Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mesfioui
Pr Khattabi
Rappel :
+ Définitions : Maladies systémiques….
M. Systémique : Plusieurs organes
M.auto-immune : présence d’autoanticorps
Vascularites systémiques : Inflammation de la paroi des vaisseaux touchant plusieurs organes
Collagénoses, connectivites : atteintes du collagène ou tissu de soutien
Granulomatoses systémiques : granulomes présents dans au moins deux organes + manifestations générales
A.Mesfioui
Objectifs
Définir le phénomène de Raynaud
Distinguer le phénomène de Raynaud primaire du phénomène de Raynaud secondaire
Décrire les différentes phases du phénomène de Raynaud
Savoir prescrire les examens complémentaires et en particulier la capillaroscopie
Permanents Paroxystiques
Acrorhigose Phénomène de Raynaud
Vasoconstriction
Acrocyanose
Livedo
Achrocholose Erythermalgies
Vasodilatation
Paumes rouges (syndrome de Lane) (Erythromélalgies)
A.Mesfioui
PHENOMENE DE RAYNAUD
A - Définition - Epidémiologie
1 - Définition
Expression clinique d’un arrêt transitoire (paroxystique), vasomoteur ou lésionnel, de la micro circulation artérielle au
niveau des extrémités
Fréquence : Acrosyndrome vasculaire le plus fréquent: (5 – 10 %)
• Elevée dans les pays froids (15 % )
• Rare dans notre pratique
• Sexe ratio : Femmes > Hommes
Diagnostic : Interrogatoire
Problème Etiologique Le phénomène de Raynaud
Maurice Raynaud, 1862
B - Physiopathologie
Le phénomène de Raynaud:
La crise = Accès
Phase syncopale
Phase asphyxique
Phase d’hyperhémie réactionnelle
C - Diagnostic positif
Formes atypiques
• Syncopale pure
• Asphyxique pure
Test de provocation
A.Mesfioui
D - Diagnostic
Anamnèse
Examen clinique
Biologie
Capillaroscopie ++ (voir cours sclérodermie)
Tests au froid, Test d’Allen, Mesure de TA aux 2 bras, Méthodes de compression du défilé,
Test d’ALLEN
E - Diagnostic Etiologique :
Primaire Secondaire
RAYNAUD SECONDAIRE
Début tardif
Troubles trophiques ou gangrènes digitales
Présence de signes cliniques et/ou biologiques et/ou RX
Bilatéral ou unilatéral
Capillaroscopie anormale
2 - CONNECTIVITES
Sclérodermie systémique 90 %
Lupus systémique-SAPL 10-45 %
Sharp 30 %
Sjögren 33 %
Polymyosite 20 %
3 - AUTRES
Myxoedème
Hashimoto
Acromégalie
Fibromyalgie
Tumeur glomique
Infections : parvovirus B19
SD canal carpien
a - Définition :
Ensemble des troubles vasculo-nerveux liés à la compression du
plexus brachial et des vaisseaux sous-claviers dans un passage
étroit formé par le défilé interscalénique et l'espace costo-pectoral
b – Diagnostic :
Anamnèse
Clinique:
Manœuvre d’Adson
« Mains en l’air » (Roos)
Hyperabduction (Wright)
Manœuvre d’Adson ou manœuvre du scalène Différentes manœuvres sont utilisées pour reproduire le phénomène
de compression et évoquer le diagnostic de STTB :
La manœuvre du chandelier
c - Causes multiples :
Côte cervicale Les formes vasculaires pures :
• (moins de 1% de la population) Ischémie d'effort, une phlébite
• 9/10 Asymptomatique d'un membre supérieur,
une embolie distale
A.Mesfioui
d - Environnement
A – Acrorighose : Symptomatologie fonctionnelle se manifestant par des extrémités froides et pâles en permanence,
prédominant chez la femme jeune : Fréquent et Bénin
B - Acrocyanose
Description : Crocq, 1896.
Cyanose et froideur persistante des extrémités, accentuées au froid et diminuées par le réchauffement
Pas de douleur
Pas de troubles trophiques
Parfois œdème et hyperhidrose (mains, pieds) associés
C - Livedo
Définition : Marbrures des extrémités, parfois du tronc, accentuées par le froid et diminuées par l’exposition au chaud
Types
1. Livedo reticularis bénin idiopathique
Livedo racemosa, livedo annularis, cutis marmorata, asphyxia reticularis
2. Livedo reticularis avec ulcères
Vasculite livédoïde, atrophie blanche en plaques, microthromboses vasculaires d’étiologie inconnue
3.Livedo réticularis secondaire :
Connectivites Embols de cholestérol
PAN Artériopathies oblitérantes
Hyperviscosité Infections, Syndrome de Sneddon
Cryoglobulinémie Anticorps antiphospholipides
Thrombocythémie Amantadine
Vasculite livédoïde
Physiopathologie :
A.Mesfioui
D – Acrocholose :
Manifestation subjective des extrémités à type de brûlure
Substratum ?
Parfois associée à une hyperthyroïdie
Exclure une neuropathie périphérique sous- jacente
E - Syndrome de Lane
F - Erythromélalgies
Douleur à type de brûlure et érythème des extrémités provoquée
par la chaleur «inverse du Raynaud», aggravée par la position déclive
Amélioration des symptômes au froid ou en surélevant la partie atteinte.
Probablement liées à des troubles du métabolisme des prostaglandines et de l’agrégation plaquettaire
2 types :
Primitives : Rares, souvent symétriques, parfois familiales souvent < 40 ans
Secondaires :
Souvent > 40 ans, parfois asymétriques
Syndromes myéloprolifératifs avec polyglobulie (Vaquez, thrombocytémie essentielle)
Traitement :
Etiologique :
Hydroxyurée [Vaquez et thrombocytémies],
32 Phosphore [polyglobulie secondaire]
Symptomatique :
Aspirine = AAS : (test diagnostique)
Bêtabloquants
Prophylaxie des situations à risque (éviter chaleur …)
G – Engelures :
Vascularite liée à l’exposition au froid
Favorisées par terrain familial, acrocyanose, Raynaud
Uniquement en hiver
Prurit et œdème des extrémités (pieds > mains) suivis de lésions érythémateuses
rouge vif puis papules érythémato-cyaniques (parfois bulles, phlyctènes, ulcérations…)
Disparition en 3-4 semaines
Traitement :
Rien de vraiment efficace
Protection contre le froid
Antagonistes calciques
A.Mesfioui
Arbre décisionnel
A.Mesfioui
La Sclérodermie systémique
Objectifs
1. Définir une sclérodermie systémique et la distinguer des sclérodermies localisées.
2. Décrire les manifestations cliniques.
3. Prescrire les examens paracliniques nécessaires pour étayer le diagnostic.
4. Connaitre les facteurs déterminants le pronostic.
5. Connaître les moyens et les indications thérapeutiques.
Définition
Epidémiologie
Physiopathologie
La sclérodermie systémique
1. Est une maladie du tissu collagène
Dégradation > Dépôt matrice :
Fibrose
2. Est une maladie vasculaire
Vascularite
3. Est une maladie immunologique
Activation immunitaire
A.Mesfioui
Diagnostic
A - Manifestations Cliniques :
1 - Phénomène de Raynaud : (Doigts, orteils, nez, oreilles)
3 phases :
- Syncopale : pâleur (vasospasme)
- Asphyxique : cyanose (ischémie)
- Erythèmalgique : Erythème (hyperémie réactionnelle après retour flux)
Ischémie : acrosyndrome vasculaire permanent Nécrose digitale
S’observe dans 95 % des cas de sclérodermie systémique
Peut précéder l’apparition de la maladie (souvent de plusieurs années)
Peut être absent dans les formes à début proximal
2- Atteinte cutanée
Pratiquement constante
Élément-clef diagnostique et pronostique
Corrélation entre extension cutanée et pronostic général
En 3 phases
Phase œdémateuse :
Phase d’induration : Infiltration scléreuse
Parfois précédée par phase œdémateuse, peau luisante,
indurée, ne se laisse pas pincer
Phase d’atrophie : assouplissement
Rétraction des doigts en flexion : Sclérodactylie
(Impossibilité de mettre les mains à plat l’une contre l’autre)
Nez pincé,
Bouche rétractée avec plis radiaires et limitation de l’ouverture
(appréciée par distance entre arcades dentaires (N 35 mm)
Cuirasse invalidante
Atrophie cutanée tardive
Signes cutanés:
a - Sclérose du derme
b - Troubles trophiques :
- Micro-ulcérations des pulpes ou du dos des articulations
- Cicatrices stellaires
- Gangrène digitale
- Ongles dystrophiques avec épaississement de la cuticule
c - Troubles de la pigmentation:
- Hyperpigmentation diffuse ou localisée…
- Dépigmentation/ peau noire
- Alternance de zones achromiques et de zones pigmentées
d – Télangiectasies
e - Calcifications sous-cutanées
3 - Atteinte ostéo-articulaire
Polyarthralgies > arthrites (poignets, mains, genoux, chevilles)
Crépitements et frottements provoqués par mobilisation des tendons
Ostéolyse distale des dernières phalanges résorption complète
4 - Atteinte musculaire
Déficit musculaire des ceintures
Rhabdomyolyse
Syndrome myogène EMG, myosite
5 - Atteinte neurologique
Névralgie du trijumeau
Syndrome du canal carpien
A.Mesfioui
6 - Atteinte digestive
Œsophage : péristaltisme 1/3 inf : dysphagie
tonus sphincter oesophagien inf : Reflux GO
oesophagite, ulcérations peptiques, sténose,
endobrachyoesophage
Diagnostic : FOGD, manométrie, PH métrie
Estomac : gastroparésie
Intestin grêle : péristaltisme
épisodes subocclusifs : de pseudoobstruction
pullulation microbienne : diarrhée, de malabsorption
Colon : pseudodiverticules à collet large, mégacôlon
7 - Atteinte pulmonaire [ Pronostic]
Fibrose interstitielle pulmonaire
- stade évolué : dyspnée, râles crépitants, restrictif
- stade précoce : dépistage
Capacité de transfert du CO DL
CO
Alvéolite neutrophilique (PNN) aspect verre dépoli au scanner
Cancer bronchiolo-alvéolaire développé sur fibrose pulmonaire
HTAP avec ou sans atteinte interstitielle pulmonaire (pronostic fonctionnel et vital ++++)
8 - Atteinte cardiaque
Péricarde
péricardite aiguë
épanchement péricardique chronique asymptomatique
Myocarde
secondaire : HTA, HTAP fibrose pulmonaire
primitive : myocardiopathie spécifique par fibrose en foyers douleurs thoraciques, dyspnée, tb rythme ou
conduction, IC, angor ou IDM à “coronaires normales”: vasospasme coronaire
Diagnostic (scintigraphie au thallium) : anomalies de perfusion et fonction VG réversibles induites par le test au froid
9 - Atteinte rénale
HTA isolée
crise rénale sclérodermique
syndrome hémolytique et urémique
microangiopathie thrombotique artériolaire glomérulaire
Score de RODNAN
A.Mesfioui
Formes Cliniques et Classification
Sclérodermies systémiques diffuses (dSSc) : idem ci-dessus mais l’atteinte cutanée touche les bras, le thorax, l’abdomen,
le dos et les cuisses
Capillaroscopie anormale
Mégacapillaires et destruction capillaire = Microangiopathie organique spécifique = MAOS
A.Mesfioui
Associations morbides
Facteurs d’environnement
Silice : silicose : syndrome d’Erasmus
mineurs, prothésistes dentaires …
Solvants organiques
Chlorure de vinyle
Résines époxy
Silicone : prothèses mammaires
Etats sclérodermiformes
Réaction du greffon contre l’hôte : GVH
GVH chronique après allo-greffe de moelle osseuse
Forme frontière
Fasciite à éosinophiles ou syndrome de Shulman
infiltration sous-cutanée avant-bras et jambes
hyperéosinophilie sanguine
inflammation des fascias, aponévroses
Syndrome de Sharp
Evolution et Pronostic
Traitement
B - Traitement symptomatique
Phénomène de Raynaud : inhibiteurs calciques sauf nifédipine (effet sur SIO : RGO)
Ischémie ou nécrose digitale : prostacycline, iloprost ++
Oesophagite de reflux : inhibiteur pompe protons cisapride si spasme oesophagien
Gastroparésie : érythromycine
Pseudoobstruction : sandostatine
Diarrhée et malabsorption par pullulation microbienne : cyclines
HTA, Crise rénale sclérodermique, HTAP, Myocardite : inhibiteurs de l ’enzyme de conversion (IEC)
HTAP sévère : prostacycline en aérosols, Cyclophosphamide, bosentan (anti-endothéline) per os
A.Mesfioui
SYNDROME DE SJÖGREN
Objectifs
Connaître parfaitement la définition.
Pouvoir faire le diagnostic clinique.
Connaître les critères du diagnostic.
Connaître les moyens et les indications thérapeutiques.
Introduction
Historique
Épidémiologie
Physiopathologie
Le développement de la maladie dépend de l’activation successive de l’immunité innée et de l’immunité adaptative, suite à
l’action de facteurs environnementaux et génétiques sur la cellule épithéliale.
La cellule épithéliale
la cible de l’agression déclenchant l’auto-immunité,
responsable, en raison d’une apoptose épithéliale accélérée, de l’expression de certains auto-antigènes.
véritable cellule présentatrice d’antigènes aux lymphocytes T.
sécrétion cytokines.
I - Circonstances de découverte :
variables.
association d'une sécheresse oculaire et d'une sécheresse buccale,
augmentation de volume des glandes parotides ou des glandes sous maxillaires,
polyarthrite non destructrice souvent séro-positive.
manifestations viscérales ou complications.
Test de Shirmer
Mesure la lacrymation
Papier filtre dans CdS conjonctival < 5 min
Longueur imprégnée :
Normale si ≥ 5 mm
Positif si < 5 mm
Autres tests
Rose bengale: kératoconjonctivites. (aniline, n’est plus utilisé), douloureux !
L’examen au vert de lissamine: kératoconjonctivites sèches
+ score de Van Bijtersfeld (un critère diagnostique)
Temps de rupture du film lacrymal est raccourci.
A - Syndrome inflammatoire
VS [Hypergammaglobulinémie]
CRP souvent normale ( formes sévères / vascularites)
NFS: anémie inflammatoire, leucopénie, éosinophilie
B - Immunologie
Anticorps les + caractéristiques:
Anti-SSA et anti-SSB
Anti-SSB
caractéristiques du GS primitif
50-70%
associé 1/2 à anti-SSA
Détection des 2 = évocatrice +++ du SS
Moins retrouvés dans SS secondaire
Anticorps antinucléaires
En IF indirecte
>2/3 cas dans GS primitif
1/2 cas dans GS secondaire
Facteur rhumatoïde
2/3 cas
Les Ac anti-CCP: 9,9 % à taux faible,
Facteur rhumatoïde: 66,7 %,
AAN: 95 %,
anti-SSA: 81,6 %,
anti-SSB: 39 %.
En comparant les SS avec et sans anticorps anti-CCP, les auteurs ont retrouvé une forte association entre la présence
de ces anticorps et la présence de signes d'authentiques synovites
3 - Biopsie des glandes salivaires
En ambulatoire
Incision-prélèvement lèvre inferieur
Examen histo:
quantifie l’infiltrat lymphoplasmocytaire
Classification Chisholm et Masson: 5 stades
Stade 0: glande N
Stade 3 et 4: évocateurs du SS +++
Prédominance de:
Infiltrats LP aux stades précoces
Fibrose voire atrophie aux stades tardifs
Positive si au moins un nodule lymphocytaire (>50 c) / 4 mm² Stade ≥ 3
stade Infiltrat L P
0 Infiltrat = 0
1 Infiltrat léger
2 Moyen < 4mm³
3 Un Foyer/mm³
4 Plus d’un foyer/mm³
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
Formes cliniques
A - Formes associés
1 - Polyarthrite Rhumatoïde 4 - SHARP
Forme la plus fréquente Anti RNP +
Formes anciennes +FR positif SS secondaire Fréquence de l’atteinte pulmonaire
Prévalence SS sous estimée
Recherche systématique++ 5 - Hépatopathies auto-immunes
Clinique: Syndrome sec oculaire++ • Cirrhose biliaire primitive, Anticorps anti mitochondrie
parotidomégalie rare Syndrome Reynolds = CBP + SGS + CREST
Dégénérescence lymphomateuse est exceptionnelle • Hépatite chronique active, anticorps anti muscle lisse
Efficacité des APS
2 - Lupus Érythémateux Systémique 6 - Endocrinopathies
LES avancés (50ans) Dysthyroïdie: Thyroïdite d’haschimoto
Formes articulaires séro positives Diabète
Anti SSA+,anti SM+
7 - Maladies inflammatoire générales
3 - Sclérodermie Vascularites: rares [PAN , Horton..]
Syndrome CREST+++ Dermatomyosite
Syndrome sec buccal+++ Associations anecdotiques: SPA, Bechet, Still
anti SCL 70 ++
biopsie: histologie salivaire particulièrement fibreuse
A.Mesfioui
B - Formes selon âge et sexe
1 - Enfant
SS rare
Age de début = 11 ans
Hypertrophie parotidienne fréquente
SS infantile LES ( puberté)
SS secondaires à L’AIJ
2 - Homme
ferait atteintes systémiques(articulaires++)
Anomalies immunologiques diminuées
3 - Sujet âgé
syndrome sec buccal fréquent
causes iatrogènes !!!
Évolution et Pronostic
BON
Atteintes viscérales rares
Pas d’érosion articulaire
Mais mauvaise qualité de vie
1/10 cas très invalidant
lymphomes
Handicap aggravé psychologiquement par non-reconnaissance par entourage voire médecin
Pronostic vital : survenue d’un Syndrome lympho prolifératif
2 à 5% SS développeront un lymphome
Femmes >> hommes
Lymphome de la zone marginale de faible malignité
Rarement: lymphome de haute malignité à grandes cellules.
Localisation des lymphomes est variée: Ganglionnaire, salivaire, lacrymale, pulmonaires, digestives.
signes fréquents chez les patientes qui risquent de développer un lymphome :
Splénomégalie
parotidomégalie
adénopathies
ATCD de RX cervicale
Surveillance clinique et biologique+++
SGS et lymphomes :
Risque 40 fois >> Population générale
5 à 10 % des cas
Mortalité
A - XEROPHTALMIE
Larmes artificielles
polymères Dulcilarmes
Gel-larmes
Lacrigel
B - XEROSTOMIE
C - Autres secheresses
D - Traitements symptomatiques
Conclusion
Introduction/Définition
HISTORIQUE
ÉPIDÉMIOLOGIE
PHYSIOPATHOLOGIE
Facteurs favorisants :
Génétiques :
- Prédisposition génétique : - Caractère familial (4-12%)
- Jumeaux monozygotes (30%)
- Gènes de prédisposition : - Haplotype A1 B8 DR3
- Gènes du complément
Environnement : UV, toxiques et médicaments et virus
Endocriniens : oestrogènes, grossesse
A.Mesfioui
Mécanisme lésionnel :
Apoptose +++
Auto Ac dirigés contre des auto Ag
Emballement du système immunitaire avec
activation polyclonale des LB et anomalies
des fonctions régulatrices des LT
Dérèglement dans la production de cytokines
Lyse cellulaire via activation du complément,
cytotoxicité des auto AC, complexe immuns
circulants
A.Mesfioui
MANIFESTATIONS CLINIQUES (Polymorphisme)
A - Signes généraux
Fièvre : 50 à 80% des cas, pics fébriles ou fébricule
Asthénie : constante
Anorexie
Amaigrissement
B - Manifestations cutanées
Articulaires :
Arthralgies inflammatoire migratrices
Polyarthrite aiguë ou subaiguë des grosses articulations
Polyarthrite chronique bilatérale et symétrique des petites articulations, non destructrices (≠ PR)
Abarticulaires :
Ténosynovite des fléchisseurs des doigts
Rupture tendineuse
Subluxation des tendons des doigts : rhumatisme de Jaccoud
Osseuses :
Ostéonécrose aseptique : hanche et genou, aggravée par les corticoïdes
Ostéoporose
Musculaires :
Myalgies
Myosite : + rare
Fibromyalgie : douleur des enthèses, répondant aux critères dans 5 à 12%
A.Mesfioui
D- Manifestations rénales
Elément pronostique majeur: 2ème cause de mortalité
Constante au cours de l’évolution
Symptomatiques : 50% des cas
Toutes les structures du rein peuvent être touchées : glomérules +++
PBR si anomalies biologiques
Pas de parallélisme entre la biologie et l’histologie
Protéinurie Sd néphrotique
Anomalies du sédiment urinaire : hématurie, leucocyturie…
Insuffisance rénale
HTA
Classification OMS
Classe I = G. normaux en MO pas de dépôt en IF
Classe II= GN mésangiale pure
Classe III= GN segmentaire et focale
Classe IV= GN proliférative diffuse: anse de fil de fer (wire-loup), corps hématoxyliques de Gross, dépôt d’Ig et
complément à IF
Classe V = GN extra- membraneuse
Classe VI= GN sclérose évoluée
Classe IV
Classe III Classe IV Classe V
Classe II Anses en fil de fer IF direct dépôts diffus
(GN segmentaire (GN proliférative (GN extra- membraneuse)
GN MESANGIALE d’Ig G
et focale) diffuse)
E - Manifestations neurologiques
3ème cause de mortalité
Neurolupus central
Crises comitiales localisées ou généralisées
Sd focaux de topographie variée,
Autres : aphasie, Sd extrapyramidal, pseudo SEP….
SN périphérique: rare
Mononeuropathie multiple : vascularite lupique
A.Mesfioui
F - Manifestations psychiatriques
Polymorphes, aigues ou chroniques
Spécifique : manie lupique
Secondaire aux complications : métaboliques, HTA, IR, corticoïdes
Réactionnelle : Dépression ou état névrotique
Paraclinique
LCR : réaction méningée
TDM : topographie des lésions
IRM : vascularite
Hyper signaux T2 de la sub blanche
G - Manifestations cardio-vasculaires
I - Manifestations hématologiques
Hémogramme :
Anémie hémolytique auto immune/ Coombs direct +
Anémie inflammatoire
Purpura Thrombopénique Immunologique (PTI)
Leucopénie : lymphopénie++
Troubles de l’hémostase :
Anticoagulant circulant de type antiprothrombinase : TCA allongé associé aux thromboses veineuses (SAPL)
J - Autres manifestations
Digestives :
Anorexie, nausée, vomissement
Douleurs abdominales : complication ? Péritonite lupique
Cholecystite, appendicite …
Hépatiques : HMG, cytolyse, Ictère
Oculaires :
Rétinite,
Atteinte du nerf optique et oculomoteur
A.Mesfioui
BIOLOGIE
Hémogramme :
Anémie
Leucopénie
Lymphopénie
B - Signes immunologiques
Ac anti- histones :
Par Elisa
Fréquence identique dans le lupus spontanée et induit
Ac anti-histone + et anti DNA négatifs = lupus induit
Ac antinucléosomes :
60 à 80 % des lupus
Spécificité : 95 %
Taux élevé en cas d’atteinte glomérulaire
Autres auto Ac :
Antiribosomes :10 à 20%, manif. Neuropsychiatriques
Ac antiphospholipides : 3 méthodes :
Fausse sérologie syphilitique : 10 % des lupus (VDRL +)
Allongement du TCA : anticoagulant circulant ; 20% des lupus
Elisa : anticardiolipines, anti- glycoprotéines I, anti-phosphathydiléthanolamine, anti- annexine V
Retrouvés isolément ou associés à des avortements spontanées et thromboses artérielles et/ou veineuse (₌ SAPL)
Facteurs Rhumatoïdes : 20 % des lupus
Ac anti C1q : 50%, atteinte rénale
Hypocomplémentémie : C3, C4, CH50, C1q (valeur Pc)
A.Mesfioui
DIAGNOSTIC
Critères de classification du LES proposés par l'American College of Rheumatology 1982, modifiés en 1997
FORMES CLINIQUES
ÉVOLUTION PRONOSTIC
A - Evolution
Poussées entrecoupées de rémission
Rémission spontanée : F. cutanée ou articulaire
Causes des poussées: infections ++, médicaments (ATB, œstrogène…), rayonnement UV, grossesse
F. graves: Rénale, Neuro, Cardio-Vx, SAPL
Index d’évolutivité : index de SLEDAI (Systemic Lupus Erythematosus Disease Activity Index), SLICC (Systemic Lupus
International Collaboratory Clinics)
A.Mesfioui
Index d’activité SLEDAI
B - Pronostic
Amélioré : survie de 90 % à 5 ans ?
Facteurs pronostic :
Évolutivité de la maladie : atteinte viscérale (rénale ++, cardiaque......)
Risque infectieux ++ : complication des corticoïdes et immunosuppresseurs
Athéromatose accélérée : cause de mortalité
Autres complications : ostéoporose, diabète, ostéonécrose
TRAITEMENT
A - Buts
Traitement d’une poussée : en urgence, pour éviter ou limiter les séquelles
Prévenir les poussées et PEC des séquelles
Améliorer la qualité de vie
Soutien psychologique
B – Moyens
Mesures générales : Médicaments :
Repos au lit au moment des poussées Anti-inflammatoires non stéroïdiens et aspirine
Arrêt du tabac : FRCvx et favorisant les poussées Antimalariques de synthèse : hydroxychloroquine
Traitement des autres FRCvx (hypercholestérolémie…) Corticoïdes :
Éviter les médicaments inducteurs du lupus et UV Par voie orale: prednisone
Traitement d’une infection intercurrente + TT adjuvant
En bolus: méthyl prednisolone
Régime : désodé, hypoglucidique….. Immunosuppresseurs:
Contraception : Cyclophosphamide: Endoxan ® oral ou bolus
Éviter les oestrogènes Azathioprine: Immurel ®
Progestatifs purs Mycophénolate mofétil: Cellcept ®
Ligature des trompes: multipare Thérapeutiques nouvelles:
Traitements locaux : Ac anti CD20 (Rituximab), anti CD22 (Alentuzimab)
Éviter l’exposition au soleil Ac anti TNFα
Écrans protecteurs
Infiltration intra articulaire (Corticoïdes)
A.Mesfioui
C - Indications
F. bénignes: cutanée et articulaire
Hydroxychloroquine + AINS
Prédnisone faible dose
F. graves: GN, neurologique, cardiaque, hémolyse,
Corticoïde en bolus, relais per os: pleuro- péricardite,
Immunosuppresseurs: cyclophosphamide, Cellcept
F. résistantes ou réfractaires: anti CD20, Ig IV….
Cas particuliers:
Lupus induit : arrêt du médicament, si pleurésie: corticoïdes
SAPL :
Préventif : si absence de thrombose → aspirine faible dose
Curatif : en cas de thrombose → anticoagulant
Grossesse :
Antimalariques de synthèse
Prednisone faible dose : < 20 mg/j
Antiagrégant puis HBPM
Veinoglobulines
CONCLUSION
LES DERMATO-POLYMYOSITES
OBJECTIFS
Définir le concept des DPM
Faire le diagnostic précoce :
– Reconnaître le déficit moteur à prédominance proximale et axiale
– Reconnaître les autres modes de début.
Décrire les manifestations cliniques.
Prescrire les explorations para cliniques permettant le diagnostic : biologie, immunologie, EMG, biopsie musculaire…
Utiliser les critères diagnostiques.
Décrire les principales formes cliniques
Identifier les facteurs déterminant le pronostic et les complications
Savoir les moyens thérapeutiques
I- INTRODUCTION
Polymyosite (PM) = myopathie inflammatoire (infiltrats inflammatoires de l’interstitium et altérations dégénératives des
fibres musculaires)
L’association dans 2/3 des cas à une éruption cutanée caractéristique définit la dermatopolymyosite (DM)
Actuellement plusieurs éléments cliniques, histologiques et physiopathologiques permettent de distinguer la DM de la PM
II - ÉTUDE CLINIQUE
B - Signes musculaires:
1 - Déficit moteur:
Modéré d’aggravation progressive, parfois impotence fonctionnelle majeure d’emblée
Souvent bilatéral, symétrique et prédomine au niveau des racines des 4 membres (rhizomélique)
Ceinture pelvienne: démarche dandinante, signe de tabouret, voire impotence totale des MI
Ceinture scapulaire: incapacité d’élever les MS
L’atteinte axiale (moins précoce) prédomine au niveau du cou: hyper extension
L’atteinte des muscles faciaux, oculo-moteurs, muscles abdominaux ou distaux est plus rare.
Atteinte des muscles pharyngés, laryngés et respiratoires = signes de gravité +++
Dysphagie douloureuse, troubles de déglutition et fausses route → pneumopathies
Dysphonie et voix nasonnée
Insuffisance respiratoire
2 – Myalgies :
Peu intenses le plus souvent, Crampes et Courbatures.
Spontanées ou provoquées par la pression et les mouvements actifs.
Intenses ? Appréciation difficile du déficit moteur.
3 – Amyotrophie : tardive.
4 - Rétractions musculo-aponévrotiques :
Fréquentes et précoces.
Érythème liliacé de la paupière supérieure
Prévention par kinésithérapie passive
A.Mesfioui
C - Signes cutanées :
– Caractéristiques par l’aspect et le siège:
– Un oedème avec érythème liliacé héliotrope des paupières supérieures (œdème en lunette)
– Un érythème maculeux en bande du dos des mains prédominant sur les régions articulaires des doigts.
– Eléments papuleux: papules de Gottron (articulations interphalangiennes, coudes et genoux)
– Signe de la manucure : aspect érythémateux violine visible à la partie proximale des ongles où peuvent être
objectivés des mégacapillaires à l’oeil nu ou en capillaroscopie;
– Certains aspects érythémato-squameux, poïkilodermiques, peuvent égarer le diagnostic vers un psoriasis, une
dermite séborrhéique, une dermite de contact ou un lupus;
– Une atteinte hyperkératosique et fissuraire des doigts prenant un aspect de mains de mécanicien;
– Certaines lésions prennent un aspect de panniculite pouvant se calcifier ou encore celui de lipoatrophie
D - Autres signes :
– Signes généraux: fièvre et amaigrissement: Formes très évolutives et paranéoplasiques.
– Signes articulaires: arthralgies ou arthrites non destructrices distales.
– Signes cardiovasculaires:
troubles de rythme (Pronostic vital +++)
Phénomène de Raynaud.
– Signes pulmonaires mauvais pronostic :
Syndrome obstructif par fausses routes.
Syndrome restrictif par atteinte muscles respiratoire.
Complications infectieuses (ttt immunosuppresseur)
L’atteinte interstitielle dite spécifique, peut être révélatrice
(Sd des antisynthétases avec Ac anti-JO1 et chez l’enfant)
A – Biologie :
– Sd inflammatoire modéré et inconstant.
– Sd de myolyse: élévation des enzymes musculaires CPK (créatine phosphokinase), aldolase et LDH
(lacticodéshydrogénase) et de la créatine urinaire
– Anomalies immunologiques:
AAN 15%
Facteur rhumatoïde 20%
ANTI- RNP (SHARP)
ANTI- PM1 = Ac Anti-Ag soluble spécifique ?
ANTI-JO1 : Sd des antisynthétases
A.Mesfioui
B - Électromyogramme (EMG) :
– Syndrome myogène (parfois normal)
Potentiels d’unités motrices polyphasiques courts
Amplitude diminuée
Activité spontanée de repos
Fibrillations et décharges spontanées de haute fréquence
– Absence d’atteinte neurogène, vitesses de conductions nerveuses conservées.
– Permet de guider la biopsie et surveiller l’évolution ++
C - Biopsie musculaire:
– Orientée par la clinique et l’EMG
– Muscle proximal : deltoïde, quadriceps
– Histologie :
Infiltrats inflammatoires de cellules mononucléées au niveau de l’interstitium musculaire, volontiers
périvasculaires
Altérations anarchiques et non systématisées des fibres striées (perte de la striation transversale,
homogénéisation des fibres, aspects vacuolaires et zones de nécrose)
Activité régénérative avec cellules à gros noyau basophile.
D - Biopsie cutanée : Non spécifique: infiltrats lymphohistiocytaires et œdème du derme.
E – Capillaroscopie : Microangiopathie organique MAOS (DM+++, PM+/-)
F - Bilan d’extension : Explorations pulmonaires, cardiaques, rénale…
IV - DIAGNOSTIC POSITIF
V - DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
VI - FORMES CLINIQUES
VIII - TRAITEMENT
A - Objectifs:
– Améliorer la force musculaire.
– Améliorer la capacité fonctionnelle.
– Diminuer les manifestations extra-musculaires.
B - Mesures adjuvantes:
– La Kinésithérapie prévient les rétractions.
– Sonde gastrique pour alimentation si troubles déglutition.
– Ventilation assistée si insuffisance resp aiguë.
C - Traitement de fond:
Corticothérapie générale:
Dose d’attaque: Prednisone 1-2 mg/kg/j
Rémission clinique et biologique en 2-3 mois
Dégression lentement progressive.
Parfois bolus IV dans les formes aiguës sévères.
Durée totale: une à plusieurs années.
Mesures adjuvantes: Régime sans sel, hyposucré et hyperprotidique, adjonction K+, Ca++ + vitamine D
Effets secondaires non négligeables.
Parfois cortico-dépendance ou cortico-résistance ++
Immunosuppresseurs:
Échec ou contre indications de la corticothérapie.
Cyclophosphamide (Endoxan): bolus IV 0,5-1g/mois
Azathioprine (Imurel): 2-3 mg/kg/j. En 1ère intention ou en relais de l’Endoxan.
Méthotrexate (25mg/sem)
Chlorambucil
Ciclosporine (100-150 mg)
Mycophénolate mofétil (Cellcept)
Anti TNF
Infliximab (Remicade)
Entarnercept
CONCLUSION
Les polymyosites et les dermato-myosites sont des myopathies inflammatoires caractérisées par:
– déficit musculaire proximal et symétrique,
– Myolyse + syndrome myogène à l’EMG,
– nécrose musculaire
– atteinte cutanée caractéristique.
Avant de retenir le diagnostic de PM ou de DM idiopathique, toujours éliminer:
Maladies auto-immune, collagénoses,
Pathologie néoplasique +++
A.Mesfioui
LES AMYLOSES
OBJECTIFS
Définir l’amylose.
Connaître la physiopathologie des différents types d’amylose.
Faire le diagnostic clinique en utilisant les moyens diagnostiques.
Décrire les manifestations cliniques selon l’organe atteint.
Savoir classer les amyloses selon les données : cliniques, biochimiques, histologiques…
Préciser les facteurs pronostiques.
Décrire les moyens thérapeutiques.
I - Définition
Maladies de surcharge, héréditaires ou acquises, définies par le dépôt extracellulaire de substance protéique amorphe, anhiste,
ayant en commun :
– Des propriétés tinctoriales (MO)
– Une structure fibrillaire (ME)
– Une structure beta plissée antiparallèle
Attention : c’est une Affection grave et mortelle Intérêt du traitement préventif et de la surveillance au long cours
Historique
II - PHYSIOPATHOLOGIE
Les protéines trouvées dans la SAM sont des fragments protéolytiques de protéines sériques normalement solubles.
Pour des raisons inconnues, ils se polymérisent pour former des fibrilles insolubles.
La structure en feuillets bêta propriétés tinctoriales particulières.
Substance amyloïde = composant protéique commun + protéine spécifique du type d’amylose
Composants communs : Protéines amyloïdes spécifiques:
– Composant P – Chaîne légère d'immunoglobuline (amylose AL).
– Protéoglycanes – Serumamyloïd A (amylose AA).
– Apolipoprotéine E – Apolipoprotéine AI.
– AEF (facteur stimulant la formation de l’amylose) – Transthyrétine (pré albumine)
– Autres: ß2-microglobuline, Protéine ß amyloïde
A.Mesfioui
III - CLINIQUE
B - Atteinte cardiaque :
– Bouche:
Macroglossie
Hypertrophie des glandes salivaires
– Œsophage: sténose pseudo-néoplasique
– Estomac: Sd ulcéreux
– Intestin :
Sd de malabsorption;
Rarement: ulcérations, hémorragies, perforations, infarctus digestif occlusions artérielle…
– Foie: hépatomégalie (discrète cholestase, pas de cytolyse. PBF : risque hémorragique)
D - Atteinte neurologique:
– Une neuropathie périphérique : Polyneuropathie sensorielle douloureuse suivie plus tardivement de déficit moteur
– Une neuropathie autonome
Hypotension orthostatique, anhidrose, Aréflexie pupillaire, gastroparésie, constipation, impuissance,
dysfonctionnement vésical.
Isolée ou associée à la neuropathie périphérique.
– Sd du canal carpien: secondaire à une compression du nerf médian par la SAM
–
A.Mesfioui
E - Atteinte cutanée:
F - Atteinte ostéo-articulaire:
– Polyarthropathie progressive bilatérale et symétrique atteignant poignets, doigts, épaules et genoux [ ≠ PR]
– Déformations digitales par infiltration des gaines tendineuses
– La présence de nodosités sous-cutanées périarticulaires, responsables au niveau des épaules d’un aspect pseudo
athlétique en « épaulette », est évocatrice
– Rx : géodes, destruction des articulations : hanches, genoux+, vertèbres + -
G - Atteinte pulmonaire:
H – Autres atteintes : Toutes les glandes peuvent être atteintes : thyroïde, surrénales, testicules, …
IV – DIAGNOSTIC ( = Histologique )
La confirmation est histologique. Elle implique donc la réalisation d’une biopsie et son étude après coloration spécifique.
La biopsie d’un organe symptomatique (rein, cœur, nerf périphérique, etc.) est la plupart du temps positive mais n’est pas
indispensable en raison de la dissémination des dépôts permettant de réaliser des biopsies moins invasives :
– La ponction de graisse sous-cutanée et la biopsie de glandes salivaires accessoires
Mise en évidence des dépôts amyloïdes grâce aux propriétés tinctoriales de la SAM :
– Coloration au Rouge Congo: Biréfringence jaune vert en lumière polarisée.
– Thioflavine T : Fluorescence verte en lumière U.V
V - CLASSIFICATION
A – Amylose AA:
Complication de maladies inflammatoires chroniques caractérisées par une réponse inflammatoire persistante et
prolongée accompagnée de la production exagérée et au long cours de la protéine sérique amyloïde A (SAA)
– Les principales causes de l’amylose AA par ordre décroissant :
La polyarthrite rhumatoïde, SPA.
Rhumatisme psoriasique.
Maladie de Crohn.
Maladie périodique (FMF)
Ostéomyélite chronique, abcès récidivants, infections pulmonaires chroniques récidivantes (DDB).
Maladie de Hodgkin
Tuberculose
TRAPS syndromes
B – Amylose AL :
– Complique une prolifération clonale de plasmocytes médullaires produisant une chaîne légère d’immunoglobuline
amyloïdogène
– Il s’agit le plus souvent d’un myélome connu.
– Signes très évocateurs: Macroglossie, purpura ecchymotique, déficit en facteurs de coagulation, atteintes osseuses,
vésicale, pulmonaire.
– Peut être primitive; localisations: cœur, tube digestif, système nerveux, peau.
A.Mesfioui
C – Amylose des hémodialysés:
– Due à l’accumulation chronique de la Beta2 Microglobuline
– Survient après plusieurs années de dialyse
– Expression quasi exclusivement ostéo-articulaire et péri articulaire
– Les symptômes sont liés aux dépôts ligamentaires, tendineux, et synoviaux
– RX : géodes asymptomatiques puis arthropathies destructrices (genoux, hanches)
D – Amyloses héréditaires:
– Mécanisme : mutation des gènes de la transthyrétine (TTR), Apo AI, chaîne alpha, fibrinogène…
– 3 groupes selon l’atteinte prédominante :
Amyloses avec neuropathies
Amylose avec atteinte cardiaque prédominante.
Amylose rénale héréditaire
E – Amyloses localisées : Thyroïde, cerveau, pancréas…
VI - PRONOSTIC
Évolution catastrophique:
Amylose AL :
médiane de survie = 18 mois.
6 mois en cas d’atteinte cardiaque
Amylose AA : médiane de survie = 52 mois
Amylose à transthyrétine : médiane de survie = 10 ans.
VII - TRAITEMENT
A – Buts :
– Ralentir la progression de la maladie en diminuant ou en supprimant la disponibilité de la protéine amyloïdogène.
– Traitement de la maladie causale
– Traitement des complications.
B – Moyens:
– Traitement symptomatique;
– Traitement étiologique.
C – Indications :
– I.C. : digitalines, diurétiques…
– I.R.C. : Hémodialyse; Transplantation rénale.
– Amylose AL:
Chimiothérapie: Melphalan+Prédnisone (Myélome++)
Anthracyclines : I-DOX
Autogreffe de moelle.
– Amylose AA:
Traitement de la maladie inflammatoire.
Anti TNF, Anti IL1
Colchicine (maladie périodique).
– Amylose à B2 microglobuline: Transplantation rénale.
– Amylose à transthyrétine: Transplantation hépatique.
CONCLUSION