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Université bordj badji moukhtar Annaba

faculté de médecine
Département de médecine dentaire
service de parodontologie

LE DIAGNOSTIC DES DAM


Présenté par : Evalué par :

Année universitaire : 2021/2022


1. Introduction.
Plan
2. Rappel sur l’appareil manducateur.
3. Définition des DAM
4. Etiopathogénie : 1/Facteurs stomatiques locaux .
2/Facteurs stomatiques généraux.
3/facteur psychique
5. Physiopathologie : Manifestation manducateur :
1/Musculaire
2/Articulaire
3/Alvéolo-dentaire
4/cranio-facio-cervicale
6. Examen Clinique : Interrogatoire
Examen clinique
Tests cliniques
Bilan dentaire
Analyse occlusale
Imagerie ATM
7. Classification des troubles fonctionnels
8. Diagnostic : 1/différentiel
2/Positif
9. Conclusion .
10. BIBLIOGRAPHIE
Introduction :
L’objectif majeur du médecin dentiste est de préserver, de
rétablir ou de maintenir l’intégrité de l’appareil manducateur
qui est victime de trois maladies principales : les caries, les
parodontopathies et la pathologie occlusale
La synergie de tous les éléments du système
stomatognathique peut être perturbée par une altération
même minime de l’un de ses composants. Les troubles
observés sont alors difficile à diagnostiquer, car il n’existe pas
toujours de relations apparentes entre la cause et le symptôme
5-PHYSIOPATHOLOGIE
6.1Manifestations manducatrices :
6.1.1Manifestations musculaires :
 Elles sont induites par les compensations musculaires de
l’instabilité occlusale , les parafonctions et les mouvements
d’évitement .
 Elles sont représentées par un spasme musculaire
responsable d’un cycle vicieux
5.1.1Manifestations musculaires 
Les manifestations du spasme sont :
 La douleur :
douleur localisée : Localisée dans le muscle 
douleur irradiée :L’irradiation de la douleur se fait le long
de la fibre musculaire
La douleur projetée: est une douleur qui se surajoute à la
douleur initiale et siège à distance d’elle sans trajet
douloureux intermédiaire.
 Limitation des mouvements mandibulaires :
Liée au trismus (par contraction des muscles élévateurs) et
à la douleur (nécessitant une position mandibulaire
antalgique).
5.1.1Manifestations musculaires  
 Hypertrophie musculaire :
Liée à l’hyperfonction et le résultat de l’augmentation du
volume des myofibrilles.
5.1.2Manifestations articulaires :

5.1.2Manifestations articulaires :
 La douleur :
- Elle liée à l’excitation des récepteurs sensitifs de la zone
pré et rétro discale par une rétroposition condylienne en
OIM.
Localiséé au niveau de l’articulation ou dans l’oreille ,elles
sont uni ou bilatérales
5.1.2Manifestations articulaires :
5.1.2Manifestations articulaires :
 La douleur :

Origine des douleurs articulaires par rétro position


condylienne.
Bruits articulaires :
* Claquement :
C’est de l’incoordination entre le mouvement du condyle et le
déplacement du ménisque.
si le disque est déplacé, sa prise en charge par le condyle lors
des mouvements mandibulaires se traduit par le claquement
(franchissement du bourrelet postérieur).
Ces claquements s’observe à l’ouverture (début ou fin), à la
fermeture (proche de l’OIM et aux mouvements de latéralité.
Bruits articulaires :
* Crépitation :
Correspond au frottement des surfaces articulaires, à travers
une perforation discale ou des tissus rétro-discaux non
perforés. Perceptibles à tous les degrés d’ouverture et de
fermeture buccale.

* Autres bruits :
D’autres bruits non systématisés peuvent être perçus.
Lorsque le bruit est perçu au même endroit à l’ouverture et à
la fermeture, il s’agit d’une modification des surfaces
articulaires osseuses (arthrose) et/ou discale
(dégénérescence).
5.1.2Manifestations articulaires :

Atteintes synoviales et/ou ligamentaires :


Synovite :
L’inflammation des tissus rétro-discaux a une double
action :
Déplacement passif du condyle en bas et en avant.
Déplacement actif du disque en avant et en dedans
Capsulite : tendinite
l’inflammation du ligament latéral suite à un traumatisme
ou à des micro-traumatismes prolongés.
5.1.2Manifestations articulaires :
Anomalies de position de l’appareil
discal :
 DDR déplacement discal réductible
:
Le déplacement du disque en avant
de la tête condylienne (désunion
disco-condylienne).
Ce déplacement est générateur de
claquement à l’ouverture buccale et à
la fermeture buccale
5.1.2Manifestations articulaires :

 DDI déplacement discal


irréductible :
Le disque déplacé en avant, n’est plus
pris en charge par la tête condylienne
lors du mouvement de translation
d’où la disparition des bruits
articulaires et de la limitation de
l’ouverture buccale. Il survient des
bruits de frottement des surfaces
articulaires.
5.1.2Manifestations articulaires :
Anomalies de structure de l’appareil discal :
Adhérence :
Processus de cicatrisation fibreuse qui unis le disque à la
surface temporale ou à la tête condylienne suite à une
inflammation.
elle gêne la translation ou la rotation selon la localisation.
Perforation discale :
Font suite aux DDR anciens et sont dues aux
dépassements de la capacité de résistance de la zone
bilaminaire rétro-discale.
5.1.2Manifestations articulaires :
Anomalies de structure de l’appareil discal :

Perforation discale.
5.1.2Manifestations articulaires :
Anomalies de structure de l’appareil discal :
 Adhérence :

a) b)

 Adherence du compartiment inférieur


a) Bouche fermée; b)bouche ouverte.
5.1.2Manifestations articulaires :

Anomalies de structure de l’appareil discal :

 Perforation rétro-discale de l’appareil discal :


5.1.2Manifestations articulaires :

Anomalies osseuses ou arthrose temporo-mandibulaire :


une dégénérescence du tissu fibreux articulaire associée
a une ossification de tissu osseux situé dans la couche
fibreuse (ostéosclérose).
5.1.2Manifestations articulaires :
Anomalies osseuses ou arthrose temporo-mandibulaire :

a) b) c)

 arthrose temporo-mandibulaire :
a)Arthrose avec perforation centro-discal;
b)Atteinte des surfaces osseuses articulaires;
c)Lyse de la tete condylienne.
5.1.3Manifestations alvéolo-dentaires :

Les atteintes dentaires (pulpites) et parodontales (poches


infra-osseuses) sont secondaires au trauma occlusal
(parafonctions, prématurités et interférences).
L’abrasion dentaire due à la bruxomanie à la longue aboutit
à la perte du guide antérieur et du contrôle proprioceptif.
5.2Manifestations crânio-faciales :
 6.2.1Manifestations crâniennes :
Céphalées :
Manifestations otologiques :
- Otalgies : douleur irradiée articulaire et musculaire
- Acouphène et sensation d’oreilles bouchées : extension des spasmes
du muscle ptérygoïdien médial au muscle tenseur du voile et au muscle
tenseur du tympan.

 6.2.2Manifestations faciales :
-Manifestations pseudo-sinusiennes maxillaires :
Spasme douloureux du ptérygoïdien latéral.
-Manifestations ophtalmologiques :
des douleurs rétro-occulaires et périorbitaires.
en fonction de la tension musculaire et du spasme.
6.L’examen clinique :
 Interrogatoire :
 Motif de la consultation.
– douleurs80٪.
– Bruits articulaires 34.5٪.
– Limitation de l'ouverture buccale2٪.
– Subluxation et luxation temporomandibulaire 15 ٪.
 Mode évolutif.
– Évolution avec événement
particulier( traumatisme ,soins dentaires prolongés ….)
– Intensité :gène, sensibilité, douleur
superficielle, moyenne ,forte …
– Durée :quelques heurs ,jours, semaines
6.L’examen clinique :
 Antécédents.
Antécédents personnels et familiaux
Existence d'un passé médicale
 Examen clinique :
 Inspection.
FACIAL
-faciès crispé
-asymétrie (déviation du menton)
-cicatrice mentonnière(traumatisme)
-mouvement anormaux(tic ,para fonctions, spasme
musculaire)
-dimension verticale
-anomalie de profil :pro ou rétro mandibulie.
POSTURAL
-port de la tête
-attitude scoliotique
Étude de l’appareil manducateur

Muscles masticateurs et cervicaux:

1. Faisceaux antérieurs, moyens et postérieurs du


muscle temporal ;
2. Tendon inférieur du temporal (voie buccale) ; 3.
attaches supérieure et inférieure et corps
du masséter ;
4. bord inférieur du ptérygoïdien médial ;
5. ventres antérieur et postérieur
du digastrique ;
6. parties supérieure, moyenne et inférieure du
sterno-cléidomastoïdien;
7. insertion supérieure et corps du trapèze.

Sites de palpation musculaire à la


recherche de points douloureux
(d’après Rozencweig).
ATM.

 Palpation : pré et endoauriculaire au repos et en


fonction :permet d’apprécier limitation des
mouvements  , douleur provoquée
 Auscultation :à l’aide de stéthoscope à l’ouverture  ,
fermeture , en propulsion et a la diduction 
Articulation temporomandibulaire saine =absence de
bruits articulaires
Les mouvements mandibulaires

OUVERTURE :
- Etude de la trajectoire du point interincisif
- Mesurer de l’ouverture
buccale

Mesure de l’ouverture
buccale.
FERMETURE :
On étudie les mêmes éléments que pour l’ouverture
-trajectoire du point inter incisif inférieur
-position terminale de l’occlusion (en intercuspidation
maximale)
Les mouvements mandibulaires

Propulsion: mesuré entre le bord libre de l’incisive


maxillaire et mandibulaire( 9mm) La diminution =ATM
hypofonctionnelle.
Retropulsion: facilement appréciée à partir d’une
propulsion qu’a partir de l’intercuspidation maximale
(amplitude très modérée voir nulle.

Mesure du surplomb et de la propulsion maximale .


Les mouvements mandibulaires
DIDUCTION :
Si les lignes interincisives coïncident, la mesure s'effectue à
ce niveau.
Sinon, on trace un trait vertical sur l'incisive mandibulaire
en regard de la ligne interincisive maxillaire

Examen du mouvement latéral


entre les lignes interincisives .
Les mouvements mandibulaires
RESULTATS:
 Limitation de l’ouverture buccales +propulsion et
diduction conservées =origine musculaire .
 Limitation de l’ouverture buccale +propulsion et
diduction altérées =origine articulaire .
Tests cliniques

Sont utilisés pour différencier la composante musculaire et


articulaire
1. Test de bâton de bois :
Bâton placé du coté douloureux
S’il aggrave la douleur=atteinte musculaire
S’il la soulage =atteinte articulaire
Bâton placé du coté non douloureux
Une aggravation de la douleur =origine articulaire .
Tests cliniques

2. test de résistance à l’ouverture forcé :


Ouverture buccale forcée avec un appui digital sur les
incisives inférieures
-une résistance élastique =limitation de l’ouverture buccale
d’origine musculaire
-une résistance dure=limitation de l’ouverture buccale
d’origine intra articulaire avec obstacle discal
Tests cliniques

3.test de mobilisation active (comparaison des


mouvements passifs et actifs)
actif  ;passif non douloureux =origine musculaire
actif et passif douloureux=origine articulaire (capsulite)
Tests cliniques

4.test de compression en diduction forcée


douleur en arrière du condyle=atteinte articulaire
(retrodiscite)
douleur en avant du condyle=atteinte musculaire
Tests cliniques

5.test de mobilisation verticale de larticulation


Un appui molaire inférieur pour étirer les ligaments et la
capsule
Douleur =atteinte articulaire (capsulite)
Tests cliniques
6. test de laxité ligamentaire de Gerber(le degré de
compressibilité articulaire):
-d’un coté ;une feuille d’etain de 0.3 mm
-autre coté ;un ruban d’occlusion 0.05mm

On cherche Si le ruban glisse ou reste bloqué lorsque’on tire


sur la pince.
Bilans dentaires.
→ Permet d’apprécier le nombre et l’état des dents et
l’environnement parodontale
→ On examine les dents pour déceler :
- La formule dentaire
- Lésions dentaires : fracture,  ; fêlures, carie dysplasie, on
test la vitalité .
- Les dents traitées et la qualité des restaurations déjà
faites .
- Les hypersensibilités
- Les abrasions (bruxisme ,crispation ,des mâchoires)
- Mobilité dentaire .
- Migration dentaire.
Analyse occlusal.
Occlusion statique:
de Incisive. Canine. Première
n ts molaire.
se
n s
Vertical. Overbite:2-3 Recouvreme Recouvrem
mm nt canin ent molaire

Antéro- Overjet:2-3 Classe Classe


posterieur mm d’Angle d’Angle
canine molaire
transversal Coïncidence Surplomb Engraineme
des points canin nt molaire
interincisifs

•Tableau récapitulatif .
Analyse occlusal.
Occlusion dynamique :
recherche des interférences protrusives ou diductive
travaillante ou non travaillante
Cet examen occlusal est complété par
- un examen lingo jugo labial :
→ signes de para fonctions :
1.empreintes dentaires sur les bords de la
langue.
2.Mordillement labial et jugal;
3 .Interposition linguale.
→ situation postural de la langue :
-au repos;
-au fonction : déglutition ,
phonation…
Imagerie de l’ATM :
Techniques irradiantes:
1.Radiologie standard :Panoramique dentaire
(orthopantomographie) :
 Radiographie de débrouillage, réalisée bouche
fermée,doit permettre de voir les ATM.
 Le cliché bouche ouverte est réalisé pour évaluer la
translation condylienne.
 Cet examen permet l’étude simultanée et comparative
des :
a) ATM.
b) Arcades alvéolo-dentaires et leurs supports basilaires.
c) Morphologie de la branche montante.
Imagerie de l’ATM :
2.Téléradiographie :
La céphalométrie représente l’analyse graphique des télés
crâniens et permet de remplacer le cadre dentaire dans son
contexte squelettique crânio-facial.
Les différentes incidences utilisées sont :
Profil : bouche fermée/ bouche ouverte.
Face : bouche fermée/ bouche ouverte.
Axiale de la base du crâne.
Imagerie de l’ATM :
3.La tomographie :
Elle permet d’éviter les nombreuses surimpressions
osseuses des clichés standards.
Le balayage qui est un mouvement décrit par le tube lors de
la réalisation des clichés donne de meilleurs résultats que le
balayage linéaire car il efface les traces des structures
osseuses situées en dehors de la zone examinée.
Imagerie de l’ATM :
4.Arthrographie :
Technique qui consiste à injecter un produit de contraste
opaque aux rayons X dans une ou dans les deux cavités des
ATM.
5.Tomodensitométrie :Ou scanographie.
 Moins irradiante que la tomographie.
Elle permet grâce au traitement informatisé des images de
mieux analyser les différents tissus durs mais aussi mous.
Le disque demeure difficilement identifiable.
Imagerie non irradiante  : IRM
 Imagerie de choix des ATM.
 Permet la génération d’une image par utilisation d’un
champ magnétique.
 Il faut contre-indiquer :
-Les porteurs de pacemakers cardiaques, de valves
cardiaques, de clips endocrâniens, de prothèse dentaire
métallique (pas de problèmes pour les couronnes et les
amalgames).
-Les sujets agités.
 Elle est non irradiante, non invasive, permettant de
choisir le plan de coupe et d’avoir une image directe du
disque.
9. Diagnostic:
9.1/Diagnostic différentiel :

A-douleurs:
 Les algies musculaires avec les algies cranio-facio-cervicles.
 Les algies articulaires avec les otalgies et douleurs
périauriculaires.
 douleurs d’origine dentaire: (contrcture musculaire
réflexe).
 névralgie essentielle du trijumeau.
 algies d’origine vasculaire:
- artérite temporale de HORTON :(la biopsie de
l’artére temporal.
- névralgie vasculaire de la face:
 algies d’origine sinusienne.
 algies d’origine psychiatrique.
B-limitation de l’ouverture buccale:
 trismus d’origine locale:
- infectieuse
- traumatique
- tumorale
 trismus de cause générale:
- tetanos
- origine toxique ou médicamenteuse
- neurologique
C- bruits: - neurologique
- vasculaire
Autres pathologies :
 Affections infectieuses et inflammatoires
 Affections rhumatismales
 Affections dégénératives
 Atteintes osseuses
 Atteintes musculaires
9.2 DIAGNOSTIC POSITIF :
L’examen méthodique conduit même facilement au diagnostic surtout si
l’on observe un ou plusieurs des signes cliniques suivants :
A l’ouverture buccale : - limitation de l’amlitude
- déviation mandibulaire
- douleur au niveau de l’une ou des deux ATM.
Sensibilité des muscles à la palpation .
Algies pré-auriculaire irradiant .
Mise en evidence d’une interference occlusale.
Examen radiologique .
Le seul diagnostic positif de DAM ne pourra faire décider d’une
thérapeutique ,seul le diagnostic étiologique permettra un traitement qui
devra s’attaquer aux causes .
conclusion

Les DAM regroupent un grand nombre de pathologies différentes


accompagnés de signes et symptômes parfois similaires.
Le diagnostic du DAM doit rester un diagnostic d'élimination. Sa
grande fréquence, risque de faire négliger ou de masquer une
autre pathologie.Ceci justifie la nécessité d'un bilan
systématique et complet, répété au moindre doute, notamment
en cas d'échec des thérapeutiques occlusales. il ne faut pas, en
effet, hésiter à reposer le problème du diagnostic différentiel

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