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FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT DE CHIRURGIE DENTAIRE
SERVICE DE PARODONTOLOGIE
LES URGENCES EN
PARODONTIE
1. INTRODUCTION
La pratique quotidienne de la parodontologie confronte fréquemment le praticien à des
situations d’urgences parodontales locales ou générales.
Les urgences parodontales locales ne présentent que très rarement un risque vital pour le
patient, mais la douleur peut être très invalidante pour nécessitant une prise en charge rapide
et immédiate.
2. DEFINITION
Le mot urgence vient du latin « urgere » qui signifie « presser ». « Ce qui ne peut être différé
et qui nécessite une action adaptée et immédiate».
L’urgence parodontale locale se définit comme « l'ensemble des interventions médicales et
chirurgicales devant être pratiquées sans délai face à un état pathologique aigu qui relève de la
parodontie ».
3. CLASSIFICATION
Les urgences locales en parodontologie sont classées en :
1. Inflammatoires (algiques et infectieuses) ;
2. Traumatiques ;
3. Hémorragiques ;
4. Lésions gingivo-muqueuses ;
5. Occluso-articulaires.
5. 3. ABCES PARODONTAL
*Définition : Un abcès parodontal est une zone d’inflammation circonscrite, purulente et
localisé au niveau des tissus parodontaux profonds.
*Signes cliniques :
• L’abcès parodontal se manifeste par une tuméfaction d’importance variable située du
côté vestibulaire ou lingual par rapport à une dent.
• Cette tuméfaction provient d’un phénomène aigu lié à la présence d’une poche
parodontale.
• L’abcès parodontal est plus ou moins douloureux suivant l’intensité du phénomène
aigu.
*Signes cliniques :
• Mobilité de la dent
• La dent est sensible à la percussion.
• L’état général est altéré : Malaise, fièvre, adénopathie.
• La poche parodontale est souvent profonde et communique en général avec l’abcès.
*Signes radiologiques :
L’abcès parodontal apparaît comme une zone radio-claire le long de la surface radiculaire.
*Diagnostic différentiel :
Il est possible de distinguer l'abcès parodontal de:
L’abcès gingival ;
l'abcès péri apical ;
la fracture verticale radiculaire ;
l'abcès endo-parodontal ;
l'infection endodontique postopératoire .
*Traitement :
Le traitement de l'abcès parodontal s'effectue généralement en deux étapes :
Traitement de la lésion aiguë :
• Effectuer une anesthésie locale.
• Le drainage de l'abcès s'effectue souvent par une incision externe au bistouri réalisée
au niveau de la zone la plus fluctuante de l'abcès.
• Le drainage de l'abcès peut être réalisé par le sulcus à l'aide de curette de Gracey.
• L’exécution d’un surfaçage radiculaire ou d’un curetage parodontal s’imposent.
• La zone sera ensuite irriguée à l'aide d'une solution antiseptique à base de
chlorhexidine.
• Conseils postopératoires : motivation à l'hygiène bucco-dentaire, se rincer la bouche 3
fois par jour avec de la chlorhexidine.
• L'administration d'antibiotique n’est indiquée qu’en présence de signes généraux tels
que fièvre, malaise ou de drainage incomplet.
• On prescrira de la Spiramycine associée à du Métronidazole pendant 6 à l0 jours.
• Prescription d’antalgiques (le Paracétamol).
Une semaine plus tard :
Après disparition des symptômes aigus, il est possible d’effectuer un abord chirurgical
de la lésion, en faisant appel aux techniques classiques de la chirurgie à lambeau ;
Anesthésie locale
Incisions intrasulculaires ;
Décollement (avec ou sans incisions de décharge) ;
Débridement de la lésion ;
Surfaçage radiculaire ;
Lavage et nettoyage (solution antiseptique) ;
Sutures inter dentaires discontinues ;
Pansement chirurgical.
Le contrôle à une semaine permet de renforcer le contrôle de plaque par un enseignement
approprié des gestes d’hygiène bucco-dentaire.
Une bonne cicatrisation osseuse peut être observée radiographiquement plusieurs mois plus
tard.
5.5. LA PERICORONARITE
*Définition : Il s’agit d’une inflammation aiguë du tissu gingival en rapport avec la couronne
d’une dent qui n’a pas encore achevé son éruption.
*Signes cliniques :
• La péricoronarite se rencontre le plus fréquemment au niveau de la dent de sagesse
inférieure.
• Elle est provoquée par une accumulation bactérienne sous le capuchon muqueux.
• Une inflammation (rougeur, tuméfaction, douleur) et, parfois, des adénopathies,
• Mauvaise haleine et mauvais goût.
• Aux signes inflammatoires peut s’ajouter parfois une suppuration.
• Dans certains cas, une atteinte de l’état général avec fièvre est observée.
*Traitement :
• Un nettoyage des zones impliquées, à l’aide d’une curette parodontale et d’eau
Oxygénée ;
• La prescription de chlorhexidine en bains de bouche ;
• La prescription d’antibiotiques ;
• Après refroidissement de la lésion, procéder à l’excision du capuchon muqueux ou
éventuellement, à l’extraction de la dent si on juge que son éruption est impossible.
• Recommander au patient des mesures d'hygiène strictes ;
Les données cliniques suggèrent que «le premier épisode de la péricoronite, à moins
qu'il ne soit particulièrement grave, ne doit pas être considéré comme une indication
d’extraction chirurgicale».
L'extraction peut également être indiquée si la dent est associée à des caries étendues
ou à une résorption radiculaire.
5.6. SYNDROME DU SEPTUM
*Définition : Il s’agit en fait d’une gingivite ou d’une parodontite en phase aiguë, au niveau
de l’espace interdentaire. C’est une compression du col de la gencive qui atteint
secondairement le septum osseux.
*Etiologie :
• Défaut de point de contact,
• Dents en malposition,
• Caries proximales et destruction coronaire ;
• Usure des reliefs occlusaux par transformation des convexités occlusales et des crêtes
marginales en facettes obliques ;
• Tous ces défauts de point de contact provoquent une rétention alimentaire.
Ce tassement alimentaire a d'abord une action mécanique entraînant la destruction de l'attache
épithéliale et favorise secondairement la prolifération bactérienne.
L'épithélium de jonction migre apicalement et l'inflammation se propage dans l'os alvéolaire.
Le type de lésion osseuse dépend du septum : à septum large correspond une lyse osseuse en
cratère, à septum étroit, une lyse osseuse en horizontal.
*Signes cliniques : Cliniquement on note les manifestations classiques de l’inflammation :
• Sensation de compression,
• Rougeur et hyperthermie ;
• Desmodontite sur les deux dents contiguës au tassement alimentaire,
• Inflammation de la papille gingivale interdentaire ;
• Mauvais goût, une boulette de coton introduite dans l’espace interdentaire dégage une
odeur nauséabonde caractéristique ;
• Douleur pulsatile provoquée au contact, à la mastication, souvent même spontanée, et
quelques fois irradiée, douleurs aux variations thermiques type pulpite.
*Le signe pathognomonique du syndrome du septum est la pression digitale de la papille
interdentaire qui provoque une douleur plus ou moins intense différente de la réponse d'un
septum sain.
*Traitement :
Le traitement doit être d’abord étiologique et peu nécessiter en urgence :
• La suppression d’une obturation débordante.
• L’exérèse d’un corps étranger logé dans cet espace (morceau d’allumette,…. etc.).
• Le meulage (coronoplastie) d’une cuspide « plongeante » ouvrant un point de contact
apparemment correct, mais dés lors soumis à l’impact alimentaire.
Le traitement symptomatique consiste:
• Sous anesthésie locale, cureter la région interdentaire à une profondeur variable
suivant l’étendue des lésions,
• Placer éventuellement un petit ciment chirurgical de protection ;
• Des soins d’hygiène rigoureuse seront prescrits.
• Dans un deuxième temps le point de contact défectueux devra être reconstitué.
CONCLUSION
L’urgence parodontale est un acte thérapeutique qui doit être effectué malgré les
inconvénients qu’il occasionne (douleur et stress).
L’élaboration d’un plan de traitement avec observation clinique et radiologique permettant de
poser un diagnostic global et un pronostic précis n’est pas indiquée lors de la première
consultation . Il devient indispensable une fois l’urgence est traitée.