proximité d’une racine

Figure 3 : Col implantaire large du type XP

d – Col intégrant le platform-switching :

Variante la plus récente d’implant a col large sans modification du


diamètre de la base prothétique/diamètre implantaire.

Simple renflement (effet de platform-switching).

La base du pilier prothétique est décalée vers l’intérieur (meilleure


stabilisation osseuse de la crête).

e– Col présentant des microspires :

Selon la théorie biomécanique, les microspires permettent une meilleure


répartition des contraintes au niveau de la crête osseuse.il assure une meilleure
rétention de l’os crestal lord de la pose.

Figure 5 : col implantaire à microspires

II.2. Corps de l’implant

A - Formes du corps implantaire :

Le corps implantaire est la partie la plus étendue, elle définit sa silhouette et contient les spires qui assurent la
stabilité primaire. La forme et le pas de vis des spires participent à la spécificité du dessin implantaire:

 Cylindrique
 A gradins
 Conique

a – Cylindrique :

La plus ancienne, la plus standard et qui offre le recul clinique le plus important. Les forêts sont également
cylindriques.

Un forage profond ne nuit pas à la stabilité primaire et un implant trop enfoui peut être dévissé d’un demi-tour.

b – A gradins :

Il apparait en même temps que l’implant cylindrique, c’est une succession de parties coniques de diamètres
décroissants. La forme se rapproche de celle d’une racine dentaire (extraction et implantation immédiate).

C’est la forme intermédiaire entre cylindrique et conique.


c – Conique :

Diamètre du corps décroissant dans le sens corono-apical. Le volume conique s’inscrit plus aisément dans une crête
concave ou entre deux racines convergentes.

Mécaniquement, il permet d’augmenter la stabilité primaire par compression de l’os spongieux apical et non cortical
(exp. : implantation immédiate). la tolérance à l’erreur lors du placement est faible par rapport au implant
cylindrique.

Figure 6 : formes du corps implantaire de gauche à droit : cylindrique, à gradin, conique.

B – Spires :

Se situent dans la partie importante du corps implantaire, elles se prolongent jusqu’à l’apex selon un pas de vis
identique ou non. Elles forment le mode d’insertion, autotaraudant ou non. Filetage simple, double ou triple afin de
diminuer le temps d’insertion. La spire constitue un lieu de dispersion des forces.

C – Pas de vis :

Il n’existe pas de consensus. les dimensions sont variable le long du corps de l’implant

 0,6 à 1,25 mm au niveau du corps de l’implant.


 0,2 à 0,3 mm au niveau du col (microfiltage).

Il s’élargit au fur et à mesure que la densité osseuse diminue.

D – Diamètre :

Dépend des facteurs liés à la situation clinique

 Diamètre standard : Avoisine les 04 mm. selon les fabricants : il varie de 3,75 à 4,5 mm
 (3,75 – 3,8 – 4,0 – 4,1 – 4,5)
 Petit diamètre : 3,25 à 3,5 mm (3,25 – 3,3 – 3,5)
 Mini-implants : 1,8 à 2,8 mm
 Gros diamètre : Varie de 5 à 7 mm (5 – 6 et 7,0 mm)

II .3 Apex de l’implant :

Est la partie terminale de l’implant, il peut être actif (sécant) ou passif (arrondi).

 Arrondi : pas de progression en fin de course (sinus).


 Travaillant : permet la progression et le taraudage du logement implantaire.

Figure 7 et 8 : implant à apex actif (travaillant) et passif (arrondi)


II.4 Connexion implantaire

Elle est de forme usinée, c’est un emboitement qui connecte le pilier prothétique au corps implantaire endo-osseux :

 Anti-rotationnel : lorsque l’emboitement permet un positionnement précis du pilier prothétique et interdit


toute rotation dans l’implant.
 Non anti-rotationnel : pas d’indexation précise du positionnement.

La pérennité de la jonction est assurée par un système de vissage :

 Connexion implantaire interne


 Connexion externe hexagonale : très répandue, la plus ancienne. Elle est associée à un pas de vis central

A/ Connexion interne

a –cône morse

Il ressemble au système liant le col et le bouchon d’une carafe, auquel est rajouté un pas de vis. Il peut être pur ou
anti-rotationnel:

 Pur : la position varie selon le couple de serrage.


 Anti-rotationnel : précision de repositionnement.

b – hexagone interne

Plus simple, facilite la manipulation prothétique (fragilité du col).

c – polygone interne

L’évolution de l’hexagone interne, permet d’augmenter le nombre des positionnements des piliers avec un clic
audible et tactile.

d – formes variées

D’autres formes ont vu le jour afin de tenter de se démarquer dans un but commercial.

III. Critères de sélection du diamètre d’un implant

La sélection dépend des impératifs chirurgicaux (volume osseux disponible et stabilité primaire), et prothétique
(profil d’émergence).

En général, le choix est effectué en tenant compte des paramètres suivants :

 Profil d’émergence prothétique


 Surface d’ancrage
 Espace disponible (M-D et V-L).
 Volume osseux résiduel.
 Facteurs biomécaniques.

III.1/ Profil d’émergence prothétique

L’adaptation du diamètre implantaire au diamètre de la dent à remplacer permet d’avoir un profil d’émergence
approprié et esthétique.
III.2/ Surface d’ancrage

c’est la surface d’ancrage de la dent à remplacer, elle est développée par la surface de la racine naturelle par
rapport à la surface de l’implant.

Ce critère aboutit rarement a un résultat diffèrent de celui visant à optimiser le profil d’émergence.

III.3/ Espace disponible :

 Espace mésio – distal disponible :

Le nombre d’implants et leur diamètre selon la formule :

Unitaire : Diamètre implantaire = distance M-D dispo – (2 x 1,5) mm

Multiple : Somme des Diamètres = distance M-D dispo – (2 x 1,5) – [(3 x X) – 1] mm

– (2 x 1,5) représente l’espace à respecter.

– [(3 x X) – 1 représente le nombre d’intervalles de 3 mm entre 2 implants.

Choisir le diamètre le plus adapté a la dent puis vérifier à l’aide de cette formule.

 Espace vestibulo – lingual disponible

Site guéri non esthétique : Dist V-L = diam impl + 2mm

Site guéri esthétique : Dist V-L = diam impl + 3mm

 Situation post extractionnelle

L’alvéole ne doit pas être le critère principal, la cratérisation osseuse doit être anticipée.

III.4/ Qualité osseuse

 Os peu dense, une bonne stabilité primaire peut être obtenue par une sous–dimension de l’alvéole
implantaire.
 Implant plus large (corticales V et L ). : Augmentation de la longueur.

 Hauteur osseuse résiduelle :

Il faut respecter les structures anatomiques avoisinantes ( canal dentaire et sinus ) en utilisant des Implants courts et
des ostéotomes.

III.5/ Critères biomécaniques

Le risque biomécanique diminue avec l’augmentation du diamètre. Ils dépendent de plusieurs facteurs dont les
plus importants sont :

 Les forces occlusales : elles doivent être prises en considération.


 Position sur l’arcade.
 L’occlusion et les parafonctions
 Diamètre de l’implant et le bras de levier de la couronne : Une couronne large exerce un moment de flexion
sur l’implant.
IV. Matériaux Implantaires

La fabrication d'un implant dentaire nécessite l'utilisation d'un biomatériau. Les fabricants privilégient la zircone et
le titane. Ces deux matériaux présentent pratiquement les mêmes caractéristiques :

 une grande résistance


 une parfaite biocompatibilité avec le système osseux.

IV.1. LE TITANE

Pendant les années 1950, le professeur Brånemark (Suède) découvre par hasard l'exceptionnelle affinité du titane
pour l'os vivant. Le titane devient alors le premier matériau connu qui soit totalement biocompatible.

Au milieu des années 1980, le Pr Brånemark révèle à la communauté dentaire internationale le fruit de ses travaux et
expérimentations, réalisés sur l'animal puis sur l'homme, Il définit le phénomène de l'ostéo-intégration comme une
liaison directe entre l'os et le titane

La première exploitation commerciale des implants en titane a démarré en Suède, en 1981, avec la création de la
société Bofors Nobelpharma, issue d'un partenariat avec le professeur Brånemark et devenue plus tard Nobel
Biocare.

le test Melisa ne mesure pas la quantité de métaux dans le sang mais la réaction allergique des cellules de
l’immunité vis à vis des métaux. C’est donc une mesure qualitative qui permet d’évaluer l’hypersensibilité aux
métaux chez une personne donnée.

Dans le domaine des implants en titane, le terme « implants en oxyde de titane » est très répandu, elle tient compte
du fait qu’une couche d’oxyde de titane « épaisse » de 2 à 5 micromètres se dépose en une fraction de seconde à la
surface de l’implant en titane, cette couche très fine joue un rôle biologique très important en implantologie, car elle
« masque » le métal. Le titane n’est pas reconnu par les cellules comme étant un métal : il est alors toléré par les
tissus .

Souvent, le titane transparaît, ce qui compromet l’esthétique

IV.2. LA ZIRCONE

Depuis quelques années, l’oxyde de zirconium gagne du terrain en implantologie dentaire. Les implants dentaires
monoblocs fabriqués dans ce matériau sont d’un blanc éclatant , sans métal. Ces deux propriétés sans doute très
intéressantes suggèrent a priori une supériorité par rapport au titane.

Les implants en céramique d’oxyde de zirconium se caractérisent par l’absence de propriétés physiques et
électrochimiques indésirables, et notamment l’absence de charge électrique et de conductibilité.

La zircone est souvent préféré pour des raisons esthétiques, de couleur blanche, elle se marie en effet bien avec la
gencive et empêche l'apparition de résidus gris, notée parfois avec le titane.

D’un point de vue esthétique, l’avantage d’un matériau de la couleur naturelle de la dent s’avère tout
particulièrement utile lorsque la gencive est plutôt fine ou quand une rétractation des tissus mous apparaît avec les
années.

IV.3 Titane ou Zircone

S’agissant de la procédure chirurgicale, les deux implants présentent des différences malgré leur design très
similaire. Celles-ci s’expliquent notamment par la cicatrisation transgingivale des implants monoblocs en oxyde de
zirconium
Le concept monobloc des implants en oxyde de zirconium les démarques de la plupart des implants en titane.

Il a deux avantages :

 après la cicatrisation, pas de 2eme temps chirurgical


 il y a zéro espace entre l’implant et le pilier.

La réussite clinique des implants-vis en titane a été démontrée, de manière très sûre, dans un grand nombre d’études,
alors que l’oxyde de zirconium, un matériau encore relativement récent en médecine dentaire, doit encore faire ses
preuves dans des études plus vastes et plus longues que celles menées jusqu’à ce jour, pourtant, les résultats déjà
publiés sont optimistes

V. BIOMECANIQUE IMPLANTAIRE

V.1. Définitions

 La biomécanique désigne l'application de la mécanique à des systèmes biologiques.

Cela suppose d'une part la compréhension du fonctionnement biologique des systèmes vivants, d'autre part une
approche physique incluant l'analyse des contraintes, la détermination des propriétés mécaniques, le transfert de la
chaleur ….

 La contrainte est la réponse interne d'un corps à l'application de forces extérieures.

En pratique, une contrainte est la force par unité de section, appliquée à un corps qui résiste à une force extérieure.

les deux actions (force et contrainte) sont d'intensité égale mais de directions différentes.

Afin de les distinguer, la force extérieure (par unité de surface) est désignée par le terme de charge.

Selon leurs directions, les contraintes peuvent être classées en trois types:

 contrainte de traction = tension: c'est la résistance interne d'un corps à une force tentant de le tracter, de
l'étirer.
 contrainte de compression=Pression : c'est la résistance interne d'un corps à une force tentant de le rendre
plus petit.
 Cisaillement = scission: c'est la résistance interne d'un corps à une force essayant de faire glisser une partie
d'un corps sur une autre.
 La déformation est définie comme le rapport de la variation de longueur sur la longueur d'origine.

Pour la tension et la pression, la déformation exprime, respectivement, l'allongement et le rétrécissement d'un corps.

module d'élasticité ou module de YOUNG qui est le rapport:

E = Contrainte/Déformation

VI. PROTHESE SCELLEE OU VISSEE

VI.1. Prothèse Vissée

Restauration trans-vissée sur les éléments intermédiaires (piliers) ,eux-mêmes vissés sur les implants.
Ces Avantages :

 Un démontage aisé
 Des connexions à l’aide de piliers usinés
 Absence de ciment de scellement

Ces Inconvénients :

 Morphologie occlusale altérée, fragilisée


 Dévissage et fracture de vis
 Contrôle de passivité difficile
 Précision du vissage (labo)
 Prothèse provisoire - habituelle

VI.2. Prothèse Scellée

Restauration scellées sur des éléments intermédiaires (faux moignons) ,eux-mêmes transvissés sur les implants.

Ces avantages :

 Adaptation passive de l’armature


 Résistance au dévissage et à la fracture
 Technique de labo habituelle
 Prothèse provisoire simple

Ces inconvénients :

 Difficulté de dépose (unitaire)


 Risque de débordement du ciment de scellement en sous gingival

VI.3. Pathologie d’origine biomécanique

Face à un traumatisme occlusal, le tissu osseux adapte sa réponse

Si le traumatisme est léger, les trabéculations osseuses se renforcent afin de répondre à la sollicitation mécanique

une densification osseuse crestale devient visible à la radiographie


Quand le traumatisme occlusal est plus prononcé, le tissu osseux réagit par une résorption osseuse

Elle consiste à éloigner l’os des zones de contraintes les plus élevées a la radiographie ,le défaut osseux prend une
forme caractéristique en « V » avec une pente fortement accentuée

VII. CONCLUSION
La mise sur le marché d’implants de divers diamètres et formes permet une versatilité dans le traitement de tout type
d’édentement. Cela nécessite, de la part du praticien, de connaitre les indications de chaque type d’implant, ses
avantages et ses inconvénients.

L'utilisation de la zircone en implantologie devient à ce jour un choix logique et évident. Elle pallie aux défauts du
titane, actuellement, le titane est encore la référence en implantologie.

L'apport de la zircone dans la gestion des tissus mous est indéniable, mesurable et objectif. Néanmoins par rapport au
titane, elle ne peut être qualifiée que d'évolution et non de révolution, sauf pour un point : l'esthétique.

Pour l'heure l'association titane zircone est très certainement le meilleur choix à adopter : le premier paillant au
défaut mécanique du second, le second palliant au défaut esthétique du premier.

Au cours de la vie fonctionnelle d’un implant, deux raisons peuvent conduire à la perte osseuse pathologique. L’une
est d’origine inflammatoire et infectieuse, l’autre est d’origine biomécanique. Sachant que la résistance osseuse à la
surcharge occlusale est affaiblie en présence d’une infection.

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