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COURS D’HYGIENE ET

ASSAINISSEMENT DU MILIEU
(Environnement et Santé
Publique : deux mondes en
relation)
• Avant-propos
• L’Hygiène et l’Assainissement vise à répondre aux besoins de
formation et d’information dans le domaine de la santé
environnementale, notamment pour les étudiant universitaire, les
professionnels œuvrant dans le domaine de la santé publique et de
l’environnement, les agents de prévention en entreprise et les
médecins.
• L’environnement est la clé d’une meilleure santé » déclare l’OMS
(Organisation Mondiale de la Santé) à la Conférence ministérielle «
Santé et Environnement » (Londres, juin 1999). La médecine cherche
à prendre en compte les facteurs « environnementaux » dans ses
diagnostics et ses recherches depuis les années 70
• « Pour approfondir la médecine, il faut considérer d’abord les saisons,
connaître la qualité des eaux, des vents, étudier les divers états du sol
et le genre de vie des habitants
• Les enjeux de ce cours, une prise de conscience de problèmes de
santé liés à l’environnement et des moyens nécessaires à mettre en
œuvre pour y remédier.
• A la fin du Cours, l’étudiant doit être capable d’identifier
Les problèmes de santé liés à l’environnement et d’appliquer les
méthodes de gestion les plus appropriées

En plus l’étudiant doit:


• Pour atteindre cet objectif général, l’étudiant devra être capable de :
définir les concepts de base en rapport avec la santé et
l’environnement ;
discuter de l’organisation des soins de santé primaires en RDC ;
discuter les grands problèmes de santé publique en RDC ;
discuter les principes d’approvisionnement en eau potable ;
discuter les principes de gestion des déchets liquides (excreta),
solides, dangereux et infectieux ;
appliquer les techniques de lutte anti vectorielle ;
discuter les principes d’hygiène dans les établissements classés
(hôpitaux) et appliquer les principes de l’hygiène
alimentaire
.0.1.Définitions des concepts ok
• 0.2. La biosphère, ses compartiments et les interactions
Biosphère signifie, littéralement, sphère de la vie, c’est-à-dire
l’ensemble de la vie terrestre. Les êtres vivants sont localisés sur une
couche étroite à la surface de la Terre.
Celle-ci comprend  les océans, les mers, les lacs et les cours d’eau que
l’on regroupe sous le nom d’hydrosphère, la mince pellicule
superficielle des terres émergées appelés Pedosphère. Ainsi les masses
rocheuses constituant la lithosphère.
Grâce à la photosynthèse, les plantes transforment l’énergie solaire en
énergie chimique, et les animaux en mangeant ces plantes ou en se
mangeant entre eux, la récupèrent.
0.3. Organisation de la biosphère

Le niveau le plus élémentaire d’organisation du vivant est la cellule.


Celle-ci est intégrée dans l’individu qui s’intègre dans une population.
La population fait partie d’une communauté ou biocénose.
La biocénose s’intègre à son tour dans l’écosystème.
• Cellule Individu Population Communauté ou Biocénose
Ecosystème .
• L’ensemble des écosystèmes forment la biosphère qui est le niveau le
plus élevé du vivant.
• Un écosystème est constitué par l’ensemble des êtres vivants
(biocénose) et du milieu dans lequel ils vivent (biotope).
• Le biotope fournit l’énergie, la matière organique et inorganique
d’origine abiotique.
• La biocénose comporte trois catégories d’organismes : des
producteurs de matières organiques, des consommateurs de cette
matière et des décomposeurs qui la recyclent.
• Les végétaux captent l’énergie solaire et fabriquent des glucides,
protides et lipides qui seront transformés en d’autres catégories de
produits. Ils seront broutés par les herbivores qui seront dévorés par
des carnivores.
• Les décomposeurs consomment les déchets et les cadavres de tous
et permettent ainsi le retour au milieu de diverses substances. Par son
unité, son organisation et son fonctionnement, l’écosystème apparaît
comme le maillon de base de la biosphère.
0.4. La chaine trophique
La multitude d’êtres vivants qui peuplent une
communauté est unie par des liens de nature
alimentaire qui jouent un rôle essentiel dans la
cohésion de la biocénose.
CHAPITRE I : APERCU DE L’ENVIRONNEMENT

L’environnement est l’ensemble des facteurs qui interviennent et


interagissent dans un système déterminé. De ce fait, on parlera de
l’environnement social, culturel ou économique selon qu’il s’agira des
facteurs d’ordre social, culturel ou économique.
Les organismes vivants sont en relation constante avec ces trois
composants qui forment le milieu extérieur:
la lithosphère (composants minéraux de l’écorce terrestre),
l’atmosphère (couche de matières gazeuses autour de la terre, hormis
l’eau) et l’hydrosphère (l’eau dans différents états d’agrégation)
2. QUELQUES NOTIONS D’ECOSYSTEME
2.1 Composition

L’écosystème constitue l’unité qui comprend l’ensemble des êtres


vivants trouvés dans un environnement donné et caractérisés par
diverses interactions entre eux et avec les composants abiotiques du
milieu.
• Le milieu, dont il s’agit, s’appelle biotope et l’ensemble des
organismes vivants qui s’y trouvent est dit biocénose.
• Bios=vie et topos=lieu ;
Le biotope constitue l’ensemble des paramètres géologiques,
géographiques, climatologiques ou simplement physicochimiques du
milieu, qu’on appelle facteurs abiotiques.
• Ainsi, l’eau, la température, la lumière, différents gaz atmosphériques forment
les facteurs écologiques abiotiques et sont présents chez tous les êtres vivants
ainsi qu’à l’environnement.
• L’écosystème est donc l’ensemble de la biocénose et du biotope.
2.2 Apport en énergie
• Comme la cellule, un écosystème est un système thermodynamique ouvert. Le
rayonnement solaire (de 200 à 400 nm) constitue la source la plus importante
d’énergie pour la biosphère.
2.3 Apport en matières
• L’écosystème est aussi un système ouvert en ce qui concerne le flux en matières.
Il peut en recevoir de l’extérieur et peut en perdre également
• Dans un écosystème, on trouve ainsi une chaîne alimentaire dont chaque maillon
représente un niveau trophique. On peut distinguer deux sortes de chaînes
alimentaires dans la nature, notamment la chaîne des prédateurs et celle des
détritivores.
3. QUELQUES NOTIONS DE POPULATIONS
• 3.1 Composition
• La diversité des organismes dans les limites d’un écosystème peut
être très grande. Les organismes appartiennent donc à plusieurs
espèces biologiques. Les individus d’une même espèce forment des
communautés qui se reproduisent sexuellement.
• La population est définie comme l’ensemble des individus
appartenant à une même espèce et vivant à un endroit bien
déterminé.
• Dans toutes les populations, des individus naissent et d’autres
meurent. Le nombre d’individus d’une population augmente ou
diminue selon le rapport entre la natalité et la mortalité.
3.2 Croissance de la population
• La croissance d’une population peut être estimée, calculée et représentée
mathématiquement. Parmi les courbes de croissance, on peut mentionner la courbe en J
de croissance exponentielle et la courbe sigmoïde en S.
• 3.3 L’homme dans la biosphère
• L’homme est l’être le plus évolué dans le phylum des vertébrés.
• En quittant la forêt pour la savane, l’homme s’est dressé sur ses pieds pour voir loin, cela
a libéré les deux mains et l’action de la main a permis le développement du cerveau.
Aussi, la bipédie a entraîné la libération des organes vocaux, ainsi l’homme est la seule
créature à utiliser un langage articulé.
• L’homme a essayé consciemment non pas de s’adapter à son milieu mais d’adapter le
milieu à lui-même : c’est son évolution culturelle. En faisant cela, il a négligé de maintenir
l’équilibre de la pyramide écologique dont il constitue le sommet. Les applications de ses
capacités sont devenues telles qu’elles peuvent mettre en péril sa propre survie.
• L’usage du feu, la domestication des plantes et animaux, la révolution industrielle sont
autant d’étapes de la société actuelle.
• Les conséquences sont donc multiples : épuisements de matières
premières car les minerais et les carburants fossiles sont exploités à
grande échelle, déforestation, changements climatiques,
accumulation des déchets solides et liquides, recherche de nouvelles
formes d’énergies comme les biocarburants, l’énergie nucléaire,…
• En guise de résumé, l’humanité se trouve dans un dilemme :
population ou pollution. La survie de la biosphère sera en danger si
les volontés politiques et toutes les forces vives ne s’en mêlent.
• Plus le monde évolue dans le sens du développement, plus émergent
aussi des défis majeurs auxquels l’homme est appelé à faire face:
pollutions, changements climatiques, différentes pandémies et
épidémies, etc
4. SITES CONTAMINES
• Un site contaminé est un espace où se sont exercées ou s’exercent
des activités de production, de transformation, de transport,…et qui
conduit à l’apparition des dommages et risques immédiats ou différés
pour les usagers, les riverains actuels ou futurs et l’environnement
(négligence, de défaut de conception ou de maintenance).
• La présence d’un site contaminé suppose donc l’action de l’homme
qui a dégradé le milieu naturel (sol, sous-sol, eau de surface) jusqu’à
le rendre impropre à un nouvel usage et/ou à le transformer en
vecteur de risques pour les riverains et les usagers.
La classification des sites pollués peut se faire sur base de différents
critères : situation juridique, nature du polluant, modalité de dispersion
de contaminants, type d’activité et nombre de polluants,…
*Classification en fonction du cadre juridique
• Les lois européennes retiennent la responsabilité du pollueur-payeur.
• Un deuxième type de site contaminé correspond aux friches industrielles, qui
sont des terrains ou des zones industrielles abandonnées suite à une cessation
d’activités, généralement, brutale
• Un troisième type correspond à une activité industrielle pérenne où le
responsable est clairement identifié. Le propriétaire reste alors le responsable
des mesures de décontamination.
*Classification en fonction de la dispersion des polluants
• La pollution peut être diffuse (pollution chronique) ou brutale (pollution
accidentelle).
*Classification en fonction de la situation détectée à la source ou sur une cible
*Classification en fonction de la nature et du nombre des polluants

5. FACTEURS CLIMATIQUES LIMITANTS
La connaissance préalable du biotope et de ses multiples influences est
indispensable car elle permet d’éviter des initiatives qui pourraient
perturber gravement un milieu et qui seraient de lourdes
conséquences.
Certains facteurs abiotiques sont constants mais d’autres se
caractérisent par périodicité, diurne, saisonnière, interannuelle,
séculaire, etc. D’autres facteurs, tels les tornades, les orages, les
incendies ou épidémies sont fréquemment apériodiques et excluent
ainsi toute espèce d’adaptation.
Ainsi, les facteurs climatiques importants que l’on peut citer sont : la
température, la lumière, l’humidité et d’autres facteurs comme la
pression atmosphérique, le vent.
6. QUELQUES NOTIONS D’ECOLOGIE MICROBIENNE
• Les microorganismes sont des organismes infiniment petits que l’on peut retrouver
dans toute la biosphère. Dans cette catégorie, on distingue plusieurs groupes : les
virus, les bactéries, les algues, les mycètes, les parasites (protozoaires et helminthes).
• Suivant qu’une étude s’intéresse à l’une de ces catégories, on va distinguer la
virologie (virus), la bactériologie (bactéries), l’algologie (algues), la parasitologie
(parasites).
• Les virus sont des agents infectieux et acellulaires, ne possèdent pas un métabolisme
propre à eux et sont insensibles aux antibiotiques. Par contre, toutes les autres
catégories des microorganismes (hormis les virus) sont des êtres vivants car elles
possèdent de cellules.
• La bactériologie est, ainsi, la discipline qui s’occupe (étudie) des bactéries. En effet,
ces dernières forment un groupe très important parmi les êtres vivants car, hormis les
effets négatifs (maladies) dont elles peuvent être auteurs, elles présentent également
bien des bénéfices à l’ à l’humanité : médicaments, bière, nourriture, recyclage de
matières, etc.
• 6.1 Buts de l’analyse bactériologique en écologie
• L’analyse bactériologique constitue une démarche, par excellence,
d’expertise dans le domaine de l’eau et les buts de l’analyse
bactériologique peuvent être présentés selon :
• Les aspects SANTE (contrôle de la conformité des usages, évaluation
des risques,…)
• Les aspects ENVIRONNEMENT (évaluation des rejets et respect des
normes d’émission, contrôle de fonctionnement des ouvrages
d’épuration, suivi de la qualité des milieux récepteurs)
• Les aspects ECOLOGIE (étude des communautés bactériennes).
6.2 Microorganismes dans les milieux aquatiques
Dans le domaine de l’Eau et Santé, il est impérieux de stigmatiser
certaines définitions :
*Epidémiologie : c’est l’étude de l’ensemble des facteurs qui
conditionnent l’existence et le maintien de la maladie dans une région
donnée ;
*Endémie : c’est la persistance continue de la maladie avec un taux de
morbidité minimal et des évolutions saisonnières ;
*Epidémie : il s’agit de l’extension rapide d’une maladie de façon
inhabituelle sur de très nombreux cas dans une période déterminée ;
*Pandémie : c’est l’épidémie qui atteint les populations d’une zone
géographique très étendue (à échelle des continents).
6.3 Les indicateurs de contamination fécale
• La présence des indicateurs témoigne d’une probable existence de
pathogènes mais n’induit pas forcement une maladie.

• Ainsi, on peut citer les grands groupes suivants : les coliformes totaux
(CT), les coliformes fécaux (CF), E. coli, les streptocoques fécaux (SF)
et les clostridiums sulfito-réducteurs.
• Ces germes sont donc les indicateurs témoins de la contamination
fécale et peuvent être accompagnés par les germes pathogènes.
CHAPITRE II : NOTIONS D’ASSAINISSEMENT

2.1 GENERALITES
• L’eau est considérée comme le principal constituant des êtres vivants et
l’élément indispensable à toute forme de vie. La disponibilité et l’abondance
de l’eau jouent un rôle fondamental dans le développement et l’évolution
des sociétés.
• Toute communauté produit des déchets : les déchets solides, les déchets
liquides ainsi que les émissions gazeuses. Dans ce chapitre, il sera question
d’aborder de manière non négligeable, les eaux usées, avant de faire un
survol de déchets solides.
• La majorité de la population mondiale non desservie en assainissement se
trouve en Asie. En Afrique, beaucoup de pays comme le nôtre, se trouvent
confrontés par ce problème, exception faite à quelques pays, de Maghreb en
général.
• A ce problème d’assainissement s’ajoute celui d’insécurité alimentaire dans certaines
régions de l’Afrique notamment en Afrique subsaharienne car le nombre des
personnes mal nourri.
De manière générale, les villes sont confrontées à des problèmes qui les empêchant
de poursuivre leur marche vers le développement et qui leur confèrent le portrait
suivant :
l’habitat incontrôlé et les infrastructures insuffisantes (transport, réseau électrique,
eau potable, égouts, etc.) ;
 la collecte et l’élimination des déchets rarement et mal assurées ;
les déchets jonchent les chaussées, obstruent les caniveaux, se consument souvent
lentement en provoquant l’émanation de certains gaz nocifs ;
 les rejets liquides domestiques, par insuffisance d’assainissement collectif ne sont
pas évacués ou, quand ils le sont, (latrines familiales, collectives, fosses septiques) ils
constituent une source potentielle de pollution des nappes phréatiques ;
 les vidanges de ces installations constituent une difficulté supplémentaire pour les
responsables locaux.
Pour l’ensemble des agglomérations urbaines africaines, mais aussi des autres pays
pauvres, la gestion de l’assainissement (déchets solides et liquides domestiques)
souffre de multiples contraints comme :
— le manque de données fiables sur les flux produits ;
— le relief accidenté de certains quartiers périphériques qui accueillent une population
démunie ;
— l’insuffisance de voirie limitant la circulation automobile ;
— l’allongement des distances en raison de l’extension des quartiers ;
— le recouvrement partiel de la taxe ou de la redevance de collecte, insuffisante pour
assurer les coûts de fonctionnement ;
— l’insuffisance, voire la suspension, des subventions de l’Etat ;
— l’absence de schéma local de gestion de l’environnement urbain ;
— la multiplication des acteurs de la collecte (ONG, PME, services techniques) sans
coordination, ce qui complique la mise en place d’objectifs précis ;
— l’absence d’une réglementation locale et de textes juridiques.
• Ces difficultés de gestion des déchets et des eaux usées, associées à des
problèmes d’infrastructures des villes et d’économie locale, placent ces pays très
loin dans le classement des nations susceptibles de se développer de façon
durable.
1. Définition
L’assainissement est un phénomène permettant aux personnes de vivre dans un
environnement plus sain. Il vise d’une part à assurer l’évacuation et le traitement
des eaux usées et excrétas en minimisant les risques pour la santé et d’autre part, à
collecter et éliminer les déchets solides contribuant à maintenir un environnement
salubre.
 l’assainissement conventionnel lorsqu’il s’agit de collecter et traiter ensemble les
eaux grises et noires par différentes étapes permettant d’éliminer une proportion
plus importante de différents polluants,
l’assainissement écologique est utilisé lorsqu’on gère les différents types de rejets
sans grands efforts tout en assurant la protection de l’environnement et la
valorisation optimale des eaux traitées et nutriments.
2. Besoins en assainissement
OMS a estimé à 1.8 millions de personnes (2010) qui meurent chaque
année de maladies diarrhéiques et 90 % ces décès frappent les enfants
de moins 5 ans ; 88 % de ces maladies diarrhéiques sont dues à un
approvisionnement malsain en eau et aux conditions inadéquates
d’hygiène et assainissement.
3. Importance de l’assainissement
Le phénomène de l’assainissement joue un rôle essentiel à nos sociétés :
en ce sens qu’il réduit l’exposition de la population aux maladies en
offrant un cadre de vie de plus en plus sain ;
Il joue donc un rôle crucial pour briser le mécanisme «infection-
maladie-guérison-infection », qui résulte d’une mauvaise pratique
d’évacuation de déchets contenant.
4. Etapes de purification de l’eau
Pour obtenir de l’eau potable à partir de l’eau non traitée (d’après
Prescott, 2003), il faut respecter les étapes suivantes :
élimination de la couleur et de précipités,
adoucissement (élimination du Ca, du Mg),
élimination de la turbidité,
élimination de goûts et des odeurs et désinfection
2.2 Catégories de déchets
2.2.1. Eaux usées
2.2.1.1 Définition
De manière usuelle, l’assainissement concerne l’évacuation et
l’élimination des déchets liquides (excrétas humains, eaux usées
domestiques ou industrielles, eaux de ruissellement), afin d’éviter les
dangers qui peuvent en résulter en tant que source de contamination
fécale et de pollution de milieu.
Le but est d’établir une première barrière sanitaire à toute contamination
en vue d’assurer la protection des individus ou milieu récepteur.
L’accès à un assainissement de qualité est une condition nécessaire pour
garantir la dignité des populations, contribuer au développement et
lutter contre la pauvreté.
Selon l’origine, on distingue quatre types d’eaux usées :
les eaux usées industrielles,
 domestiques,
commerciales et de surface.
Les eaux usées domestiques peuvent être catégorisées en 2 : les eaux
noires ou eaux vannes (provenant des toilettes) et les eaux grises
(provenant des douches, cuisines, hôpital etc.).
2.2.1.2 Systèmes de collecte d’eaux usées
Toutes les eaux usées d’une habitation doivent être collectées, puis
transportées par un ou plusieurs collecteurs vers les ouvrages de
prétraitement et d’épuration.
De manière classique, on distingue deux systèmes de collecte :
*Système unitaire : les eaux usées dans leur diversité (eaux usagées et
eaux de pluie) sont rassemblées dans le même égout ;
*Système séparatif : les eaux usées et eaux de pluie sont transportées
par deux canalisations différentes ; ainsi, on distingue l’égout sanitaire
de l’égout pluvial.
Les anomalies que peut connaître le réseau d’assainissement sont :
Le vieillissement et la dégradation des collecteurs ;
Le colmatage ;
Le mauvais fonctionnement des avaloirs ;
Les défauts d’étanchéité des réseaux ;
Le sous-dimensionnement des réseaux ;
L’entretien.
2.2.1.3 Importance du traitement d’eaux usées
• L’importance du traitement des eaux usées se fait sentir dans le domaine
de l’environnement, de la santé publique et dans les considérations
économiques.
a. Environnement
• Lorsque l’eau usée est déversée de manière brute, la décomposition de la
matière y contenue provoque des nuisances (diminution de l’oxygène
dissous, eutrophisation,…) et des gaz malodorants.
b. Santé publique
• L’eau usée non traitée regorge beaucoup de microorganismes
pathogènes et non pathogènes vivant principalement dans le colon.
Ainsi, beaucoup de maladies en sont les conséquences : gastro-entérites,
dermatites, hépatites virales, choléra, fièvre typhoïde, dysenterie, etc.
Maladies d’origine hydrique
• (Classification des maladies liées à l’eau selon Bradley, 1977)
Cette classification met en exergue le rapport qui existe entre la maladie, l’eau et la
façon dont l’homme se contamine. Il est également indispensable de rappeler que
l’eau, normalement, ne provoque pas de maladies mais ce sont les contaminants
(physicochimiques ou biologiques) qui en sont à la base.
on rencontre des cas suivants :
*Maladies liées à l’eau de boisson (water-drink diseases) : fièvre typhoïde, hépatite,
choléra, giardiase, etc. ;
*Maladies lavées par l’eau (water-washed diseases) : amibiase, cécité, gale,
mycoses, etc. ;
*Maladies basées dans l’eau (water-based diseases) : helminthiases, bilharzioses,
dracunculose ;
*Maladies transmises par des insectes liés à l’eau (water-borne diseases) :
paludisme, onchocercose, trypanosomiases, etc.
Du contact à l’infection
• Pour qu’il y ait infection, la condition sine qua none est la présence de
l’agent infectieux et de l’hôte récepteur qui doit être pourvu de la voie
d’entrée.
c. Considérations économiques
• L’eau usée traitée peut intervenir dans les activités agricoles afin
d’améliorer la production.
2.2.1.4 Classification de traitements
-le traitement primaire permet d’enlever les différentes particules
décantables, les flottants des eaux usées ;
-le traitement secondaire réalise l’épuration de la matière organique et
des matières en suspension, par contre,
-le traitement tertiaire est à la base de l’épuration des matières dissoutes
et en solution restantes.
Un bon système d’assainissement doit répondre à un certain nombre
de critères notamment :
Les excrétas seront isolés de façon à ne pas occasionner de risque de
transmission des maladies aux usagers, de contamination des sols et
des eaux souterraines ainsi que de surface ;
La possibilité improbable de contact de la matière fécale avec les
usagers, insectes et animaux ;
L’absence des nuisances comme les odeurs ;
Le système ne devra pas exiger énormément d’eau pour l’utilisation
et l’entretien;
L’ouvrage sera simple à construire, peu coûteux et fiable.
3° Assainissement écologique
C’est une nouvelle approche d’assainissement qui développe des systèmes
qui prônent l’économie de l’eau, la prévention des pollutions, le recyclage des
nutriments et excrétas humains.
Il s’agit en effet d’un concept d’assainissement permettant d’associer
l’assainissement, l’agriculture et la protection de l’environnement pour
améliorer le cadre de vie et contribuer à la sécurité alimentaire des
populations.
Cette nouvelle approche s’appelle ’’écological sanitation’’ (assainissement
écologique) ou ‘’ecosan’’. Les 3 principes de l’ecosan sont :
-prévenir (empêcher) la pollution de l’eau en lieu et place de tenter de la
contrôler après qu’elle soit polluée ;
-assainir les urines et fèces ;
-utiliser les produits sains pour l’agriculture.
2.2.2 Déchets solides
La croissance régulière des habitants ainsi que l’amélioration du niveau
de vie (production et consommation) sont à la base de l’augmentation
des quantités de déchets de nature diverse notamment les déchets des
ménages, des commerces, des institutions, des hôpitaux, des unités
agropastorales, des industries de démolition et de construction, des
voiries et des espaces verts à travers le monde.
1. Définition
Les déchets sont des sous-produits des activités humaines, considérés
comme sans valeur et susceptibles d’être débarrassés à cause du risque
environnemental ou de santé publique.
2. Sources et catégories de déchets solides
Les déchets solides peuvent se catégoriser en déchets solides municipaux, industriels et
agricoles. Les déchets solides municipaux comprennent les déchets résidentiels,
commerciaux, institutionnels, de construction et démolition, des services municipaux et
d’installations de traitement.
3. Quelques notions sur les déchets plastiques 
a. Les impacts sur la nature 
Les déchets plastiques, beaucoup consommés dans nos sociétés, se comportent non sans
danger. Des impacts sont perceptibles au sein de l’environnement, notamment sur l’eau, les
paysages, le sol et l'air.
Sur le paysage
La nuisance visuelle des sachets plastiques rejetés dans la nature est un fait frappant qui
s’observe sur les terrains vagues, dans les rues, les dépôts d'ordures et même sur les arbres.
Le poids très faible des sachets plastiques et surtout le fait d'être facilement transportés par
le vent, font que ces derniers s’accrochent au moindre obstacle. Le paysage se trouve ainsi
encombré par les sachets plastiques surtout à l'entrée et à la sortie des grandes villes.
Sur les sols
Les matières plastiques non biodégradables rejetées dans la nature
sont des substances relativement stables contre lesquelles les
microorganismes du sol agissent difficilement
La présence des plastiques dans le sol présente également certains
risques qui peuvent être liés à la nature même du plastique. "Les
échanges avec le sol en eau et en air peuvent être perturbés et gêner le
métabolisme naturel.
Sur l'air
Les sachets jetés contiennent souvent des matières organiques
fermentescibles (débris de viandes, de poissons ou d'autres produits
alimentaires ...), qui pourrissent avec la température et le temps. Il se
dégage ainsi, des gaz et des odeurs nauséabondes.
b. Les risques sanitaires chez l'homme
Ils sont souvent occasionnés par des pratiques de réutilisation dont font
l'objet les sachets et dans certains cas les bouteilles plastiques rejetés dans
les déchets urbains. En fonction de leur usage initial, certains contenaient
auparavant des aliments, d'autres des produits toxiques.
La réutilisation des emballages dans le secteur informel, par des
commerçants à des usages alimentaires, est une pratique assez fréquente,
c. Les risques sanitaires sur la vie des animaux
Les risques sanitaires sur la vie des animaux sont accentués par la
sécheresse et la raréfaction des pâturages qui conduisent bon nombre
d’entre eux à ingérer des matières plastiques jetés dans la nature
L’action négative des propriétés chimiques des sachets sur les organismes
des animaux fait du péril plastique une des principales causes de mortalité
du bétail,
• CONCLUSION
En guise de conclusion, si des progrès indéniables ont été réalisés en matière d’amélioration de
l’accès à l’eau potable (du moins en certaines régions), le secteur de l’assainissement affiche un
grand retard et les facteurs suivants peuvent expliquer cette situation :
De façon générale, la prise de conscience de l’importance de l’assainissement par les différents
acteurs et les populations n’est pas encore suffisante ;
Les demandes des ménages, entreprises et collectivités pour un service d’assainissement sont
mal connues ou non exprimées ;
La volonté politique affichée n’est pas suffisamment appliquée ou, tout simplement,
l’assainissement ne constitue pas une priorité nationale et ne fait pas l’objet d’un cadre
institutionnel approprié ;
La quasi-absence d’une réglementation adéquate ou le manque de prise en compte d’impacts
sur l’environnement ;
La capacité technique locale insuffisante ;
L’insuffisance de la mobilisation des financements internationaux ;
L’insuffisance ou l’inadaptation des mécanismes de recouvrement des coûts de fonctionnement,
dans un contexte de capacités limitées des usagers à payer pour le service rendu.
CHAPITRE  III. : APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
 

1. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
A la fin du chapitre, chaque étudiant doit être capable de :
Décrire le cycle de l’eau, et les différents types de source d’eau ;
Elucider la relation qu’il y a entre l’eau et certaines maladies;
Appliquer les méthodes de traitement d’eau de boisson efficaces en
situation normale et en situation d’urgence ;
Connaître les critères d’une eau potable ;
Connaître les critères d’un bon puits ;
Identifier les sources et voies de pollution des eaux ;
2. GÉNÉRALITÉS SUR L’EAU 
2.1. L’eau et la vie
La vie des humains et de tout être vivant n'est pas possible sans eau.
L'eau est indispensable pour se multiplier, et croître harmonieusement.
Une eau de qualité et en quantité suffisante est nécessaire pour la
bonne santé de l’homme, car elle est souvent le véhicule et la voie de
transmission de plusieurs des maladies lorsqu’elle n’est pas de bonne
qualité.
Masson et Ross ont établi respectivement la relation qu’il y a entre
l'eau, la filariose et la malaria. Ils ont démontré que ces maladies
peuvent être transmises par les moustiques dont les larves se
développent dans les eaux de surface.
2.2. Sources d'eau et cycle hydrologique
Les sources d'eau peuvent être subdivisées en 4 catégories.
a. L’eau de pluie : au départ elle est propre à la consommation (si bien collectée), mais au
fur et à mesure que les gouttes d’eau traversent l’atmosphère, l’eau se charge de particules
et des gaz dissous dans l’air, de sorte qu’à l’arrivée au sol, elle est déjà contaminée.
b. Les eaux de surface : c’est l’eau que l’on trouve dans les ruisseaux, les rivières, les
fleuves, les lacs et les océans. Ces eaux sont impropres à la consommation, car elles sont
très polluées par des contaminations diverses. Elles transportent notamment les germes
pathogènes, fruit du ruissellement des eaux de pluie qui terminent leur course dans les
eaux de surface.
c. Les eaux souterraines : elles proviennent de l’infiltration de l’eau de pluie dans les
couches profondes du sol ; dans le sol, ces eaux sont arrêtées par des couches
imperméables et forment des nappes aquifères ou nappes phréatiques enfermées en
profondeur sous terre :
les eaux au-dessus de la nappe phréatique sont impropres à la consommation.
• Les eaux souterraines peuvent être captées verticalement. Dans ce cas, ce sont des puits.
Types de puits :
Les puits ordinaires obtenus par un simple trou dans le sol avec un
diamètre de ± 1 mètre ; ils sont les plus utilisés dans nos milieux.
Les puits foncés : ils sont creusés à l'aide d'instrument à foncer le sol ;
leur diamètre est plus réduit ( 25 cm de diamètre et une profondeur
de 5m)
Les puits forés : sont forés normalement avec des engins mécaniques
de forage et sont de diamètre réduit, mais très profonds (profondeur
de 10m et plus).
Il est important de noter que les bactéries fécales peuvent migrer dans
le sol jusqu'à 3 m de profondeur, et horizontalement, elles peuvent
migrer dans le sol sur 15 m dans le sens du courant de la nappe
aquifère
• Critères d'un puits convenable :
• la latrine la plus proche doit être située en aval du puits à au moins
15 m ;
• les parois du puits doivent être cimentées pour éviter les infiltrations
des eaux contaminées;
• l’extrémité supérieure du puits doit être cimentée pour éviter
l’effondrement du puits ;
• le puits doit disposer d’un couvercle : les eaux de ruissellement ne
doivent pas y pénétrer.
• L’extrémité supérieure du puits doit être surélevée à au moins 30 cm
au-dessus du niveau du sol (risque d’entrée des eaux de ruissellement
dans le puits).
• La qualité de l’eau provenant des puits de nos agglomérations
urbaines doit être remise en question, car la situation de ces puits ne
répond pas souvent aux critères des distances évoqués ci-hautd.
L'eau de mer :
L'eau de mer n’est généralement pas utilisée comme source d’eau
domestique, car très salée ; mais elle peut être utilisée comme source
d'eau domestique après dessalage. Les procédés utilisés pour dessaler
l'eau comprennent l'évaporation et la condensation, l'électrolyse et
l'osmose. Ils sont relativement coûteux.
Le cycle hydrologique
L’eau de l’univers se forme suivant un cycle continu qui est représenté
dans la figure voir support,
2.3. Relation eau / maladies
l’eau constitue un véhicule important de transmission des maladies.
Les maladies liées à l'eau sont classées en 5 groupes :
1. Les infections transmises directement par l'eau :
Ex. : le choléra, la fièvre typhoïde, l’hépatite infectieuse.
2. Les maladies dues au manque d'eau pour assurer l'hygiène corporelle :
Ex. : la gale, le trachome (infection des yeux sous forme de pus, etc.
3. Les maladies transmises par un hôte intermédiaire aquatique :
Ex. : la schistosomiase ou bilharziose, le ver de Guinée.
4. Les maladies transmises par les insectes dépendant de l'eau.
Ex. : la fièvre jaune, la trypanosomiase, l’onchocercose, la malaria.
5. Les pathologies ou nuisances liées à l’eau autrement que par la présence de pathogènes
fécaux :
Ex. : la leptospirose.
Dans ce groupe, on classe également la légionellose, maladie causée
par un germe thermophile (légionella) retrouvé dans les eaux chaudes
des circuits des appareils de refroidissement des chambres dans les
hôpitaux et inhalés sous forme d’aérosols ; ces germes causent des
infections respiratoires résistantes aux désinfectants chlorés,
2.4. Qualité de l’eau potable
Il faut savoir que l'eau potable n'existe pas à l'état naturel. L'eau de
pluie est souvent contaminée dans sa progression vers la terre, car elle
entraîne avec elle des poussières et d'autres matières en suspension
dans l'air. Les eaux de surface sont exposées à la pollution par des
déjections humaines et animales (excréta), des matières organiques en
décomposition (immondices, carcasses d'animaux, plantes en
décomposition, substances chimiques dissoutes, etc..).
De façon générale, la qualité de l'eau potable se définit en fonction de
ses caractéristiques physico-chimiques et bactériologiques.
• 2.4.1. Sur le plan physique, l'eau potable doit être limpide (sans
impuretés), incolore (sans couleur), inodore (sans odeur), et insipide
(sans goût désagréable).
• 2.4.2. Sur le plan chimique, l’eau peut contenir certaines substances
chimiques, mais dans des concentrations considérées comme non
nuisibles pour la santé des humains.
Paramètre Valeur indicative Valeur maximale admissible

Nitrates 25 mg/L 50 mg/L

Nitrites Non spécifié 0,1 mg/L

Ammonium 0,05 mg/L 0,5 mg/L

Azote kjedahl Non spécifié 1 mg/L

Oxydabilité au KmnO4 2 mg/L 5 mg/L


Il est souhaitable et recommandé que la qualité d'une eau de boisson
soit conforme aux normes de qualités chimique, microbiologique,
biologique, organoleptique et esthétique. L'utilisation de l’eau obéit le
plus souvent aux qualités esthétiques (turbidité, couleur) et
organoleptique (saveur, odeur).
L'absence des effets sensoriels désagréables (eau très troublée, très
colorée ou d'un goût déplaisant) ne donne pas une garantie de sécurité
en matière d'eau de boisson.
De façon idéale, l'eau de boisson ne doit contenir :
• aucun micro-organisme pathogène
• aucune bactérie indiquant une pollution fécale.
2.4.4. Sur le plan virologique, il est difficile de mettre en évidence
l’absence des virus dans une eau de boisson, tant donné que leur
détection est très difficile et très coûteuse.
L'absence de virus dans l'eau de boisson peut être assurée par un
aménagement minutieux de la source d’eau pour la protéger contre
toute contamination fécale et par un traitement chimique efficace.
2.4.5. Sur le plan parasitologie :
L'eau de boisson ne doit pas contenir de protozoaires intestinaux
pathogènes. Les espèces de protozoaires qui peuvent être transmises
par ingestion d'eau de boisson contaminée sont notamment :
- Entamoeba histolytica (qui provoque l'amibiase)
- Giardia sp,
- Balantidium coli.
Quant aux vers intestinaux, ils peuvent être directement transmis à
l'homme par l'eau de boisson sous forme d’oeuf fertilisé ou sous la
forme larvaire.
2.5. Risques de l’eau pour la santé humaine
il est très difficile d’éliminer ces micropolluants des eaux de boisson
quel que soit le type de traitement donné  à ces eaux.
• Dans les pays en voie de développement, la pollution est caractérisée
plutôt par la présence d’une contamination massive des eaux par des
micro-organismes pathogènes.
Les nourrissons et les jeunes enfants, les sujets affaiblis et les
personnes âgées sont les plus vulnérables à cette pollution.
2.6. Besoin en eau :
Eau domestique
L'homme utilise l’eau pour satisfaire plusieurs besoins dont les
principaux sont : boire, cuisiner, se laver et pour le ménage (lessivage
du linge, lavage de vaisselle, nettoyage de la maison, lavage de sa
voiture, arrosage du jardin, eau pour la piscine, etc..).
A la campagne, il faut ajouter également l'abreuvage des animaux
domestiques. La quantité d'eau minimum destinée à la boisson est de
l’ordre de 2 à 3 L/hab. /j. Cette quantité peut augmenter à 5 à 6 L /hab.
/j dans les climats chauds et secs comme le désert.
Les besoins absolus considérés comme un minimum pour satisfaire les
usages courants d’un individu (eau de boisson et de cuisine, hygiène
corporelle, vaisselle et lessive) sont de plus au moins 10 L /hab. /j.
3. LES PRINCIPES DE TRAITEMENT DE L'EAU
A. Traitement industriel de l’eau
Pour satisfaire les besoins en eau des populations des villes et autres agglomérations humaines, on
utilise souvent les eaux de surface (rivières), parfois de l’eau souterraine comme source
d'approvisionnement.
Les eaux de surface sont très polluées. L’eau souterraine se contamine aussi soit par les activités
humaines, soit au contact avec les couches minéralogiques (pollution chimique) Donc il est nécessaire
de traiter d’abord ces eaux avant de les distribuer aux consommateurs.
Les étapes conventionnelles de traitement industriel de l'eau sont :
• le captage,
• l’aération,
• la floculation,
• la sédimentation,
• la filtration,
• la désinfection et
• l’adoucicement.
• 
1°. Le captage
Le captage se fait souvent à partir des eaux de surface (rivière, fleuve) et parfois par forage d’une
eau souterraine (nappe aquifère).
2°.L’aération
L'aération peut être obtenue par injection mécanique de l’air dans l’eau,elle permet de réduire les
goûts et les odeurs, de précipiter le fer et le manganèse et de libérer les gaz dissous (CO2).
3°. La floculation :
Les matières colloïdales présentes dans l’eau sont généralement de petites dimensions (0,1 et 1
mu),
Pour faciliter leur précipitation, des substances chimiques (coagulants) sont ajoutées à l'eau pour
neutraliser leurs charges et les amener à se regrouper pour constituer des flocs suffisamment
lourds qui leur permet de sédimenter rapidement.
La coagulation permet de réduire la couleur et la turbidité de l'eau qui sont dues aux substances
colloïdales et aux particules microscopiques (bactéries, algues, organiques) présentes dans l’eau.

La REGIDESO utilise comme coagulant le sulfate d'alumine (A12 (SO4)3.


4°. La sédimentation
La sédimentation est un procédé physique qui permet aux particules en
suspension dans l'eau de se déposer au fond du réservoir d’eau.
5°. La filtration
La filtration consiste à faire passer l'eau à travers un filtre de sable ou
d'autres matières poreuses éponge synthétique) et permet d’éliminer une
bonne partie des bactéries, d’impuretés et d’autres organismes présents
dans l’eau.
6°. La désinfection
La désinfection est un procédé utilisant une substance chimique qui permet
de détruire les organismes nuisibles présents dans l’eau ; elle ne permet
pas d’obtenir une eau nécessairement stérile (sans aucun germe). Elle vise
surtout la destruction des microorganismes pathogènes qui ont échappés
au processus de filtration.
Le chlore est utilisé sous forme de solution d’hypochlorite de calcium (Ca(Ocl)2), ou
d’hypochlorite de sodium (NaOcl). Le chlore est un oxydant qui réagit avec les matières
organiques et inorganiques présentes dans l'eau.
La température influence favorablement la désinfection de l’eau au chlore: l'augmentation de
la température renforce le pouvoir désinfectant.
La présence de l’ammoniac dans l’eau influence également le pouvoir désinfectant du chlore
en produisant soit les monochloramines, soit les dicholramines de la manière suivante:
En milieu franchement alcalin le chlore réagit avec l'ammoniac pour former les
monochloramines :
2 NH4 OH + Cl2 = NH4 OCl + NH4 Cl + H2O
Le NH4 OCl est instable : NH4 OCl + 2 NH3 = N2 + NH4 Cl + 3H2O
En milieux moins concentrés et moins alcalins, le chlore va former surtout les dichloramines,
et en milieu très acide, il y aura production des trichloramines
Les chloramines sont des bactéricides faibles.
 
7°. L’adoucissement de l’eau
Certaines substances minérales perturbent la qualité de l’eau pour la
rendre dure (ne mousse pas facilement au savon. Ceci entraîne une
consommation excessive de savon et la formation de dépôts calcaires
dans les tuyauteries.
Pour adoucir l’eau, on ajoute à l’eau, selon la substance minérale en
présence, soit la chaux hydratée (Ca(OH2), soit on utilise des polymères
résines échangeuses d’ions.
B. Traitement de l’eau à domicile
les méthodes suivantes sont utilisées pour rendre l’eau potable à domicile :
l’ébullition, la désinfection chimique et la filtration.
1°. L’ébullition
L’ébullition est la méthode la plus utilisée par les ménages pour détruire les
organismes pathogènes qui peuvent être présents dans l’eau, quelle que soit la
qualité de l’eau brute (eau claire ou trouble ; eau relativement pure ou fortement
contaminée par des matières organiques
2°. La Désinfection chimique de l’eau brute
1.Le chlore et ses dérivés
L’hypochlorite de calcium (Ca (OCL) 2 concentré à 70 % de chlore, sous forme de
granules. Ce produit est stable, mais il faut le conserver à l’abri du soleil et de
l’humidité.
L’hypochlorite de sodium en solution (eau de Javel = NAOCL), concentré liquide à
1 %.
• Le chlore n’agit bien que sur une eau claire, si non la filtrer d’abord. Cette opération permet
l’élimination des kystes, des protozoaires ainsi que des œufs d’helminthes qui résistent normalement
à l’action du chlore ;
2. L’Iode
La solution d’iode est aussi un bon désinfectant à usage domestique. Ajouter deux gouttes de teinture
d’iode à 2 % pour désinfecter 1 litre d’eau claire, et 4 gouttes pour une eau très polluée. Laisser
reposer au moins 30 minutes avant de consommer.
3. La Filtration
Il y a plusieurs types de filtres sur le marché 
l’eau filtrée doit être désinfectée pour en assurer la potabilité.
Stockage de l’eau à domicile
L’eau pour laquelle on a fourni tant d’efforts pour la rendre potable peut aussitôt se contaminer si on
ne prend pas des précautions nécessaires.
Pour la conserver dans de bonnes conditions de potabilité, il faut :
-Utiliser des récipients propres pour stocker l’eau déjà bouillie ou filtrée à domicile ; .
-Ne pas puiser l’eau avec la main ; par exemple une louche ou un gobelet. Si le récipient est
grand, l’incliner pour recueillir l’eau ; si possible, le munir d’un robinet.
• 
A.1. Hygiène des mains
Le lavage hygiénique doit se faire suivant une technique appropriée et
à des moments critiques suivants :
-après avoir été à la toilette
-après le nettoyage de l’enfant
-avant de préparer / toucher les aliments
-avant de manger
-avant d’alimenter l’enfant
-après le repas.
-après et avant de toucher les malades
Technique hygiénique de lavage des mains :
-disposer de l’eau propre courante (robinet ou seau à robinet), ou se
faire verser de l’eau à l’aide d’un gobelet, disposer également du savon
ou de la cendre ;
-mouiller les deux mains à l’eau courante ;
-frotter les deux mains l’une contre l’autre au moins 3 fois en insistant
sur la paume des mains, les espaces interdigitaux, les ongles et les
poignets ;
-rincer les deux mains à l’eau courante et laisser à l’air libre ou avec un
papier mouchoir à usage unique.
• A.2. Hygiène des récipients
• nettoyés chaque fois que l’on doit renouveler l’ancien stock d’eau ;
• pourvus d’un bouchon ou couvercle  fermant hermétiquement ;
• proscrits à l’usage des enfants et être utilisés rien que par des
personnes adultes ayant des notions d’hygiène.
CHAPITRE IV : CONTAMINATION DES MILIEUX, EXPOSITION DES
POPULATIONS et RISQUES SANITAIRES
4.1 ENJEUX
Les activités économiques passées récentes sont à la base de nombreux sites
potentiellement pollués :
• L’exploitation industrielle ou minière provoque des infiltrations et déversements
accidentels, stockage de produits sans protection spécifique, retombées de
poussières, etc.
• La gestion inadéquate des déchets explique la présence des décharges et dépôts
etc.
• Les pollutions accidentelles peuvent être liées au transport et stockage des
substances dangereuses ;
• Les activités de service comme les hôpitaux, centrales électriques, infrastructures
de transport,…sont des sources de pollution non négligeables ; etc.
D’où provient les sites de contamination ,on peut distinguer quatre
catégories à savoir :
• Catégorie A : pétrochimie, métallurgie, centrales électriques, usines à
gaz, cokeries,…
• Catégorie B : papeteries, scieries, tanneries, cimenteries, les hôpitaux
• Catégorie C : abattoirs, menuiseries, laiteries, carrières, …
• Catégorie D : activités agricoles, cinémas,…
Pour parler de risques, il faut considérer le processus suivant : la
source-le cheminement-le récepteur. Ainsi, au niveau de la source, il
faut la caractériser (nature et caractéristiques des polluants,
quantité/extension,…) ; pour le cheminement, voir la mobilité
(caractériser le milieu récepteur, les modes de transport, …) ; au niveau
de récepteur, évaluer des risques (sujets exposés, doses/effets,…).
4.2 Polluants et sources de pollution
4.2.1 ETM
- Métaux lourds : Pb, Zn, Cr, Cd, Ni, Hg, Cu, etc.
- Non métaux et métalloïdes associés : As, Se, Sb, Te, etc.
4.2.2 Polluants organiques
- Huiles minérales (hydrocarbures aliphatiques)
-Hydrocarbures aromatiques monocycliques
-Hydrocarbures aromatiques polycycliques
-Hydrocarbures halogénés
- Alcools, phénols et acides organiques
4.3 Diagnostic environnemental
Le diagnostic environnemental constitue la première étape dans une démarche
d’étude de « pollution – dépollution » pour un site contaminé. Il représente la
phase d’investigation initiale, nécessaire à l’acquisition de la connaissance de
l’état environnemental d’un site, et devra conduire à la caractérisation de l’état
environnemental du site (sol, s/sol, air, flore et faune, santé des riverains,…).
On peut distinguer trois étapes principales qui caractérisent le diagnostic
environnemental :
-l’identification des polluants éventuels et leurs caractérisations
(concentrations, volumes, formes, phases,…)
-la détermination de la source et de la cause de la pollution (pollution
accidentelle, chronique, détection de pollution, mode de dispersion,…)
-la caractérisation des conditions physicochimiques et hydrogéologiques du site
(pour déterminer la vulnérabilité du milieu).
CHAPITRE V : LA GESTION DES DECHETS

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