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H.

Interprétation d’EPP :
Définition :
- une technique permettant la séparation des protéines en fractions de mobilité différente,
avec obtention de leurs pourcentages relatifs.
- L’électrophorèse des protéines sériques est un examen simple, réalisé en routine qui permet
de dépister et participe au suivi de nombreuses pathologies… syndromes inflammatoires,
certains cancers, désordres physiologiques ou nutritionnels
- Complétée par examens spécifiques suivant les situations cliniques (IF, dosage pondéral des
Ig, Bence Jones)

Principe: électrophorèse capillaire :


- Soumises à un champ électrique sur un support donné en tampon alcalin (acétate de
cellulose, gel d’agarose), les protéines se déplacent Migration de la cathode vers l’anode (+)
à des vitesses différentes, qui résultent de plusieurs facteurs :
- leur mobilité propre, sous l’effet du champ électrique et du tampon ;
- la taille des particules,
- la force ionique
- l’électroendosmose du support ;
- le courant d’évaporation ;
- la texture du support.
- Les protéines sont ensuite colorées (rouge ponceau, amidoschwarz) et les fractions sont
intégrées par lecture densitométrique.
- 6 fractions de protéines

Tracé :

Easy way to remember serum protein electrophoresis B)


H.B

Expression des résultats :


H.B

- Mots clés :
- TP = protéines totaux
- % = Analyse densitométrique % de chaque fraction
- g/l = calcul concentration de chaque fraction
- A/G= calcul du rapport Albumine / globulines
- Interprétation de l’EPS :
Aspect quantitatif: Aspect qualitatif:

Oriente sur Déficit :  Anomalie au niveau du tracé;


différents présence d’un pic monoclonal:
syndromes: dysglobulinémie
 Syndrome  Déficit en 1
néphrotique anti trypsine
 Syndrome
inflammatoire:
aigu ou
chronique
 Pb hépatique
 Dénutrition
 Carence
martiale
- Anomalies et tracés : voir tableau ci-dessous :
H.B

Interprétation quantitative : Interprétation qualitative :

- Taux de protéines normal: % = valeur en g/L 1- Gammapathie monoclonale :


- Taux de protéines anormal: Étudier les % : déterminer
si le taux anormal est du à une variation de l’ensemble - Pour l’essentiel, les immunoglobulines migrent dans
(hémodilution ou hémoconcentration) ou à la la zone des gammas (mais pas toujours).
modification importante de l’une d’entre elles. - Un pic détecté dans cette zone doit faire évoquer
- Rapport albumine / globuline N:entre1,2 et 1,8 une gammapathie monoclonale, c’est à dire la
- < 1 : ↓ albumine et ↑ globulines (cirrhose) prolifération anormale d’un clone
- >2 : ↓ globulines (hypo ou agammaglobulinémie) lymphoplasmocytaire
- Variations des taux : information sur les organes qui - L’électrophorèse des protéines sériques constitue un
les synthétisent : examen clé pour le dépistage et le diagnostic de ces
- Synthèse hépatique: albumine , α1,α2,β1,(β2) pathologies :
- Synthèse par lymphocytes B activés:ϒ
1- Inflammation aigue et chronique :

2- Syndrome néphrotique :

- Diminution de certaines fractions par fuite


glomérulaire des molécules de petite taille: 2- Diagnostic biologique des
- ↓ pré albumine
- ↓albumine dysglobulinémies :
- ↓ α1 antitrypsine et orosomucoïde migrant en α1 - Pour le biologiste, la difficulté essentielle consiste à
- ↓ de la transferrine migrant en β affirmer l’origine monoclonale d’une Ig détectée en
- ↓ des IgG migrant en γ grande quantité dans le sérum.
H.B

- Augmentation de la synthèse hépatique de macro -- - L’affirmation du caractère monoclonal repose sur :


protéines pour limiter la diminution de la pression - 1. l’observation du pic à l’électrophorèse: aspect étroit
oncotique et formation œdèmes : et haut
- ↑ α2 macroglobulines, haptoglobine, de la synthèse - 2. Les examens complémentaires: l’immunofixation
des LDL migrant en α2. des protéines IF
3- insuffisance hépatique : 3- Découverte d’une protéine
monoclonale: Conduite à tenir :
- Fortuite dans 20% des cas.
- Gammapathie transitoire? Asymptomatique?
Maligne?
- IF: Isotype du composant monoclonal
- Quantification de la protéine monoclonale par
mesure du pic
- Recherche de protéinurie de BJ (fonction rénale)
- Au départ de l’insuffisance hépatique: - Dosage pondéral des IgG, IgA et IgM (pour le suivi)
- fusion puis bloc béta-gamma (IgA sans pièce sécrétoire
et transferrine)
4- Dysglobulinémie :
- Au fur et à mesure de l’évolution, installation d’une - Gammapathies monoclonales asymptomatiques:
cirrhose irréversible, association alors d’une hypo MGUS (monoclonal gammopathy of unknown
albuminémie par défaut de synthèse significance) :
- Rapport albumine/globuline compris < 1 : ↓ albumine et -MGUS chez environ 3% des plus de 50 ans dans la
↑ globulines (cirrhose) 1.2< N<1.8 population générale (prévalence augmente avec l'âge 7% si
>80 ans)
-Un pic monoclonal retrouvé SANS élément clinique ou
biologique évocateur d’un myélome ou d’une maladie de
Waldenstrom
-Risque de transformation maligne est d’environ 1% par
an.
-Surveillance clinique et biologique est mise en place→ EPS
à faire 1/an SUIVIE A VIE !!! Suivi du taux de l’Ig monoclonale
par intégration du pic.
-Signes d’alertes:
 doublement du pic en moins de 1 an
 et/ou anémie, q et/ou IR
 et/ou hypercalcémie ou atteinte osseuse
4- Hypergammaglobulinémie diffuse 
↓ des autres Ig
(synthèse poly clonale) : - Gammapathies malignes :
- Affections auto-immunes: LED,Gougerot-Söjgren+++ - Myélome, ou maladie de Kahler :
(Surtout la femme jeune en absence de signes  IgG ou IgA
d’inflammation) → Bilan connectivite (anticorps  Tumeur souvent à l’origine de lésions
antinucléaires) ostéolytiques, d’insuffisance rénale
- Infections (virales ou bactériennes): VIH, hépatites, - Maladie de Waldenström (taux important d’Ig
toxoplasmose souvent >5g/l) :
- Patients greffés  Sécrétion d’une IgM monoclonale
 Manifestations cliniques en rapport avec
hyperviscosité sanguine
- Syndrome lymphoprolifératif (LLc, LNH…)
H.B

- Gammapathies monoclonales secondaires :


 Maladies auto-immunes: PR, LED, SGS...
 Infections:
-aigues: Ig transitoires
-chroniques:
+ Virus: HIV, EBV, CMV, VHB, VHC
+Bactéries: salmonelles leptospirose
+Parasites: palu, toxoplasmose
 Immunodépression: post transplantation ; Cirrhose,
hépaptopathie (IgA)
5- Dysglobulinémie: aspect pratique :
Au laboratoire Biocentre, réalisation d’IF automatiquement
devant les cas suivants:
- Présence d’une ou plusieurs bandes monoclonales.
5- Autres anomalies quantitatives : - Présence d’une hétérogénéité de restriction.
- Hypoalbuminémie liée aux états de dénutrition sévère - Présence d’une hypogammaglobulinémie < à 6g/l sans
- ↑ Beta: ↑de la transferrine dans anémies ferriprives ATCD connu chez un sujet de plus de 50 ans ou
(intérêt car signe précurseur de la carence) présentant une IR
- Diminution importante des α1globulines: - Rapport β1/ β2 perturbé.
- déficit génétique en α1-antitrypsine (symptomatologie - Devant toute augmentation importante d’une des
pulmonaire chronique) →dosage de l’enzyme. fractions.
- A la demande explicite du clinicien.
6- Hypogammaglobulinémie :
- Physiologique: enfant 6- Complications des Ig
- Déficit immunitaire monoclonales :
- Maladies des chaines légères: MCL Les Ig monoclonales peuvent entraîner des complications,
- IF avec présence de chaines légères non associée à une relativement rares mais qu’il convient de connaître :
chaine lourdes - l’amylose : liée à des dépôts de fragments des
- Recherche de protéinurie de Bence-Jones sur urines de protéines monoclonales dans différents organes
24h +++. (passage urinaire rapide des CLL) permet la pouvant être à l’origine d’une : atteinte glomérulaire,
confirmation diagnostique insuffisance rénale, insuffisance cardiaque,
- Electrophorèse peut être normal → Faire recherche de mononévrite, syndrome du canal carpien….
BJ devant tout signe évocateur (suspicion de - le syndrome d’hyperviscosité plasmatique : lié le plus
dysglobulinémie) souvent à un taux élevé d’IgM au cours de la
macroglobulinémie de Waldenström, il est responsable
de troubles de la vision, de signes neurologiques par
bas débit (céphalées, vertiges, somnolence, troubles
de la vigilance) et de signes hémorragiques (épistaxis
et hémorragies aux points de ponction).
- les cryoglobulinémies : ce sont des Ig sériques
formant un précipité au froid. Le plus souvent
asymptomatiques, elles peuvent entraîner des
manifestations cutanées (purpura, phénomène de
Raynaud, voire nécrose des extrémités), des
polyarthralgies, des mono ou multinévrites, des
néphropathies glomérulaires.
7- Conduite à tenir devant une
gammapathie monoclonale :
- Eliminer en priorité une hémopathie maligne
H.B

- Toute gammapathie n’est pas synonyme de malignité


- Le contexte clinique et la surveillance du taux de l’Ig
monoclonale à 3 et 6 mois puis par la suite au moins
annuelle sur EPS.
- Mesure par intégration du pic à l’EPS et non du dosage
enzymatique.

Récapitulatif :
H.B

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