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Protection de la santé
Division médecine du travail
Case postale, 6002 Lucerne Die Suva ist mehr als eine Gewinne gibt die Suva
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Valeurs limites d’exposition aux Sozialpartnern geführt. sie erhält keine öffentlichen
postes de travail Die ausgewogene Zusam- Gelder.
mensetzung im Suva-Rat
Reproduction autorisée, sauf à des fins aus Arbeitgeber-, Arbeit-
commerciales, avec mention de la source. nehmer- und Bundes
Edition: juin 2019
vertretern ermöglicht breit
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1903.f (disponible uniquement au format pdf) Lösungen.
Valeurs limites d’exposition
aux postes de travail
* Vous trouverez les valeurs (limites) moyennes d’exposition (VME) et les valeurs biologiques tolérables
(VBT) actuellement en vigueur sur www.suva.ch/valeurs-limites. Les valeurs limites d’exposition aux
postes de travail sont publiées par la Suva en vertu de l’article 50 al. 3 de l’Ordonnance du Conseil
fédéral du 19 décembre 1983 sur la prévention des accidents et des maladies professionnelles.
Cette publication se fait en accord avec la Commission des valeurs limites de l’Association suisse de
médecine, d’hygiène et de sécurité du travail (Suissepro).
Table des matières
1.2 Symboles R S OB B P et * 9
1.2.1 R (Résorption transcutanée) 9
1.2.2 S (Sensibilisateurs) 9
1.2.3 OB (Ototoxicité, interaction entre le bruit et les substances chimiques) 9
1.2.4 B (Monitoring biologique) 10
1.2.5 P (Valeur provisoire) 10
1.2.6 * (Nouveautés, changements) 10
5
Lorsque la VLE est plus élevée que la Le fait qu’une concentration soit inférieure
VME, quatre dépassements de 15 minutes à la VME n’assure pas que toutes les per-
de la VME par période de travail, jusqu’au sonnes qui y sont exposées la supportent
niveau de la VLE sont autorisés au maxi- sans dommage; la santé d’individus parti
mum. Le délai entre les quatre pics d’ex- culièrement sensibles, ou maladifs, peut
position autorisés par période de travail néanmoins être atteinte; à l’inverse, les
doit être d’au minimum une heure. La VME personnes exposées pendant un court
doit toujours être respectée. laps de temps à des concentrations su-
périeurs à la VME ne tomberont pas for-
cément malades. Pour fixer les VME, on a
giques et d’hygiène du travail actuelles, tenu compte dans la mesure du possible
des limites d’intensité, de temps et de des variations de la sensibilité indivi-
fréquence ont été fixées pour ces dé- duelle en fonction, notamment, de l’âge,
passements. du sexe, de la constitution, de l’état de
nutrition, du climat, du stress p
hysique ou
Dans les listes de valeurs qui suivent, ces psychique que comporte le travail effec-
limites sont indiquées, là où elles existent, tué.
dans la colonne VLE.
A la catégorie des individus particulière-
Pour les substances fortement irritantes, ment sensibles appartiennent par exemple
des pics de concentration de courte du- ceux dont la peau ou les voies respiratoires
rée risquent de dépasser le seuil de noci- sont sensibilisées à certaines substances
vité. industrielles. Celles-ci peuvent déclencher
chez eux, à de très faibles concentrations
déjà, des réactions allergiques (d’hyper-
1.1.3 Explications; conditions sensibilité). Dans ces cas, Ie respect de la
requises VME n’offre qu’une sécurité limitée.
6
Les VME sont fixées en se fondant 1.1.5 Comparaison entre VME et
• sur des données épidémiologiques: DNEL
fréquence de troubles de santé carac
téristiques en fonction des concentra- VME
tions en toxiques dans l’air; Les VME sont des valeurs limites juridi-
• sur des observations expérimentales; quement contraignantes qui visent à pro-
• sur des déductions par analogie et téger la santé des travailleurs. Elles sont
d’autres considérations expérimentales. émises par la Suva en vertu de l’art. 50
al. 3 OPA et publiées dans la liste suisse
Il faut que la substance étudiée soit suffi- des valeurs limites d’exposition. Cette
samment bien connue pour ce qui est de publication se fait en accord avec la
sa toxicologie et du point de vue de la Commission des valeurs limites de l’As-
médecine du travail. On accordera plus sociation suisse de médecine, d’hygiène
d’importance aux observations faites et de sécurité du travail (Suissepro).
chez l’être humain qu’aux considérations Cette Commission se compose d’experts
découlant d’expériences ou d’analogies. provenant des universités, de la Confé-
Les VME doivent être constamment réé- dération, des cantons et de l’industrie
valuées en fonction des connaissances ainsi que de médecins du travail et d’hy-
nouvelles, c’est pourquoi la présente liste giénistes du travail engagés dans la pra-
est régulièrement mise à jour. tique sans oublier des représentants de
la Suva. Avant d’être publiée dans la pré-
sente liste des valeurs limites d’exposi-
1.1.4 Rappel de certaines responsa- tion, chaque VME est définie sur la base
bilités exécutives de connaissances scientifiques, après
examen de sa faisabilité. Il existe des
En plus de la garantie du respect des règles de base pour définir une VME. Les
VME, I’employeur doit veiller à ce que ses experts les appliquent à chaque subs-
collaborateurs soient instruits des dan- tance en fonction de l’évaluation. Les
gers particuliers que présente leur activité spécialistes tiennent compte notamment
et des moyens propres à les neutraliser. de la qualité des études référencées, de
Cette instruction doit se faire une pre- la nature et de la dangerosité de l’effet
mière fois avant le début de l’activité, puis toxique, de l’écart entre les doses tes-
être répétée à des intervalles de temps tées expérimentalement et de nombreux
appropriés. L’employeur doit aussi veiller autres facteurs. Bien entendu, les diffé-
à ce que les mesures de prévention rents comités internationaux n’ont pas la
soient appliquées. De leur côté, les tra- même appréciation de ces facteurs, ce
vailleurs sont tenus de suivre les direc- qui explique les écarts entre les valeurs
tives de l’employeur, de respecter les limites d’exposition officielles des diffé-
prescriptions de sécurité et d ’utiliser les rents pays. La liste suisse des valeurs
équipements de protection individuelle limites d’exposition contient quelques
(OPA). centaines de VME.
DNEL
Les DNEL1 ou niveaux dérivés sans effet
7
sont déterminés par l’industrie, dans le l’évaluation et les buts du calcul ne sont
cadre de l’enregistrement des subs- pas les mêmes.
tances chimiques dans l’EEE en vertu
du règlement REACH2 (CE 1907/2006). Protection des travailleurs en vertu
Cette réglementation exige des fabri- de la LAA
cants et importateurs dans l’EEE qu’ils Les VME et les DNEL sont indiqués sur la
calculent un DNEL pour chaque subs- fiche de données de sécurité des subs-
tance chimique fabriquée ou importée tances et doivent être respectés confor-
dans l’EEE en quantités égales ou supé- mément à la législation sur les produits
rieures à 10 tonnes par an. A ce jour chimiques. S’il existe à la fois une VME
(2016), cela concerne environ 30 000 suisse et un DNEL pour une substance,
substances, soit un nombre bien supé- c’est la VME qui fait foi en Suisse pour la
rieur à celui des VME. protection des travailleurs dans le cadre
de la LAA, puisqu’elle est juridiquement
Les DNEL ne sont pas fixés par un comité contraignante. Si un DNEL est plus bas
scientifique mais déterminés par l’entre- que la VME et ne peut pas être atteint
prise concernée, suivant une méthode avec les mesures de gestion des risques
mise au point par l’ECHA 3 dont l’algo- de l’entreprise, une publication de l’UE
rithme est décrit dans un guide publié recommande de prendre contact avec le
par cet organisme 4. Les valeurs calcu- fournisseur pour qu’il vérifie ses DNEL.5
lées sont publiées sur le site Internet de S’il n’existe pas de VME pour une subs-
l’ECHA. Le comité d’évaluation des tance en Suisse (ce qui est le cas de la
risques (CER) de l’ECHA définit des grande majorité des substances
DNEL dits de référence pour les subs- chimiques), l’employeur doit évaluer le
tances extrêmement préoccupantes risque, soit lui-même soit en faisant ap-
(SVHC) soumises à autorisation. pel à un spécialiste MSST. Il peut utiliser
pour cela la fiche de données de sécurité
La démarche stricte employée permet de indiquant le DNEL (le cas échéant), les
calculer rapidement des DNEL pour les VME d’autres comités et leurs justifica-
très nombreux produits chimiques com- tions, des études, d’autres publications,
mercialisés par l’entreprise. Il est possible etc. L’activité spécifique au poste de tra-
que les DNEL soient différents d’un fabri- vail en question doit aussi être prise en
cant à l’autre pour une même substance considération.
parce qu’ils ont été calculés différem-
ment (sur la base d’études différentes,
avec d’autres facteurs d’extrapolation,
avec une composition différente, etc.).
Parfois ils peuvent aussi se différencier
fortement des VME officielles parce que
8
1.2 Symboles R S OB B s’applique en particulier aux poussières
de céréales (froment, seigle), à l’amylase,
P et * aux acrylates, à la c olophane et au latex.
L’indication S doit inciter à une prudence
toute particulière lors de l’emploi de ces
substances.
9
tances addictives etc. sont ototoxiques; 1.2.5 P (Valeur provisoire)
ces substances ne sont pas considérées
dans cette publication. Les VME des substances ainsi marquées
ne sont pas encore définitivement éta-
Une perte auditive notable est peu pro- blies, pour diverses raisons. Pour les va-
bable si les valeurs limites d’exposition à leurs limites existant jusqu’à présent, «P»
des substances ototoxiques au poste signifie que la valeur est actuellement
de travail sont respectées 6. Notabene: en cours de révision en fonction de nou-
Pour aucune substance, l’ototoxicité ne velles connaissances scientifiques.
constitue la toxicité critique.
10
1.3 Substances cancé- Catégorie C1
• Catégorie C1A (anciennement C1):
rogènes (notation C) substances que l’on sait être cancéro-
gènes pour l’homme. Le classement
s’appuie principalement sur des preuves
obtenues chez l’homme.
• Catégorie C1B (anciennement C2):
1.3.1 Définition des catégories C substances probablement cancéro-
gènes pour l’homme. Le classement
Depuis 2016, les substances cancéro- s’appuie principalement sur des preuves
gènes sont classées en trois catégories obtenues sur l’animal.
C1A, C1B et C2, sur la base du SGH et du
règlement CLP 7. Le choix des mots tient Catégorie C2 (anciennement C3)
compte en outre des définitions de la Substances potentiellement cancéro-
classification du CIRC. On se reportera gènes chez l’homme. Le classement dans
aux documents d’origine pour plus de la catégorie 2 s’appuie sur des preuves is-
précisions. sues d’études sur l’homme et/ou l’animal
justifiant une suspicion d’effet cancérogène
L’affectation d’une substance dans une mais insuffisantes pour un classement de
catégorie de la liste suisse des valeurs li- la substance dans la catégorie C1.
mites d’exposition est indépendante du
règlement CLP et peut donc parfois être Seuls sont considérés comme «agents
différente de celui-ci. cancérigènes» dans la CMD 8 de l’UE les
substances ou les mélanges remplissant
La liste suisse des valeurs limites d’expo- les critères de classement en tant que
sition utilisait jusqu’à 2015 la classifica- substances cancérogènes de la catégorie
tion de la DFG. Les tableaux suivants C1A ou C1B.
comparent les anciennes classes
(jusqu’à 2015) avec les nouvelles catégo-
ries (dès 2016). Les phrases H corres- 1.3.2 Substances cancérogènes avec
pondantes du règlement CLP y figurent et sans seuil de concentration
également.
1.3.2.1 Généralités
Les dégradations de l’ADN sont fré-
Jusqu’à 2015 Dès 2016 Phrase H quentes: il s’en produit des milliers
chaque jour dans les cellules de l’orga-
C1 C1A H350 nisme. La plupart ne sont pas définitives,
C2 C1B H350 soit parce que la cellule peut les réparer,
C3 C2 H351 soit parce qu’elle en meurt. Il arrive toute-
fois qu’une altération définitive et hérédi-
taire de l’ADN (mutation) se produise. Si
elle affecte certaines régions de l’ADN,
par exemple un gène suppresseur de
7 Règlement CLP = Règlement (CE) N° 1272/2008 relatif 8 CMD = directive 2004/37/CE concernant la protection
à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage des des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des
substances et des mélanges agents cancérigènes ou mutagènes au travail. Voir art. 2
11
tumeurs ou un proto-oncogène, elle peut du processus. Les substances géno-
constituer la première étape de l’appari- toxiques peuvent provoquer des mutations
tion d’un cancer. La formation d’un can- de gènes ou des altérations de la struc-
cer est un processus en plusieurs étapes ture et du nombre des chromosomes
(modèle «multi-étapes»): (aberrations chromosomiques). Les muta-
1. Initiation: apparition d’une mutation, tions génétiques peuvent apparaître à la
autrement dit d’une altération définitive suite d’insertion ou de cassure d’ADN qui
et héréditaire de l’ADN causent des défauts de lecture du brin
2. Promotion: multiplication clonale de la d’ADN lors de la réplication. On observe,
cellule affectée par l’initiation, produi- par exemple, des modifications (aberra-
sant une lésion prénéoplasique tions) de la structure des chromosomes
3. Progression: dégénérescence maligne après des ruptures de brin entraînant la
de la lésion prénéoplasique à la suite perte ou l’assemblage défectueux de par-
de nouvelles altérations génétiques ties du chromosome. Les substances
4. Métastatisation: propagation des cel- provoquant de telles ruptures dans les
lules cancéreuses dans d’autres par- chromosomes sont appelées clastogènes.
ties du corps Le nombre de chromosomes peut aussi
changer (aneuploïdie), par exemple en cas
On distingue plusieurs groupes de subs- d’anomalies de la division cellulaire ou
tances cancérogènes, selon leur méca- de l’appareil fusorial. Les substances pro-
nisme d’action. Pour comprendre la notion voquant des aberrations du nombre de
de seuil de concentration cancérogène, il chromosomes sont appelées aneugènes.
est important de distinguer les cancéro- Selon les définitions, elles sont la plupart
gènes génotoxiques et non génotoxiques du temps considérées comme des cancé-
(y compris épigénétiques). Les définitions rogènes non génotoxiques:
diffèrent selon les auteurs et les groupes
de travail. Dans la liste suisse des valeurs Les cancérogènes non génotoxiques
limites d’exposition, nous divisons les dif- n’agissent pas directement sur l’ADN,
férentes substances cancérogènes de la mais participent à des mécanismes qui fa-
manière suivante: vorisent l’apparition du cancer. Ces pro-
cessus non stochastiques comprennent,
Les cancérogènes génotoxiques par exemple, la stimulation de la division
agissent sur l’ADN, soit directement soit cellulaire, le déclenchement d’inflamma-
par l’intermédiaire d’un de leurs métabo- tions chroniques, l’inhibition d’enzymes
lites. Dans le premier cas, on parle de réparatrices, la production de radicaux
génotoxiques directs, dans le deuxième libres, l’inhibition de l’apoptose et du sys-
cas de génotoxiques indirects. Les tème immunitaire ou l’activation de récep-
alkyles sont des exemples de cancéro- teurs tels que le récepteur aux hydrocar-
gènes génotoxiques directs. Les HAP, bures aromatiques (AhR) ou le récepteur
les nitrosamines, les amines aromatiques œstrogénique (ER). Les altérations non
et les carbamates sont des exemples de génotoxiques incluent souvent les pro-
génotoxiques indirects. cessus épigénétiques comme la méthy-
lation de l’ADN (induite par des enzymes),
Les cancérogènes génotoxiques ont les modifications d’histones ou des lé-
souvent un effet initiateur sur le dévelop- sions de l’ARN non codant.
pement du cancer, mais ils peuvent aussi Le terme «épigénétique» est défini de di-
être impliqués dans les étapes suivantes verses manières; il signifie, dans notre
12
cas, des effets permanents ou hérédi- tion, on considère qu’il n’y a pas de seuil
taires sur le phénotoype ou l’activité des pour ces substances.
gènes, résultant d’influences sur les
chromosomes mais sans altération de la Pour les substances cancérogènes sans
séquence d’ADN. Cette définition s’ap- seuil d’effet connu, le respect d’une VME ne
puie, pour l’essentiel, sur celle des ren- constitue pas une protection absolue contre
contres de Cold Spring Harbor (2008) et un risque résiduel de cancer. Ce risque est
du Roadmap Epigenomics Project des d’autant plus bas que la concentration et le
NIH (depuis 2013). pouvoir cancérogène de la substance est
Des substances non génotoxiques réduit. Le risque de cancer doit être mainte-
peuvent avoir un effet promoteur, autre- nu au niveau le plus faible possible en mini-
ment dit favoriser la prolifération des misant le degré et la durée de l’exposition
cellules lésées par un initiateur. En règle (règle de minimisation), sachant que ces
générale, il faut une exposition à une précautions doivent être réalisables sans
concentration relativement élevée et mobiliser des moyens excessifs (principe
pendant une longue durée pour qu’un «ALARA»). Si l’on dispose d’informations
promoteur produise son effet. suffisantes sur le rapport dose-risque des
cancérogènes sans effet de seuil, on peut
1.3.2.2 Substances cancérogènes fixer les VME en fonction du risque dans le
sans seuil de concentration but de limiter le risque supplémentaire d’ap-
Pour la plupart des substances cancéro- parition de tumeurs malignes à 1 pour
gènes, on ne connaît pas la concentration 100 000 sujets exposés par an. Ce risque
correspondant au seuil de déclenchement devrait être du même ordre que celui lié à
de l’effet cancérogène, soit parce que les des facteurs environnementaux tels que la
analyses mécanistes ou toxicocinétiques pollution de l’air.
de cet effet suggèrent qu’il n’y a pas de
seuil, soit parce que les données ne sont Les précautions habituelles en hygiène et
pas suffisantes pour le fixer. Les cancé- médecine du travail font partie des me-
rogènes qui n’ont pas de seuil en raison sures de protection:
de leur mécanisme sont souvent des
substances génotoxiques agissant sur Les mesures d’hygiène du travail s’articulent
l’ADN. Cela dit, les dommages au maté- de façon hiérarchique, selon le principe
riel génétique qu’ils provoquent n’en- STOP. En premier lieu, il faut évaluer si une
traînent pas toujours l’apparition d’une substance peut être remplacée par une
tumeur maligne car la cellule touchée autre substance, inoffensive ou moins nocive
dispose de différents mécanismes pour (substitution). Si l’on ne peut renoncer à son
empêcher son développement dans une utilisation, il faut prendre d’autres mesures
tumeur maligne comme : réparation de afin de minimiser ou de supprimer totale-
l’ADN, régulation du cycle cellulaire, apop- ment la mise en danger du personnel occu-
tose, détoxification, réactions immuni- pé, notamment des mesures techniques
taires. Ces mécanismes n’offrent cepen- (manipulation dans une enceinte fermée,
dant pas une protection fiable et ils se mesures de ventilation) et des mesures or-
situent dans une plage de concentration ganisationnelles (par exemple interdire de
tellement basse qu’il semble justifié, dans manger, boire ou fumer sur le lieu de travail
la plupart des cas, d’extrapoler de façon ou donner des informations sur les dangers
linéaire la relation dose-effet pour les possibles).
faibles doses. En pratique, par précau-
13
Le nombre de personnes exposées à des rogènes peuvent agir selon plusieurs
substances ou actions cancérogènes doit mécanismes à la fois. Il existe ainsi des
en outre être limité au strict minimum. substances qui ont un seuil pour cer-
Au besoin, des mesures de protection in tains sites de cancers mais pas pour
dividuelle telles que le recours à une pro- d’autres (par exemple le 2-acétylamino-
tection suffisante des voies respiratoires fluorène).
et de la peau doivent être prises. Dans la liste suisse des valeurs limites
Dans le domaine de la médecine du travail, d’exposition, le symbole # a été placé à
une surveillance médicale régulière peut côté des substances C1 ayant un seuil
être envisagée si nécessaire. de concentration connu proche de la
VME ou supérieur. Le pouvoir cancéro-
gène est ainsi pris en compte dans l’attri-
Ces directives reprennent celles des ar- bution d’une substance à une classe de
ticles 2, 4 et 5 de la Convention N° 139 cancérogène, alors que traditionnelle-
de l’Organisation Internationale du Travail ment il ne jouait pas de rôle. Le respect
(OIT) concernant la prévention et le de la VME remplit l’obligation de minimi-
contrôle des risques professionnels cau- sation du risque. Les substances C1
sés par les substances et agents cancé- pour lesquelles des considérations mé-
rogènes, convention ratifiée par la Suisse. canistes suggèrent l’existence d’un seuil
mais dont la valeur de seuil n’est pas
1.3.2.3 Substances cancérogènes connue à ce jour ne sont pas signalées;
avec seuil de concentration elles sont traitées comme les cancéro-
Différents comités, comme le SCOEL gènes sans seuil de concentration.
(Comité scientifique en matière de limites
d’exposition professionnelle à des agents
chimiques de l’UE) ou la DFG (Deutsche 1.3.3 Explications concernant des
Forschungsgemeinschaft) désignent substances cancérogènes spéci-
spécifiquement les substances cancéro- fiques
gènes possédant un seuil d’action. Bien
que le règlement CLP ne prévoie pas de 1.3.3.1 Substances cancérogènes
classes séparées pour ces substances, il sans VME
est éventuellement envisageable de ran- Pour certaines substances cancérogènes,
ger les cancérogènes C1 ayant une va- on ne dispose pas de suffisamment de
leur de seuil dans la catégorie C2 (voir le données pour fixer une VME. Ces subs-
«Guide sur l’application des critères tances ne figurent pas dans la liste des
CLP» de l’ECHA). Les cancérogènes qui valeurs limites d’exposition. Lors de l’ap-
ont une valeur de seuil comprennent des préciation du risque, les fiches de don-
substances ayant une action non géno- nées de sécurité ou toute autre littérature
toxique ou agissant exclusivement sur pertinente comme l’ORRChim doivent
les chromosomes, ainsi que des subs- être consultées.
tances génotoxiques qui n’apportent pas
une contribution notable au risque de 1.3.3.2 Formation de nitrosamines
cancer si la VME est respectée (seuil cancérogènes à partir d’amines
«pratique» ou «apparent»). Les amines secondaires peuvent pro-
duire des nitrosamines en présence
La question d’un seuil d’action n’est pas d’agents nitrosants (oxydes d’azote prin-
toujours facile à éclaircir car les cancé- cipalement, mais aussi le chlorure de
14
nitrosyle, les esters de l’acide nitreux, les la pyrolyse ou de la combustion incom-
nitrites métalliques et les substances qui plète de substances organiques, par
contiennent un groupe nitroso). La nitro- exemple de gaz brut de cokerie. Selon
sation de certaines amines produit des les substances de base et les conditions
nitrosamines cancérogènes; la liste des de la réaction, les HAP ont une composi-
valeurs limites d’exposition inclut ainsi tion différente.
la nitrosodiméthylamine (produite à partir Une exposition professionnelle aux HAP
de diméthylamine, de thirame ou de trié- est possible lors des processus indus-
thylamine), la nitrosodiéthylamine (à partir triels suivants:
de diéthylamine), la nitrosométhylaniline • Vaporisation des HAP contenus dans
(à partir de méthylaniline) et la nitrosomor- les matières premières sous l’effet de
pholine (à partir de morpholine). processus à hautes températures. Les
Il est souvent question des nitrosamines substances qui contiennent une pro-
à propos des produits de refroidissement portion élevée de HAP comprennent,
et de lubrification. Ces derniers peuvent, par exemple, les goudrons de lignite et
en effet, contenir des nitrites qui sont des de houille, ainsi que le brai et l’huile
agents nitrosants. Ces nitrites peuvent tirés de la houille. Des HAP sont pré-
entrer dans la composition d’antirouilles sents en plus petite quantité dans les
ou se former quand le produit de refroi- fractions lourdes de la distillation du
dissement et de lubrification est conta- pétrole, comme par ex. l’asphalte, le
miné par des bactéries qui réduisent les bitume et les huiles pour moteurs.
nitrates en nitrites. • Formation de HAP par pyrolyse ou
combustion incomplète de substances
On ne connaît pas encore assez bien ce organiques. Ainsi, les gaz bruts des
domaine pour donner des évaluations cokeries sont riches en HAP.
quantitatives sur la formation de nitrosa- • Erosion mécanique d’un matériau
mines à des postes de travail où se font contenant des HAP.
des opérations complexes et des mé-
langes de substances. Deux précautions Sur la base des résultats d’études de
s’imposent donc pour l’utilisation de ces cancérogénicité et de mutagénicité, le
amines au poste de travail: éliminer les CIRC (Centre International de Recherche
agents nitrosants ou les remplacer par sur le Cancer) a classé plusieurs HAP
des substances ne donnant pas lieu à la dans le groupe des cancérogènes à la
formation de nitrosamines cancérogènes. suite d’expérimentations animales. Des
En particulier, la concentration d’oxydes études épidémiologiques ont montré une
d’azote dans l’air ambiant au poste de relation significative entre l’exposition
travail doit être surveillée et réduite le cas professionnelle aux composés volatils du
échéant. Cela est particulièrement vrai goudron de houille (Coal Tar Pitch Vola-
lors de l’utilisation d’amines qui peuvent tiles) contenant des HAP dans les coke-
se transformer en nitrosamines fortement ries et les usines de gazéification du char-
cancérogènes. bon et l’augmentation de la mortalité par
cancer du poumon. Les HAP peuvent éga-
1.3.3.3 Hydrocarbures aromatiques lement provoquer des cancers de la peau.
polycycliques
Les hydrocarbures aromatiques polycy- En raison de son haut pouvoir cancéro-
cliques (HAP, en anglais Polycyclic Aro- gène et de sa proportion de 1 à 5 %
matic Hydrocarbons = PAH) résultent de dans les mélanges de HAP, le benzo(a)
15
pyrène (BaP) est souvent utilisé comme Le risque de maladie dépend, entre
substance de référence pour l’apprécia- autres, de la concentration de l’amiante,
tion globale d’une exposition aux HAP. de la durée d’exposition ou du type et de
La valeur VME pour le benzo(a)pyrène est la forme des fibres. Ainsi, les fibres lon-
une grandeur qui ne permet pas d’évaluer gues et fines sont associées à un risque
précisément la cancérogénicité d’un accru.
mélange de HAP mais qui peut être utili-
sée pour l’estimer approximativement. Sont à considérer comme biologiquement
Des facteurs d’équivalence de toxicité significatives les fibres dont le rapport lon-
ont été déterminés pour une série gueur/diamètre dépasse 3:1 avec une lon-
de HAP et la recherche d’une exposition gueur qui excède 5 µm et un diamètre qui
professionnelle à ce groupe de subs- est inférieur à 3 µm («fibres OMS»). La géo-
tances au poste de travail ne devrait pas métrie des fibres ainsi que leur composition
se limiter au benzo(a)pyrène mais être minéralogique et chimique jouent un rôle
étendue aux autres HAP qui se sont avé- déterminant dans l’appréciation du danger.
rés cancérogènes dans les expérimenta-
tions animales, comme par exemple En recourant au microscope électronique
le benzo(a)anthracène, le chrysène, le à balayage (MEB), il est possible d’identi-
benzo(b)fluoranthène, le benzo(k)fluoran- fier des fibres allant jusqu’à un diamètre
thène, le benzo(j)fluoranthène, de seulement 0,1 μm. Par microscope
l’indéno(1,2,3-cd)pyrène, le dibenzo(a,h) électronique en transmission (MET), des
anthracène, le dibenzo(a,i)pyrène, le fibres encore plus fines peuvent être vi-
dibenzo(a,l)pyrène et le dibenzo(a,e)py- sualisées. La valeur limite d’exposition à
rène. En tenant compte de ces divers l’amiante s’appuie toutefois sur des exa-
HAP, rencontrés à différents postes de mens épidémiologiques qui utilisaient le
travail en proportion variable, il sera plus souvent des microscopes optiques
possible de mieux déterminer le risque et ne mettaient pas en évidence les
cancérogène qu’ils représentent. fibres très fines. L’utilisation du MEB pour
les mesures servant à la vérification du
1.3.3.4 Amiante respect de la VME, par exemple avec
La VME pour l’amiante a été fixée à 0,01 la méthode VDI 3492 allemande, suffit
fibre d’amiante/ml (= 10 000 fibres/m3). donc dans la plupart des cas.
Cette valeur se base sur les données
épidémiologiques concernant la relation 1.3.3.5 Fibres synthétiques et pous-
dose-effet entre l’exposition à l’amiante sières fibreuses
et la fréquence d’apparition de cas de Les fibres minérales artificielles (FMA) sont
mésothéliome ou de cancer du poumon. des fibres inorganiques, obtenues à partir
Pour tous les postes de travail où il n’est de matières premières minérales. A l’in-
pas nécessaire de travailler avec des verse des fibres d’amiante cancérogènes
matériaux amiantés (par exemple dans d’origine naturelle qui se scindent parallè-
les bureaux), la concentration à ne lement à leur grand axe, les FMA se
pas dépasser est fixée à 0,001 fibre brisent presque toujours transversalement.
d’amiante/ml (= 1000 fibres/m3); cette
valeur correspond à la recommandation Sont à considérer comme biologiquement
de l’OFSP pour les locaux d’habitation significatives les fibres dont le rapport lon-
et les locaux où des personnes séjournent gueur/diamètre dépasse 3:1 avec une
de façon continue. longueur supérieure à 5 µm et un diamètre
16
inférieur à 3 µm. En dehors de leur com- mentation animale; les résultats des expé-
position minéralochimique, c’est la géo- riences d’inhalation ne sont cependant pas
métrie des fibres qui joue un rôle déter- concluants et les résultats positifs lors de
minant dans l’appréciation du risque, ainsi l’administration intrapéritonéale, intrapleurale
que les expériences faites avec les pous- ou intratrachéale ne peuvent être transposés
sières fines d’amiante l’ont démontré. directement à l’homme, qui est exposé par la
seule voie respiratoire. Ce groupe comprend,
Il en résulte que les FMA utilisées habi- entre autres, les fibres d’oxyde d’aluminium.
tuellement dans l’industrie présentent Ces considérations sont également valables
le plus souvent un trop grand diamètre ou pour les fibres organiques de p-aramide.
sont trop longues pour parvenir jusque
dans les alvéoles pulmonaires. Cependant, 1.3.3.6 Chrome(VI) dans les procédés
en fonction de leur mode de production selon ORRChim
ou de leur usage, il est possible que des Les composés hexavalents de chrome sont
FMA présentent aussi des dimensions des substances cancérogènes sans seuil
permettant leur accès aux alvéoles. Cet d’effet connu (voir aussi 1.3.2.2). Le risque
élément doit être considéré, conjointe- de cancer doit être maintenu au niveau le
ment à la biopersistance généralement plus faible possible en minimisant le degré
élevée des FMA, lors de l’appréciation et la durée de l’exposition (règle de minimi-
d’un éventuel potentiel cancérogène. sation).
17
1.4 Substances muta- de mutagénicité héréditaire chez des
mammifères ou
gènes (notation M) −−des résultats positifs de tests de muta-
génicité in vivo sur des cellules soma-
tiques de mammifères, associés à
des indices suggérant que la subs-
tance a le potentiel de provoquer des
mutations des cellules germinales
(par exemple essais de mutagénicité
Les substances mutagènes provoquent et génotoxicité in vivo sur des cellules
des mutations des cellules germinales hu- germinales, mise en évidence de la
maines qui peuvent être transmises à la capacité de la substance ou de ses
descendance. Depuis 2016, les substances métabolites à agir sur le matériel
mutagènes sont classées en trois catégo- génétique des cellules germinales) ou
ries M1A, M1B et M2, sur la base du SGH et −−des résultats positifs d’essais démon-
du règlement CLP (CE 1272/2008). On se trant des effets mutagènes sur les
reportera au document d’origine pour plus cellules germinales humaines, sans
de précisions. L’affectation d’une subs- démonstration d’une transmission à la
tance à une catégorie est indépendante du descendance (par exemple augmen-
règlement CLP et peut donc parfois être tation du taux d’aneuploïdie dans les
différente de celui-ci. Le tableau suivant spermatozoïdes des sujets exposés).
compare les anciennes notifications de la
liste suisse des valeurs limites d’exposition Catégorie M2 (anciennement M3)
(jusqu’à 2015) avec les nouvelles catégories Substances préoccupantes pour l’homme
(dès 2016). Les phrases H correspondantes en raison d’effets mutagènes possibles sur
du règlement CLP y figurent également. les cellules germinales humaines. Le classe-
ment en catégorie M2 se fonde sur des ré-
Jusqu’à 2015 Dès 2016 Phrase H sultats positifs de tests sur des mammifères
et/ou, dans certains cas, d’essais de muta-
M1 M1A H340
génicité in vivo sur des cellules somatiques
de mammifères ou d’autres tests de géno-
M2 M1B H340
toxicité in vivo sur des cellules somatiques,
M3 M2 H341
étayés par des résultats positifs de tests de
mutagénicité in vitro mais qui ne justifient
Catégorie M1 pas un classement en catégorie M1.
• Catégorie M1A (anciennement M1)
substances que l’on sait être mutagènes Seuls sont considérés comme «agents
pour l’homme. Le classement en catégorie mutagènes» dans la CMD 9 de l’UE les
M1A s’appuie sur des résultats positifs substances ou les mélanges remplissant
d’études épidémiologiques chez l’homme. les critères de classement en tant que
• Catégorie M1B (anciennement M2) substances mutagènes de la catégorie
substances qui provoquent probable- M1A ou M1B.
ment des mutations héréditaires dans les
cellules germinales humaines et doivent
être considérées comme mutagènes. Le
9 CMD = directive 2004/37/CE concernant la protection
classement en catégorie M1B s’appuie sur des travailleurs contre les risques liés à l’exposition à des
−−des résultats positifs d’essais in vivo agents cancérigènes ou mutagènes au travail. Voir art. 2
18
1.5 Substances repro- La mise en danger du fœtus fait égale-
ment l’objet d’une autre classification: la
toxiques (notation R) notation SS (voir le chapitre 1.6). Ces
classes indiquent si une atteinte du fœ-
tus est à craindre ou pas lorsque la VME
est respectée. Pour sa part, la notation
«R» dont il est question dans le présent
chapitre concerne la substance elle-
même, sans précision quant au potentiel
La notion de «reprotoxicité» (toxicité pour nocif pour le fœtus lorsque la VME est
la reproduction) désigne l’altération des respectée.
fonctions ou de la capacité de reproduc-
tion chez l’homme ou la femme et l’induc- Les substances toxiques pour la repro-
tion d’effets néfastes sur la descendance. duction sont classées, depuis 2016,
dans les catégories R1A, R1B et R2.
L’altération des fonctions ou de la Jusqu’à 2015, les désignations et défini-
capacité de reproduction inclut à son tions des catégories s’appuyaient sur
tour les lésions des organes reproduc- celles de la DFG. Depuis 2016, elles re-
teurs, les anomalies de la formation des prennent, en les modifiant, les catégories
gamètes et de leur transport, du cycle de dangers correspondant aux subs-
reproductif, du comportement sexuel, de tances reprotoxiques et les codes D et F
la fécondité, de l’accouchement, de la des mentions de danger analogues
grossesse, de la puberté, ainsi que le dans le règlement CLP (CE 1272/2008).
vieillissement prématuré ou les altéra- On se reportera au règlement CLP pour
tions d’autres fonctions dépendant de la plus de précisions. L’affectation d’une
bonne santé de l’appareil reproducteur. substance à une catégorie dans la liste
suisse des valeurs limites d’exposition
Les effets néfastes sur la descen- est indépendante du règlement CLP et
dance désignent, au sens très large, peut donc parfois être différente de ce-
toutes les anomalies du développement lui-ci. La qualification de reprotoxique
normal de l’enfant avant et après la nais- concerne les substances ayant la capa-
sance qui résultent de l’exposition de l’un cité intrinsèque et spécifique de nuire à
des parents avant la conception ou de la reproduction; elle n’est toutefois pas
l’exposition de l’enfant au cours de son fiable pour les substances qui ne pro-
développement in utero ou après sa duisent cet effet que comme consé-
naissance jusqu’à sa maturité sexuelle. quence secondaire d’une autre toxicité.
19
L’influence de la toxicité maternelle doit 1.6 Lien entre l’effet
être prise en compte dans l’examen des
effets toxiques sur le développement de
toxique sur le fœtus et la
la descendance. Le tableau suivant com- VME (notations SS)
pare les anciennes notifications de la liste
suisse des valeurs limites d’exposition
(jusqu’à 2015) avec la nouvelle classifica-
tion (dès 2016).
20
cette organisation. Contrairement à la 1.7 Toxicité critique
notation «R», cette classification décrit la
relation entre le développement des pro-
priétés toxiques d’une substance par
rapport à la VME, alors que la notation
«R» caractérise la toxicité pour le déve-
loppement en tant que propriété d’une
substance en soi, sans référence à la
VME. Il se peut donc qu’une substance
soit notée RD mais ne possède pas de Lorsqu’une personne est exposée à une
notation SS: dans un tel cas, on ne sait substance, des effets indésirables spéci-
pas à partir de quelle concentration la fiques à celle-ci peuvent survenir (effets
propriété reprotoxique de la substance adverses). Leur intensité dépend notam-
commence à montrer ses effets. A l’in- ment des facteurs suivants: concentra-
verse, il existe des substances qui ont tion de la substance dans l’air ambiant,
une notation SS mais ne sont pas notées résorption transcutanée ou par voie di-
RD, parce que les deux notations ont été gestive, augmentation du volume respira-
attribuées par des groupes de travail dif- toire par minute en cas d’effort physique.
férents et n’ont pas été harmonisées. Les effets adverses se manifestent le
plus souvent sous forme d’irritations,
Les substances cancérogènes sans seuil d’inflammations, de troubles du rythme
d’effet ne sont pas classées dans le sys- cardiaque, de perturbations des fonc-
tème de notation SS. L’exposition à ces tions cérébrales, d’affections chroniques
substances doit, de toute manière, être entraînant des dommages aux organes
évitée dans tous les cas ou réduite au (poumons, foie, reins, peau, moelle os-
maximum. seuse, squelette, cerveau, nerfs, etc.)
ainsi que de tumeurs malignes. Les ef-
fets adverses sont d’autant moins obser-
vés que la concentration de la substance
est faible. En dessous d’une certaine
concentration, ils sont même inexistants,
à l’exception, par exemple, de certaines
substances ayant un effet génotoxique
direct, pour lequel il ne semble pas exis-
ter de seuil.
21
utilisées dans ces études sont extrapo- conjonctives, voies respiratoires, peau),
lées des conditions expérimentales aux sans distinguer l’organe qui réagit en
conditions de travail en tenant compte de premier à la concentration la plus faible.
divers facteurs de sécurité et d’autres Dans ce cas, les indications des organes
conditions spécifiques aux postes de tra- concernés sont reliées par le signe «&».
vail.
Lorsqu’une valeur limite n’est pas déter-
En règle générale, il n’existe qu’une seule minée en se basant sur la toxicité critique
toxicité critique par substance, à partir mais est établie sur des bases formelles,
de laquelle la valeur limite est calculée. c’est la mention «Formel» qui est utili-
Toutefois, si plusieurs effets indésirables sée. Il se peut donc qu’une valeur limite
surviennent simultanément à une faible soit fixée (par ex. à 1000 ou 10 000 ppm),
concentration, ils peuvent être pris en bien que, en concentrations plus éle-
compte ensemble pour déterminer la va- vées, aucun effet adverse n’est attendu;
leur limite. pour des raisons d’hygiène du travail, il
ne serait toutefois pas judicieux de dé-
Les critères qui permettent de détermi- passer ce seuil de concentration (forma-
ner quelles réactions du corps peuvent tion de brouillard, par ex.).
être qualifiées d’«indésirables» et quel ef-
fet adverse est suffisamment «pertinent» Si une substance est marquée d’un C, le
pour être considéré comme une toxicité type de tumeur maligne n’est mentionné
critique sont définis par la Commission dans la colonne «toxicité critique» que si
des valeurs limites. la substance s’est vu attribuer la catégo-
rie C1A. Dans le cas des substances gé-
La liste des valeurs limites indique la toxi- notoxiques directes sans valeur seuil, un
cité critique dans une colonne spéci- risque résiduel minime de cancer ne peut
fique. Cette liste donne soit les struc- pas être exclu même si la VME est res-
tures anatomiques touchées (organes pectée (voir le chapitre 1.3).
cibles) sur lesquelles la substance induit
un effet indésirable, soit les modifications
pathologiques elles-mêmes (fibrose pul-
monaire, œdème de la cornée, par ex.).
22
Alcool Intolérance à l’alcool
Aryt Arythmie
Asphyxie Asphyxie (Hypoxie combinée hypercapnie)
Asthme
Beryll Berylliose, sensibilisation au Be
Cancnasal Cancer nasal
Cancpulm Cancer pulmonaire
Cataracte
Céphalée
Chloracné
Cholin Inhibiteur de la cholinestérase
Coeur Muscle cardiaque
COHb Formation de carboxyhémoglobine
Cornée
Dent
Diabetes
Fatigue Fatigue, épuisement
Fibrose Fibrose pulmonaire (ex. pneumoconiose)
Fimétal Fièvre des métaux
Foie
Formel VME établie sur base formelle
Halitose Mauvaise haleine
Hémangiosarc Hémangiosarcome du foie
Horripil Horripilation
Immun Système immunitaire
Leucémie
MCorp Masse corporelle
Méso Mésothéliome
Métabol Augmentation du métabolisme basal
MétHb Formation de méthémoglobine
Muscle
Nausée Nausée
NitHb Nitrosyl-hémoglobine
Oedcorn Œdème cornéen (Inflammation de la cornée) / vision floue
Odeur
Olfact Nerf olfactif
Optic Nerf optique
Ouïe
Peau
23
Potass Modification de la kaliémie
Poumons Système pulmonaire
Prothr Changement du temps de prothrombine (trouble de la coagulation)
Rate
Rein
ReproF Reprotoxicité femme (ex. ovaires)
ReproM Reprotoxicité masculine (ex. testicules, sperme)
ReproP Reprotoxicité prénatale (ex. malformation embryo-foetale)
Rhyth Perturbation du rythme cardiaque
Salive Augmentation de la salivation
Sang Hématotoxicité, altérations de la formule sanguine
SCirc Système circulatoire
SN Système nerveux
SNC Système nerveux central
SNP Système nerveux périphérique
TGI Tractus gastro-intestinal
Thyr Thyroïde
VRI Voies respiratoires inférieures (y.c larynx, trachée, arbre bronchique
VRS Voies respiratoires supérieures (y.c. nez, gorge)
Vasodil Vasodilatation
Vertige
Vessie
Vitiligo
Vresp Voies respiratoires
Vue Détérioration de la vue (excl. oedème cornéen)
Yeux Yeux, conjonctives
24
1.8 Poussières et nano- Les VME des aérosols portent les symboles
i = fraction inhalable (précédemment G) ou
particules a = fraction alvéolaire (précédemment F).
Les définitions i/a correspondent en partie
aux définitions valables (G/F), mais sont
basées sur la norme internationalement
reconnue EN 481 (ISO 7708).
0 µm 100 % 100 %
1 µm 97,1 % 97,1 %
3 µm 91,7 % 73,9 %
5 µm 87,0 % 30,0 %
7 µm 82,9 % 9,0 %
9 µm 79,1 % 2,5 %
10 µm 77,0 % 1,3 %
11 µm 75,8 % 0,7 %
16 µm 69,1 % 0 %
25 µm 61,2 %
50 µm 52,5 %
100 µm 50,1 %
Valeurs numériques des conventions: Pourcentage des poussières totales en suspension dans l’air
25
leurs agglomérats et agrégats, sont pro- qui entourent tant l’échantillonnage que
duits essentiellement lors de processus la fixation des valeurs limites.
de combustion ou de réactions en phase
gazeuse. L’action locale de ces parti- Pour les poussières inhalables, la prise
cules sur les voies respiratoires aug- d’échantillons doit être effectuée avec un
mente moins en fonction de leur masse appareillage dont la capacité d’échantil-
que de leur surface totale ou de leur lonnage selon la norme a été décrite dans
concentration en nombre. Il n’est actuel- la littérature et vérifiée par des tests tant
lement pas encore possible de fixer des pratiques qu’expérimentaux. Plusieurs
valeurs limites d’exposition pour ce type systèmes de ce type sont actuellement
de particules en se basant sur des don- en développement. Par exemple, les sys-
nées toxicologiques ou médicales. tèmes d’échantillonnage IOM et GSP ont
fait leurs preuves en la matière 10, 11. Pour
Techniques d’échantillonnage les poussières alvéolaires, la prise
La technique d’échantillonnage ainsi que d’échantillons doit être effectuée avec un
l’interprétation des résultats obtenus appareillage dont la capacité d’échantil-
doivent rester le fait de personnes exer- lonnage selon la norme a été décrite
cées et compétentes connaissant les dans la littérature et vérifiée par des tests
nombreuses incertitudes et approximations tant pratiques qu’expérimentaux. Sont
particulièrement adaptés les systèmes
La comparaison avec les valeurs limites d’échantillonnage type cyclone.
d’exposition n’est généralement réaliste
qu’avec des résultats obtenus par prises
d’échantillons sur l’homme (personal
10 Kenny LC: Developments in Workplace Aerosol Sam-
s ampling). Les mesures stationnaires sont
pling – A review. Analyst, Sept. 1996. Vol. 121 (1233–1239)
utilisables pour déterminer la conta 11 Kenny LC and alt: A Collaborative European Study of
mination d’un site. Personal Inhalable Aerosol. Sampler Performance. Ann.
occup. Hyg., 1997. Vol. 41, No. 2. (135–153)
100 %
80
60
aérosols alvéolaires aérosols inhalables
40
20
0 10 100
Diamètre aérodynamique en μm
26
Appareils à lecture directe La valeur VME d’une poussière inerte
En raison des nombreuses variations des n’est valable qu’à la condition que celle-
caractéristiques des poussières (densité, ci ne comporte aucun mélange avec des
morphologie des particules, répartition substances nocives comme l’amiante, le
granulométrique etc.), il n’est en principe quartz etc.
pas possible d’effectuer des analyses
quantitatives à l’aide de photomètres à Voici quelques exemples de poussières
lecture directe basés sur la technologie inertes:
de la diffusion lumineuse (Streulichtfoto- • Amidon
meter). Par contre, l’utilisation de tels • Carbonate de calcium (craie)
systèmes est indiquée par exemple pour • Carbonate de magnésium (magnésite)
la détection de sources d’émission, pour • Carbure de silicium non fibreux
l’évaluation dans le temps des variations (carborundum)
de concentrations ou pour la vérification • Cellulose
de l’efficacité d’un système de réduction • Dioxyde d’étain
des émissions de poussières. • Dioxyde de titane
• Oxyde d’aluminium (alundum, corindon)
Nomenclature • Sulfate de calcium (gypse)
27
ROS en anglais pour Reactive Oxygen noparticules pourraient se déclarer à un
Species) ou solubilité dans des milieux stade ultérieur en l’absence de mesures
biologiques. de protection appropriées. C’est ce que
suggèrent des études expérimentales et
la connaissance d’une association entre
Les nano-objets sont des structures fabri-
pollution de l’environnement induite par
quées volontairement dont une, deux ou
des particules et maladies.
trois dimensions extérieures sont de
l’ordre nanométrique (entre 1 et 100 nm en-
Des études expérimentales ont montré
viron). Les nanoparticules et les nano-
également que les nanoparticules et les
fibres (respectivement trois et deux di-
particules ultrafines peuvent déclencher
mensions extérieures nanométriques) sont
des réactions inflammatoires au niveau
deux catégories importantes de nano-ob-
des bronches et des alvéoles après inha-
jets. Les nanoparticules sont obtenues par
lation. D’autres études ont révélé que la
réduction de grosses particules ou par
production d’espèces réactives de l’oxy-
synthèse. Les nanofibres peuvent égale-
gène et l’effet pro-inflammatoire des na-
ment avoir une forme tubulaire, tels les na-
noparticules dans les poumons dé-
notubes de carbone; ces derniers peuvent
pendent de façon déterminante de leur
être monoparoi (ou monofeuillet, SWCNT
composition chimique, respectivement
en anglais pour Single Walled Carbon Na-
de leurs propriétés physicochimiques de
notubes) ou multiparois (ou multifeuillets,
surface. Les nanotubes de carbone
MWCNT en anglais pour Multi Walled Car-
peuvent également provoquer des réac-
bon Nanotubes). Pour les nanofibres,
tions inflammatoires dans les poumons.
lorsque le rapport entre la longueur et le
Ils présentent par ailleurs des similitudes
diamètre est élevé, on parle de nanoparti-
structurelles avec les poussières fi-
cules à fort aspect ratio (HARN en anglais
breuses telles que l’amiante. Les fibres
pour High Aspect Ratio Nanoparticles).
sont généralement considérées comme
Les particules ultrafines (en anglais ultra- dangereuses lorsqu’elles sont très lon-
fine particles) désignent des particules gues (longueur supérieure à 20 µm en
dont le diamètre équivalent de mobilité particulier), inférieures à 3 µm de dia-
est inférieur à 0,1 µm (= < 100 nm) et qui mètre et biopersistantes dans les tissus,
sont issues de différents processus ther- en particulier les tissus pulmonaires.
miques (éruptions volcaniques, incendies Certaines études suggèrent que les na-
de forêt, chauffage, moteurs diesel ou notubes de carbone, spécialement les
soudage) ou lors de traitement de cer- tubes multiparois rigides, longs et fins,
tains matériaux. Les nanoparticules et les pourraient être cancérogènes.
particules ultrafines ont plus ou moins
tendance à s’agglomérer ou à s’agréger. Pour définir des valeurs limites, il faut
connaître les relations dose-effet, si pos-
sible sur la base d’études épidémiolo-
Dans les nations occidentales industriali- giques et expérimentales. Jusqu’à pré-
sées, aucune maladie professionnelle sent il existe encore peu d’études qui
spécifique n’a été observée à ce jour lors permettent de définir des relations dose-
d’études sur des travailleurs exposés aux effet claires pour les nanoparticules. Il
nanoparticules dans le cadre des nano- s’agit également de déterminer des cri-
technologies. Des éléments indiquent tères applicables tels que la concentra-
toutefois que des affections dues aux na- tion massique, le nombre de particules,
28
la surface spécifique des particules, les 1.8.4 Substances responsables de
propriétés physicochimiques superfi- sensibilisation (poussières de farine)
cielles ou la production d’espèces réac-
tives oxygénées. Les poussières de farine comme les fa-
rines de blé ou de seigle provoquent des
Aucune valeur limite n’a encore été pu- sensibilisations et peuvent avoir des ef-
bliée à l’échelle internationale. Aux États- fets irritatifs sur les voies aériennes. Le
Unis, le National Institute of Occupational phénomène de sensibilisation est parti-
Safety and Health a proposé une valeur culièrement important en pratique,
indicative de 0,3 mg/m3 (fraction alvéo- puisque l’asthme chez les travailleurs ex-
laire) pour les nanoparticules de dioxyde posés à la farine compte parmi les
de titane. Pour les expositions mixtes à formes d’asthme professionnel les plus
de l’oxyde de titane fin et ultrafin, aucune fréquentes. Lors de sensibilisation pré-
quantification précise n’est possible en existante, de très faibles expositions
l’absence de convention de mesurage; la peuvent amener à des problèmes de
proportion de particules ultrafines de santé et des atteintes fonctionnelles. Le
dioxyde de titane ne peut être qu’esti- risque de survenue d’une sensibilisation
mée. dépend d’une part de l’intensité de l’ex-
position (concentration de farine dans
En Grande-Bretagne, une valeur indica- l’air), d’autre part de facteurs individuels
tive de 0,01 fibres/ml est recommandée (atopie). La relation dose-effet entre l’ex-
pour les nanofibres et les nanotubes de position à la farine et la survenue d’une
carbone. Pour les nanotubes de car- sensibilisation ou, respectivement, d’une
bone, il n’existe encore toutefois ni pro- allergie respiratoire manifeste est diffé-
cédure de mesurage normée ni règles de rente chez les personnes avec ou sans
calcul adaptées (mesure de la longueur, atopie. Sur la base des relations dose-
traitement des pelotes, etc.). effet connues à ce jour, il n’est pas pos-
sible de fixer un NOAEL (No Observable
Dans l’état actuel des données, les va- Adverse Effect Level) et donc une valeur
leurs indicatives suivantes peuvent être limite pour la santé.
formulées:
Les relations dose-effet connues nous
Nanotubes et nanofibres de carbone (lon- permettent de conclure que pour les
gueur supérieure à 5 µm, diamètre infé- poussières de farine, il faut viser une
rieur à 3 µm, rapport entre longueur et concentration de moins de 1 mg/m 3 (pous-
diamètre supérieur à 3:1) : 0,01 fibre/ml; sières inhalables), resp. – mesurée sur
cette valeur limite est la même que pour une durée de 15 minutes – de 2 mg/m 3.
les fibres d’amiante pouvant pénétrer
dans les poumons.
Vu que les fortes expositions aux pous-
sières sur une courte durée jouent un
rôle important dans la sensibilisation, les
pics d’exposition doivent être évités le
plus possible. Si cela ne peut être obtenu
par des mesures techniques et d’organi-
sation du travail, des moyens de protec-
tion personnelle doivent être utilisés. En
29
outre, un examen médical d’aptitude est particulières, des méthodes de mesure et
recommandé dans le cadre de l’orienta- d’analyse utilisées, de l’appréciation qua-
tion professionnelle pour les futurs ap- litative des microorganismes concernés,
prentis et employés exposés aux pous- ainsi que de l’état de santé des travail-
sières de farine. leurs exposés. En outre, il faut tenir
compte de la teneur naturelle en microor-
ganismes de l’air ambiant qui est sujette
1.8.5 Risques biologiques, pous- à des variations saisonnières et météoro-
sières et aérosols comportant un logiques. Ce «bruit de fond» se situe ha-
risque biologique bituellement entre 102 et 103 UFC/m3 d’air
(UFC = Unité formant colonie).
La protection des travailleurs contre les
risques liés aux microorganismes est ré- A titre d’orientation, compte tenu des
glée par l’Ordonnance fédérale du restrictions mentionnées, les valeurs sui-
25.8.99 (OPTM). On se référera à cette vantes peuvent être qualifiées d’accep-
ordonnance pour la classification des mi- tables aux postes de travail: germes
croorganismes et pour les systèmes de a érobes mésophiles: 10 4 UFC/m 3;
sécurité biologique (art. 3 et 4 OPTM). En bactéries gram négatives: 10 3 UFC/m 3;
vertu de l’article 5, l’employeur est tenu moisiss ures 10 3 UFC/m 3; endotoxines:
d’analyser les dangers encourus lors de 10 3 UE/m 3 (grande dispersion en raison
la manipulation ou de l’exposition aux des d
iverses méthodes d’analyse).
microorganismes et de déterminer l’im-
portance du risque qui en découle. Il doit
en outre indiquer sur demande aux ins-
tances de contrôle quels critères il a utili-
sés lors de cette analyse de risque.
30
1.9 Sujets spéciaux Elle renseigne notamment sur les princi-
pales propriétés connues ainsi que sur les
mesures de sécurité et de premiers se-
cours. Elle accompagne chaque produit
et doit être mise à disposition par le four-
1.9.1 Appréciation du risque pour la nisseur.
santé des substances sans VME
Il peut parfois s’avérer difficile d’évaluer
Pour de nombreuses substances utili- l’exposition à une substance et de définir
sées professionnellement, il n’existe pas des mesures de sécurité appropriées
de VME. Ceci ne signifie pas que ces lorsqu’il n’existe pas de VME. Différentes
substances soient pour autant dépour manières de procéder ont fait leurs
vues de danger. preuves dans la pratique pour résoudre
ce problème (voir ci-après). Elles présup-
Ne sont reportées dans la liste des va- posent néanmoins des connaissances
leurs limites d’exposition que les sub solides en matière de médecine du travail,
stances dont les valeurs VME sont éta- de toxicologie et d’hygiène du travail.
blies. Les substances cancérogènes,
sensibilisantes ou susceptibles de per- Définir ses propres valeurs indicatives
méation transcutanée auxquelles aucune Si, pour une substance chimique, ses
valeur VME n’est attribuée ne sont pas données toxicologiques sont suffisantes
mentionnées. et/ou si son effet pharmacologique est
suffisamment bien connu, une valeur li-
La manière de se comporter avec ces mite peut être définie en dessous de la-
substances ne diffère en aucune façon quelle un effet nuisible pour la santé peut
de celle adoptée à l’égard de celles do- être exclu (No Observed Adverse Effect
tées d’une VME. Néanmoins, il est tout Level, NOAEL). En connaissant ce NOAEL
particulièrement recommandé lors de la et en prenant en compte divers facteurs
manipulation de nombreuses substances de sécurité, une entreprise peut définir
de procéder à une analyse du risque ses propres valeurs indicatives pour ce
pour la santé. Cette proc édure doit se type de substances. Cette manière de
faire sur place et comporte les étapes faire est notamment utilisée par des en-
suivantes 12: treprises de l’industrie pharmaceutique
• Analyse du risque pour les substances actives qu’elles pro-
• Appréciation du degré d’exposition duisent. Dans ce cas, les mesures à
• Mesures à prendre prendre doivent être déterminées de ma-
• Nouvelle appréciation après un certain nière à pouvoir respecter ces valeurs indi-
temps ou en présence d’éléments nou- catives. Si, pour une substance donnée, il
veaux. existe une valeur VME, celle-ci prime sur
les valeurs indicatives fixées par l’entre-
La fiche de données de sécurité est une prise.
importante source d’informations pour
l’évaluation des risques pour la santé. Control Banding
Lorsque les informations sont insuffi-
santes pour définir ses propres valeurs in-
12 SérieESCIS, cahier 13, 1998, Arbeitshygiene (n’existe
qu’en langue allemande). (les cahiers ESCIS peuvent être dicatives, il reste possible de classer les
obtenus auprès de la CESICS, www.escis.ch) substances selon leurs caractéristiques
31
physico-chimiques et de définir des me- qu’à des mélanges de substances. Or
sures, sur la base des connaissances les VME sont, par définition, applicables
disponibles. On peut par exemple utiliser pour des expositions à des substances
la méthode du «Control Banding». Cette pures. Elles ne doivent être utilisées
méthode consiste à définir des groupes qu’avec prudence pour l’évaluation des
(ou «bandes»), dans lesquels sont clas- les risques liées aux mélanges de subs-
sées les substances présentant un tances et aux produits techniques conte-
risque similaire pour la santé, en tenant nant des additifs ou des impuretés
compte de leurs propriétés. Parallèle- toxiques, car les connaissances scienti-
ment, un train de mesures est défini pour fiques sur une potentialisation ou, au
chaque groupe en fonction du niveau de contraire, une inhibition réciproque de la
risque ce dernier. toxicité des substances en présence
sont encore insuffisantes. Néanmoins la
Informations complémentaires au sujet qualité de l’air des places de travail où
du Control Banding: des mélanges de substances nocives
• Zalk D. M. et al.: Banding the World peuvent ètre présents doit pouvoir être
Together; the global growth of Control évaluée selon des critères uniformes.
Banding and qualitative occupational
risk management. ICOH Newsletter 9 En l’absence d’interaction et lorsque les
(2011);3: 4–7 substances agissent sur des organes
• OIT ICCT (Organisation internationale différents, on peut supposer que ces
du travail: International Chemical substances ont des effets indépendants.
Control Toolkit) http://www.ilo.org/ Si elles agissent sur le même organe,
legacy/english/protection/safework/ on obtient un effet additif. Ceci corres-
ctrl_banding/toolkit/icct/index.htm pond à l’effet toxique lié à la concentra-
• AIHA (American Industrial Hygiene tion totale des différentes substances,
Association): http://www.aiha.org/ respectivement à celui de la somme des
insideaiha/volunteergroups/cbwg/ concentrations relatives de chaque subs-
Pages/default.aspx tance prise individuellement. Ainsi, l’effet
• HSE COSSH (Health and Safety Execu- additif est obtenu non par addition des
tive: Control of Substances Hazardous effets (effect addition), mais par addition
to Health) Essential Sector guidance des doses (dose addition).
sheets: http://www.hse.gov. uk/pubns/
guidance/ Lors d’expositions multiples, des interac-
• ECETOC TRA (Centre européen d’éco- tions peuvent fréquemment se présenter.
toxicologie et de toxicologie des pro- Celles-ci influencent les concentrations
duits chimiques: évaluation ciblée des des substances toxiques ou de leurs mé-
risques): http://www.ecetoc.org/tra tabolites au niveau de l’organe cible et
• REACH EMKG-Expo tool (): modifient les paramètres du monitoring
http://www.reach-clp-helpdesk.de/de/ biologique. Ces interactions peuvent gé-
Themen/Expositionen/Expositionen.html néralement survenir à plusieurs niveaux:
absorption, distribution, biotransforma-
tion (activation de substances en méta-
1.9.2 Mélanges de substances bolites actifs ou détoxification en méta-
bolites inactifs) et élimination. On parle
Dans la pratique, on n’est généralement alors d’interactions toxicocinétiques.
exposé qu’à des substances pures, mais Des interactions sont aussi possibles
32
par ex. au niveau des récepteurs (ré- ou dont les effets toxiques ne se potentia-
ponse de l’organe cible à la substance). lisent pas (gaz d’échappement d’automo-
Dans ce cas, on parle d’interactions biles, par ex.), on utilise la formule suivante:
toxicodynamiques. C1 C2 Ci
<
= 1; <
= 1; ……; <
=1
MAK1 MAK 2 MAK i
Si une substance inhibe le métabolisme
d’une autre substance, la détoxification de Lors d’une analyse du risque, en plus
la substance active en métabolite (in)actif des influences multiples sur le poste de
est ralentie. Une inhibition réciproque du travail, il faut également tenir compte de
métabolisme est également possible. Dans facteurs extra-professionnels (consom-
ce cas, l’action simultanée de ces subs- mation d’alcool, de médicaments ou de
tances entraîne une augmentation des tabac, par ex.), qui peuvent interagir avec
concentrations des substances ayant un les facteurs liées à la profession. Il
effet toxique dans le sang, avec un effet convient aussi de tenir compte de la toxi-
global supra- ou hyper-additif. On as- cocinétique ou de la demi-vie des méta-
siste alors à un ralentissement accompa- bolites des substances utilisées.
gné d’un pic moins important de l’excrétion
des métabolites inactifs dans l’urine. Cela Le monitoring biologique permet d’ap-
peut donner lieu à une mauvaise interpréta- précier la charge interne due à une subs-
tion car l’on suppose alors une exposition tance ou à une solicitation, il correspond
moindre des travailleurs à ces substances. à la réaction de l’organisme à la subs-
tance en cause. Les interactions toxico-
L’effet toxique d’une substance peut aussi cinétiques peuvent être documentées
être amoindri par une autre substance dans le cadre du monitoring biologique
(effet infra-additif ou antagonisme), en suivant une stratégie judicieuse. L’effet
par ex. en raison d’une accélération du toxique potentiel des interactions entre
métabolisme. substances peut lui aussi, être évalué au
moyen d’un monitoring biologique.
En pratique, on utilise la formule qui suit L’interaction entre le bruit et les subs-
lorsque l’on a affaire à des mélanges tances ototoxiques doit être prise en
de substances qui agissent sur le même compte dans l’appréciation des risques.
organe sans effet de synergie entre Voir à ce sujet le chapitre 1.2.3, qui intro-
composants (cf. «dose addition» ci-des- duit le marquage «OB».
sus), comme c’est par ex. le cas pour
les mélanges de solvants:
C1 C2 C3 Ci 1.9.3 Substances neurotoxiques
+ + + …… + <
=1
VME1 VME 2 VME3 VMEi
Divers agents peuvent développer des
Si la somme des fractions relatives de effets toxiques sur le système nerveux
chaque substance en présence dépasse central et périphérique.
1, il faut prendre les mesures nécessaires
pour abaisser leur concentration globale, Pour les agents avec des effets indési-
afin que la somme de ces indices soit ra- rables sur le système nerveux central, il
menée avec certitude en dessous de 1. est important qu’un spécialiste de la sé-
curité au travail procède à une apprécia-
Si l’on a affaire à des mélanges de subs- tion du risque. Lors de cette appréciation,
tances agissant sur des organes différents il faut en particulier prendre en compte
33
les coexpositions avec d’autres subs- com-portant un seul groupe isocyanate
tances neurotoxiques, une éventuelle (–N = C = 0), par ex. l’isocyanate de mé-
sensibilité accrue des travailleurs dans le thyle (CH3NCO), servent essentiellement
cadre du travail posté / de nuit, tout effet à la synthèse de pesticides et de produits
indésirable supplémentaire dû à la prise pharmaceutiques. Les monomères
de certains médicaments ainsi que la né- comptant deux, trois ou davantage de
cessité d’une stricte abstinence vis-à-vis groupes NCO, à savoir les di-, tri- ou
de l’alcool avant le travail par équipe. polyisocyanates polymérisent facilement
avec les polyols pour former des poly
uréthanes qui sont utilisés dans la fabri-
1.9.4 Peroxydes organiques cation de plastiques, de mousses, de
vernis et de colles.
Le pouvoir inflammatoire et corrosif des
peroxydes organiques sur la peau et les Les groupes NCO qui confèrent aux iso-
muqueuses varie fortement d’un compo- cyanates un pouvoir réactif élevé en rai-
sé à l’autre. Certains d’entre eux causent son de leur terminaison insaturée peuvent
encore des nécroses graves de la peau également réagir avec les molécules de
ou de la cornée, avec perte de l’œil, à structures biologiques, par ex. avec les
des dilutions élevées et en quantités très groupes hydroxyl- ou amino- des pro-
minimes. L’inhalation des vapeurs cause téines ou des lipoprotéines et développer
une irritation plus ou moins intense des ainsi des effets toxiques. Lors de surex-
voies respiratoires. Les risques de ré- positions, on observe des irritations, des
sorption sont en pratique minimes. On a inflammations et des érosions des voies
signalé des cas de sensibilisation. respiratoires, de la peau et des yeux; en
cas de concentrations très élevées dans
l’air, un oedème pulmonaire peut survenir.
1.9.5 Isocyanates
Les monomères d’isocyanates compor-
Les isocyanates sont des composés or- tant deux groupes NCO ou plus, ainsi que
ganiques de type ester de l’acide iso- les prépolymères (c. à d. les oligomères
cyan-urique (HNCO). Les monomères porteurs de groupes NCO réactifs) pro-
34
voquent en outre un asthme chez une principe, ils se composent d’une huile de
partie des personnes exposées. Comme base, d’additifs et de composants secon-
l’action biologique des isocyanates dé- daires. La substance de base peut être
pend avant tout des groupes réactifs une huile minérale, une huile estérifiée na-
NCO, il est logique de se référer à ces turelle ou une substance de synthèse. De
groupes pour établir la VME des isocya- nos jours, divers additifs sont habituelle-
nates. De cette manière, on peut mieux ment ajoutés à la substance de base, par
appréhender l’action toxique des isocya- exemple des biocides, agents émulsifiants,
nates au cours du processus de polyméri- anticorrosifs, conservateurs, antimousses,
sation plutôt qu’en mesurant les compo- additifs «haute pression», agent anti-vieil-
sés isocyanates isolément, les divers lissement, etc. Lors de l’utilisation d’un li-
monomères et prépolymères formant un quide de refroidissement et de lubrification,
mélange complexe de composition va- d’autres substances dites secondaires
riable au cours de la polymérisation. Dans peuvent s’accumuler ou se former, par
ce type de mélanges, certains composés exemple des HAP (à haute température),
peuvent rester non identifiés; d’autre part des particules métalliques, des déter-
certains diisocyanates ainsi que tous les gents, des peintures, des vernis ou des
oligomères et prépolymères n’ont pas de solvants. Une colonisation microbienne
VME spécifiques attributées. En se réfé- est également possible, notamment avec
rant à une VME basée sur les NCO pour formation d’endotoxines et de nitrosa-
apprécier la toxicité d’un mélange d’iso- mines. Les nitrosamines se forment à partir
cyanates on peut en outre, en règle géné- d’amines secondaires en présence
rale, renconcer à l’analyse qualitative et d’agents nitrosants (voir le chapitre 1.3.3).
quantitative des divers composants. La Les nitrites, produits par réduction bac-
VME basée sur les NCO convient égale- térienne à partir des nitrates, sont un
ment bien à l’appréciation des mélanges exemple répandu de telles substances.
de substances qui se dégagent dans l’air
lors de la pyrolyse de polyuréthanes. Les substances préoccupantes pour la
santé sont en particulier les additifs et les
La valeur limite pour les isocyanates substances secondaires. Les HAP, cer-
concerne donc pour la totalité des taines nitrosamines et certains métaux
groupes réactifs NCO de tous les mono- peuvent être cancérogènes. Toutefois,
mères et prépolymères. On peut ainsi re- dans la mesure où ils ne se forment que
noncer à fixer des valeurs limites différen- pendant l’utilisation du produit de refroi-
ciées pour ces composés pris individuels. dissement et de lubrification, les huiles
minérales et les produits de refroidisse-
ment et de lubrification ne sont pas
considérés comme cancérogènes mais
1.9.6 Liquides de refroidissement et seulement classés en C2.
de lubrification, huiles minérales
Les substances toxiques s’accumulent
Utilisés lors de différentes opérations en particulier dans les aérosols (brouil-
d’usinage des métaux, les liquides de re- lards) qui sont générés au cours de l’utili-
froidissement et de lubrification sont des sation d’un produit de refroidissement et
mélanges complexes composés de nom- de lubrification. En outre, certains com-
breux constituants, qui peuvent être mis- posants sont volatils et peuvent former
cibles ou non miscibles avec l’eau. Sur le des vapeurs (phase gazeuse). La liste
35
des valeurs limites d’exposition comporte 1.10 Surveillance par
aussi bien une valeur limite pour les aéro-
sols que pour la concentration totale des
analyse
aérosols et des vapeurs. La valeur pour les
aérosols est fixée sur la base de considé-
rations liées à la santé; en revanche, celle
pour la concentration totale se fonde sur
des aspects strictement techniques d’hy- Une méthode importante pour contrôler
giène du travail. Dans le cas où il existe si les valeurs limites (VME/VLE) sont res-
des valeurs limites d’exposition et des indi- pectées consiste à doser le contaminant
cations pour certains composants des dans l’air du poste de travail. La tech-
produits de refroidissement et de lubrifica- nique de dosage doit être telle que l’on
tion, il y a lieu d’en tenir compte (par obtienne des données représentatives.
exemple pour certains distillats de pétrole).
La planification, I’exécution et l’interpré
tation des dosages est affaire de spécia-
1.9.7 Composés métalliques solubles liste.
36
Senatskommission zur Prüfung gesund Formules de conversion
heitsschädlicher Arbeitsstoffe)
masse moléculaire
• Luftanalysen, analytische Methoden zur mg/m 3 = x ml/m 3
24,06
Prüfung gesundheitsschädlicher Arbeits-
24,06
stoffe (collection à compléments pério- ml/m 3 =
masse moléculaire
x mg/m 3
diques)
37
Pour ce faire, les systèmes d’échan-
tillonnage les plus appropriés sont ceux
qui permettent de collecter ensemble les
vapeurs et les aérosols et dans lesquels
la teneur en aérosol est déterminée en tant
que fraction inhalable. Dans l’optique
d’un scénario du pire, cela est également
recommandé pour les substances dont
la VME ne se réfère qu’à la fraction alvéo-
laire, car celle-ci ne peut en général pas
être mesurée aux postes de travail.
38
2 Valeurs biologiques tolérables (VBT)
39
être interprétés à la lumière des données
correspondant, pour laquelle la santé d’un
toxicocinétiques et des interactions pos-
travailleur n’est, dans la vaste majorité
sibles entre ces diverses substances.
des cas, pas mis en danger, même lors
d’exposition répétée ou à long terme. Les
Le monitoring biologique peut être asso-
valeurs VBT reposent sur une relation
cié aux mesures faites dans l’air, ou mis
entre l’exposition externe et interne ou
en œuvre seul, selon les circonstances.
entre l’exposition interne et l’effet causé
Reflétant la charge interne, le monitoring
par la substance. La détermination de la
b iologique tient compte de toutes les
valeur VBT prend comme base de réfé-
voies d’entrée dans l’organisme, par ex.
rence les expositions internes moyennes.
par réso rption cutanée ou par voie diges-
La valeur VBT est considérée comme dé- tive, ainsi que par une augmentation de la
passée, lorsque la concentration moyenne c aptation respiratoire lors d’efforts phy-
du paramètre est au dessus de la VBT siques, en raison de l’acc roissement du
lors d’examens répétés du travailleur; les débit ventilatoire. Toutes les sources d’ex-
valeurs mesurées au dessus de la VBT position sont inclues, par exemple celles
doivent être évaluées sur le plan de la résultant d’une activité privée ou de l’en-
toxicologie professionnelle. On ne peut vironnement. En outre, l’efficacité des
pas nécessairement conclure à une at- moyens de protection individuelle peut
teinte à la santé sur la base d’un dépasse- être testée. Tous ces p aramètres ex-
ment unique de la VBT. Ce principe s’ap- pliquent que la charg e interne d’un travail-
plique uniquement aux substances pour leur ne soit pas strictement corrélée avec
lesquelles la VBT ne doit pas être dépas- la charge externe reflétée par les mesures
sée en tant que valeur maximale dans un dans l’air ambiant dans toutes les situa-
cas d’espèce. Un T est alors marqué en tions professionn ell es rencontrées.
regard de la substance correspondante
dans la colonne «Remarques».
De manière générale, le fait que les VBT
ne soient pas dépassées à un poste
de travail ne délie par l’employeur de la
2.1.3 Interprétation surveillance de l’air ambiant, surtout en
présence de substances possédant une
Pour fixer une VBT, il faut disposer de action irritative sur la peau, les conjonc
suffisamment de données médicales, tives et les muqueuses respiratoires.
toxicologiques et cinétiques sur la subs-
tance en cause. Les VBT sont détermi- Les résultats des analyses biologiques
nées en se basant sur la corrélation entre doivent être interprétés par des spécia-
les paramètres biologiques obtenus et listes compétents. Les remarques prélimi-
les atteintes à la santé constatées, ou naires du chapitre 1, les valeurs limites
par comparaison entre les v aleurs limites d’exposition (VME) et les remarques
d’exposition (VME) et les résultats biolo- concernant certaines substances particu-
giques témoignant de la charge interne lières de la liste des VME doivent être
ou de l’épreuve de l’organisme. dans tous les cas respectées. On tiendra
Les VBT sont établies pour des exposi- compte de la protection des données.
tions à une seule substance chimique
pure. En cas d’exposition à deux ou plu-
sieurs substances, les résultats doivent
40
On veillera tout particulièrement à inter- Moment du prélèvement
préter les VBT signalées par les lettres N, a indifférent
Q, T et X en fonction des critères qu’elles b fin de l’exposition, de la période de
indiquent. travail
c exposition de longue durée: après
plusieurs périodes de travail
2.1.4 Structure de la liste des VBT d avant la reprise du travail
Pour chaque substance, le choix s’est Les mentions suivantes figurent dans la
porté sur les paramètres qui sont sou- liste:
vent utilisés dans la pratique et pour les-
quels on dispose de suffisamment
N Paramètre non spécifique
d’expér ience en médecine du travail et
Les paramètres biologiques portant la
en toxicologie. Pour les paramètres
mention N ne sont pas spécifiques de la
moins usités, on consultera la littérature.
substance indiquée, mais peuvent égale-
Le substrat biologique nécessaire ou re-
ment être modifiés par l’exposition à
commandé pour la détermination du pa-
d’autres substances chimiques. Leur utili-
ramètre est indiqué: urine; sang complet;
sation a cependant fait ses preuves dans
érythrocytes; plasma ou sérum; air al-
la pratique. Lors de problème d’interpré-
véolaire. Comme le moment précis de la
tation, il est recommandé de f aire appel
prise d’échantillon est important pour
en plus à un paramètre spécifique.
l’interprétation de nombreux paramètres,
les indications nécessaires figurent sous Q Interprétation quantitative difficile
la rubrique «prélèvement». Pour les subs- L’interprétation quantitative exacte des
tances à très longues demi-vies et s’ac- paramètres portant la mention Q se
cumulant dans l’organisme au cours des heurte à des difficultés. Ces paramètres
années, le moment du prélèvement est se prêtent donc à des tests de dépistage
indifférent. Pour les paramètres à demi- ou peuvent compléter la détermination de
vie plus courte, le moment du prélève- paramètres non spécifiques (N).
ment est indiqué: avant le travail, c.-à-d.
X Influence de l’environnement
après plus de 15 heures sans exposition;
Les paramètres biologiques portant la
à la fin du travail, c.-à-d. en général dans
mention X présentent à divers degrés des
les 2 heures suivant la fin de l’exposition;
modifications également chez des per-
dans certains cas, lors d’expositions pro-
sonnes professionnellement non expo-
longées au cours de plusieurs journées
sées, ceci en raison de l’influence de l’en-
de travail, c.-à-d. après 4 ou 5 périodes
vironnement.
de travail.
P Valeur provisoire
Substrat d’examen Les VBT de ces paramètres biologiques
S Sang complet ne sont pas encore définitivement fixées,
E Erythrocytes pour diverses raisons.
U Urine T Effet toxique aigu
A Air alvéolaire Pour les substances marquées avec T, la
P/Se Plasma/Sérum VBT s’applique en tant que valeur maxi-
male dans un cas d’espèce et ne doit pas
être dépassée
41
qualité doivent être conservés par les la-
# Cancérogène avec valeur seuil
boratoires qui doivent en garantir l’accès
Les substances signalées par le symbole
aux organes d’exécution compétents de
# sont des cancérogènes avec une valeur
la sécurité au travail.
seuil. Le risque de cancer n’est normale-
ment pas accru si la VBT est respectée.
42
3 Valeurs admissibles pour les agents physiques
aux postes de travail
autres 5 x classe 1
Tableau 1: F ( l) signifie que la puissance maximale dépend de la longueur d’onde et doit être déduite de
la norme.
43
3.1 Radiations ionisantes différentes classes 1, 1M, 1C, 2, 2M, 3R, 3B
et désignés en conséquence (tableau 1).
Des mesures correspondant à la classe
de laser doivent être prises pour garantir
Les doses maximales admissibles d’irra- un maniement sûr au poste de travail.
diation résultant de l’action d’un rayonne- La norme SN EN 60825-2 s’applique à la
ment ionisant externe ou de celle d’une transmission de données par fibres
substance radioactive ayant pénétré optiques. Vous trouverez des informations
dans le corps sont fixées par la Loi sur la complémentaires dans la brochure
radioprotection du 22.3.1991 et par l’Or- «Attention: rayonnement laser!»
donnance sur la radioprotection du (Suva 66049.f).
26.4.2017.
3.2.2 Ultra-violets
1000 000
Peau
100000
Œil
Irradiation (Jm-2)
10000
1000
Peau et Œil
100
10
180 200 220 240 260 280 300 320 340 360 380 400
Longueur d’onde (nm)
Figure 1: Irradiation UV maximale admissible pour une durée de 8 heures (journée de travail).
Représentation graphique des valeurs limites du tableau 2.
44
Peau et œil Peau Œil
Lon- Irradiation Efficacité spec Lon- Irradiation Efficacité Irradiation Efficacité spec
gueur admissible trale relative du gueur admissible spectrale admissible trale relative du
d’onde rayonnement d’onde relative rayonnement
pour la longueur pour la longueur
d’onde d’onde
(nm) (J · m )
-2
(–) (nm) (J · m )
-2
(–) (J · m )
-2
(–)
Tableau 2: Irradiation UV maximale admissible pour une durée de 8 heures (journée de travail), efficacité
spectrale relative S rel.
45
gées même en respectant ces recom- 3.2.3 Rayonnement dans le spectre
mandations; il en va de même pour les visible et infrarouge (rayonnement
personnes o pérées de la cataracte, en ce incohérent)
qui concerne l’exposition de l’œil aux
rayons UV. Plage de longueurs d’ondes de 300 à
En présence d’une source de rayons UV 1400 nm.
monochromatique à bande étroite, la ra-
diation émise peut être directement com- Voir les valeurs limites de la publication
parée avec la valeur admissible de la lon- «ICNIRP Guidelines on Limits of Expo-
gueur d’onde correspondante (tableau 2). sure to Incoherent Visible and Infrared
Pour les sources UV à bande large ou en Radiation» (Health Physics 105(1):74-91;
présence d’un mélange de rayons UV mono- 2013) de la Commission Internationale
chromatiques, il faut tout d’abord calculer pour la protection contre les radiations
l’énergie effective du rayonnement. Cette non ionisantes (ICNIRP).
valeur peut être ensuite comparée à la lon-
gueur d’onde de référence de 270 nm. On trouve des sources de rayonnement
incohérent dans le spectre visible et in-
frarouge à tous les postes de travail. La
Eeff = S El · s rel · Dl
plupart ne présentent aucun danger.
46
Source de rayonnement Conditions d’usage sans danger
Tableau 3
En ce qui concerne les lampes non men- vailler exige que l’on regarde fréquem-
tionnées dans cette liste ou utilisées sous ment dans leur direction. D’autres
une forme non sécurisée, le groupe de examens sont nécessaires dans ce cas.
risque donne des indications sur leur dan-
gerosité (voir tableau 4). Toutes les 3.2.4 Champs électromagnétiques
lampes utilisées doivent être classées par
leur fournisseur dans l’un de ces groupes Domaine de fréquence: champs sta-
de risque, conformément à la norme NF tiques (0 Hz) jusqu’à 300 GHz.
EN 62471:2008 (sécurité photobiologique
des lampes et des appareils utilisant des Les valeurs limites pour les champs EM
lampes). Le risque augmente avec le (tableau 5) sont applicables aux situations
groupe de risque. dans lesquelles le corps entier est exposé
à un champ électrique, magnétique ou
La prudence est de mise pour utiliser les électromagnétique. Elles sont définies pour
sources pouvant causer un éblouisse- le poste de travail inoccupé, car la pré-
ment, en particulier si la manière de tra- sence d’une personne modifie fortement
Classe de risque 0 Ces lampes ne représentent aucun danger selon les critères de
(catégorie «exemp- la norme.
tée»)
Groupe de risque 1 Ces lampes ne représentent aucun danger en utilisation
(faible risque) normale.
Groupe de risque 2 La réaction étant de détourner le regard pour éviter l’éblouis-
(risque moyen) sement face à une source lumineuse intense ou pour fuir la
chaleur, ces lampes ne représentent aucun danger.
Groupe de risque 3 Ces lampes représentent un danger même en cas d’exposition
(risque important) de courte durée.
Tableau 4
47
f H B E P
(kA/m) (mT) (kV/m) (W/m2)
f H B
(Hz) (A/m) (µT)
16 ² ∕3 1200 1500 20 1)
f E
(MHz) (V/m)
Tableau 5: Valeurs limites pour les champs EM (valeurs effectives) pour des fréquences indus trielles c hoisies;
f = fréquence en Hertz; H = intensité du champ magnétique en Ampère/mètre; B = densité du flux magnétique
en Tesla; E = intensité du champ électrique en Volt/mètre; P = densité de puissance moyenne en Watt/m 2
1)
sans objet à ce niveau de fréquence
2)
Des expositions jusqu’à 8000 mT peuvent être justifiées pour des applications spéciales, à condition que
l’environnement soit contrôlé et que des règles de comportement propres à prévenir les effets induits par
le mouvement soient appliquées.
48
Les valeurs limites d’exposition aux
Les porteurs d’un stimulateur cardiaque
champs magnétiques statiques figu-
ou d’autres appareils médicaux de type
rant dans le tableau 5 correspondent aux
électronique peuvent être insuffisamment
valeurs de référence pour les postes de
protégés même en respectant ces valeurs
travail (occupational) de la Directive sur
limites. De telles situations nécessitent
les limites d’exposition aux champs ma-
une enquête particulière.
gnétiques statiques (0 Hz) de la Commis-
sion Internationale pour la protection
Les valeurs pics des impulsions à hautes contre les radiations non ionisantes (Di-
fréquences de courte durée (radar) ne rective ICNIRP 2009, Health Phys. 96(4),
doivent pas dépasser de plus du facteur 504-514).
de 1000 la densité de puissance
moyenne P figurant dans le tableau 5. Les valeurs limites d’exposition aux
champs alternatifs figurant dans le ta-
Ces limites ont pour but de protéger les bleau 5 correspondent aux valeurs de
travailleurs de l’effet thermique direct des référence pour les postes de travail (oc-
champs à hautes fréquences et de la cupational) de la Directive sur la limitation
gêne causée par les champs statiques et des immissions des champs électriques,
à basses fréquences. Il est possible qu’en magnétiques et électromagnétiques
raison du contact avec des s tructures alternatifs (jusqu’à 300 GHz) de la Com-
métalliques importantes, des sensations mission Internationale pour la protection
désagréables soient cependant perçues. contre les radiations non ionisantes
Dans de tels cas, il faut obtenir par une (Directive ICNIRP 1998, Health Phys. 74,
mise à terre sélective ou par une isolation 494–522).
de ces structures un abaissement du
courant de contact (Icont) suffisant pour Pour la protéction pendant la grossesse
faire disparaître ces effets désagréables et la maternité, il faut suivre les valeurs
(pour 0–2,5 kHz: Icont < 1,0 mA). limites de l’Ordonnance du DEFR sur les
activités dangereuses ou pénibles en cas
Le respect de ces limites ne garantit pas de grossesse et de maternité (voir an-
que certains appareils sensibles aux nexe 1 de l’article 12, paragraphe 3 de
champs EM comme les instruments de l’ordonnance sur la protection de la ma-
navigation, les écrans d’ordinateurs, les ternité).
microscopes électroniques, les analy-
seurs, les récepteurs radio ne puissent Pour la protection de la population gé-
être dérangés. Des méc anismes électro- nérale et la planification des locaux,
explosifs ainsi que des explosions c’est l’Ordonnance sur la protection
peuvent être déclenchés par la formation contre le rayonnement non ionisant (OR-
d’étincelles. Des perturbations majeures NI) RS 814.710 qui fait foi.
sont possibles, susceptibles d’entraîner
éventuellement des risques secondaires.
Ce problème fait l’objet de prescriptions
spéciales notamment sur la résistance
aux champs électromagnétiques (EMV)
des installations et a
ppareils techniques
(Ordonnance sur la compatibilité
électromagnétique, RS 734.5).
49
3.3 Bruit et vibrations 3.3.2 Bruit impulsif
50
3.3.5 Vibrations main-bras 3.4 Milieu hyperbare
Si la charge vibratoire A(8) sur une jour-
née de travail de 8 heures atteint ou dé-
passe 2,5 m/s2 (valeur d’action), il faut
prendre des mesures et procéder à une
évaluation approfondie du risque.
La charge vibratoire A(8) sur une journée Dans certaines situations, les travailleurs
de travail de 8 heures ne doit pas dépas- peuvent être exposés à une surpression
ser 5 m/s2 (valeur limite d’exposition). externe. C’est notamment le cas sur les
chantiers de construction effectués dans
l’air comprimé lorsque la surpression dé-
3.3.6 Vibrations corps entier passe 0,1 bar, ou pendant les interven-
tions en plongée dès lors que le plon-
Si la charge vibratoire A(8) sur journée de geur, équipé d’une tenue de plongée, se
travail de 8 heures atteint ou dépasse trouve sous la surface de l’eau. Les effets
0,5 m/s2 (valeur d’action), il faut prendre des substances employées au travail sur
des mesures et procéder à une appré- un corps humain en milieu hyperbare
ciation approfondie du risque. sont encore peu connus. Il est toutefois
possible de formuler des recommanda-
La charge vibratoire A(8) sur une journée tions sur la base de considérations expé-
de travail de 8 heures ne doit pas dépas- rimentales, étant entendu qu’il ne s’agira
ser 1,15 m/s2 (valeur limite d’exposition). pas de vérités médicalement avérées et
qu’il conviendra d’en tenir compte pour
l’évaluation des risques.
51
quantité accrue de substances dans l’air «Occupational exposure limits for hyper-
ambiant en milieu hyperbare par rapport baric conditions» (2000) publié par le
au milieu normobare. Dans ces condi- Health and Safety Executive (HSE), orga-
tions, si la valeur limite d’exposition nisme chargé de la sécurité au travail
(VME) sur le lieu de travail est exprimée au Royaume-Uni. Une ordonnance suisse
en ppm, on peut se trouver exposé à une sur les travaux en milieu hyperbare est
dose inadmissible d’une substance alors en cours d’élaboration.
même que la concentration de celle-ci,
mesurée en ppm, ne dépasse pas cette
limite. La VME exprimée en ppm doit
donc être abaissée en proportion de
l’élévation de la pression ambiante abso-
lue afin de ne pas dépasser la masse par
unité de volume. Cette extrapolation
n’est pas nécessaire pour les VME expri-
mées en mg/m3. En pratique, cela signi-
fie que les VME exprimées en ppm
doivent être converties, tandis que celles
indiquées en mg/m3 peuvent être utili-
sées sans changement.
52
3.5 Chaleur (rayonnement Comme base d’appréciation, les direc-
tives suivantes peuvent être utilisées:
infrarouge) • EN 27243: Evaluation de la charge ther-
mique du travailleur par l’indice WBGT
• ENISO 7726: Instruments de mesure
des données physiques de l’environne-
ment.
53
4 Valeurs indicatives pour les contraintes corporelles
54
déplacer et pousser/tirer – méthodo- 4.2 Valeur indicative de
logie d’analyse et valeurs seuils
−− SN EN 1005-1 Sécurité des machines
poids (manutention de
– Performance physique humaine – charges)
Partie 1: Termes et définitions
−− SN EN 1005-2 Sécurité des
machines – Partie 2: Manutention
manuelle de machines et d’éléments
de machines
−− SN EN 1005-3 Sécurité des Les valeurs indicatives de poids tolé-
machines – Partie 3: Limites des rables sont de 25 kg pour les hommes et
forces recommandées pour l’utilisa- de 15 kg pour les femmes.
tion de machines
−− SN EN 1005-4 Evaluation des pos-
tures et mouvements lors du travail Lors du levage et du port réguliers de
en relation avec les machines charges (respectivement de manipula-
−− SN EN 1005-5 Appréciation du tion), il faut effectuer une appréciation de
risque relatif à la manutention répéti- risque à partir de charges de 12 kg pour
tive à fréquence élevée les hommes et de 7 kg pour les femmes.
−− SO 11228-1 Ergonomie – Manuten-
tion manuelle – Partie 1: Manutention
verticale et manutention horizontale
• De plus, il faut se référer aux commen-
taires de l’ordonnance 3 relative à la loi
sur le travail (OLT3) – Art. 25 Charges
• Instrument d’évaluation: «Risques pour
l’appareil locomoteur» et Guide d’utilisa-
tion «Risques pour l’appareil locomo-
teur». Ces publications aident à vérifier
que les exigences de la loi sur le travail
sont remplies, aussi pour d’autres
contraintes corporelles telles que les
postures forcées et les tâches répéti-
tives. Possibilité de téléchargement:
www.seco.admin.ch
• Pour l’évaluation des contraintes corpo-
relles au niveau du dos consécutive à la
manutention de charges et aux
contraintes de posture dans un proces-
sus de travail, il faut se référer à la
directive correspondante de la
Deutsche Gesellschaft für Arbeitsmedi-
zin und Umweltmedizin (DGAUM).
(www.dgaum.de: directive n° 28).
55
Abréviations dans la liste des VME
VLE Valeur limite d’exposition calculée sur une courte durée 1.1.2
S Sensibilisation 1.2.2
* Nouveauté 1.2.6
C Cancérogène 1.3
M Mutagène 1.4
56
Abréviations dans la liste des VBT
B Sang complet
E Erythrocytes
U Urine Substrat d’examen
A Air alvéolaire
P/Se Plasma/Serum
a Indifférent
b Fin de l’exposition, de la période de travail
Moment du prélèvement
c Exposition de longue durée:
après plusieurs périodes de travail
d Avant la reprise du travail
N Paramètre non spécifique
Q Interprétation quantitative difficile
X Influence de l’environnement
P Valeur provisoire
T Effet toxique aigu
57
Suva
Case postale, 6002 Lucerne
Tél. 041 419 58 51
www.suva.ch
Référence
1903.f