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Plan général du cours
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Traitement des eaux usées
Importance
Eau: On consomme de l’eau mais également on en rejette une quantité énorme dans
l’environnement: L’eau usée. Cette eau contient plusieurs types de polluants
(organiques et inorganiques) qui nuisent à la sante humaine et à l’environnement.
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Traitement des eaux usées
Catégories de paramètres
1- Paramètres organoleptiques
•Couleur,
•Turbidité,
2- Paramètres physicochimiques •Demande biologique en oxygène (DBO5),
•pH, Température, •Demande chimique en oxygène (DCO),
•matières solides, •Carbone organique total (COT),
•Résidus, Conductivité, •Dosage des ions majeurs (Sulfates chlorures,
•Teneur en sels dissous (TDS), calcium, magnésium).
•Dureté/Titre hydrotimétrique (TH),
•titre alcalimétrique complet (TAC),
• titre alcalimétrique (TA),
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
5- Paramètres microbiologiques
•Salmonelles;
•Coliformes;
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
I.1.Paramètres organoleptiques
1. La couleur: Elle est généralement due aux substances dissoutes et elle est
mesurée après filtration de l’échantillon à travers un filtre de diamètre moyen de
pores égal à 0,45μm (détermination de la couleur vraie).
La couleur donne une idée (dans la plupart des cas) sur la présence d’une substance
spécifique:
Loi de Beer-Lambert
Définition:
Soit une radiation monochromatique de longueur d’onde fixe traversant un échantillon
d’épaisseur I, l’absorbance vérifie la loi de Beer-Lambert soit:
A= E.I.C
Avec A: absorbance , E: le coefficient d’absorption molaire (L/mol/cm) et C: la concentration de la solution
(mol/L). 7
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
2. La turbidité: Elle se définit comme l'expression de la propriété optique qui fait que la
lumière est dispersée et absorbée plutôt que transmise en ligne droite à travers
l'échantillon. Cette dispersion est provoquée par l'interaction de la lumière avec les
particules en suspension et traduit la réduction de transparence du milieu du fait de la
présence de ces particules.
Les mesures de turbidité ont donc un grand intérêt dans le contrôle de l’épuration des
eaux brutes.
La turbidité peut être évaluée par un certain nombre de méthodes qui sont pratiquées
suivant les nécessités sur le terrain ou au laboratoire. Il est cependant recommandé
d’effectuer la mesure aussi rapidement que possible après le prélèvement.
Figure 2. Turbidimètre
Son influence se fait également ressentir par le rôle qu’il exerce sur les autres éléments
comme les métaux dont il peut diminuer ou augmenter la disponibilité et donc la toxicité.
Le pH doit être mesuré sur place (in situ) car il a tendance à changer avec le stockage de
l’eau.
Tableau 2. Classification des eaux d’après leur pH
pH ˂5 Acidité forte : présence d’acides minéraux ou organiques
dans les eaux (cas des eaux naturelles)
pH= 7 pH neutre
7˂ pH ˂8 Neutralité approchée : majorité des eaux de surface
5,5˂ pH ˂8 Majorité des eaux souterraines
pH˃ 8 Alcalinité forte, évaporation intense (cas de plusieurs
rejets industriels). 10
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
La mesure de TH (ou la dureté) d’une eau se réalise par complexation à l’EDTA en présence
d’un indicateur coloré. 14
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Dureté calcique: Concentration en ion calcium. Elle se détermine par titrage à l’EDTA à pH ˃ 12
afin de faire précipiter l’hydroxyde de magnésium, en utilisant la murexide comme indicateur
de fin de réaction.
1˚f= 10 mg/L CaCO3 = 10-4 mol/L CaCO3 = 10-4 mol/L Ca2+ (ou Mg2+).
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
•La minéralisation des composées organiques libère CO2 et H2O. Celle de composées
carbonées et azotée (AA, urée) produit en outre des composés ammoniacaux (NH3 et NH4+)
transformables en nitrates et nitrites (NO3- et NO2- ).
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Pour des raisons pratiques, la DBO est mesurée au bout de 5 jours (=DBO5),
à 20 °C (température favorable à l’activité des micro-organismes consommateurs d’O2) et à
l’obscurité (afin d’éviter toute photosynthèse parasite) :
•Deux échantillons sont nécessaires : le premier sert à la mesure de la concentration
initiale en O2, le second à la mesure de la concentration résiduelle en O2 au bout de 5
jours.
La DBO5 est la différence entre ces 2 concentrations. Le second échantillon sera conservé 5
jours à l’obscurité et à 20 °C.
Il faut s’assurer que:
Au préalable, le dioxygène suffira largement à la consommation des micro-organismes
(utiliser la méthode de dilutions ou l’échantillon à doser est dilué dans une quantité d’eau
de sorte qu’à l’issue de la mesure, le taux d’O2 résiduel reste supérieur à 50 % du taux
initial). 19
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Mode opératoire:
-Prélèvement de l’eau à analyser
- Préparation de l’eau de dilution: mettre la veille du prélèvement, dans un récipient de 10L,
de l’eau de robinet dans laquelle on plonge toute la journée un aérateur d’aquarium pour la
saturer en dioxygène.
- Laisser reposer 12h
-Choix du facteur de dilution: Le facteur de dilution dépendra de la charge de l’eau analysée.
Par exemple, on choisira un facteur de dilution de l’ordre de 10 pour une eau de surface
(DBO moyenne = 1 à 30 mg/L ou de 50 à 100 pour une eau usée (DBO moyenne = 300 mg/L
pour un effluent domestique).
-Préparation 4 flacons de mesure: Verser dans le flacon un peu d’eau de dilution, puis la
quantité prévue d’échantillon, puis remplir le reste du flacon avec l’eau de dilution. Fermer
le flacon sans y laisser d’air. Faire ainsi 2 flacons identiques. 20
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
-Mesure au temps 0: doser l’O2 dissous dans un flacon d’échantillon dilué (T0) et dans un
flacon d’eau de dilution (D0)
-Incubation: placer les 2 flacons restants à l’ étuve 20˚C et à l’obscurité pendant 5 jours.
-Mesure au temps 5 jours: doser l’O2 dissous dans le flacon d’échantillon dilué restant (T5) et
dans un flacon d’eau de dilution restant (D5).
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Mode opératoire
Sur le terrain :
- Prélever l’eau à analyser en remplissant un flacon à bouchon rodé (volume Veau ml) et en veillant à
ne pas laisser d’air dans le flacon.
-Fixer O2 en introduisant doucement dans le flacon (faire couler les réactifs en introduisant une
pipette à mi-hauteur du flacon) 1 ml de solution de sulfate de manganèse puis 1 ml de réactif de
Winkler.
-Reboucher aussitôt le flacon sans y laisser d’air et agiter : tout l’O2 est fixé sous forme d’un
précipité d’hydroxyde manganique.
Au laboratoire:
-Libérer l’iode I2 en versant dans le flacon 2 ml d’HCl concentré. Reboucher et agiter. L’iode libérée
colore l’échantillon en brun (l’intensité de la coloration est un premier indicateur de la concentration
en iode).
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
-Verser l’échantillon dans un bécher et ajouter quelques gouttes d’empois d’amidon. Agiter : une
coloration bleue apparaît.
-Doser I2 en versant, au moyen d’une burette, la solution de thiosulfate M/80 jusqu’à décoloration.
Soit Veqle nombre de ml de thiosulfate utilisé.
? 25
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Les Paramètres physicochimiques (Suite)
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Principe:
La matière oxydable contenue dans un échantillon est oxydée par chauffage à reflux en
milieu fortement acide (H2SO4) avec une quantité connue de bichromate de potassium dans
une éprouvette fermée.
La consommation de l’oxygène par l’échantillon provoque un changement de couleur dont
l’absorbance est proportionnelle à la quantité de bichromate de potassium réduit et se
mesure en équivalent d’oxygène.
La réaction d’oxydation des matières organiques et des matières minérales de fait en
présence d’un agent complexant ( le sulfate de mercure Hg SO4) et d’un catalyseur (le sulfate
d’argent Ag2SO4).
Le dosage de l’oxydant en excès se fait par le sel de Mohr de formule chimique
(NH4)2Fe(SO4)2 qui libère les ions ferreux Fe2+ suivant la réaction suivante (en présence de
l’indicateur coloré ferroїne)
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
2- +
Réaction d’oxydo-réduction : 3/2 O2 + 2 Cr3++ 4 H2O Cr2O7 réagit + 8 H
Voir TD
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Les Paramètres physicochimiques (Suite)
les ions sulfates SO4 2-: L’analyse de ces ions peut être réalisée par différentes méthodes:
Méthode gravimétrique: Précipitation des ions sulfates par le chlorure de baryum (BaCl2)
en milieu acide (Hcl); puis pesée du précipité de sulfate de baryum ainsi formé.
La réaction mise en jeu est : SO4 2- + Ba Cl 2 BaSO4 + 2Cl –
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Méthodes spectrophotométriques
- Précipiter les ions sulfates par le chlorure de baryum (BaCl2) en milieu acide (HCl);
- Stabilisation du précipité de sulfate de baryum formé par un agent stabilisant tel que le
polyvinylpyrrolidone (solution colorée);
- Mesurer l’absorbance de la solution à l = 650 nm et les absorbances d’une gamme
d’étalonnage préparée à partir d’une solution standard de SO4 2- .
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Méthode de Mohr :
Principe Général: On ajoute un ion (contenu dans une solution) qui formera un composé insoluble
avec l'ion à doser. Ici, au lieu de peser la masse de précipité formé, on relève la quantité ajoutée du
produit provoquant la précipitation totale; cette dernière est repérée par un indicateur de
concentration. Cet indicateur est un autre ion déclenchant un second précipité facilement
repérable à la fin de la précipitation totale.
Mode opératoire :
2. Détection de l'équivalence
Utilisation des ions chromates CrO42- comme indicateur de fin de réaction. On ajoute
quelques gouttes de chromate de potassium dans la solution à doser. Tant qu'il reste des
ions chlorures, Ag2CrO4(s) ne peut se former et on ne voit que la couleur blanche de AgCl
(s). A l'équivalence, quand les ions Cl- ont disparu de la solution, Ag2CrO4 (s) peut alors se
former et on observe sa couleur rouge qui apparaît.
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Connaissant la concentration de la solution d'AgNO3 (Co) dans un volume (Veau) de la solution à doser
et le volume nécessaire pour arriver à l'équivalence (Veq), la concentration des ions Cl- dans la
solution est donnée par la formule :
[C l -] = Co x Veq / Veau
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Méthode de Charpentier-Volhard
Excès
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Fin du dosage
La fin du dosage est visualisée par l'utilisation d'un indicateur coloré : l'alun de fer
ammoniacal. , la formation du complexe avec l'alun de fer
d'ammonium ( et thiocyanate est donnée par l'équation
suivante :
La solution prend alors une couleur rouge-orangée due à la complexation des ions Fe3+avec les ions SCN-
pour donner. Cette couleur apparait lorsqu'il n'y a plus d'ions argent à complexer par le thiocyanate
(c’est l’équivalence).
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Il s'agit d'un dosage en retour : lors de la chute de burette le reste des ions Ag+ réagissent
avec les ions SCN- versés. Une partie des ions Ag+ ont précipité avec les ions Cl- avant le
début de la chute de burette.
Méthode Conductimétrique:
La titration se fait en ajoutant progressivement une solution de nitrate d'argent AgNO3de concentration
C1.
On détermine l'équivalence par un suivi conductimètrique. La concentration de la solution titrante
doit être beaucoup plus importante que celle des ions chlorures à doser pour pouvoir négliger la
dilution au cours du dosage. Le principe de ce dosage est identique à celui du dosage conductimétrique
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des ions sulfates.
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
La séparation :
L'échantillon à analyser (volume de 25 à 100 µL) est injecté en tête de colonne. La migration
des espèces se fait selon leur affinité (capacité de l'ion à être plus ou moins retenu) pour la
résine. La migration est assurée par l'éluant (acide pour le dosage des cations, basique pour
le dosage des anions) injecté par la pompe (à un débit variant de 1 à quelques ml/min).
Le dosage :
En sortie de colonne, chaque élément ainsi séparé donne un signal de conductivité,
détectable par le conductimètre.
L'amplitude du signal dépend de la conductivité équivalente de l'ion, de sa charge et de sa
concentration. Un étalonnage préalable avec des solutions de concentrations connues
permet de déterminer les temps de rétention des différents éléments. Une courbe de
calibration peut ainsi être établie. Il est ensuite aisé de déterminer les concentrations en
solution dans un échantillon d'eau.
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Les principales sources de HAP sont les gaz d'échappement de voitures, les fumées d'industrie lourde, les
résidus d’hydrocarbures et la fumée de cigarette.
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Traitement des eaux usées
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
1- Généralité
Ainsi, des traitements de dépollution sont réalisés sur ces effluents collectés par le
réseau d'assainissement urbain dont l'objectif est de réduire l'impact des eaux usées sur
l'environnement.
Les traitements peuvent être réalisés de manière collective dans une station d'épuration
ou de manière individuelle. Le traitement se divise généralement en plusieurs étapes. 45
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
A- Prétraitements
B- Traitements primaires
D- Traitements tertiaires
•Nitrification/dénitrification (élimination de l’azote)
•Déphosphoration/ élimination du phosphore ;
•Procédés d’oxydation avancée (élimination des composes organiques réfractaires) ;
•Procédés physiques ou chimiques (élimination des matières colloïdales) ;
•Procédés physicochimiques (élimination des sels, des virus, des pesticides, des HAP,..) ;
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Prétraitements
Les prétraitements sont une phase d’épuration grossière. On élimine tous les éléments
solides volumineux et grossiers (sables, corps gras) qui pourraient d’ailleurs endommager
les installations par la suite. Notons qu’on retire alors environ 35% des éléments polluants.
Tout d’abord on réalise le dégrillage : on fait passer l’eau à travers des grilles plus ou
moins grossières pour récupérer tous les éléments solides plus gros que les espacements
des grilles.
Grille d’ évacuation
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
L’eau qui est issue de ce premier traitement subit ensuite le dessablage et le déshuilage-
dégraissage. La vitesse d’écoulement de l’eau est ralentie, des particules de taille alors plus
petite vont sédimenter (boues primaires) et les graisses, moins denses vont remonter à la
surface. On va alors retirer les sables par pompage et prélever l’écume.
Dessablage/ déshuilage 50
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Mais il reste alors dans l’eau tout ce qui y est dissous : éléments azotés, phosphatés,
composés actifs et des particules fines qui seront ensuite réduits par les traitements
secondaires voire tertiaires.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
La couleur et la turbidité d’une eau sont dues à la présence des particules de très faible
diamètre: les colloïdes. Leur élimination ne peut se baser sur la simple décantation. En effet,
leur vitesse de sédimentation est extrêmement faible. Le temps nécessaire pour parcourir
1m en chute libre peut être de plusieurs années.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Les matières existantes dans l’eau peuvent se présenter sous les 3 états suivants:
-Etat de suspension qui regroupe les plus grosses particules.
-Etat colloïdal.
-Etat dissous des sels minéraux et des molécules organiques.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Ces charges négatives permettent d’expliquer la grande stabilité de ces particules mises
en solution.
L’origine des colloïdes est très diverse. On peut citer l’ érosion des sols, la décomposition
de la matière organique, le déchet agricole…
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Les colloïdes hydrophobes sont en général de nature minérale. Ils n’ont aucune affinité
avec l’eau. La formation d’une couche d’hydratation est impossible. Leur surface présente
des charges négatives qui engendrent une répulsion mutuelle empêchant toute
agglomération. Ce type de particules est en partie responsable de la turbidité.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Dans une eau usée, les colloïdes portent des charges électriques négatives situées à
leur surface. L’ensemble constitue la charge primaire de la particule qui a pour origine
l’ionisation de groupements chimiques tels que OH, COOH et NH2 et l’adsorption des ions
présents dans l’eau. Ces charges négatives attirent les ions positifs en solution dans l’eau.
Ceux-ci sont étroitement collés au colloïde et forment la couche liée ou de Stern. Cette
couronne accompagne la particule lors de ces déplacements dans l’élément liquide. La
couche de Stern attire à son tour des anions accompagnés d’une faible quantité de
cations. Cette nouvelle formation comporte une alternance d’anions et de cations. C’est la
couche diffuse ou couche de Gouy. Il y a donc formation d’une double couche ionique,
présente au niveau de tout colloïde.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Il se crée entre ces deux couches un potentiel électrostatique, appelé potentiel de Nernst,
qui est fonction de la température. Ce potentiel s’exprime en fonction de la quantité de
charges positives et négatives présentes au niveau de la double couche.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
La couche liée est définie entre la surface de la particule et la distance d1. Le potentiel
électrostatique décroit linéairement, car les cations constitutifs sont empilés
uniformément. La couche diffuse s’inscrit entre les points d1 et d2. Sa répartition ionique
n’étant pas figée car issue d’un mélange aléatoire de cations et d’anions, le potentiel
électrostatique décroit d’une manière non linéaire.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
2. Phénomène de coagulation
2.1. Théorie
La stratégie d’ élimination des colloïdes passe par l’annulation du potentiel zêta. En effet
la neutralisation des charges primaires permet d’annuler les forces de répulsion. On
considère deux particules colloïdales A et B de diamètre D et distantes d’une valeur d.
Entre ces 2 particules, il existe des forces des répulsion électrostatiques notées Wr et des
forces d’attraction intermoléculaires notées Wa. On peut donc écrire:
Wt = Wa + Wr
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Les solutions théoriquement possibles pour annuler le potentiel zêta, sont nombreuses:
L’ efficacité des coagulants est directement liée à la valence des cations utilisés.
Les ions monovalents sont moins efficaces que les bi ou trivalents. La référence étant le
Na+ et Ca2+ d’une part et les ions trivalents Al3+ et Fe3+ d’autre part, présentent
respectivement une efficacité 7 à 200 et 500 à 10 000 fois plus importante.
Il est évident que les doses de coagulant à mettre en œuvre sont fonction de leur
efficacité relative. Dans le cas des ions monovalents, la quantité nécessaire est de 100
pour une dose de 1 pour les trivalents. En conséquence, les coagulants utilisés sont des
sels cationiques trivalents.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
L’étape 1 est une phase d’hydrolyse. Des intermédiaires poly chargés positifs de formule
possible [Al2 (H2O)k (OH)m](3n – m)+ se forment. Ces composés assez fugaces présentent un
atome d’aluminium dont le nombre d’oxydation est très grand. Les formes IV, V sont très
efficaces pour neutraliser la charge primaire négative des colloïdes. Il s’agit de la véritable
forme coagulante qui déstabilise les particules chargées négativement.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
De plus la forme dissoute Al3+ est inexistante. Toute fuite de cet ion au niveau d’une filière
de traitement est problématique. En effet la norme exige une concentration limite de 0,2
mg/L au titre des paramètres indicateurs témoins de fonctionnement des installations et de
la distribution.
L’ajout d’un adjuvant de floculation pour obtenir un floc cohérent est recommandé dans
le cas de fuite chronique après vérification du pH.
Le chlorure ferrique possède une fourchette plus large comprise entre 5,5 et 8,3. Toute
fuite de Fe3+ peut entrainer une coloration rouge de l’eau et une corrosion sur le réseau de
distribution du fait de l’existence des ferro bactéries et des phénomènes d’oxydo
réductions.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
3. Phénomène de la floculation
3.1. Théorie
Après avoir été déstabilisées par le coagulant, les particules colloïdales s’agglomèrent
lorsqu’elles entrent en contact. C’est la floculation. Le floc ainsi formé, peut décanter,
flotter ou filtrer (coagulation sur filtre), suivant le procédé de rétention le plus adapté
choisi.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Leur poids moléculaire est compris entre 10 5 à 20.106 daltons. Leurs chaines polymérisées
de longueur maximale 40mm, peuvent être linéaires, spiralées en zigzag ou branchées. Ces
polymères peuvent être préparés sur mesure: toutes les valeurs de PM et de DC sont
possibles. Les produits agrées pour l’utilisation en eau potable doivent contenir moins de
500 ppm d’ acrylamide libre.
Les polyanioniques agissent par pontage en association avec les cations bivalents du
milieu tels que les ions Ca2+ et Mg 2+ . Dans ce cas, le titre hydrotimétrique de l’eau est
essentiel. On ne l’ajoute qu’en fin de floculation lorsque les micro flocs sont formés.
Les polycationiques agissent directement par leurs charges positives. Elles neutralisent
les charges primaires des colloïdes qui ont échappé au coagulant. Il faut les ajouter juste
après la phase d’agitation rapide (coagulation).
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
L’action des alginates a été particulièrement étudiée. Ils établissent des ponts avec les
colloïdes déstabilisés grâce à leurs acides. L’effet de pontage est renforcé par les ions Ca2+
qui permettent la formation d’un réseau maillé.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
4.1. Stratégie
Il faut associer dans un temps assez court, deux phases distinctes et incompatibles. En
effet, les conditions de mise en œuvre de la coagulation sont différentes de celle de la
floculation. On distingue les 2 phases suivantes:
-Première phase: mélange rapide et vigoureux.
- Deuxième phase: mélange lent
Dans un premier temps un mélange rapide est nécessaire pour disperser les additifs dans
la totalité du volume d’eau à traiter. L’injection se fait dans une zone de turbulence créee
par des chicanes ou par mélange mécanique avec des pâles ou hélices. La deuxième phase
favorise les contacts entre les particules de floc sans les léser. Le mélange doit être
néanmoins assez énergétique pour engendrer des différentes de vitesse dans le bassin
nécessaire à la rencontre des particules.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
Le Cyclofloc, procédé hongrois, met en œuvre une floculation lestée avec du micro sable.
Cette technique permet d’augmenter le facteur Ω de l’ équation de Smoluchwski. Le micro
sable de 20 à 140 mm de diamètre joue le rôle d’amorce de floculation et leste les MES et
colloïdes. La décantation est améliorée car la densité du sable est de l’ordre de 1,65.
Les décanteurs Actiflo d\OTV et Fluorapid de DEGREMONT reprennent cette technique.
Les critères de choix d’un coagulant sont nombreux. Son efficacité à réduire la couleur, la
turbidité et les matières organiques d’une eau est essentielle. On ne peut, néanmoins,
négliger son prix et les effets secondaires comme les fuites en Fe3+ et Al3+. Il faut savoir
que le chlorure ferrique contient de manganèse sous forme de Mn2+ à raison de 0,057
g/100 g de coagulant.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux