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Dr YOUSFI K.

Physiologie des tissus péri-implantaire (mous et durs)

1/la muqueuse péri-implantaire

Cliniquement la muqueuse péri-implantaire ne diffère pas de la gencive, mais histologiquement il


faut distinguer les caractéristiques suivantes du model péri-implantaire:

 Absence de cément
 Absence du ligament alvéolodentaire
 Système d’attache diffèrent
 Ratio collagène/fibroblastes différent

l’interface tissus mous/implant est constituée à la fin de la cicatrisation de trois zones distinctes:

 Le sulcus
 L’attache épithéliale
 L’attache conjonctive

Ces structures sont similaires à celle du parodonte mais sont pas identique.

R!

Il est nécessaire d’avoir une muqueuse péri-implantaire kératinisée afin de garantir une
intégration esthétique et fonctionnelle des futur prothèses.

A/ Epithélum

Constitue l’extension de l’épithélium buccal(épithélium buccal péri-implantaire),l’attache


épithéliale forme une barrière composée de :

a-épithélium sulculaire péri-implantaire: kératinisé coronairement formant une assise


composée d’une quinzaine de couche cellulaire jusqu’au quelques cellules apicalement, la
profondeur moyenne du sulcus est de 2mm.

b-épithélium de jonction ou juxta-implantaire:

Présente trois régions : coronaire, médiane et apicale allant de 15 cellules apicalement vers une
assise apicale unicellulaire comparable à un épithélium de jonction, la présence de lysosomes
assurant la défense contre les agents pathogènes.

Lame basale implantaire : principalement synthétisée par les cellules sus-jacentes composées
de :

une lamina densa

une lamina lucida

une lamina fibroreticularis

(dont les structures et composant sont différents par rapport aux autres lame basales)

R!

Les cellules épithéliales ont la capacité d’adhérer aux biomatériaux inertes tel que le titane ou les
céramiques au moyen des hémi-desmosomes et de la lame basale.
B/ tissu conjonctif

Le tissu conjonctif péri-implantaire adhère directement à la surface de l’implant et s’interpose


entre la portion apicale de l’épithélium péri-implantaire et la crête osseuse, composant une
attache conjonctif, on note la présence de:

 Cellules: des fibroblastes, les polymorphonucléaires neutrophiles, mastocytes, macrophages et


les lymphocytes.
 Matrice extracellulaire: dont une grande partie est synthétisée par les fibroblastes : les fibres
élastiques, les glycosaminoglycanes, les protéoglycanes.

Les glycoprotéines de structures tels les collagènes, les lamines,et fibronectines.

Les fibres de collagènes s’organisent parallèlement à la surface implantaire sans s’attacher au


métal, sur une zone avasculaire de 100 à 150 microns et perpendiculairement à la surface
osseuse sous forme des fibres de Sharpey, ils s’organisent également en réseau circonférentiel
de fibres en forme de collerette autour de l’implant

C/Vascularisation

La vascularisation provient de deux sources: La muqueuse péri-implantaire et les vaisseaux


supra-périostés

Une zone avasculaire au niveau de la surface de l’implant sur une distance de 100 à 150 microns
en raison de l’absence du ligament alvéolo-dentaire,

D/Physiologie de la muqueuse péri-implantaire

Rôle dans le maintien de l’intégrité tissulaire : par un potentiel de défense comparable à celui
de la gencive mais dont la phase de réparation est limité en raison de :

 Absence de desmodonte
 Diminution de la composante cellulaire
 Vascularisation réduite

Lors d’une agression bactérienne le turn-over rapide des cellules épithéliale constitue la
première barrière de défense (desquamations des cellules superficielles) puis on assiste à une
augmentation des fluides sulculaire et l’intervention des phagocytoses pour éliminer l’agent
pathogène.

Réponse physiologique de la muqueuse péri-implantaire à la lyse osseuse:

Toute récession gingivale est précédée d’une migration apicale de l’os de soutien sous-jacent.

Interactions tissus mous-tissu dur:

Le principe de soutien des tissus mous par un support osseux sous-jacent , le niveau vertical d’un
tissu mou dépend de la présence d’une structure osseuse sous-jacente.

2/le tissu dur : os

A/Modifications alvéolaires post-extractionnelles

La cicatrisation de l’alvéole implique une succession d’événements : de la formation du caillot


sanguin, son remplacement par une matrice provisoire, la formation d’os immature puis d’os
lamellaire et de moelle osseuse jusqu’à son remodelage.

Le processus de remodelage est lent, parallèlement, la crête osseuse subit une réduction de
volume dans 3 à 6 mois qui suivent l’extraction puis plus graduellement après.
À 6 mois, la perte osseuse horizontale est en moyenne de 3,8 mm, et plus importante que la
perte verticale, en moyenne de 1,2mm.

La face vestibulaire présente en générale plus de résorption que la face linguale ou palatine.

B/ Réponse osseuse a l’implantation:

Historique de l’ostéointegration.

Emneus et col 1960 (chirurgiens orthopédiques ) étudie divers métaux dans le but de réaliser
des prothèses de hanche . Le titane dans cette époque peu connu est utilisé en union soviétique
dans l’industrie nucléaire.

Branemark parvient à s’en procurer et il implante ses chambres optiques en titane. Au terme de
l’expérimentale animale, elles s’avèrent difficiles à enlever. Le titane a été utilisé en chirurgie
osseuse autant qu’implant pour stabiliser une prothèse implanto-portée et le premier patient a
été implanté en 1965 selon le principe de l’ostéointegration.

Branemark introduit au début des années 80 le concept de I'osteointegration avec 'utilisation


d'implants en titane (fixture de Branemark) : par un contact direct sans interposition de tissu
fibreux (fibrointégration) entre L’interface de l’implant et l’os.

Actuellement, I'osteointegration est définie comme une jonction anatomique et fonctionnelle


directe entre I 'os vivant remanie et la surface de I 'implant mis en charge.

Ce type d'interface permet I 'obtention de résultats favorables à long terme.

Réponse osseuse péri-implantaire

Dans les années 1980 Branemark et Col (1985 – 1988) décrivent un modèle de réponse osseuse
physiologique a l’implantation.

Selon eux toute préparation chirurgicale, aussi atraumatique soit-elle , ne peut éviter la création
d’une zone de nécrose périphérique au trait de forage.

L’importance de cette zone d’os nécrosé dépend de:

 Élévation locale de la température lors du forage


 la vascularisation du tissu osseux.

3/ PERCEPTION DES TISSUS PERI-IMPLANTAIRE

Les seuils d’activations des récepteurs est plus élevé au niveau péri-implantaire par rapport aux
récepteurs parodontaux.

Avec la perte des dents ; les récepteurs parodontaux disparaissent et une réorganisation des
structures nerveuses périphériques et centrales est produite, la perception somésthésique tactile
est assurée presque exclusivement par les récepteurs muqueux et osseux.

Dans le cas des édentements pluraux, le remplacement des dents par des solutions implanto-
portées exigent une grande intention lors de la gestion occlusale des reconstitutions faisant
appel aux implants.

CONCLUSION

Les connaissances fondamentales de la physiologie des tissus mous et durs péri-implantaires


nous renseigne sur les réponses tissulaires et les possibilités thérapeutiques que nous pouvant
avoir en adaptant les protocoles opératoires afin d’améliorer le rendu esthétique final.

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