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3 EME année Cycle ingénieur

Industries Alimentaires

Cours de traitement des eaux


usées
Responsable: Dr. Ichrak CHARFI

1
Plan général du cours

Partie II: Les principaux


Partie I: Analyse des eaux
(Paramètres de pollution procédés d’épuration
des eaux
des eaux)

2
Traitement des eaux usées

Importance

 Eau: On consomme de l’eau mais également on en rejette une quantité énorme dans
l’environnement: L’eau usée. Cette eau contient plusieurs types de polluants
(organiques et inorganiques) qui nuisent à la sante humaine et à l’environnement.

Objectifs de traitement des eaux

- Sanitaires, amélioration du confort


- Protection de l’environnement
- Recyclage de l’eau dans le cadre de gestion des rejets liquides (Minimiser les rejets
en quantité et en qualité).

 Les méthodes de traitement sont en évolution continue

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Traitement des eaux usées

Chapitre I: Paramètres de pollution des eaux

Catégories de paramètres

1- Paramètres organoleptiques
•Couleur,
•Turbidité,
2- Paramètres physicochimiques •Demande biologique en oxygène (DBO5),
•pH, Température, •Demande chimique en oxygène (DCO),
•matières solides, •Carbone organique total (COT),
•Résidus, Conductivité, •Dosage des ions majeurs (Sulfates chlorures,
•Teneur en sels dissous (TDS), calcium, magnésium).
•Dureté/Titre hydrotimétrique (TH),
•titre alcalimétrique complet (TAC),
• titre alcalimétrique (TA),

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

3- Paramètres concernant les substances indésirables


•Ions métalliques,
•Azote total
•Azote kjeldahl
•Azote minéral

4- Paramètres concernant les substances toxiques


•Hydrocarbures aromatiques polycycliques(HAP),
• Arsenic..

5- Paramètres microbiologiques
•Salmonelles;
•Coliformes;

6- Paramètres concernant les pollueurs émergents


-Pesticides;
-Antibiotiques et Hormones de croissances..

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

I.1.Paramètres organoleptiques

1. La couleur: Elle est généralement due aux substances dissoutes et elle est
mesurée après filtration de l’échantillon à travers un filtre de diamètre moyen de
pores égal à 0,45μm (détermination de la couleur vraie).

La couleur donne une idée (dans la plupart des cas) sur la présence d’une substance
spécifique:

•Couleur jaune brune: présence de minéraux naturels comme le fer et le


manganèse.
•Couleur verte: présence d’algues, produits de décomposition des végétaux...

La mesure exacte de l’intensité de couleur d’une eau s’effectue par


spectrophotométrie Visible. L'analyse spectrophotométrique est fondée sur l'étude
du changement d'absorption de la lumière par un milieu, en fonction de la variation
de la concentration d'un constituant. On détermine la concentration d'une
substance en mesurant l'absorption relative de la lumière par rapport à celle d'une
substance de concentration connue. 6
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Paramètres organoleptiques (Suite)

Figure 1: Principe de fonctionnement d’un spectrophotomètre à double faisceau

Loi de Beer-Lambert
Définition:
Soit une radiation monochromatique de longueur d’onde fixe traversant un échantillon
d’épaisseur I, l’absorbance vérifie la loi de Beer-Lambert soit:
A= E.I.C
Avec A: absorbance , E: le coefficient d’absorption molaire (L/mol/cm) et C: la concentration de la solution
(mol/L). 7
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Paramètres organoleptiques (Suite)

2. La turbidité: Elle se définit comme l'expression de la propriété optique qui fait que la
lumière est dispersée et absorbée plutôt que transmise en ligne droite à travers
l'échantillon. Cette dispersion est provoquée par l'interaction de la lumière avec les
particules en suspension et traduit la réduction de transparence du milieu du fait de la
présence de ces particules.

Elle se mesure généralement dans des néphélomètres par comparaison de la lumière


diffusée et de la lumière transmise, d'une part, par l'échantillon testé et, d'autre part,
par une gamme étalon constituée de solutions de formazine, sous une radiation
incidente de Longueur d'onde donnée (norme NF-T-90-033).

Les mesures de turbidité ont donc un grand intérêt dans le contrôle de l’épuration des
eaux brutes.
La turbidité peut être évaluée par un certain nombre de méthodes qui sont pratiquées
suivant les nécessités sur le terrain ou au laboratoire. Il est cependant recommandé
d’effectuer la mesure aussi rapidement que possible après le prélèvement.

L'intensité d'une turbidité s'exprime en gouttes de mastic, ou en unités Jackson ou en


NTU(Nephelometric Turbidity Unit). 8
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Paramètres organoleptiques (Suite)

Figure 2. Turbidimètre

Tableau 1. Classification des eaux usées selon leur NTU


NTU ˂5 Eau claire
5˂ NTU ˂ 30 Eau légèrement trouble
30˂ NTU ˂50 Eau trouble
NTU˃ 50 Eau turbide et chargée en MES (ex : eau de surface, rejet de
tanneries).
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

I.2. Les Paramètres physicochimiques

 Le pH est évidemment une des caractéristiques fondamentales de l'eau. Celui-ci mesure


la concentration en ions (hydrogène) H3O+ dans l'eau. La valeur du pH est à prendre en
considération lors de la majorité des opérations de traitement de l'eau. Le pH a un effet
important sur le goût de l’eau.

Il indique aussi de possibles problèmes de corrosion et la possibilité de la présence des


métaux toxiques.

Son influence se fait également ressentir par le rôle qu’il exerce sur les autres éléments
comme les métaux dont il peut diminuer ou augmenter la disponibilité et donc la toxicité.
Le pH doit être mesuré sur place (in situ) car il a tendance à changer avec le stockage de
l’eau.
Tableau 2. Classification des eaux d’après leur pH
pH ˂5 Acidité forte : présence d’acides minéraux ou organiques
dans les eaux (cas des eaux naturelles)
pH= 7 pH neutre
7˂ pH ˂8 Neutralité approchée : majorité des eaux de surface
5,5˂ pH ˂8 Majorité des eaux souterraines
pH˃ 8 Alcalinité forte, évaporation intense (cas de plusieurs
rejets industriels). 10
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

 Les matières solides : Elles peuvent être divisées en plusieurs catégories


• Matières solides totales (mg/L) MST: récupérées après évaporation à 103/105°C
• Matières en suspension (mg/L) MES: récupérées sur un filtre de 1μm de diamètre des pores ou
encore récupérées après centrifugation
• Matières totales dissoutes MTD: MTD= MST–MES
• Matières décantables (ml/L) :Volume des solides qui sédimentent dans un cône de Imhoff après
1H
• Matières en suspension volatiles (mg/L) MSV: MES qui se volatilisent au four à 550°C
• Matières en suspension fixes MSF: MSF= MES – MSV
• Matières volatiles dissoutes (mg/L) MVD: MTD qui se volatilisent à 550 ° C.
• Matières fixes dissoutes MFD: MFD=MTD – MVD Taille des matières solides
dissoutes < 10-3μm (10-6 mm)
Colloïdales 10 -3 ˂ d ˂ 1μm
En suspension ˃ 1μm 11
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Tableau 3. Classifications des matières solides


Matières solides

en suspension Décantables Inorganiques fixes


Matières solides (MES) (MD)
Organiques Matières en
totales (MST)
volatiles suspension
non décantables Organiques volatiles (MSV)
volatiles
Inorganiques fixes
dissoutes totales colloïdales Inorganiques fixes
(MTD)
Organiques Matières volatiles
MTD= MST-MES
volatiles dissoutes (MVD)
dissoutes Organiques
volatiles
Inorganiques fixes

Matières en suspension fixe MSF: MSF= MES-MSV


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Matières fixes dissoutes MFD : MFD= MTD-MVD
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

 La conductivité : Permet d’évaluer rapidement la minéralisation d’une eau et d’en suivre


l’évolution. On admet que la conductivité totale d’un électrolyte est égale à la somme des
conductivités dues à tous les types d’ions que l’on trouve en solution. On a donc :

χ = Σ n i C i , Ci concentration de l’ion «i» en solution.

Tableau 4. Qualité de l’eau en fonction de la conductivité

Conductivité en mS/cm Qualité de l’eau

50 à 400 Excellente qualité

400 à 750 Bonne qualité

750 à 1500 Qualité médiocre mais eau utilisable

Plus que 1500 Minéralisation excessive

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

 La teneur en sels dissous (TDS) ou minéralisation totale est globalement équivalente à


la somme des concentrations du calcium, magnésium, potassium, sodium, fer, zinc, cuivre,
manganèse, aluminium pour les cations additionnée à la somme des concentrations des
carbonates, hydrogénocarbonates, silicates, sulfates, chlorures, nitrates, phosphates et des
fluorures pour les anions. Elle est exprimée en mg/L

 Dureté ou Titre Hydrotimétrique (TH) dépend principalement de la concentration des


ions de calcium (Ca2+) et des ions de magnésium (Mg2+). Les ions du fer, de l’aluminium et
du manganèse moins concentrés n’interviennent que modérément dans la dureté de l’eau.

TH= [Ca2+] + [Mg2+]

La mesure de TH (ou la dureté) d’une eau se réalise par complexation à l’EDTA en présence
d’un indicateur coloré. 14
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Dureté calcique: Concentration en ion calcium. Elle se détermine par titrage à l’EDTA à pH ˃ 12
afin de faire précipiter l’hydroxyde de magnésium, en utilisant la murexide comme indicateur
de fin de réaction.

Dureté calcique et magnésienne: Concentration en ions magnésium et calcium. Elle se


détermine par titrage par l’EDTA à pH= 10, en utilisant le NET (noir ériochrome) comme
indicateur de fin de réaction.

1˚f= 10 mg/L CaCO3 = 10-4 mol/L CaCO3 = 10-4 mol/L Ca2+ (ou Mg2+).

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Détermination de l’ alcalinité de l’eau


Titre alcalimétrique (TA)
Par définition, le TA correspond au volume d’acide (en ml) à 0,02 mol/L en ion H3O+
nécessaire pour doser 100 ml d’eau en présence de phénolphtaléine.
TA = [CO32-] + [OH-] en mmol/L
TA = ½ [CO3 2-] + [OH-] (˚f)
 Titre alcalimétrique complet (TAC) est la grandeur utilisée pour mesurer le taux
d’hydroxydes, de carbonates et de bicarbonates d’une eau, son unité est le degré français,
(˚f).
Par définition, le TAC correspond au volume d’acide (en ml) à 0,02 mmol/L en ions H3O+
nécessaire pour doser 100 ml d’eau en présence d’ hélianthine (méthylorange) ou bien de
vert de bromocrésol.
TAC = [HCO3-] + 2[CO32-] + [OH-] en mmol/L
TAC = [OH-] + [CO3 2-] + [HCO3-] (˚f) 16
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

 La demande biochimique (ou biologique) en oxygène (DBO5) :


•La DBO correspond à la quantité de dioxygène consommée par les micro-organismes
aérobies de l’eau usée pour assurer la dégradation des matières organiques, en 5 jours à
20˚C et à l’obscurité. Il s’agit donc d’une consommation potentielle de dioxygène par voie
biologique.
•Ce paramètre constitue un bon indicateur de la teneur en matières organiques
biodégradables d’une eau. Il est utilisé soit pour estimer la charge polluante organique de
l’eau, soit pour évaluer l’impact d’un rejet sur le milieu naturel (toute matière organique
biodégradable polluante entraîne une consommation de l'oxygène au cours des procédés
d’autoépuration), soit pour évaluer l’ intensité du traitement nécessaire à l’ épuration d’un
rejet par un procédé biologique.
•Les matières organiques dégradées par voie aérobie sont principalement constituées de C,
O,H et N. Leur dégradation se traduit par leur minéralisation.
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

•La minéralisation des composées organiques libère CO2 et H2O. Celle de composées
carbonées et azotée (AA, urée) produit en outre des composés ammoniacaux (NH3 et NH4+)
transformables en nitrates et nitrites (NO3- et NO2- ).

• L’ensemble de ces processus est fortement consommateur de l’ O2. Si la source d’ O2 est


suffisante, les dégradations se réalisent, de manière non linéaire, en 3 à 5 jours et se
déroulent en 2 étapes:

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Pour des raisons pratiques, la DBO est mesurée au bout de 5 jours (=DBO5),
à 20 °C (température favorable à l’activité des micro-organismes consommateurs d’O2) et à
l’obscurité (afin d’éviter toute photosynthèse parasite) :
•Deux échantillons sont nécessaires : le premier sert à la mesure de la concentration
initiale en O2, le second à la mesure de la concentration résiduelle en O2 au bout de 5
jours.
La DBO5 est la différence entre ces 2 concentrations. Le second échantillon sera conservé 5
jours à l’obscurité et à 20 °C.
Il faut s’assurer que:
Au préalable, le dioxygène suffira largement à la consommation des micro-organismes
(utiliser la méthode de dilutions ou l’échantillon à doser est dilué dans une quantité d’eau
de sorte qu’à l’issue de la mesure, le taux d’O2 résiduel reste supérieur à 50 % du taux
initial). 19
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Mode opératoire:
-Prélèvement de l’eau à analyser
- Préparation de l’eau de dilution: mettre la veille du prélèvement, dans un récipient de 10L,
de l’eau de robinet dans laquelle on plonge toute la journée un aérateur d’aquarium pour la
saturer en dioxygène.
- Laisser reposer 12h
-Choix du facteur de dilution: Le facteur de dilution dépendra de la charge de l’eau analysée.
Par exemple, on choisira un facteur de dilution de l’ordre de 10 pour une eau de surface
(DBO moyenne = 1 à 30 mg/L ou de 50 à 100 pour une eau usée (DBO moyenne = 300 mg/L
pour un effluent domestique).
-Préparation 4 flacons de mesure: Verser dans le flacon un peu d’eau de dilution, puis la
quantité prévue d’échantillon, puis remplir le reste du flacon avec l’eau de dilution. Fermer
le flacon sans y laisser d’air. Faire ainsi 2 flacons identiques. 20
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

-Mesure au temps 0: doser l’O2 dissous dans un flacon d’échantillon dilué (T0) et dans un
flacon d’eau de dilution (D0)
-Incubation: placer les 2 flacons restants à l’ étuve 20˚C et à l’obscurité pendant 5 jours.
-Mesure au temps 5 jours: doser l’O2 dissous dans le flacon d’échantillon dilué restant (T5) et
dans un flacon d’eau de dilution restant (D5).

Expression des résultats:

DBO5 = F (T0 – T5) – (F-1) (D0 –D5)


Avec F= facteur de dilution
T0 et T5 concentrations en O2 de l’ échantillon dilué à 0 et 5 jours
D0 ET D5 concentrations en O2 de l’eau de dilution à 0 et à 5 jours

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

 On pourra présenter ces résultats dans un tableau de calcul :

Mesure Volume Ve Volume Vt F= Flacon T0 T5 D0 D5 DBO5


Vt/Ve
N˚ échantillon flacon n˚
1 2 ml 148 ml 74 1 8,1
mg/L
2 4,3
mg/l
3 8,1
mg/l
4 7,9 ??mg/L
mg/l

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Dosage du dioxygène dissous par la méthode de Winkler


Principe
Etape 1 : Fixation, par MnSO4, de l’oxygène dissous dans l’eau sous forme de Mn(OH)2 puis
consommation du O2dissous et formation de Mn(OH)3.
Etape 2 : Dissolution du Mn(OH)3 formé par l’ajout de HCl puis Libération, par le réactif de Winkler
(KI + KOH), d’iode en quantité proportionnelle à celle d’O2 dissous.
Etape 3 : Dosage de l’iode libéré, par le thiosulfate de sodium (Na2S2O3), en présence d’un
indicateur coloré, l’empois d’amidon (la coloration bleue de l’amidon en présence d’iode disparaît au
virage).
Réactifs
•Solution de sulfate de manganèse : 50 g de MnSO4dans 100 ml d’eau.
•Réactif de Winkler : 50 g de KOH+ 15 g de KI dissous dans 100 ml d’eau.
•Solution de thiosulfate de sodium M/80 : 3,10 g de Na2S2O3 dans 1000 ml d’eau.
•Indicateur coloré : empois d’amidon 10 mg/L.
•HCl concentré. 23
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Mode opératoire
 Sur le terrain :
- Prélever l’eau à analyser en remplissant un flacon à bouchon rodé (volume Veau ml) et en veillant à
ne pas laisser d’air dans le flacon.
-Fixer O2 en introduisant doucement dans le flacon (faire couler les réactifs en introduisant une
pipette à mi-hauteur du flacon) 1 ml de solution de sulfate de manganèse puis 1 ml de réactif de
Winkler.
-Reboucher aussitôt le flacon sans y laisser d’air et agiter : tout l’O2 est fixé sous forme d’un
précipité d’hydroxyde manganique.

 Au laboratoire:
-Libérer l’iode I2 en versant dans le flacon 2 ml d’HCl concentré. Reboucher et agiter. L’iode libérée
colore l’échantillon en brun (l’intensité de la coloration est un premier indicateur de la concentration
en iode).

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

-Verser l’échantillon dans un bécher et ajouter quelques gouttes d’empois d’amidon. Agiter : une
coloration bleue apparaît.
-Doser I2 en versant, au moyen d’une burette, la solution de thiosulfate M/80 jusqu’à décoloration.
Soit Veqle nombre de ml de thiosulfate utilisé.

Réactions mises en jeu :


1ère étape : Réaction de Précipitation : 4 Mn(OH)2 + O2dis + 2 H2O 4 Mn(OH)3

2ème étape : Réaction d’oxydo-réduction : 2 Mn3+ + 2 I- 2 Mn2+ + I2

3ème étape : Réaction de dosage : 2 S2O32- + I2 S4O62- + 2 I-

Concentration en O2 dissous = [Na2S2O3 ].Veq/4Veau (mol/L)


= 8000 [Na2S2O3 ].Veq/ Veau (mg/ L)

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Les Paramètres physicochimiques (Suite)

 La demande chimique en oxygène est la quantité de dioxygène nécessaire pour oxyder


les substances organiques et minérales de l'eau. Elle permet d'évaluer la charge polluante
des eaux usées. L’oxydant le plus utilisé est le bichromate de potassium (K2 Cr2K7); seuil de
détection: 15 mg O2/L. On peut également utiliser le permanganate de potassium (KMnO4);
non toxique mais seuil de détection 0,2 mg O2/L.

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Principe:
La matière oxydable contenue dans un échantillon est oxydée par chauffage à reflux en
milieu fortement acide (H2SO4) avec une quantité connue de bichromate de potassium dans
une éprouvette fermée.
La consommation de l’oxygène par l’échantillon provoque un changement de couleur dont
l’absorbance est proportionnelle à la quantité de bichromate de potassium réduit et se
mesure en équivalent d’oxygène.
La réaction d’oxydation des matières organiques et des matières minérales de fait en
présence d’un agent complexant ( le sulfate de mercure Hg SO4) et d’un catalyseur (le sulfate
d’argent Ag2SO4).
Le dosage de l’oxydant en excès se fait par le sel de Mohr de formule chimique
(NH4)2Fe(SO4)2 qui libère les ions ferreux Fe2+ suivant la réaction suivante (en présence de
l’indicateur coloré ferroїne)
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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres physicochimiques (Suite)

2- +
Réaction d’oxydo-réduction : 3/2 O2 + 2 Cr3++ 4 H2O Cr2O7 réagit + 8 H

Réaction de dosage : Cr2O72- excès + 6 Fe2+ + 14 H+ 2 Cr3++ 6 Fe3+ + 7 H2O

DCO s’exprime en (mg O2/L)

Voir TD

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux
Les Paramètres physicochimiques (Suite)

Dosage des ions majeurs

 les ions sulfates SO4 2-: L’analyse de ces ions peut être réalisée par différentes méthodes:
Méthode gravimétrique: Précipitation des ions sulfates par le chlorure de baryum (BaCl2)
en milieu acide (Hcl); puis pesée du précipité de sulfate de baryum ainsi formé.
La réaction mise en jeu est : SO4 2- + Ba Cl 2 BaSO4 + 2Cl –

Méthode conductimtérique: Une eau minérale contient de nombreuses espèces


ioniques, mais seuls les ions sulfates peuvent former un composé solide avec les ions
baryum. On peut donc utiliser la réaction de précipitation entre les ions sulfate et baryum
comme réaction de titration et suivre l’évolution de la conductivité de la solution pour
déterminer l’ équivalence.

29
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Méthodes spectrophotométriques
- Précipiter les ions sulfates par le chlorure de baryum (BaCl2) en milieu acide (HCl);
- Stabilisation du précipité de sulfate de baryum formé par un agent stabilisant tel que le
polyvinylpyrrolidone (solution colorée);
- Mesurer l’absorbance de la solution à l = 650 nm et les absorbances d’une gamme
d’étalonnage préparée à partir d’une solution standard de SO4 2- .

 Les ions chlorure (Cl – ):


Pour trouver la concentration d’une solution à titre inconnu en Cl-, on peut utiliser un
réactif qui provoque une précipitation. On utilise ensuite diverses méthodes pour mettre
en évidence l’équivalence comme le dosage en retour, la colorimétrie, la potentiometrie,
etc. Il s’agit donc de faire réagir 2 solutions antagonistes pour former un composé
insoluble.

31
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Ion chlorure (Suite)

Méthode de Mohr :
Principe Général: On ajoute un ion (contenu dans une solution) qui formera un composé insoluble
avec l'ion à doser. Ici, au lieu de peser la masse de précipité formé, on relève la quantité ajoutée du
produit provoquant la précipitation totale; cette dernière est repérée par un indicateur de
concentration. Cet indicateur est un autre ion déclenchant un second précipité facilement
repérable à la fin de la précipitation totale.

Mode opératoire :

1. Précipitation des ions Cl-


AgC l est un précipité blanc qui se forme au fur et à mesure que l'on verse les ions Ag+ (AgNO3) dans la
solution contenant les ions Cl-. A l'équivalence, quand tous les ions Cl-ont réagit, rien de particulier ne
se passe et on ne sait pas quand on a atteint l'équivalence, il faut donc ajouter un indicateur de fin
de réaction.
32
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

2. Détection de l'équivalence
Utilisation des ions chromates CrO42- comme indicateur de fin de réaction. On ajoute
quelques gouttes de chromate de potassium dans la solution à doser. Tant qu'il reste des
ions chlorures, Ag2CrO4(s) ne peut se former et on ne voit que la couleur blanche de AgCl
(s). A l'équivalence, quand les ions Cl- ont disparu de la solution, Ag2CrO4 (s) peut alors se
former et on observe sa couleur rouge qui apparaît.

33
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Connaissant la concentration de la solution d'AgNO3 (Co) dans un volume (Veau) de la solution à doser
et le volume nécessaire pour arriver à l'équivalence (Veq), la concentration des ions Cl- dans la
solution est donnée par la formule :
[C l -] = Co x Veq / Veau

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

 Méthode de Charpentier-Volhard

Première étape : précipitation des chlorures


Enprésence d'un excès de solution aqueuse de nitrate d'argent ( ), il se forme un
précipité blanc de chlorure d'argent ( ) selon :

Deuxième étape : dosage de l'excès d'ionsargent


L'excès d'ions argent est dosé par une solution titrée de thiocyanate de potassium ( )
en formant un précipité de thiocyanate d'argent ( ) de couleur blanche selon :

Excès

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Fin du dosage
La fin du dosage est visualisée par l'utilisation d'un indicateur coloré : l'alun de fer
ammoniacal. , la formation du complexe avec l'alun de fer
d'ammonium ( et thiocyanate est donnée par l'équation
suivante :

La solution prend alors une couleur rouge-orangée due à la complexation des ions Fe3+avec les ions SCN-
pour donner. Cette couleur apparait lorsqu'il n'y a plus d'ions argent à complexer par le thiocyanate
(c’est l’équivalence).

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Il s'agit d'un dosage en retour : lors de la chute de burette le reste des ions Ag+ réagissent
avec les ions SCN- versés. Une partie des ions Ag+ ont précipité avec les ions Cl- avant le
début de la chute de burette.

 Méthode Conductimétrique:
La titration se fait en ajoutant progressivement une solution de nitrate d'argent AgNO3de concentration
C1.
On détermine l'équivalence par un suivi conductimètrique. La concentration de la solution titrante
doit être beaucoup plus importante que celle des ions chlorures à doser pour pouvoir négliger la
dilution au cours du dosage. Le principe de ce dosage est identique à celui du dosage conductimétrique
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des ions sulfates.
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Dosage des ions par chromatographie ionique :


La chromatographie ionique est devenue depuis quelques années une des méthodes analytiques de
référence en analyse des eaux.
Comme tout système de chromatographie, une chromatographe ionique comprend les éléments
suivants :
 un système d'injection ;
 une pompe de circulation ;
 une colonne de séparation, spécifique aux éléments à analyser ;
 un éluant (phase mobile) qui assure le transport des espèces;
 un système de détection.

En chromatographie ionique, la colonne de séparation est constituée échangeuse d'ions.


- résine échangeuse d'anions pour le dosage des anions en solution ;
- résine échangeuse de cations pour le dosage des cations en solution.
38
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Classiquement la chromatographie ionique est utilisée pour le dosage des éléments


suivants : Cations : Lithium, Sodium, Potassium, Magnésium, Calcium, Barium...
Anions : Fluorures, Chlorures, Nitrites, Nitrates, Phosphates, Sulfates...
Le détecteur classique est une cellule de conductivité puisque chaque ion ci-dessus peut donner un
signal de conductivité, selon sa concentration en solution et sa conductivité équivalente.

Schéma de principe de la chromatographie ionique

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Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

La séparation :
L'échantillon à analyser (volume de 25 à 100 µL) est injecté en tête de colonne. La migration
des espèces se fait selon leur affinité (capacité de l'ion à être plus ou moins retenu) pour la
résine. La migration est assurée par l'éluant (acide pour le dosage des cations, basique pour
le dosage des anions) injecté par la pompe (à un débit variant de 1 à quelques ml/min).

Le dosage :
En sortie de colonne, chaque élément ainsi séparé donne un signal de conductivité,
détectable par le conductimètre.
L'amplitude du signal dépend de la conductivité équivalente de l'ion, de sa charge et de sa
concentration. Un étalonnage préalable avec des solutions de concentrations connues
permet de déterminer les temps de rétention des différents éléments. Une courbe de
calibration peut ainsi être établie. Il est ensuite aisé de déterminer les concentrations en
solution dans un échantillon d'eau.
40
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Augmenter la sensibilité : Pour augmenter la sensibilité et abaisser le seuil de détection des


éléments, on utilise un système de suppression. Son rôle est de supprimer la conductivité de
l'éluant, afin que le pic de conductivité de l'élément à analyser soit le plus net possible. Les
suppresseurs les plus efficaces sont les suppresseurs à membrane semi-perméable : dans le
cas de l'analyse des cations l'éluant acide est neutralisé par des ions OH-qui suppriment son
signal de conductivité ; dans le cas de l'analyse des anions l'éluant basique est neutralisé par
des ions H+ qui suppriment son signal de conductivité. Le suppresseur est intercalé entre la
colonne de séparation et la cellule de mesure (le détecteur). 41
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Les Paramètres concernant les substances toxiques

Les Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP):


Le dosage des HAP est très courant en analyse environnementale. Ces composés (HAP) sont créés en
général par une combustion incomplète de matières organiques. Ils polluent le sol, l’air et l’eau et
constituent un risque pour la santé (des études semblent montrer que l’augmentation des cancers est
directement reliée à la pollution par cescomposés).

Les principales sources de HAP sont les gaz d'échappement de voitures, les fumées d'industrie lourde, les
résidus d’hydrocarbures et la fumée de cigarette.

Exemples de HAP: Phénanthrène, Anthracène, Fluorène, …

L’analyse des HAPpourrait être réalisée par HPLC .


42
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

I/ Etape d’extraction (Cartouche SPE) : Etape depurification

L’extraction en phase solide est une


méthode par laquelle les HAP (ou
Pesticides, ou résidus médicamenteux,
…)sont concentrés ou isolés d’une matrice
complexe sur une phase stationnaire
d’adsorbant qui est placée dans des
cartouches ou des colonnes de
chromatographie liquide.

II/ Analyse par HPLC :


Etape de quantification
43
Chapitre I. Paramètres de pollution des eaux

Exemple de chromatogramme : 29 HAPanalysés parHPLC

44
Traitement des eaux usées
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

1- Généralité

Procédés d’épuration des eaux


 C’est l’ensemble des procédés visant à dépolluer l’eau usée avant son rejet dans
l’environnement ou sa réutilisation. Les eaux usées sont les eaux qui à la suite de leur
utilisation domestique, commerciale ou industrielle sont de nature à polluer les milieux
dans lesquels elles seraient déversées.

 Ainsi, des traitements de dépollution sont réalisés sur ces effluents collectés par le
réseau d'assainissement urbain dont l'objectif est de réduire l'impact des eaux usées sur
l'environnement.

 Les traitements peuvent être réalisés de manière collective dans une station d'épuration
ou de manière individuelle. Le traitement se divise généralement en plusieurs étapes. 45
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

2- Les différentes étapes de traitement des eaux usées

A- Prétraitements

•Dégrillage, dessablage, dégraissage et décantation pour l’élimination des matières


en suspension (MES) décantables..

B- Traitements primaires

•Coagulation/Floculation pour l’élimination des MES et/ou des matières colloïdales


•Flottation pour l’élimination des huiles, graisses et/ou solides.

C-Traitements secondaires : Traitements biologiques


• Lagunage
•Boues activées + filtration membranaire
•Lits bactériens,
• Biodisques (RBC, rotator biological contactor);
• Biofiltres… 46
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

D- Traitements tertiaires
•Nitrification/dénitrification (élimination de l’azote)
•Déphosphoration/ élimination du phosphore ;
•Procédés d’oxydation avancée (élimination des composes organiques réfractaires) ;
•Procédés physiques ou chimiques (élimination des matières colloïdales) ;
•Procédés physicochimiques (élimination des sels, des virus, des pesticides, des HAP,..) ;

47
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Figure 1- Principales filières de traitement des eaux usées


48
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Prétraitements
Les prétraitements sont une phase d’épuration grossière. On élimine tous les éléments
solides volumineux et grossiers (sables, corps gras) qui pourraient d’ailleurs endommager
les installations par la suite. Notons qu’on retire alors environ 35% des éléments polluants.

 Tout d’abord on réalise le dégrillage : on fait passer l’eau à travers des grilles plus ou
moins grossières pour récupérer tous les éléments solides plus gros que les espacements
des grilles.

Grille d’ évacuation

49
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 L’eau qui est issue de ce premier traitement subit ensuite le dessablage et le déshuilage-
dégraissage. La vitesse d’écoulement de l’eau est ralentie, des particules de taille alors plus
petite vont sédimenter (boues primaires) et les graisses, moins denses vont remonter à la
surface. On va alors retirer les sables par pompage et prélever l’écume.

Dessablage/ déshuilage 50
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Traitements Primaires : Coagulation-Floculation

 Quels sont les objectifs d’une Coagulation-Floculation?


 C’est quoi un colloïde? Sa structure?
 Quel est le principe d’une coagulation-Floculation?
C’est quoi une coagulation? Quel est la nature d’un coagulent?
 C’est quoi une floculation ? Quel est la nature d’un floculant?

51
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 Le traitement primaire au sens strict est un traitement physico-chimique. Il est possible


d’ajouter dans l’eau des agents coagulants et floculants (coagulation-Floculation). On peut
alors récupérer un grand nombre de particules en suspension par décantation (boues
physico-chimiques). Cette étape permet d’éliminer 90% des particules en suspension. Elle
est commune à une très grande majorité des stations d’épuration.

 Mais il reste alors dans l’eau tout ce qui y est dissous : éléments azotés, phosphatés,
composés actifs et des particules fines qui seront ensuite réduits par les traitements
secondaires voire tertiaires.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 La couleur et la turbidité d’une eau sont dues à la présence des particules de très faible
diamètre: les colloïdes. Leur élimination ne peut se baser sur la simple décantation. En effet,
leur vitesse de sédimentation est extrêmement faible. Le temps nécessaire pour parcourir
1m en chute libre peut être de plusieurs années.

 La coagulation et la floculation sont les processus qui permettent l’élimination des


colloïdes. La coagulation consiste à les déstabiliser. Il s’agit de neutraliser leurs charges
électrostatiques de répulsion pour permettre leur rencontre. La floculation rend conte de
leur agglomération en agrégats éliminés par décantation et/ou filtration.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

1- Les particules mises en jeu: Les colloïdes

 Les matières existantes dans l’eau peuvent se présenter sous les 3 états suivants:
-Etat de suspension qui regroupe les plus grosses particules.
-Etat colloïdal.
-Etat dissous des sels minéraux et des molécules organiques.

 Cette classification résulte de la taille des particules. Les colloïdes présentent un


diamètre compris entre 1mm et 1 nm. Ils possèdent deux autres caractéristiques très
importantes. Leur rapport surface/volume leur confère des propriétés d’adsorption des
ions présents dans l’eau. Ce phénomène explique en partie l’existence des charges
électriques à leur surface. Ces charges, souvent négatives, engendrent des forces des
répulsion inter colloïdales.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 Ces charges négatives permettent d’expliquer la grande stabilité de ces particules mises
en solution.
 L’origine des colloïdes est très diverse. On peut citer l’ érosion des sols, la décomposition
de la matière organique, le déchet agricole…

1.1. Les types des colloïdes

Les macromolécules organiques (protéines, sucres) constituent les particules


hydrophiles. Elles présentent des groupements électronégatifs de type R-NH2, R-OH, R-
COOH. Ces radicaux créent des liaisons hydrogènes avec les molécules d’eau. Ces liaisons
sont essentiellement de nature électrostatique entre les atomes d’hydrogène de charge
positive partielle des molécules d’eau et les éléments électronégatifs (N,O) portant une
charge négative due au doublet d’électrons libres.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Figure 1: Représentation du colloïde hydrophile

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 Cette couche d’hydratation s’oppose au rapprochement des particules colloïdales et


constitue un facteur de stabilisation. Il est à noter que les colloïdes de nature hydrophile
sont responsables de la coloration des eaux.

 Les colloïdes hydrophobes sont en général de nature minérale. Ils n’ont aucune affinité
avec l’eau. La formation d’une couche d’hydratation est impossible. Leur surface présente
des charges négatives qui engendrent une répulsion mutuelle empêchant toute
agglomération. Ce type de particules est en partie responsable de la turbidité.

Peu de colloïdes sont exclusivement hydrophiles ou hydrophobes. Il s’agit en fait d’un


degré d’hydratation plus au moins important autorisé par la présence de groupements
fonctionnels de type hydrophile.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

1.2. Structures des colloïdes

 Dans une eau usée, les colloïdes portent des charges électriques négatives situées à
leur surface. L’ensemble constitue la charge primaire de la particule qui a pour origine
l’ionisation de groupements chimiques tels que OH, COOH et NH2 et l’adsorption des ions
présents dans l’eau. Ces charges négatives attirent les ions positifs en solution dans l’eau.
Ceux-ci sont étroitement collés au colloïde et forment la couche liée ou de Stern. Cette
couronne accompagne la particule lors de ces déplacements dans l’élément liquide. La
couche de Stern attire à son tour des anions accompagnés d’une faible quantité de
cations. Cette nouvelle formation comporte une alternance d’anions et de cations. C’est la
couche diffuse ou couche de Gouy. Il y a donc formation d’une double couche ionique,
présente au niveau de tout colloïde.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Il se crée entre ces deux couches un potentiel électrostatique, appelé potentiel de Nernst,
qui est fonction de la température. Ce potentiel s’exprime en fonction de la quantité de
charges positives et négatives présentes au niveau de la double couche.

Figure 2. Distribution ionique autour d’un colloïde


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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

60
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 La couche liée est définie entre la surface de la particule et la distance d1. Le potentiel
électrostatique décroit linéairement, car les cations constitutifs sont empilés
uniformément. La couche diffuse s’inscrit entre les points d1 et d2. Sa répartition ionique
n’étant pas figée car issue d’un mélange aléatoire de cations et d’anions, le potentiel
électrostatique décroit d’une manière non linéaire.

 La limite entre la couche de Stern et celle de Gouy, définit le plan de cisaillement a,


localisé à la distance d2 de la surface de colloïde. Il caractérise le plan entre la partie de la
solution solidaire du colloïde (couche liée) et celle se déplaçant indépendamment ou avec
un certain retard. La valeur du potentiel électrostatique au niveau de a, est le potentiel
zêta.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Il caractérise le signe de la charge primaire. Les colloïdes étant chargés négativement, ce


potentiel est négatif. Les particules de potentiel zêta négatif se repoussent très fortement
inhibant toute agglomération. Elles peuvent rester très long temps en suspension quelque
soit leur densité.

2. Phénomène de coagulation
2.1. Théorie

La stratégie d’ élimination des colloïdes passe par l’annulation du potentiel zêta. En effet
la neutralisation des charges primaires permet d’annuler les forces de répulsion. On
considère deux particules colloïdales A et B de diamètre D et distantes d’une valeur d.
Entre ces 2 particules, il existe des forces des répulsion électrostatiques notées Wr et des
forces d’attraction intermoléculaires notées Wa. On peut donc écrire:
Wt = Wa + Wr
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Pour permettre l’adhésion des particules, il faut vaincre la barrière énergétique de


répulsion.
Deux stratégies sont théoriquement possibles: soit 1) augmenter l’énergie cinétique des
particules pour avoir Ec supérieure à Wt, ou 2) d’abaisser cette barrière en réduisant ou
en annulant les forces de répulsion électrostatiques.
 Dans le premier cas, il faut augmenter l’agitation des particules par élévation de la
température. Cette méthode est inadaptée pour les volumes d’eau à traiter. Il suffit
d’imaginer les calories nécessaires à la coagulation du volume d’eau journalier consommé.

 La réduction des forces de répulsion se conçoit avec l’annulation du potentiel zêta à


l’origine de l’ énergie de répulsion. Il faut annuler la charge primaire superficielle de
chaque colloïde. Ce procédé consiste en une coagulation chimique due à l’action d’ions de
charge inverse de celle des particules.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Stratégies théoriquement possibles

Les solutions théoriquement possibles pour annuler le potentiel zêta, sont nombreuses:

-ajustement du pH pour atteindre le point isoélectrique des groupement fonctionnels


portés par les colloïdes.
- augmentation de la salinité pur obtenir une compression de la couche diffuse.
- neutralisation chimique de la charge primaire par des cations polyvalents ou
polymères.
-piégeage dans des précipités de type Al(OH)3 ou Fe(OH)3 (sweep coagulation).
-Adsorption et pontage par des polymères chargés à longue chaine.

 Les mécanismes d’action des coagulants s’interprètent par la neutralisation de la


charge primaire suivie par le piégeage dans les précipités.
64
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

2.2. Réactifs utilisés

 L’ efficacité des coagulants est directement liée à la valence des cations utilisés.
Les ions monovalents sont moins efficaces que les bi ou trivalents. La référence étant le
Na+ et Ca2+ d’une part et les ions trivalents Al3+ et Fe3+ d’autre part, présentent
respectivement une efficacité 7 à 200 et 500 à 10 000 fois plus importante.

 Il est évident que les doses de coagulant à mettre en œuvre sont fonction de leur
efficacité relative. Dans le cas des ions monovalents, la quantité nécessaire est de 100
pour une dose de 1 pour les trivalents. En conséquence, les coagulants utilisés sont des
sels cationiques trivalents.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 La mise en solution d’un coagulant se déroule en deux étapes. Le cas de sulfate


d’alumine est très significatif. Les réactions peuvent être représentées de la façon suivante:

Al2(SO4)3 Alx (OH)y(SO4) z Al(OH) 3


Etape 1 Intermédiaires Etape 2 précipité
polychargés

L’étape 1 est une phase d’hydrolyse. Des intermédiaires poly chargés positifs de formule
possible [Al2 (H2O)k (OH)m](3n – m)+ se forment. Ces composés assez fugaces présentent un
atome d’aluminium dont le nombre d’oxydation est très grand. Les formes IV, V sont très
efficaces pour neutraliser la charge primaire négative des colloïdes. Il s’agit de la véritable
forme coagulante qui déstabilise les particules chargées négativement.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 L’ étape 1 dépend de la température et nécessite un pH compatible avec l’existence de


ces intermédiaires poly chargés. Le temps de formation de ces composés est de l’ordre de
0,1 s.

 L’ étape 2 permet la formation du précipité Al(OH)3. Cette réaction dépend de l’agitation


du milieu. Ce précipité est l’élément qui assure le pontage et la coalescence entre les
colloïdes déstabilisés: c’est la forme floculante. Tout coagulant présente successivement
les deux formes actives coagulante et floculante. Le maintien de cette dernière dépend du
pH du milieu. Cette notion de pH permet de définir les zones optimales de coagulation-
floculation.

 La gamme optimale de pH pour l’utilisation du sulfate d’alumine est conditionnée par


l’obtention et la persistance de la forme précipitée Al(OH)3. Il s’agit ici de la fourchette 5,8 à
7,2. Entre ces 2 valeurs, le précipité est prédominant.
67
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 De plus la forme dissoute Al3+ est inexistante. Toute fuite de cet ion au niveau d’une filière
de traitement est problématique. En effet la norme exige une concentration limite de 0,2
mg/L au titre des paramètres indicateurs témoins de fonctionnement des installations et de
la distribution.
 L’ajout d’un adjuvant de floculation pour obtenir un floc cohérent est recommandé dans
le cas de fuite chronique après vérification du pH.

Le chlorure ferrique possède une fourchette plus large comprise entre 5,5 et 8,3. Toute
fuite de Fe3+ peut entrainer une coloration rouge de l’eau et une corrosion sur le réseau de
distribution du fait de l’existence des ferro bactéries et des phénomènes d’oxydo
réductions.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

3. Phénomène de la floculation
3.1. Théorie

Après avoir été déstabilisées par le coagulant, les particules colloïdales s’agglomèrent
lorsqu’elles entrent en contact. C’est la floculation. Le floc ainsi formé, peut décanter,
flotter ou filtrer (coagulation sur filtre), suivant le procédé de rétention le plus adapté
choisi.

69
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

3.2. Nature des floculants

71
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Leur poids moléculaire est compris entre 10 5 à 20.106 daltons. Leurs chaines polymérisées
de longueur maximale 40mm, peuvent être linéaires, spiralées en zigzag ou branchées. Ces
polymères peuvent être préparés sur mesure: toutes les valeurs de PM et de DC sont
possibles. Les produits agrées pour l’utilisation en eau potable doivent contenir moins de
500 ppm d’ acrylamide libre.

3.3. Processus de la floculation

 Les polyanioniques agissent par pontage en association avec les cations bivalents du
milieu tels que les ions Ca2+ et Mg 2+ . Dans ce cas, le titre hydrotimétrique de l’eau est
essentiel. On ne l’ajoute qu’en fin de floculation lorsque les micro flocs sont formés.

 Les polycationiques agissent directement par leurs charges positives. Elles neutralisent
les charges primaires des colloïdes qui ont échappé au coagulant. Il faut les ajouter juste
après la phase d’agitation rapide (coagulation).
73
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 On considère que l’adsorption de la chaine de polymère sur la surface du colloïde est


solide quand au moins 50% de cette surface est occupée par 70% de la longueur des
molécules de floculant. Les 30% restants forment des boucles et des queues qui réalisent
le pontage inter colloïdes. Pour respecter cette condition, la chaine de polymères doit
présenter un PM élevé et une DC faible. Dans le cas contraire, les molécules de floculant
sont trop courtes et très riches en charges. En conséquences, 100% du polymère
s’adsorbe à plat sans boucles, ni queues. Le pontage inter colloïde est impossible.

L’action des alginates a été particulièrement étudiée. Ils établissent des ponts avec les
colloïdes déstabilisés grâce à leurs acides. L’effet de pontage est renforcé par les ions Ca2+
qui permettent la formation d’un réseau maillé.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 On appelle traitement primaire physico chimique la mise en œuvre de coagulant dans le


traitement des eaux usées. La demande chimique en oxygène (DCO) d’une eau se repartit
dans les proportions de 1/3 de MES décantables, de 1/3 de colloïdes et 1/3 de composés
solubles. L’addition d’un coagulant provoque un transfert de la population
granulométrique. Les colloïdes de taille comprise entre 1nm et 1mm floculent pour donner
des particules dont le diamètre entre dans la fourchette 1mm- 1mm. Leur vitesse limite de
sédimentation frôle alors 30m/h. leur décantation ne pose plus de problèmes.

L’évolution de la répartition relative des populations granulométriques permet d’évaluer


avec précision l’efficacité du traitement. Une décantation primaire élimine une grande
partie des MES. Les composés solubles et colloïdaux voient leur proportion augmenter. Seul
un traitement physicochimique alliant coagulation-décantation, élimine la fraction
colloïdale.
75
Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

4. Technologie de la coagulation – Floculation

4.1. Stratégie
 Il faut associer dans un temps assez court, deux phases distinctes et incompatibles. En
effet, les conditions de mise en œuvre de la coagulation sont différentes de celle de la
floculation. On distingue les 2 phases suivantes:
-Première phase: mélange rapide et vigoureux.
- Deuxième phase: mélange lent

 Dans un premier temps un mélange rapide est nécessaire pour disperser les additifs dans
la totalité du volume d’eau à traiter. L’injection se fait dans une zone de turbulence créee
par des chicanes ou par mélange mécanique avec des pâles ou hélices. La deuxième phase
favorise les contacts entre les particules de floc sans les léser. Le mélange doit être
néanmoins assez énergétique pour engendrer des différentes de vitesse dans le bassin
nécessaire à la rencontre des particules.
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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 Le Cyclofloc, procédé hongrois, met en œuvre une floculation lestée avec du micro sable.
Cette technique permet d’augmenter le facteur Ω de l’ équation de Smoluchwski. Le micro
sable de 20 à 140 mm de diamètre joue le rôle d’amorce de floculation et leste les MES et
colloïdes. La décantation est améliorée car la densité du sable est de l’ordre de 1,65.
Les décanteurs Actiflo d\OTV et Fluorapid de DEGREMONT reprennent cette technique.

4.2. Choix du coagulant

 Les critères de choix d’un coagulant sont nombreux. Son efficacité à réduire la couleur, la
turbidité et les matières organiques d’une eau est essentielle. On ne peut, néanmoins,
négliger son prix et les effets secondaires comme les fuites en Fe3+ et Al3+. Il faut savoir
que le chlorure ferrique contient de manganèse sous forme de Mn2+ à raison de 0,057
g/100 g de coagulant.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

 Le traitement d’eau chargée en matières organiques exige de chlorure ferrique. Les


coagulants à base de sels d’aluminium permettent d’obtenir une eau traitée très faible en
turbidité. La vérification de la dose de coagulent à mettre en œuvre passe par le JAR-TEST.
En analyse continue, la quantité de matières organiques déterminée à 254 nm permet
d’obtenir le taux optimum de traitement de coagulent.

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Chapitre II: Procédés d’épuration des eaux

Caractéristiques de quelques coagulants

Nom commercial Masse Densité Forme Formule Apport Remarques


molaire en
M2O3
SELS ALUMINIUMS
Sulfates 666 - solide Al2(SO4),18H2O 17 à 18 Poudre
d’alumine irritante
Sulfates 645 1,45 Liquide 8,2 Liquide
d’alumine corrosif
Polychlorosulfate - 1,2 Liquide Aln(OH)m(SO42-) k 10 Réactif
basique Cl3n-m-2k acide
d’aluminium dénommé
WAC
SELS DE FER
Chlorure ferrique 162,5 1,45 Liquide FeCl3 41 % Fe Réactif
acide
Sulfate ferreux 278 - Poudre FeSO4, 7H2O 20 % Fe

Chlorosulfate 187 1,5 Liquide FeClSO4 14 % Fe Réactif


ferrique acide 79

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