Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Résumé : Le terme « hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique » décrit un syndrome d’HIC isolé
sans lésion intracrânienne ni processus méningé. D’après les critères de Dandy de 2013, un diagnos-
tic d’HIC idiopathique certaine peut être retenu si le patient présente un œdème papillaire, un examen
neurologique normal (hormis une paralysie du nerf abducens), une imagerie par résonance magnétique
cérébrale et une imagerie des veines cérébrale éliminant un processus intracrânien, ainsi qu’un liquide
cérébrospinal (LCS) de composition normale avec une pression d’ouverture supérieure ou égale à 25 cm
d’eau. La principale complication étant la perte visuelle irréversible, un suivi ophtalmologique avec exa-
men des fonds d’yeux et des champs visuels est essentiel. Plusieurs facteurs de mauvais pronostic visuel
ont été mis en évidence, et incluent des facteurs généraux (sexe masculin, race noire, obésité majeure,
anémie, syndrome d’apnée du sommeil, hypertension artérielle non contrôlée) et cliniques/paracliniques
(sévérité de l’œdème papillaire, altération initiale du champ visuel, évolution fulminante, absence de
céphalée). La prise en charge des patients repose sur l’existence de ces facteurs de mauvais pronostic et
de la sévérité de l’atteinte visuelle qui conditionnent le pronostic de cette affection. Le traitement initial
repose sur la suppression des facteurs favorisants, notamment la perte de poids, et sur la ponction lom-
baire diagnostique. L’acétazolamide est le traitement médicamenteux de choix de première intention.
Le topiramate est utile en cas de céphalées chroniques prédominantes. Le traitement chirurgical n’est
indiqué qu’en cas de dégradation visuelle malgré un traitement médical maximal. Il peut s’agir d’une
chirurgie de dérivation du LCS, d’une fenestration de la gaine du nerf optique, ou d’un stenting d’un
sinus transverse sténosé en fonction des habitudes locales des équipes.
© 2019 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan Introduction
■ Introduction 1 L’hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique est un syn-
■ Épidémiologie 2 drome caractérisé par une élévation de la pression intracrânienne
■
(PIC) de cause inconnue, c’est-à-dire après avoir exclu un pro-
Physiopathologie 2
cessus expansif intracrânien, une hydrocéphalie, une anomalie
■ Clinique 3 vasculaire intracrânienne, ou une thrombose veineuse cérébrale
Symptômes 3 selon les critères révisés de Dandy de 2013 (Tableau 1) (Fig. 1) [1] .
Signes cliniques 3 La terminologie de ce syndrome fait débat depuis la description
■ Examens complémentaires 5 d’une série de 22 patients par Dandy en 1937 présentant ce qu’il
Imagerie cérébrale 5 appelait une « HIC sans tumeur » [2] . Initialement, ce syndrome
Ponction lombaire 5 était défini par ce qu’il n’était pas (pseudotumor cerebri), c’est-
Champ visuel 5 à-dire un syndrome ayant l’apparence d’une tumeur cérébrale,
Tomographie par cohérence optique (OCT) 5 alors qu’aucun processus expansif intracrânien ni hydrocépha-
■ Complications 5 lie n’étaient retrouvés. Le terme pseudotumor cerebri incluait donc
Perte visuelle irréversible 5 de multiples étiologies ne répondant pas toujours à la définition
Céphalées chroniques et retentissement sociopsychologique 6 de l’HIC idiopathique telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Rhinorrhée et otorrhée cérébrospinales 6 À partir des années 1950, le terme de pseudotumor cerebri a été
■
remplacé par celui d’« HIC bénigne », rappelant ainsi son pro-
Traitement 6
nostic moins sévère en comparaison des autres causes d’HIC. Le
Suppression des facteurs favorisants 6
terme « HIC bénigne » a été progressivement abandonné, car la
Ponction lombaire 7
notion de bénignité était toute relative. En effet, ce syndrome
Traitement médical 7
entraîne un déficit visuel sévère et irréversible chez près de 15 %
Traitement chirurgical et « stenting » des sinus veineux transverses 7
des patients [3] ainsi qu’une altération importante de la qualité de
■ Hypertension intracrânienne idiopathique et grossesse 7 vie [4] . Ce syndrome est désormais appelé par ce qu’il est, c’est-à-
■ Hypertension intracrânienne idiopathique chez l’enfant 8 dire une HIC sans cause identifiée (« HIC idiopathique »). Cette
■ Hypertension intracrânienne sans œdème papillaire 8 terminologie reste néanmoins imparfaite, car ce terme comprend
l’HIC idiopathique au sens propre du terme, mais également les
■ Conclusion 8 HIC précipitées ou déclenchées par certains médicaments (par
EMC - Neurologie 1
Volume 43 > n◦ 1 > janvier 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0378(19)42801-7
17-037-M-10 Hypertension intracrânienne idiopathique
exemple, vitamine A ou cycline) [5] . Pour lever toute ambiguïté, par la prise de cycline), et ne réserver le terme d’HIC idiopathique
certains auteurs préconisent de nommer ces HIC idiopathiques uniquement lorsqu’aucun facteur précipitant n’a été retrouvé [6] .
« secondaires » par ce qu’elles sont (par exemple, HIC déclenchée Pour rajouter de la confusion à ce débat terminologique, le terme
de pseudotumor cerebri est réapparu récemment sous le terme para-
pluie de pseudotumor cerebri syndrome dans les critères révisés de
Tableau 1. Dandy de 2013 ; cette réintroduction reste controversée et ne
Critères de Dandy (2013) pour le diagnostic d’hypertension intracrâ- fait pas consensus parmi les experts. Bien qu’imparfait, le terme
nienne (HIC) idiopathique (adapté de [1] ). d’« HIC idiopathique » est celui recommandé par la majorité des
1. Critères requis pour le diagnostic d’HIC idiopathique auteurs, et nous l’utilisons tout au long de cet article.
Le diagnostic de certitude peut être posé si le patient remplit les
critères A-E. Le diagnostic est probable si le patient remplit les
critères A-D, mais la pression du LCS est < 25 cm d’eau Épidémiologie
A. Œdème papillaire de stase
B. Examen neurologique normal à l’exception d’une paralysie du VI L’HIC idiopathique touche avant tout la femme en surpoids ou
C. Neuro-imagerie : parenchyme cérébral normal sans obèse en âge de procréer [7] . En raison de l’augmentation drama-
hydrocéphalie, processus expansif intracrânien, ou anomalie tique de la prévalence de l’obésité dans le monde [8] , l’incidence
structurelle, et absence de prise de contraste méningée en IRM de l’HIC idiopathique a plus que doublé en l’espace de 15 ans,
C-C+ ; absence de thrombose veineuse cérébrale en angio-IRM ou passant de 2 pour 100 000 personnes dans la population générale
angioscanner veineux. Si l’IRM est indisponible ou contre-indiquée, au début des années 2000 à plus de 4 pour 100 000 actuellement
un scanner cérébral C-C+ et un angioscanner veineux peuvent être dans certains pays [9] . Le risque de développer ou de récidiver une
utilisés HIC idiopathique augmente avec l’importance de l’obésité, mais
D. Composition normale du LCS également avec l’existence d’une prise pondérale récente, même
E. Pression d’ouverture du LCS élevée (≥ 25 cm d’eau chez l’adulte et modérée (5–15 % du poids corporel) [10, 11] .
≥ 28 cm d’eau chez l’enfant [25 cm d’eau si l’enfant est non sédaté et Les formes atypiques d’HIC idiopathique ne sont pas rares. Par
non obèse]) obtenue à partir d’une ponction lombaire réalisée exemple, près de 10 % des patients sont de sexe masculin [12] , et les
correctement patients de plus de 50 ans ou ayant un poids normal représentent
2. Diagnostic d’HIC idiopathique sans œdème papillaire chacun environ 5 % des cas [13] .
En l’absence d’œdème papillaire, un diagnostic de certitude d’HIC
idiopathique peut être posé si les critères B-E ci-dessus sont satisfaits,
et si le patient présente en plus une paralysie unilatérale ou bilatérale
du VI
Physiopathologie
En l’absence de paralysie du VI et d’OP, un diagnostic d’HIC Malgré de nombreuses théories, la physiopathologie de l’HIC
idiopathique peut être seulement suggéré, si les critères B-E ci-dessus idiopathique reste (par définition) inconnue [7] , mais est très pro-
sont satisfaits, et que le patient présente en plus trois ou plus des bablement secondaire à une altération de la résorption du liquide
signes radiologiques suivants :
cérébrospinal (LCS), soit liée à un obstacle à l’écoulement passif
i. Selle turcique vide
du LCS, soit par diminution du gradient pressionnel entre le LCS
ii. Aplatissement du pôle postérieur des globes
et la pression veineuse intracrânienne. Cette dernière pourrait être
iii. Distension de la gaine des nerfs optiques
iv. Sténose bilatérale des sinus transverses
due à une sténose des sinus veineux transverses qui est présente
dans la quasi-totalité des cas d’HIC idiopathique [3, 14, 15] , comme
C-C+ : sans puis avec produit de contraste ; LCS : liquide cérébrospinal ; IRM : en témoigne l’élévation fréquente du gradient de pression de part
imagerie par résonance magnétique ; OP : œdème papillaire. et d’autre de ces sténoses [16, 17] . Ces sténoses sont le plus souvent
Ponction lombaire
• en décubitus latéral
• avec prise de pression du LCS
Pression ≥ 25 cm
Composition normale Composition
d’eau
Pression normale anormale
Composition normale
Figure 1. Arbre décisionnel. Diagnostic d’hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique. IRM : imagerie par résonance magnétique ; LCS : liquide
cérébrospinal.
2 EMC - Neurologie
Hypertension intracrânienne idiopathique 17-037-M-10
EMC - Neurologie 3
17-037-M-10 Hypertension intracrânienne idiopathique
A B
C D
Figure 2. Différents aspects de la papille optique au cours de l’hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique accompagnés du champ visuel correspondant.
A. Patiente de 32 ans. Découverte d’un œdème papillaire débutant au cours d’un examen ophtalmologique de routine. Champ visuel normal.
B. Patiente de 20 ans. Céphalées sévères un mois auparavant, suivies d’une baisse visuelle trois semaines plus tard. Œdème papillaire et altération du champ
visuel très sévères. Diagnostic d’HIC idiopathique fulminante. Indication d’une fenestration de la gaine du nerf optique.
C. Patiente de 51 ans. Découverte fortuite de méningoencéphalocèle multiple sur un scanner réalisé pour sensation de plénitude de l’oreille. Photographie
faite deux ans après le diagnostic d’HIC idiopathique montrant un flou papillaire post-stase. Le champ visuel montre un ressaut nasal bilatéral séquellaire.
D. Patiente afro-américaine de 32 ans. HIC idiopathique fulminante. Photographie prise trois mois après le début de la symptomatologie montrant une atrophie
optique complète. Le champ visuel est agonique, mais l’acuité visuelle se maintient à 20/30 et 20/25 au niveau de l’œil droit et gauche respectivement.
changement de réfraction (hypermétropisation) avec parfois ayant un œdème papillaire relativement sévère (≥ grade 3 sur
l’apparition de plis choroïdiens. l’échelle de Frisén) sont à risque de perte visuelle [33] . Il faut
L’appréciation de la sévérité de l’œdème papillaire lors du diag- faire attention à ne pas se laisser « piéger » par un œdème
nostic ainsi qu’à chaque consultation de suivi est cruciale, car elle papillaire en apparence peu sévère, car une atrophie optique débu-
permet d’évaluer le risque de perte visuelle en conjonction avec tante passée inaperçue peut « minimiser » le caractère sévère de
l’examen du champ visuel (CV), et donc de guider directement la l’œdème papillaire en raison de la perte en fibre optique. D’une
prise en charge. À cette fin, l’échelle modifiée de Frisén classant manière générale, il est très difficile de prédire chez un patient
les œdèmes papillaires en cinq grades de sévérité croissante est donné si l’œdème papillaire aura un retentissement sévère sur
largement utilisée [32] . la fonction du nerf optique ; seul un suivi rigoureux par des
Le retentissement de l’œdème papillaire sur la fonction visuelle fonds d’yeux et des CV répétés permet d’estimer au mieux ce
est variable selon les patients, mais généralement seuls les patients risque [29] .
4 EMC - Neurologie
Hypertension intracrânienne idiopathique 17-037-M-10
Les brèches ostéodurales spontanées (rhinorrhée et otorrhée une pression du LCS mesurée à 21 cm d’eau chez une patiente
cérébrospinales) sont des manifestations rares de l’HIC idiopa- ayant un œdème papillaire et des céphalées s’améliorant après la
thique [34, 35] . La physiopathologie reste discutée, mais l’hypothèse PL est compatible avec un diagnostic d’HIC idiopathique, tan-
la plus probable est celle d’une érosion progressive des os fins de la dis qu’une pression mesurée à 27 cm d’eau chez une patiente
base du crâne sous l’influence de l’HIC chronique. Cette érosion sans œdème papillaire avec des céphalées chroniques ne reflète
osseuse est responsable d’une hernie méningée (méningocèle) ou probablement pas une HIC idiopathique.
cérébroméningée (encéphaloméningocèle) dans les sinus de la
face (ethmoïde et sphénoïde le plus souvent) ou dans les cavités
de l’oreille moyenne, suivie éventuellement de l’apparition d’une Champ visuel
fuite de LCS. Le diagnostic d’HIC idiopathique chez ces patients
La baisse visuelle irréversible en rapport avec une atrophie
présentant une brèche méningée est difficile, car les signes et
optique secondaire à l’œdème papillaire chronique est la compli-
symptômes de l’HIC sont souvent masqués, la fuite de LCS « trai-
cation majeure de l’HIC idiopathique. L’examen du CV (associé à
tant » l’HIC.
l’évaluation du nerf optique) est essentiel pour la surveillance de
ces patients. Il doit être obtenu en urgence lors du diagnostic et à
chaque consultation de suivi, car il permet, en conjonction avec
Examens complémentaires l’examen du fond d’œil, de guider la prise en charge. La technique
de choix est la périmétrie automatique statique avec étude des 24
Imagerie cérébrale ou 30 degrés centraux (type Humphrey) qui est beaucoup plus
sensible que la périmétrie de Goldmann [40] . L’élargissement de la
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale sans et tache aveugle est extrêmement fréquent ; il est réversible et est
avec produit de contraste en urgence, idéalement couplée à simplement secondaire à la déformation mécanique des photoré-
une angiographie par résonance magnétique (ARM) veineuse, est cepteurs autour de la papille œdémateuse. Les autres anomalies du
l’imagerie de première intention pour éliminer une cause struc- CV (ressaut nasal, puis rétrécissement concentrique avec épargne
turale responsable de l’HIC, notamment une thrombose veineuse tardive de l’acuité visuelle) sont généralement irréversibles et tra-
cérébrale. Chez les patients ne pouvant avoir une IRM cérébrale, duisent une perte en fibres optiques [40] . Du fait du caractère très
un scanner cérébral sans et avec contraste en urgence couplé à insidieux, progressif et totalement imprévisible de ces altérations
un angioscanner veineux est réalisé. En cas de suspicion forte de du CV, un suivi régulier systématique est impératif, dont le rythme
fistule durale (par exemple, IRM évocatrice, HIC atypique avec per- dépend de la présentation initiale.
sistance des acouphènes après PL), une ARM artérielle est couplée
à l’ARM veineuse, parfois suivie d’une artériographie convention-
nelle. Tomographie par cohérence optique (OCT)
Bien que le diagnostic d’HIC idiopathique requiert une image-
rie « normale », des signes radiologiques d’élévation de la PIC sont Le rôle principal de l’OCT dans l’HIC idiopathique est la
toujours présents au cours de l’HIC idiopathique (Fig. 3) [36] . Cer- recherche d’un œdème maculaire associé à un œdème papil-
tains de ces signes ont même été inclus dans les critères de Dandy laire sévère lorsque le patient présente une baisse de l’acuité
de 2013 pour « suggérer » (non pour diagnostiquer) une HIC idio- visuelle. L’intérêt de l’OCT dans le suivi de l’œdème papillaire
pathique en l’absence d’œdème papillaire ou de paralysie du nerf (surveillance de l’épaisseur de la couche des fibres optiques péri-
abducens [1] . Ces signes ne sont en aucun cas spécifiques de l’HIC papillaires [RNFL]) reste plus limité. En effet, l’OCT RNFL produit
idiopathique et ont été également rapportés dans toutes formes des informations sur l’anatomie des fibres optiques péripapillaires
chroniques d’HIC (idiopathique ou non). Leur découverte fortuite (et non sur la fonction visuelle) et montre une diminution de
sur une imagerie réalisée pour une autre raison qu’une suspicion l’œdème papillaire non seulement chez les patients correctement
d’HIC n’est pas rare et ne doit pas conduire à la réalisation de traités, mais également lors de l’apparition d’une atrophie optique
procédures invasives ou coûteuses en l’absence d’œdème papil- secondaire associée à une baisse visuelle irréversible. La « normali-
laire. Enfin, leur absence doit faire douter du diagnostic d’HIC sation » de l’OCT RNFL n’est donc pas nécessairement un facteur
idiopathique en l’absence d’œdème papillaire franc. de bon pronostic, et peut être faussement rassurante. De plus,
l’OCT RNFL n’est pas fiable lorsque l’œdème papillaire est sévère,
avec des erreurs dans la délinéation du RNFL rendant impossibles
Ponction lombaire toutes comparaisons ultérieures [32] . L’OCT n’est donc utile qu’en
association avec des photographies du fond d’œil qui permettent
La PL est toujours nécessaire pour le diagnostic d’HIC idio- son interprétation correcte. Pour le moment, l’OCT RNFL pour le
pathique, avec la mise en évidence d’un LCS de composition suivi de l’HIC idiopathique est intéressante « en complément » des
normale (éliminant une méningite) et une pression d’ouverture examens du CV et de la papille chez les patients ayant un œdème
élevée (≥ 25 cm d’eau et ≥ 28 cm d’eau chez l’adulte et l’enfant papillaire modéré et un CV normal (hormis un élargissement de
non obèse, respectivement) d’après les critères de Dandy de la tache aveugle), à la condition de prendre soin d’interpréter les
2013 [1] . Il est important de souligner que la pression du LCS doit résultats en fonction du contexte clinique.
être mesurée en décubitus latéral avec les jambes en extension Enfin, différencier un vrai œdème papillaire d’un pseudo-
et de préférence sans sédation [1] . En cas de difficulté technique œdème papillaire est crucial. En cas de difficulté, l’OCT permet
(par exemple, obésité morbide), une PL guidée par fluoroscopie facilement d’éliminer une traction vitréopapillaire [41] , mais peut
est une alternative acceptable lorsque la mesure de la pression également aider au diagnostic de druses papillaires lorsque les
du LCS est obtenue selon les recommandations (en faisant rouler résultats des examens obtenus avec l’échographie B et les clichés
le patient de la position à plat ventre vers le décubitus laté- en autofluorescence sont équivoques. Avec l’introduction récente
ral après placement du cathéter et en plaçant le manomètre à de la technologie OCT enhanced depth imaging (EDI) permettant
la hauteur de l’oreillette droite afin de « régler » le manomètre une meilleure visualisation des structures oculaires profondes, la
sur zéro) [37] . Il est essentiel de systématiquement s’assurer des précision diagnostique de l’OCT pour les druses papillaires est
conditions de mesure qui influent sur la pression d’ouverture du bien meilleure, à condition de suivre un protocole d’acquisition
LCS [38] . rigoureux [42] .
Comme pour la pression artérielle, il n’existe pas de limite bien
définie entre pression d’ouverture « normale » et « anormale » du
LCS. Le seuil de 25 cm d’eau ne représente que la limite supérieure Complications
de l’intervalle de confiance (IC) à 95 % de la pression d’ouverture
du LCS, ce qui signifie que celle-ci est supérieure ou égale à 25 cm Perte visuelle irréversible
d’eau chez 2,5 % de la population adulte normale [39] . C’est pour-
quoi le diagnostic d’HIC idiopathique repose sur un ensemble de Bien que la plupart des patients avec une HIC idiopathique ont
critères et pas seulement sur un chiffre de pression du LCS. Ainsi, un pronostic favorable avec une prise en charge appropriée, une
EMC - Neurologie 5
17-037-M-10 Hypertension intracrânienne idiopathique
A B
C D
Figure 3. Anomalies radiologiques classiques associées en imagerie par résonance magnétique (IRM).
A. Coupe sagittale paramédiane passant par le nerf optique. Tortuosité verticale du nerf optique (flèche blanche) et aplatissement du pôle postérieur du
globe (flèche noire).
B. Coupe axiale orbitaire. Aplatissement du pôle postérieur du globe oculaire droit (flèche).
C. Coupe sagittale médiane. Selle turcique partiellement vide (flèche).
D. Angio-IRM veineuse. Sténose bilatérale des sinus transverses (flèches).
cécité définitive sur au moins un œil peut survenir jusqu’à 10 % Rhinorrhée et otorrhée cérébrospinales
des cas dans les cohortes historiques [43] . Bien que ce risque semble
moindre avec les cohortes plus récentes [44] , la perte visuelle reste La rhinorrhée et l’otorrhée cérébrospinales sont des
la complication la plus dramatique de l’HIC idiopathique. Il est complications rares de l’HIC idiopathique. Il semblerait que les
donc extrêmement important de rechercher les facteurs de risque brèches ostéodurales spontanées compliquent plus souvent une
visuels lors du diagnostic, permettant ainsi de guider la prise en HIC idiopathique connue et mal contrôlée qu’elles ne révèlent
charge. une HIC idiopathique méconnue [34] . En l’absence de traitement
La baisse visuelle est souvent secondaire à une neuropathie (occlusion de la brèche parfois couplée à une chirurgie de dériva-
optique consécutive à un œdème papillaire chronique souvent tion du LCS), les patients s’exposent à un risque de méningite.
sévère. Elle est généralement tardive dans l’évolution, mais peut
être précoce en cas d’HIC idiopathique fulminante.
Cette dernière est caractérisée par un début aigu et une dégra- Traitement
dation très rapide de la fonction visuelle en quelques jours ou
L’objectif de la prise en charge est avant tout la protection de
quelques semaines. Un traitement chirurgical en urgence est sou-
la fonction visuelle et le traitement des céphalées chroniques. La
vent nécessaire [45] .
physiopathologie de l’HIC idiopathique étant mal connue, le trai-
tement reste empirique et a pour but principal de diminuer la PIC.
La conduite thérapeutique est dictée par l’existence de facteurs de
Céphalées chroniques et retentissement mauvais pronostic, l’examen ophtalmologique, et la sévérité des
sociopsychologique céphalées [47] .
6 EMC - Neurologie
Hypertension intracrânienne idiopathique 17-037-M-10
Traitement médical
L’acétazolamide est le seul traitement médicamenteux validé Hypertension intracrânienne
par un essai clinique (Idiopathic Intracranial Hypertension Treat- idiopathique et grossesse
ment Trial [IIHTT]) au cours de l’HIC idiopathique [54] . Il diminue
la PIC par inhibition de la sécrétion de LCS au niveau des plexus La question de la grossesse se pose fréquemment chez ces
choroïdes. Bien que l’essai thérapeutique IIHTT ait montré que femmes jeunes. Bien que la grossesse ne soit pas un facteur de
4 g/j d’acétazolamide puissent être tolérés, dans notre pratique risque d’HIC idiopathique, les symptômes peuvent apparaître ou
quotidienne, des doses de 1 à 2 g/j sont habituellement suffisantes. s’aggraver durant la grossesse. Il n’y a pas d’argument indiquant
Son efficacité est prouvée sur l’amélioration de l’œdème papil- un risque maternel ou fœtal accru et il n’y a pas de précaution
laire et la préservation de la fonction visuelle, mais pas sur les particulière à prendre lors de l’accouchement [58] . Toutes les moda-
céphalées, dont la prise en charge, outre le contrôle de la PIC, est lités anesthésiques peuvent être utilisées, moyennant quelques
souvent superposable à celle des céphalées primaires chroniques. précautions chez les patientes porteuses d’une dérivation lom-
Chez les patients avec un œdème papillaire modéré et des cépha- bopéritonéale en cas d’anesthésie péridurale ou rachidienne, au
lées sévères, le topiramate est souvent utile [47] . En effet, outre risque de léser le drain [59] . Les modalités du traitement de
ses effets antalgiques, il diminue la PIC et promeut la perte de l’HIC idiopathique sont pratiquement les mêmes qu’en dehors
EMC - Neurologie 7
17-037-M-10 Hypertension intracrânienne idiopathique
de la grossesse, et il n’y a aucune preuve de la tératogénicité œdème papillaire lors de l’examen du fond d’œil qui suggère ce
de l’acétazolamide [60, 61] . Dans notre pratique, nous introduisons diagnostic. Une démarche diagnostique rigoureuse est indispen-
l’acétazolamide après le premier trimestre ; si la patiente est déjà sable afin d’éliminer les causes d’HIC secondaire nécessitant un
sous acétazolamide lorsque la grossesse est découverte, nous le traitement spécifique et de rechercher des facteurs favorisant ou
continuons. En revanche, la pose d’une dérivation lombo- ou ven- aggravant l’HIC idiopathique. Le pronostic de l’HIC idiopathique
triculopéritonéale peut être problématique, car le drain péritonéal est essentiellement visuel et une collaboration entre neurologues
peut être occlus par l’utérus gravide [62] . et ophtalmologistes est essentielle pour assurer le suivi optimal
de la fonction visuelle par des CV et favoriser le traitement appro-
prié des céphalées qui sont souvent source de handicap chronique.
Hypertension intracrânienne L’identification précoce de facteurs de risque de mauvais pronos-
tic doit guider le suivi et le traitement, sachant que la perte de
idiopathique chez l’enfant poids est essentielle au pronostic à long terme.
8 EMC - Neurologie
Hypertension intracrânienne idiopathique 17-037-M-10
[5] Friedman DI. Medication-induced intracranial hypertension in derma- [32] Scott CJ, Kardon RH, Lee AG, Frisén L, Wall M. Diagnosis and gra-
tology. Am J Clin Dermatol 2005;6:29–37. ding of papilledema in patients with raised intracranial pressure using
[6] Wall M, Corbett JJ. Revised diagnostic criteria for the pseudotumor optical coherence tomography vs clinical expert assessment using a
cerebri syndrome in adults and children. Neurology 2014;83:198–9. clinical staging scale. Arch Ophthalmol 2010;128:705–11.
[7] Markey KA, Mollan SP, Jensen RH, Sinclair AJ. Understanding idio- [33] Micieli JA, Bruce BB, Vasseneix C, Blanch RJ, Berezovsky DE, Per-
pathic intracranial hypertension: mechanisms, management, and future agallo JH, et al. Optic nerve appearance as a predictor of visual outcome
directions. Lancet Neurol 2016;15:78–91. in patients with idiopathic intracranial hypertension. Br J Ophthalmol
[8] de Onis M, Blossner M, Borghi E. Global prevalence and trends of 2019;103:1429–35.
overweight and obesity among preschool children. Am J Clin Nutr [34] Bidot S, Levy JM, Saindane AM, Oyesiku NM, Newman NJ, Biousse
2010;92:1257–64. V. Do most patients with a spontaneous cerebrospinal fluid leak have
[9] Mollan SP, Aguiar M, Evison F, Frew E, Sinclair AJ. The expanding idiopathic intracranial hypertension? J Neuroophthalmol 2019 [Epub
burden of idiopathic intracranial hypertension. Eye 2019;33:478–85. ahead of print].
[10] Daniels AB, Liu GT, Volpe NJ, Galetta SL, Moster ML, Newman [35] Pérez MA, Bialer OY, Bruce BB, Newman NJ, Biousse V. Primary
NJ, et al. Profiles of obesity, weight gain, and quality of life in idiopa- spontaneous cerebrospinal fluid leaks and idiopathic intracranial hyper-
thic intracranial hypertension (pseudotumor cerebri). Am J Ophthalmol tension. J Neuroophthalmol 2013;33:330–7.
2007;143:635–41. [36] Bidot S, Saindane AM, Peragallo JH, Bruce BB, Newman NJ, Biousse
[11] Ko MW, Chang SC, Ridha MA, Ney JJ, Ali TF, Friedman DI, et al. V. Brain imaging in idiopathic intracranial hypertension. J Neurooph-
Weight gain and recurrence in idiopathic intracranial hypertension: a thalmol 2015;35:400–11.
case-control study. Neurology 2011;76:1564–7. [37] Abel AS, Brace JR, McKinney AM, Friedman DI, Smith SD, Wes-
[12] Bruce BB, Kedar S, Van Stavern GP, Monaghan D, Acierno MD, Bras- tesson PL, et al. Effect of patient positioning on cerebrospinal fluid
well RA, et al. Idiopathic intracranial hypertension in men. Neurology opening pressure. J Neuroophthalmol 2014;34:218–22.
2009;72:304–9. [38] Abel AS, Brace JR, Mckinney AM, Harrison AR, Lee MS. Practice
[13] Bruce BB, Kedar S, Van Stavern GP, Corbett JJ, Newman NJ, Biousse patterns and opening pressure measurements using fluoroscopically
V. Atypical idiopathic intracranial hypertension: normal BMI and older guided lumbar puncture. AJNR Am J Neuroradiol 2012;33:823–5.
patients. Neurology 2010;74:1827–32. [39] Lee SC, Lueck CJ. Cerebrospinal fluid pressure in adults. J Neurooph-
[14] Farb RI, Vanek I, Scott JN, Mikulis DJ, Willinsky RA, Tomlin- thalmol 2014;34:278–83.
son G, et al. Idiopathic intracranial hypertension: the prevalence [40] Wall M. The importance of visual field testing in idiopathic intracranial
and morphology of sinovenous stenosis. Neurology 2003;60: hypertension. Continuum 2014;20:1067–74.
1418–24. [41] Bidot S, Biousse V. Traction vitréopapillaire : une cause d’œdème
[15] Ahmed RM, Wilkinson M, Parker GD, Thurtell MJ, Macdonald J, papillaire isolé persistant. J Fr Ophtalmol 2015;38:266–8.
McCluskey PJ, et al. Transverse sinus stenting for idiopathic intracra- [42] Malmqvist L, Bursztyn L, Costello FE, Digre KB, Fraser JA, Fraser
nial hypertension: a review of 52 patients and of model predictions. C, et al. The Optic Disc Drusen Studies Consortium recommendations
AJNR Am J Neuroradiol 2011;32:1408–14. for diagnosis of optic disc drusen using optical coherence tomography.
[16] King JO, Mitchell PJ, Thomson KR, Tress BM. Cerebral venogra-
J Neuroophthalmol 2018;38:299–307.
phy and manometry in idiopathic intracranial hypertension. Neurology
[43] Ducros A, Biousse V. Headache arising from idiopathic changes in
1995;45:2224–8.
CSF pressure. Lancet Neurol 2015;14:655–68.
[17] King JO, Mitchell PJ, Thomson KR, Tress BM. Manometry com-
[44] Best J, Silvestri G, Burton B, Foot B, Acheson J. The incidence of
bined with cervical puncture in idiopathic intracranial hypertension.
blindness due to idiopathic intracranial hypertension in the UK. Open
Neurology 2002;58:26–30.
Ophthalmol J 2013;7:26–9.
[18] Dinkin MJ, Patsalides A. Venous sinus stenting for idiopathic intracra-
nial hypertension: where are we now? Neurol Clin 2017;35:59–81. [45] Thambisetty M, Lavin PJ, Newman NJ, Biousse V. Fulminant idiopa-
[19] Bono F, Giliberto C, Mastrandrea C, Cristiano D, Lavano A, Fera F, thic intracranial hypertension. Neurology 2007;68:229–32.
et al. Transverse sinus stenoses persist after normalization of the CSF [46] Mulla Y, Markey KA, Woolley RL, Patel S, Mollan SP, Sinclair AJ.
pressure in IIH. Neurology 2005;65:1090–3. Headache determines quality of life in idiopathic intracranial hyper-
[20] Absinta M, Ha S-K, Nair G, Sati P, Luciano NJ, Palisoc M, et al. Human tension. J Headache Pain 2015;16:521.
and nonhuman primate meninges harbor lymphatic vessels that can be [47] Mollan SP, Davies B, Silver NC, Shaw S, Mallucci CL, Wakerley
visualized noninvasively by MRI. Elife 2017;6:e29738. BR, et al. Idiopathic intracranial hypertension: consensus guidelines
[21] Lenck S, Radovanovic I, Nicholson P, Hodaie M, Krings T, Mendes on management. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2018;89:1088–100.
Pereira V. Idiopathic intracranial hypertension: The veno glymphatic [48] Wong R, Madill SA, Pandey P, Riordan-Eva P. Idiopathic intracranial
connections. Neurology 2018;91:515–22. hypertension: the association between weight loss and the requirement
[22] Hornby C, Mollan SP, Botfield H, O»Reilly MW, Sinclair AJ. for systemic treatment. BMC Ophthalmol 2007;7:15.
Metabolic concepts in idiopathic intracranial hypertension and their [49] Sinclair AJ, Burdon MA, Nightingale PG, Ball AK, Good P, Matthews
potential for therapeutic intervention. J Neuroophthalmol 2018;38: TD, et al. Low energy diet and intracranial pressure in women with
522–30. idiopathic intracranial hypertension: prospective cohort study. Br Med
[23] McGeeney BE, Friedman DI. Pseudotumor cerebri pathophysiology. J 2010;341:c2701.
Headache 2014;54:445–58. [50] Manfield JH, Yu KK, Efthimiou E, Darzi A, Athanasiou T, Ashrafian H.
[24] Friedman DI. Headaches in idiopathic intracranial hypertension. J Bariatric surgery or non-surgical weight loss for idiopathic intracranial
Neuroophthalmol 2019;39:82–93. hypertension? A systematic review and comparison of meta-analyses.
[25] Wall M, Kupersmith MJ, Kieburtz KD, Corbett JJ, Feldon SE, Fried- Obes Surg 2017;27:513–21.
man DI, et al. The idiopathic intracranial hypertension treatment trial: [51] Ottridge R, Mollan SP, Botfield H, Frew E, Ives NJ, Matthews T, et al.
clinical profile at baseline. JAMA Neurol 2014;71:693–701. Randomised controlled trial of bariatric surgery versus a community
[26] Headache Classification Committee of the International Headache weight loss programme for the sustained treatment of idiopathic intra-
Society IHS. The international classification of headache disorders, cranial hypertension: the Idiopathic Intracranial Hypertension Weight
3rd edition. Cephalalgia 2018;38:1–211. Trial (IIH:WT) protocol. BMJ Open 2017;7:e017426–8.
[27] Jones JS, Nevai J, Freeman MP, McNinch DE. Emergency department [52] De Simone R, Marano E, Fiorillo C, Briganti F, Di Salle F, Volpe
presentation of idiopathic intracranial hypertension. Am J Emerg Med A, et al. Sudden re-opening of collapsed transverse sinuses and long-
1999;17:517–21. standing clinical remission after a single lumbar puncture in a case of
[28] Friedman DI, Rausch EA. Headache diagnoses in patients with treated idiopathic intracranial hypertension. Pathogenetic implications. Neurol
idiopathic intracranial hypertension. Neurology 2002;58:1551–3. Sci 2005;25:342–4.
[29] Bidot S, Bruce BB. Update on the diagnosis and treatment of idiopathic [53] Bateman GA, Stevens SA, Stimpson J. A mathematical model
intracranial hypertension. Semin Neurol 2015;35:527–38. of idiopathic intracranial hypertension incorporating increased arte-
[30] Cognard C, Casasco A, Toevi M, Houdart E, Chiras J, Merland JJ. Dural rial inflow and variable venous outflow collapsibility. J Neurosurg
arteriovenous fistulas as a cause of intracranial hypertension due to 2009;110:446–56.
impairment of cranial venous outflow. J Neurol Neurosurg Psychiatry [54] NORDIC Idiopathic Intracranial Hypertension Study Group Writing
1998;65:308–16. Committee, Wall M, McDermott MP, Kieburtz KD, Corbett JJ, Feldon
[31] Bidot S, Bruce BB, Saindane AM, Newman NJ, Biousse V. SE, et al. Effect of acetazolamide on visual function in patients with
Asymmetric papilledema in idiopathic intracranial hypertension. J idiopathic intracranial hypertension and mild visual loss: the idiopathic
Neuroophthalmol 2015;35:31–6. intracranial hypertension treatment trial. JAMA 2014;311:1641–51.
EMC - Neurologie 9
17-037-M-10 Hypertension intracrânienne idiopathique
[55] Radhakrishnan K, Ahlskog JE, Garrity JA, Kurland LT. Idio- [60] Lee AG, Pless M, Falardeau J, Capozzoli T, Wall M, Kardon RH. The
pathic intracranial hypertension. Mayo Clin Proc 1994;69: use of acetazolamide in idiopathic intracranial hypertension during
169–80. pregnancy. Am J Ophthalmol 2005;139:855–9.
[56] Kanagalingam S, Subramanian PS. Update on idiopathic intracranial [61] Falardeau J, Lobb BM, Golden S, Maxfield SD, Tanne E. The use of
hypertension. Curr Treat Options Neurol 2018;20:24. acetazolamide during pregnancy in intracranial hypertension patients.
[57] Gilbert AL, Chwalisz B, Mallery R. Complications of optic nerve J Neuroophthalmol 2013;33:9–12.
sheath fenestration as a treatment for idiopathic intracranial hyper- [62] Wang X, Wang H, Fan Y, Hu Z, Guan Q, Zhang Q, et al. Management of
tension. Semin Ophthalmol 2018;33:36–41. acute hydrocephalus due to pregnancy with ventriculoperitoneal shunt.
[58] Gilbert AL, Prasad S, Mallery RM. Neuro-ophthalmic disorders in Arch Gynecol Obstet 2013;288:1179–82.
pregnancy. Neurol Clin 2019;37:85–102. [63] Phillips PH, Sheldon CA. Pediatric pseudotumor cerebri syndrome. J
[59] Karmaniolou I, Petropoulos G, Theodoraki K. Management of idiopa- Neuroophthalmol 2017;37:S33–40.
thic intracranial hypertension in parturients: anesthetic considerations. [64] Kovarik JJ, Doshi PN, Collinge JE, Plager DA. Outcome of pediatric
Can J Anaesth 2011;58:650. patients referred for papilledema. J AAPOS 2015;19:344–8.
S. Bidot.
Service d’ophtalmologie, Emory University School of Medicine, Emory Eye Center, Neuro-Ophthalmology Unit, 1365-B Clifton Road NE, Atlanta GA 30322,
États-Unis.
V. Biousse (vbiouss@emory.edu).
Service de neurologie, Emory University School of Medicine, Emory Eye Center, Neuro-Ophthalmology Unit, 1365-B Clifton Road NE, Atlanta GA 30322,
États-Unis.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Bidot S, Biousse V. Hypertension intracrânienne idiopathique. EMC - Neurologie 2020;43(1):1-10 [Article
17-037-M-10].
10 EMC - Neurologie