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Cancer/Radiothérapie 17 (2013) 434–443

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Mise au point

Radiothérapie des tumeurs cérébrales : quelles marges ?


Radiotherapy for brain tumours: Which margins should we apply?
V. Martin a,∗ , É. Moyal b , M. Delannes b , L. Padovani c , M.-P. Sunyach d , L. Feuvret e ,
F. Dhermain a , G. Noël f , A. Laprie b
a
Département de radiothérapie, Gustave-Roussy, 114, rue Édouard-Vaillant, 94800 Villejuif, France
b
Département de radiothérapie, institut Claudius-Regaud, 20–24, rue du Pont-Saint-Pierre, 31300 Toulouse, France
c
Département de radiothérapie, hôpital universitaire La Timone, 264, rue Saint-Pierre, 13385 Marseille cedex 5, France
d
Département de radiothérapie, centre Léon-Bérard, 28, rue Laennec, 69008 Lyon, France
e
Service d’oncologie-radiothérapie, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, AP–HP, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75651 Paris cedex 13, France
f
Département de radiothérapie, centre Paul-Strauss, 3, rue de la Porte-de-l’Hôpital, 67065 Strasbourg cedex, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : La radiothérapie est une modalité majeure du traitement des tumeurs cérébrales. Une définition précise
Reçu le 7 juillet 2013 des volumes cibles est indispensable à la planification de l’irradiation. Le volume tumoral macroscopique
Accepté le 9 juillet 2013 (gross target volume : GTV) est le plus souvent délinéé après la fusion de la scanographie de centrage et
des séquences d’IRM appropriées. La définition du volume cible anatomoclinique (clinical target volume :
Mots clés : CTV) est plus complexe et variable à la fois dans le temps, en fonction de l’évolution des connaissances
Tumeurs cérébrales scientifiques, et selon les écoles. Cet article propose une revue de la littérature concernant les marges
Radiothérapie
appliquées en radiothérapie pour les tumeurs gliales (de haut grade, anaplasiques, de bas grade et du
Marges
Volume cible anatomoclinique
tronc), les tumeurs embryonnaires (médulloblastomes et primitive neuroectodermal tumours [PNET]),
Volumes les épendymomes, les atypical teratoid rahbdoid tumours (ATRT), les craniopharyngiomes, les tumeurs
pinéales, les lymphomes primitifs du système nerveux central, les méningiomes et les schwannomes. De
nouvelles modalités d’imagerie, comme les séquences de perfusion, de diffusion et de spectroscopie de
l’IRM, et la TEP permettront de délinéer plus précisément les volumes cibles et de réaliser du dose-painting
en adaptant la dose au métabolisme tumoral.
© 2013 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous
droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: Radiotherapy is a major modality in the treatment of brain tumours. The target volumes definition has
Brain tumours to be precise for the radiation planification. The gross target volume (GTV) is most of the time delineated
Radiation therapy within the fusion of the planning CT scan with the appropriated MRI sequences. The clinical target volume
Margins (CTV) definition is more complex: it varies in time following the evolution of scientific knowledge and
Clinical target volume
also depending of the school of thought. This article offers a review of the literature about the margins
Volumes
applied in brain tumours radiotherapy for gliomas (high grade, anaplastic, low grade and brain stem
gliomas), embryologic tumours (medulloblastomas and primitive neuroectodermal tumours [PNET]),
ependymomas, atypical teratoid rahbdoid tumours (ATRT), craniopharyngiomas, pineal gland tumours,
primary central nervous cell lymphomas, meningiomas and schwannomas. New imaging modalities such
as diffusion-weighted imaging, dynamic contrast enhanced, spectroscopic MRI and PET scan will allow
us to delineate more precisely the target volumes and to realise dose-painting by adapting the dose to
the tumour metabolism.
© 2013 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Published by Elsevier Masson SAS. All
rights reserved.

1. Introduction

La définition des volumes cibles est un enjeu majeur pour


∗ Auteur correspondant. les oncologues radiothérapeutes, quelle que soit la localisation
Adresse e-mail : valentinemarie.martin@gmail.com (V. Martin). traitée. Dans le cas particulier des tumeurs cérébrales, elle est

1278-3218/$ – see front matter © 2013 Société française de radiothérapie oncologique (SFRO). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2013.07.136
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particulièrement complexe pour plusieurs raisons. À la grande contraste résiduelle sur l’IRM postopératoire en séquence T1 avec
hétérogénéité histologique de ces maladies liée aux différentes injection de gadolinium ;
structures intracérébrales s’ajoute une population tout aussi variée • volume cible anatomoclinique (clinical target volume : CTV) :
puisque les tumeurs cérébrales sont les premiers cancers solides marge de 2 à 3 cm autour du volume tumoral macroscopique,
pédiatriques mais touchent également les différentes tranches réduite aux barrières anatomiques ;
d’âge des adultes et les personnes âgées. Enfin, l’interprétation • volume cible prévisionnel (planning target volume : PTV) : 3 à
même de l’imagerie de planification reste particulièrement déli- 5 mm autour du volume cible anatomoclinique.
cate et sujette à controverse. Cet article propose une revue de
la littérature concernant les recommandations de délinéation des Lorsque le volume en hypersignal en FLAIR dépasse les 2 à 3 cm
principales tumeurs cérébrales primitives ainsi que les perspectives du volume cible anatomoclinique, ce dernier est pour la plupart des
et investigations en cours. auteurs modifié pour inclure l’hypersignal, en partie ou en totalité
Toutes les marges proposées sont tridimensionnelles. Elles selon son étendue (Fig. 1).
sont réduites au niveau des barrières anatomiques, comme Les recommandations américaines (du Radiation Therapy Onco-
les structures osseuses et méningées mais une partie de logy Group, RTOG) sont d’irradier un premier volume à 46 Gy puis
l’hémisphère controlatéral est inclus en cas d’envahissement des un boost à 14 Gy pour un total de 60 Gy, comme dans le protocole
structures médianes (corps calleux). Les marges utilisées dans récemment clos du RTOG 0825 :
la délinéation des tumeurs cérébrales sont résumées dans le
Tableau 1. • premier volume tumoral macroscopique : anomalies en T2 ou
FLAIR en incluant la cavité opératoire et la prise de contraste
résiduelle ;
2. Tumeurs gliales • premier volume cible anatomoclinique : marge de 2 cm autour du
premier volume tumoral macroscopique ;
L’IRM réalisée après la biopsie ou la chirurgie est indispen- • premier volume cible prévisionnel : 3 à 5 mm autour du premier
sable pour la planification de la radiothérapie de l’ensemble des volume cible anatomoclinique. En l’absence d’œdème, le premier
tumeurs gliales. Elle doit comporter au minimum une séquence volume cible prévisionnel est défini par prise de contraste plus
pondérée en T1 après injection de gadolinium et une séquence une marge de 2,5 cm ;
T2 ou FLAIR. Les coupes axiales sont dans le plan utilisé pour • deuxième volume tumoral macroscopique : prise de contraste ou
le diagnostic (plan bicommissural) et la coregistration sur des cavité opératoire et prise de contraste résiduelle en IRM ;
coupes en plan droit (celles de la scanographie) dégrade la • deuxième volume cible anatomoclinique : marge de 2 cm autour
définition de la dosimétrie. L’utilisation de séquences volu- du deuxième volume tumoral macroscopique ;
miques tridimensionnelles axiales, sagittales ou coronales (très • deuxième volume cible prévisionnel : de 3 à 5 mm autour du
souvent acquises maintenant en séquences pondérées T1 après deuxième volume cible anatomoclinique.
injection) permet une coregistration d’image optimale sur les
coupes scanographiques axiales avec moins d’approximation. Plusieurs protocoles dont le CENTRIC ou EMD 121974-011, ce
Dans tous les cas, des coupes scanographiques de 1,25 mm sont dernier étant conduit au niveau mondial, prévoient les deux possi-
nécessaires pour avoir une définition optimale du volume déli- bilités en termes de volume à irradier.
néé. La discordance dans la définition du volume cible provient
L’aspect des tumeurs gliales est variable selon leur grade. Les de l’interprétation des anomalies en FLAIR ou T2 comme œdème
glioblastomes ou gliomes de grade IV comportent trois parties dif- tumoral ou vasogénique. Les corrélations entre la scanographie,
férentes : une zone de nécrose centrale en hyposignal, une prise l’IRM et l’examen anatomopathologique ont montré la présence
de contraste annulaire autour de la nécrose et un hypersignal en de cellules tumorales dans 87 à 100 % des cas 2 cm autour de
T2/FLAIR correspondant à l’œdème tumoral, plus ou moins asso- la prise de contraste et dans 12 à 25 % des cas à distance
cié à une composante vasogénique. En ce qui concerne les gliomes [2]. Cependant, l’analyse des rechutes a montré que celles-ci
de grade III, environ 30 % d’entre eux ne présentent aucune prise surviennent majoritairement dans le volume tumoral macro-
de contraste. Seulement 30 % des gliomes de grade II se rehaussent scopique et pour 64 à 91 % dans les 2 cm autour de la prise
après injection, l’hypersignal en T2/FLAIR est alors la seule anomalie de contraste initiale et cela quel que soit le plan de traite-
visible. ment choisi [2–4]. Plusieurs études récentes ont confirmé que
les récidives survenaient principalement dans la zone recevant
une dose maximale [5–7]. De façon intéressante, on observe
2.1. Glioblastomes
une augmentation significative des rechutes hors champs si la
MGMT ((6)-méthylguanine-ADN-méthyltransférase) est méthylée
Les glioblastomes sont les tumeurs cérébrales primitives les
(31 contre 5,4 %) [3,7].
plus fréquentes de l’adulte et également les plus agressives. Le
Chez les patients âgés de plus de 65–70 ans, la radiothérapie
traitement standard repose sur la chirurgie la plus extensive pos-
seule est le standard actuel à la dose de 60 Gy en 30 fractions
sible ou une simple biopsie en cas de tumeur non résécable, suivie
ou 40 Gy en 15 fractions [8–10]. Dans l’article de Roa et al., les
depuis 2005 d’une chimioradiothérapie selon le protocole décrit
volumes irradiés étaient ceux prenant le contraste en séquence T1,
par Stupp et al. [1]. Malgré un consensus international sur ce réfé-
l’œdème et une marge de 2 cm (ou 2,5 cm en l’absence d’œdème)
rentiel, il existe deux grandes écoles pour la définition du volume
[9]. À noter toutefois que deux articles majeurs concernant le
cible.
traitement des glioblastomes de la personne âgée ne donnaient
Les recommandations européennes (de l’European Organization
aucune indication sur le volume irradié alors même qu’il est
for Research and Treatment of Cancer, EORTC) sont en faveur de
reconnu que ce volume est potentiellement la cause des effets
l’irradiation d’un volume unique à la dose de 60 Gy défini de la façon
secondaires neurocogniftifs [8,11]. L’EORTC propose une réduction
suivante [1] :
des marges à 15–20 mm autour du volume tumoral macrosco-
pique, comme dans le protocole en cours 26062-22061. Pour
• volume tumoral macroscopique (gross tumour volume : GTV) : le RTOG, elles ne sont pas modifiées [9]. Un essai randomisé
prise de contraste sur l’IRM initiale ou cavité opératoire et prise de a cependant montré la non-infériorité du témozolomide seul à
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Fig. 1. Coupes d’IRM pondérée en T1 après injection de gadolinium (A–C), en T2/FLAIR (D–F), axiales (A, D), sagittales (B, E) et frontales (C, F), avec une reconstruction
tridimensionnelle (G). Le glioblastome a été délinéé selon les recommandations de l’European Organization (EORTC) : en rouge le volume tumoral macroscopique, en jaune
marge de 2 cm pour créer le volume cible anatomoclinique, en bleu le volume cible anatomoclinique corrigé avec la séquence FLAIR, en vert le volume cible prévisionnel,
le volume cible anatomoclinique plus 3 mm. Tout l’hypersignal FLAIR n’est pas inclus dans la marge de 20 mm, le volume cible anatomoclinique corrigé inclut donc toutes
les anomalies visibles en FLAIR. Autour de ce volume cible anatomoclinique, qui ne dépasse pas le cerveau, on ajoute une marge de 3 à 5 mm pour obtenir le volume cible
prévisionnel.
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Tableau 1
Récapitulatif des marges utilisées dans la délinéation des tumeurs cérébrales.

Tumeur Volume cible anatomoclinique (CTV)

Glioblastomes (grade IV) EORTC : T1 après injection de gadolinium + 2–3 cm corrigé au FLAIR
RTOG
CTV 1 = FLAIR + 2 cm
CTV 2 = T1 après injection de gadolinium + 2 cm

Glioblastomes sujets âgés EORTC : T1 après injection de gadolinium + 1,5–2 cm


RTOG : idem sujets jeunes

Gliomes anaplasiques (grade III) EORTC : T1 après injection de gadolinium et FLAIR + 1,5–2 cm
RTOG
CTV 1 = FLAIR + 2 cm
CTV 2 = T1 après injection de gadolinium + 1,5 cm

Gliomes de grade II FLAIR + 1–1,5 cm

Gliomes du tronc FLAIR + 1,5–2 cm

Médulloblastomes Volume cible anatomoclinique craniospinal


Encéphale en totalité, 5 mm sous la lame criblée
Axe médullaire, corps vertébraux et trous de conjugaison
Cul-de-sac dural défini dur l’IRM
Boosts selon l’âge et le stade
Soit fosse postérieure
Soit lit tumoral + 5mm ± résidu tumoral sans marge

PNET (primitive neuroectodermal tumours) Irradiation craniopinale puis cavité opératoire + 0,5 cm
Résidu tumoral sans marge

Épendymomes Lit opératoire et résidu tumoral + 1–1,5 cm


Irradiation craniospinale si métastatique

ATRT (atypical teratoid rahbdoid tumours) Sous-tentorielles : lit opératoire/résidu + 1,5 cm


Sus-tentorielles : idem + 1 cm
Irradiation craniospinale si métastatique

Craniopharyngiomes Lit tumoral ou tumeur en place (parties kystique et charnue) + 5 mm


Replanification sur modifications du kyste en cours de traitement

Germinomes Germinomes purs non secrétants


PTV 1 = ventricules + 0,5 cm
PTV 2 = tumeur primitive + 0,5 cm
Irradiation craniospinale si métastatique
Non germinomateuses
CTV = GTV + 0,5 cm
Irradiation craniospinale si métastatique

Lymphomes du système nerveux central Encéphale en totalité jusqu’en C1-C2 ou C2-C3


± boost = prise de contraste + 2 cm

Méningiomes de grade I Volume tumoral macroscopique + 1 à 3 mm

Méningiomes de grade II/III Volume tumoral macroscopique + 5 à 10 mm

Neurinomes PTV = GTV + 1,5–2 mm


Radiochirurgie
PTV = GTV + 0,5–1 mm

EORTC : l’European Organization for Research and Treatment of Cancer ; RTOG : Radiation Therapy Oncology Group ; PTV : volume cible prévisionnel ; GTV : volume tumoral
macroscopique ; CTV : volume cible antomoclinique.

la dose de 100 mg/m2 une semaine sur deux chez les patients • premier volume cible prévisionnel (45 Gy) : anomalies en T2 ou
de plus de 65 ans. En particulier, le sous-groupe dans lequel la FLAIR plus 2,5 cm ;
MGMT était méthylée bénéficiait d’un traitement par témodal seul • deuxième volume cible prévisionnel (14,4 Gy) : cavité opératoire
[12]. et prise de contraste plus 1,5 cm.

2.2. Gliomes de grade III (oligoastrocytomes et astrocytomes Dans l’essai CATNON (26053-22054 de l’EORTC), en cours, qui
anaplasiques) concerne les tumeurs non codélétées :

La prise en charge des gliomes de grade III a été récemment • volume tumoral macroscopique : cavité opératoire, prise de
modifiée par les résultats à long terme des essais 26951 de l’EORTC contraste et anomalies en T2/FLAIR ;
[13] et 9402 du RTOG [14]. L’ajout de six cycles de PCV (procarba- • volume cible anatomoclinique : volume tumoral macroscopique
zine, lomustine et vincristine) après la chirurgie et avant ou après plus 1,5 à 2 cm ;
la radiothérapie à la dose de 59,4 Gy a significativement augmenté • volume cible prévisionnel : volume cible anatomoclinique plus
la probabilité de survie globale, en particulier en cas de codélétion 5 à 7 mm jusqu’à 59,4 Gy.
1p19q. L’IRM en séquence T2 est indispensable à la planification.
Pour ce qui concerne la délinéation, les recommandations de
l’EORTC sont [13] : Pour le RTOG, elles sont les suivantes [14] :
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• premier volume cible anatomoclinique (50,4 Gy) : anomalies en 3. Tumeurs embryonnaires


T2 ou FLAIR plus 2 cm ;
• deuxième volume cible anatomoclinique (9 Gy) : prise de 3.1. Médulloblastomes
contraste en T1 après injection de gadolinium plus 1,5 cm.
Les médulloblastomes touchent l’enfant et l’adulte jeune. Ce
En cas de résection complète : sont les tumeurs cérébrales primitives les plus fréquentes de
l’enfant (30 %) avec un pic autour de sept ans. La lésion primi-
tive se situe dans la fosse postérieure. Le risque de métastases
• premier volume cible anatomoclinique : cavité chirurgicale et
sus-tentorielles et spinales est très élevé, avec des lésions secon-
œdème plus 2 cm ;
daires présentes dans 50 % des cas au moment du diagnostic. La
• deuxième volume cible anatomoclinique : cavité chirurgicale
séquence thérapeutique après la chirurgie comporte une chimio-
plus 1 cm.
thérapie et une radiothérapie craniospinale dont les modalités sont
différentes selon l’âge du patient et le stade de la maladie. Chez
2.3. Gliomes de grade II ou de bas grade l’enfant de moins de trois ans, l’irradiation craniospinale est évitée,
mais une radiothérapie locale est parfois réalisée. L’irradiation inté-
Pour ces tumeurs, la chirurgie maximaliste, si possible en condi- resse classiquement l’ensemble de l’axe craniospinal à la dose de
tion éveillée, est la première option thérapeutique. La radiothérapie 36 Gy en fractions de 1,8 Gy avec un boost sur la totalité de la fosse
à la dose de 50,4 Gy est ensuite indiquée pour en cas de fac- postérieure jusqu’à 54 Gy. Cependant et en raison d’une impor-
teurs pronostiques défavorables : âge de plus de 40 ans, progression tante neurotoxicité, plusieurs études ont cherché à diminuer ces
tumorale sur l’imagerie, apparition ou aggravation de symptômes doses et ont montré que 24 Gy dans l’axe craniospinal en associa-
neurologiques [15]. Le volume traité est alors défini comme suit tion séquentielle avec la chimiothérapie ne compromettaient pas
(protocole 22033 de l’EORTC) : la survie si le médulloblastome était de risque standard, à condi-
tion qu’il n’y ait pas de déviation majeure dans la réalisation de
• volume tumoral macroscopique : anomalies T2/FLAIR ou cavité radiothérapie [20–22].
chirurgicale et éventuelle prise de contraste ; Pour ce qui concerne le boost, une première désescalade a été
• volume cible anatomoclinique : volume tumoral macroscopique réalisée avec l’irradiation de la fosse postérieure de 36 Gy et un
plus 1 à 1,5 cm complément jusqu’à 54 Gy dans le lit tumoral et l’éventuel résidu
macroscopique plus 2 cm de marge [20]. Actuellement, chez les
enfants atteints d’une tumeur de haut comme de bas risque, le boost
La population pédiatrique dans laquelle les gliomes de grade II
ne concerne que le lit tumoral pour atteindre un total de 54 Gy. Les
sont les tumeurs gliales les plus fréquentes représente un enjeu
volumes recommandés pour le boost sont :
particulier en termes d’épargne des tissus sains. Il a été montré
en 2009 par Merchant et al. qu’un volume cible anatomoclinique
• premier volume cible anatomoclinique : lit opératoire plus 0,5 cm
de 10 mm autour du volume tumoral macroscopique permettait
de marge jusqu’à 54 Gy ;
un bon taux de contrôle local, mais restait pourvoyeur de toxi-
• deuxième volume cible anatomoclinique : résidu tumoral macro-
cité [16]. Un essai évalue actuellement la réduction des marges
scopique éventuel sans marge, qui reçoit 9 Gy supplémentaires.
à 5 mm (0221 du Children’s Oncology Group - Auditory Cognitive
Neuroscience Society, COG-ACNS). Cependant, grâce aux progrès de
L’irradiation craniospinale est une technique particulièrement
la chimiothérapie pour ces tumeurs, l’indication d’irradiation des
complexe et il existe deux approches pour la réaliser : la radiothéra-
gliomes de grade II pédiatriques reste rare et réservée aux situations
pie conformationnelle et la tomothérapie [23,24]. Dans les deux cas,
de « rattrapage ».
il faut traiter dans un premier temps l’ensemble du cerveau, de la
moelle et queue de cheval jusqu’au cône terminal, puis délivrer un
2.4. Gliomes infiltrants du tronc cérébral boost dans le site tumoral initial et les éventuels sites métastatiques.
Le volume cible anatomoclinique craniospinal inclut le canal
Les gliomes infiltrants du tronc cérébral représentent 2,5 % des médullaire et les corps vertébraux dans leur totalité avec les pro-
tumeurs cérébrales pédiatriques et sont les plus fréquentes des cessus transverses et les épineuses chez l’enfant ou 1 cm autour du
tumeurs du tronc cérébral. Ces tumeurs de l’enfant et du jeune canal médullaire chez l’adulte. Dans le cas particulier de la tomo-
adulte ont un pronostic très sombre et sont inopérables en raison thérapie, chez l’enfant, on peut obtenir une dose homogène dans
de leur localisation anatomique. le canal médullaire plus 1 cm et mettre ensuite une contrainte
Le traitement repose sur la radiothérapie conformationnelle de d’homogénéité de dose sur les parties de vertèbres non incluses
54 à 60 Gy en fraction de 2 Gy. Aucune chimiothérapie néoadju- recevant plus de 25 Gy. Le volume cible anatomoclinique inclut
vante, concomitante ou adjuvante ni aucun radiosensibilisant n’a aussi les trous de conjugaison. À l’étage lombosacré, l’inclusion sys-
apporté de gain en survie [17]. Actuellement, l’essai Cilent, promu tématique des articulations sacro-iliaques n’est plus recommandé
par le centre Oscar-Lambret à Lille, associe le cilengitide et la radio- afin d’épargner les structures pelviennes et les réserves médullaires
thérapie. Des protocoles hypofractionnés sont parfois proposés [25]. La limite inférieure du volume cible qui se situe classique-
(39 Gy en 13 fractions de 3 Gy, quatre jours par semaine, ou 44,8 Gy ment en S2-S3 et doit être définie de manière individuelle à l’aide
en 16 fractions de 2,8 Gy, quatre jours par semaine), sans différence de l’IRM, qui permet de situer précisément l’extrémité du cul-de-
significative de survie globale ni de survie sans progression par rap- sac dural [25]. À l’étage cérébral, il existe un site préférentiel de
port au fractionnement classique [18]. Bien que ce soit une tumeur rechute des médulloblastomes au niveau de la lame criblée, lié à la
de haut grade, elle prend rarement le contraste et est très anor- volonté d’épargne oculaire et en particulier des cristallins. La lame
male en FLAIR, c’est donc sur cette séquence que l’on définit le criblée doit être délinéée avec une marge inférieure de 5 mm afin
volume tumoral macroscopique et non sur celle T1 après injection d’inclure la totalité de l’espace sous-arachnoïdien.
de gadolinium. En tomothérapie, la marge utilisée pour définir le volume cible
Le volume tumoral macroscopique est représenté par les ano- prévisionnel est de 3 à 5 mm au niveau craniocervical du fait de
malies T2/FLAIR et le volume cible anatomoclinique est le volume l’utilisation d’un masque cinq points et de 1 cm pour le reste de
tumoral macroscopique plus une marge de 1,5 à 2 cm [18,19]. l’axe.
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Pour le boost médullaire, le volume tumoral macroscopique est sains (tronc cérébral, structures auditives, cerveau sus-tentoriel,
défini sur l’IRM. Le volume cible anatomoclinique est le volume moelle cervicale). Les marges préconisées autour du volume tumo-
tumoral macroscopique plus 1 cm, limité au canal médullaire et le ral macroscopique restent de 1 à 1,5 cm [31,32].
volume cible prévisionnel, le volume cible anatomoclinique plus
5 à 10 mm.
Chez l’adulte, les médulloblastomes sont des tumeurs rares et 5. Atypical teratoid rhabdoid tumours
il existe très peu de données dans la littérature quant à leur prise
en charge. Elle est donc le reflet de celle des enfants et comporte Les atypical teratoid rhabdoid tumours (ATRT) sont les plus agres-
une chirurgie extensive suivie d’une chimiothérapie et d’une irra- sives des tumeurs cérébrales du jeune enfant avec une survie
diation de l’axe craniospinal de 36 Gy avec un boost dans la fosse médiane de six à 11 mois.
postérieure jusqu’à 54 Gy [26,27]. Actuellement, le protocole RMSA Le traitement postchirurgical comporte, comme pour les autres
2010 évalue, dans les médulloblastomes de risque standard, la tumeurs cérébrales infantiles, une chimiothérapie actuellement
désescalade de dose de radiothérapie en associant une chimio- intensifiée par des injections intrathécales et une radiothérapie
thérapie « en sandwich ». L’irradiation craniospinale de 24 Gy est adaptée au stade de la maladie et à l’âge du patient.
suivie d’un boost dans le lit tumoral seul (et non la fosse posté- Pour les tumeurs localisées, l’irradiation est délivrée selon une
rieure) jusqu’à 54 Gy. La marge choisie autour du lit opératoire est technique conformationnelle sans ou avec modulation d’intensité
de 0,5 cm pour générer le volume cible anatomoclinique, les autres par fractions de 1,8 Gy pour un total de 59,4 Gy. Le volume cible
marges sont identiques à celles des protocoles pédiatriques [26]. est défini comme le lit opératoire plus la tumeur résiduelle sur
l’IRM pondérée en T1 après injection de produit de contraste, avec
une marge de 1 cm pour les tumeurs sus-tentorielles, augmentée
3.2. PNET
à 1,5 cm en cas de lésion sous-tentorielles. Les patients atteints de
métastases au moment du diagnostic et âgés de plus de trois ans
Les primitive neuroectodermal tumours (PNET) sus-tentorielles
reçoivent une irradiation craniospinale de 36 Gy avec un boost dans
sont plus rares, plus agressives et surviennent chez des patients
les sites tumoraux initiaux jusqu’à 54 Gy [33].
plus jeunes que les médulloblastomes [28]. Se pose alors le pro-
blème des séquelles neurocognitives, que l’on tente de diminuer
en retardant la radiothérapie sans toutefois compromettre le pro-
6. Tumeurs de la région sellaire : craniopharyngiomes
nostic chez ces jeunes patients. Actuellement, il est recommandé de
pratiquer la chirurgie la plus extensive possible dans des conditions
Les craniopharyngiomes représentent environ 10 % des tumeurs
de sécurité, suivie d’une chimiothérapie et d’une radiothérapie que
sellaires et concernent à la fois les enfants et les adultes. Bien que
les patients même âgés de moins de trois ans doivent recevoir dans
bénins histologiquement, ils se comportent comme des tumeurs
les six mois suivant la chirurgie [28]. La radiothérapie est délivrée
malignes sur le plan local [34]. Ils présentent également la particu-
à la dose de 36 Gy dans l’axe craniospinal avec une possibilité de
larité d’une double composante kystique et charnue. La chirurgie
diminution à 24 Gy en cas de résection complète en l’absence de
complète est souvent impossible ou au prix de séquelles impor-
métastases (risque standard) et un boost jusqu’à 54 Gy dans le lit
tantes. La radiothérapie a donc sa place en cas de résection
tumoral. Le volume traité est défini sur l’IRM postopératoire et
incomplète ou de rechute [35]. Le craniopharyngiome reste une
comprend la cavité chirurgicale avec une marge de 0,5 à 1 cm et le
tumeur de pronostic favorable parmi les tumeurs cérébrales de
résidu tumoral sans marge pour définir le volume cible anatomo-
l’enfant et tout l’enjeu réside dans la diminution des séquelles post-
clinique. Le volume cible prévisionnel est construit avec une marge
thérapeutiques, particulièrement dans ces lésions au contact de
additionnelle de 5 à 7 mm [PNET HR+5, PNET AH 2002] [28].
l’hypothalamus, de l’hypophyse et du chiasma optique. La dose
actuelle recommandée est de 54 Gy par fraction de 1,8 Gy. Le
4. Épendymomes et tumeurs des plexus choroïdes volume tumoral macroscopique correspond à la tumeur en place
et/ou au lit tumoral défini sur l’IRM, comprenant à la fois la par-
Les épendymomes sont des tumeurs de l’enfant, de l’adolescent tie charnue et la partie kystique. Merchant et al. ont montré que
et du jeune adulte. Elles représentent les troisièmes tumeurs céré- la diminution à 1 cm de la marge entre le volume tumoral macro-
brales pédiatriques en fréquence avec une majorité des cas avant scopique et le volume cible anatomoclinique permettait un bon
quatre ans et se développent préférentiellement dans la fosse taux de contrôle local et une meilleure épargne des tissus sains
postérieure au niveau du plancher du quatrième ventricule, dans [36]. Les mêmes auteurs ont récemment montré qu’une réduction
l’angle pontocérébelleux, avec de rares atteintes médullaires. La plus importante des marges à 5 mm ne compromettait ni la sur-
chirurgie la plus complète possible est le premier élément de la vie sans progression ni la survie globale. En revanche, la réalisation
prise en charge et le plus important facteur pronostique. d’IRM ou de scanographie pendant le traitement avec adaptation
Le traitement adjuvant repose essentiellement sur la radiothé- du volume cible en fonction de l’évolution de la partie kystique
rapie, la chimiothérapie n’ayant pas montré de bénéfice à ce jour de la tumeur a eu lieu pour 25 % des patients et est associée à
sur la survie des patients. L’irradiation concernait jusque dans les une diminution significative du nombre des récidives [37]. Une
années 1990 tout l’axe craniospinal à 36 Gy avec une toxicité non comparaison rétrospective des plans de traitement de RCMI, pro-
négligeable chez des patients jeunes. Il a été montré depuis qu’une tonthérapie et protonthérapie avec modulation d’intensité pour
radiothérapie localisée à la fosse postérieure, puis au lit tumoral 14 patients a montré une meilleure conformation pour la proton-
seul ne compromettait ni la survie sans progression ni la survie glo- thérapie avec modulation d’intensité mais avec une plus grande
bale des patients atteints d’épendymome non métastatique [29,30]. sensibilité aux variations volumiques, fréquentes des craniopha-
Actuellement, le volume d’irradiation pour les épendymomes ryngiomes, imposant des marges trop importantes ou au moins une
localisés concerne la cavité opératoire plus l’éventuel résidu tumo- replanification systématique en cours de traitement [38]. Un essai
ral visualisé par l’IRM après injection de produit de contraste, avec de phase II, promu par le centre de protonthérapie d’Orsay-institut
une marge de 1 cm. La dose prescrite est de 59,4 Gy, diminuée à Curie, propose une escalade de dose par protons à 59,4 Gy en épar-
54 Gy pour les enfants de moins de 18 mois [30]. Des études dosi- gnant les voies optiques. Le volume cible anatomoclinique est le
métriques montrent l’intérêt de la RCMI et de la protonthérapie volume tumoral macroscopique plus 3 à 5 mm selon les remanie-
classique ou avec modulation d’intensité dans l’épargne des tissus ments postopératoires.
440 V. Martin et al. / Cancer/Radiothérapie 17 (2013) 434–443

Chez l’adulte, la prise en charge est similaire. Une étude récente recommandée pour l’encéphale en totalité est de 40 Gy en fraction-
a montré l’intérêt d’une radiothérapie en conditions stéréotaxiques nement classique. Certains auteurs ajoutent un boost de 5,4 Gy dans
qui a délivré 30 Gy en six fractions après drainage seul de la partie le site tumoral initial en cas de lésion unique ou bifocale, sans béné-
kystique. Le volume irradié était la tumeur macroscopique plus une fice démontré [47]. Pour les patients âgés de plus de 60 ans, cette
marge de 2 mm [39]. irradiation doit être retardée autant que possible, voire évitée en
cas de réponse complète à la chimiothérapie [47,48]. Le protocole
de phase II PRECIS (CRH 07/422/H) randomise, chez les patients de
7. Tumeurs pinéales : germinomes et pinéaloblastome
moins de 60 ans, après une chimiothérapie à base de méthotrexate
à haute dose et d’aracytine, la radiothérapie de l’encéphale en tota-
Les tumeurs cérébrales d’origine germinale, dont environ 60 %
lité de 40 Gy et une intensification de la chimiothérapie. Le RTOG
sont des germinomes, surviennent majoritairement dans les deux
dans ses essais NCT00068250 et NCT01399372 (en cours de recru-
premières décennies et chez le garçon (sex-ratio de 13/1). Elles
tement) utilise du rituximab en association à la chimiothérapie et
sont préférentiellement situées dans la région pinéale mais peuvent
n’irradie l’encéphale qu’à la dose de 23,4 Gy [49].
être bifocales et intéresser également la région sellaire. La chirurgie
Pour ce qui concerne le volume de traitement, il est important
d’exérèse a peu de place dans cette pathologie qui est très radio-
de bien couvrir la totalité des méninges et de l’espace sous-
sensible. Tout comme les autres tumeurs cérébrales, en particulier
arachnoïdien, particulièrement dans la région antérieure des lobes
de l’enfant et du jeune adulte, l’épargne des tissus sains passant par
temporaux et de la lame criblée. La limite inférieure se situe en C1-
la réduction des marges est un enjeu majeur.
C2 ou C2-C3, les autres sont en fuite [50]. En cas d’atteinte des globes
Les tumeurs sécrétantes sont distinguées des tumeurs non
oculaires, ils sont inclus en totalité avec une marge antérieure de
sécrétantes. Pour les germinomes purs non sécrétants, la radio-
1,5 cm et traités jusqu’à 20 à 36 Gy selon les auteurs [50,51].
thérapie concernait classiquement tout l’axe craniospinal avec un
boost dans la lésion primitive [40,41]. Cependant, les localisations
9. Méningiomes
secondaires médullaires sont rares et l’irradiation craniospinale
de principe a été abandonnée pour ne concerner que les formes
9.1. Méningiomes de grade I
métastatiques. Actuellement, la chimiothérapie est associée à
l’irradiation panventriculaire (ventricules latéraux, troisième et Pour les méningiomes de grade I ou méningiomes bénins, la chi-
quatrième ventricules) à la dose de 24 Gy, un boost dans le site rurgie est le premier traitement à considérer mais n’est pas toujours
tumoral initial jusqu’à la dose de 40 Gy [42]. Les deux volumes réalisable en raison de la localisation tumorale et de son éventuelle
cibles prévisionnels sont générés directement avec 0,5 cm de marge proximité de structures à risque. La surveillance simple est une
respectivement autour des ventricules et de la tumeur primitive option tout à fait validée mais difficile à proposer à des patients
visualisée en IRM. La RCMI doit être privilégiée pour l’irradiation symptomatiques. La radiothérapie a alors sa place, tout comme
ventriculaire [42]. Le prochain protocole européen pédiatrique pré- dans les progressions et les récidives après chirurgie.
voit de ne réaliser que l’irradiation biventriculaire à 24 Gy en cas de Le traitement se fait à la dose de 45 à 50,4 Gy en fractionnement
réponse complète. En cas de réponse incomplète, le résidu tumoral classique. Le volume tumoral macroscopique est délinéé grâce à la
post-chimiothérapie avec une marge de 5 mm est traité jusqu’à la fusion de l’IRM pondérée en T1 après injection de gadolinium, en
dose de 40 Gy. S’il existe au diagnostic une infiltration vers le tha- tenant compte de la « queue de comète » méningée et du volume
lamus ou les voies visuelles, c’est le volume tumoral initial qui est préopératoire s’il y a lieu. La RCMI est une technique intéressante
pris en compte. permettant une bonne conformité. Les marges choisies pour les
Pour les lésions bifocales, l’irradiation craniospinale peut être méningiomes de grade I sont de 1 à 3 mm pour le volume cible ana-
évitée à condition que le liquide céphalorachidien ne contienne tomoclinique avec 1 à 3 mm supplémentaires pour le volume cible
pas de cellules tumorales [43]. Au-delà de deux localisations, prévisionnel. En l’absence d’histologie (23 à 47 % des patients), la
l’irradiation craniospinale est préconisée, avec les marges citées marge du volume cible anatomoclinique est augmentée à 10 mm
pour le médulloblastome [44]. [52,53]. Une association de photons et de protons est une option
Pour les tumeurs germinales non germinomateuses, permettant une bonne épargne des tissus sains au-delà de 50 Gy.
l’irradiation est localisée au site tumoral initial jusqu’à 54 Gy Pour ces auteurs, le volume cible anatomoclinique est défini par
avec une marge de 0,5 cm si la coregistration avec l’IRM est une expansion de 5 à 10 mm le long des méninges et 5 mm dans
fiable. L’irradiation craniospinale est réservée aux situations le parenchyme cérébral. Cinquante grays sont délivrés par des
métastatiques. photons avec 3 à 6 mm supplémentaires pour le volume cible prévi-
Les pinéaloblastomes sont des tumeurs de la famille des PNET sionnel. Les protons sont ajoutés jusqu’à 60 Gy (équivalent cobalt)
à localisation pinéale. Elles doivent donc être traitées comme ces sans marge additionnelle pour le volume cible prévisionnel grâce à
dernières [45]. l’implantation de repères fiduciels dans la table osseuse crânienne
[54].
8. Lymphomes primitifs du système nerveux central La stéréotaxie permet d’utiliser des marges pour le volume cible
prévisionnel réduites à 1 mm en cas de radiochirurgie, ou 2 à 3 mm
Les lymphomes primitifs du système nerveux central sont des en cas radiothérapie stéréotaxique fractionnée. Cela est particuliè-
tumeurs touchant deux catégories de population distinctes : des rement intéressant pour l’épargne des tissus sains dans le cas des
patients immunodéprimés avec un âge médian au moment du dia- méningiomes de la base du crâne ou proches des voies optiques,
gnostic de 35 ans, de moins en moins nombreux et une population mais envisageable uniquement pour des tumeurs de volume limité
au contraire en augmentation, immunocompétente avec un pic de [55]. La dose de radiochirurgie prescrite est de 12 à 14 Gy sur
fréquence autour de 60 ans. La chirurgie n’est pas indiquée pour l’isodose 50 % pour le GammaKnife® et 70 % pour les accélérateurs
ces tumeurs le plus souvent multifocales. Le traitement associe une linéaires [56].
polychimiothérapie à base de méthotrexate à haute dose et la radio-
thérapie de l’encéphale en totalité. Dans l’étude d’O’Brien et al., la 9.2. Méningiomes de grades II et III
neurotoxicité de la radiothérapie de l’encéphale en totalité à la dose
de 50,4 Gy associée au méthotrexate à haute dose était inaccep- Les méningiomes de grade II (atypiques) et III (anaplasiques)
table pour les patients de plus de 60 ans [46]. Actuellement, la dose sont des tumeurs plus agressives. Ils sont si possible opérés, sinon
V. Martin et al. / Cancer/Radiothérapie 17 (2013) 434–443 441

irradiés, avec une place non équivoque pour la radiothérapie post- Spectro Glio, programme hospitalier de recherche clinique (PHRC)
opératoire si le grade est de III. Il existe toujours des désaccords financé par l’Institut national du cancer (Inca) promu par l’institut
quant au moment optimal de l’irradiation pour les méningiomes Claudius-Regaud, est en cours sur une majoration de dose guidée
de grade II. Le volume cible anatomoclinique est défini comme une par l’imagerie spectroscopique dans les glioblastomes. Spectro Glio
marge autour du volume tumoral macroscopique variant de 5 mm comparera la survie de 220 patients recevant soit 60 Gy dans la prise
à 10 mm. Ces limites sont particulièrement difficiles à définir et de contraste plus 2 cm, soit ce même traitement additionné d’un
relativement importantes dans le cas des méningiomes de grades boost intégré avec modulation d’intensité dynamique jusqu’à 72 Gy
II et III en raison leur topographie particulière et de l’infiltration ciblé sur la prise de contraste et les anomalies spectrales plus 7 mm
méningée de contiguïté souvent difficile à évaluer [52,53]. Pour les [65].
méningiomes de grade II, la dose standard reste de 54 Gy, elle est au À l’avenir, le dose-painting pourrait être plus largement appli-
minimum de 60 Gy en cas de résection incomplète ou de récidive qué aux tumeurs cérébrales, en particulier gliales de haut grade
et pour les méningiomes de grade III [56]. qui comportent des zones d’agressivité et d’hypoxie hétérogènes,
de mieux en mieux connues par l’imagerie. Ce dose-painting est
10. Neurinomes ou schwannomes maintenant possible avec la RCMI ou la protonthérapie avec
modulation d’intensité. Pour les tumeurs de pronostic défavo-
Ce sont des tumeurs bénignes développées aux dépens des rable, l’augmentation de dose délivrée dans des volumes cibles
gaines nerveuses et dans le cas présent de la huitième paire biologiques identifiés par l’imagerie métabolique et fonctionnelle
crânienne. Elles se situent préférentiellement dans l’angle pon- devrait permettre de délivrer de plus fortes doses sans majorer les
tocérébelleux, ce qui rend leur traitement chirurgical délicat et doses habituelles aux organes à risque. Enfin, pour les tumeurs peu
potentiellement associé à une perte auditive. Une simple sur- infiltrantes, l’utilisation plus large de la protonthérapie devrait per-
veillance est une option validée en l’absence d’évolution clinique mettre de conserver de bons taux de contrôle local en diminuant la
ou radiologique. La radiothérapie constitue une autre option thé- toxicité [66].
rapeutique de cette pathologie et peut se concevoir selon plusieurs
techniques : Déclaration d’intérêts

• soit en conditions stéréotaxiques à des doses allant de 45 à 54 Gy Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela-
tion avec cet article.
par fractions de 1,8 Gy. Le volume cible est délinéé grâce à l’IRM
pondérée en T1 après injection de gadolinium avec une extension
de 1,5 à 2 mm pour définir le volume cible prévisionnel ; Références
• soit en radiochirurgie avec des doses de 11 à 13 Gy à la périphérie
[1] Stupp R, Mason WP, van den Bent MJ, Weller M, Fisher B, Taphoorn MJB, et al.
(isodose 50 %). La marge prise pour le volume cible prévisionnel Radiotherapy plus concomitant and adjuvant temozolomide for glioblastoma.
est alors de 0,5 à 1 mm. Pour certains auteurs, la radiochirurgie ne N Engl J Med 2005;352:987–96.
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se conçoit que pour les neurinomes ayant un plus grand diamètre
tumeurs gliales. Cancer Radiother J 2005;9:230–9.
inférieur à 1,5 cm, pour d’autres le critère d’exclusion est le stade [3] Chang EL, Akyurek S, Avalos T, Rebueno N, Spicer C, Garcia J, et al. Evaluation of
IV de Koos [57,58]. Dans ce dernier cas, certains proposent une peritumoral edema in the delineation of radiotherapy clinical target volumes
chirurgie suivie d’une irradiation du reliquat. for glioblastoma. Int J Radiat Oncol 2007;68:144–50.
[4] Minniti G, Amelio D, Amichetti M, Salvati M, Muni R, Bozzao A, et al. Patterns
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L’utilisation de ces techniques de haute précision permet des with glioblastoma treated with conformal radiotherapy plus concomitant and
adjuvant temozolomide. Radiother Oncol 2010;97:377–81.
marges minimes et une meilleure épargne des nerfs de proximité [5] Milano MT, Okunieff P, Donatello RS, Mohile NA, Sul J, Walter KA, et al. Pat-
à savoir le trijumeau, le facial et bien sûr l’auditif. terns and timing of recurrence after temozolomide-based chemoradiation for
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Le concept de marges et de volume cible anatomoclinique Patterns of relapse in glioblastoma multiforme following concomitant chemo-
repose sur la présence microscopique de cellules tumorales à radiotherapy with temozolomide. Br J Radiol 2013;86:20120414.
distance de la tumeur proprement dite, retrouvées à l’analyse his- [8] Keime-Guibert F, Chinot O, Taillandier L, Cartalat-Carel S, Frenay M, Kan-
tor G, et al. Radiotherapy for glioblastoma in the elderly. N Engl J Med
tologique des pièces opératoires ou autopsiques et à l’étude des
2007;356:1527–35.
sites des rechutes. Comme nous l’avons vu, les recommandations [9] Roa W. Abbreviated course of radiation therapy in older patients with glio-
restent hétérogènes et au-delà de ces divergences il existe une blastoma multiforme: a prospective randomized clinical trial. J Clin Oncol
2004;22:1583–8.
grande variabilité dans la délinéation des volumes macroscopiques
[10] Laperriere N, Weller M, Stupp R, Perry JR, Brandes AA, Wick W, et al. Opti-
[59]. La fusion des images scanographiques et remnographiques mal management of elderly patients with glioblastoma. Cancer Treat Rev
morphologiques n’a pas permis de réduire ces différences, mais 2013;39:350–7.
la confrontation des deux modalités d’imagerie permet de mieux [11] Malmström A, Grønberg BH, Marosi C, Stupp R, Frappaz D, Schultz H, et al.
Temozolomide versus standard 6-week radiotherapy versus hypofractiona-
approcher la réalité tumorale. ted radiotherapy in patients older than 60 years with glioblastoma: the Nordic
Plus récemment, des séquences d’IRM fonctionnelles et méta- randomised, phase 3 trial. Lancet Oncol 2012;13:916–26.
boliques comme la diffusion, la perfusion et la spectroscopie ont [12] Wick W, Platten M, Meisner C, Felsberg J, Tabatabai G, Simon M, et al.
Temozolomide chemotherapy alone versus radiotherapy alone for malignant
montré leur intérêt dans l’identification des zones encore tumo- astrocytoma in the elderly: the NOA-08 randomised, phase 3 trial. Lancet Oncol
rales actives [60]. Ces séquences d’IRM ainsi que celles de TEP à 2012;13:707–15.
l’étude aident à la prédiction de la réponse au traitement et des [13] Van den Bent MJ. Adjuvant procarbazine, lomustine, and vincristine improve
progression-free survival but not overall survival in newly diagnosed ana-
sites de rechutes et ouvrent de grandes perspectives dans l’aide de plastic oligodendrogliomas and oligoastrocytomas: a randomized European
la délinéation en amenant au dose-painting, c’est-à-dire à une déli- Organisation for Research and Treatment of Cancer Phase III Trial. J Clin Oncol
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