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SEMIOLOGIE POUR LES

AFFECTIONS RESPIRATOIRES

(Extrait ++)
Février 2023
Sémiologie : partie de la médecine qui étudie les
signes des maladies.

Ce sont les signes observés, que l’on peut classifier


en :
•        Signes généraux
•        Signes fonctionnels
•       Signes physiques
1. SIGNES GENERAUX
 
1.1.  Température
Doit être prise au repos le matin avant le lever.
 
1.2.  Asthénie
L’asthénie est une sensation de fatigue ressentie par le
malade. C’est un signe accompagnant de nombreuses
pathologies respiratoires, aiguës ou chroniques.
 
1. SIGNES GENERAUX

1.3.  Anorexie

C’est une perte de l’appétit ou du désir de se nourrir.


Les 2 grands systèmes de régulation de l’appétit, central
(cerveau) et périphérique (réflexes digestifs) sont altérés
lors des maladies chroniques, pas forcément respiratoires.
1.4.  Amaigrissement
Il se définit par une diminution du poids du corps.
L’amaigrissement est évalué par la pesée ou par le calcul
d’indice de masse corporel (IMC).
.
2. SIGNES FONCTIONNELS
Ce sont les symptômes dont se plaint le sujet et qui motivent
souvent la consultation, l’hospitalisation ou l’intervention
des soignants au cours de l’hospitalisation.

C’est l’interrogation du malade qui va permettre de préciser


les caractéristiques des symptômes ressentis : mode
d’apparition, durée, signes d’accompagnement…

Douleur thoracique, dyspnée, toux, expectoration,


hémoptysie
2.1. Douleur thoracique

Les douleurs d’origine respiratoires sont en général rythmées


par la ventilation :
         - majorées à l’inspiration profonde, à l’effort et en cas
de toux
        - calmées par le repos
La douleur thoracique est en lien direct avec l’atteinte de la
plèvre :
         - directement en cas d’épanchement pleural
         - par contiguïté en cas de pneumopathie ou de cancer
Douleur thoracique
2.1. Douleur thoracique
Il est indispensable de noter les caractéristiques de la douleur :
         - Mode de début (brutal ou progressif)
         - Siège et irradiation éventuelle (rares dans les
atteintes pulmonaires)
         - Type et intensité (en « coup de poignard », point
de côté », « déchirure »…)
         - Modifications de la douleur ( au repos, à
l’effort…)
Les caractéristiques de la douleur ne permettent pas à elles
seules d’établir un diagnostic étiologique.
Ce sont les examens cliniques et para cliniques qui orienteront
vers une origine respiratoire vraie, ou encore cardiaque,
digestive ou pariétale.
2.1. Douleur thoracique
Diagnostic étiologique :
Causes pleuro-pulmonaires :
  Embolie pulmonaire : Douleur brutale. Associée à dyspnée
et polypnée, parfois hémoptysie
  Pleurésie : Douleur progressive. Toux sèche, parfois dyspnée
 Pneumothorax : Douleur brutale. Associée à dyspnée et
parfois toux sèche
 Cancer broncho-pulmonaire: Douleur sourde et tenace.
Associée à toux et hémoptysie
  Pneumopathie: Douleur à type de « point de côté ». Parfois
toux et dyspnée
 
2.1. Douleur thoracique

Autres causes :
  Cardiaques : péricardite aiguë, infarctus du myocarde,
dissection aortique
   Digestives : colique hépatique, ulcère gastroduodénal, reflux
gastro-oesophagien
  Pariétales : métastases cancéreuses, fracture costale, zona,
abcès froid
 
2.2.  Dyspnée

Elle se définit comme une gêne respiratoire ou une difficulté


à respirer perçue par le sujet.
C’est une sensation subjective de respiration gênante,
pénible et quasiment douloureuse.

C’est un symptôme très fréquent dont la cause n’est pas


forcément pulmonaire ( cardiaque, nerveuse, musculaire,
trouble de l’hématose…).
1.1. Dyspnée
2.2.  Dyspnée

Types de dyspnée :

     Selon le rythme : Si ralenti : bradypnée


Si accéléré : polypnée ou tachypnée
   Selon le temps respiratoire : dyspnée inspiratoire ou
expiratoire
     Selon les circonstances d’apparition : dyspnée d’effort
     Selon les positions de soulagement : dyspnée de
position ou orthopnée (plus importante allongé qu’assis, le
patient est soulagé en s’asseyant ou en se levant)
2.2.  Dyspnée

Diagnostic étiologique :
 
La dyspnée va faire l’objet d’un examen clinique, d’un bilan
biologique , d’explorations fonctionnelles respiratoires et
d’examens radiologiques.
 
2.2.  Dyspnée

Dyspnées chroniques :

   Pathologies pulmonaires : bronchite chronique


obstructive, asthme à dyspnée continue,…
   Pathologies cardiaques : rétrécissement mitral,
cardiopathie congénitale
     Pathologies extra thoraciques : anémie, maladies
neurologiques
 
2.3.  Toux

C’est un acte réflexe ou volontaire, déclenché par une


irritation des voies respiratoires, visant à expulser de
l’air, des sécrétions bronchiques ou des corps
étrangers.

C’est un signe clinique trop souvent banalisé :


 Attention aux anti-tussifs !

L’interrogatoire du malade est primordial. La toux peut être


associée à de l’agitation, des sueurs, des céphalées.
2.3.  Toux
Caractères de la toux :
   Mode d’installation :
         - Si brutal : toux aiguë (irritation voies aériennes)
         -Si insidieux : toux chronique ( bronchopathie chronique
post-tabagique par exemple)
   Circonstances de survenue : elle peut être spontanée ou
provoquée :
         - par l’alimentation (fausses routes)
         - par l’effort (insuffisance ventriculaire gauche)
         - par l’émotion, la recrudescence saisonnière,
l’exposition aux allergènes…
2.3.  Toux

       Productivité :
         Toux sèche = sans expectoration
      Toux grasse : noter quantité et caractère de
l’expectoration (muqueux, purulent (pneumopathie),
mousseux (OAP), hémoptoïque (tuberculose)…
Causes:
Toutes les pathologies pulmonaires et bronchiques (parfois
ORL) peuvent se révéler par une toux.
Les examens cliniques et para-cliniques permettront de
poser le diagnostic.
2.4.  Expectoration

C’est le rejet par la bouche, au cours d’efforts de toux, de


sécrétions provenant des voies aériennes inférieures.

Normalement, l’arbre trachéobronchique sécrète environ 100


ml de mucus / 24h qui sont déglutis inconsciemment après
transport par l’appareil muco-ciliaire jusqu’au carrefour
pharyngolaryngé.

L’expectoration est pathologique en cas de modifications


qualitatives et/ou quantitatives du mucus bronchique.
2.5.  Hémoptysie

C’est le rejet de sang rouge vif (aéré) au cours d’un effort


de toux, provenant de la trachée, des bronches ou des
poumons (voies respiratoires sous-glottiques).

C’est un signe très important, mettant parfois en jeu le


pronostic vital.
 
Elle est provoquée par 2 causes majeures :
        - la rupture d’un gros vaisseau
      - un saignement en provenance de la circulation
pulmonaire
2.5.  Hémoptysie

Classification selon l’abondance de l’hémoptysie :

       H. massive :
La quantité de sang extériorisée est  500 ml / 24h

 C’EST UNE URGENCE VITALE


Elle ne survient que dans de rares cas (moins de 5 %).
On distingue l’hémoptysie foudroyante (au delà de toute
ressource thérapeutique) et l’hémoptysie massive
proprement dite.
2.5.  Hémoptysie

Diagnostic étiologique :

Dans 15 % des cas, l’étiologie reste inconnue.


La fibroscopie bronchique permet d’éliminer les « fausses
hémoptysies » comme l’hématémèse (vomissure de sang),
l’épistaxis dégluti et les gingivorragies.
 
2.5.  Hémoptysie: Diagnostic étiologique

 Causes broncho-pulmonaires :
   - Cancer broncho-pulmonaire : le plus fréquent surtout
chez le fumeur entre 40 et 50 ans,
     - Tuberculose pulmonaire : fréquent.
  - Dilatation des bronches : souvent H. récidivantes.
Diagnostic grâce au TDM thoracique
   Causes cardio-vasculaires :
     - Embolie pulmonaire : dans ce cas, l’H. est associée à une
dyspnée et une douleur thoracique brutale :
 C’est une urgence thérapeutique
    - Insuffisance ventriculaire gauche : H. souvent associée à
une dyspnée d’effort
     
3. SIGNES PHYSIQUES

Dans l’examen clinique proprement dit, une partie concerne


l’infirmière : l’inspection, alors que le médecin y associera la
palpation, l’auscultation et la percussion.

L’inspection du malade est un temps essentiel, qui va permettre,


en même temps qu’on établit le dialogue, de prêter attention :
    - Aux caractéristiques de la voix
- A la turgescence des veines jugulaires
- A la morphologie du thorax et aux déformations
éventuelles :
3. SIGNES PHYSIQUES
             - cyphose, scoliose, gibbosité
       - sternum creusé (plectus escavatum) ou projeté
en avant (plectus carinatum)
         - thorax  « en tonneau » caractéristique des
emphysèmes
         - cicatrices de traumatismes accidentels ou
chirurgicaux

C’est la dynamique thoracique qui va permettre d’apprécier


la fréquence respiratoire. (normal : 16 cycles/minute)
Il existe 3 signes cliniques fondamentaux qui doivent être connus:
la cyanose , l’hippocratisme digital, les sueurs.
 
Pectus
excavatum
Pectus carinatum
Emphysème pulmonaire
3.1.  Cyanose 

C’est une coloration anormale, bleu-violet, de la peau et des


muqueuses en rapport avec une désaturation artérielle en
oxygène.
C’est un signe majeur d’insuffisance respiratoire.

La teinte varie du violet pâle au bleu-noir. Elle peut être


généralisée ou localisée au niveau des ongles, des lèvres, de la
cavité buccale, des oreilles et du nez.

Elle est due à la présence dans le sang capillaire d’un taux


d’hémoglobine réduite  5 g/100 ml. La polyglobulie majore la
cyanose alors que les anémies la diminuent : le degré de cyanose
ne permet donc pas de préjuger de la PaO2.
 
Cyanose des
lèvres
Cyanose des extrémités
3.1.  Cyanose Etiologies :

      Cyanoses périphériques : respectent les muqueuses et


dominent aux extrémités (froides)
Cyanoses centrales : qui atteignent les muqueuses et
s’accompagnent d’extrémités chaudes:
        - trouble de l’hématose : dans l’insuffisance
respiratoire obstructive (BPCO), IVG, EP, OAP
         - shunt anatomique droit-gauche (cardiopathies
congénitales : maladie bleue)
 - hémoglobine anormale (méthémoglobinémie)
3.2.  Hippocratisme digital :

C’est une hypertrophie des pulpes des dernières phalanges


des doigts et des orteils, responsable d’une incurvation
des ongles en « verre de montre » et d’un élargissement
transversal des extrémités.

Il est dans certains cas idiopathique (maladie qui existe par


elle-même , indépendamment de tout état morbide) ou
congénital.
Hippocratisme digital
3.2.  Hippocratisme digital :

Etiologies :
    Pathologies pulmonaires : dilatation des
bronches, cancers broncho-pulmonaires, fibroses
interstitielles diffuses
      Pathologies cardiaques : cardiopathies,
endocardite,
      Maladie de Crohn
 3.3. Sueurs

C’est une sécrétion aqueuse contenant du chlorure de


sodium et de l’urée. Elle est formée par les glandes
sudoripares et émise par les pores de la peau.

En pathologie pulmonaire, elle est retrouvée dans :


 Pathologies pulmonaires infectieuses : pleuro-
pneumopathies, tuberculose pulmonaire (sueur nocturne)
     Insuffisances respiratoires aiguës hyper-capniques
 
FIN

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