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U C T 2022 / 2023

MODULE
HYGIENE HOSPITALIERE

Dr T. Challouf
CONCEPTS DE BASE

GENERALITES
GENERALITES
1- Moyens d’action de l’hygiène hospitalière
• Information permanente
• Raisonnement logique
• Propreté irréprochable tant individuelle que
collective

2- Pourquoi l’hygiène maintenant ?


• Prise de conscience du risque encouru ou à
encourir pour la personne soignée.
• Meilleure connaissance des causes de l’infection.
• Résistance des germes pathogènes.
GENERALITES

3- Dans quels domaines préconiser l’hygiène?

▪ Tous les secteurs hospitaliers

▪ L’hygiène est une chaîne sans fin qui concerne


tout le monde.

▪ Toutes les catégories professionnelles sont


impliquées.
A- DEFINITIONS
I- HYGIENE
Du grec « hygieinon » = « santé »

Hygiène :
Ensemble des mesures individuelles ou collectives
visant à prévenir ou à conserver la santé : hygiène
de vie, hygiène corporelle, hygiène alimentaire,
hygiène bucco-dentaire, etc…
A- DEFINITIONS
I- HYGIENE

Hygiène hospitalière :
➢Ensemble des mesures relatives à la politique de
prévention et de lutte contre les infections
associées aux soins (IAS) dont les infections
nosocomiales (IN)

➢Ensemble des règles, principes, techniques et


comportements pour prévenir l’apparition et la
transmission de micro-organismes pathogènes
au sein d’un service ou d’un établissement de
soins.
A- DEFINITIONS
II- INFECTION ou maladie infectieuse

Pénétration et développement dans un être vivant


de micro-organismes qui peuvent provoquer des
lésions en se multipliant, et éventuellement en
sécrétant des toxines ou en se propageant par voie
sanguine.
Un micro-organisme est un organisme vivant,
invisible à l’œil nu mais visible au microscope
A- DEFINITIONS
II- INFECTION ou maladie infectieuse

2 types d’infections :
▪ Infection communautaire :
Survient chez tout individu sans terrain
pathologique favorisant
▪ Infection associée aux soins et infection
nosocomiale :
Survient chez tout individu sur terrain fragilisé
par une pathologie nécessitant une prise en
charge en soins
A- DEFINITIONS
II- INFECTION ou maladie infectieuse
Définition des infections associées aux soins / IAS
Survient au cours ou décours d’une prise en
charge diagnostique, thérapeutique, palliative,
préventive ou éducative d’un patient et si elle
n’était ni présente, ni en incubation au début de
la prise en charge
2 types d’IAS
IAAS : infections associées aux actes de soins
IAES : infections associées à l’environnement
des soins / Aspergillose liée à l’air -
Légionellose liée à l’eau.
A- DEFINITIONS
II- INFECTION ou maladie infectieuse
Définition des infections nosocomiales / IN

Du grec « nosokoméone » = « hôpital »

Infection contractée à l’hôpital :


• qui apparaît au delà de 48h d’hospitalisation,
• absente à l’admission à hôpital
• non en incubation
• lien causal entre hospitalisation et infection
A- DEFINITIONS
II- INFECTION ou maladie infectieuse
Définition des infections nosocomiales / IN

Infection du site opératoire est une IN si :


• Survient dans les 30 jours qui suivent
l’intervention chirurgicale
• Survient dans l’année si pose de prothèse ou
d’implant
Une IN est une IAS
A- DEFINITIONS
II- INFECTION ou maladie infectieuse
Définition des infections nosocomiales / IN

Selon l' OMS :

IN : Infection acquise à l’hôpital par un patient


admis pour une raison autre que cette infection.

Infection survenant chez un patient à l’hôpital ou


dans un autre établissement de santé et chez qui
cette infection n’était ni présente ni en incubation
au moment de l’admission.
B- SOURCES DE CONTAMINATION

La contamination peut être :


▪ Directe, par simple contact
▪ Indirecte, se transmettant par l’air, l’eau, les
aliments

Les voies de pénétration dans l ’organisme sont :


Cutanées, muqueuses (respiratoires, digestives),
parentérales (injections, cathéters), chirurgicale.
B- SOURCES DE CONTAMINATION

➢ L’homme, l’animal :
Les sujets sains porteurs de germes qui sont réservoirs et
peuvent permettre la prolifération car sont eux mêmes
protégés par une immunité acquise ou naturelle.

➢ L’environnement :
mobilier, air, eau, équipements, linge, produits.

➢ L’alimentation :
boissons, nourriture, mixtures.
B- SOURCES DE CONTAMINATION

Les agents contaminants :


• Un microbe est un être vivant. Il est capable
d ’assimiler, de croître, de se multiplier.
• Le froid ne tue pas les microbes, il les endort. Il
faut atteindre moins 18° pour avoir une
stabilité microbienne.
• La chaleur tue les microbes. Il faut atteindre
100° pour tuer les germes pathogènes.
• Ils aiment la tiédeur : entre 10 et 45°.
C- LES GERMES EN CAUSE

Les agents infectieux responsables des infections


nosocomiales sont des micro-organismes :

• parasites et champignons,
• bactéries,
• virus,
• agents transmissibles non conventionnels
(ATNC) tel que le prion.
C- LES GERMES EN CAUSE

• Bactéries: (90%)
- Staphylococcus : Staphylococcus
aureus(Staphylocoque doré), Staphylococcus non-
aureus
- Enterobactéries: Escherichia coli, Klebsiella,
Enterobacter
- Streptococcuss.
- Enteroccus.
- Pseudomonas aeruginosa (bacille pyocyanique)
- Legionella pneumophila
- Mycobacterium.
C- LES GERMES EN CAUSE

• Virus :
- Respiratoires
- Entériques
- Sanguins

• Champignons microscopiques :
-Candica albicans
- Aspergillus.
C- LES GERMES EN CAUSE

• Les prions : protéine

➢Agents Transmissibles Non Conventionnels


(ATNC)
➢Responsables de la maladie de Creutzfeld
Jacob
➢Mode de transmission peu connue
➢Précautions à prendre pour le matériel
chirurgical
C- LES GERMES EN CAUSE

Chaque individu est porteur d’une flore qui lui


est propre.
Les zones "d'habitat" préférentiel des micro-
organismes sont les :
• zones de plis : aisselles, plis sous-mammaires,
ombilic, mains, sillons inter-digitaux, ongles,
périnée, plis inguinaux
• zones pileuses : cheveux et barbe, aisselle,
pubis
• muqueuses : nez et bouche, muqueuses
génitale et anale.
D- LES TRANSMISSIONS

Une infection peut être générée par :

➢ des micro-organismes provenant d'un


environnement contaminé : l'infection est dite
EXOGENE
➢ des germes hébergés par le patient : l'infection
est dite ENDOGENE
D- LES TRANSMISSIONS
1- Les infections exogènes ou infections croisées

La transmission des infections exogènes fait


intervenir des sources de contamination ou
réservoir de germes.

Ces réservoirs de germes sont représentés par :


● par des éléments inanimés contaminés : objet,
air, surface, aliments, etc....
● par des êtres humains : le personnel, les
visiteurs et les malades eux-mêmes.
D- LES TRANSMISSIONS
1- Les infections exogènes ou infections croisées
Il existe 4 modes de transmission exogène :
- Par contact,
Il peut être direct de la source au patient, ou
indirect par l’intermédiaire d’un “support” entre
la source et le patient (mains, objets,..).
La transmission manu-portée est prépondérante
dans ce mode d’infestation
- Par gouttelette ou droplet (>5 μ)
Ce sont des sécrétions du rhino-pharynx ou du
tractus respiratoire, la source est alors proche du
patient.
D- LES TRANSMISSIONS
1- Les infections exogènes ou infections croisées

-Par voie aérienne par droplet nuclei (<5 μ),


Il s’agit de microorganismes sur support de
poussière ou de cellules squameuses, la source
peut être distante du patient.

- Par dispositifs médicaux, produits biologiques,


aliments,
Il n’y a pas nécessité de multiplication des micro-
organismes sur le support pour que le risque de
transmission existe.
D- LES TRANSMISSIONS
2- Les infections endogènes ou auto-infections
La flore résidente constitue une véritable barrière
bactérienne renforçant les défenses immunitaires de
l'individu en le protégeant contre des germes
potentiellement pathogènes.
L'hospitalisation entraîne une modification de la
flore habituelle du patient au bout de 5 jours
d'hospitalisation.
Certains gestes invasifs peuvent déplacer des germes
d'un endroit où ils sont inoffensifs vers un autre où
ils se multiplient différemment et deviennent
pathogènes.
E- RISQUES D’INFECTION

Conséquences :

❑ Humaines : handicap physique voire décès du


patient

❑ Économiques : coût en soins supplémentaire

❑ Population consciente du risque : porte plainte


E- RISQUES D’INFECTION

Le risque infectieux est dû à un agent pathogène


apporté par un vecteur nécessitant une porte
d ’entrée et un récepteur :

▪ Agent pathogène : microbe provenant d’un


réservoir (homme, terre, air, eau)
▪ Vecteur ou mode de transmission : mains,
mobilier
▪ Porte d’entrée : toute effraction cutanée ou
muqueuse
▪ Récepteur : patient fragilisé
E- RISQUES D’INFECTION

Tout ce qui existe dans un hôpital est source de


contamination et peut servir de vecteur

1. le malade :
• Malade infecté
• Recours à des techniques diagnostiques et
thérapeutiques de plus en plus agressives
• Nombre de personnes s’occupant d ’un
même malade
• Mobilité du malade
E- RISQUES D’INFECTION
2. Le personnel hospitalier :
• Par ses mains (contamination manuportée)
• La tenue vestimentaire
• Le personnel malade
3. L’organisation non respectée :
• Circuit du linge et des déchets
• Patients empruntant les ascenceurs des visiteurs
4. Les repas :
• Confection
• Stockage
• Distribution
• Respect de la chaîne du froid
E- RISQUES D’INFECTION

5. Le linge :
• Non respect du circuit propre/sale
• Mauvais acheminement du linge propre
• Élimination du linge sale pas suffisamment
rapide
• Manipulation sans précaution

6. Les produits :
• Mauvaise utilisation des produits
• Mauvais stockage du matériel
• Nettoyage et décontamination insuffisants
• Non respect d’utilisation des produits
F- RISQUES INFECTIEUX LIÉS AU
MALADE
Certains patients sont plus à risque de contracter une
infection nosocomiale :

➢ Pathologies chroniques :
● diabète
● insuffisance rénale
● insuffisance hépatique
● incontinence urinaire
● immunodépression (aplasie, leucopénie, leucémie,
cancer, SIDA)
F- RISQUES INFECTIEUX LIÉS AU MALADE

➢ Pathologies aiguës :
● polytraumatismes
● brûlures
● défaillance viscérale aiguë

➢ Etat nutritionnel perturbé


• La dénutrition.
• L’obésité / abcès pariétaux postopératoires.
• De plus l’âge (avant 1 an et après 65ans).
G- RISQUES INFECTIEUX LIÉS AUX
SOINS
La nature et la qualité des soins qu’ils soient
diagnostiques ou thérapeutiques, influent sur le
risque de contracter une infection nosocomiale.
Nous retrouvons notamment :

Les interventions chirurgicales


Le risque d'infection de plaie opératoire est inégal
selon le type d'intervention pratiquée.
Ceci a amené à formaliser une classification des
interventions selon la probabilité de contamination
de la plaie opératoire (Classification d’Altemeier).
G- RISQUES INFECTIEUX LIÉS AUX SOINS

Les actes invasifs


on retrouve surtout le sondage urinaire, le
cathétérisme veineux, la ponction, l’intubation-
ventilation, la cœlioscopie, le drainage de liquide
amniotique …

Certains traitements diminuent la résistance à


l'infection
Corticothérapie prolongée
Radiothérapie
Chimiothérapie anti-cancéreuse.
G- RISQUES INFECTIEUX LIÉS AUX SOINS

Les insuffisances dans l'organisation des soins


Toute insuffisance dans l'organisation des soins crée
de nouvelles portes d'entrée potentielles d’infection.

→ 5 types d'erreur sont lourdes de conséquences :


● hygiène des mains défectueuse
● désinfection insuffisante
● asepsie insuffisante
● stérilisation inefficace
● antibiothérapie aveugle.
G- RISQUES INFECTIEUX LIÉS AUX SOINS

Une antibiothérapie aveugle peut entraver la


multiplication bactérienne, en s'opposant :
● à la synthèse de la paroi bactérienne (ex :
pénicilline, vancomycine)
● à la fabrication des protéines bactériennes (ex :
aminoside, erythromycine)
● à la synthèse du matériel génétique de la
bactérie (ex : quinolone, sulfamides)
Les bactéries développent alors des mécanismes de
résistance. Cette utilisation abusive sélectionne les
bactéries résistantes à un ou plusieurs antibiotiques.

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