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Partie I
Analyse structurale
et analyse quantitative
Première partie
ANALYSE STRUCTURALE
et
ANALYSE QUANTITATIVE
INTRODUCTION
1. Le concept 1
2. L’appareillage schématisé 1
3. Les techniques d’ionisation 2
3.1. Les techniques d’ionisation en phase gazeuse 2
3.2. Les techniques d’ionisation par désorption 4
3.3. Les techniques d’ionisation à pression atmosphérique par évaporation 5
3.4. Conclusions 6
4. Les techniques de séparation des ions 7
4.1. Le spectromètre de masse à secteur magnétique 7
4.2. Le spectromètre de masse à trappe ionique (ion trap) 8
4.3. Le spectromètre de masse à transformée de Fourier 9
4.4. Le spectromètre de masse à temps de vol (ToF) 9
5. Le détecteur 9
6. La résolution 10
7. La spectrométrie de masse en tandem et les techniques apparentées 10
8. L’importance de la valence d’un élément 11
9. L’importance des isotopes 11
10. Exemples de spectres relevés en mode « impact électronique » 12
11. Exemples d’appareils 12
12. L’analyse élémentaire 13
13. Conclusion 13
Le dico 14
1. Généralités 121
2. Historique 121
3. Les principales étapes d’une chromatographie 121
3.1. Le dépôt du mélange 121
3.2. La séparation du mélange 121
3.3. La détection 123
4. Les différents types de chromatographie 124
4.1. La chromatographie d’adsorption 124
4.2. La chromatographie d’exclusion stérique 124
4.3. La chromatographie ionique ou par échange d’ions 124
4.4. La chromatographie d’affinité 125
5. Les différents types de chromatographie d’adsorption 125
5.1. La chromatographie sur couche mince (CCM) 125
5.2. La chromatographie sur colonne 127
5.3. La flash chromatography 127
5.4. La chromatographie liquide à haute pression (performance) (HPLC) 128
5.5. La chromatographie liquide à ultra-haute pression (performance) (UHPLC) 128
5.6. L’extraction en phase solide (SPE) 128
5.7. La chromatographie en phase gazeuse (GC) 129
6. L’électrophorèse 129
7. Conclusion 129
BIBLIOGRAPHIE 130
ANNEXES
INTRODUCTION
L’un des buts de la chimie organique est de fournir les outils théoriques et expérimentaux
permettant de concevoir et de réaliser des procédures qui aboutiront à l’isolement de composés
originaux dotés de propriétés souhaitées ou nouvelles. Le rôle du chimiste ne s’arrête toutefois pas à
ces tâches. Il doit en outre pouvoir démontrer que les transformations envisagées ont bien eu lieu, que
les réactifs ont été complètement consommés, que le produit obtenu est celui attendu, que ce produit
est pur, … Face à un dérivé inconnu, il doit aussi être capable d’en déterminer la structure et parfois
l’origine.
Ensuite, nous verrons comment doser les composants d’un mélange et les séparer.
Chapitre 1
LA SPECTROMETRIE DE MASSE
1. Le concept
2. L’appareillage schématisé
1
3. Les techniques d’ionisation
Ces techniques ne sont applicables qu’à des substances dont la tension de vapeur est
– 6
d’environ 10 Torr à une température à laquelle elles restent stables. Souvent il s’agit de produits
dont la masse est inférieure à 1 000 Da.
L’échantillon est préalablement vaporisé puis bombardé par un flux d’électrons très
énergétiques (souvent 70 eV), générés par un filament, ce qui conduit à l’éjection d’un électron à partir
des molécules de l’échantillon, pour donner un cation radical, appelé ion moléculaire ou ion parent.
M + e- +.
M + 2e-
Les espèces chargées sont accélérées puis déviées sous l’influence d’un champ magnétique
et ainsi séparées selon leur rapport « masse/charge » (m/z).
L’ion moléculaire acquiert un excédant énergétique qu’il dissipe par rupture de liaisons
covalentes. Ce procédé de fragmentation est prédictible, de sorte que les fragments formés et
collectés sont caractéristiques de la structure du produit vaporisé.
2
3.1.2. L’ionisation chimique (CI)
Un gaz réactif, fréquemment le méthane, est introduit dans la source et ionisé par
bombardement électronique.
. . . .
CH4 + e - CH4 + + CH3 + + CH2 + + CH + + C + + H2 + + H +
. .
CH4 + + CH4 CH5 + + CH3
. . .
CH2 + + CH4 C2H3 + + H2 + H
Les molécules de l’échantillon entrent en collision avec ce gaz ionisé et il y a, par des
processus bimoléculaires,
transfert d’un proton pour fournit un ion [M + 1] + ([M – 1] + pour les n-alcanes)
et addition électrophile pour fournir des ions [M + 15] +, [M + 29] +, …
3
3.1.3. L’ionisation chimique à pression atmosphérique (APCI)
C’est une électrode à décharge couronne (effet couronne) qui produit le flux d’électrons. Celui-
ci ionise l’air ambiant, crée un plasma et les ions radicalaires de ce plasma (essentiellement des ions
+
agrégats d’eau H (H2O)n formés à partir des traces d’eau et d’azote) induisent l’ionisation de la
substance à analyser sous la forme [M + H] +. Dans cette méthode, un certain degré de fragmentation
est observé.
N2 + e N2 + + 2 e
N2 + + 2 N2 N4 + + N2
N4 + + H2O H2O + + 2 N2
Dans ces techniques, les molécules passent directement d’une phase condensée à la phase
vapeur sous forme d’ions. Elles sont essentiellement utilisées pour les composés lourds, non volatils
ou ioniques. Il est à noter que souvent ces techniques servent uniquement à déterminer une masse
moléculaire, éventuellement précise. Les spectres peuvent être compliqués par des pics provenant
d’ions de la matrice.
4
3.2.2. L’ionisation par bombardement d’atomes rapides (FAB)
Dans la méthode LSIMS (liquid secondary ion mass spectrometry), ce sont des ions de
césium (10 – 30 keV) qui bombardent l’échantillon.
+ + -
La technique produit des ions [M + 1] , [M + 23 (Na)] , et [M – 1] . La limite de masse pour le
FAB se situe autour de 10 – 20 kDa et ne renseigne généralement que la masse moléculaire du
produit à analyser.
Dans ces techniques, les ions sont générés à pression atmosphérique ou proche, d’où l’autre
nom donné à la méthode : ionisation à pression atmosphérique (API).
L’échantillon est introduit en solution dans l’appareil au moyen d’un tube capillaire chauffé. Le
tube nébulise et évapore partiellement le solvant pour former un courant de fines gouttelettes
introduites dans la source. Lorsque le solvant est entièrement évaporé, les ions de l’échantillon
peuvent être analysés. Cette méthode permet d’étudier des solutions aqueuses.
5
3.3.2. La technique electrospray (ES)
L’échantillon en solution (souvent un solvant polaire volatile) pénètre dans la source via un
capillaire en acier inoxydable entouré d’un flux coaxial d’azote, appelé gaz nébuliseur. L’extrémité du
capillaire est maintenue à une tension élevée par rapport à une contre électrode. Un aérosol de
gouttelettes chargées se forme lorsque la solution quitte le capillaire. L’azote dirige ce flux vers
l’appareil. Dans l’aérosol, la taille des gouttelettes diminue avec l’évaporation de l’échantillon, la
concentration en ions chargés augmente. Quand la répulsion électrostatique entre les ions atteint un
seuil critique, les gouttelettes subissent ce que l’on appelle l’explosion Coulombique, qui libère les
ions dans la phase vapeur. Les ions désolvatés sont ensuite focalisés vers l’analyseur.
3.4. Conclusions
6
4. Les techniques de séparation des ions
Dans cette configuration, les ions sont séparés sur base de leur moment (masse X vitesse).
Des ions de même masse mais de vitesses différentes atteindront le détecteur (s’ils l’atteignent) en
des points différents. Afin de focaliser tous les ions de même énergie cinétique en un même point, on
insère dans la configuration un analyseur électrostatique (secteur électrique) qui forcera ces ions de
même charge (z) et de même énergie cinétique à suivre la même trajectoire. Dans ce secteur, la force
2
centrifuge vaut m v / r = z E (3). La combinaison des équations (1) et (3) donne r = 2 V / E.
L’analyseur composé d’un secteur magnétique et d’un secteur électrique est dit à double
focalisation.
Il arrive que des ions se forment non pas dans la source, mais dans un secteur. On parle alors
* 2
d’ions métastables, ils apparaissent à la masse apparente m = (m2) / m1 où m1 est la masse de l’ion
parent et m2 la masse de l’ion fille.
7
4.2. Le spectromètre à trappe ionique (ion trap)
Dans un tel analyseur, les ions sont piégés dans une trappe pendant un temps plus ou moins
long et ils sont sélectivement éjectés, en fonction du rapport m/z, pour des combinaisons données des
tensions électriques appliquées aux faces de la trappe.
La trappe ionique quadrupolaire (ou quadripolaire, trappe de Paul, QIT pour quadrupolar
ion trap) se compose, dans sa version linéaire (linear ion trap, aussi dénommé LTQ pour linear trap
quadrupole) de quatre barreaux (10 – 20 cm de long) cylindriques parallèles entre eux. Les électrodes
opposées sont unies entre elles et soumises au même potentiel. Les deux autres électrodes sont
également reliées entre elles et soumises à une même valeur du potentiel, mais de signe opposé. Ce
potentiel résulte d’une combinaison d’une tension continue et d’une tension alternative de haute
fréquence. Pour chaque combinaison de ces deux tensions, seuls les ions d’un rapport m/z donné
peuvent traverser le quadripôle et atteindre le détecteur. Un tel analyseur est moins encombrant et
moins onéreux qu’un spectromètre à secteur magnétique.
Dans la trappe quadrupolaire cylindrique (cylindrical ou 3D ion trap), les barreaux sont de
section hyperbolique.
Dans l’orbitrappe, on utilise des champs électrostatiques plutôt qu’une tension alternative.
8
4.3. Le spectromètre de masse à transformée de Fourier
Un tel appareil est équipé d’un analyseur à résonance cyclotronique d’ions. Il s’agit d’une
trappe ionique analogue à celles décrites ci-dessus. A l’intérieur de la cellule, chaque ion est situé à
un endroit différent mais tourne sur une orbite perpendiculaire au champ magnétique à une fréquence
cyclotronique proportionnelle à m/z. Une impulsion radio-fréquence excite alors les ions qui sont
accélérés et voient le rayon de leur orbite augmenter. Le courant sinusoïdal induit par le mouvement
des ions de m/z donné est mesuré sur les plaques de détection et converti, par transformée de
Fourier, en spectre de masse.
A l’entrée de l‘analyseur, tous les ions accélérés par une tension V ont une énergie :
2
z V = m v / 2 (cfr. Equation 1 plus haut).
½
Des ions de masses différentes ont donc des vitesses v = (2 z V / m) .
2 ½
Si le tube de l’analyseur a une longueur L, le temps de vol (t) d’un ion sera de (L m / 2 z V) puisque
v = L / t. Connaissant t, L et V, on en déduit m.
5. Le détecteur
Le détecteur doit mesurer un nombre d’ions positifs. Il s’agit souvent d’un multiplicateur
d’électrons éjectés d’une cathode qui est frappée par les ions issus du spectromètre.
9
6. La résolution
On définit la résolution :
Mn
R= où Mn est la masse la plus élevée
Mn - Mm
Les appareils à basse résolution ou résolution unitaire permettent de faire la distinction entre
des masses unitaires jusqu’à une masse de 3 000 daltons.
Les appareils à haute résolution (R = 20 000 par exemple) permettent de faire la distinction
entre deux composés de même masse unitaire mais de composition différente comme C16H26O2
(250,1933) d’une part et C15H24NO2 (250,1807) d’autre part. On parle ainsi de spectrométrie de
masse à haute résolution (HRMS).
Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques des différents types d’analyseurs. Il est à
noter que résolution et prix varient dans le même sens
10
8. L’importance de la valence d’un élément
Une substance contenant un nombre IMPAIR d’atomes d’azote a une masse moléculaire
IMPAIRE.
114
11
10. Exemples de spectres relevés en mode « impact électronique »
12
12. L’analyse élémentaire
A l’origine (Pregl, 1930), dans cette technique, une masse précise de la substance à analyser
(de l’ordre du mg) était pyrolysée dans un courant d’oxygène et l’on mesurait les quantités d’eau (donc
d’hydrogène), de dioxyde de carbone (donc de carbone) et d’azote formées. La transformation de CO
en CO2 était réalisée par un passage sur un lit d’oxyde de cuivre et de chromate de plomb. Les
masses d’H et de C étaient calculées à partir de l’augmentation en poids de deux tubes préalablement
pesés contenant l’un du perchlorate de magnésium pour l’eau (donc l’hydrogène), l’autre de la chaux
sodée pour le dioxyde de carbone (donc le carbone). La combustion d’une substance contenant de
l’azote conduit à la formation d’azote (N2) et d’oxydes d’azote. Un dispositif à base de poudre de
cuivre permet la réduction des oxydes d’azote en azote et ainsi le dosage en azote total par pesée
également.
Aujourd’hui, l’analyse élémentaire reste le seul critère irréfutable de pureté d’un échantillon
homogène (et homogénéisé) d’une substance. Des écarts de 0.4 % maximum par rapport aux valeurs
théoriques calculées pour les éléments courants (C, H, N) sont tolérés pour faire preuve de la pureté
d’un (nouveau) produit.
Il existe des logiciels gratuits permettant de calculer une analyse centésimale, par exemple
http://www.che.hw.ac.uk/research/services/solvent.html.
13. Conclusion
13
Le dico
Analyse élémentaire
APCI (ionisation chimique à pression atmosphérique)
API (ionisation à pression atmosphérique)
Brome (isotopes)
Carbone (isotopes)
Cation radical
Chlore (isotopes)
CHN
CI (ionisation chimique)
CID (collision induced decomposition)
Cylindrical ion trap
3D ion trap (= Cylindrical ion trap)
Da (Dalton)
DART (direct analysis in real-time)
Décharge couronne
Désorption de champ
Désorption-ionisation par plasma (PDMS)
Désorption-ionisation par laser (MALDI)
Détecteur
Double focalisation
EI (impact électronique)
Electrospray (ES)
ES (electrospray)
Explosion coulombique
FAB (ionisation par bombardement d’atomes rapides)
FD (désorption de champ)
Filament
Fragmentation
FT-ICR (Fourier Transform ion cyclotronic resonance)
HRMS (spectrométrie de masse à haute résolution)
Identité (critère de)
Impact électronique
Impaire (masse)
IMS (ion mobility spectrometry)
Ion fille
Ion fragment
Ion métastable
Ion moléculaire
Ion parent
Ion quasi-moléculaire
Ion trap
Ionisation
Ionisation à pression atmosphérique (API)
Ionisation chimique (CI)
Ionisation chimique à pression atmosphérique (APCI)
Ionisation douce
Ionisation par bombardement d’atomes rapides
Ions agrégats d’eau
Isotope
QToF (quadrupole time of flight)
Linear trap quadrupole
LSIMS (liquid secondary ion mass spectrometry, variante de FAB)
LTQ (linear trap quadrupole)
MALDI (matrix-assisted laser desorption ionization)
Masse précise
Matrice
Mobilité ionique (spectroscopie à)
m/z
14
Orbitrap(pe)
PDMS (plasma desorption mass spectrometry)
Pic de base
Pureté (critère de)
QIT (quadrupolar ion trap)
Résolution (haute, unitaire)
Secteur électrique
Secteur magnétique
Séparation des ions
Spectrométrie de masse à haute résolution (HRMS)
Spectrométrie de masse à transformée de Fourier-résonance cyclotronique d’ions (FT-ICR)
Source
Tandem (spectrométrie de masse en)
Temps de vol (ToF)
Thermospray
ToF (time of flight)
Trappe ionique
Trappe ionique quadripolaire
15
Chapitre 2
E=h =hc/
– 34
avec h = 6.62 10 Js et c = 3 10 8 m/s
-9 -7 -7
(m) 4 10 4 10 7 10
Unité courante : le nm
16 14 14
(Hz) 7.5 10 7.5 10 4.3 10
16
2. Le concept
La région du spectre visible à l’œil humain s’étend d’environ 320-340 nm à environ 800 nm. La
lumière de l’UV proche englobe des longueurs d’onde plus petites allant de 200 à 320-340 nm. Cela
correspond à des énergies de l’ordre de 167 à 292 kJ/mol pour la lumière visible et 292 à 627 kJ/mol
pour la lumière UV. Envoyer des ondes d’une telle énergie sur des molécules organiques permet
d’induire des transitions électroniques d’une orbitale remplie de type HOMO vers une orbitale vide
dite excitée de type LUMO. On parle donc aussi de spectroscopie électronique.
Moins la différence d’énergie entre les orbitales HOMO et LUMO sera grande et moins il
faudra d’énergie pour réaliser la transition. Donc, plus un système est conjugué, plus il sera facile de
provoquer la transition électronique. On utilisera donc des ondes caractérisées par une plus faible
énergie, donc une plus grande longueur d’onde. C’est le cas dans les systèmes contenant au moins
une double liaison (carbone-carbone).
17
Si la lumière entrant dans l’échantillon a une intensité égale à I 0 et que l’échantillon absorbe
une certaine quantité d’énergie pour réaliser une transition électronique, la lumière sortant de
l’échantillon aura une intensité égale à I avec I < I0.
On définit la transmittance de l’échantillon
T = I / I0
A = DO = log (I 0 / I) = - log T
Pour autant que l ‘échantillon soit suffisamment dilué, à toute longueur d’onde, l’absorbance
est proportionnelle au nombre de molécules présentes dans l’échantillon et à la longueur de
l’échantillon (cuvette) traversée par la lumière.
A cl
A = log (I 0 / I) = c l
Chaque niveau électronique contenant plusieurs niveaux de vibration (et de rotation), il existe
plusieurs valeurs d’énergie qui sont capables de donner lieu à une transition électronique. Le spectre
d’absorption sera un spectre de bandes larges pour lequel on définit des valeurs de max, c’est à dire
la valeur de la longueur d’onde correspondant à un maximum de la bande d’absorption.
18
Les longueurs d’onde d’absorption les plus fréquentes et les coefficients d’extinction molaires
correspondants sont donnés ci-dessous.
Un chromophore : groupe fonctionnel qui absorbe une radiation électromagnétique (ex : C=O, C=C)
Un groupe auxochrome : groupe qui étend la conjugaison d’un chromophore en partageant une paire
d’électrons libre (OR, NR2, …), parfois tout groupe qui étend la conjugaison d’un chromophore (OR,
CO2R, …)
Un effet bathochrome (ou déplacement vers le rouge) : déplacement d’une bande vers les grandes
longueurs d’onde (le rouge)
Un effet hypsochrome (ou déplacement vers le bleu) : déplacement d’une bande vers les petites
longueurs d’onde (le bleu, mais aussi vers les longueurs d’onde inférieures à 320 nm)
Un effet hyperchrome : effet provoquant une augmentation de l’intensité de l’absorption
Un effet hypochrome : effet provoquant une diminution de l’intensité de l’absorption
Les règles de Woodward permettent de prédire un spectre UV-Visible avec une bonne
approximation. Les valeurs à utiliser sont reprises dans les tableaux suivants.
Cas des diènes et triènes conjugués (les effets de solvant sont négligeables)
Systèmes conjugués
Diènes acycliques et hétéroannulaires 215 nm
Diènes homoannulaires 235 nm
Triènes acycliques 245 nm
19
5. La pratique
5.1. L’appareil
5.1.1. La source
Il s’agit soit
d’une combinaison de deux lampes, l’une au deutérium pour l’UV (190-380 nm),
l’autre au tungstène ou à un halogénure de tungstène
pour le visible (380-800 nm)
d’une lampe au xénon (190-1000 nm)
Il s’agit d’un prisme ou d’un réseau (« grating », D, surface striée réfléchissant la lumière,
caractérisée par un nombre de traits par mm). La présence de miroirs (C,E) est possible.
Ce système peut être placé AVANT l’échantillon. On parle alors d’un monochromateur. Il
décompose la lumière incidente en ses composantes de longueurs d’onde différentes qui sont
envoyées, tour à tour, sur l’échantillon.
20
Le système de dispersion de la lumière peut également être positionné APRES l’échantillon.
Dans ces cas, ce système est appelé un polychromateur plutôt que monochromateur. Il disperse alors
la lumière qui a traversé l’échantillon directement sur le détecteur.
5.1.3. Le détecteur
21
5.2. Le relevé des spectres
Les spectres étant relevés sur des échantillons en solution, il est impératif, pour avoir une
zone d’analyse la plus large possible, d’utiliser un solvant n’absorbant qu’à faibles longueurs d’ondes
(grande différence d’énergie entre les niveaux HOMO et LUMO). Le choix se porte donc vers l’eau, les
alcanes, les alcools, les haloalkanes.
A de faibles longueurs d’ondes (< 250 nm) sont associées des énergies qui sont suffisantes
pour induire, parfois, des réactions photochimiques et donc dégrader l ‘échantillon. Aussi, lorsque l’on
travaille en balayage de longueurs d’onde, on commence toujours par les grandes longueurs d’ondes.
5.3. L’unité de DO
O 5'
(-)
O P OH2C base
(-) H O H 1'
O 3'
H H
OH OH
22
5.4. La température de fusion de l’ADN (Tm)
6. Et après l’absorption ?
Dans son état fondamental, une molécule présente un spin global S nul. La multiplicité de
l’état fondamental, définie comme 2S + 1, vaut 1. L’état est dit singulet (S0).
Quand un électron passe dans l’orbitale LUMO, en général il garde son spin. La multiplicité
des cet état est donc encore 1. C’est l’état singulet excité, le premier niveau est dénommé S 1.
Dans cet état S1, le principe de Pauli ne s’applique plus et le système peut évoluer vers une
situation dans laquelle les deux électrons ont des nombres quantiques de spin identiques. La
multiplicité de cet état vaut 3. C’est un état excité triplet T1.
23
Le diagramme de Jablonski explique les différentes manières dont un électron retombe dans
l’état fondamental après excitation. Par une série de processus de relaxation, l’électron peut retomber
dans le niveau énergétique le plus faible du premier état excité. Il peut alors retomber dans l’état
fondamental (sur divers niveaux de vibration) en émettant de la lumière. Ce phénomène est connu
sous le nom de fluorescence. La retombée à l’état fondamental via un état triplet peut donner
naissance à un phénomène de phosphorescence qui, contrairement à la fluorescence, persiste
après extinction de la lumière d’excitation.
6.2.1. L’appareil
Pour éviter les interférences avec la prise du spectre d’absorption, la lumière émise par
fluorescence est souvent mesurée à 90 ° par rapport à la lumière incidente.
24
6.2.2. Les spectres
Il est important aussi de savoir que l’intensité d’un spectre de fluorescence dépend, bien sûr,
de la longueur d’onde d’excitation (absorption). En effet le nombre d’électrons qui retombent à l’état
fondamental par fluorescence ne saurait pas être supérieur au nombre d’électrons qui sont passés de
l’état fondamental vers un état excité.
Enfin, les spectres sont extrêmement sensibles aux effets d’environnement, si bien qu’un
spectre peut être indicatif d’un changement de pH en milieu physiologique, d’une variation de
concentration en ions, … Une substance permettant de mesurer de tels changements est appelée une
sonde fluorescente. Le tryptophane, par exemple, est une sonde utilisée pour estimer son
environnement : normalement, dans une protéine, il est situé dans une zone hydrophobe. Si la
protéine est dénaturée, le tryptophane est exposé au milieu aqueux. Dans ces deux cas les spectres
de fluorescence seront différents.
25
7. La spectroscopie de dichroïsme circulaire
Une lumière polarisée plane peut être considérée comme la résultante de deux faisceaux de
lumière polarisée circulaire, l’une droite, l’autre gauche. Si l’un de ces faisceaux passe dans un milieu
plus lentement que l’autre, il y aura rotation du plan de polarisation de la lumière. Ce phénomène,
connu sous le nom de biréfringence circulaire ou encore activité optique, se manifeste lorsque
l’indice de réfraction du milieu est différent pour chacun des faisceaux dont question. Dans cette
situation, en outre, les deux faisceaux sont différemment absorbés par le milieu et on parle de
dichroïsme circulaire du milieu. Ce dichroïsme apparaît pour toute molécule optiquement active et
en particulier pour les molécules biologiques. Ainsi la conformation des acides nucléiques et des
protéines est responsable de dichroïsme circulaire.
La lumière utilisée est dans une gamme de longueurs d’onde allant de 160 à 300 nm avec des
solutions (20 – 200 μl) contenant 50 μg à 1 mg de substance par mL.
8. Conclusion
26
Le dico
200-320/340 nm
320/340-800 nm
1 cm
ε
A
Absorbance
Additivité
ADN
Auxochrome
Barrette de diodes
Bathochrome
Beer Lambert
Biréfringence circulaire
Blanc
CCD (charge-coupled device)
Chopper
Chromophore
Coefficient d’extinction molaire
Conjugaison
Cuvette
Détecteur
Détecteur à couplage de charge
Diagramme de Jablonski
Diode array
DO
Double faisceau
Densité optique
Dichroïsme circulaire
Dispersion rotatoire (optique)
Effet Cotton
Fluorescence
Fluorimétrie
Fluorophore
Grating
HOMO
Hyperchrome
Hypochrome
Hypsochrome
Jablonski
Kasha (règle de)
Lampe
LUMO
Monochromateur
nm
ORD (optical rotatory dispersion)
PDA (photodiode detector array)
Phosphorescence
Polychromateur
Règle de l’image dans le miroir
Réseau
Simple faisceau
Singulet (état)
Solvant
Source
Stokes (déplacement de )
Système dispersif
T
27
Témoin
Température de fusion de l’ADN
Transition électronique
Transmittance
Triplet (état)
Unité de DO
UV
Visible
Woodward
EXERCICES
1. L’irradiation gamma de la nourriture utilise le cobalt-60 comme source de radiation
19
électromagnétique de 10 Hz. Calculer l’énergie de cette radiation (a) en J et (b) en kJ/mol.
2. Pour une lumière UV de longueur d’onde de 200 nm, calculer (a) la fréquence de cette lumière, (b)
la quantité d’énergie absorbée par une molécule quand elle interagit avec cette lumière et (c) la
quantité d’énergie absorbée par une mole de cette substance.
3. Les énergies de dissociation des liens chimiques dans une molécule organique sont de l’ordre de
400 kJ/mol. Calculer (a) la fréquence et (b) la longueur d’onde de l’onde électromagnétique qui
correspond à cette gamme d’énergie. Dans quelle partie du spectre électromagnétique se situe-t-
elle ?
4. Calculer l’absorbance de solutions pour lesquelles on a mesuré une transmittance de (a) 90 % (b)
95 % (c) 10 % et (d) 5 %.
5. Dix mg d’une substance de poids moléculaire égal à 240 sont dissous dans 10 ml d’éthanol. La
solution est placée dans une cuvette de 1 cm et le spectre UV-visible est enregistré. Un maximum
d’absorption est situé à 340 nm avec une absorbance de 0.65. Quelle est la valeur du coefficient
d’extinction molaire ?
6. Une cétone α,β-insaturée a une masse molaire de 110. Elle présente un λ max à 215 nm avec un ε
de 10 000. Une solution de cette substance dans une cuvette de 1 cm a une absorbance de 2.0.
Quelle est la concentration, en g/L, en cétone dans cette solution ?
7. Calculer le coefficient d’extinction molaire d’un soluté dissous à raison de 1.0 mmol/L quand
l’absorbance mesurée dans une cellule de 1 cm est de 1.5. Que devient l’absorbance si on double la
concentration ?
8. un composé inconnu (0.01 g, MM = 186) est dissous dans 250 mL d’éthanol et son spectre
d’absorption est relevé dans une cuvette de 1 cm. L’absorbance mesurée à l’un des maxima
d’absorption est de 2.2. Quelle est la valeur du coefficient d’extinction molaire à ce maximum ? A une
autre longueur d’onde, on relève un maximum d’absorption avec une absorbance de 1.2. Calculer le
coefficient d’extinction molaire à cet autre maximum.
11. Pour chaque paire d’isomères, l’un d’entre eux absorbe à une longueur d’onde plus élevée.
Lequel ?
a. 1,3-hexadiène et 1,4-hexadiène
b. éthylphénylcétone et benzylméthylcétone
c. 1,2-dihydronaphtalène et 1,4-dihydronaphtalène
28
12. Pour chaque paire de produits, peut-on distinguer les deux produits par spectroscopie UV-
visible (justifier votre réponse) ?
O O
a O O
13. Calculer les coefficients d’extinction molaire à la longueur d’onde donnée pour
L’adénine (9.54 10- 5 M), avec une absorbance de 1.25 à 263 nm ;
La cyclohexanone (0.038 M) avec une absorbance de 0.75 à 288 nm.
Expliquer les différences observées.
14. La but-3-ène-2-one présente une bande d’absorption à 219 nm et une bande à 324 nm. Comment
attribuer ces bandes ? Laquelle est la plus intense ?
15. Suggérer une raison justifiant le fait que le trans-stilbène absorbe à 295 nm et le cis-stibène à 280
nm.
16. Une cétone présente un max à 223 nm, parmi les deux possibilités données ci-dessous, quelle est
la structure la plus probable pour cette cétone ?
O O
17. Comment distinguer les isomères suivants sur base de leur spectre UV-visible ?
18. Pour chacun des dérivés suivants, proposer la structure d’un isomère ayant un spectre UV-visible
différent
O
O OH
H
NO2
19. Une unité de DO d’un ADN double brin correspond à 50 g / mL d’ADN, c’est la quantité de
produit qui, dissoute dans un ml d’eau, donne une absorbance de 1 pour une lecture faite dans une
cuvette de 1 cm de longueur. On utilise la masse moléculaire de 330 pour effectuer les calculs. C’est
la masse moyenne d’un nucléotide. Calculer la valeur du coefficient d’extinction molaire utilisé.
20. Un échantillon d’un oligonucléotide (ADN double brin) composé de 20 nucléotides est vendu par
dose de 5 unités de DO / mL. Quelle est le nombre de mole d’ADN dans l’échantillon et sa
concentration ?
29
21. Des crèmes de protection solaire pour la peau sont à base d’esters de glycérol et d’acide para-
aminobenzoique. Les voiles de bateaux, lorsqu’elles ne sont pas utilisées, sont enroulées et
protégées par une enveloppe en fibre de polyacrylonitrile. Expliquer cette différence.
22. Lorsque du 4-nitrophénol est dissous dans l’eau, la solution est jaune. Par addition de soude, on
assiste à une intensification de la couleur et un déplacement vers une longueur d’onde plus élevée.
Expliquer ce comportement
23. Lorsque du 4-aminophénol est dissous dans l’eau, le maximum d’absorption est situé à une
longueur d’onde plus élevée que dans le cas d’une solution acide de ce même dérivé. Expliquer cette
différence.
Solutions
-15 6
1. a, 6.62 10 J ; b, 4.10 kJ/mol
15 -19
2. a, 1.5 10 Hz ; b, 9.9 10 J ; c, 600 kJ/mol
15
3. a, 10 Hz ; b, 300 nm ; c, l’UV
4. a, 0.041 ; b, 0.022 ; c, 1.000 ; d, 1.301
5. 156 L/cm.mol
-2
6. 2.2 10 g/L
7. a, 1 500; b, 3.0
8. 10 200 et 5 580 L/cm.mol
9. 0.00013 M
10. Le triène absorbe à une plus petite longueur d’onde
11. a, 1,3-hexadiène ; b, éthylphénylcétone ; c, 1,2-dihydronaphtalène
12. a, non ; b, oui ; c, oui
13. 13103 l/cm.mol ; 19 l/cm.mol ; transitions * et n *
14. 219 nm : * ; 324 nm (moins intense) : n *
15. Effet stérique compromettant la planéité
16. La cétone conjuguée (voir tables)
17. Seul le dérivé central est de type biphényle, les deux autres composés sont de type naphtalène
18. par exemple :
O O
HO
NO2
30
Chapitre 3
LA SPECTROSCOPIE INFRA-ROUGE
E=h =hc/
– 34 8
avec h = 6.62 10 Js et c = 3 10 m/s
(m) 700 10 – 9 10 – 3
infra-rouge infra-rouge
proche lointain
–1
Unité courante : cm , μm
14 11
(Hz) 4.3 10 3.0 10
E (cal/mol) 4 10 4 29
31
2. Le concept
32
Une vibration de déformation angulaire consiste en une variation de l’angle formé par deux
liaisons successives ou un mouvement d’un groupe d’atomes par rapport au reste de la molécule.
On distingue :
–1 –1
La région la plus indicative du spectre est située entre 4000 cm et 1500 cm . On y observe,
dans l’ordre, les bandes correspondant aux vibrations des liaisons :
33
Les fréquences d’absorption les plus courantes en spectroscopie IR
pour les molécules organiques
34
4. Le spectre des différentes classes de produits
35
4.4. Les dérivés aromatiques
36
4.6. Les amines
Les amines primaires donnent lieu à deux bandes d’élongation de la liaison N-H vers 3500 et
–1 –1
3400 cm . Les amines secondaires donnent lieu à une bande vers 3300 cm . Un épaulement vers
–1
3200 cm est souvent observé. Il est dû à une harmonique de la vibration de déformation qui
apparaît, pour sa part, vers 1600 cm –1.
37
4.7. Les nitriles
En raison de la conjugaison, la double liaison carbonyle est affaiblie. Faire vibrer cette liaison
nécessite donc moins d’énergie que dans le cas d’une cétone aliphatique.
38
4.9. Les aldéhydes
39
4.12. Les halogénures d’acide
-1
La bande carbonyle est située entre 1815 et 1770 cm . Pour les halogénures d’acide
–1
aromatiques, une seconde bande de faible intensité apparaît entre 1750 et 1730 cm , en raison d’un
phénomène appelé résonance de Fermi.
La fonction anhydride donne lieu à deux bandes entre 1820 et 1720 cm –1.
40
4.14. Les amides
–1
Par effet de résonance, la bande carbonyle est située vers 1700-1650 cm . On observe
aussi, généralement, deux bandes N-H pour les amides primaires et une bande N-H pour les amides
secondaires. Toutefois, en raison d’associations, plusieurs bandes N-H sont parfois relevées.
41
4.15. Les éthers
La bande intense correspondant à la vibration de la liaison C-O est située entre 1250 et 1000
-1
cm .
42
Exercice
C7H8
Exercice
43
5. La pratique
5.1. L’appareil
Une source
Un système de dispersion de la lumière ou un interféromètre
Un détecteur
SYSTEME DISPERSIF
SOURCE ou DETECTEUR
INTERFEROMETRE
5.1.1. La source
44
5.1.3. Les spectromètres à interféromètre ou à transformée de Fourier
45
5.1.3. Les détecteurs
Les détecteurs sont basés sur l’effet thermique du rayonnement infra-rouge. Ils sont de type
thermocouple dans les appareils dispersifs ou pyroélectrique dans les appareils à transformée de
Fourier. Un détecteur pyroélectrique commun est constitué par un cristal de sulfate de triglycine (TGS)
dopé avec de la L-alanine. En dessous d'une température connue comme “point de Curie”, les corps
ferroélectriques, comme le TGS, montrent une forte polarisation spontanée entre certaines faces du
cristal. Si la température d'un tel cristal varie, par exemple sous l'action d'un rayonnement IR, sa
polarisation varie. On obtient ainsi une variation de tension qui est fonction de la variation de
température du cristal. Les appareils à transformée de Fourier utilisent aussi des détecteurs à effet
photoélectrique (détecteurs en photoconduction). Ils sont constitués d’un matériel semi-conducteur
sensible à l’IR. Le détecteur à effet photoélectrique le plus commun est le détecteur MCT (mercure,
cadmium, tellure). Dans un tel détecteur, l'absorption des radiations par ces matériaux amène les
électrons de valence à un état conducteur de plus grande énergie et provoque ainsi une baisse de la
résistance électrique du semi-conducteur.
5.2. L’échantillon
En spectroscopie IR, il est possible d’analyser des gaz, des liquides, des solutions et des
solides. Le support, lorsqu’il y en a un, doit être transparent à l’infra-rouge. Il s’agit souvent de NaCl
–1 –1
(transparent jusqu’à 650 cm ), KBr (transparent jusqu’à 400 cm ), KCl, ZnSe, CaF2, BaF2, quartz, …
Les liquides et les solutions sont déposés ou introduits dans un compartiment fermé par deux
fenêtres en NaCl, KCl, .. . Certaines cellules ont un compartiment dont il est possible de régler
l’épaisseur.
46
5.2.3. L’analyse des solides
Les solides sont finement broyés (dans un mortier, préférentiellement en agate) à raison de 1
% dans du KBr. Le mélange est introduit dans une presse afin de réaliser une pastille (transparente)
qui sera placée dans le faisceau IR.
Alternativement, le solide est mélangé à une très faible quantité de nujol (une huile de type
paraffine) de façon à obtenir une pâte qui est déposée entre deux fenêtres, comme pour un liquide.
L’échantillon est mis en contact intime avec un cristal de sélénure de zinc (ZnSe) ou de
germanium (Ge), le plus souvent, soit encore de diamant.
Sous un angle d’incidence donné, la radiation IR traverse ce cristal dans lequel elle se
réfléchit plusieurs fois, créant ainsi une onde dite évanescente qui s’étend (0.5 à 5 m) au delà du
cristal vers l’échantillon. Aux longueurs d’onde auxquelles l’échantillon absorbe, l’onde évanescente
est perturbée et ces perturbations sont détectées pour donner naissance au spectre IR attendu.
Les unités HATR (horizontal attenuated total reflection) sont surtout utilisées pour les
applications quantitatives sur des liquides et solutions.
47
6.2. La technique DRIFT (diffuse reflectance infrared Fourier transform)
Quand le rayonnement infra-rouge entre dans un échantillon, une partie est réfléchie par les
particules, une autre partie est absorbée par les particules voisines. Le phénomène est répétitif. Dans
la technique DRIFT, ces rayons réfléchis sont collectés et envoyés vers le détecteur. L’échantillon est
déposé sur une surface abrasive.
Il s’agit d’une technique d’analyse de couches minces dont l’épaisseur est inférieure à 500 Å.
Elle se prête donc particulièrement bien à l’étude des monocouches. Elle combine un spectromètre à
interféromètre avec un montage optique de modulation de polarisation de la lumière IR.
7. La spectroscopie Raman
7.1. Le concept
La spectroscopie Raman (effet Raman, diffusion Raman) consiste à envoyer une lumière
monochromatique sur un échantillon et à étudier la lumière diffusée à 90° ou à 180°.
On estime généralement qu’un photon sur 10 000 est diffusé élastiquement (c’est à dire sans
changement d’énergie) par un échantillon. Cette lumière diffusée est appelée diffusion Rayleigh et
donne naissance à une bande dite de Rayleigh.
Un photon sur 100 000 000 est diffusé avec une légère perte d’énergie, énergie ayant servi à
modifier la polarisabilité (et non le moment dipolaire comme en spectroscopie IR) des liaisons, leur
nuage électronique (sous l’action du champ électrique de la lumière incidente). Si les molécules
frappées par les photons sont dans l’état vibrationnel fondamental, elles passeront dans un état excité
virtuel et relaxeront en retombant sur un état vibrationnel excité. L’énergie associée à la retombée sur
cet état vibrationnel excité est plus faible que l’énergie incidente (diffusion Rayleigh), ce qui donnera
naissance à une raie dite de Stokes (décalage vers le rouge). Pour les molécules se trouvant dans un
48
état vibrationnel excité au moment de l’interaction avec le photon, la situation est inversée et la
retombée à l’état fondamental libère une énergie supérieure à l’énergie d’excitation. Ceci donnera
naissance à une raie dite anti-Stokes (décalage vers le bleu). L’état fondamental étant plus peuplé, les
IR
Cl
Cl
Raman
49
7.2. Les fréquences caractéristiques
–1
Les spectres Raman s’étendent généralement de 500 à 2000 cm . La méthode est
généralement considérée comme une spectroscopie de « finger print ».
50
Les fréquences d’absorption les plus courantes en spectroscopie Raman
pour les molécules organiques
51
7.3. L’appareil
Ils sont constitués par une source (laser : 785 ou 830 nm) qui envoie la lumière sur
l’échantillon, un monochromateur (réseau) puis un détecteur qui peut être un tube photomultiplicateur
ou un détecteur à couplage de charge (CCD). Un microscope peut être couplé au spectromètre pour
permettre des analyses à l’échelle du micron. On parle alors de microspectroscopie Raman.
Ce sont des appareils équipés d’un laser travaillant à 1064 nm. Contrairement à ce qui se
passe en spectroscopie IR, le FT-Raman ne connaît pas un énorme succès. Ceci s’explique par le fait
que seul le laser à 1064 nm est employé, il est doté d’une faible sensibilité et peu utile pour travailler
en solution aqueuse ou avec des solutions fortement colorées.
L’eau ne donne lieu, en spectroscopie Raman, qu’à une bande de faible intensité au-dessus
–1
de 3000 cm . La méthode est donc particulièrement adaptée à l’étude des solutions aqueuses et,
partant, des systèmes biologiques. Elle est sensible aux changements conformationnels.
Pour des raisons encore controversées, il apparaît que les particules adsorbées sur des
surfaces métalliques (argent, or, cuivre) sont très sensibles à la spectroscopie Raman. C’est ce que
–9
l’on appelle la « surface-enhanced Raman spectroscopy » (SERS). Des limites de détection de 10 à
–12
10 M ont ainsi été atteintes.
Enfin, selon la longueur d’onde de la lumière incidente, la spectroscopie Raman s’étend aussi
aux domaines du visible et de l’UV.
8. Conclusion
52
Le dico
-1
400/650-4000 cm
2.5-15/25 μm
Absorbance
Anti-Stokes (bande)
ATR (attenuated total reflection)
Balancement
Bending (déformation)
Bruit de fond
Cisaillement
-1
cm
Chopper
Déformation
Détecteur
Double faisceau
DRIFT (diffuse reflectance infrared Fourier transform)
Elongation
Fenêtre
Filament de Nernst
Fingerprint
FT-IR
Globar
Infra-rouge proche (700 nm)
Infra-rouge lointain (mm)
Interféromètre
KBr
Lumière diffusée
MCT (mercure, cadmiun, tellure, détecteur)
Michelson (Interféromètre de)
Nombre d’onde
Nujol
Onde évanescente
Photoélectrique (détecteur)
PM-IRRAS (polarization modulation-infrared reflection-adsorption spectroscopy)
Polarisabilité
Pyroélectrique (détecteur)
Rayleigh (diffusion, bande de)
Raman
Rotation-vibration
SERS (surface-enhanced Raman spectroscopy)
Simple faisceau
Source
SORS (spatially offset Raman spectroscopy)
Spectromètre à dispersion
Spectromètre à interféromètre
Spectromètre à FT
Stokes (bande)
Rotation plane
Rotation-vibration
TGS (sulfate de triglycine, détecteur)
Thermocouple (détecteur)
Torsion
Transformée de Fourier
Transmittance
53
EXERCICES
1. Quelle réaction conduit aux modifications spectrales suivantes ?
1.1.
devient
54
1.2.
devient
1.3.
devient
55
1.4.
devient
1.5.
devient
56
2. Proposer une structure compatible avec les données suivantes.
2.1. C3H7NO
2.2. C3H6O2
2.3. C4H8O
2.4. C6H5NO2
57
2.5. C6H7N
2.6. C4H7N
2.7. C3H9N
2.8. C8H9NO
58
2.9. C7H5ClO
2.10. C14H10O3
2.11. C4H6
2.12. C4H6
59
3. Calculer (a) la fréquence et (b) le nombre d’onde correspondant à une lumière de longueur d’onde
de 10 μm.
4. Calculer la fréquence et la longueur d’onde correspondant à une lumière de (a) 2200 cm -1 et (b)
-1
3000 cm .
5. Calculer (a) l’absorbance pour une solution ayant 50 % de transmittance et (b) la transmittance pour
une solution ayant une absorbance de 1.0.
7. Le polyéthylène et le polystyrène sont fabriqués sous forme de films, comment distinguer l’un de
l’autre par spectroscopie IR ?
10. Un filtre à air conditionné est contaminé par une substance huileuse qui peut être une huile
minérale (huile de moteur) ou une huile végétale (huile de friture). Le spectre IR du contaminant est
-1
caractérisé par une bande intense vers 1720 cm . Quelle est la nature du contaminant ?
11. Le plastic utilisé pour emballer les aliments peut être du cellophane (acétate de cellulose) ou du
polypropylène. Comment distinguer ces deux types d’emballage ?
13. Proposer une structure pour le composé de formule C3H3N et dont le spectre IR est reproduit ci-
dessous.
60
14. Proposer une structure pour le composé de formule C6H10O et dont le spectre IR est reproduit ci-
dessous.
Solutions
1.
O O
1.1. OH O
O
OH
1.2.
1.3.
NO2
1.4. NH2
O O O
1.5.
O O
2.
NO2 NH2
O O O
NH2 OH N NH2
61
H
O N O Cl O O
62
Chapitre 4
E=h =hc/
– 34 8
avec h = 6.62 10 Js et c = 3 10 m/s
(m) 0.03 30
(Hz) 10 10 10 7
unités courantes :
MHz 1000 10
ppm
-4
E (cal/mol) 0.95 9.5 10
63
2. Le concept
Tout comme l’électron est caractérisé par un nombre quantique de spin électronique (s = + ½
et – ½), les noyaux sont caractérisés par un nombre quantique de spin nucléaire, I.
2.2. L’influence d’un champ magnétique externe sur un noyau de spin nucléaire non nul
1
Si l’on considère le noyau d’hydrogène, c’est à dire le proton ( H), ou le noyau de carbone
13
isotope 13 ( C), le nombre de spin nucléaire (I) peut prendre deux valeurs : + ½ ou – ½. Cela signifie
que deux niveaux énergétiques, appelés niveaux Zeeman, sont associés à ces valeurs, mais ils sont
confondus (dégénérés) en l’absence de champ magnétique extérieur. En présence d’un champ
magnétique extérieur (B0 ou H0 selon les auteurs), les noyaux vont peupler les deux niveaux
énergétiques, il y a levée de la dégénérescence. Le niveau le plus stable, c’est à dire celui dans lequel
le spin nucléaire est aligné dans le sens du champ magnétique extérieur, sera le plus peuplé, en
accord avec la théorie de Boltzmann :
E/RT
N(+1/2) / N(-1/2) = e
La différence d’énergie entre les deux niveaux Zeeman est faible si bien qu’ils sont presque
également peuplés. Typiquement, la différence de population pour le proton est de 1 noyau/100 000.
La différence d’énergie entre ces deux niveaux est fonction de l’intensité du champ extérieur
selon l’équation :
E = (h / 2 ) B0
est appelé le rapport gyromagnétique. Il est défini comme le rapport entre le moment magnétique et
– 1 – 1)
le moment angulaire du noyau (en rad T s .
7 –1 –1
noyau (10 rad T s )
1
H 26.75
2
H 4.11
13
C 6.73
14
N 1.93
15
N - 2.71
17
O - 3.63
19
F 25.18
31
P 10.84
64
Pour le proton, dans un champ magnétique extérieur de 1.41 T, la valeur de la différence
d’énergie entre les niveaux énergétiques est de 0.00572 cal/mol, ce qui correspond à une onde de
fréquence approximativement égale à 60 MHz. Dans un champ de 7.05 t (5 X 1.41 T), la valeur de la
différence entre les niveaux énergétiques vaut 0.0286 cal/mol, ce qui correspond à une onde de
fréquence approximativement égale à 300 MHz (5 X 60 MHz).
13
Pour le C, dans un champ de 7.05 T, la valeur de la différence d’énergie entre les niveaux
Zeeman correspondant à une onde de fréquence approximativement égale à 75 MHz.
= ( / 2 ) B0
65
2.3. L’expérience de RMN
On dit qu’il y a résonance magnétique nucléaire lorsque l’on induit des transitions entre les
niveaux énergétiques Zeeman. Pour ce faire, il « suffit » d’envoyer sur un échantillon soumis à un
champ magnétique extérieur une onde (radio-fréquence) qui sera susceptible de faire passer les
noyaux sensibles du niveau le plus stable vers un niveau excité.
h = E = (h / 2 ) B0 soit = ( / 2 ) B0
66
Le champ effectif auquel le noyau est soumis vaut
eff = ( / 2 ) Beff
eff = ( / 2 ) B0 (1 – σ)
Pour une valeur donnée de B0, plus le noyau est blindé (entouré d’électrons, σ élevé) moins
sa fréquence de résonance est élevé.
Comme dans une molécule organique, ce sont les diverses fonctions organiques présentes
qui déterminent l’environnement électronique (magnétique) dans lequel sont situés les noyaux,
chaque type de noyaux dans un environnement donné résonnera à une fréquence donnée. La mesure
de ces fréquences donne naissance à un spectre de résonance magnétique nucléaire : à chaque
fréquence de résonance correspond un signal sur ce spectre et un type de noyau dans un
environnement donné.
On définit une échelle dite de déplacement chimique, , dont l’unité est le ppm :
=( - référence) / référence
En raison de la faible électronégativité du silicium, les protons des groupes méthyles sont très
blindés. Dans un champ magnétique extérieur de 7.05 T, les protons du TMS résonnent à 300 MHz.
Ils sont tous magnétiquement équivalents et donnent donc lieu à UN signal dans le spectre RMN. En
règle générale (mais il y a des exceptions), les protons présents dans une molécule organique sont
MOINS blindés.
Par convention, le TMS résonne à 0 ppm et son signal est localisé à la droite du spectre.
L’échelle croît à partir du TMS, c’est à dire à partir de 0. Pour le proton, l’échelle de déplacement
13
chimique varie de 0 à 20 ppm. Pour le C, elle varie de 0 à 200 ppm.
67
Un glissement vers la gauche du spectre est dit un déblindage (les noyaux sont moins
blindés) ou un déplacement vers les hautes fréquences. Les expressions champs faibles et champs
forts sont devenues obsolètes. Elles font référence au mode de fonctionnement des appareils de RMN
de première génération.
De par sa définition, la valeur d’un déplacement chimique ( ) pour un noyau donné ne dépend
pas de l’intensité du champ magnétique extérieur B0.
OH
H2C
CH2
HO
3.4.1. Généralités
13 19
Chaque groupe de protons (ou C, ou F, …) dans un environnement donné conduit à un
signal à un déplacement chimique donné. C’est le premier renseignement que l’on peut tirer d’un
spectre de RMN : le nombre de signaux correspond au nombre de groupes de noyaux
magnétiquement différents dans la molécule.
68
Le tableau suivant donne la valeur des déplacements chimiques les plus fréquemment
observés.
69
En général, les effets de substituants sont additifs, c’est la règle de Shoolery.
R1
H2C 1.25 + contribution R1 + contribution R2
R2
H R1
C 1.50 + contribution R1 + contribution R2 + contribution R3
2
R3 R
R Contribution de R
COOH, COOR 0.7
= 0.75
0.9
SR 1.0
NR2 1.0
CN 1.2
COR, CHO 1.2
Ph 1.3
I 1.4
OR 1.5
OH 1.7
Br 1.9
Cl 2.0
OPh 2.3
OCOR 2.7
OCOAr 2.9
NO2 3.0
En série benzènique, l’influence d’un substituant sur le déplacement chimique des protons du
cycle (7.27 ppm) peut être estimée au moyen des valeurs suivantes :
70
3.4.2. Les effets d’anisotropie
Dans les structures de type –CHX, on observe que plus l’hétéroélement X est électronégatif,
plus le signal du proton fixé sur le même atome de carbone est déblindé :
On pourrait donc s’attendre à observer une bonne corrélation entre le déplacement chimique
d’un proton et le degré d’hybridation de l’atome de carbone qui le porte. Ceci n’est que partiellement
vrai comme en témoigne le tableau suivant :
Structure δ (ppm)
R-CH2-R 0.9
R2C=CH2 4.6 – 5.0
RC CH 2.5 – 3.1
Dans un champ magnétique extérieur B0, les dérivés éthylèniques s’orientent de façon
perpendiculaire à ce champ. Le mouvement des électrons crée un courant induit et un champ
magnétique induit dont la composante diamagnétique (blindante) est située au niveau de la double
liaison C=C. La composante paramagnétique (déblindante) est située sur les groupes portés par les
atomes de carbone de cette double liaison.
Ce sont pour des raisons similaires que les groupes portés par une fonction carbonyle
subissent un déblindage notable.
71
Pour les dérivés aromatiques, les cycles s’orientent aussi perpendiculairement au champ
extérieur B0. Le mouvement circulaire des électrons crée un courant de cycle intense induisant un
champ magnétique dont la composante diamagnétique (blindante) est située à « l’intérieur » du cycle.
La composante paramagnétique (déblindante) est située à « l’extérieur » du cycle.
Ainsi, les protons du groupe méthyle du toluène résonnent à 2.34 ppm, ceux d’un groupe
méthyle sur une double liaison dans un système acyclique conjugué à 1.95 ppm. De même, les deux
types de protons du [18]annulène résonnent à des valeurs nettement différentes.
Par contre, dans le champ magnétique extérieur (B0), les molécules acétylèniques s’orientent
parallèlement à ce champ. Le champ induit par le mouvements des électrons est dans le même sens
que B0 à l’extérieur de la triple liaison mais dans le sens opposé à l’intérieur. Un proton sur une triple
liaison subit donc un blindage diamagnétique. Ceci explique le déplacement chimique « anormal »
d’un proton acétylènique (2 – 3 ppm).
72
3.5. La valeur des déplacements chimiques pour les noyaux de 13C
En RMN protonique, l’intensité des signaux (aires, intégrales) est proportionnelle au nombre
de noyaux concernés par chacun de ces signaux.
73
Certains programmes informatiques remplacent cette ligne par des données chiffrées
(normalisables).
13
En RMN du C, l’intensité du signal n’est pas exactement corrélée au nombre de noyaux
concernés par un signal.
5. Le couplage spin-spin
Ha Hb
C C
74
résonance ont une intensité identique. La fréquence de résonance est au centre du doublet. Le
raisonnement est similaire pour Hb. Les protons Ha et Hb apparaissent tous les deux sous la forme de
doublets.
La différence de fréquences de résonance entre les deux branches d’un doublet est appelée
constante de couplage. Elle est exprimée en Hz et est symbolisée part la lettre J. Cette lettre est
précédée d’un chiffre en exposant qui indique le nombre de liaisons séparant les noyaux couplés.
La lettre est souvent suivie de l’indication, parfois entre crochets, des noyaux couplés, par exemple
3
J[Ha-Hb] pour l’exemple ci-dessus.
Des noyaux (différents) couplés entre-eux le sont avec la même constante de couplage : si Ha
est couplé à Hb avec une constante de 7 Hz, Hb est couplé à Ha avec une constante de 7 Hz
également. Des noyaux équivalents ne sont pas couplés entre-eux, puisque dans le même
environnement.
Dans le cas d’un couplage avec des noyaux équivalents de même espèce de spin nucléaire ½
(tous des protons par exemple), l’intensité des lignes de résonance est donnée par le triangle de
Pascal. On parle de doublet, triplet, quadruplet, …
75
Il est à souligner encore que le couplage hétéronucléaire existe . C’est le cas du couplage 1H
19 1 2 2 13
– F, H – H, H – C, …
Enfin, notons que le couplage avec les protons de type N-H ou O-H est rarement observé car
les amines et les alcools sont souvent contaminés par des traces d’eau ou d’acide qui entraînent des
échanges intermoléculaires. Ces protons, dits labiles, ne résident pas suffisamment longtemps sur
l’hétéroélément pour subir l’influence des noyaux proches. La situation n’est plus vraie dans le cas
d’associations intramoléculaires.
76
Lorsque deux noyaux sont couplés entre eux et que la différence de déplacement chimique
entre ces noyaux est nettement supérieure à la valeur de la constante de couplage ( > 6 J), on parle
de spectre du premier ordre. Dans ce cas, la distance entre les lignes de résonance permet de
déterminer la valeur de la constante de couplage. On fait référence à des systèmes AX, AMX, … pour
indiquer que > J. C’est la notation de Pople.
77
Un cas extrême est celui des systèmes dits AA’XX’ ou AA’BB’ rencontrés dans les spectres
des composés aromatiques 1,4-disubstitués par deux groupements différents ou 1,2-disubstitués par
des groupements identiques.
2 6
Dans un système 1,4-disubstitué par deux groupements différents, les protons H et H sont
2 3
chimiquement équivalents mais magnétiquement non équivalents. En effet, H est couplé à H avec
3 5 5 2 3 6
une constante J et couplé à H avec une constante J différente de J[H – H ]. Quant à H il est
3 5 5 3
couplé à H avec une constante J et couplé à H avec une constante J. Les systèmes ne sont plus
du premier ordre.
La constante de couplage a un signe (+ ou -) mais qu’il n’est pas possible d’attribuer sur un
spectre de routine. On considère souvent la valeur absolue de la constante de couplage. Cette valeur
dépend de l’environnement au sein d’une molécule, elle est indépendante du champ extérieur. Ainsi
une constante de couplage de 7 Hz est mesurée sur un spectre relevé à 60 MHz comme sur un
spectre relevé à 500 MHz.
Parmi les facteurs affectant la grandeur d’une constante de couplage, on peut citer :
le type de noyaux (H - H, H – 13C, H – F, …)
les effets de substituants
la longueur des liaisons
la valeur des angles de valence
la valeur des angles dièdres.
78
Généralement, le couplage scalaire s’étend au travers de 1 à 3 voire 4 ou 5 liaisons. On parle
de couplage géminal ou vicinal.
Ha Ha Hb
C H C C
b
géminal vicinal
1 1
5.2.1. Les constantes de couplage H – H
H H
CH
C C 6 - 8 Hz C C 4 - 10 Hz
H
H H
C C C H CH
0 - 1 Hz
C C ~ 0 Hz
H
CH
ax-ax : 10 -12 Hz C C 0 - 3 Hz
H H
HH éq - éq : 2 - 5 Hz H
C C
C C 10 - 13 Hz
H H
éq - ax : 2 - 5 Hz
H
H
ortho : 6 - 10 Hz C C C H 2 - 3 Hz
H méta : 1 - 3 Hz H
para : 0 - 1 Hz
C C C CH 2 - 3 Hz
H
H
C C 0 - 3 Hz
O
H
C 1 - 3 Hz
H H
H H
C C 6 - 12 Hz
O
C 1 - 3 Hz
H H H
C C 12 - 18 Hz
H
79
Les lois de Karplus permettent de déterminer un arrangement spatial par mesure des
constantes de couplage géminales ou vicinales.
Jgém
Exercice
Dessiner l’aspect du spectre RMN protonique de l’acétate de vinyle en tenant compte des
2 3 3
constantes de couplage suivante Jgém : 3 Hz, Jcis : 10 Hz, Jtrans : 15 Hz.
1 13
5.2.2. Les constantes de couplage H – C
13
Dans le cas de la RMN C , la grandeur des constantes conduit à une superposition des
lignes et une complication notable des spectres. On procède alors à des expériences permettant de
réduire la valeur de ces constantes (off resonance), voire de les annuler (broad band decoupling).
OH
1 19
5.2.3. Les constantes de couplage H – F
80
5.2.4. Les constantes de couplage 13C – 2H
Le solvant CDCl3 ( = 77.0 ppm) donne lieu, sur les spectres RMN 13C, à un triplet dont les
1 13 2 1 13
trois pics ont la même intensité ( J[ C – H] = 31.5 Hz) . L’acétone deutériée ( CD3 ~ 30 ppm ; J[ C
2 1 13 2
– H] = 19.5 Hz) et le DMSO deutérié ( CD3 ~ 43 ppm ; J[ C – H] = 22.0 Hz) donnent lieu à 7 pics.
13
5.2.5. Les constantes de couplage C – 13C
13 13 13
L’abondance naturelle du C est de 1.11 %, la probabilité d’observer un couplage C– C
est, par conséquent, très faible dans le cas d’un produit non enrichi.
Lorsque, pendant la prise d’un spectre, une radiofréquence est appliquée à la fréquence
exacte de résonance d’un noyau, les transitions entre les deux états de spin nucléaire sont tellement
rapides que les noyaux environnants dans la molécule ne sont plus capables de faire la différence
entre ces deux états. On perd ainsi la notion de couplage.
Ceci permet
de confirmer le couplage entre noyaux
de simplifier le spectre.
81
Il peut s’agir de découplage homonucléaire ou hétéronucléaire. Cette pratique porte les noms
de
spin tickling lorsqu’il s’agit de découplage homonucléaire
off resonance lorsqu’il s’agit de découplage dans lequel la multiplicité est gardée mais
les valeurs des constantes de couplage sont réduites.
82
6. La pratique
6.1. L’appareil
Dans les appareils dits à transformée de Fourier, le champ magnétique est maintenu constant
et l’échantillon est irradié par une courte impulsion qui fait passer tous les spins nucléaires d’un niveau
énergétique vers l’autre en même temps. Le signal enregistré est un FID (free induction decay) qui
contient toutes les informations concernant le retour des moments magnétiques à leur état d’équilibre.
L’intensité de ce signal décroît au cours du temps pour s ‘annuler lorsque les noyaux résonnant à
cette fréquence sont revenus à leur état d’équilibre. Par traitement mathématique (transformée de
Fourier), ce FID est converti en spectres de lignes.
Le relevé d’un spectre nécessite quelques secondes. Il existe des appareils opérant jusqu’à 1
GHz (23.5 T). Les appareils de routine opèrent à 300-500 MHz.
83
6.2. L’échantillon
L’échantillon est très souvent mis en solution dans un solvant deutérié : CDCl3,
diméthylsulfoxyde d6 [DMSO d6, (CD3)2S=O], acétone d6, … Le degré de deutériation n’atteignant pas
100 %, on peut détecter, sur les spectres de RMN protonique, un pic résiduel dû à la fraction non
deutériée du solvant. Ce pic apparaît à 7.23 ppm pour le chloroforme (singulet), 2.5 ppm pour le
DMSO (multiplet), 2.0 ppm pour l’acétone (multiplet). La présence d’eau (solvant hygroscopique,
produit non sec, …) est évidemment détectable ! Une goutte de TMS est ajoutée comme référent,
souvent interne. L’absence de signaux non attribuables à la substance étudiée sur un spectre
témoigne d’une substance dont la pureté est au moins supérieure à 95 %. Pour rappel, dans les
13 13
spectres RMN C, le C du chloroforme résonne à 77 ppm sous la forme d’un triplet en raison du
13 2
couplage C- H.
84
Le tube est en rotation (20 – 40 cps) afin de compenser les inhomogénéités de champ. Avec
les appareils opérant en CW, il était fréquent d’observer des bandes de rotation de part et d’autre de
chaque signal, séparées du pic central par un nombre de Hz égal à la vitesse de rotation (20 – 40 Hz).
Le relevé d’un spectre RMN 13C nécessite plus d’accumulations de FID (abondance naturelle
13 1
et sensibilité du C qui est de 1.6 % par rapport au H). Le temps de l’expérience peut être raccourci
en utilisant plus de substance et en employant des tubes de 10 mm de
diamètre.
Le déplacement chimique des protons N-H et O-H est variable en fonction de la concentration.
Ceci s’explique par la variation de la force des liens H soluté-soluté en fonction de la concentration. La
situation n’est plus vraie en cas d’associations intramoléculaires.
85
6.4. Les effets de solvant
Chaque solvant ayant ses propres affinités pour une molécule, les interactions solvant-soluté
dépendent de la nature du solvant et celles-ci influencent l’environnement dans lequel se trouve la
molécule étudiée. Il n’est donc pas surprenant de constater que les déplacements chimiques sont
(légèrement) différents pour un même échantillon dissous dans des solvants différents. Ces
différences se marquent surtout pour les protons de type O-H et N-H, essentiellement quand un
solvant conduit à la rupture de liens H intramoléculaires.
Les influences du solvant peuvent aussi se faire sentir différemment au sein d’une même
molécule. C’est l’effet d’ASIS (asymetric shift induced by solvent) que l’on rencontre dans les cétones
, -insaturées, lorsque l’on passe de solutions chloroformiques à des solutions benzèniques.
86
Dans le cas des amines, des alcools et des acides, les protons de type N-H et O-H
s’échangent facilement de façon intermoléculaire en raison des interactions soluté-soluté, soluté-
solvant et soluté-impureté (eau, traces d’acide inorganique, …). Ces protons sont dits labiles. Si dans
un échantillon on introduit une (petite) quantité d’eau lourde (D2O), ces protons N-H ou O-H
s’échangeront facilement avec le deutérium. On assiste ainsi à la disparition du signal N-H ou O-H.
Sur le spectre on relève un nouveau signal qui est celui de l’eau (HOD, H2O) vers 3.5 ou 5.0 ppm,
selon la concentration en eau.
En raison de leur caractère paramagnétique, les sels de lanthanides créent en solution des
champs magnétiques secondaires qui affectent l’environnement des protons voisins d’un
hétéroélèment capable de donner une paire d’électrons libre (O et surtout N). On assiste alors à un
déplacement important (déblindage avec les sels d’europium, blindage avec les sels de
praseodynium) de ces protons sur les spectres.
87
7. Chiralité et RMN 1H
7.1. La diastéréotopie
Parfois les protons d’un groupe méthylène peuvent être couplés entre eux. C’est le cas
lorsque ce groupe est voisin d’un centre asymétrique comme dans l’acide aspartique
NH2 X
HO2C H2C * H W H2C * Y
CO2H Z
En effet, en observant les projections de Newman, on relève que les deux protons du groupe
méthylène sont toujours dans un environnement différent. Ils sont donc magnétiquement (et
chimiquement) différents, et donc couplés. Ces deux protons sont dits diastéréotopiques (si l’un de
ces deux protons est remplacé par un substituant quelconque, on crée des diastéréoisomères).
La notion ne se limite pas à la présence d’un centre stéréogènique mais elle s’étend à tout
groupe manquant de symétrie.
Deux énantiomères ont des spectres de RMN identiques (car une radiofréquence est une
onde achirale). L’addition d’un composé chiral susceptible de former deux complexes (sels)
diastéréoisomères conduit à la différentiation des énantiomères. Il en est de même par l’utilisation d’un
solvant chiral.
1
8. Rotation empêchée et RMN H
(-)
O O
R1 R1
N (+) N
R2 R2
Si le poids de la formule de résonance polarisée est élevé, la rotation autour de la liaison C-N
1 2
sera très ralentie et les groupes R et R donneront lieu à deux signaux distincts. Si la distance entre
ces deux signaux est , le principe d’Heisenberg prédit que ces deux signaux seront distincts pour
autant que t reste supérieur à /2, t étant lié à la constante de vitesse de rotation autour de la
liaison C-N.
88
L’équivalence magnétique sera rétablie en augmentant la vitesse de rotation autour de la
liaison C-N, c’est à dire, par exemple, en chauffant la solution. La température de coalescence est la
température à laquelle les deux pics deviennent non distinguables.
Typiquement, la différence de population entre les deux niveaux Zeeman pour le proton est de
1 noyau pour 100 000. Augmenter cette différence, c’est à dire augmenter la polarisation des spins
nucléaires, permet d’augmenter la sensibilité de la méthode. Pour ce faire, la technique DNP consiste
à transférer la plus grande polarisation des spins électroniques vers les spins nucléaires en irradiant,
avec une radio-fréquence de l’ordre de 250 GHz, des solutions contenant des radicaux libres stables.
Cette augmentation de sensibilité permet de mettre en évidence des intermédiaires réactionnels dont
le temps de vie est assez court et elle facilite les études cinétiques.
89
9.3. La technique DEPT (distortionless enhancement by polarization transfer)
La technique consiste à corréler les groupes de noyaux couplés entre eux. Cette corrélation
1 1 1 13
peut être homonucléaire ( H- H) ou hétéronucléaire ( H- C). Les spectres à deux dimensions sont le
résultat du traitement des informations obtenues au terme de différentes séquences d’impulsions. On
parle de
spectres COSY 1H-1H (Correlation SpectroscopY)
spectres HECTOR 13C-1H (Heteronuclear CORrelation) avec détection du carbone
1 13
spectres HMQC H- C (Heteronuclear Multiple Quantum Correlation) avec détection du
proton.
1 1
9.4.1. Les spectres COSY H- H
Dans ces spectres, la diagonale est constituée de « taches » qui correspondent aux différents
signaux présents sur le spectre protonique représenté horizontalement et verticalement. Les zones de
part et d’autre de la diagonale sont symétriques (donc identiques).
90
9.4.2. Les spectres HECTOR et HMQC
1 13
Les deux types de noyaux étant différents ( H et C), il n’y a pas de diagonale caractéristique.
10. Les phénomènes de relaxation et l’imagerie par résonance magnétique (IRM, imagerie
médicale)
91
La relaxation longitudinale est liée à des interactions dipôle-dipôle qui sont des interactions
magnétiques spatiales entre spins. On parle de relaxation spin-réseau, elle est caractérisée par une
constante de temps T1. Il faut environ 5 T1 pour rétablir l’équilibre. Cet intervalle de temps est
important car c’est de lui que dépend l’intensité du signal. Pour les petites molécules organiques, T 1
est de l’ordre de 0.5 à 5 secondes, ce qui veut dire que l’intervalle de temps idéal entre deux
séquences d’impulsions est d’une vingtaine de secondes. En pratique, on procède différemment : on
utilise une excitation de 30 – 60 ° de façon à réduire l’intervalle de temps entre deux impulsions.
La largeur de raie à mi-hauteur d’un pic dans un spectre RMN est liée à T2 par la relation 1/2
= 1/ T2. Pour les noyaux de spin > ½, la relaxation transversale se fait essentiellement par des
gradients de champ électrique. On parle de relaxation quadripolaire qui élargit les signaux et annule
partiellement le couplage spin-spin.
L’imagerie médicale
92
En EPR, les positions de résonance sont exprimées au moyen de leur valeur g, sachant que
l’énergie d’une transition est donnée par
E=h = g B0 e h / 4 me c
Le nombre g est une constante de proportionnalité qui vaut 2.002319 pour un électron libre. Les
valeurs pour divers radicaux sont données dans la figure suivante :
.CH .C H . .
3 2 5 H2C CH H2C C CH2
H
2.00255 2.00260 2.00220 2.00254
.
O O
.+ -
N O
2.0155 2.00585
Pour un radical ayant M noyaux équivalents de spin I, le nombre de lignes EPR sera de (2
MI+1). Dans le cas du radical CH3, on observe 4 lignes, dans le cas du radical phényle on relève 7
lignes.
12. Conclusion
Non limitée à l’étude des molécules organiques, les récents développements de la RMN ont
donné naissance à l’IRM, un outil de diagnostic médical des plus performants aujourd’hui.
93
Le dico
γ (rapport gyromagnétique)
δ (déplacement chimique)
σ (constante écran)
1.41 T / 0.00572 cal mole - 1 / 60 MHz
13
C
19
F
1
H
2
H
(2 n I + 1) pics (règle des)
94
Imagerie par résonance magnétique
Intégrale / intégration
IRM
J (constante de couplage)
Karplus (loi de)
Labile (proton)
Lanthanides (sels de)
Lock (se locker)
Magic angle spinning
Magnétiquement équivalents (noyaux)
MAS (Magic angle spinning)
MHz
Mouvement circulaire des électrons
Niveaux Zeeman
NOE
Nombre atomique
Nombre de masse
Nuclear Overhauser effect
Off resonance
Ondes radio
Orientation dans un champ magnétique extérieur
PANACEA
Pople (notation de, AB, AA’BB’, AX, …)
ppm
Précession
Quadruplet
Radical (libre)
Rapport gyromagnétique
Relaxation longitudinale (T1)
Relaxation transversale (T2)
Résonance paramagnétique électronique (EPR)
Résonance de spin nucléaire (ESR)
RMN 2D
RMN de corrélation
Rotation à l’angle magique
Rotation empêchée
Shims (faire les, « shimmer »)
Shoolery (règles de)
Solvant (effet de)
Spin nucléaire
Système du premier ordre
T (Tesla)
T1 (Temps de relaxation)
T2 (Temps de relaxation)
Temperature variable
Temps de relaxation (T1, T2)
Tétraméthylsilane
TMS
Transformée de Fourier
Triangle de Pascal
Triplet
Tube RMN
Vicinal
95
EXERCICES
1. Un signal RMN est observé à 930 Hz par rapport au TMS. Si l’appareil opère à une fréquence de
15.1 MHz, quel est le déplacement chimique de ce signal ?
2. A 60 MHz, à combien de Hz par rapport au TMS se situe un signal apparaissant à 7.5 ppm ?
3. Une station radio locale émet à 95 MHz en VHF (very high frequency) et à 810 kHz en ondes
moyennes. Calculer les longueurs d’onde correspondant à ces fréquences.
4. Avec un appareil opérant à 60 MHz, un signal apparaît à 144 Hz par rapport au TMS. Quel est le
déplacement chimique de ce signal ?
5. Le signal pour les protons du groupe CH2 de l’alcool benzylique apparaît à 4.6 ppm. Quelle est la
différence en fréquence, exprimée en hertz, entre ce signal et celui du TMS si le spectre est relevé à
l’aide d’un appareil opérant à a) 300 MHz, b) à 60 MHz ?
6. A combien de Hz correspond 1 ppm sur un spectre relevé à l’aide d’un appareil opérant à a) 100
MHz, b) à 250 MHz, c) à 500 MHz ?
7. Prouver que pour un type de noyau donné le déplacement chimique ne dépend pas de l’intensité du
champ magnétique extérieur B0.
8. Chacun des composés suivants ne donne qu’un seul signal en RMN protonique. Proposer une
structure compatible
a) C2H6O b) C3H6Cl2 c) C6H12 d) C4H6
9. Voici le spectre de RMN protonique d’une substance de formule C9H10O2. Calculer le nombre de
protons responsables de chaque signal
O O
CH3
CH3
H3C O CH3 H3C O
CH3 CH3
H3C
11. Prédire le déplacement chimique des protons présents dans l’acrylate d’éthyle
O
O
96
12. Prédire le déplacement chimique des protons dans le 4-méthoxybenzoate de méthyle (C9H10O3)
14. Prédire le nombre de signaux et la multiplicité des signaux observés sur le spectre RMN
protonique des dérivés suivants
O O O
H3C CH3 CH3
H3C C CH3 C C H3C CH
H2 H2 H2
CH3
O O O
O
H3C O CH3
a b c d
e f g h
18. Quelle est la structure du composé de formule C5H10O dont le spectre de RMN protonique est
représenté ci-dessous
97
19. Quelle est la structure du composé de formule C7H14O dont le spectre de RMN protonique est
représenté ci-dessous
21. Quelle est la structure de l’arylcétone de formule brute C8H7ClO dont le spectre de RMN
protonique est représenté ci-dessous
98
22. Attribuer les spectres suivants à trois composés parmi
a) acétate d’éthyle b) 4-éthyliodobenzène c) acétate d’isopropyle d) 1-nitropropane e) iodure
d’éthyle
99
23. Tracer le diagramme de la multiplicité du signal Hm dans la structure
Ha HmR'
Ha C C C R"
Ha R Hx
25. Les protons des groupes méthyles du 15,16-diméthylpyrène résonnent à – 4.2 ppm. Expliquer ce
comportement « anormal ».
27. Déterminer la structure de l’ester de formule brute C5H8O2 dont la description suit :
100
28. Déterminer la structure du composé de formule brute C7H16O4 dont la description suit :
Le spectre de RMN protonique est constitué de un triplet (1.95 ppm, intensité 1), un singulet (3.3 ppm,
intensité 6) et un triplet (4.5 ppm, intensité 1).
29. Le spectre de RMN protonique de la procaine (anesthésiant dentaire local) est représenté ci-
dessous. Interpréter le spectre
101
30. Déterminer la structure du composé de formule brute C9H12 dont la description suit :
13
31. Déterminer la structure d’un plastifiant qui est un ester aromatique dont le spectre RMN C est
constitué des signaux suivants : 14, 19, 30, 65, 129, 131, 132, 167 ppm.
Br
I II III IV V VI
102
33. Sachant que la deutériation du chloroforme est incomplète, quelle est en réalité l’aspect du pic dû
13
au solvant en RMN C en broad band decoupling ?
Solutions
1. 61.5 ppm
2. 450 Hz
3. 3,15 m et 370 m
4. 2.4 ppm
5. a) 1380 Hz b) 276 Hz
9. 5/2/3
1 13
10. a) 2 signaux en RMN H et 4 signaux en RMN C
b) 2.0 et 1.5 ppm ; 3.5 et 1.2 ppm
14. a) s, q, t b) t, q c) s, m (7 pics), d
18. pentane-3-one
19. 4,4-diméthylpentane-2-one
21. 4-chloroacétophénone
103
23.
24. Butanone
26.
OH Br
(via un réarrangement de carbocation)
27.
O O
28.
O O
O
29. g, f, e, d, b et c, a
30. isopropylbenzène
33.
104
Chapitre 5
EXERCICES RECAPITULATIFS
1 13
1. Prédire les spectres IR, H RMN et C RMN de la butanone, du propanoate d’éthyle, du
propanoate de vinyle, de l’acétate de propyle.
13
2. Déterminer la structure du produit dont les spectres IR et RMN C sont représentés ci-dessous
13
3. Déterminer la structure du produit dont les spectres IR et RMN C sont représentés ci-dessous
4. Comment distinguer, par spectroscopie (diverses méthodes) les deux composés dans les paires
suivantes
O
O
b
H
O O
c O
105
5. Déterminer la structure du composé dont la description suit :
–1
Un composé (C4H7NO) absorbe en IR à 2990 et 2240 cm . les autres pics apparaissent dans le
fingerprint. En RMN protonique on relève un triplet (2.6 ppm, 2 H), un singulet (3.3 ppm) et un triplet
(3.5 ppm). L’intensité de ces deux signaux correspond à 5 protons.
106
10. Déterminer la structure du composé de formule brute C10H12O2 dont la description suit :
11. Déterminer la structure du composé de formule brute C6H11O2Cl dont la description suit :
107
12. Déterminer la structure du composé de formule brute C6H10O2 dont la description suit :
13. Déterminer la structure du composé de formule brute C4H8O3 dont la description suit :
108
14. Déterminer la structure du composé de formule brute C10H10Br2O dont la description suit :
15. Déterminer la structure du composé de formule brute C4H11N dont la description suit :
109
16. Déterminer la structure du composé de formule brute C8H12 dont la description suit :
17. Quand l’acétone est traitée par une base, on obtient un liquide ayant les caractéristiques
suivantes :
-1
IR : 1620, 1695 cm
1
H NMR : 1.9 (3 H, s) ; 2.1 (6 H, s) ; 6.15 (1 H, s) ppm
13
C NMR : 20, 27, 31, 124, 154, 197 ppm
+.
M : 98 uma.
Quelle est la structure de ce composé ?
18. Attaqué par l’ion méthoxyde, la 2,2-diméthylcyclopropanone subit une réaction d’ouverture de
cycle pour donner le produit dont les caractéristiques spectrales sont :
–1
IR : 1160, 1740 cm
1
H NMR : 3.6 (3 H, s) ; 1.2 (9 H, s) ppm
+.
M : 116 uma
UV : transparent au-dessus de 200 nm
Quelle est la structure de ce produit ?
1
H NMR : 2.4 (3 H,s) ; 7.0-7.5 (4 H, m) ppm
13
C NMR : 20 (q) ; 112 (s) ; 117 (s) ; 126 (d) ; 130 (d) ; 131 (d) ; 132 (d) ; 141 (s) ppm
+.
M : 117 uma
110
20. Déterminer la structure du composé dont la description suit :
1
H NMR : 2.4 (3 H, s) ; 7.5 (2H, m) ; 7.9 (2 H, m) ppm
13
C NMR : 21 (q) ; 120 (d) ; 123 (d) ; 129 (d) ; 135 (d) ; 140 (s) ; 148 (s) ppm
+.
M : 137 uma
1
H NMR : 3.9 (3 H, s) ; 7.0 (1 H, s, échangeable à l’eau lourde) ; 7.1 (1 H, d apparent) ;7.4 et 7.45 (2 H
superposés, m) ; 9.8 (1 H, s) ppm
13
C NMR : 56 (q) ; 109 (d) ; 114 (d) ; 127 (d) ; 130 (s) ; 147 (s) ; 157 (s) ; 191 (s) ppm
+.
M : 152 uma
22. L’huile essentielle des graines d’anis a un composant majoritaire de formule C10H12O. Son spectre
UV présente une bande vers 250 nm et dans son spectre IR on note une vibration C-O. En RMN
protonique, il y a des signaux à 1.8 ppm (3 H, d, J = 6 Hz), 3.8 (3 H, s), 6.8 (2 H, d apparent, lignes
séparées de 10 Hz), 7.2 (2 H, d apparent, lignes séparées de 10 Hz). En plus, il y a un système qui
n’est pas du premier ordre à 60 MHz mais qui peut être analysé de la manière suivante (200 MHz) :
13
6.33 (1 H, d, J = 16 Hz), 6.10 (1 H, dq, J = 16 Hz, 6 Hz). Le spectre de RMN C est caractérisé par
les signaux à 18 (q), 55 (q), 113 (2 C, d), 123 (d), 129 (2 C, d), 130 (d), 131 (s), 159 (s). L’oxydation
douce de ce composé par le dichromate acide fournit un composé dont la description suit. Quelle est
la structure de ces deux produits ?
111
13
RMN C : 55 (t), 114 (s), 129 (2 C, d), 131 (s), 164 (2 C, d), 190 (s) ppm
112
23. Le principal constituant odorant de la cannelle est une substance de masse 132 (C9H8O) dont le
–1
spectre IR est caractérisé par une bande intense à 1690 cm . Le spectre UV est constitué d’une
bande à 284 nm et une absorption faible à 308 nm. Sur le spectre RMN protonique, on observe des
signaux à 6.7 (1 H, dd, J = 16 Hz, 8 Hz), 7.4 (5 H, m), 9.75 (1 H, d, J = 8 Hz) ppm. Sur le spectre 13C,
les signaux sont situés à 128.2 (2 C, d), 128.3 (2 C, d), 128.8 (2 C,d), 131.0 (d), 134.0 (s), 152.0 (d),
193.0 (d). Quelle est la structure de ce composé (en tenant compte de la stéréochimie) ?
24. Un échantillon de Dacron (Terylene) et un échantillon de nylon sont hydrolysés et on isole, dans
chaque cas, l’acide formé. Quelle est la structure de l’acide formé à partir de Dacron sachant que sa
formule brute est C8H6O4, que son spectre de RMN protonique est caractérisé par les signaux à 8.2
13
(intensité 2, s) et 12.5 (intensité 1, s large échangeable à l’eau lourde) ppm, que son spectre RMN C
est caractérisé par les signaux à 130 (4 C, d), 140 (2 C, s) et 176 (2 C, s) ppm. Même question pour
l’acide formé à partir de nylon sachant que sa formule brute est C6H10O4, que son spectre de RMN
protonique est caractérisé par les signaux à 1.5 (intensité 2, t), 2.3 (intensité 2, t) et 11.0 (intensité 1, s
13
large échangeable à l’eau lourde) ppm, que son spectre RMN C est caractérisé par les signaux à 26
(2 C, t), 37 (2 C, t) et 182 (2 C, s) ppm.
25. Le benzaldéhyde réagit avec l’acétone en milieu basique pour fournir un dérivé de masse 146
–1
caractérisé, en IR, par une bande intense à 1650 cm .En RMN protonique, on relève des signaux à
13
2.3 (3 H, s), 6.7 (1 H, d, J = 16 Hz), 7.4 (5 H, m), 7.5 (1 H, d, J = 16 Hz) et en RMN C on observe
des signaux à 27 (q), 127 (d), 128 (2 C, d), 129 (2 C, d), 130 (d), 135 (s), 144 (d) et 198 (s) ppm.
Quelle est la structure et la stéréochimie du produit obtenu ?
Solutions
1. Voir cours
2. cyclohexane
3. acétone
4. Voir cours
5.
N
O
6.
O
7.
O
8.
O
9.
OH
O
10.
O
O
H
113
11.
O
Cl O
12.
O
O
13.
HO O
14.
Br
O
Br
15.
NH2
16.
17.
O
20. m-nitrotoluène
23. Trans-cinnamaldéhyde
25. Benzylidèneacetone
114
Chapitre 6
En raison de l’existence d’une relation entre la hauteur ou l’aire d’un signal sur un spectre et la
concentration de l’échantillon analysé, il est possible, dans de nombreux cas favorables, de doser les
constituants d’un mélange sans devoir recourir à leur séparation.
1. La spectrométrie de masse
La spectrométrie de masse ne se prête pas à de tels dosages, l’intensité des pics étant plutôt
liée à des contenus énergétiques internes et des énergies de liaisons dans les ions.
2. La spectroscopie UV-visible
La loi de Beer-Lambert indique qu’à chaque longueur d’onde, l’absorbance mesurée est
proportionnelle à la concentration. La connaissance de l’absorbance (mesure expérimentale) et du
coefficient d’extinction molaire permet donc de calculer la concentration d’un échantillon de
concentration inconnue.
A = log (I 0 / I) = c l
Comme les absorbances sont des grandeurs additives, le spectre d’un mélange de deux
composés est la somme des spectres de chacun des deux composés formant le mélange, avec, à
toute longueur d’onde,
A mél = A 1 + A 2 = ( 1 c1 + 2 c 2) l
La connaissance des coefficients d’extinction molaire des constituants est nécessaire. Il faut
soit connaître la nature des constituants eux-mêmes afin d’avoir accès aux coefficients
d’extinction molaire (via la littérature, une base de données, …) ;
soit disposer des constituants seuls (et connaître leur masse moléculaire) afin de relever leur
spectre et calculer les coefficients d’extinction molaire.
115
Pratiquement, on mesure la DO d’un mélange
à une longueur d’onde à laquelle un seul composant absorbe ou à une longueur d’onde à
laquelle un composant a un coefficient d’extinction molaire nettement supérieur à celui de
l’autre ( 1 >> 2 ou 1 << 2) ;
à deux longueurs d’onde (au moins).
Un point sur les spectres UV-visible où l’absorbance d’un mélange ne varie pas en fonction de
la concentration des constituants (et, partant, du temps dans le cas d’une cinétique) est appelé point
isobestique.
3. La spectroscopie IR
116
4. La spectroscopie de RMN
5. Applications
On suppose les spectres, et donc les coefficients d’extinction molaire, connus. On note que à
375 nm, seul l’anthracène absorbe. A partir du spectre d’un mélange naphtalène-anthracène, la
mesure de l’absorbance à 375 nm permet de calculer la concentration en anthracène. La mesure de
l’absorbance à 220 nm ou à 290 nm permet de déduire la concentration en naphtalène.
Il est à remarquer que le raisonnement est valable pour le calcul du degré de pureté d’une
substance.
117
5.2. Etude d’un équilibre par spectroscopie UV-visible
L’analyse des formes de résonance de l’ion phénolate et du phénol montre que ces deux
espèces doivent avoir des spectres UV-visible différents. La connaissance de ces spectres permettra
de calculer la concentration en chacune de ces deux espèces dans une solution.
PhO (-
)
PhOH
N OH N O
H
N O CH3 N O
CH3
Ayant à sa disposition ces deux formes bloquées (ce qui n’est pas nécessairement simple !),
il est possible de déterminer la composition du mélange tautomère dans différents solvants, à
différentes températures, …
118
Un autre exemple :
119
5.5. Etude d’un équilibre par RMN
Pour autant que l’équilibre soit lent à l’échelle de temps de la RMN (voir le chapitre sur la
RMN point 5.2.), il est possible d’effectuer un dosage des espèces en équilibre et de déterminer les
caractéristiques de cet équilibre (K, G, influence de la température, de la nature du solvant, …). Le
cas des composés 1,3-dicarbonylés est une illustration de cette matière.
H
H O
O O O O
H
H H H O
La mesure de la variation des intégrales au cours du temps permet de réaliser une étude
cinétique comme dans le cas de l’estérification de l’acide trifluoroacétique par l’alcool benzylique.
O HO O
F3C + F3C
OH O
6. Conclusion
120
Chapitre 7
1. Généralités
Plusieurs méthodes de séparation des constituants d’un mélange ont déjà été utilisées lors
des travaux pratiques de chimie organique. Il s’agit de
La recristallisation, basée sur des différences de solubilité de solides ;
La distillation, basée sur des différences de températures d’ébullition de liquides ;
La sublimation, basée sur des différences de températures de sublimation de solides ;
L’extraction (par solvant actif), basée sur des différences de coefficients de partage ou de
réactivité de produits dissous
La précipitation, basée sur des différences de solubilité ou de réactivité de produits dissous.
Une autre méthode de séparation est basée sur la différence d’interactions des constituants
d’un mélange pour un support solide donné. La méthode est appelée chromatographie.
2. Historique
C’est en 1906 qu’un botaniste russe Mikhail Tswett sépara des pigments
végétaux, comme la chlorophylle, sur une colonne de craie. Il donna le nom de
chromatographie à cette technique qu’il définit comme l’enregistrement graphique de
couleurs. Le terme est tiré du grec : khrôma, la couleur et graphein, écrire.
Le mélange est déposé sur le support ou injecté dans une colonne contenant ce
support.
Après dépôt, il est nécessaire de faire migrer les composants sur le support, appelé phase
stationnaire. C’est un solvant ou un gaz, appelé phase mobile, qui joue ce rôle. En fonction des
interactions entre les constituants du mélange, le support ET la phase mobile, les constituants du
mélange se déplaceront plus ou moins vite sur ce support.
Souvent il s’agit d’un solide polaire, en l’occurrence de la silice, parfois de l’alumine. L’acidité des
groupements silanols est proche de celle du phénol (pKa ~ 10).
121
Les dérivés les moins polaires ont peu d’affinité pour ce type de support et ils seront élués les
premiers.
Si l’on souhaite éluer en premier des composés polaires, on recourt à une phase stationnaire
apolaire, dite inverse (reversed stationary phase). Il s’agit alors, généralement, de silice sur laquelle
sont greffées des chaînes alkyles linéaires de 8 à 18 atomes de carbone.
Il existe également des phases stationnaires chirales (par greffage d’un énantiomère pur, d’un
éther couronne, …) sur lesquelles deux énantiomères migrent à des vitesses différentes.
Sur une phase stationnaire normale (polaire), on utilise des solvants peu polaires. Sur une
phase stationnaire inverse, on utilise des solvants polaires comme l’acétonitrile, le méthanol, l’eau.
Pratiquement, on emploie fréquemment des mélanges de solvants et des gradients d’élution.
La notion de polarité d’un solvant est une notion complexe qui ne se limite pas à la valeur d’un
moment dipolaire ou d’une constante diélectrique. Elle englobe l’ensemble des facteurs qui
contribuent au fait qu’un solvant est capable de solvater et stabiliser des charges électriques.
122
Tableau : solvants classés par ordre de polarité croissante et leur limite de détection en spectroscopie
UV
C’est le temps mis par un constituant du mélange pour parcourir la phase stationnaire.
3.3. La détection
Les types de détection sont innombrables. Ils vont de l’observation visuelle à la détection par
un réfractomètre, un conductimètre, un électromètre, un spectrophotomètre (UV-visible, fluorescence,
RMN, spectromètre de masse, ….). La succession des signaux correspondant à la détection d’un
composant du mélange constitue un chromatogramme.
La quantité de chacun des constituants présents dans le mélange peut être déterminée par
mesure de l’aire des pics du chromatogramme, à partir d’une droite (courbe) de calibration de la
substance à analyser ou d’un référent interne ayant lui aussi été chromatographié.
123
4. Les différents types de chromatographie
X + = SiO2 ou Al2O3
des complexes par transfert de charge
des effets stériques.
Des gels à base de polydextran réticulé et gonflés dans l’eau ont la capacité de séparer des
mélanges de macromolécules solubles dans l’eau. Des gels à base de polystyrène, gonflés dans un
solvant organique, permettent, quant à eux, de séparer des polymères (synthétiques) non solubles
dans l’eau.
Les molécules les plus grosses, incapables de pénétrer les grains du gel, ne seront pas
retenues par le support et seront donc éluées les premières. C’est l’inverse d’une filtration !
Sephadex
124
4.4. La chromatographie d’affinité
Elle exploite des interactions spécifiques de type ligand-protéine. Ainsi, les contaminants
d’une protéine peuvent être élués tandis que la protéine se lie à un ligand immobilisé sur la matrice.
La protéine est ensuite « libérée » en modifiant les conditions d’élution (pH, salinité, …).
La méthode porte aussi le nom de chromatographie sur plaque ou de TLC (par référence à
l’anglais Thin Layer Chromatography).
Une couche de silice, d’alumine ou de silice modifiée (phase inverse) est coulée sur une
plaque de verre ou de plastique. Le mélange en solution (quelques gouttes) est déposé (« spotté »)
en bas de la plaque et celle-ci est plongée dans un petit volume de solvant d’élution (attention le
mélange ne doit pas se diluer dans le solvant). Il s’agit d’une chromatographie ascendante. Parfois du
papier remplace la plaque de silice ou d’alumine.
125
Les produits sont révélés en raison de leur couleur ou en présence d’iode, par fluorescence (si
le support contient un indicateur de fluorescence), par coloration, … Dans une technique toute récente
(N.J. Smith, M.A. Domin, L.T. Scott, Org. Lett., 10, 3493 (2008)), les diverses taches présentes sur
une plaque ont directement été analysées par spectrométrie de masse au moyen d’une source DART.
Applications
126
5.2. La chromatographie sur colonne
Si le support est de l’alumine, le solvant est introduit dans la colonne puis l’alumine. On laisse
le solvant lentement s’écouler de façon à ce que la colonne d’alumine se tasse. Le mélange à séparer
(souvent en solution, quelques mL) est délicatement déposé sur la colonne, puis on le laisse
s’adsorber sur le sommet de la colonne avant d’introduire, délicatement, le solvant.
Si le support est un gel de silice, on prépare ce gel en mélangeant la silice au solvant et l’on
introduit ce gel dans la colonne. On procède ensuite au tassement de la silice et au dépôt du mélange
à séparer. Les gels de silice sont souvent composés de particules ayant des tailles de 15 à 60 m et
des pores de 40 à 100 Å (60 Å est la taille la plus appropriée pour la plupart des applications). Des
pores trop petits peuvent donner lieu à une chromatographie d’exclusion stérique.
Applications
purification d’un produit
séparation d’un mélange.
La phase mobile est poussée sur la colonne (prétassée) avec une pression allant de 0 à 5
bars. Le détecteur est souvent un spectrophotomètre UV-visible.
127
5.4. La chromatographie liquide à haute pression ou haute performance (HPLC)
La phase mobile est poussée sur la colonne (prétassée) avec une pression allant de
20 à 100 bars (~ 1 mL / min). On parle parfois de MPLC (middle pressure liquid chromatography) pour
une gamme de pression allant de 5 à 25 bars (entre la flash chromatography et l’HPLC). Le détecteur
peut être un spectrophotomètre UV-visible, un fluorimètre, un réfractomètre, un spectromètre de
masse, un appareil de RMN, …
La phase mobile est poussée sur la colonne (prétassée) avec une pression allant jusqu’à
1000 bars.
128
5.7. La chromatographie en phase gazeuse (GC)
6. L’électrophorèse
Il ne s’agit pas d’une méthode chromatographique à proprement parler car elle ne fait pas
appel à des interactions soluté-phase stationnaire-phase mobile. Elle permet néanmoins de séparer,
sur un support, des produits de charges électriques différentes qui migrent différemment lorsqu’ils sont
soumis à une différence de potentiel. La technique est essentiellement utilisée en biochimie.
L’absence de front de solvant nécessite l’emploi de référents.
7. Conclusion
129
BIBLIOGRAPHIE
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http://www.ccc4labprep.com
http://www.chem.stevens.edu
131
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http://www.ich.ucl.ac.uk/services_and_facilities/lab_services/mass_spectrometry/images/GC_MS_1.gif
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132
ANNEXES
Année académique ….– ….
BAC 3 CHIMIE
Chimie organique
Analyse d’un échantillon inconnu
NOM, Prénom :
Echantillon N°
Bruker AMX-300 (300 MHZ pour le proton dans un champ magnétique de 7.1 T). Les
déplacements chimiques sont exprimés en ppm par rapport au TMS utilisé comme référent
interne
Spectroscopie infrarouge
Points de fusion
Les points de fusion (non corrigés) ont été relevés à l’aide d’un microscope à plaque chauffante.
Spectrométrie de masse
Waters QToF 2
Modes opératoires
Tous les réactifs utilisés sont commerciaux (Aldrich, Acros organics).
(39)
1. Synthèse du 4-(4-phénylpipérazine-1-yl)benzonitrile (6)
Un mélange de 4-fluorobenzonitrile (50 mmol ; 6.05 gr) et de 1-phénylpipérazine (50 mmol ; 7.4
ml ; 8.1 gr) dans du DMA (50 ml) en présence de carbonate de potassium (50 mmol ; 6.9 gr) est
chauffé à reflux durant 8 heures. Après refroidissement, le produit est précipité à l’eau puis filtré. Le
solide est ensuite abondamment lavé à l’eau puis à l’éthanol.
- Point de fusion : 165.7-167.9 °C
–1
- IR (KBr) : (cm ) : 2214 , 1602, 1510, 1496, 1385
5' 6' 5 6 5 6
4' N N C N
3' 2' 3 2 3 2
1 2 6 3’ 5’
- H RMN (DMSO d6 ) : 7.62 (2H, d, J = 9 Hz, H et H ) ; 7.34 (2H, t, J= 7 Hz, H et H ) ;
3 5 2’ 6’ 4’
7.14 (2H, m, H et H ) ; 7.03 (2H, d, J = 7 Hz, H et H ) ; 6.81 (1H, t, J = 7 Hz, H ) ; 3.52 (4H, t, J =
5 Hz, CH2-N-Ar-CN) ; 3.32 (4H, t, J = 5 Hz, CH2 -N-C6H5 )
+
- HRMS (ESI-ToF) MH C17H18N3 : masse mesurée : m/z 264,1508
masse calculée : m/z 264,1501
- Rendement : 73 %