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DR N.

MESSABIH MAITRE ASSISTANTE EN PARODONTOLOGIE –COURS DE PARODONTOLOGIE TROISIEMME ANNEE DENTAIRE -

LES URGENCES EN PARODONTIE

I-INTRODUCTION :
Le médecin dentiste est souvent confronté lors de sa pratique quotidienne à de multiples cas
d'urgence. En parodontologie, les circonstances les plus fréquemment rencontrées sont : l'abcès
parodontal aigu, les gingivorragies, la mobilité dentaire, la GUNA...

II-DEFINITION DE L’URGENCE :
L’urgence est la survenu d’un phénomène aigu et douloureux, nécessitant une intervention
immédiate.
Donc le traitement d’urgence consiste à soulager le malade et à réduire les symptômes
aigus.

III-CLASSIFICATION DES URGENCES :

 Urgences Inflammatoires
 Urgences Fonctionnelles

1-LA GINGIVITE ULCERO-NECROTIQUE :


Définition :
C’est une maladie ulcéreuse et nécrotique réversible de la gencive, d’apparition brutale, très
fréquente chez l’adolescent et le jeune adulte (FALKER), par des poussées aigües, elle peut évoluer
en parodontite.

Caractéristiques cliniques :
 Une décapitation des papilles gingivales
 Des dépressions découpées en cratères sur le bord gingival.
 Des ulcérations gingivales recouvertes par des enduits grisâtres dus à la nécrose.
 Gingivorragies spontanées et provoquées au moindre contact.
 Douleurs gingivales intenses, irradiantes et au toucher.
 Un gout métallique (présence de germes anaérobies)
 Adénopathie sous maxillaire et sous angulo -maxillaire.
 Elle peut se généralisée au reste de la muqueuse buccale et aux amygdales (une angine de
Vincent).
 Parfois elle s’accompagne de signes généraux: fièvre, anorexie, insomnie et céphalées.

Etiologies :
 Une flore bactérienne spécifique : flore spécifique riche en fusobactéries; spirochètes et
bactéroides intermedius.
 Facteurs prédisposants :
-Le stress: patient anxieux et nerveux: excès de secrétions de vasoconstricteurs d’où création
d’une situation de moindre résistance.
-La tension psychique lors des examens scolaires ou insatisfaction professionnelle, chez les
militaires.
-Le tabac et l’alcool.

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Traitement d’urgence :
1ere séance :

 Ecouvillonnage à l’eau oxygénée à 30 volumes.


 Prescription médicale : antibiotiques (Métronidazole 1g/J pendant 10j), anti-inflammatoire et
antalgique.
 Bains de bouche plusieurs fois par jours à l’eau oxygénée à 30 volumes mélangés à part égale
avec de l’eau.

2ème séance : 48H après

 Ecouvillonnage à l’eau oxygénée.


 Demander au malade de maintenir les bains de bouche à l’eau oxygénée.

3ème séance : 48H après

 On considère que les symptômes aigus ont disparu.


 Ecouvillonnage à l’eau oxygénée.
 Détartrage sus gingival.
 Maintenir les bains de bouche à l’eau oxygénée.

4ème séance :

 Détartrage complet.
 Arrêt des bains de bouche à l’eau oxygénée.
 Convoquer le malade pour un éventuel examen détaillé du parodonte, il peut être
nécessaire de faire une correction de l’architecture gingivale par gingivoplastie.

2-LA GINGIVO-STOMATITE HERPÉTIQUE AIGUE:


Définition:
Est l’urgence virale à laquelle nous sommes le plus souvent confrontés.
Il s'agit du 1er contact du virus Herpès simplex (HSV1 ou HSV2) avec l'organisme.
Elle se manifester par des lésions vésiculeuses rapidement ulcérées siégeant sur toute la
Sphère oro-buccale, avec fièvre, adénopathies cervicales, dysphagie et autres symptômes.
C’est une maladie infectieuse, virale, contagieuse, et inoculable (transmissible)
Prévalence:
Elle survient le plus souvent chez le petit enfant à partir de 6 mois, quand les anticorps
maternels ont disparu. Comme elle peut toucher les jeunes adultes.
Signes cliniques:
-Signes prodromiques : sensation de brulure, paresthésie.
-Saignement spontané des gencives.
-Douleurs qui sont plus au moins intenses, spontanées et accrues par le contact des aliments.
-Haleine fétide.
-Salivation abondante.
-Des gencives rouges, tuméfiées et sanguinolentes.
-Des vésicules qui se rompent donnant des ulcérations post-vésiculeuses de la gencive,
éventuellement de la muqueuse buccale et des lèvres.
-Adénopathies satellites (sous angulo-maxillaires et cervicales) bilatérales et douloureuses.
-Fièvre >39° , dysphagie , une altération de l’état général.

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-Diarrhée, une irritabilité et des céphalées, vomissement, anorexie de l’enfant, asthénie.


-Une gêne à l’alimentation nécessite parfois l’hospitalisation des jeunes enfants pour
syndrome de déshydratation.

Evolutions et complications:
Malgré ses caractères impressionnants, l’évolution est favorable en 10 à 15 jours même sans
traitement, dans des rares cas , des complications peuvent apparaitre: (adénites,
adénophlegmon, cellulite séreuse, ostéite corticale, infection des voies digestives…).

Gestion d’urgence:
 Anesthésique topique (xylocaine gel).
 BDB bain de bouche (sérum salé).
 Aciclovir 500mg 2X/j pdt 7à 10 jours.
 Antalgique de niveau II
 Antibiotique en cas de sur- infection.
 Corticoïdes sont formellement contre indiqués.
 Réhydratation du patient.

3-CANDIDOSES BUCCALES (AIGUES):


Définition:
Les mycoses buccales sont des affections superficielles dues à des levures (champignons)
Saprophytes opportunistes dont l’agent étiologique le plus communément retrouvé est le
candida albicans.
Ces mycoses sont donc toujours le témoin d’un déséquilibre de la flore buccale, dont il est
nécessaire d’en retrouver l’étiologie.
Elles peuvent être aigues, subaigües, ou chroniques.
La forme aigue est le muguet ou candidose pseudomembranaire, elle est le plus souvent
décrite chez l’enfant et la personne âgée qui se manifeste au début par une stomatite
érythémateuse diffuse puis par l’apparition de granulations blanchâtres.
Etiologies:
Les mycoses n’atteignent que rarement l’homme sain, et la notion d’opportunisme est très
importante. En effet, certains facteurs permettent d’expliquer le passage à la virulence des
levures saprophytes.
 Facteurs intrinsèques (liés à l’hôte)
 Etat physiologique (enfant, personne âgée, femme enceinte, surcharge pondérale).
 Terrain endocrinien : diabète
 Déficience immunitaire acquise (VIH, hémopathie maligne,…).
 Syndrome de Gougerot-Sjogren (occasionnant une sècheresse buccale).
 Anémie férriprive.
 Facteurs extrinsèques (iatrogènes):
 Antibiotiques au long cours.
 Corticothérapie.
 Traitement immunosuppresseur (cyclosporine A)
 Les neuro-psychotropes (asialie et modification du PH salivaire).
 Radiations ionisantes (radiothérapie).

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 Prise excessive d’antiseptiques locaux et bains de bouche.


 Hygiène (intrados prothétique).

Signes cliniques:
Apparition de signes prodromiques : sècheresse buccale avec sensation de cuisson, goût
métallique et dysphagie.
On observe au début des signes d’inflammation des muqueuses sur lesquelles apparaissent des
placards blanchâtres à l’aspect « crémeux »qui ensuite convergent et finissent par former une
nappe polycyclique typique du muguet.
Diffusion rapide à l’ensemble de la cavité buccale (langue, palais, la gencive). Les plaques
blanches se détachent au raclage léger à l’abaisse-langue, laissant apparaitre un fond érosif
érythémateux sans faire saigner la muqueuse.
Gestion d’urgence :
-Hygiène bucco-dentaire rigoureuse.
-Les premières épisodes de candidoses oropharyngées doivent être traités par des
antifongiques locaux (nystatine, amphotéricine B, miconazole). La durée du traitement est de
10 à 15 jours dans les formes aiguës.
-Bain de bouche avec un antiseptique (chlorhexidine) ou du bicarbonate de soduim à 14%
pour une désinfection régulière de la prothèse dentaire.
-L’utilisation des antifongiques: kétoconazole (Nizoral®), amphotéricine B (Fungizone®) et
fluconazole (Triflucan®), itraconazole.
-Il arrive que Candida puisse acquérir une résistance à ces médicaments, ce qui signifie que
ces derniers ne sont plus éfficaces. Si cela se produit, on peut recourir à un antifongique
intraveineux, appelé: amphotéricine B. (Sporanox®)

4- L’ABCES GINGIVAL :
Définition :
C’est une collection purulente localisée au niveau de la gencive(situé à la gencive marginale ou à la
papille interdentaire), en réponse à une irritation provoquée par des matériaux étrangers
introduits en force dans la gencive.
Clinique :
La zone atteinte de la gencive libre est tuméfiée, rouge d’aspect lisse et brillant et douloureuse au
toucher, avec le temps la collection peut se fistuliser et permettre ainsi l’évacuation du pus.
Traitement :
Incision, drainage du pus, élimination du corps étranges
LE PRONOSTIC : est favorable.

5- L’ABCES PARODONTAL :
Définition :
C’est une zone d’inflammation circonscrite purulente, localisée au niveau des tissus parodontaux
profonds (situé dans les tissus adjacents à une poche parodontale). Il peut être aigu ou chronique.
Selon le développement de la lésion :
L’abcès aigu : démontre des symptômes tel que la douleur, la sensibilité à la palpation et la
suppuration lors de légères pressions, la zone intéressée est tuméfiée, rouge d’aspect lisse et brillant.
L’abcès chronique : est caractérisé par un drainage continuel dans la cavité buccale et est
habituellement asymptomatique.

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Selon le nombre de la lésion :


Abcès simple : réfère habituellement à un facteur local
Abcès multiples :nécessitent plus qu’une explication locale. On les retrouve chez les patients avec
un diabète non contrôlé, médicalement compromis…….ect

Etiologie et formation de l’abcès :


 C’est l’extension de l’infection à partir d’une poche parodontale.
 Inflammation de la gencive
 Rétrécissement et occlusion de l’ouverture de la poche par la sécrétion de
 Fibrine interférant avec le drainage de la région infectée
 Accumulation de pus qui engendre une enflure
 Extension de l’infection due à la pression du pus dans la poche fermée
LIEU:
 Dans tous les tissus du parodonte
 Dans n’importe qu’elle poche, surtout les profondes.
Signes radiologique :
 L’abcès apparait habituellement comme une zone radio claire le long de la surface radiculaire,
contrairement à l’abcès péri apicale dont l’image typique se situe à l’apex de la racine.
 Mais en raison de sa localisation anatomique, il arrive qu’on ne remarque pas de signes
radiologiques au niveau des faces vestibulaires.
DONC: la radiographie seule ne permet pas de poser le diagnostic de l’abcès parodontale.

Traitement d’urgence :
-Abcès collecté non drainé et non fistulisé : incision et drainage.
-Abcès collecté drainé ou fistulisé :
.Drainé à travers la poche : curetage parodontal pour élargir la voie du drainage.
.Fistulisé : il faut élargir la fistule pour permettre l’évacuation du pus résiduel.
-Abcès en voie de collection
.Accessible : curetage parodontal.
.Inaccessible : antibiothérapie pour permettre la collection de l’abcès ou sa résorption.

Pour l’ensemble:
Prescription d’antiseptiques en bains de bouche jusqu’à la fermeture de la plaie et des
antalgiques.

Traitement curatif: le traitement de la poche parodontale.

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Critères A -péri apical A. Parodontal

Vitalité -
+
Caries +
-
Poches -
+
Radioclarté apicale
latérale
Mobilité +/-
+
Percussion +
+ (abcès aigu)
Fistule Apicale
latérale

Œdème Présent en vestibulaire (au


Gingival, latéral : rarement au-delà de
fond du vestibule) ou en
la ligne mucco-gingivale LMG
palatin

Sondage Large ou concave


Etroit

Diagnostic différentiel entre abcès péri apical et abcès parodontal (aigu)

6- LA PERICORONARITE :
Définition :
C'est une inflammation aiguë du tissu gingival en rapport avec la couronne d'une dent qui n'a
pas encore achevé son éruption. Elle atteint surtout les dents de sagesse inférieure.
L’abcès péri coronaire: se situe dans les tissus entourant la couronne d’une dent
partiellement éruptée.

Etiologie :
 Le capuchon muqueux gêne l’hygiène buccale
 Accumulation de la plaque et des débris alimentaires
 provoquant ainsi l’inflammation.
 quand l’œdème est important le capuchon muqueux est traumatisé mécaniquement par la dent
antagoniste
Signes cliniques :
 La surface occlusale est recouverte par un tissu inflammatoire, appelé « capuchon muqueux »
 Ce capuchon est rouge, tuméfié, douloureux et présentant une tendance au saignement, sa
surface est souvent traumatisée et ulcérée.
 Limitation de l’ouverture buccale.
 Mauvaise haleine.

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 Les douleurs peuvent s’irradier vers l’oreille, la gorge, parfois même un malaise et
suppuration du capuchon muqueux.

Classifications :
-Péricoronarite aigue :
Se caractérise par une apparition soudaine et des symptômes de courte durée, on trouve deux
types :
.péricoronarite aiguë congestive :
Elle est physiologique et survient lors de toute éruption. Elle se caractérise par une
inflammation du sac péricoronaire et de la fibromuqueuse adjacente avec empreinte des
dents antagonistes qui est possible .
.péricoronarite aiguë suppurée :
Elle est due à l’évolution de la péricoronarite congestive d’une façon spontanée ou sous
l’influence du traitement.
-Péricoronarite chronique :
C'est un véritable abcès sous-muqueux qui s'extériorise en arrière de la troisième molaire.
Tant que la couronne n'est pas totalement dégagée, les récidives se succèdent.

Traitement d’urgence :
 Anesthésie locale de contact
 Elimination des débris alimentaires et la plaque dentaire sous le capuchon muqueux à
l’aide d’une curette avec un simple grattage de la surface dentaire.
 Prescription d’anti-inflammatoires, antalgiques et surtout un bain de bouche.

Traitement curatif :
 Dent à conserver : décapuchonnage.
 Dent irrécupérable : extraction dentaire.

7- LE SYNDROME DU SEPTUM :
Définition :
C’est une compression du col de la gencive qui atteint secondairement le septum osseux.
Etiologie :
C’est principalement les lésions iatrogènes qui sont à l’origine du syndrome septal.
Exp : obturation débordante ou introduction d’un corps étranger (bouts d’allumettes ou cure
dents en force ).

Clinique :
 Douleurs dans la région interdentaire ressemblant aux douleurs pulpaires.
 Sensibilité des dents à la percussion.
 Gencive papillaire rouge, saignant facilement au contact.
 Le signe pathognomonique du syndrome du septum est la pression digitale de la papille
interdentaire qui provoque une douleur plus ou moins intense différente de la réponse
d'un septum sain.

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Traitement :
Traitement étiologique : suppression de l’obturation débordante ou du corps étranger de
l’espace interdentaire à titre d’urgence .
Traitement symptomatique :
Curetage parodontal.

8- LE TASSEMENT ALIMENTAIRE :
Définition :
C’est l’insertion forcée d’aliments dans le parodonte provoqué par les forces occlusales excessives. Il
peut se manifester dans n’importe qu’elle face de la dent.

Etiologie :
 Malpositions dentaires.
 Perte de points de contact.
 Rapports occlusaux anormaux.
Clinique :
 Sensation d’un sillon gingival plein.
 Douleurs à la mastication.
Traitement d’urgence :
Curetage de la région intéressée.
Le traitement définitif:
Il est étiologique, exemple le traitement orthodontique.

9- LE SAIGNEMENT GINGIVAL : GINGIVORRAGIES :


Définition :
C’est le signe précoce des parodontopathies, il est provoqué par la vasodilatation et
l’engorgement des capillaires.

Etiologies :
Locales :
-Facteurs mécaniques : les blessures traumatiques (brossage excessif, mauvaise utilisation du cure
dent), traumatisme (chute, bagarre…)
-Facteurs physiques et chimiques : brulures gingivales par certains produits chimiques ou une
alimentation chaude.
Générales :
Anomalies vasculaires, carence en vitamine K ou de certains facteurs de coagulation, leucémie, prise
de médicaments tel que l’aspirine.

Traitement d’urgence :
 Localiser le saignement en éliminant le caillot sanguin existant.
 Compression bi-digitale maintenu au moins 3 minutes, en cas d’échec, il faut lui adjoindre un
hémostatique local telle que le surgicel, sinon confection d’une gouttière en stens.
 En cas de déchirure gingivale il faut suturer.
 Si une maladie générale est en cause ou un traitement médical, il faut faire les même
démarches et orienter le malade vers le service spécialisé d’hématologie.

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10- LA MOBILITE DENTAIRE :


 Est le plus souvent définie comme « une augmentation de l’amplitude du déplacement de
la dent sur l’arcade dans un plan horizontale et /ou verticale, suite à l’application d’une
force.
 On distingue deux types de mobilité:
-La mobilité dentaire physiologique.
-La mobilité dentaire pathologique qui est consécutive aux lésions des structures parodontales.

La mobilité dentaire est considérée comme une urgence lorsque elle devient
douloureuse et gène la mastication et l’élocution (fonction)
Dans le cadre de l’urgence, on retiendra uniquement une mobilité importante,
engendrant une pression au niveau desmodontal et une gêne importante pour le
patient.

Etiologies de la mobilité dentaire:


1-Mobilité Réversible:
-Etiologie inflammatoire :
 Inflammation des tissus parodontaux.
• Inflammation pulpaire et desmodontale .
• Sinusite avec une ou plusieurs dents antrales.
-Etiologie prothétique : effet traumatisant des crochets ou des attachements en prothèse
partielle adjointe, éléments fixés en extension mal répartis.
-Etiologie occlusale : surcharge occlusale par prématurités et interférence, bruxisme.

2- Mobilité irréversible:
Mobilité consécutive à la perte du support osseux , suite à une maladie parodontale.

Traitement d’urgence :
 Dent avec support osseux suffisant : contention provisoire.
 Dent sans support osseux suffisant : extraction dentaire.

Traitement définitif: il est en fonction des lésions existantes

11- HYPERSENSIBILITÉ (HYPERESTHÉSIE) DENTINAIRE:


Définition:
HD se caractérise par une douleur vive de courte durée provenant de la dentine exposée en
réponse à des stimuli thermiques, évaporatifs, tactiles, osmotiques ou chimiques qui ne peut
être attribuée à aucune autre forme d’anomalie ou de maladie dentaire (Addy et Smith,
2010).

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Etiologies:
 Récessions gingivales :
On parle beaucoup plus de sensibilité radiculaire, due à la disparition de cément au niveau
radiculaire :
-Suite à une maladie parodontale ;
-Suite au traitement parodontal ;
-Due à une insertion de freins proche du rebord gingival ;
-Due à un brossage intempestif (trop agressif).
 Lésions non carieuses :
Sont souvent le résultant de l’action combinée de différents phénomènes tels que : érosion,
abrasion, attrition à l’ origine de disparition de l’émail au niveau coronaire.
 Autres :
-Eclaircissements dentaires.
-Un traitement orthodontique utilisant des forces de traction trop importantes.
-Microtraumatismes dues au bruxisme dans la cadre de dysfonctionnement de l’appareil
manducateur (DAM)

Pathogénie:
Deux conditions doivent être réunies pour qu’il y ait HD:
 La dentine soit exposée ;
 Les canalicules dentinaires largement ouverts pour créer une communication entre la
cavité et le complexe dentino-pulpaire.
 Deux théories ont été abordées : théorie hydrodynamique (Brannstrom 1963) et théorie
nerveuse (Maoloire et al 2010)

Signes cliniques:
Signes subjectifs :
Douleur d’apparition et de disparition rapides en réaction au froid (élément déclencheur le plus
fréquent), au toucher, à l’air ou à des stimuli osmotiques ou chimiques.
Signes objectifs : Il est difficile de quantifier l’HD en clinique,
 le praticien doit se fier aux antécédents rapportés par le patient.
 l’évaluation de la douleur est toujours subjectif,
 la sonde droite ou la seringue à air et à eau permettent de localiser les dents
sensibles.
Gestion d’urgence:
Traitement étiologique :
Motivation à l’hygiène bucco-dentaire :
• Brossage atraumatique ;
• Brosse à dents souple ;
• Eviter des dentifrices abrasifs (Blanchisseur);
• Brossage avec la technique de rouleau.
Conseils alimentaires : diminuer le temps du contact des aliments acides avec les dents;
Traitement symptomatique :
Le but est de limiter les phénomènes qui déclenchent la réaction douloureuse par l’utilisation
des agents désensibilisants, qui vont agir soit par l’obturation des tubulis soit par désensibilisation
des nerfs.

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En fonction de l’intensité de la douleur :


 Plusieurs sites d’hypersensibilité ou Un site isolé avec une sévérité moindre :
Prescription des dentifrices et/ou des bains de bouche constituant des principes actifs : chlorure de
strontium, fluor, nitrate de potassium et oxalate de potassium.
 Un ou deux sites extrêmement sensibles :
Application topique de l’agent désensibilisant à l’aide d’une cupule en caoutchouc et un contre
angle bleu ou application du vernis ou l’agent adhésif.

12- LES MORSURES PALATINES :


Elles se produisent lors d’une supracclusion incisive.
Traitement d’urgence :
 Plan de surélévation ou gouttière occlusale.
 S’il y a une plaie muqueuse: prescription d’anti-inflammatoires et un antiseptique en bain de
bouche
Traitement définitif :
Traitement orthodontique

13-LE SADAM OU DAM :


Définition: DAM:
C’est un défaut d’adaptation de l’appareil manducateur à un trouble de l’occlusion ou une para
fonction majorée par un trouble d’ordre psychique ou général.
SADAM: syndrome algodysfonctionnel de l’appareil manducateur
DAM: dysfonction de l’appareil manducateur

Etiologie:
Une tension psychique (notion de stress psychologique) associée à des rapports occlusaux
anormaux.

Les signes cliniques :


-Douleurs musculaires surtout au niveau du ptérygoïdien externe
-Douleurs articulaires
-Des bruits articulaires (claquements et crépitations)
-Une limitation de l’ouverture buccale
-Une latéro -déviation mandibulaire
-Présence d’un trouble occlusal (prématurités, interférences occlusales)

Traitement d’urgence:
 prescription de myorelaxants (Mydocalm 150 mg)
 Confection d’une gouttière occlusale portée au moins 15jours et psychothérapie.

Traitement d’entretient: réhabilitation occlusale, psychothérapie

IV-CONCLUSION :
Le traitement d’urgence parodontale est un acte thérapeutique difficile mais qui doit être
accompli complètement, malgré les inconvénients qu’il occasionne (gestion du stress et de la
douleur du patient).

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