Vous êtes sur la page 1sur 7

Animateur : m dramane toure

Classe : lsio-ai-ais
Annee academique : 2019-2020

HYGIENE HOSPITALIERE
I- DEFINITION ET GENERALITES
L’hygiène hospitalière peut être définie comme étant l’ensemble des mesures qui,
lorsqu’elles sont correctement appliquées dans les structures de santé, permettent
d’assurer la prévention des infections hospitalières.

On appelle infection hospitalière, ou infection nosocomiale, toutes infections acquises


à l’hôpital par le malade qui y a été admis pour une autre raison que cette infection.

L’infection nosocomiale peut apparaître, soit en cours d’hospitalisation, soit lorsque le


malade a quitté l’hôpital.

Pour différencier une infection nosocomiale d’une infection classique, un délai de 48h
à 72 heures est retenu entre l’admission du patient dans la structure de santé et le début de
l’infection.

Pour les infections des plaies opératoires, on considère comme nosocomiale, les infections
survenues dans les 30 jours suivant l’intervention ou dans l’année s’il y a mise en place,
de matériels étrangers.

Les infections hospitalières constituent de nos jours, un réel problème de santé public qui
concerne aussi bien les patients que leur entourage que l’ensemble des professionnels de
santé.

II- FREQUENCE DES INFECTIONS


HOSPITALIERES
On relève en moyenne, 215 infections nosocomiales sur 4000 admissions effectuées
dans les structures de santé, soit un taux de plus de 5%.

Exple d’infections hospitalières : hépatite B, SIDA, tuberculose, tétanos…

Que ce soit pour le gestionnaire de l’hôpital, le personnel médical ou paramédical, toutes


applications des règles d’hygiène, peut contribuer à améliorer la qualité des soins.

A ce titre, le respect des règles élémentaires d’hygiène, permet de protéger le malade et


son entourage contre les agressions microbiennes au niveau de l’hôpital. C’est pourquoi,
dans le processus global de lutte contre les infections nosocomiales, l’hygiène constitue
l’alternative la plus indiquée et la plus accessible pour les populations et pour le
personnel.

III- LES GERMES EN CAUSE


On distingue principalement :

 Les bactéries : ce sont surtout les bactéries GRAM + et les bactéries GRAM- . celles
donc l’apparition est liée à une antibiothérapie sont les plus redoutables. Exple de
bactéries responsable d’infections hospitalières : basile de koch, clostridium tétani,
staphylocoque.

 Les champignons : exple : Candida, Aspergillus…

 Les protozoaires : exple : plasmodium par transfusion sanguine.

 Les virus : exple : V.I.H, virus de l’hépatite B, rotavirus…

IV- LES VOIES DE TRANSMISSION


On distingue principalement 4 voies :

1- La voie aérienne ou respiratoire avec notamment les gouttelettes de pflügge


(gouttelette de salives émis par une personne qui parle « tuberculose »).

2- La voie orale ou digestive.

3- Le contact direct : rapport sexuel, contamination par les mains sales…

4- La voie parentérale : lors d’actes médicaux ou chirurgicaux, injections, perfusions,


poses de sonde…

V- LES MODES DE TRANSMISSION


Il existe deux modes de transmission :

 La transmission endogène ou auto-infection : le malade s’infecte par ses


propres germes.

 La transmission exogène ou infection croisée : le malade est contaminé


par les germes d’un autre malade. Ce mode de transmission est plus
fréquent.

VI- CAUSES ET FACTEURS FAVORISANTS DES


INFECTIONS HOSPITALIERES
1- L’antibiothérapie : le mauvais usage des antibiotiques surtout chez les
malades qui se traitent à domicile favorisent l’apparition de souches
microbienne résistantes qui seront ensuite importées à l’hôpital.

2- La sensibilité du malade  : elle peut être due à :

 L’âge du sujet : prématurité, vieillesse.

 Poids : obésité, dénutrition

 Certaines affections : qui fragilisent le système de défense de


l’organisme : le diabète.

3- L’agression thérapeutique et diagnostic : avec notamment la pause de


perfusion, de prothèses ou lors d’une intervention chirurgicale.

4- La fréquentation du malade  : nombreux de personnes pour le même malade


(visiteurs, accompagnants, personnels paramédical et médical…).

5- Le déplacement du malade dans l’hôpital

6- Le manque de formation du personnel

7- L’inadaptation de la conception architecturale  : disposition des bâtiments,


ensoleillement des salles etc.

8- L’inadaptation de l’équipement sanitaire  : lavabos, éviers…

VII- PREVENTION DES INFECTIONS


HOSPITALIERES
Cette prévention consiste à rompre la chaîne de transmission de l’infection en
posant des barrières. Pour assurer la prévention des infections hospitalières, il
faut :

1- Identifier grâce au laboratoire le germe en cause.

2- Mettre en place une antibiothérapie efficace après avoir effectué un


antibiogramme.

3- Contrôler la porte d’entrée.

4- Protéger l’hôte réceptif.

5- Rompre la chaîne de transmission par l’hygiène des personnes, l’hygiène du


matériel et l’hygiène de l’environnement hospitalier.

A- HYGIENE DES PERSONNES


1- Hygiène corporelle : (Cf.).

2- Le lavage hygiénique des mains (Cf. cours S.I)


3- Le linge hospitalier  : parmi les principaux vecteurs (de transmission)
nosocomiales, le linge figure en bonne place. A cause d’une hygiène
hospitalière défectueuse le linge peut être un support idéal pour la prolifération
des germes. La prévention de l’infection exige que le linge, qu’ils s’agissent des
draps, des champs opératoires ou des tenues de personnel, soient pris en
considération. Le linge participe à l’image de marque de l’hôpital. L’aspect
négligé ou sale du linge, plus particulièrement la tenue du personnel soignant
peut entrainer des doutes sur la qualité des soins. Le linge doit faire l’objet d’un
lavage régulier. Les draps de lits et les taies doivent être renouvelés au moins 2
fois par semaine et l’alèze tous les jours. Le linge hospitalier doit subir une
désinfection durant le cycle de lavage. Quant au linge neuf, il sera lavé au
moins une fois avant d’être utilisé.

4- La tenue de travail  : elle est constituée pour le personnel qui travail dans les
services normaux de soins, par une blouse à manche courte et un pantalon. Le
tissu utilisé doit être un mélange de coton et de polyester. Le port de tablier
protecteur en cas de travail salissant est obligatoire. Le renouvellement de la
tenue doit se faire tous les 2 jours pour le personnel infirmier et 2 fois par
semaine pour le personnel médical.

B- HYGIENE DU MATERIEL HOSPITALIER (Cf. S.I Mme


GUIRA)

C- HYGIENE DE L’ENVIRONNEMENT HOSPITALIER


1- Hygiène des locaux : les locaux hospitaliers doivent faire l’objet du nettoyage
régulier. Le type de balayage préconisé est le balayage humide. Le balayage à
sec favorise la dispersion des poussières dans l’air et est formellement interdit.
Le nettoyage des locaux hospitaliers doit être fait avec une solution détergente-
désinfectante. La fréquence des nettoyages varient en fonction de la zone
conservée. A ce titre, les locaux hospitaliers sont subdivisés en 03 zones : une
zone à faible risque, une zone à moyen risque et une zone à haut risque.

a- La zone à haut risque : elle regroupe des services sensibles comme le bloc
opératoire, la réanimation, le service néonatologie, le service d’hémodialyse
rénale, le service des grands brulés… Au niveau de cette zone, le nettoyage
doit se faire 2 à 3 fois par jour avec une solution détergente-désinfectante.

b- La zone à moyen risque  : elle comprend les services courants comme la


médicine, la pédiatrie, la petite chirurgie etc. Au niveau de cette zone la
fréquence varie de 1 à 2 nettoyages par jour.

c- La zone à faible risque  : elle concerne le bloc administratif, les salles de


consultation, la buanderie etc. Les locaux de cette zone doivent être nettoyés
au moins une fois par jour avec une solution détergente désinfectante.

D- LA DESINFECTION
DETERGENTS ET DESINFECTANTS
1- Définition :

a- Les détergents : sont des produits chimiques qui permettent d’enlever les souillures
quant on les met en solution ou en dispersion. En hygiène hospitalière, ils sont surtout
utilisés pour assurer l’hygiène des surfaces (sol, paillasses…)

b- Les désinfectants : les désinfectants chimiques sont généralement une association


d’éléments microbicides. Et d’éléments qui favorisent le contact entre le produit actif
et les germes. Un désinfectant de qualité doit avoir au moins une ou plusieurs des
activités suivantes :

 Activité bactéricide 

 Activité fongicide

 Activité sporicide

 Activité virucide

Exple de désinfectants : le chlore et ses dérivées, l’iode, le formol etc.

c- La désinfection : la désinfection est un procédé donc l’objectif est bien défini. Elle est
dirigée et vise à supprimer le danger lié à la présence de certains micro-organismes.
Son but est de réduire le nombre de germes à un niveau tel que le risque de
transmission d’une infection, puisse être éliminé. Un objet désinfecté est sans danger
microbiologique dans un cas particulier. Il peut cependant, être dangereux si on lui
destine un autre usage. Exple : immunodéprimé. Parmi
les micro-organismes pathogènes, il existe des degrés différents de sensibilité aux
agents de désinfections. Ainsi, le bacille de koch, les virus des hépatites, les bactéries
sporulées telles que le bacille du tétanos et celui de la gangrène gazeuse sont plus
difficiles à éliminer.

2- Les lois de la désinfection : la désinfection est une réaction chimique entre le produit
de désinfection et certaines parties des micro-organismes. La désinfection obéit donc
aux lois générales de la chimie :

 La loi de la durée : il y a pour chaque procédé de désinfections, un temps


de contact minimal à exiger entre le produit et les micro-organismes. Ce
temps ne doit pas être raccourci par un rinçage prématuré ou une
évaporation du produit. Pour la plupart des produits en solution utilisé aux
concentrations recommandées, il faut 5 à 10 mn de contact pour tuer les
bactéries végétatives, mais beaucoup plus pour tuer les spores bactériens.
Le B.K et les virus des hépatites, exigent un contact plus prolongé.

 La loi de la température : la désinfection est toujours plus rapide lorsque


la température est plus élevée. Dans certains cas précis, on dilue le produit
dans de l’eau chaude.
La désinfection par les vapeurs de formol, est une illustration de cette
loi. Il est presque impossible d’obtenir un résultat si la température
n’atteint pas 24°c. les vapeurs de formol, sont plus actives à une
température de 30°c. pour espérer une action efficace sur les spores, la
température idéale est de 40°c.

 La loi de la concentration : un produit de désinfection trop concentré,


entraine la coagulation en surface des matières organiques et interdit la
pénétration en profondeur du produit. Un produit trop concentré, peut
devenir irritant, corrosif et inutilement couteux.
Inversement, un produit est moins actif quant il est trop dilué. Il faut
donc respecter strictement l’ébullition recommandée.

 La loi relative au PH : certains produits comme les phénols et les


produits à base de chlore, sont plus actifs en milieu acide. Les
ammoniums quaternaires (benzochloryl, chlorhexidine…) ne sont pas
efficaces en milieu alcalin (milieu basique).

 La loi relative aux inhibiteurs : l’action des désinfectants peut être


inhibée par plusieurs substances. Le calcium réduit de façon modéré
l’action de la plupart des désinfectants.
La présence de matières organiques (exple les sérosités, le sang, le
pus…) inactives l’ensemble des désinfectants. C’est pourquoi il est
important d’utiliser pour la désinfection décontamination, un produit peu
inactivé. Le nettoyage mécanique avec un détergent détache un certain
nombre de souillures et permet d’avoir une bonne désinfection.

3- Propriétés d’un bon désinfectant :

 Le champ d’action du produit, doit inclure toutes les bactéries


pathogènes, les bactéries saprophytes indésirables, les bactéries sporulées,
les virus etc.

 La compatibilité doit être exigé : avec l’eau colorée, ou avec les savons
etc.

 La vitesse d’action doit être connue et acceptable.

 La souplesse d’utilisation doit être telle qu’il puisse être appliquée sur la
peau, ou sur les objets sans risque d’irritations ou de corrosions.

 Les effets secondaires du désinfectant doivent être limités.

 L’absence de toxicité sur l’homme doit être observée ; il ne doit pas être
agressif, mal odorant, allergène, cancérigène ou toxique.

 Il est important de limiter le nombre de désinfectants utilisés dans une


structure hospitalière car si les désinfectants sont nombreux, il risque
d’être confondu par le personnel qui n’est pas toujours orienté au point
de vue chimique.

A- LES DECHETS BIOMEDICAUX


Les déchets hospitaliers, sont des déchets qui résultent des activités de la structure
hospitalière. Ils peuvent être classés en huit (08) grandes familles suivant leur nature. On
distingue ainsi :

1- Les déchets ordinaires : ils sont de types ménagés. Ils sont constitués par les
matériaux d’emballage, les eaux usées de la blanchisserie et d’autres substances
qui ne présentent pas de problèmes de maniement ou de risques particuliers pour
la santé ou l’environnement.

2- Les déchets anatomiques  : ils sont constitués par les organes, les fœtus humains
ainsi que d’autres tissus reconnaissables par un non spécialiste.

3- Les déchets radioactifs  : ils proviennent d’activités diagnostiques ou


thérapeutiques.

4- Les déchets chimiques  : qui sont constitués par les restes des réactifs, les
désinfectants, etc.

5- Les déchets infectieux  : ils sont généralement issus d’opérations chirurgicales ou


d’autopsies effectuées sur des patients atteints de maladies infectieuses. Ils
peuvent également provenir des milieux de cultures ou de stocks d’agents
infectieux provenant du laboratoire.

6- Les déchets pointus ou tranchants  : il s’agit des aiguilles, des lames, de scie, des
bistouris, et autre objets pouvant provoquer des piqûres ou des coutures.

7- Les déchets pharmaceutiques  : ce sont les restes de médicaments et de produits


qui sont périmés ou contaminés.

8- Les emballages sous pression  : ils contiennent généralement des gaz inoffensifs
ou inertes.

La gestion des déchets biomédicaux, quelque soit leur origine doit être rigoureuse. Cette
rigueur doit être accentuée plus particulièrement avec les déchets d’activités de soins
présentant un risque infectieux. (DASRI). Exple de DASRI : milieu de culture, objets pointus
ou tranchants, restes anatomiques, compresses souillées etc.

Vous aimerez peut-être aussi