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Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Université Saad Dahleb- Blida.

Faculté de médecine.

Département de médecine dentaire.

Module : odontologie conservatrice et endodontie.

3ème année Médecine dentaire.

LA ZONE INTERPROXIMALE ET LE
SYNDROME DU SEPTUM
INTERDENTAIRE :

ENSEIGNANT :

Dr Griballah

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Introduction :
Les lésions du septum sont relativement fréquentes ; leur tableau clinique rappelle le
syndrome pulpaire ou périapical aigu.

Elles atteignent la zone inter-proximale et sont souvent concomitantes à une carie


proximale.

L’absence de nettoyage à ce niveau va permettre l’accumulation systématique de débris


alimentaires qui seront colonisés par les micro-organismes engendrant une inflammation
des tissus parodontaux aboutissant généralement à une destruction progressive des
différents constituants de la zone inter-proximale.

Le point de contact inter-proximal joue un rôle important dans la protection de la papille


inter-dentaire et des tissus parodontaux sous-jacents.

1. rappels d’anatomie de la zone inter-proximale :

La zone inter-proximale est l’espace anatomique et fonctionnel située entre deux


dents contiguës, a la forme approximative d’une pyramide dont :
 Une base constituée par la région septale.
 Deux faces opposées représentées par les faces mésiale et distale des deux
dents en contact.
 Deux faces opposées représentées par les papilles gingivales vestibulaires et
linguales séparées elle-même par un col inter papillaire.
 Un sommet représenté par le point de contact.
Ce point de contact est l’élément primordial de l’organisation des unités dentaires en
arcade, il permet la cohésion et la participation globale des unités dentaires à l’effort
masticatoire et assure la continuité de cette arcade.

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Au niveau des dents cuspidées, la zone de contact est schématiquement située :
 A la jonction du 1/3 occlusal et du 1/3 médian, dans le sens occluso-cervical.
 A la jonction du 1/3 vestibulaire et du 1/3 médian dans le sens vestibulo-lingual.

fig : point de contact normal d’une dent avec ses voisines.

Le point de contact intervient dans :


 L’équilibre de la denture.
 La protection du parodonte.
 La prophylaxie de la carie au niveau proximal.

2. étiologies des atteintes septales :


Plusieurs causes d’ordre :

 infectieux (carie dentaire proximale, tartre).


 Iatrogénique (thérapeutique).
 Morphologique.

2.1 La carie dentaire et la présence de tartre :


La destruction du point de contact dentaire par la carie aboutit inévitablement au
tassement et l’accumulation de débris alimentaires, origine de l’inflammation, de
l’approfondissement du sillon gingivo-dentaire et de la résorption du septum o

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2.2 Les thérapeutiques iatrogéniques :
Parmi les causes les plus fréquentes :
• le modelage défectueux du point de contact, de la crête marginale et des
fossettes.
• Le débordement de la matière obturatrice.
• L’absence de polissage et du contrôle de l’intensité du contact inter-dentaire.
• Les recouvrements prothétiques mal ajustés.

3. Symptomatologie :
Le syndrome du septum est caractérisé par :
• Au début :
Une gêne plus au moins marquée à la mastication.
Une envie de libérer l’espace inter-dentaire après les repas.
La douleur reste provoquée par le froid et la mastication.
 A un stade avancé :
 Des douleurs sont provoquées et spontanées rappelant les douleurs de
la pulpite, elles peuvent être : continues ou intermittentes.
 Localisées ou irradiées.
 Pulsatiles.

En cas d’atteinte du ligament alvéolo-dentaire les douleurs deviennent semblables à


celles d’une réaction périapicale aigue.

Les douleurs peuvent s’estomper entre les repas et le patient se plaint


essentiellement d’une sensation forte de compression.

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4. Diagnostic :
Basé essentiellement sur l’anamnèse, l’inspection et l’examen radiologique.
• A l’interrogatoire :
Le patient se plaint essentiellement d’une gêne ou à un stade avancé d’une douleur
essentiellement par la compression et le froid ou carrément de douleur violente
continue, lancinante et pulsatile.
 L’inspection révèle :
 Présence de carie proximale ou d’une restauration défectueuse.
 Un bourrage alimentaire dans l’espace inter-radiculaire est décelé
avec une sonde mousse.
 Une hypertrophie de la papille inter-dentaire de couleur rouge foncée,
œdématiée, parfois violette saignant au moindre contact.
 Sa décongestion et l’hémorragie calment la douleur.
 Au contact, la papille est douloureuse au passage de la sonde et à la
l’application de substance froide ou de jet d’air froid, elle saigne au
moindre contact.
 A la percussion, la dent est très sensible.
 La radiographie :
Montre une atteinte plus ou moins sévère du septum.
La lyse osseuse est évidente et présente une forme en rapport avec le degré
d’atteinte (horizontale, verticale ou complexe).

5. Diagnostic différentiel :
Il se pose avec :
Les pulpites symptomatiques: la radiographie confirmera l’atteinte septale.
Les parodontites apicales aigues : l’inspection et la radiographie permettent la
différenciation.

6. Thérapeutique :
Le traitement a un triple but :
 Symptomatique,
 Etiologique,
 Prophylactique.
6.1 Traitement symptomatique : il consiste à soulager le patient par :
 un curetage soigneux de la zone inter-proximale pour évacuer tous les
débris logés dans l’espace inter-dentaire.
 Un attouchement avec une solution d’acide chromique à 10% ou
d’eugénol.
 Une médication antalgique et à un stade avancé, anti-inflammatoire et
antibiotique.
6.2 Traitement étiologique :

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 Suppression de toutes les causes ayant mené la rétention des débris
alimentaires.
 Traitement des caries.
 Reconstitutions de point de contact adéquat.
 Corrections morphologiques de la crête et des fossettes marginales.
 Suppression de débordement de matières obturatrices.

6.3 Traitement prophylactique :


 Déceler les caries proximales lors de visites périodiques.
 Lors des thérapeutiques, veiller à restaurer correctement, tous les
éléments coronaires.
 Utiliser des matrices performantes et de coins de bois pour éviter les
débordements.
 Sensibiliser le patient à une hygiène bucco-dentaire adéquat et
rigoureuse.
7. Complications :
L’évolution de la lésion aboutit à :
 La destruction du septum.
 Une ostéolyse complexe aboutissant à la destruction totale de l’os
alvéolaire entrainant une mobilité importante de la dent.
 Des caries cémentaires sous-gingivales.
 Des pulpites à rétro
 Des mortifications pulpaires.
 La formation d’abcès intra-osseux ou d’abcès serpigineux de Roy.
 La formation d’abcès muqueux ou parulie.

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