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Myosites à inclusions
G. Serratrice

Les myosites à inclusions antérieurement considérées comme la troisième forme des myopathies
inflammatoires ont un statut incertain : maladie dégénérative ou dysimmune. Les formes sporadiques
sont les plus fréquentes : atteintes musculaires des sujets âgés, surtout chez l’homme. Leur début est
insidieux et le diagnostic souvent tardif. L’amyotrophie est asymétrique prédominant sur certains
muscles. L’aréflexie, certains aspects morphologiques, l’EMG (électromyogramme) évoquent parfois une
neuropathie. Les vacuoles bordées en microscopie optique, les inclusions de 18 nanomètres de diamètre
en microscopie électronique affirment le diagnostic. L’évolution se fait vers une aggravation progressive
en l’absence de traitement efficace. Les formes héréditaires sont caractéristiques par l’absence
d’inflammation et une sémiologie différente.
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Mots clés : Myosites à inclusions ; Polymyosites ; Vacuoles bordées ; Inclusions intramusculaires ;


Myopathies distales

Plan maladie, il s’agit d’un syndrome. En effet, autour de l’anomalie


morphologique que sont les inclusions se situent des formes
sporadiques, des formes héréditaires et aussi des formes sans
¶ Introduction 1
grande spécificité observées au cours de quelques maladies
¶ Évolution des concepts 1 neuromusculaires.
¶ Formes sporadiques : myosites à inclusions 2 De ce fait la myosite à inclusions n’est pas étudiée dans le
Étude clinique 2 chapitre des maladies musculaires inflammatoires. Plusieurs
Méthodes de diagnostic 3 éléments justifient une place à part :
¶ Formes héréditaires : myopathies à inclusions 5 • le début tardif et souvent insidieux avec un diagnostic très
Syndromes cliniques 5 tardivement établi, ce qui les sépare des dermatomyosites et
Morphologie 5 des polymyosites ;
• une atteinte musculaire très asymétrique et multifocale,
¶ Physiopathologie 5
sélective, visible sur un scanner musculaire ;
Maladie dysimmune 5
• des éléments de type neuropathique : aréflexie, signes
Protéines anormales 6
électromyographiques de dénervation, petits groupes de fibres
Hypothèse nucléaire 6
musculaires anguleuses sur la biopsie musculaire ;
Délétions de l’ADN mitochondrial 6
• l’absence de signes biologiques inflammatoires ;
¶ Traitement 6 • la notion de formes héréditaires sans inflammation.
Corticothérapie 6 Il est d’ailleurs à noter à propos de cet ensemble sémiologique
Médicaments immunosuppresseurs 6 qu’à l’encontre des dermatomyosites qui sont observées par des
¶ Conclusion 7 disciplines diverses, les myosites à inclusions sont plus souvent
l’objet de publications neurologiques.
Le problème n’est pas pour autant résolu car à côté des
lésions dégénératives existe indiscutablement une inflammation
■ Introduction auto-immune dont on ne sait cependant si elle est primaire ou
spécifique ou encore liée à l’âge [1].
Les myosites à inclusions, affections d’individualisation
récente dont la nature même est encore en discussion, répon-
dent à une définition morphologique : présence dans le tissu
musculaire en microscopie optique de vacuoles bordées accom- ■ Évolution des concepts
pagnées d’inflammation lymphocytaire dans les cas sporadiques
et en microscopie électronique d’inclusions tubulofilamenteuses Le terme de myosite à inclusions a été avancé en 1971 [2],
d’environ 18 nm de diamètre dans le cytoplasme et aussi le sous l’appellation d’inclusion body myositis, chez une patiente
noyau des cellules musculaires. apparemment porteuse d’une polymyosite chronique mais dont
La maladie est sans doute mal nommée, sa pathogénie la biopsie musculaire comportait des inclusions filamenteuses.
inflammatoire primitivement invoquée laissant la place à une Cette individualisation se situait dans la ligne de quelques
origine dégénérative ou dysimmune. De plus, l’accumulation observations antérieures de myopathies avec inclusions cellulai-
des faits cliniques tend à prouver que, plutôt que d’une res [3] ou avec particules d’allure virale [4, 5].

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Après la description initiale furent signalés plusieurs cas à prédominance distale ou proximale, avec ou sans dysphagie.
analogues et, en 1978 [6], la myosite à inclusions est individua- Cette variabilité rend artificielle une description d’ensemble.
lisée comme la troisième forme de maladie musculaire inflam- Néanmoins on peut retenir comme noyau sémiologique les
matoire, à côté des dermatomyosites et des polymyosites. Par la éléments suivants.
suite, la maladie est ainsi considérée comme une polymyosite
corticorésistante. Faiblesse et atrophie musculaires
Cependant quelques doutes se font jour quant à l’unicité de La faiblesse musculaire à la fois distale et proximale est
la maladie qui n’est pas constamment une entité homogène : généralisée ou localisée aux membres. Les premiers symptômes
fréquence d’anomalies cliniques, électrophysiologiques et portent sur les membres supérieurs ou plus souvent sur les
morphologiques évoquant une dénervation [7, 8], variabilité du membres inférieurs ou sur les quatre membres simultanément
tableau clinique [9] , association fréquente à des maladies ou successivement. Dans plus de la moitié des cas, le déficit est
auto-immunes [10]. à prédominance distale avec une composante proximale.
L’origine dysimmune de la myosite à inclusions semble Aux membres supérieurs, le déficit prédomine sur les muscles
probable après la description [11-14] du phénomène de l’invasion fléchisseurs ou extenseurs du poignet et des doigts, le biceps et
partielle de fibres musculaires, entourées puis détruites par des le triceps. Curieusement, le fléchisseur commun profond est
lymphocytes cytotoxiques CD8+, qui n’est pas spécifique car plus atteint que le superficiel [29].
observé également dans les polymyosites. Cependant aucune Aux membres inférieurs, le quadriceps et le tibial antérieur
thérapeutique immunosuppressive n’influence l’évolution sont le plus souvent atteints.
progressive de la maladie. L’importance du déficit quadricipital entraîne souvent un
Le cadre nosologique de la myosite à inclusions apparaît alors genu recurvatum [9]. Une faiblesse de la musculature paraspinale
mal délimité. D’une part se séparent des formes sans inflamma- à l’origine d’un syndrome de flexion du rachis [30] a été
tion, parfois nommées maladies neuromusculaires avec vacuoles signalée [31].
bordées [15], différentes des myosites à inclusions proprement Une atrophie sélective du sterno-cléido-mastoïdien a un
dites. Inversement, de nombreux cas décrits comme myopathies intérêt diagnostique car ce muscle n’est guère atteint qu’au
distales au Japon [16] ou en Suède [17] sont certainement des cours de la dystrophie myotonique. Une atteinte des muscles de
myosites à inclusions. la face portant sur l’orbiculaire des paupières est rare.
Une nouvelle étape dans la compréhension de la maladie se
Aréflexie
fait jour avec la découverte de dépôts amyloïdes congophiles
dans les fibres musculaires [18] puis de dépôts divers [19-21] : Une aréflexie rotulienne ou achilléenne est présente dans
protéine précurseur de la b-amyloïde, protéine b-amyloïde, 40 % des cas, même en l’absence d’amyotrophie. Son origine
ubiquitine a1 antichymotrypsine, protéine tau hyperphospho- neurogène est discutée mais n’est pas prouvée [7].
rylée et même prions. La signification de ces dépôts, phéno-
Myalgies
mène primaire ou secondaire, n’est pas déterminée.
Une hyperexpression de l’acide ribonucléique (ARN) messager Des myalgies, diffuses le plus souvent, sont présentes dans
de deux de ces protéines, la protéine précurseur de la protéine 20 % des cas. Parfois il s’agit de myalgies transitoires survenant
b-amyloïde et des prions, indiquerait une synthèse augmentée au début ou dans le cours de l’évolution. Parfois elles prédomi-
de ces deux protéines. nent et le tableau clinique est proche de celui d’une
Un point de départ nucléaire est soupçonné par certains [22] polymyosite.
du fait d’anomalies ultrastructurales montrant l’issue du Dysphagie
contenu du noyau dans le cytoplasme.
Enfin, la notion de formes héréditaires [23, 24] avec dans Une dysphagie est également présente dans 20 % des cas,
certains cas un profil clinique et morphologique particulier initiale souvent, en général modérée, surtout pour les solides,
définissant des « myopathies » à inclusions s’est peu à peu parfois sévère [32] et alors améliorée par dilatation passive. Elle
confirmée [25]. contribue également à faire errer le diagnostic.

■ Formes sporadiques :
myosites à inclusions “ Point fort
L’incidence de la maladie, considérée comme la plus fré-
quente des maladies musculaires après 50 ans, en particulier Signes cliniques de myosites à inclusions
chez l’homme, est d’appréciation difficile. Elle est tantôt sporadiques
surestimée tantôt sous-estimée. Début insidieux et tardif : homme après 50 ans.
La prépondérance masculine est manifeste : trois hommes Diagnostic souvent retardé de 6 à 7 ans.
pour une femme. Elle ne s’explique pas, notamment par un Faiblesse et amyotrophie proximodistale asymétrique,
facteur hormonal. quadriceps, tibial antérieur, fléchisseurs des doigts, sterno-
cléido-mastoïdien.
Étude clinique Aréflexie.
Début tardif et insidieux Parfois myalgies, dysphagie.
Évolution lentement progressive.
Le début tardif est habituellement caractéristique. La myosite
à inclusions survient principalement chez l’adulte, une fois sur
deux entre 50 et 70 ans. Cependant, dans 20 % des cas le début
se fait entre 10 et 30 ans et des cas débutant dans l’enfance sont Sous-groupes, formes trompeuses
connus. Il pourrait s’agir de formes héréditaires méconnues. Selon la prédominance de tel ou tel symptôme ou signe, la
Le début est en général insidieux et lentement progressif, ce sémiologie s’organise habituellement en sous-groupes qui
qui différencie ces formes des polymyosites. Le diagnostic n’est peuvent réaliser des formes trompeuses.
souvent établi que plusieurs années, 6 à 7 ans en moyenne,
après le début. La durée des symptômes avant le diagnostic Amyotrophies asymétriques et multifocales
biopsique s’étend de 4 mois à 36 ans [6, 10, 26]. Ces formes sont fréquentes. Une faiblesse et une atrophie
musculaires progressives atteignent progressivement le biceps, le
Sémiologie générale long supinateur, les extenseurs du poignet d’un côté, les
La sémiologie n’est pas univoque [27, 28]. Elle est dominée par muscles péroniers mais aussi les muscles de la ceinture pel-
une faiblesse et une atrophie musculaires, souvent asymétriques, vienne. Chez d’autres patients, un déficit proximal est associé à

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une faiblesse et à une atrophie distale asymétriques. Dans de après le début. Mais souvent leur handicap s’aggrave dans les
rares cas il s’agit d’une atteinte isolée du quadriceps. Une années suivant le diagnostic. D’autres sont en fauteuil roulant.
atrophie du sterno-cléido-mastoïdien a une valeur sémiologique. Dans l’ensemble la myosite à inclusions est une affection plutôt
Un tel tableau, chez un homme adulte, est assez évocateur en sévère et invalidante.
raison de la lente et inéluctable progression du déficit, de la
répartition multifocale de l’atrophie, de la fréquente coexistence Méthodes de diagnostic
d’une aréflexie. Cependant, le diagnostic différentiel peut se
poser cliniquement, notamment avec une sclérose latérale Seule la biopsie musculaire établit de façon absolue le
amyotrophique ou avec certaines neuropathies motrices avec diagnostic. Souvent divers examens complémentaires, d’intérêt
bloc de conduction et anticorps antigangliosides au cours moindre, ont été préalablement entrepris.
desquelles la topographie de l’atteinte musculaire peut égale-
ment être multifocale. Examens complémentaires divers
Le taux de créatine-kinase sérique est normal ou modérément
Formes pseudopolymyositiques élevé, sans relation avec l’importance des lésions. Il n’y a pas de
Les myosites à inclusions ont été décrites comme des poly- syndrome biologique inflammatoire comme dans les polymyo-
myosites résistantes aux traitements et en particulier à la sites non plus que des autoanticorps.
corticothérapie [33]. Il est de fait que les formes comportant une Le scanner musculaire montre la sélectivité d’atteinte des
faiblesse proximale, des myalgies, une dysphagie et parfois des muscles, en particulier au membre supérieur du muscle fléchis-
anomalies biologiques et électrophysiologiques de type inflam- seur profond des doigts [39]. Aux membres inférieurs un aspect
matoire en imposent pour une polymyosite. De plus, certains déchiqueté des jumeaux, une hypodensité des loges antéroex-
patients ont une affection auto-immune associée qu’il s’agisse ternes ne sont pas rares.
de sclérodermie [34], de syndrome de Gougerot-Sjögren [35], de
connectivite mixte [36]. De même sont connues des associations Électromyogramme
à diverses maladies systémiques : mutations de la transthyré- Il est fréquemment anormal.
tine [29], séropositivité HTLV1 [37], syndrome post-polio [38]. Le Les anomalies notées à l’examen de détection sont l’associa-
diagnostic de polymyosite peut être d’autant plus maintenu de tion d’une activité spontanée à type de potentiels de fibrillation
façon erronée qu’une biopsie musculaire montre des lésions ou de potentiels lents positifs et de potentiels d’unité motrice
inflammatoires, les vacuoles bordées pouvant rester inaperçues (PUM) polyphasiques et de durée diminuée. Les tracés sont
par un œil peu exercé. C’est alors la corticorésistance totale qui donc du type de ceux observés dans un processus myositique ou
doit faire évoquer l’hypothèse d’une myosite à inclusions. un processus myogène actif.
Formes pseudodégénératives La présence fréquente de potentiels polyphasiques de durée
augmentée rend difficile l’interprétation et fait discuter soit des
Ces formes sont également trompeuses. Elles simulent tantôt tracés dits mixtes (à la fois « myogène » et « neurogène »), soit
une amyotrophie spinale progressive tantôt une dystrophie un processus neurogène.
musculaire. Dans le premier cas, la sémiologie comporte une Dans la série de 40 cas de myosites à inclusions de la Mayo
atteinte musculaire, proximale ou distale avec aréflexie, signes Clinic [10] la présence de potentiels de fibrillation est notée dans
de dénervation non seulement sur l’électromyogramme mais sur 75 % des muscles étudiés et dans au moins un muscle par
la biopsie musculaire où sont visibles de petits groupes de fibres patient dans 100 % des cas. Les PUM de durée diminuée sont
musculaires anguleuses. Si les vacuoles bordées ou les inclusions observés dans 77 % des muscles et dans au moins un muscle
ne sont pas détectées, le diagnostic peut rester pendant de chez 100 % des patients. En revanche, les PUM de durée
longues années celui d’amyotrophie spinale. Seules une révision augmentée sont notés dans 40 % des muscles et chez 77,5 %
des coupes histologiques ou une nouvelle biopsie sont en des patients pour au moins un muscle. Les PUM sont polypha-
mesure de rectifier celui-ci. siques dans la majorité des cas. La comparaison de cette série de
Quant aux formes pseudodystrophiques, elles se présentent myosites à inclusions à 42 cas de polymyosites montre que la
parfois comme une myopathie distale ou encore comme une proportion de PUM « mixtes » (mélange de durée diminuée et
forme scapulopéronière avec décollement des omoplates, augmentée) n’est pas différente mais a tendance à augmenter
faiblesse des muscles de la ceinture scapulaire et des loges avec la durée d’évolution.
antéroexternes des jambes. Le taux des enzymes musculaires Dans une série de 30 cas de myosites à inclusions [40] s’asso-
sériques est alors élevé. Des aspects myogènes sont visibles sur cient une activité spontanée et des PUM de taille et de durée
l’électromyogramme. diminuées dans 56,6 % des cas. Des tracés mixtes sont observés
Ces trois sous-groupes ne résument pas la totalité des dans 36,7 % et uniquement de type neurogène dans 6,7 % des
tableaux cliniques qui sont souvent moins systématisés. On doit cas. Dans une série de 17 cas de myosites à inclusions [41] une
cependant évoquer le diagnostic de myosite à inclusions devant activité spontanée dans au moins un muscle est observée dans
un syndrome musculaire, souvent chez un homme, après 14 cas, des PUM de type myogène dans 13 cas, de type mixte
50 ans, plus ou moins diffus, à prédominance distale, souvent dans deux cas et de type neurogène dans deux cas. Dans une
asymétrique, avec des localisations suggestives (fléchisseurs des série de 14 cas, une activité spontanée est présente dans 100 %
doigts et du poignet, quadriceps, sterno-cléido-mastoïdien), non des cas, un tracé « myogène » pur dans 57 % des cas, « mixte »
étiqueté, corticorésistant et d’évolution lentement progressive. dans 36 % des cas et « neurogène » dans 7 % des cas [42].
Une forme juvénile récemment décrite [29] débute entre 10 et On peut donc retenir qu’en électromyographie convention-
20 ans avec les caractères habituels aux formes sporadiques mais nelle, une activité spontanée est quasi constante mais que les
avec des atypies morphologiques proches de celles des formes tracés peuvent être d’interprétation difficile dans environ 40 %
héréditaires. des cas.
Il apparaît donc opportun d’utiliser des techniques d’électro-
Évolution générale myogramme (EMG) quantifié, par exemple par l’analyse quan-
L’histoire naturelle des myosites à inclusions est mal établie. titative des PUM en EMG concentrique dans 13 cas de myosites
Seule l’évolution lentement progressive est un fait certain. Le à inclusions [43]. Un polyphasisme anormal est retrouvé dans
degré de sévérité n’est cependant pas apprécié de façon uni- 11 cas, une diminution de durée pour tous les potentiels dans
forme. La durée des symptômes et des signes après que le 10 cas et une diminution de durée des PUM simples dans la
diagnostic a été établi est indiquée dans une série [10]. Pendant totalité des cas. En utilisant la décomposition automatique de
une période de 72 mois, 28 patients ont été suivis. L’aggrava- l’EMG (ADEMG) dans sept cas, un polyphasisme s’observe dans
tion a été lente et progressive. Le handicap a été sévère chez les deux cas, une durée diminuée dans trois cas et augmentée dans
six malades suivis pendant plus de 15 ans. trois cas, une amplitude diminuée dans cinq cas et augmentée
L’évolution inexorable caractérise la maladie. Quelques dans un cas [42]. Dans 17 autres cas [44], l’analyse quantifiée des
patients restent ambulatoires pendant de nombreuses années PUM est en faveur d’un processus myogène 16 fois et normale

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dans un cas. L’étude quantifiée du tracé interférentiel est


myogène dans 13 cas sur 13. Bien que les séries étudiées soient
peu nombreuses, il semble donc que l’analyse quantifiée des
PUM laisse moins de doute à l’interprétation que l’EMG
“ Point fort
conventionnelle. Biopsie musculaire
Les résultats obtenus en EMG de fibre unique [7] conduisent Microscopie optique :
à discuter la nature neurogène de la myosite à inclusions. En
• vacuoles bordées
effet, s’observaient une densité de fibres très augmentée allant
• inflammation mononucléée
de 4,3 à 7,8 et un jitter modérément augmenté, compatibles
avec un processus de réinnervation. Cette augmentation • invasion partielle des fibres non nécrotiques par
importante de la densité de fibres ne fut pas confirmée par les lymphocytes CD8+
études ultérieures [40]. Dans un cas isolé, la macro-EMG mon- • rouge Congo : dépôts amyloïdes
trait une taille des unités motrices légèrement augmentée Microscopie électronique :
compatible avec une réorganisation des unités motrices au cours • inclusions filamenteuses de 18 nanomètres de diamètre
d’un processus myositique chronique [45]. Dans 11 cas [46] sont dans le cytoplasme et le noyau
retrouvés dans le jambier antérieur, 6 fois des valeurs normales, • altérations nucléaires, enroulements myéliniques
4 fois une diminution des macro-PUMs et dans un cas une
augmentation de l’amplitude sans augmentation de surface [44],
la taille des macro-PUMs est normale dans 14 cas sur 17 et polymyosites chroniques, des lymphocytes T cytotoxiques
diminuée dans trois cas. L’ensemble de ces dossiers montre que essentiellement CD8+[11,14]. Les lymphocytes B sont absents. Ces
le remaniement des unités motrices est probablement lié aux lymphocytes entourent les fibres non nécrotiques puis les
mécanismes de régénérescence et de remodelage de l’architec- pénètrent. C’est le phénomène de l’invasion partielle. Les
ture dans une pathologie myogène chronique et non à un macrophages représentent environ 20 à 30 % des cellules
processus neurogène. inflammatoires. Ils sont en plus grand nombre, près de 80 %
Les anomalies des vitesses de conduction nerveuse ne sont dans les fibres nécrotiques. L’expression de l’HLA de classe I se
pas rares dans les myosites à inclusions : 11 fois dans une série fait essentiellement autour des fibres envahies non nécrotiques.
de 40 cas [10] avec souvent aréflexie. Elles sont de même Des fibres atrophiques anguleuses isolées ou en petits grou-
diminuées dans plusieurs séries [39, 41]. Même si cette neuropa- .
pes [7, 10] évocatrices d’une dénervation, colorées en nombre par
thie périphérique minime n’explique pas l’atteinte musculaire, nicotinamide adénine dinucléotide (NADH) tétrasodium réduc-
à l’inverse il ne semble pas que l’atteinte musculaire distale tase sont pratiquement constantes.
permette à elle seule d’expliquer les anomalies observées. Il Enfin, des fibres rouges déchiquetées sont quasi constamment
pourrait s’agir dans un petit nombre de cas d’une discrète présentes [50], de même que des fibres cytochrome oxydase
neuropathie de type axonal, associée à la myosite à inclusions .
négatives et des mitochondries avec inclusions paracristallines
et pour laquelle les données morphologiques restent à visibles en ultrastructure. Le nombre de capillaires est augmenté
déterminer. contrairement à ce qui est observé dans les polymyosites [6].
Biopsie musculaire Microscopie électronique
La biopsie musculaire permet seule le diagnostic en objecti- .
Elle montre les inclusions caractéristiques de la maladie.
vant les anomalies qui définissent la maladie, encore que ces Les inclusions filamenteuses sont présentes dans le cyto-
dernières ne soient pas totalement pathognomoniques plasme, dans le noyau ou dans les deux [47] . Elles ont un
puisqu’elles s’observent parfois au cours de maladies neuromus- diamètre externe moyen de 18 nm et interne de 6 nm. La
culaires différentes et autonomes. longueur des filaments est de 1 à 5 µm ou plus. Les filaments
.
cytoplasmiques forment des paires de filaments torsadés de 15
Microscopie optique
.
à 21 nm de diamètre externe souvent en chapelet. Ces aspects
Elle met en évidence les vacuoles bordées et une inflamma- sont proches des paires de filaments de la maladie d’Alzheimer.
.
tion mononucléée associées à d’autres anomalies. Les coupes en On observe également des fibres amyloïdes de 6-10 nm.
paraffine ne suffisent souvent pas à voir les vacuoles bordées. Les inclusions sont rectilignes avec parfois des striations de
Elles montrent seulement des variations de diamètre de taille 5 nm le long de leur axe. À haute résolution, les filaments
.
des fibres, de rares nécroses, des fibres anguleuses, l’inflamma- longitudinaux sont composés d’une mosaïque d’unités globu-
tion, une fibrose, une infiltration graisseuse. C’est l’analyse laires de 3 à 4,5 nm de large. Les filaments cytoplasmiques sont
histochimique qui montre les anomalies caractéristiques. parallèles, soit réunis en groupes concentriques soit diffusément
Les vacuoles bordées [47] sont visibles en histochimie dans 2 répartis. Ils sont parfois mélangés à des myofibrilles désorgani-
à 90 % de fibres musculaires, uniques ou multiples, sous- sées. Les filaments intranucléaires sont en parallèle ou disposés
sarcolemmiques ou centrales, rondes ou irrégulières [48]. Elles au hasard. Ils sont entourés de chromatine. Certains perforent
sont souvent entourées par un matériel granulaire basophile, la membrane nucléaire et font issue dans le cytoplasme. Les
parfois présent à l’intérieur de la vacuole visible avec la filaments cytoplasmiques sont le plus aisément visibles. Les
coloration au trichrome de Gomori. Ces granulations sont inclusions intranucléaires ne sont détectées que dans 40 % des
colorées par l’hématoxyline, le noir Soudan, le tétroxyde cas.
d’osmium. Contrairement aux vacuoles autophagiques, les Les altérations nucléaires [22] comportent surtout des solutions
vacuoles bordées sont peu colorées par la phosphatase acide. de continuité dans la membrane avec des irrégularités et des
Elles sont surtout présentes après quelques années d’évolution boursouflures. Des indentations sont visibles avec des vacuoles
ou plus tardivement. Une accumulation de lysosomes est entourées par la membrane. Le contenu du noyau se répand
habituelle. dans le cytoplasme. Il pourrait s’agir d’un phénomène primitif
Une méthode mettant en évidence les vacuoles en petit jouant un rôle dans la physiopathologie [22].
nombre pouvant passer inaperçues, associe au trichrome une Divers produits de dégradation cytoplasmique sont présents.
.
mise en évidence du rouge Congo en foyers amyloïdes simples Il s’agit surtout d’enroulements myéliniques. Des vacuoles
ou multiples par fluorescence [49] au cristal violet, les anticorps autophagiques contiennent des granulations de glycogène, des
antiprotéine tau et l’absence de coloration du périmysium par .
mitochondries en dégénérescence. Des dilatations des triades
.
la phosphatase alcaline, au contraire des polymyosites. Des sont signalées. Le cytoplasme contient aussi des amas de fibrilles
inclusions éosinophiles sont présentes dans le cytoplasme au amyloïdes de 6 à 10 nm [19].
contact des vacuoles.
Une inflammation mononucléée est de degré variable, Anomalies morphologiques particulières
prédominant dans le début de l’évolution et s’estompant parfois Dépôts amyloïdes. Des dépôts amyloïdes colorés par le rouge
par la suite. Les cellules inflammatoires sont, comme dans les Congo et biréfringents présents dans les vacuoles bordées sont

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Tableau 1.
Myopathies à inclusions.
Hérédité autosomique récessive
“ Points essentiels
Formes épargnant le quadriceps :
Dépôts protéiques proches de ceux de la maladie
- début dans l’enfance ou chez l’adulte jeune dans des familles juives
iraniennes d’Alzheimer
- quadriceps respectés même tardivement • Dépôts d’amylose.
- aréflexie, EMG neurogène
• Protéine b-amyloïde.
- évolution lente
• Protéine précurseur de la b-amyloïde.
• Protéine tau phosphorylée.
- mutation du gène GNE, liaison au chromosome 9p12.p11
• Apolipoprotéine E.
- cas avec leucoencéphalopathies
• Protéine prion.
Formes diffuses sans innervation du quadriceps
Myopathie distale sévère type Nonaka
Hérédité autosomique dominante
Myopathies distales avec vacuoles bordées type Welander, type Udd ■ Formes héréditaires :
(myopathie tibiale, gène VCP, liaison 9p13-p12) myopathies à inclusions
Myopathie oculopharyngée
De connaissance plus récente, les formes héréditaires des
EMG : électromyogramme.
myosites à inclusions diffèrent sensiblement des précédentes par
des éléments :
• cliniques : le début à un âge plus jeune, la topographie
considérés comme spécifiques [18]. L’amyloïde peut être colorée parfois particulière de l’amyotrophie, l’évolution plus béni-
par la thioflavine et le cristal violet [18] mais peut parfois passer gne ;
inaperçue si elle est en petite quantité, ce qui rendrait compte • morphologiques : l’absence habituelle d’inflammation ;
des résultats négatifs. La technique de fluorescence avec • génétiques : des mutations N.
ultraviolets [49] identifie mieux les faibles quantités de dépôts Le terme de « myopathies à inclusions » (hereditary inclusion
amyloïdes qui sont alors présents chez presque tous les patients body myopathy ou HIBM) a été proposé [25].
et dans 60 à 80 % des fibres vacuolisées. Le point de départ de
. la substance amyloïde dans la fibre reste inconnu. Certains Syndromes cliniques
dépôts sont profonds, d’autres sous-sarcolemmiques, d’autres
Plusieurs formes ont été observées avec un mode de trans-
extracellulaires.
mission variable, tantôt autosomique récessif tantôt autosomi-
Ubiquitine. Les dépôts d’ubiquitine normalement unique- que dominant [27, 51] . La plus typique est caractérisée par
ment présents à la jonction neuromusculaire sont ici présents l’intégrité du muscle quadriceps (Tableau 1).
dans les vacuoles [21] proches de la protéine b-amyloïde et de
l’a-1-chymotrypsine. L’immunomicroscopie électronique [21]
montre leur présence dans les filaments, dans les structures
Morphologie
amorphes et les fibrilles amyloïdes de 6 à 10 nm. L’ubiquitine Les vacuoles bordées, les fibres anguleuses et les inclusions
(également présente dans la dégénérescence neurofibrillaire et sont analogues à celles des formes sporadiques. La plupart des
les plaques séniles de la maladie d’Alzheimer, les corps de Lewy vacuoles sont de grande taille et apparemment vides. Les fibres
de la maladie de Parkinson et les motoneurones de la sclérose anguleuses sont nombreuses et ont pu faire parler de
latérale amyotrophique) pourrait avoir un rôle d’induction de myopathie-neuropathie héréditaire. Des signes de régénération
l’amyloïdogenèse (Tableau 1). sont présents. Les inclusions sont analogues à celles des formes
Protéine précurseur de la b-amyloïde et protéine sporadiques. Les fibres rouges déchiquetées et cytochrome
b-amyloïde. La protéine b-amyloïde [19] est sous-sarcolemmique oxydase négatives sont absentes, de même que les anomalies
ou plus interne. L’immuno-électro-microscopie à l’or montre la des mitochondries et de leur ADN.
. présence dans ces dépôts des chapelets de substance amorphe, En revanche, l’inflammation est très fréquemment absente,
du matériel flocculaire, des fibrilles amyloïdes de 6 à 10 nm. Ces de même que l’expression de l’antigène HLA de classe I.
dépôts ne sont pas présents dans les inclusions elles-mêmes. Les autres anomalies morphologiques des formes héréditaires
Les séquences terminales C et N de la protéine précurseur de diffèrent sensiblement de celles des formes sporadiques en plus
b-amyloïde ont la même localisation dans les vacuoles que la de l’absence d’inflammation. L’accumulation de la plupart des
protéines caractéristiques de la maladie d’Alzheimer est identi-
protéine b-amyloïde et l’ubiquitine [19] . Ces protéines sont
que sauf en ce qui concerne la protéine tau phosphorylée. Cette
caractéristiques du cerveau de la maladie d’Alzheimer.
dernière, présente dans 60 à 80 % des formes sporadiques, l’est
En outre, l’ARN messager du précurseur de la protéine
seulement dans 24 % des formes héréditaires.
b-amyloïde est augmenté dans la région où s’accumule le
Quant aux dépôts amyloïdes intracellulaires ils sont beaucoup
précurseur, cela comme dans la maladie d’Alzheimer. moins importants que dans les formes sporadiques. La congo-
Accumulation anormale de protéine tau phosphorylée. philie est exprimée chez 15 à 20 % des patients porteurs de
Celle-ci est localisée dans les filaments hélicoïdaux. Ceci est le formes récessives et, chez eux, dans seulement 10 à 25 % des
seul exemple d’accumulation tissulaire autre que cérébral. Elle vacuoles. Les dépôts ont une forme arrondie et sont moins
pourrait participer à la formation des filaments. diffus que dans les cas sporadiques. La présence d’amyloïde
Accumulation d’apolipoprotéine E. Elle est également en négative pour le rouge Congo serait la traduction d’un stade
quantité anormale dans les vacuoles et localisée essentiellement précoce.
dans les filaments. L’allèle apolipoprotéine E-4 serait parfois
augmenté.
Accumulation de prions. Le dépôt de protéine prion a été ■ Physiopathologie
montré [20] au voisinage des épitopes de protéines précurseurs,
Plusieurs hypothèses dont aucune n’exclut l’autre tentent
présentes dans les filaments, le matériel amorphe, les structures
d’expliquer le mécanisme de la maladie qui reste mystérieuse.
flocculaires, les fibrilles amyloïdes de 6-10 nm.
L’ARN messager du prion est augmenté au même endroit que
le dépôt de protéine prion. Il s’agit sans doute d’un phénomène
Maladie dysimmune
de transcription locale qui ne s’observe pas dans les maladies Divers arguments plaident en faveur d’une anomalie immu-
cérébrales à prions. nitaire. L’association à diverses maladies dysimmunes est

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présente dans 15 % des cas [10].Il s’agit de syndrome de Ray- Dans les deux cas, la modulation génétique induirait la
naud, de maladie cœliaque, de mésenchymome malin, de destruction cellulaire par une anomalie encore inconnue, soit
sclérodermie [34], de sarcoïdose, de thrombocytopénie [52], de insuffisance d’une protéine régulatrice, soit excès d’une protéine
collagénose [30], de dermatomyosites, de lupus érythémateux cytotoxique.
disséminé [53], de diabète, de syndrome de Gougerot-Sjögren [35], Les relations avec la pathogénie de la maladie d’Alzheimer, au
de gammapathies monoclonales anormalement fréquentes [37]. cours de laquelle s’accumulent des protéines identiques dans le
Le phénomène de l’invasion partielle de cellules non nécro- cerveau, sont discutées [20] sur la base de mécanismes
tiques par des lymphocytes CD8+ et des macrophages, analogue identiques.
à ce qui s’observe au cours des polymyosites chroniques, est
bien établi [11, 14]. Hypothèse nucléaire
Quantitativement les fibres non nécrotiques envahies par les
lymphocytes T8 sont en plus grand nombre que les fibres Des anomalies du contour nucléaire sont visibles en micros-
positives au rouge Congo. Les cellules entourent la fibre, la copie électronique [22] avec accumulation périphérique de
pénètrent puis la détruisent et l’envahissent. Les lymphocytes chromatine, altérations du noyau, pycnose. Les inclusions
envahissent les fibres non nécrotiques exprimant l’antigène HLA pourraient être le témoin d’une altération de la matrice
de classe I. Ils reconnaissent sans doute un peptide soit endo- nucléaire.
gène soit environnemental lié à l’antigène de classe I. Les La succession des phénomènes anormaux serait la suivante :
lymphocytes T pourraient être stimulés par un antigène ou un agent étiologique inconnu, perturbation de la matrice nucléaire
superantigène. (qui détermine la structure du noyau et l’organisation génomi-
Une association quasi constante existe avec l’antigène que de l’ADN), attrition nucléaire, décharge de son contenu
HLA DR3 dans 93 % des cas [54]. Les peptides présentés par les dans le cytoplasme (avec formation de dépôts membranaires et
antigènes HLA de classe II sont reconnus par les lymphocytes d’inclusions), contribution à la formation des vacuoles bordées,
CD4 + . L’antigène DR 3 agit sur ces lymphocytes CD4 + qui expression génétique aberrante de molécules, dépôts d’amy-
initient et maintiennent la réponse CD8+. Enfin a été signalé un loïde, prolifération mitochondriale, délétion de l’ADN mito-
pourcentage élevé de lymphocytes natural killers (NK) dans des chondrial, déplétion nucléaire induisant l’atrophie des fibres.
cas d’immunodéficience commune variable associés à une
myosite à inclusions [55]. Délétions de l’ADN mitochondrial
Ainsi, des anomalies immunologiques sont indiscutablement
présentes. Le facteur déclenchant n’est pas déterminé. Le Des anomalies mitochondriales sont présentes dans les formes
phénomène cytotoxique, très en faveur d’une dysimmunité, sporadiques : fibres rouges déchiquetées, déficit en cytochrome
peut être primaire ou secondaire. La résistance aux thérapeuti- oxydase dans 2 à 5 % des fibres. Ceci a amené à rechercher des
ques immunosuppressives oppose manifestement la maladie aux délétions de l’ADN mitochondrial [56, 57] qui sont présentes sous
polymyosites chroniques qui comportent le même phénomène forme de délétions multiples.
d’invasion partielle. Leur signification pathogénique est discutable. Toutefois
plutôt que liées à l’âge ou à l’inflammation, elles pourraient
résulter d’une communication imparfaite entre génome
Protéines anormales nucléaire et mitochondrial. Le phénomène paraît secondaire et
Les divers dépôts de substance amyloïde, de protéines habi- n’a pas de valeur d’altération primaire.
tuellement présentes dans des affections dégénératives (précur-

■ Traitement
seur de la protéine b-amyloïde, ubiquitine, a-1-chymotrypsine,
protéine tau phosphorylée, protéine prion) sont interprétés
selon deux possibilités [21].
Aucune thérapeutique n’a pour l’instant fait sa preuve [58].
La première est celle de l’activation d’un master gene qui,
Dans l’ensemble le traitement est considéré comme inefficace,
directement ou indirectement, activerait les gènes des diverses
à l’exception de courtes séries, sensibles notamment à la
protéines accumulées et pourrait également diminuer l’expres-
corticothérapie. Les critères d’efficacité éventuelle du traitement
sion génétique d’une enzyme protéolytique. Il en résulterait un
sont essentiellement cliniques et ne doivent pas tenir compte de
dépôt anormal de ces protéines. L’activation du master gene
l’évolution du taux de créatine kinase qui s’élève souvent après
pourrait être directe dans les formes héréditaires ou déclenchée
arrêt de la corticothérapie. De même, la diminution de l’inflam-
par un facteur environnemental, virus par exemple, dans les
mation observée après corticothérapie lors d’une seconde
formes sporadiques.
biopsie [59] ne correspond à aucune amélioration clinique et le
Une autre éventualité serait la synthèse primaire excessive
nombre de vacuoles et de dépôts amyloïdes s’accroît pendant le
d’une première protéine qui commanderait l’accumulation des
traitement.
autres soit en se liant à elles, soit en agissant comme facteur
d’activation-transcription, soit en freinant leur catabolisme.
Corticothérapie
Ce n’est que chez de rares patients que la corticothérapie a
entraîné une amélioration. Au maximum une stabilisation est
“ Point fort observée. D’ailleurs dans un certain nombre de cas le diagnostic
n’a été établi qu’après échec de la corticothérapie. L’absence de
réponse est signalée par la plupart [3, 4, 6, 10, 26, 33, 59, 60].
Hypothèses physiopathologiques
Maladie dysimmune : Médicaments immunosuppresseurs
• association à diverses maladies dysimmunes dans 15 %
des cas ; Dans la plupart des cas ils ont été utilisés après échec de la
corticothérapie. Le cyclophosphamide a été un échec dans deux
• invasion partielle de fibres par lymphocytes CD8+ HLA
cas de même que le chlorambucil. Un seul cas [61] aurait été
DR3 dans 93 % des cas. amélioré pendant 15 mois par le chlorambucil. Pendant les
Dépôts protéiques de type dégénératif proches des 3 ans qui suivirent aucune amélioration ni aucune aggravation
accumulations protéiques de la maladie d’Alzheimer. ne se produisirent.
Altérations de la matrice nucléaire déchargeant dans le Une discrète amélioration par azothioprine est signalée et
cytoplasme. parfois une stabilisation.
Délétions de l’ADN mitochondrial (plutôt secondaires que Dans une autre étude [28] un patient parut stabilisé, cinq
causales). légèrement améliorés. Dans la même série est indiquée dans
trois cas une rémission à long terme avec méthotrexate, tandis

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Myosites à inclusions ¶ 17-190-A-05

que la ciclosporine aurait six fois entraîné une stabilisation ou [11] Arahata K, Engel AG. Monoclonal antibody analysis of mononuclear
une discrète amélioration. On doit cependant remarquer que la cells in myopathies: I Quantification of subsets according to diagnosis
notion de stabilisation est d’appréciation malaisée, dans la and sites of accumulation and demonstration and counts of muscle
mesure où l’histoire naturelle de la maladie n’est pas connue. fibers invaded by T cells. Ann Neurol 1984;16:193-208.
Les tentatives d’échanges plasmatiques ont été sans effet. [12] Arahata K, Engel AG. Monoclonal antibody analysis of mononuclear
L’irradiation corporelle totale a été un échec dans quatre cas [62]. cells in myopathies. III. Immunoelectron microscopy aspects of cell-
mediated muscle fiber injury. Ann Neurol 1986;19:112-25.
Les immunoglobulines par voie veineuse ont été un échec [13] Arahata K, Engel AG. Monoclonal antibody analysis of mononuclear
dans neuf cas. Dans cinq cas traités pendant plus de six mois, cells in myopathies. IV. Cell mediated cytotoxicity and muscle fiber
quelques groupes de muscles furent améliorés au testing mais necrosis. Ann Neurol 1988;23:168-73.
sans véritable récupération fonctionnelle [63]. Enfin une étude [14] Arahata K, Engel AG. Monoclonal antibody analysis of mononuclear
contrôlée en double aveugle contre placebo [64] n’a pas montré cells in myopathies. V. Identification and quantitation of T8+
de différence significative entre le groupe traité et le groupe non suppressor cells. Ann Neurol 1988;23:493-9.
traité. [15] Serratrice G, Pellissier JF, Pouget J, Figarella-Branger M. Formes cli-
Parmi les traitements susceptibles d’être ultérieurement niques des myosites à inclusions : 12 cas. Rev Neurol 1989;145:781-8.
bénéfiques l’interféron b, les globulines antilymphocytes T sont [16] Satoyoshi E, Murakami N, Takemitu M, Nonaka I. Significance of
parfois suggérés. rimmed vacuoles in various neuromuscular disorders. In: Serratrice G,
Pellissier JF, Pouget J, editors. Système nerveux, muscles et maladies
Enfin, les stabilisations de quelques mois ne sont pas rares systémiques : acquisitions récentes. Paris: Expansion Scientifique
dans l’histoire naturelle de la maladie, de même que l’associa- Française; 1993. p. 83-92.
tion à des maladies auto-immunes, ce qui pose la question de [17] Borg K, Tomé FM, Edström L. Intranuclear and intracytoplasmic
patients répondeurs et non répondeurs [58]. filamentous inclusions in distal myopathy (Welander). Acta
Neuropathol (Berl) 1991;82:102-7.
[18] Mendell JR, Sahenk Z, Gales T, Paul L. Amyloid filaments in inclusion
■ Conclusion body myositis: novel findings provide new insights into nature of fila-
ments. Arch Neurol 1991;48:1229-34.
[19] Askanas V, Alvarez RB, Engel WK. Abnormal accumulation of
La myosite à inclusions reste une maladie mystérieuse [24]. b-amyloid precursor epitopes in muscle fibers of inclusion body
Cliniquement les formes sporadiques s’expriment par une myositis. Ann Neurol 1993;34:551-60.
sémiologie relativement évocatrice bien que l’expérience montre [20] Askanas V, Engel WK. Molecular mimicry between cellular
que le diagnostic ne soit établi qu’après plusieurs années. Les phenotypes of sporadic inclusion-body myositis, hereditary inclusion-
anomalies morphologiques sont variées. Ajoutées aux vacuoles body myopathy, Alzheimer’s disease, and prion diseases. Ann Neurol
bordées et aux inclusions filamenteuses qui définissent la 1995;38:282.
maladie, la mise en évidence de substance amyloïde (dans les [21] Askanas V, Serdaroglu P, Engel WK, Alvarez RB. Immunolocalization
fibres alors qu’elle est habituellement de siège extracellulaire) et of ubiquitin in muscle biopsies of patients with inclusion body myositis
de dépôts protéiques analogues à ceux qui s’observent dans la and oculopharyngeal dystrophy. Neurosci Lett 1991;130:73-6.
maladie d’Alzheimer ou même dans les maladies à prions doit [22] Carpenter S, Karpati G. The pathological diagnosis of specific
inflammatory myopathies. Brain Pathol 1992;2:13-9.
être prise en compte. Considérer qu’il s’agit d’une simple
[23] Argov Z, Yarom R. Rimmed vacuole myopathy″ sparing the
accumulation secondaire à une anomalie nucléaire n’explique
quadriceps: a unique disorder in Iranian Jews. J Neurol 1984;64:33-43.
pas pour autant l’origine de la maladie. L’intervention d’une [24] Argov S, Rosenbaum SM. Hereditary IBM with quadriceps sparing:
dysimmunité à médiation cellulaire est une réalité mais en epidemiology and genetics. In: Askanas V, Serratrice G, Engel WK,
désaccord avec la résistance quasi totale à toute thérapeutique. editors. Inclusion body myositis. Cambridge: Cambridge University
Enfin, la notion de formes héréditaires ne comportant pas Press; 1996.
d’inflammation pose la question de l’unité de la maladie et de [25] Askanas V, Serratrice G, Engel WK. Inclusion body myositis and
la parenté entre ces formes et les formes sporadiques. De toute myopathies. Cambridge: Cambridge University Press; 1996.
manière il paraît désormais illogique de classer les myosites à [26] Serratrice G. Inclusion body myositis. An inflammatory disease? Acta
inclusions comme la troisième forme des myopathies Cardiomyol 1991;2:111-6.
inflammatoires. [27] Griggs RC, Askanas V, Dimauro S, Karpati G, Mendell JR,
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G. Serratrice, Professeur émérite de neurologie (georges.serratrice@univmed.fr).


Faculté de médecine, 27, boulevard Jean-Moulin, 13385 Marseille cedex 5, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Serratrice G. Myosites à inclusions. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Neurologie, 17-190-A-05, 2009.

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Marquage de la β-amyloïde x 1 250. e. Immunofluorescence. Colocalisation de l'ubiquitine x 1 250 (reproduit avec la
permission de : Am J Pathol 1992;141:31-36 et Ann Neurol 1993;34:551-560).

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