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Hypertension intracrânienne idiopathique


S. Bidot, V. Biousse

Résumé : Le terme « hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique » décrit un syndrome d’HIC isolé
sans lésion intracrânienne ni processus méningé. D’après les critères de Dandy de 2013, un diagnos-
tic d’HIC idiopathique certaine peut être retenu si le patient présente un œdème papillaire, un examen
neurologique normal (hormis une paralysie du nerf abducens), une imagerie par résonance magnétique
cérébrale et une imagerie des veines cérébrale éliminant un processus intracrânien, ainsi qu’un liquide
cérébrospinal (LCS) de composition normale avec une pression d’ouverture supérieure ou égale à 25 cm
d’eau. La principale complication étant la perte visuelle irréversible, un suivi ophtalmologique avec exa-
men des fonds d’yeux et des champs visuels est essentiel. Plusieurs facteurs de mauvais pronostic visuel
ont été mis en évidence, et incluent des facteurs généraux (sexe masculin, race noire, obésité majeure,
anémie, syndrome d’apnée du sommeil, hypertension artérielle non contrôlée) et cliniques/paracliniques
(sévérité de l’œdème papillaire, altération initiale du champ visuel, évolution fulminante, absence de
céphalée). La prise en charge des patients repose sur l’existence de ces facteurs de mauvais pronostic et
de la sévérité de l’atteinte visuelle qui conditionnent le pronostic de cette affection. Le traitement initial
repose sur la suppression des facteurs favorisants, notamment la perte de poids, et sur la ponction lom-
baire diagnostique. L’acétazolamide est le traitement médicamenteux de choix de première intention.
Le topiramate est utile en cas de céphalées chroniques prédominantes. Le traitement chirurgical n’est
indiqué qu’en cas de dégradation visuelle malgré un traitement médical maximal. Il peut s’agir d’une
chirurgie de dérivation du LCS, d’une fenestration de la gaine du nerf optique, ou d’un stenting d’un
sinus transverse sténosé en fonction des habitudes locales des équipes.
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Mots-clés : Hypertension intracrânienne idiopathique ; Œdème papillaire ; Céphalée

Plan  Introduction
■ Introduction 1 L’hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique est un syn-
■ Épidémiologie 2 drome caractérisé par une élévation de la pression intracrânienne

(PIC) de cause inconnue, c’est-à-dire après avoir exclu un pro-
Physiopathologie 2
cessus expansif intracrânien, une hydrocéphalie, une anomalie
■ Clinique 3 vasculaire intracrânienne, ou une thrombose veineuse cérébrale
Symptômes 3 selon les critères révisés de Dandy de 2013 (Tableau 1) (Fig. 1) [1] .
Signes cliniques 3 La terminologie de ce syndrome fait débat depuis la description
■ Examens complémentaires 5 d’une série de 22 patients par Dandy en 1937 présentant ce qu’il
Imagerie cérébrale 5 appelait une « HIC sans tumeur » [2] . Initialement, ce syndrome
Ponction lombaire 5 était défini par ce qu’il n’était pas (pseudotumor cerebri), c’est-
Champ visuel 5 à-dire un syndrome ayant l’apparence d’une tumeur cérébrale,
Tomographie par cohérence optique (OCT) 5 alors qu’aucun processus expansif intracrânien ni hydrocépha-
■ Complications 5 lie n’étaient retrouvés. Le terme pseudotumor cerebri incluait donc
Perte visuelle irréversible 5 de multiples étiologies ne répondant pas toujours à la définition
Céphalées chroniques et retentissement sociopsychologique 6 de l’HIC idiopathique telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Rhinorrhée et otorrhée cérébrospinales 6 À partir des années 1950, le terme de pseudotumor cerebri a été

remplacé par celui d’« HIC bénigne », rappelant ainsi son pro-
Traitement 6
nostic moins sévère en comparaison des autres causes d’HIC. Le
Suppression des facteurs favorisants 6
terme « HIC bénigne » a été progressivement abandonné, car la
Ponction lombaire 7
notion de bénignité était toute relative. En effet, ce syndrome
Traitement médical 7
entraîne un déficit visuel sévère et irréversible chez près de 15 %
Traitement chirurgical et « stenting » des sinus veineux transverses 7
des patients [3] ainsi qu’une altération importante de la qualité de
■ Hypertension intracrânienne idiopathique et grossesse 7 vie [4] . Ce syndrome est désormais appelé par ce qu’il est, c’est-à-
■ Hypertension intracrânienne idiopathique chez l’enfant 8 dire une HIC sans cause identifiée (« HIC idiopathique »). Cette
■ Hypertension intracrânienne sans œdème papillaire 8 terminologie reste néanmoins imparfaite, car ce terme comprend
l’HIC idiopathique au sens propre du terme, mais également les
■ Conclusion 8 HIC précipitées ou déclenchées par certains médicaments (par

EMC - Neurologie 1
Volume 43 > n◦ 1 > janvier 2020
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0378(19)42801-7
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exemple, vitamine A ou cycline) [5] . Pour lever toute ambiguïté, par la prise de cycline), et ne réserver le terme d’HIC idiopathique
certains auteurs préconisent de nommer ces HIC idiopathiques uniquement lorsqu’aucun facteur précipitant n’a été retrouvé [6] .
« secondaires » par ce qu’elles sont (par exemple, HIC déclenchée Pour rajouter de la confusion à ce débat terminologique, le terme
de pseudotumor cerebri est réapparu récemment sous le terme para-
pluie de pseudotumor cerebri syndrome dans les critères révisés de
Tableau 1. Dandy de 2013 ; cette réintroduction reste controversée et ne
Critères de Dandy (2013) pour le diagnostic d’hypertension intracrâ- fait pas consensus parmi les experts. Bien qu’imparfait, le terme
nienne (HIC) idiopathique (adapté de [1] ). d’« HIC idiopathique » est celui recommandé par la majorité des
1. Critères requis pour le diagnostic d’HIC idiopathique auteurs, et nous l’utilisons tout au long de cet article.
Le diagnostic de certitude peut être posé si le patient remplit les
critères A-E. Le diagnostic est probable si le patient remplit les
critères A-D, mais la pression du LCS est < 25 cm d’eau  Épidémiologie
A. Œdème papillaire de stase
B. Examen neurologique normal à l’exception d’une paralysie du VI L’HIC idiopathique touche avant tout la femme en surpoids ou
C. Neuro-imagerie : parenchyme cérébral normal sans obèse en âge de procréer [7] . En raison de l’augmentation drama-
hydrocéphalie, processus expansif intracrânien, ou anomalie tique de la prévalence de l’obésité dans le monde [8] , l’incidence
structurelle, et absence de prise de contraste méningée en IRM de l’HIC idiopathique a plus que doublé en l’espace de 15 ans,
C-C+ ; absence de thrombose veineuse cérébrale en angio-IRM ou passant de 2 pour 100 000 personnes dans la population générale
angioscanner veineux. Si l’IRM est indisponible ou contre-indiquée, au début des années 2000 à plus de 4 pour 100 000 actuellement
un scanner cérébral C-C+ et un angioscanner veineux peuvent être dans certains pays [9] . Le risque de développer ou de récidiver une
utilisés HIC idiopathique augmente avec l’importance de l’obésité, mais
D. Composition normale du LCS également avec l’existence d’une prise pondérale récente, même
E. Pression d’ouverture du LCS élevée (≥ 25 cm d’eau chez l’adulte et modérée (5–15 % du poids corporel) [10, 11] .
≥ 28 cm d’eau chez l’enfant [25 cm d’eau si l’enfant est non sédaté et Les formes atypiques d’HIC idiopathique ne sont pas rares. Par
non obèse]) obtenue à partir d’une ponction lombaire réalisée exemple, près de 10 % des patients sont de sexe masculin [12] , et les
correctement patients de plus de 50 ans ou ayant un poids normal représentent
2. Diagnostic d’HIC idiopathique sans œdème papillaire chacun environ 5 % des cas [13] .
En l’absence d’œdème papillaire, un diagnostic de certitude d’HIC
idiopathique peut être posé si les critères B-E ci-dessus sont satisfaits,
et si le patient présente en plus une paralysie unilatérale ou bilatérale
du VI
 Physiopathologie
En l’absence de paralysie du VI et d’OP, un diagnostic d’HIC Malgré de nombreuses théories, la physiopathologie de l’HIC
idiopathique peut être seulement suggéré, si les critères B-E ci-dessus idiopathique reste (par définition) inconnue [7] , mais est très pro-
sont satisfaits, et que le patient présente en plus trois ou plus des bablement secondaire à une altération de la résorption du liquide
signes radiologiques suivants :
cérébrospinal (LCS), soit liée à un obstacle à l’écoulement passif
i. Selle turcique vide
du LCS, soit par diminution du gradient pressionnel entre le LCS
ii. Aplatissement du pôle postérieur des globes
et la pression veineuse intracrânienne. Cette dernière pourrait être
iii. Distension de la gaine des nerfs optiques
iv. Sténose bilatérale des sinus transverses
due à une sténose des sinus veineux transverses qui est présente
dans la quasi-totalité des cas d’HIC idiopathique [3, 14, 15] , comme
C-C+ : sans puis avec produit de contraste ; LCS : liquide cérébrospinal ; IRM : en témoigne l’élévation fréquente du gradient de pression de part
imagerie par résonance magnétique ; OP : œdème papillaire. et d’autre de ces sténoses [16, 17] . Ces sténoses sont le plus souvent

Suspicion d’hypertension intracrânienne (œdème papillaire et céphalées)

Neuro-imagerie et imagerie veineuse cérébrale


• IRM cérébrale avec produit de contraste et angio-IRM veineuse cérébrale
• Si contre-indication ou impossible en urgence, scanner cérébral avec produit de contraste et angioscanner veineux

Anormal Normal (sauf signes associés à l’HIC)

Ponction lombaire

• en décubitus latéral
• avec prise de pression du LCS

Pression ≥ 25 cm
Composition normale Composition
d’eau
Pression normale anormale
Composition normale

• Processus expansif • Pseudo-œdème • HIC « idiopathique » • Méningite


intracrânien papillaire ? • Tumeur de la
• Hydrocéphalie queue de cheval
• Thrombophlébite cérébrale
• Fistule durale
• Processus méningé

Figure 1. Arbre décisionnel. Diagnostic d’hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique. IRM : imagerie par résonance magnétique ; LCS : liquide
cérébrospinal.

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« extraluminales », sous forme d’un rétrécissement progressif de la


lumière vasculaire (compression extrinsèque généralement), plus
rarement « endoluminales », sous forme d’un défaut abrupt de
remplissage veineux (par exemple, granulations arachnoïdiennes
“ Point fort
géantes) [14] . Les compressions extrinsèques contribueraient à un
Facteurs de risque associés à l’hypertension intra-
cercle vicieux impliquant une augmentation de la PIC, respon-
sable d’une compression des sinus veineux transverses et d’une crânienne idiopathique
augmentation de la pression veineuse, celle-ci entraînant une • Terrain
diminution de la résorption passive du LCS et une aggravation ◦ Sexe féminin
de l’HIC, résultant en une majoration de la compression des sinus ◦ Obésité et prise de poids récente
veineux transverses, perpétuant ainsi le phénomène [18] . Néan- • Endocrinopathies
moins, les relations entre HIC idiopathique, pression du LCS et ◦ Maladie d’Addison
sténoses des sinus veineux transverses sont complexes. Non seule- ◦ Maladie de Cushing
ment certaines sténoses des sinus transverses disparaissent lorsque ◦ Hypoparathyroïdisme
la PIC est normalisée [17] alors que d’autres persistent [19] après ◦ Syndrome des ovaires polykystiques
guérison clinique et normalisation de la pression du LCS ; de • Pathologies diverses
plus, il n’y a aucune corrélation entre la sévérité des sténoses des
sinus veineux transverses et le pronostic de l’HIC idiopathique [3] . ◦ Insuffisance rénale chronique
Bien qu’il n’y ait aucun doute que ces sténoses fassent partie du ◦ Anémie par carence martiale
syndrome d’HIC idiopathique, leur contribution exacte est mal ◦ Syndrome d’apnée du sommeil
connue ; certaines sont la cause du syndrome d’HIC idiopathique, ◦ Syndrome de Turner
d’autres sont la conséquence, ou même parfois qu’un simple épi- • Médicaments
phénomène [18] . Le système de résorption du LCS est extrêmement ◦ Vitamine A et dérivés (isotrétinoïne, acide tout trans-
complexe ; il a été longtemps admis que le LCS était résorbé uni- rétinoïque)
quement par l’intermédiaire des granulations arachnoïdiennes ◦ Tétracyclines
vers le sinus longitudinal supérieur, et que le système nerveux ◦ Lithium
central était dépourvu de vaisseaux lymphatiques. Mais la décou-
◦ Arrêt des corticoïdes
verte d’autres voies de résorption du LCS, par l’intermédiaire de
vaisseaux lymphatiques méningés chez l’animal et l’homme [20] , et ◦ Hormone de croissance
l’identification récente du système « glymphatique » [21] (système ◦ Acide nalidixique
d’échange entre le LCS dans les espaces sous-arachnoïdiens et le ◦ Cimétidine
liquide interstitiel cérébral via un réseau vasculaire périartériel) ◦ Thyroxine (chez l’enfant)
permettra peut-être de mieux comprendre la physiopathologie de
l’HIC idiopathique.
Il est peu probable qu’un seul site anatomique soit responsable
de l’altération de la dynamique du LCS au cours de l’HIC idio- multifactorielles, et incluent les céphalées par abus médicamen-
pathique ; l’augmentation de la PIC résulte très certainement de teux [24] . Près de deux tiers des patients présentent des céphalées
plusieurs mécanismes interagissant en de multiples sites de résorp- de tension chroniques résiduelles même après normalisation de
tion du LCS. Le fait que l’HIC idiopathique prédomine nettement la PIC [28] nécessitant un traitement spécifique dans un centre de
chez la femme jeune et obèse pose la question du rôle du tissu céphalées.
graisseux et des troubles métaboliques dans la physiopathologie Les éclipses visuelles sont rapportées par près de 70 % des
de l’HIC idiopathique [22] . De plus, plusieurs facteurs déclenchants patients [25] . Elles sont habituellement bilatérales et sont décrites
ou précipitants pouvant interférer avec la régulation du LCS ont comme un voile noir de survenue brutale, disparaissant en
été identifiés ou suggérés, qu’il convient de rechercher lors du quelques secondes. Elles sont typiquement déclenchées par le fait
diagnostic. de se pencher en avant et par les manœuvres de Valsalva.
Parmi ces facteurs de risque, il est crucial d’éliminer une origine Une diplopie binoculaire survient chez environ 30 % des
médicamenteuse, notamment les dérivés de la vitamine A et les patients présentant une HIC idiopathique, typiquement liée à
cyclines couramment utilisés dans le traitement de l’acné, car la l’atteinte uni- ou bilatérale du nerf abducens. Elle est sans valeur
symptomatologie s’améliore souvent après arrêt du médicament localisatrice [29] .
responsable [5] . En revanche, les contraceptifs hormonaux ne sont Les acouphènes surviennent chez la grande majorité des
pas associés à un risque accru d’HIC idiopathique [23] . De nom- patients ; ils sont le plus souvent intermittents, unilatéraux et
breuses pistes métaboliques continuent d’être explorées, incluant pulsatiles, mais n’ont pas de caractère particulier [25] . Ils sont
dysrégulation du métabolisme de la vitamine A, du cortisol, des secondaires à la sténose des sinus veineux transverses distaux clas-
androgènes ou des hormones sexuelles féminines, mais aucune siquement présents dans l’HIC idiopathique. Ils disparaissent ou
étude n’a été conclusive pour le moment [22] . s’améliorent habituellement immédiatement après la PL et sont
souvent le premier symptôme à réapparaître en cas de récidive de
l’HIC. La présence d’acouphènes strictement unilatéraux, persis-
 Clinique tants, avec un caractère nettement pulsatile après traitement de
l’HIC doit faire suspecter une fistule durale, qui est également une
Symptômes cause d’HIC secondaire [30] .

Les céphalées sont souvent révélatrices de l’HIC idiopathique [24]


et sont présentes chez 80 à 90 % des patients [25] . Elles ne sont Signes cliniques
pas spécifiques et peuvent mimer n’importe quelle pathologie à
l’origine de céphalées, si bien qu’aucune description particulière L’œdème papillaire (Fig. 2) est le signe cardinal de l’HIC (idio-
n’a été incluse dans la dernière révision de la classification inter- pathique ou non) et est l’un des cinq critères obligatoires pour le
nationale des céphalées (3e édition, 2018) [26] . Elles sont souvent diagnostic d’HIC idiopathique [1] . Il est présent chez la totalité des
décrites comme des céphalées migraineuses ou de tension, sou- patients, à moins qu’une atrophie optique sévère secondaire se
vent accompagnées de douleurs nucales ; elles sont parfois aiguës, soit développée entre-temps. Son absence doit remettre le diag-
justifiant une évaluation dans un centre d’urgence [27] . Bien qu’il nostic d’HIC en cause. L’œdème papillaire est le plus souvent
n’existe aucune corrélation entre la mesure de la PIC et la sévérité bilatéral et symétrique, bien qu’il puisse être asymétrique, voire
des céphalées, l’absence d’amélioration après ponction lombaire unilatéral, dans 5 % des cas [31] .
(PL) est inhabituelle et doit remettre en cause le diagnostic [26] . L’œdème papillaire est souvent associé à un aplatissement
Les céphalées au cours de l’HIC idiopathique sont typiquement de la partie postérieure des globes oculaires responsable d’un

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A B

C D
Figure 2. Différents aspects de la papille optique au cours de l’hypertension intracrânienne (HIC) idiopathique accompagnés du champ visuel correspondant.
A. Patiente de 32 ans. Découverte d’un œdème papillaire débutant au cours d’un examen ophtalmologique de routine. Champ visuel normal.
B. Patiente de 20 ans. Céphalées sévères un mois auparavant, suivies d’une baisse visuelle trois semaines plus tard. Œdème papillaire et altération du champ
visuel très sévères. Diagnostic d’HIC idiopathique fulminante. Indication d’une fenestration de la gaine du nerf optique.
C. Patiente de 51 ans. Découverte fortuite de méningoencéphalocèle multiple sur un scanner réalisé pour sensation de plénitude de l’oreille. Photographie
faite deux ans après le diagnostic d’HIC idiopathique montrant un flou papillaire post-stase. Le champ visuel montre un ressaut nasal bilatéral séquellaire.
D. Patiente afro-américaine de 32 ans. HIC idiopathique fulminante. Photographie prise trois mois après le début de la symptomatologie montrant une atrophie
optique complète. Le champ visuel est agonique, mais l’acuité visuelle se maintient à 20/30 et 20/25 au niveau de l’œil droit et gauche respectivement.

changement de réfraction (hypermétropisation) avec parfois ayant un œdème papillaire relativement sévère (≥ grade 3 sur
l’apparition de plis choroïdiens. l’échelle de Frisén) sont à risque de perte visuelle [33] . Il faut
L’appréciation de la sévérité de l’œdème papillaire lors du diag- faire attention à ne pas se laisser « piéger » par un œdème
nostic ainsi qu’à chaque consultation de suivi est cruciale, car elle papillaire en apparence peu sévère, car une atrophie optique débu-
permet d’évaluer le risque de perte visuelle en conjonction avec tante passée inaperçue peut « minimiser » le caractère sévère de
l’examen du champ visuel (CV), et donc de guider directement la l’œdème papillaire en raison de la perte en fibre optique. D’une
prise en charge. À cette fin, l’échelle modifiée de Frisén classant manière générale, il est très difficile de prédire chez un patient
les œdèmes papillaires en cinq grades de sévérité croissante est donné si l’œdème papillaire aura un retentissement sévère sur
largement utilisée [32] . la fonction du nerf optique ; seul un suivi rigoureux par des
Le retentissement de l’œdème papillaire sur la fonction visuelle fonds d’yeux et des CV répétés permet d’estimer au mieux ce
est variable selon les patients, mais généralement seuls les patients risque [29] .

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Les brèches ostéodurales spontanées (rhinorrhée et otorrhée une pression du LCS mesurée à 21 cm d’eau chez une patiente
cérébrospinales) sont des manifestations rares de l’HIC idiopa- ayant un œdème papillaire et des céphalées s’améliorant après la
thique [34, 35] . La physiopathologie reste discutée, mais l’hypothèse PL est compatible avec un diagnostic d’HIC idiopathique, tan-
la plus probable est celle d’une érosion progressive des os fins de la dis qu’une pression mesurée à 27 cm d’eau chez une patiente
base du crâne sous l’influence de l’HIC chronique. Cette érosion sans œdème papillaire avec des céphalées chroniques ne reflète
osseuse est responsable d’une hernie méningée (méningocèle) ou probablement pas une HIC idiopathique.
cérébroméningée (encéphaloméningocèle) dans les sinus de la
face (ethmoïde et sphénoïde le plus souvent) ou dans les cavités
de l’oreille moyenne, suivie éventuellement de l’apparition d’une Champ visuel
fuite de LCS. Le diagnostic d’HIC idiopathique chez ces patients
La baisse visuelle irréversible en rapport avec une atrophie
présentant une brèche méningée est difficile, car les signes et
optique secondaire à l’œdème papillaire chronique est la compli-
symptômes de l’HIC sont souvent masqués, la fuite de LCS « trai-
cation majeure de l’HIC idiopathique. L’examen du CV (associé à
tant » l’HIC.
l’évaluation du nerf optique) est essentiel pour la surveillance de
ces patients. Il doit être obtenu en urgence lors du diagnostic et à
chaque consultation de suivi, car il permet, en conjonction avec
 Examens complémentaires l’examen du fond d’œil, de guider la prise en charge. La technique
de choix est la périmétrie automatique statique avec étude des 24
Imagerie cérébrale ou 30 degrés centraux (type Humphrey) qui est beaucoup plus
sensible que la périmétrie de Goldmann [40] . L’élargissement de la
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) cérébrale sans et tache aveugle est extrêmement fréquent ; il est réversible et est
avec produit de contraste en urgence, idéalement couplée à simplement secondaire à la déformation mécanique des photoré-
une angiographie par résonance magnétique (ARM) veineuse, est cepteurs autour de la papille œdémateuse. Les autres anomalies du
l’imagerie de première intention pour éliminer une cause struc- CV (ressaut nasal, puis rétrécissement concentrique avec épargne
turale responsable de l’HIC, notamment une thrombose veineuse tardive de l’acuité visuelle) sont généralement irréversibles et tra-
cérébrale. Chez les patients ne pouvant avoir une IRM cérébrale, duisent une perte en fibres optiques [40] . Du fait du caractère très
un scanner cérébral sans et avec contraste en urgence couplé à insidieux, progressif et totalement imprévisible de ces altérations
un angioscanner veineux est réalisé. En cas de suspicion forte de du CV, un suivi régulier systématique est impératif, dont le rythme
fistule durale (par exemple, IRM évocatrice, HIC atypique avec per- dépend de la présentation initiale.
sistance des acouphènes après PL), une ARM artérielle est couplée
à l’ARM veineuse, parfois suivie d’une artériographie convention-
nelle. Tomographie par cohérence optique (OCT)
Bien que le diagnostic d’HIC idiopathique requiert une image-
rie « normale », des signes radiologiques d’élévation de la PIC sont Le rôle principal de l’OCT dans l’HIC idiopathique est la
toujours présents au cours de l’HIC idiopathique (Fig. 3) [36] . Cer- recherche d’un œdème maculaire associé à un œdème papil-
tains de ces signes ont même été inclus dans les critères de Dandy laire sévère lorsque le patient présente une baisse de l’acuité
de 2013 pour « suggérer » (non pour diagnostiquer) une HIC idio- visuelle. L’intérêt de l’OCT dans le suivi de l’œdème papillaire
pathique en l’absence d’œdème papillaire ou de paralysie du nerf (surveillance de l’épaisseur de la couche des fibres optiques péri-
abducens [1] . Ces signes ne sont en aucun cas spécifiques de l’HIC papillaires [RNFL]) reste plus limité. En effet, l’OCT RNFL produit
idiopathique et ont été également rapportés dans toutes formes des informations sur l’anatomie des fibres optiques péripapillaires
chroniques d’HIC (idiopathique ou non). Leur découverte fortuite (et non sur la fonction visuelle) et montre une diminution de
sur une imagerie réalisée pour une autre raison qu’une suspicion l’œdème papillaire non seulement chez les patients correctement
d’HIC n’est pas rare et ne doit pas conduire à la réalisation de traités, mais également lors de l’apparition d’une atrophie optique
procédures invasives ou coûteuses en l’absence d’œdème papil- secondaire associée à une baisse visuelle irréversible. La « normali-
laire. Enfin, leur absence doit faire douter du diagnostic d’HIC sation » de l’OCT RNFL n’est donc pas nécessairement un facteur
idiopathique en l’absence d’œdème papillaire franc. de bon pronostic, et peut être faussement rassurante. De plus,
l’OCT RNFL n’est pas fiable lorsque l’œdème papillaire est sévère,
avec des erreurs dans la délinéation du RNFL rendant impossibles
Ponction lombaire toutes comparaisons ultérieures [32] . L’OCT n’est donc utile qu’en
association avec des photographies du fond d’œil qui permettent
La PL est toujours nécessaire pour le diagnostic d’HIC idio- son interprétation correcte. Pour le moment, l’OCT RNFL pour le
pathique, avec la mise en évidence d’un LCS de composition suivi de l’HIC idiopathique est intéressante « en complément » des
normale (éliminant une méningite) et une pression d’ouverture examens du CV et de la papille chez les patients ayant un œdème
élevée (≥ 25 cm d’eau et ≥ 28 cm d’eau chez l’adulte et l’enfant papillaire modéré et un CV normal (hormis un élargissement de
non obèse, respectivement) d’après les critères de Dandy de la tache aveugle), à la condition de prendre soin d’interpréter les
2013 [1] . Il est important de souligner que la pression du LCS doit résultats en fonction du contexte clinique.
être mesurée en décubitus latéral avec les jambes en extension Enfin, différencier un vrai œdème papillaire d’un pseudo-
et de préférence sans sédation [1] . En cas de difficulté technique œdème papillaire est crucial. En cas de difficulté, l’OCT permet
(par exemple, obésité morbide), une PL guidée par fluoroscopie facilement d’éliminer une traction vitréopapillaire [41] , mais peut
est une alternative acceptable lorsque la mesure de la pression également aider au diagnostic de druses papillaires lorsque les
du LCS est obtenue selon les recommandations (en faisant rouler résultats des examens obtenus avec l’échographie B et les clichés
le patient de la position à plat ventre vers le décubitus laté- en autofluorescence sont équivoques. Avec l’introduction récente
ral après placement du cathéter et en plaçant le manomètre à de la technologie OCT enhanced depth imaging (EDI) permettant
la hauteur de l’oreillette droite afin de « régler » le manomètre une meilleure visualisation des structures oculaires profondes, la
sur zéro) [37] . Il est essentiel de systématiquement s’assurer des précision diagnostique de l’OCT pour les druses papillaires est
conditions de mesure qui influent sur la pression d’ouverture du bien meilleure, à condition de suivre un protocole d’acquisition
LCS [38] . rigoureux [42] .
Comme pour la pression artérielle, il n’existe pas de limite bien
définie entre pression d’ouverture « normale » et « anormale » du
LCS. Le seuil de 25 cm d’eau ne représente que la limite supérieure  Complications
de l’intervalle de confiance (IC) à 95 % de la pression d’ouverture
du LCS, ce qui signifie que celle-ci est supérieure ou égale à 25 cm Perte visuelle irréversible
d’eau chez 2,5 % de la population adulte normale [39] . C’est pour-
quoi le diagnostic d’HIC idiopathique repose sur un ensemble de Bien que la plupart des patients avec une HIC idiopathique ont
critères et pas seulement sur un chiffre de pression du LCS. Ainsi, un pronostic favorable avec une prise en charge appropriée, une

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A B

C D
Figure 3. Anomalies radiologiques classiques associées en imagerie par résonance magnétique (IRM).
A. Coupe sagittale paramédiane passant par le nerf optique. Tortuosité verticale du nerf optique (flèche blanche) et aplatissement du pôle postérieur du
globe (flèche noire).
B. Coupe axiale orbitaire. Aplatissement du pôle postérieur du globe oculaire droit (flèche).
C. Coupe sagittale médiane. Selle turcique partiellement vide (flèche).
D. Angio-IRM veineuse. Sténose bilatérale des sinus transverses (flèches).

cécité définitive sur au moins un œil peut survenir jusqu’à 10 % Rhinorrhée et otorrhée cérébrospinales
des cas dans les cohortes historiques [43] . Bien que ce risque semble
moindre avec les cohortes plus récentes [44] , la perte visuelle reste La rhinorrhée et l’otorrhée cérébrospinales sont des
la complication la plus dramatique de l’HIC idiopathique. Il est complications rares de l’HIC idiopathique. Il semblerait que les
donc extrêmement important de rechercher les facteurs de risque brèches ostéodurales spontanées compliquent plus souvent une
visuels lors du diagnostic, permettant ainsi de guider la prise en HIC idiopathique connue et mal contrôlée qu’elles ne révèlent
charge. une HIC idiopathique méconnue [34] . En l’absence de traitement
La baisse visuelle est souvent secondaire à une neuropathie (occlusion de la brèche parfois couplée à une chirurgie de dériva-
optique consécutive à un œdème papillaire chronique souvent tion du LCS), les patients s’exposent à un risque de méningite.
sévère. Elle est généralement tardive dans l’évolution, mais peut
être précoce en cas d’HIC idiopathique fulminante.
Cette dernière est caractérisée par un début aigu et une dégra-  Traitement
dation très rapide de la fonction visuelle en quelques jours ou
L’objectif de la prise en charge est avant tout la protection de
quelques semaines. Un traitement chirurgical en urgence est sou-
la fonction visuelle et le traitement des céphalées chroniques. La
vent nécessaire [45] .
physiopathologie de l’HIC idiopathique étant mal connue, le trai-
tement reste empirique et a pour but principal de diminuer la PIC.
La conduite thérapeutique est dictée par l’existence de facteurs de
Céphalées chroniques et retentissement mauvais pronostic, l’examen ophtalmologique, et la sévérité des
sociopsychologique céphalées [47] .

Malgré un contrôle satisfaisant de la PIC, la majorité des


patients continue de présenter des céphalées chroniques [24] . Leur
Suppression des facteurs favorisants
prise en charge par un neurologue est primordiale, car les cépha- La perte de poids associée à l’arrêt des facteurs précipitants ou
lées sont la principale cause d’altération de la qualité de vie chez aggravants (par exemple, arrêt des cyclines) et le traitement des
ces patients [4, 46] . pathologies associées (par exemple, anémie par carence martiale,

6 EMC - Neurologie
Hypertension intracrânienne idiopathique  17-037-M-10

poids [24] . Cependant, aucun essai clinique n’a validé le topiramate

“ Point fort dans l’HIC idiopathique.


Les corticoïdes ont également été historiquement rapportés
comme efficaces dans le traitement de l’HIC idiopathique [55] .
Cependant, le taux de récidive élevé de l’HIC idiopathique après
Facteurs de mauvais pronostic de l’HIC
l’arrêt des corticoïdes et les difficultés d’obtenir un amaigrisse-
Facteurs généraux ment sous corticoïdes font que les corticoïdes par voie orale ne
• Sexe masculin doivent jamais être prescrits. Exceptionnellement, les corticoïdes
• Patient mélanoderme par voie intraveineuse à forte dose pendant 1 ou 2 jours peuvent
• Obésité majeure et prise de poids récente parfois être utilisés en cas d’HIC fulminante avec baisse visuelle
• Syndrome d’apnée du sommeil sévère en attendant un traitement chirurgical [45] , bien que leur
• Anémie usage soit controversé [47] .
• Mauvaise compliance
• Hypertension artérielle non contrôlée Traitement chirurgical et « stenting »
Facteurs cliniques/paracliniques
• Sévérité de l’œdème papillaire
des sinus veineux transverses
• Altération du champ visuel lors du diagnostic (hors élar- L’indication principale de la chirurgie est la détérioration
gissement de la tache aveugle) visuelle attribuée à un œdème papillaire réfractaire au traite-
• Absence de céphalée ment médical maximal [29] . Les cas très fréquents de céphalées
• HIC idiopathique fulminante persistantes après la résolution de l’œdème papillaire ne sont
pas une indication pour ces types de procédure (la disparition
de l’œdème papillaire en l’absence de survenue d’une atrophie
optique indique une PIC normale) [47] .
syndrome d’apnée du sommeil) sont le pilier du traitement de En cas d’HIC fulminante, le traitement chirurgical doit être réa-
fond de l’HIC idiopathique. Même une perte de poids modé- lisé en urgence ; en attendant la chirurgie, un drain lombaire peut
rée (5–10 % du poids corporel initial) [48] permet, à elle seule, être placé pour temporiser [45] . Les trois types de procédure propo-
d’améliorer les symptômes et de diminuer l’œdème papillaire sés dans l’HIC idiopathique sont les chirurgies de dérivation du
et la PIC de façon durable [49] . Il est donc inutile (et probable- LCS (dérivations ventriculopéritonéale et lombopéritonéale), la
ment même contre-productif au risque de décourager les patients) fenestration de la gaine du nerf optique, et le stenting des sinus vei-
de rechercher à tout prix une normalisation pondérale. En cas neux transverses. Cependant, aucun essai clinique n’a été conduit
d’échec du régime seul et d’HIC sévère, la chirurgie bariatrique pour déterminer la supériorité d’une procédure par rapport aux
peut être discutée chez les patients ayant une obésité sévère, avec, deux autres. Classiquement, la fenestration de la gaine du nerf
semblerait-il, de bons résultats sur la résolution de l’œdème papil- optique est proposée chez les patients ayant un œdème papillaire
laire [50, 51] . important avec retentissement visuel en l’absence de céphalée
invalidante, alors qu’une chirurgie de dérivation du LCS est pré-
Ponction lombaire férée en cas de céphalées importantes liées à une HIC chez les
patients ayant un œdème papillaire avec anomalies du CV [56] .
La PL effectuée pour le diagnostic de l’HIC idiopathique est Pour le moment, le choix de la procédure dépend surtout des
également la première étape du traitement. En effet, la plupart habitudes des centres et des ressources locales, en attendant des
des patients signalent une amélioration immédiate des cépha- données fiables sur la supériorité d’une technique par rapport
lées, des éclipses visuelles et des acouphènes. Parfois, la totalité aux autres. En France, les chirurgies de dérivation du LCS et le
des symptômes disparaît après seulement une ou deux PL [52] . stenting des sinus veineux transverses sont les procédures les plus
Ce dernier phénomène ne peut être expliqué simplement par la pratiquées, alors que la fenestration de la gaine du nerf optique
quantité de LCS retirée ou la persistance d’une brèche méningée.
reste marginale (à l’inverse des États-Unis où elle est couram-
Il est probable qu’il existe plusieurs états d’équilibre de sécré-
ment pratiquée). Les complications chirurgicales ne sont pas rares,
tion/résorption, stables et instables, du LCS au cours de l’HIC
et incluent lésion du nerf optique, paralysie oculomotrice, cel-
idiopathique [53] . La diminution rapide de la pression du LCS en
lulite orbitaire, et trouble pupillaire pour la fenestration de la
dessous d’un certain seuil après PL modifie un équilibre pression-
gaine du nerf optique [57] , et révision fréquente de la dérivation
nel « haut » vers un nouvel équilibre « bas » du LCS expliquant
(blocage, migration, déconnexion du drain), hypotension intra-
alors certaines rémissions durables après une seule PL. Ce phé-
crânienne, infection, et hémorragie cérébrale pour les chirurgies
nomène est parfois expliqué par la résolution d’une sténose
de dérivation [56] . Le stenting des sinus transverses est une option
extrinsèque d’un sinus veineux transverse, entraînant une dimi-
thérapeutique à considérer pour certains patients présentant des
nution de la pression veineuse et facilitant la résorption du LCS.
sténoses bilatérales sévères des sinus veineux transverses avec un
Bien que des PL répétées soient parfois choisies pour réduire de
gradient de pression élevé après échec du traitement médical ; il
façon efficace la PIC, cette approche est limitée par la mauvaise
n’est, en revanche, pas indiqué de traiter une sténose bilatérale
tolérance des patients et la difficulté de réaliser les PL chez ces
des sinus veineux transverses asymptomatiques, ni de suivre leur
patients souvent obèses, et n’est donc pas recommandée [47] .
évolution après traitement de l’HIC n’impliquant pas de stenting.

Traitement médical
L’acétazolamide est le seul traitement médicamenteux validé  Hypertension intracrânienne
par un essai clinique (Idiopathic Intracranial Hypertension Treat- idiopathique et grossesse
ment Trial [IIHTT]) au cours de l’HIC idiopathique [54] . Il diminue
la PIC par inhibition de la sécrétion de LCS au niveau des plexus La question de la grossesse se pose fréquemment chez ces
choroïdes. Bien que l’essai thérapeutique IIHTT ait montré que femmes jeunes. Bien que la grossesse ne soit pas un facteur de
4 g/j d’acétazolamide puissent être tolérés, dans notre pratique risque d’HIC idiopathique, les symptômes peuvent apparaître ou
quotidienne, des doses de 1 à 2 g/j sont habituellement suffisantes. s’aggraver durant la grossesse. Il n’y a pas d’argument indiquant
Son efficacité est prouvée sur l’amélioration de l’œdème papil- un risque maternel ou fœtal accru et il n’y a pas de précaution
laire et la préservation de la fonction visuelle, mais pas sur les particulière à prendre lors de l’accouchement [58] . Toutes les moda-
céphalées, dont la prise en charge, outre le contrôle de la PIC, est lités anesthésiques peuvent être utilisées, moyennant quelques
souvent superposable à celle des céphalées primaires chroniques. précautions chez les patientes porteuses d’une dérivation lom-
Chez les patients avec un œdème papillaire modéré et des cépha- bopéritonéale en cas d’anesthésie péridurale ou rachidienne, au
lées sévères, le topiramate est souvent utile [47] . En effet, outre risque de léser le drain [59] . Les modalités du traitement de
ses effets antalgiques, il diminue la PIC et promeut la perte de l’HIC idiopathique sont pratiquement les mêmes qu’en dehors

EMC - Neurologie 7
17-037-M-10  Hypertension intracrânienne idiopathique

de la grossesse, et il n’y a aucune preuve de la tératogénicité œdème papillaire lors de l’examen du fond d’œil qui suggère ce
de l’acétazolamide [60, 61] . Dans notre pratique, nous introduisons diagnostic. Une démarche diagnostique rigoureuse est indispen-
l’acétazolamide après le premier trimestre ; si la patiente est déjà sable afin d’éliminer les causes d’HIC secondaire nécessitant un
sous acétazolamide lorsque la grossesse est découverte, nous le traitement spécifique et de rechercher des facteurs favorisant ou
continuons. En revanche, la pose d’une dérivation lombo- ou ven- aggravant l’HIC idiopathique. Le pronostic de l’HIC idiopathique
triculopéritonéale peut être problématique, car le drain péritonéal est essentiellement visuel et une collaboration entre neurologues
peut être occlus par l’utérus gravide [62] . et ophtalmologistes est essentielle pour assurer le suivi optimal
de la fonction visuelle par des CV et favoriser le traitement appro-
prié des céphalées qui sont souvent source de handicap chronique.
 Hypertension intracrânienne L’identification précoce de facteurs de risque de mauvais pronos-
tic doit guider le suivi et le traitement, sachant que la perte de
idiopathique chez l’enfant poids est essentielle au pronostic à long terme.

L’HIC idiopathique peut survenir à n’importe quel âge chez


l’enfant, bien qu’elle soit exceptionnelle chez le nouveau-né, et
diffère de celle de l’adulte sur quelques points [63] . Chez l’enfant
prépubère, l’association avec l’obésité et le sexe féminin est moins
“ Points essentiels
évidente, avec un sex-ratio proche de 1 et une association avec
l’obésité deux fois moindre que chez l’adulte. À l’inverse, chez • Le diagnostic de l’HIC idiopathique est actuellement
l’enfant pubère, les facteurs de risque sont identiques à ceux de fondé sur les critères modifiés de Dandy de 2013. Ces cri-
l’adulte. Ensuite, la présentation est souvent non spécifique (par tères, bien que restrictifs, permettent l’homogénéisation
exemple, irritabilité) surtout chez les jeunes enfants. Il est éga- des études épidémiologiques, expérimentales, cliniques et
lement fréquent que l’œdème papillaire soit découvert lors d’un thérapeutiques.
bilan de strabisme convergent (reflétant une paralysie du VI) ou de • Le diagnostic d’HIC idiopathique ne peut être posé
façon fortuite lors d’un fond d’œil réalisé de manière systématique
qu’en présence d’un œdème papillaire.
lors de la prescription d’une correction optique. En revanche, chez
• La limite supérieure de la pression d’ouverture du LCS
le très jeune enfant, l’œdème papillaire peut être absent lorsque
les sutures sont encore ouvertes. En cas de suspicion d’œdème a été fixée à 25 cm d’eau chez l’adulte et 28 cm d’eau
papillaire chez l’enfant, il est extrêmement important d’avoir à chez l’enfant. En pratique, la limite n’est pas très précise
l’esprit que la majorité de ces enfants n’ont en fait qu’un pseudo- et le diagnostic ne doit pas reposer sur un chiffre isolé de
œdème papillaire [64] , notamment des druses papillaires (souvent pression d’ouverture élevée du LCS.
enfouis, et donc de diagnostic parfois difficile) et des anomalies • Les facteurs de mauvais pronostic généraux et cliniques
congénitales des papilles qu’il convient d’éliminer. La conduite doivent être identifiés afin d’adapter individuellement la
diagnostique est identique à celle de l’adulte, exception faite de stratégie thérapeutique.
la limite normale supérieure de la pression de LCS fixée à 28 cm • L’HIC fulminante est une forme rare d’HIC idiopathique
d’eau chez l’enfant (25 cm d’eau chez l’enfant non obèse et non
caractérisée par un début aigu et une dégradation rapide
sédaté) et non pas 25 cm d’eau comme chez l’adulte [1] .
Le traitement diffère peu de celui de l’adulte. L’acétazolamide de la fonction visuelle en quelques semaines. Le traitement
est donné à la posologie de 15 mg/kg par jour en deux ou trois fois, est généralement chirurgical.
mais entraîne souvent une somnolence et une léthargie rendant la • Le traitement de l’HIC idiopathique est essentiellement
scolarisation difficile. La surveillance de la fonction visuelle est dif- fonction de la sévérité des signes oculaires qui condi-
ficile chez le jeune enfant et nécessite des consultations fréquentes tionnent le pronostic de cette affection.
en ophtalmologie pédiatrique. • Le traitement chirurgical est utile lorsque la fonction
visuelle (neuropathie optique) se dégrade malgré un trai-
tement médical maximal.
 Hypertension intracrânienne • Les patients ayant une HIC idiopathique doivent être sui-
sans œdème papillaire vis régulièrement par un neurologue et un ophtalmologue.
Des CV automatiques répétés sont indispensables.
L’HIC idiopathique sans œdème papillaire est extrêmement rare • Les sténoses des sinus veineux transverses sont
et indique que l’élévation de la PIC n’est pas transmise le long constantes dans l’HIC idiopathique et ne doivent pas jus-
des gaines périoptiques (le risque de perte visuelle est donc vir- tifier d’un stenting systématique.
tuellement absent). Il faut être extrêmement prudent pour porter
ce diagnostic, car celui-ci est difficile et repose sur des critères
spécifiques [1] . Une paralysie uni- ou bilatérale du nerf abducens
peut se substituer à l’œdème papillaire comme critère majeur de
Dandy, et une HIC idiopathique certaine peut être diagnostiquée
lorsque tous les autres critères de Dandy (B-E) sont remplis. En Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
l’absence de trouble oculomoteur et en présence des critères de d’intérêts en relation avec cet article.
Dandy B-E, la présence de signes radiologiques d’HIC chronique
permet de « suggérer » (et non de diagnostiquer) une HIC idio-
pathique. Il faut généralement éviter de proposer une PL chez les
patients ayant des céphalées chroniques isolées lorsque ces signes
 Références
radiologiques sont retrouvés en IRM, car ceux-ci ne sont pas rares
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affectant essentiellement la jeune femme obèse. Les céphalées M. Quality of life in idiopathic intracranial hypertension at diagnosis:
sont quasi constantes et non spécifiques. C’est la découverte d’un IIH Treatment Trial results. Neurology 2015;84:2449–56.

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S. Bidot.
Service d’ophtalmologie, Emory University School of Medicine, Emory Eye Center, Neuro-Ophthalmology Unit, 1365-B Clifton Road NE, Atlanta GA 30322,
États-Unis.
V. Biousse (vbiouss@emory.edu).
Service de neurologie, Emory University School of Medicine, Emory Eye Center, Neuro-Ophthalmology Unit, 1365-B Clifton Road NE, Atlanta GA 30322,
États-Unis.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Bidot S, Biousse V. Hypertension intracrânienne idiopathique. EMC - Neurologie 2020;43(1):1-10 [Article
17-037-M-10].

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