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CONDUITE À TENIR

D E VA N T U N E
A D É N O PAT H I E I S O L É E

Réalisé par: Yousra Talbi & Amin Rahmouni


PLAN

I- DÉFINITION
II- PHYSIOPATHOLOGIE
III- LA DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
Diagnostique différentiel
Examen clinique
Examens complémentaires
IV- LA DÉMARCHE ÉTIOLOGIQUE
V- TRAITEMENT
VI- CONCLUSION
I-
DÉFINITION
QU’EST-CE QU’UNE ADÉNOPATHIE
ISOLÉE ?
C’est une augmentation, douloureuse ou non, de la taille d'un ganglion
lymphatique qui devient dur et, parfois, enflammé. Les adénopathies
sont dites localisées quand elles sont sur un territoire ganglionnaire.

Un diamètre supérieur à 1 cm est retenu comme pathologique, sauf


pour les ganglions inguinaux où le seuil est fixé à 2 cm.

Les ganglions épitrochléens et sus-claviculaires sont considérés


comme pathologiques quelle que soit leurs tailles.
Les territoires
ganglionnaires
Une adénopathie sus-claviculaire Une adénopathie cervicale
II- PHYSIOPATHOLOGIE
1- GANGLION LYMPHATIQUE
A- Origine et morphologie
- Origine mésenchymateuse 
- Infiltrés de lymphocytes dès la 11ème et 12ème semaine de gestation
- Très petits à la naissance, augmentent rapidement de volume/stimulation Ag
- Lobules séparés par des travées issues de la capsule conjonctive
B- Vaisseaux
- Les artères pénètrent dans le ganglion au niveau du hile se distribuent dans les travées
conjonctives, puis elles entrent dans les cordons médullaires et gagnent la corticale ou au
niveau des follicules lymphoïdes.

- A ces capillaires font suite les veinules post – capillaire situées dans le cortex profond.

- Ces veinules se jettent ensuite dans les veines quittant le ganglion par son hile

- Lymphatiques afférents périphériques se drainent au niveau du hile par un canal


lymphatique efférent (Migration Macrophages, plasmocytes et LT)
1- GANGLION LYMPHATIQUE
B- Vaisseaux
1- GANGLION LYMPHATIQUE
C- Régions fonctionnelles
Régions
fonctionnelles

Cortex
Follicules Para-Cortex Medullaire
primaires et LT Région mixte
secondaires
LB
2- MÉCANISME
PHYSIOPATHOLOGIQUE

Hyperstimulation Envahissement
du système par des cellules
immunitaire tumorales
2- MÉCANISME
PHYSIOPATHOLOGIQUE
• Du plasma et des cellules de l'espace interstitiel, ainsi que des
antigènes, et des particules étrangères pénètrent dans les vaisseaux
lymphatiques, devenant ainsi du liquide lymphatique.
• Les ganglions lymphatiques filtrent le liquide lymphatique qui se
dirige vers la circulation veineuse centrale, éliminant des cellules et
d'autres matériaux.
• Le processus de filtration présente également des antigènes aux
lymphocytes contenus dans les ganglions. La réponse immunitaire
provenant de ces lymphocytes implique une prolifération cellulaire,
qui peut provoquer une augmentation de volume des ganglions.
III- LA DÉMARCHE
DIAGNOSTIQUE
III- LA DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
1- Diagnostique différentiel

La première question face à une grosseur palpable est d’établir s’il s’agit d’une adénopathie. En
effet, il ne faudra pas confondre une adénopathie avec d’autres pathologies:
Région cervicale:
- La palpation du glomus carotidien chez un sujet maigre a un caractère battant de même que la
palpation d’un anévrysme carotidien.
- Goitre thyroïdien : mobile à la déglutition
- Kyste du tractus thyréoglosse médian
- Hypertrophie des glandes salivaires (en regard de la parotide ou de la glande sous-maxillaire)
- Grande corne de l’os hyoide
- Kyste branchial : se révèle par une tuméfaction sous-mentonnière ou latérocervicale chez un
adolescent ou un adulte jeune. Leur ponction retire un liquide puriforme dont la cytologie est
caractéristique.
Un goitre Un kyste du tractus thyréoglosse médian

Hypertrophie des glandes salivaires


Région axillaire:
- Hydrosadénite (infection d’une glande sébacée, tuméfaction rouge
douloureuse superficielle et adhérente à la peau)
- Digitations musculaires du grand dentelé
- Tuméfaction costale

Hydrosadénite
Région inguinale:
- Hernie inguinale/crurale
- Testicule ectopique
- Kyste du cordon

Hernies inguinales
Quel que soit le territoire ganglionnaire:
- Lipome : mou
- Abcès : douloureux inflammatoire fébrile
- Anévrysme : pulsatile

Abcès Lipome
III- LA DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
2- Examen clinique

Durant l’examen clinique il faut conclure s’il s’agit d’une


adénopathie isolée ou une polyadénopathie. Dans tous les
cas il faut réaliser systématiquement un bon examen de
toutes les aires ganglionnaires. Dans notre cas on s’intéresse
aux adénopathies isolées.
Interrogatoire

À l’interrogatoire, les éléments dont le recueil doit être


systématique comprennent :
- L’âge
- Nature des activités professionnelles ou de loisirs
- Risque d’infection par VIH
- Tabagisme, drogue, rapports sexuels à risque, notion de contage
tuberculeux, séjour en zone d’endémie parasitaire
- Antécédents médicaux et chirurgicaux (Cancer, infection orl…)
- Mode de début, date d’apparition et évolution
- Existence de signes généraux: Asthénie, amaigrissement,
fièvre… (En précisant sa chronologie par rapport à
l’adénopathie)
Inspection

L’inspection permet d’affirmer la présence d’une


tuméfaction et d’apprécier:
- La localisation de l’adénopathie
- La présence de signes inflammatoires
- La présence d’une porte d’entrée (Griffures, morsures,
point de ponction veineuse…)
- Le caractère localisé (Adénopathie localisée) ou diffus
(Polyadénopathie)
Palpation

Durant la palpation on recherche:


- La consistance de l’adénopathie (Ferme, molle, dure…)
- Mobilité par rapport au plan profond
- Sensibilité: Palpation douloureuse ou non douloureuse ?
- Présence d’une chaleur ?
- Diamètre de l’adénopathie ?
- Recherche d’une SPM et HPM
- Limites nettes ou pas ?
Les signes de gravité
Caractère Orientation
Une adénopathie indolore, infection virale bénigne
petite, molle et mobile

Une adénopathie isolée, infection bactérienne


douloureuse et inflammatoire

Une adénopathie indolore, pathologie maligne


volumineuse, dure et adhérente
aux plans profonds
A NOTER
Il faut également effectuer un examen des organes adjacents des aires
ganglionnaires correspondantes.

Ex: La thyroïde est examinée lors d’une adénopathie cervicale


III- LA DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE
3- Examens complémentaires

Si l'anamnèse et l'examen clinique ne montrent pas une cause


probable, une évaluation plus poussée dépend des ganglions
impliqués et des autres signes présents.

Les examens complémentaires sont indiqués en cas :


- D’absence d’étiologie au terme de l’examen clinique
- D’altération de l’état général
- D’adénopathie suspecte
Examens biologiques
Numération formule sanguine (NFS): permet d’analyser les lignées
sanguines

Caractère Orientation
Une leucocytose à Une infection bactérienne
neutrophiles
Une cytopénie (anémie, Une leucémie
neutropénie, thrombopénie)
avec une leucocytose avec
blastes au frottis sanguin
Une éosinophilie la maladie de Hodgkin
CRP: est une protéine sérique spécifique de la réaction
inflammatoire. Elle est synthétisée par les hépatocytes. En cas de
son augmentation ( CRP > 6mg/l ) elle nous renseigne sur
l’origine infectieux de l’adénopathie. Quoique la CRP reste un
examen peu spécifique il est préférable de l’associer à un autre
examen par exemple une NFS afin de déterminer l’étiologie.

Sérologie: Selon la présentation clinique certaines sérologies


sont indiquées.
Dans les adénopathies isolées on demandera la sérologie
Bartonella Henselae.
L’interprétation des résultats peut être difficile avec parfois un
nouveau contrôle sérologique nécessaire.
Examens
d’imageries

La
L’échographie L’échographie
radiographie
cervicale abdominale
thoracique
Permet de distinguer une Permet de rechercher Elle sera demandée si
adénopathie d’une autre une masse suspicion de lymphome malin
masse cervicale mais elle médiastinale évoquant avec recherche d’adénopathie
n’est pas fiable pour un lymphome ou une intra abdominale et d’une
différencier entre une tuberculose hépato-splénomégalie
adénopathie maligne ou pulmonaire
bénigne
Les méthodes de prélèvement
En absence de pathologies locales identifiées, on a recours à:
Une ponction ganglionnaire: pour l’examen bactériologique et/ou cytologique
en tenant compte du fait que cet examen n’a de valeur qu’en terme de diagnostic
positif. Peut apporter des arguments en faveur d’une pathologie infectieuse,
d’une granulomatose ou d’une éventuelle pathologie maligne qui aura recours à
la biopsie.

Biopsie ganglionnaire: à envisager de manière systématique en l’absence de


diagnostic, face à une adénopathie persistante à 6 semaines. Peut être envisagée
plus précocement en fonction de l’impression clinique générale ou du mode
évolutif rapide.
IV- LA DÉMARCHE
ÉTIOLOGIQUE
IV- LA DÉMARCHE ÉTIOLOGIQUE
L’étiologie de l’adénopathie dépend des caractéristiques de celle-ci:

-Mobile -Fixée -Mobile -Adénite


-Douloureuse -Indolore -Indolore
-Inflammatoire -Irrégulière -Grande taille
-Récente -Évolutive -Évolutive
-Stable -Dure

Infection Cancer Hémopathie Idiopathique


Adénopathie cervicale

Sujet jeune Sujet âgé et tabagique

Adénopathie métastatique d’une


La cause la plus fréquente est l’infection
néoplasie
aigu virale (Maladie des griffes de chat)
de la sphère tête et cou
Adénopathie sus-claviculaire

Cause néoplasique dominante

Si droite Si Gauche
Abdomino-pelvienne
Pulmonaire ou mammaire
(Ganglion de Troisier)
Ganglion de Troisier
Adénopathie axillaire

Maladie de griffes de Pathologies


Cancer du sein
chat d’inoculation

Métastases de tumeur
pulmonaires, Réaction
thyroïdiennes, inflammatoire face à
ovariennes, rénales ou un corps étranger
mélanome…
Adénopathie inguinale

Des ganglions mesurant 1 à 2 cm peuvent être palpables chez des


adultes en bonne santé. Si l’adénopathie mesure > 2cm, il faut
rechercher une infection ou un cancer dans le territoire de
drainage (membres inférieurs, organes génitaux, périnée). Les
étiologies courantes comprennent les infections sexuellement
transmissibles telles que l’herpès simplex, ou la syphilis. Les
lymphomes, qu’ils soient de type hodgkinien ou non hodgkinien,
sont rarement présents dans la région inguinale.
Une adénopathie inguinale
V- TRAITEMENT
V- TRAITEMENT
Le traitement des adénopathies sera celui de la cause de l'inflammation
du ou des ganglions lymphatiques : antibiotiques contre les infections
bactériennes, chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie en cas de cancer
du sein, voire greffe de moelle osseuse en cas de leucémie. Dans les cas
d'adénopathie en rapport avec un cancer du sein, un curage axillaire,
c'est-à-dire l'ablation des ganglions touchés, est parfois nécessaire.

L'adénopathie elle-même n'est pas traitée. Les essais de corticostéroïdes


ne sont pas effectués en cas d'adénopathie d'étiologie inconnue parce
que les corticostéroïdes peuvent réduire une adénopathie causée par une
leucémie et un lymphome et donc retarder le diagnostic, et parce que les
corticostéroïdes peuvent exacerber une tuberculose. Un essai
d'antibiotiques n'est pas non plus indiqué, sauf si une infection des
ganglions lymphatiques purulente est suspectée.
Un curage axillaire
VI- CONCLUSION
VI- CONCLUSION
Situation clinique fréquente, la mise en évidence d’adénopathies
superficielles impose prioritairement au clinicien d’éliminer une origine
tumorale.
Un examen clinique attentif associé à un bilan biologique permettra le
plus souvent d’orienter vers une cause infectieuse.
Toute adénopathie persistante dont l’étiologie reste indéterminée impose
la réalisation d’un bilan complémentaire.
L’échographie tient une place importante dans le bilan initial permettant
un examen rapide et sensible de l’ensemble des aires ganglionnaires
superficielles.
L’examen anatomo-pathologique après biopsie exérèse est l’examen clé
pour obtenir un diagnostic précis

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