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Cavernomes du système nerveux central


P. Labauge, F. Parker, F. Chapon, E. Tournier-Lasserve

Les cavernomes du système nerveux central sont définis par la présence de malformations vasculaires de
type capillaire sans interposition de tissu nerveux. Longtemps méconnus, l’imagerie par résonance
magnétique permet d’en réaliser le diagnostic de manière plus fréquente. Les formes familiales sont de
plus en plus fréquentes, les progrès de la biologie moléculaire ont permis d’identifier trois gènes.
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Mots clés : Cavernomes ; Formes familiales de cavernome ; Biologie moléculaire

Plan retenu, correspondant à des lésions malformatives, non visuali-


sées au cours de l’angiographie conventionnelle [1]. Ce terme de
malformations occultes doit être aussi abandonné, car il pouvait
¶ Introduction 1
correspondre à des cavernomes, mais également à des télangiec-
¶ Nosologie 1 tasies, des malformations artérioveineuses thrombosées.
¶ Prévalence 1
¶ Neuropathologie 1
Aspect macroscopique 1 ■ Prévalence
Aspect microscopique 2
Plusieurs études ont montré que la prévalence de ces lésions
¶ Diagnostic clinique 2 était comprise entre 0,1 et 0,5 % dans la population générale [2,
¶ Diagnostic neuroradiologique 2 3]. Otten et al. [3] ont ainsi analysé de manière rétrospective plus

¶ Évolution clinique, neuroradiologique et facteurs aggravants 2 de 20 000 autopsies avec révision des dossiers cliniques. La
fréquence des sujets porteurs de cavernomes était de 0,5 %. Fait
¶ Formes familiales 3
notable, la majorité d’entre eux étaient porteurs de lésion
Symptômes cliniques 4
unique, 10 % d’entre eux présentant des lésions multiples.
Caractéristiques neuroradiologiques 4
L’analyse des dossiers cliniques mettait en évidence que moins
Pronostic et évolution des formes familiales 5
de 5 % d’entre eux avaient présenté des symptômes cliniques en
Données génétiques 5
rapport avec leur malformation.
Prise en charge lésionnelle 5
Les cavernomes sont le plus souvent mis en évidence dans le
¶ Conclusion 6 système nerveux central. Ils peuvent cependant être mis en
évidence dans des structures extraneurologiques (rétine, peau).
Ils sont avant tout localisés au niveau cérébral ; dans 75 % des
■ Introduction cas au niveau supratentoriel. Les localisations médullaires sont
rares, leur épidémiologie est mal connue [4-7]. Elles sont estimées
L’accès de plus en plus large à l’imagerie par résonance à 10 % des cavernomes cérébraux.
magnétique (IRM) permet de faire le diagnostic des cavernomes
du système nerveux central, lésions longtemps méconnues, de
manière beaucoup plus fréquente qu’auparavant. Il s’agit en ■ Neuropathologie
effet de l’examen de référence dans la prise en charge de cette
pathologie, que cela soit en termes de diagnostic positif et
différentiel, et de suivi. En effet, bien que cette lésion fasse
Aspect macroscopique
partie des malformations vasculaires, les études de suivi neuro- L’aspect peropératoire est très important au niveau diagnos-
radiologique ont permis de mettre en évidence des modifica- tique. En effet, la lésion est visible sous la forme d’une masse
tions radiologiques chez la moitié des patients, avec ou non bleuâtre, multilobulée, décrite classiquement comme « muri-
traduction clinique. forme » parfois kystique. La taille moyenne est entre 2 et 3 cm,
des formes microscopiques ou géantes (une dizaine de centimè-
■ Nosologie tres) ayant été cependant rapportées. L’aspect macroscopique le
plus caractéristique est la parfaite limitation de la lésion par
Différents termes ont été utilisés jusqu’à maintenant : rapport au tissu cérébral de voisinage. Cependant, ce tissu
cavernomes, angiomes caverneux, hémangiomes caverneux. Il cérébral avoisinant subit des modifications secondaires à la
semble plus logique dans la terminologie française d’utiliser le malformation avec un aspect jaune, verdâtre, secondaire à une
terme de cavernomes. diffusion hématique chronique et à une gliose. La topographie
Avant l’ère de l’IRM, le diagnostic en était réalisé le plus peut aider au diagnostic de localisation la plus souvent superfi-
souvent de manière fortuite, notamment au cours d’interven- cielle, corticale ou juxtacorticale. Des localisations plus profon-
tion chirurgicale. Le terme de malformation occulte était alors des sont cependant observées (noyaux gris, tronc cérébral).

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5 % des sujets porteurs de lésion unique avaient présenté de


leur vivant des symptômes en rapport avec la malformation.
Les symptômes cliniques vont dépendre de la topographie :
épilepsie (localisation corticale), hémorragie cérébrale (fosse
postérieure), céphalées isolées, syndrome de focalisation sans
stigmates hémorragiques. Dans les formes sporadiques, les
symptômes les plus fréquents sont : les crises d’épilepsie (50 %),
les hémorragies (30 %), les céphalées (10 %), les signes de
focalisation.
L’âge de révélation concerne avant tout les sujets adultes.
Néanmoins, des formes infantiles, caractérisées par une plus
grande fréquence d’hémorragies cérébrales, des formes périnata-
les, sont décrites.

■ Diagnostic neuroradiologique
Lorsqu’un scanner cérébral est réalisé, notamment au cours
d’une hémorragie cérébrale, il est mis en évidence des calcifica-
tions. De multiples hémorragies ou calcifications sont en faveur
Figure 1. Étude anatomopathologique : objectif 20. Multiples cavités
de ce diagnostic. Ces lésions ne sont pas généralement rehaus-
sanguines tassées les unes contre les autres sans interposition de tissu
sées par l’injection de produit de contraste. En revanche, le
nerveux.
scanner peut mettre en évidence un aspect en tête de méduse
avec collecteur veineux, argument en faveur d’une DVA.
Aspect microscopique L’IRM est l’examen clé [8, 9] : l’aspect typique est représenté
Il est défini par la mise en évidence de cavités hématiques par un aspect en « pop corn/poivre et sel », associant hyper- et
(cavernes) contiguës, sans interposition de tissu cérébral, cavités hyposignal sur les séquences pondérées T2 (Fig. 2B). L’hyposi-
dont les parois sont tapissées d’une couche de cellules endothé- gnal correspond à des dépôts d’hémosidérine (saignements
liales sous-tendue par du tissu conjonctif [8]. Il existe au sein de anciens), l’hypersignal à des saignements récents, ou des
ces cavités des thrombus d’âges différents, soit d’apparition calcifications. Cet aspect est pratiquement spécifique, le seul
récente, soit ancienne, avec calcifications (Fig. 1). Il est égale- diagnostic qui peut en imposer est celui de métastase hémorra-
ment mis en évidence dans les parois des amas de cellules gique. La présence d’un œdème important, d’un rehaussement
inflammatoires, lymphoplasmocytaires, des dépôts d’hémosidé- lésionnel après injection de gadolinium, d’une récidive hémor-
rine et de sidérophages, de cristaux d’acides gras, des dépôts ragique rapide sont des arguments pour suggérer un tel dia-
calciques. En revanche, dans ces formes habituelles, il n’existe gnostic. En cas de doute, la biopsie doit être évitée en raison du
pas dans les parois de fibre élastique, ni de cellule musculaire. risque élevé de complications hémorragiques ; l’exérèse à visée
Il est noté au sein du parenchyme périlésionnel une gliose diagnostique doit être alors envisagée.
astrocytaire, avec des travées conjonctives associées à des D’autres formes neuroradiologiques peuvent être obser-
capillaires. Ces aspects sont en faveur de zones d’extension vées [9] : hypersignal isolé (Fig. 2A), témoignant d’une hémorra-
futures de la lésion. gie récente, hyposignaux isolés en T1 et T2 (Fig. 2C, D). Dans
À côté de ces formes pures sont décrites des formes comple- ces cas, le diagnostic peut être difficile à établir. La mise en
xes : association à des angiomes artérioveineux, avec interposi- évidence d’un hypersignal isolé peut imposer la chirurgie pour
tion de tissu cérébral au sein de la malformation. Ce dernier établir le diagnostic définitif. Si une décision chirurgicale n’est
aspect définit la télangiectasie. Différencier ces deux entités pas retenue, le suivi neuroradiologique est déterminant. L’appa-
semble aujourd’hui obsolète. Il est en effet classique de mettre rition ultérieure d’un hypo- et hypersignal permettra de
en évidence, suivant le niveau de coupe histologique, des rattacher l’hémorragie à un cavernome. Les hyposignaux isolés
cavités sanguines sans (cavernomes) ou avec (télangiectasie) ne sont pas de signification équivoque : ils peuvent en effet
interposition de tissu cérébral sain. La tendance actuelle est de correspondre à des saignements anciens quelle que soit sa cause,
regrouper ces deux entités sous le terme de malformation à des calcifications, voire des séquelles traumatiques. Le terme
capillaire. Ces malformations, dites complexes, semblent plus souvent employé de télangiectasies dans ce contexte ne devrait
fréquentes dans le tronc cérébral qu’au niveau supratentoriel, plus l’être, puisque ces entités appartiennent au même groupe
ces constatations pouvant expliquer le risque hémorragique plus lésionnel (malformations capillaires). Le diagnostic des hyposi-
élevé des lésions de la fosse postérieure. gnaux isolés n’est pas toujours aisé. Un terrain vasculaire, la
Satellite de ces malformations, il existe des anomalies veineu- topographie de ces lésions (noyaux gris, tronc cérébral), la
ses de développement (DVA), anciennement appelées angiomes présence d’une leucoaraïose, d’un état lacunaire sont plutôt en
veineux. Il s’agit de dilatations veineuses assurant un drainage faveur d’une origine athéroscléreuse que malformative, et
fonctionnel du tissu cérébral adjacent. Ces dilatations se jettent rentrent dans le cadre des microbleeds. En cas de doute diagnos-
dans un collecteur veineux, puis un sinus dural. Il est admis que tique persistant, le suivi neuroradiologique s’impose afin
dans la majorité des cas, ces DVA ne sont pas symptomatiques. d’objectiver une évolution de ces hyposignaux vers des lésions
En raison de leur caractère asymptomatique, de leur caractère typiquement cavernomateuses.
fonctionnel, elles ne doivent pas être opérées ; le risque
d’infarctus veineux hémorragique étant dans ce cas particuliè-
rement élevé. ■ Évolution clinique,
L’analyse histologique peut cependant être très gênée, car la
survenue d’une hémorragie cérébrale peut entraîner des modi- neuroradiologique et facteurs
fications architecturales majeures, avec disparition de l’aspect aggravants
typique cavitaire. Ceci renforce les données macroscopiques
peropératoires, et la nécessité d’un transfert en neuropathologie En raison du caractère potentiellement évolutif, le clinicien
de la pièce en bloc et non d’un fragment isolé. doit garder à l’esprit qu’un suivi longitudinal de cette lésion est
nécessaire. Le taux annuel moyen de manifestations cliniques
■ Diagnostic clinique est évalué à : 1 % par an pour l’épilepsie, 2 % par an pour les
hémorragies symptomatiques. La notion d’une hémorragie
Certaines données semblent souligner le caractère volontiers clinique antérieure, la topographie infratentorielle multiplient
asymptomatique de ces lésions. Dans la série d’Otten [3], seuls par 2 le risque hémorragique ultérieur. Certains facteurs sont

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Figure 2. Illustration des différents types de ca-


vernomes suivant la classification en quatre types.
A. Hypersignal en T1 (type 1).
B. Hyper- et hyposignal en T2 (type 2).
C. Hypo-intensité en séquences T1 (type 3).
D. Hyposignal en écho de gradient (type 4).

Figure 3.
A, B. Suivi d’une lésion cérébelleuse droite sur
deux imageries par résonance magnétique à 2 ans
d’intervalle. Augmentation de taille d’un caver-
nome type 2.

retenus comme potentiellement aggravants : traitements anti- spontanément, ou à la faveur de facteurs environnementaux, le
coagulants, grossesse, sexe féminin [10-12]. En revanche, aucun plus connu étant la radiothérapie externe. Plusieurs observations
lien formel n’a été démontré entre risque évolutif et contracep- ont fait état de cavernomes induits par la radiothérapie. Ces
tion hormonale ou traitement hormonal de substitution. Il ne lésions ont le même profil neuroradiologique, histologique et
semble pas que les antiagrégants, les traumatismes crâniens évolutif que les lésions spontanées. Nous avons pu observer un
puissent aggraver les lésions. cavernome médullaire dans les suites au long cours d’une
Le suivi en IRM permet de mettre en évidence une évolution radiothérapie en raison d’un lymphome.
de ces lésions : augmentation ou diminution de taille (Fig. 3),
hémorragie cérébrale asymptomatique (Fig. 4), lésions de novo.
Pour retenir le diagnostic de lésions de novo, le clinicien doit ■ Formes familiales
s’assurer que les IRM sont strictement comparables. Les séquen-
ces utilisées comprennent obligatoirement des séquences en Considérée comme rare, la première description des caverno-
écho de gradient particulièrement sensibles à la détection des mes familiaux a été réalisée en 1927 par Kufs et al. [13], la
dépôts d’hémosidérine. Ces lésions de novo peuvent survenir première grande série, incluant 13 familles, datant de 1988 [14].

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Figure 4.
A, B. Transformation d’une lésion type 3 en type 2
(flèche) et transformation d’une lésion type 3 (tête
de flèche) en type 1 (transformation hémorragi-
que). Intervalle entre les deux imageries par réso-
nance magnétique : 4 ans.

La fréquence des formes familiales est mal connue, elle avait été histologiques confirment cet aspect avec mise en évidence
évaluée à 50 % de l’ensemble des cavernomes par Rigamonti et d’une prolifération de capillaires sous-cutanés et d’une hyperké-
al (1988) [14]. Cependant cette étude présentait de nombreux ratose. Ils sont congénitaux, unilatéraux, siégeant le plus
biais : étude rétrospective, population issue du Nouveau- souvent à la racine des membres et non évolutifs. Là aussi, une
Mexique, cas non consécutifs. Quelques années plus tard, il a simple surveillance suffit. À côté de cette lésion stéréotypée et
été en fait montré qu’il existait un effet fondateur avec muta- spécifique, dénommée angiome cutané capillaroveineux hyper-
tion ancestrale dans cet isolat de population, ce qui expliquait kératosique (HCCVM), d’autres lésions ont été décrites : nodules
cette fréquence particulièrement élevée. Une fréquence de 10 % bleus, angiomes plans, angiomes capillaroveineux, angiomes
de l’ensemble des cavernomes semble plus réaliste (Tournier- hyperkératosiques multiples éruptifs [23-26]. Leur caractérisation
Lasserve, données non publiées). et leur fréquence sont en revanche mal connues.
L’une des particularités les plus constantes est la présence de
lésions multiples, à l’opposé des formes sporadiques [15]. De ce Caractéristiques neuroradiologiques
fait, la mise en évidence de lésions multiples, même en
l’absence d’antécédents familiaux, doit inciter le clinicien à L’exploration des formes familiales en IRM a permis de
rechercher une forme familiale méconnue. définir une classification en quatre types des lésions caverno-
mateuses : le type 1, hypersignal en séquence T1, le type
2 association d’hyper- et d’hyposignaux ont les mêmes aspects
Symptômes cliniques physiopathologiques que dans les formes sporadiques [9, 15]. Les
La pénétrance clinique des formes familiales est plus élevée lésions visibles uniquement sous la forme d’un hyposignal en
que celle des formes sporadiques [15]. Elle est estimée à 50 % des T1 et T2 (type 3) et uniquement en écho de gradient (type 4)
patients atteints d’une forme familiale, alors que 5 % des sujets sont les plus fréquemment rencontrées au sein des formes
porteurs de cavernome sporadique, et donc unique, présente- familiales. Autant dans la population générale leur explication
ront des symptômes cliniques en relation avec leur malforma- n’est pas univoque, autant au sein des formes familiales, ou en
tion. Le type des symptômes est le même dans les formes association à des lésions multiples, ils constituent un marqueur
sporadiques et les formes familiales (épilepsie, hémorragie diagnostique de la maladie.
cérébrale, signes de focalisation, céphalées sans hémorragies) La mise en évidence de lésions multiples est une des caracté-
mais avec une plus grande fréquence des hémorragies (40 %). ristiques des formes familiales. Dans une série consécutive de
L’âge moyen de révélation est là aussi dans la 3e décennie, sans 57 familles [15], 83 % des sujets présentaient des lésions multi-
que l’âge de survenue soit un critère d’inclusion ou d’exclusion. ples, avec une moyenne de sept lésions par sujet sur les
L’âge moyen du premier événement hémorragique est de 25 ans séquences T2 (extrêmes : 1-51), dont 80 % étaient supratento-
alors que les autres symptômes surviennent en moyenne à riels. La plupart d’entre eux (70 %) étaient visibles sous la forme
38 ans. d’hyposignaux, 25 % étaient classés type 2, et moins de 10 %
L’association à des lésions cavernomateuses extraneurologi- étaient classés type 1. Quelques sujets atteints présentaient
ques a été particulièrement décrite dans les formes familiales. uniquement des hyposignaux sans autre lésion caractéristique.
Tous les organes peuvent être intéressés, comme en témoigne Il n’y avait pas de différence significative entre le nombre
l’observation anatomoclinique de Wood en 1957 [16] . Les moyen de lésions chez les sujets symptomatiques et les asymp-
localisations anatomiques les plus fréquentes sont cutanées et tomatiques. Ces résultats permettaient d’estimer que le caractère
rétiniennes. La fréquence d’une association cérébrale et réti- symptomatique n’était pas strictement dépendant du nombre
nienne est estimée à 5 % de l’ensemble des patients porteurs de moyen de lésions.
cavernomes familiaux [17]. Ces derniers sont en général unilaté- L’étude de ces formes familiales a permis de valider la
raux, non évolutifs et asymptomatiques [18]. Les hémorragies séquence en écho de gradient. L’utilisation de l’écho de gradient
rétiniennes sont en effet rarement rencontrées. Le diagnostic a mis en évidence trois fois plus de lésions que sur les séquences
repose sur le fond d’œil. L’angiographie à la fluorescéine en T2, le nombre moyen de lésions étant de cinq en T2 et
n’apporte pas plus d’éléments diagnostiques et n’est donc pas 16 en écho de gradient. De plus, parmi les sujets ayant une
indiquée. Ils nécessitent le plus souvent une simple surveillance seule lésion en T2, trois quarts d’entre eux avaient plusieurs
ophtalmologique. À l’inverse des lésions cutanées (cf. infra), ils lésions en écho de gradient [15]. Ces résultats permirent d’établir
peuvent être observés isolément sans atteinte centrale asso- que l’utilisation de la séquence en écho de gradient doit être
ciée [19]. D’autres types de lésions rétiniennes ont été décrits, systématique pour le diagnostic et le suivi des patients porteurs
notamment des hémangiomes de la choroïde [20]. Les lésions de cavernomes. Il est tout à fait possible que des sujets se
cutanées classiquement décrites sont très particulières et présentant de manière sporadique avec une seule lésion en
constamment associées à une atteinte centrale : il s’agit T2 aient plusieurs lésions en écho de gradient, et de ce fait
d’angiomes plans, avec contingent veineux sous-jacent, sur- puissent être atteints d’une forme génétique de cette affection.
montés d’une réaction hyperkératosique [21, 22]. Les données De plus, la mise en évidence de lésions multiples en écho de

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gradient doit faire envisager la prise en charge de cette maladie souvent utilisées et/ou l’existence de gènes CCM non encore
sur un plan global et non pas uniquement sur le problème focal identifiés. La prise en charge de ces patients doit être la même
de la malformation vasculaire initialement visible. que celle des formes génétiques avérées.
La pénétrance neuroradiologique est très élevée dans les Trois gènes sont à ce jour connus. Ils ont été localisés dès
formes familiales de cavernomes. Elle n’est cependant pas 1995 [29], les autres loci ayant été identifiés quelques années
complète, une IRM normale ayant été observée chez des sujets plus tard (7q : CCM1, 7p : CCM2, 3q : CCM3) ; 40 % des formes
transmetteurs obligatoires ou porteurs d’une des mutations [27]. familiales sont liées à CCM1 et CCM3, les 20 % restants
Les études neuroradiologiques successives des cavernomes à CCM2 [30, 31]. Les données génétiques ont confirmé l’existence
familiaux ont permis également de mieux comprendre le d’un effet fondateur avec haplotype commun dans la popula-
caractère dynamique de cette malformation [28-31]. En effet, une tion du Nouveau-Mexique, ce qui explique la fréquence parti-
corrélation du nombre de lésions avec l’âge a été démontrée : culièrement élevée des formes familiales dans cette
les sujets de plus de 50 ans ont un nombre moyen de lésions population [35]. Les trois gènes CCM localisés précédemment ont
trois fois plus élevé que les sujets de moins de 50 ans (15 versus été identifiés [35, 37-39].
cinq). Ce caractère évolutif est confirmé par l’apparition de CCM1 contient 16 exons et code pour Krit1, protéine de
nouvelles lésions dont plusieurs études ont estimé la fréquence : 736 acides aminés. Plus de 90 mutations différentes ont été mises
une par décennie ; un tiers des sujets ont de nouvelles lésions en évidence. Elles aboutissent toutes à un codon stop et arrêt de
sur un suivi IRM de 2 ans. Ces nouvelles lésions sont le plus la transcription protéique. CCM2 contient dix exons, et code
souvent visibles sous la forme d’hyposignaux et sont générale- pour MGC 4607, appelée également malcavernin. CCM3 (sept
ment asymptomatiques. Le caractère dynamique est également exons) code pour PDCD10, protéine impliquée dans les phéno-
retrouvé au sein de chaque lésion, avec possibilité d’augmenta- mènes d’apoptose. L’immense majorité des mutations détectées
tion et de diminution de taille, modifications du type de signal, aboutit, quel que soit le gène muté, à un codon stop prématuré,
de remaniements hémorragiques. Le taux annuel d’hémorragies un arrêt de la traduction protéique et donc une perte de
radiologiques est de 2,5 % par lésion, les taux annuels de fonction. Les proportions de familles présentant une mutation
modification de taille et de signal sont de 1,1 % et 1,7 % par dans CCM1 est de 53 % ; pour CCM2 et CCM3, ces proportions
lésion. Cette évolution neuroradiologique lésionnelle est la sont respectivement de 15 et 10 %. Chez plus de 20 % des
même que cela soit dans des lésions sporadiques ou familiales. patients, aucune mutation n’est détectée. Aucune mutation
Cependant en raison du caractère multiple des lésions, le taux n’est également détectée dans les cas sporadiques avec lésion
annuel de saignements cliniquement symptomatiques est 5 fois unique (y compris sur les séquences en écho de gradient) [40].
plus élevé dans les formes familiales que les formes sporadiques Ces données récentes ont permis de mieux cerner les apports
(6,5 % versus 1 % par patient-année). et les limites des tests moléculaires dans cette affection.
• Ceux-ci n’ont aucun intérêt chez les patients sans apparenté
connu présentant une seule lésion à l’IRM (y compris sur les
Pronostic et évolution des formes familiales séquences T2*) qui n’est pas de forme génétique.
• Chez les sujets porteurs de lésions multiples dont au moins
Ils sont mal connus. Les études sont peu nombreuses, les une est typique en IRM et ayant au moins un apparenté
méthodologies sont variables (études rétrospective ou prospec- connu, l’apport des tests est très limité, hormis en cas de
tive, absence d’utilisation systématique de l’écho de gradient) [9, demande de conseil génétique.
28-30, 32-34]. Il semble cependant que le facteur principal qui
• Dans les formes multiples sans apparenté connu atteint, une
conditionne l’évolution au long cours ne soit pas le nombre de mutation peut être détectée dans environ 60 % des cas
lésions mais la topographie dans le tronc cérébral. Cette permettant d’établir le caractère génétique. La prise en charge
localisation constitue en effet le principal facteur pronostique du cas index n’en sera pas modifiée, mais en revanche
au long cours en termes de handicap. l’établissement du caractère génétique permettra de préciser la
Les facteurs aggravants des lésions sont les mêmes que dans prise en charge familiale.
les formes sporadiques : antécédent d’hémorragie symptomati- • Apparentés asymptomatiques à risque. L’intérêt d’un dia-
que, localisation dans le tronc cérébral, traitement anticoagu- gnostic prédictif est de pouvoir mieux suivre les sujets à
lant [35, 36]. Le rôle de la grossesse n’est pas clairement établi. Il risque. La plus grande prudence s’impose toutefois chez ces
semble cependant plausible que la grossesse puisse favoriser un sujets asymptomatiques chez qui la révélation d’un statut de
saignement. La prise en charge de patientes porteuses de porteur d’une mutation peut être délétère. Le diagnostic est
cavernomes repose de ce fait sur une approche multidiscipli- présymptomatique, soit par la génétique moléculaire si la
naire : une localisation dans le tronc cérébral, un antécédent mutation causale est présente dans la famille, soit par IRM. La
d’hémorragies symptomatiques, une localisation sous- normalité d’une IRM n’exclut pas cependant que le sujet soit
thalamique, une taille lésionnelle importante orientent plutôt porteur et donc transmetteur de la maladie et requiert dans
vers un accouchement par césarienne. Une grossesse peut ce cas une confirmation moléculaire.
parfois être déconseillée en cas de lésion du tronc cérébral • Mineurs asymptomatiques à risque. Le diagnostic présympto-
inopérable. Il est à noter le rôle possiblement aggravant de la matique (IRM ou moléculaire) n’est pas recommandé de
contraception orale. manière habituelle.
• Diagnostic prénatal : il doit être envisagé avec la plus grande
prudence du fait du caractère incomplet de la pénétrance
Données génétiques clinique, de l’expressivité variable de la maladie et du début
Il s’agit d’une affection transmise sur le mode autosomique le plus souvent à l’âge adulte.
dominant. L’absence d’antécédents familiaux ne permet pas
d’éliminer cependant une forme génétique du fait de l’existence Prise en charge lésionnelle
de néomutations, de la pénétrance incomplète de l’affection, Chez l’adulte, il est admis de ne pas intervenir sur les lésions
sans oublier l’existence classique de fausses paternités dans asymptomatiques. Un suivi IRM régulier est recommandé ; en
certains cas. La réalisation d’IRM chez les apparentés de sujets général une IRM est réalisée au bout de 1 an puis tous les 2 ans.
porteurs de lésions multiples et se présentant de manière Lorsque la malformation a été responsable d’une hémorragie
sporadique mettait en évidence une forme familiale dans 75 % symptomatique, l’indication chirurgicale est retenue. Il est rare
des cas [15]. Une étude récente a permis de mettre en évidence que l’intervention ait lieu juste après l’hémorragie. Le plus
une mutation de l’un des trois gènes CCM dans environ 60 % souvent, elle est réalisée 3 mois après l’événement, afin d’atten-
de ces cas sporadiques avec lésions multiples. Il est probable que dre une diminution du volume hémorragique et de permettre
la grande majorité de ces cas est génétique. La non-détection de une chirurgie la plus fonctionnelle possible. Certaines formes
mutation dans 40 % des cas pourrait être expliquée par l’exis- sont en revanche très évolutives et peuvent continuer à saigner
tence d’un mosaïcisme somatique et/ou la présence de muta- durant les semaines suivant l’hémorragie initiale, et imposer
tions non détectables par les techniques de séquençage les plus une chirurgie à la phase précoce.

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En cas d’épilepsie pharmacosensible, un traitement médical [8] Russel DS, Rubenstein LJ. In: Pathology of tumors of the nervous
est préconisé. Lorsqu’elle devient résistante aux thérapeutiques, system. Baltimore: Williams and Wilkins; 1989. p. 730-6.
une indication chirurgicale peut être retenue. [9] Zabramski JM, Wascher TM, Spetzler RF, Johnson B, Golfinos J,
Il n’est pas admis à l’heure actuelle que les modifications Drayer BP, et al. The natural history of familial cavernous
neuroradiologiques précèdent les manifestations cliniques. La malformations: results of an ongoing study. J Neurosurg 1994;80:
mise en évidence de telles modifications sans traduction 422-32.
clinique ne doit donc pas inciter à une chirurgie précoce. [10] Robinson Jr. JR, Awad IA, Magdinec M, Paranandi L. Factors
predisposing to clinical disability in patients with cavernous malfor-
Le traitement par rayonnement (Gamma-Unit) semble pour
mations of the brain. Neurosurgery 1993;32:730-5.
l’instant réservé aux formes cliniquement évolutives (hémorra- [11] Gazzaz M, Sichez JP, Capelle L, Fohanno D. Saignements itératifs d’un
gies, épilepsies réfractaires) et au-dessus de toute ressource angiome caverneux sous traitement hormonal. Neurochirurgie 1999;
chirurgicale, notamment dans les localisations sous- 45:413-6.
thalamiques [41]. [12] Safavi-Abbasi S, Feiz-Erfan I, Spetzler RF, Kim L, Dogan S, Por-
ter RW, et al. Hemorrhage of cavernous malformations during
pregnancy and in the peripartum period: causal or coincidence? Case
■ Conclusion [13]
report and review of the literature. Neurosurg Focus 2006;21:E12.
Kufs H. Uber heredofamiliare Angiomatose des Gehirens und der
Retina, ihre Beziehungen zueinander und zur Angiomatose der Haut. Z
L’avènement de l’IRM a permis de modifier considérablement
Gesamte Neurol Psychiatr 1928;113:651-86.
la connaissance de cette pathologie. Le diagnostic des caverno-
[14] Rigamonti D, Hadley MN, Drayer BP, Johnson PC, Hoenig-
mes est devenu de plus en plus fréquent. L’histoire naturelle, les
Rigamonti K, Knight JT, et al. Cerebral cavernous malformations.
conseils à apporter aux patients sont de plus en plus établis. Les Incidence and familial occurence. N Engl J Med 1988;319:343-7.
progrès de la biologie moléculaire ont permis d’identifier les [15] Labauge P, Laberge S, Brunereau L, Lévy C, Tournier-Lasserve E,
formes familiales et les gènes mutés à l’origine de cette patho- Société française de neurochirurgie. Hereditary cerebral cavernous
logie. Cependant, de nombreuses questions restent posées, angiomas: clinical and genetic features in 57 French families. Lancet
notamment la signification au long cours des modifications 1998;352:1892-7.
neuroradiologiques asymptomatiques. Aucun traitement pré- [16] Wood MW, White RJ, Kernohan KW. Cavernous hemangiomatosis
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• Les cavernomes sont des malformations fréquentes 163.
(0,5 % de la population). [19] Messmer E, Laqua H, Wessing A, Spitznas M, Weidle E. Nine cases of
• Ils sont le plus souvent sporadiques et non familiaux. cavernous hemangioma of the retina. Am J Ophthalmol 1983;95:
• Ils présentent un potentiel évolutif clinique et 383-90.
neuroradiologique. [20] Sarraf D, Payne AM, Kitchen ND, Sehmi KS, Downes SM, Bird AC.
• Le seul traitement avéré est la chirurgie dans les formes Familial cavernous hemangioma. An expanding ocular spectrum. Arch
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[21] Labauge P, Enjolras O, Bonerandi JJ, Laberge S, Dandurand M, Jou-
• La fréquence des formes familiales est de 10 %.
joux JM, et al. An association between autosomal dominant cerebral
• Elles sont caractérisées par des lésions multiples. cavernomas and a distinctive hyperkeratotic cutaneous vascular mal-
• La pénétrance clinique est plus élevée que les formes formation in 4 families. Ann Neurol 1999;45:250-4.
sporadiques. [22] Eerola I, Plate KH, Spiegel R, Boon LM, Mulliken JB, Vikkula M.
• Trois gènes sont à ce jour identifiés. KRIT1 is mutated in hyperkeratotic cutaneous capillary-venous mal-
formation associated with cerebral capillary malformation. Hum Mol
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P. Labauge (labauge@yahoo.fr).
Service de neurologie, Centre hospitalier universitaire de Nîmes, place du Professeur-Robert-Debré, 30029 Nîmes, France.
Inserm U 740, Faculté de médecine Lariboisière, Hôpital Lariboisière-St-Louis, 10, avenue de Verdun, 75010 Paris, France.
F. Parker.
Service de neurochirurgie, Centre hospitalier universitaire de Bicêtre, 78, rue du Général-Leclerc, 94275 Le Kremlin-bicêtre cedex, France.
F. Chapon.
Laboratoire de neuropathologie, Centre hospitalier universitaire, avenue de la Côte-de-Nacre,14033 Caen, France.
E. Tournier-Lasserve.
Inserm U 740, Faculté de médecine Lariboisière, Hôpital Lariboisière-St-Louis, 10, avenue de Verdun, 75010 Paris, France.
Laboratoire de cytogénétique, Hôpital Lariboisière, 10, avenue de Verdun, 75010 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Labauge P., Parker F., Chapon F., Tournier-Lasserve E. Cavernomes du système nerveux central. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Neurologie, 17-490-E-10, 2008.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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