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Pathologie de l’hémostase et de
la coagulation
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
Déroulement de l’hémostase
Les acteurs
- plaquettes,
- vaisseaux,
- fibrinogène,
- fc Willebrand
- facteurs de la
coagulation
- fibrinogène,
- plasminogène
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
OBJECTIFS
• Décrire la démarche diagnostique devant une thrombopénie
• Argumenter les étiologies des thrombopénies et les principales
hypothèses diagnostiques
• Enoncer les principes du traitement à visée curative d’une
thrombopénie
• Interpréter les résultats d'un bilan d'orientation fait à l'aide des
tests suivants:
• Taux de plaquettes,
• Temps de saignement (?),
• Temps de Quick (TP),
• Temps de Céphaline Activée (TCA).
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
C - Orientation clinique :
D - Orientation biologique
• Les éléments du premier bilan d'hémostase 3 tests
– numération des plaquettes,
– temps de Quick (TQ ou TP),
– temps de céphaline plus activateur (TCA/TCK)
– temps de saignement (TS) n’est plus recommandé
Interprétation rapide du bilan d’hémostase
Les thrombopénies
Les thrombopénies
Objectifs pédagogiques
• Définition
– Taux de plaquette < 100-150.000 /mm3 (ou 100 giga/L)
Les thrombopénies
1 - S’assurer de la réalité de la thrombopénie
• Définition
– Taux de plaquette < 100-150.000 /mm3 (ou 100 giga/L)
Les thrombopénies
• Circonstances découverte
– Syndrome hémorragique / Bilan pre-geste / fortuite
• Manifestations cliniques dues aux thrombopénies
– Si plaquettes > 50 G/l : aucun syndrome hémorragique
ne doit être attribué au nombre de plaquettes ;
– Les signes cliniques apparaissent généralement au-
dessous de 50.000 G/L
Les thrombopénies
Les thrombopénies
• Manifestations cliniques dues aux thrombopénies
– Syndrome hémorragique cutanéo-muqueux au premier plan :
• Purpura (pétéchial, ecchymotique, en vibice, nécrotique, NON INFILTRE)
• Ecchymoses,
• Hémorragies muqueuses : épistaxis, gingivorragies…(< 20 000 G/L,
– Hémorragies plus graves (pronostic fonctionnel ou vital):
• bulles hémorragiques buccales,
• hémorragies viscérales (hématuries, ménorragies, hémorragies
digestives…).
• hémorragies rétiniennes, du vitré
• hémorragie cérébro-méningée représente le danger principal
surveillance du fond d’oeil (reflet de la circulation cérébrale) permet
d’apprécier la sévérité du syndrome hémorragique.
Les thrombopénies
Les thrombopénies
2 - Evaluer le risque hémorragique immédiat
Signes de gravité : hospitalisation et traitement urgent
• Intensité du syndrome hémorragique cutané + hémorragies
muqueuses : épistaxis, gingivorragies,
• Bulles hémorragiques buccales
• Hématomes / hémorragies au points de piqure
• Hémorragies rétiniennes (fond d‘œil),
• Profondeur de la thrombopénie (< 20 000/mm3)
• Traitement anticoagulant ou AAP ou AINS associé
• Terrain : sujet âgé, HTA,
• Maladie causale sous-jacente
Le risque hémorragique, à taux de plaquettes égal, est plus important dans
les thrombopénies centrales que dans les thrombopénies périphériques.
Les thrombopénies
Les thrombopénies
Rechercher le mécanisme : principales étiologies
3 - Rechercher des signes orientant le diagnostic étiologique
A réaliser avant tout traitement d’urgence car il conditionne celui-ci
2 - Analyse de l’hémogramme :
– Importance de la thrombopénie
– Autres cytopénies + taux réticulocytes
– Macrocytose
3 - Myélogramme : il n’est pas systématique en cas de
contexte clinique évident de thrombopénie périphérique
– Thrombopénie centrale
– Thrombopénie périphérique
4 - Exploration de la coagulation : TP, TCA, fibrinogène
Les thrombopénies
Les thrombopénies
Principales étiologies
Les thrombopénies
Principales étiologies des thrombopénies
Les thrombopénies
Principales étiologies des thrombopénies
2 – Thrombopénies périphériques : consommation excessive
– Coagulation intravasculaire disséminée :
• Contexte clinique très important
• Données biologiques autres : baisse TP, TCA, fibrinogène et PDF positifs
• Étiologies des CIVD
– Infections bactériennes ou parasitaires : septicémies, méningococcies, typhoïde,
tuberculose, paludisme
– Cancers profonds ou métastatiques
– Leucémies aiguës promyélocytaires (LAM M3).
– ……………….
– Prothèse cardiaque, circulation extracorporelle
– Hémangiome géant ou syndrome de Kasabach-Meritt
– Microangiopathies thrombotiques : schizocyte > 2-3%, test coombs négatif,
– …….
Les thrombopénies
Les thrombopénies
Principales étiologies des thrombopénies
2 – Thrombopénies périphériques : pertes et dilution
– Transfusions par culots globulaires sur hémorragie massive
– Splénomégalies (quelle qu’en soit l’origine)
• Thrombopénie modérée
• Pas de syndrome hémorragique
• Leucopénie associée fréquemment
Les thrombopénies
Les thrombopénies
Principales étiologies des thrombopénies
2 – Thrombopénies périphériques : destruction accrue
• Thrombopénies immunologiques
– Infectieuses : Principaux virus en cause : rougeole, rubéole, varicelle, plus
souvent la MNI, CMV et VIH ; la thrombopénie se corrige le plus souvent
spontanément, parfois en 1 à 2 mois.
– Immuno-allergique : médicamenteuses : quinine, sulfamides, rifampicine,
héparine (TIH) , ….
– Allo-immunes (post-transfusionnelles) : rare; survenant après transfusions
abondantes, apparaît après un délai d’une semaine
– Thrombopénie immune (ancien PTI ou PTAI purpura thrombopénique
auto-immun) chapitre spécifique
• Associées à une autre affection auto-immune : anémie hémolytique auto-
immune (syndrome d’Evans), lupus systémique, sd de Sjögren, thyroïdite…
• Associées à une affection hématologique lymphoïde : LLC, lymphome.
• Idiopathique (50%)
Les thrombopénies
Thrombopénie
Prise en charge thérapeutique
• Elle est fonction
– du mécanisme de la thrombopénie
– de l’importance du syndrome hémorragique,
– de la localisation de l’hémorragie
– du terrain.
• Traitement symptomatique
– Les transfusions plaquettaires sont réservées aux thrombopénies centrales
menaçantes avec syndrome hémorragique
– En cas de thrombopénie périphériques : les plaquettes transfusées sont
immédiatement détruites et font courir le risque d'une allo-immunisation
• Précautions nécessaires
– en cas de thrombopénie < 50.000 G/L
• éviter les injections intramusculaires
• éviter les biopsies percutanées
• éviter toute intervention chirurgicale
• éviter la prise d’aspirine et d'AINS
• pas de ponction lombaire
• ……….
Arbre décisionnel devant une thrombopénie
Médullogramme
Thrombopénie - Autres cytopénies
- Macrocytose / tx reticulocytes
- Syndrome tumoral
- Contexte clinique autre
centrale Périphérique
Envahissement
(hémopathie ou (Auto-)Immune CIVD SMG
métastases)
Toxique
medicamenteuse
Immuno-allergique Autres
Purpura thrombopénique immun
A ne pas rechercher
Le purpura thrombopénique immun
Le purpura thrombopénique immun (PTI)
Traitement
Moyens thérapeutiques
• 1 – Corticoïdes
• Voie orale :
• Dose d'attaque pendant 21 à 30 jours sur la base de 1 mg/kg/j PO de
prednisone, puis une diminution progressive sur 1-3 mois.
• L'ascension des plaquettes : 2 à 4 j et se normalisent en 8 à 21 j
• Traitement d'entretien à dose réduite (5-7 mg/j) est parfois nécessaire
pendant quelques mois cortico-dependance
• Perfusions IV de methyl prednisolone : 15 mg/kg/j x 3 j
puis relais oral de prednisone (1 mg/kg/j)
Schémas thérapeutiques ++
Chez l'enfant
• Forme aigue
– plaquettes > 30 giga/L + absence de syndrome hémorragique abstention
thérapeutique
– plaquettes < 30 giga/L et/ou syndrome hémorragique traitement
Ig IV en première intention
corticothérapie en cas d'échec
• Forme chronique
IgIV +/- corticoïdes avant 4 ans
splénectomie chez le grand enfant
Le purpura thrombopénique immun
Schémas thérapeutiques
Chez la femme enceinte
• Traitement justifié en cas de signes hémorragiques ou de thrombopénie
< 50 giga/L
• Ig IV sont recommandées en premier avec un traitement d'entretien (toutes
les 4 semaines) permettant de maintenir un chiffre de 80 giga/L
• Césarienne recommandée, après préparation de la mère par Ig IV
• En cas de thrombopénie néonatale des Ig IV à la naissance
Définition
• Très hétérogène dans son
expression clinique,
phénotypique et génotypique.
• Maladie liée à une anomalie
chromosome 12 / quantitative
ou qualitative du vWF
• 3 grands types de maladie vW
- Le type 1 : déficit quantitatif en
vWF ; le plus fréquent,
- Le type 2 (2A, 2B, 2M, 2N) :
anomalies qualitatives du vWF,;
- Le type 3 : déficit quantitatif
sévère
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
• Diagnostic clinique
– Hémorragies muqueuses (épistaxis, gingivorragies), hémorragies gastro-
intestinales, ménorragies et cutanées (ecchymoses) spontanées ou
provoquées (avulsion dentaire, un acte chirurgical);
– La tendance hémorragique s'atténue avec l'âge.
– Dans une même famille, l'intensité de la maladie peut varier
• Diagnostic biologique
– Tx plaquettes : normal
– TCA peut être allongé
– Taux de facteur VIII abaissé peut refléter indirectement une anomalie du vWF.
– Dosage spécifique du facteur vWF (taux augmente avec l'âge)
• l'antigène du facteur Willebrand (VWF : Ag),
• l'activité du cofacteur de la ristocétine (VWF : RCo),
– TS allongé (peut être normal dans les formes frustes).
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
• Tableau clinico-biologique
– Saignement cutanéo-muqueux
– Taux normal de plaquettes
– Allongement du temps de saignement
– TCA et TP sont normaux.
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
Définition - Généralités
– Pathologie ubiquitaire sans prédisposition ethnique particulière.
– Transmission récessive liée au chromosome X.
– Fréquence :
• Hémophilie A = déficit facteur VIII 80 à 85 %
• Hémophilie B = déficit facteur IX 15 à 20 %
– Manifestations hémorragiques identiques pour l’hémophilie A et B
– Dans une même famille la sévérité est identique pour tous les
membres atteints et ne se modifie pas au cours du temps
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
– Pseudo-tumeurs
– Infections virales (ne sont plus d’actualités)
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
• Principes thérapeutiques
– Le traitement substitutif (IV) :
• Les produits de substitution : Concentrés de facteur anti-hémophilique
(facteur VIII et IX) protéines purifiées soit à partir du plasma humain
(plasmatiques) soit à partir de productions par recombinaison génétique
(recombinants)
• Les régimes de substitution : (à combiner)
– Traitement prophylactique : traitement au long cours en cas
d’hémophile sévère de façon à prévenir au mieux les hémarthroses
spontanées
– Traitement à la demande : traitement institué devant un épisode
hémorragique ou injections préventives avant un geste chirurgical.
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
• Principes thérapeutiques
– Les traitements adjuvants :
• traitement hémostatique local,
• traitements antifibrinolytiques (acide tranxenique, surtout
pour les hémorragies stomatologiques et ORL ),
• règles générales : contre-indication de gestes invasifs (IM),
des antiagrégants plaquettaires (aspirine++, AINS±).
– Les traitements alternatifs : hémophilie A mineure :
Desmopressine (Minirin®)
– Les traitements symptomatiques : chirurgies remplacement
articulaire, …..
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
• Diagnostic
– allongement du TCA et du TP
– facteur V normal
• Traitement
– Traitement préventif : Nouveau-né (systématique) et
femmes enceintes sous antituberculeux ou antiepileptiques
– Traitement curatif : surdosage en antivitamines K ou lors
d’intoxication par les raticides : injection IV de PPSB, ou à
défaut de vit K injectable
Pathologie de l’hémostase et de la coagulation
• Diagnostic biologique ++
– Thrombopénie
– Allongement TCA et TP
– Baisse du facteur V
– Baisse du fibrinogène
– Complexes solubles positifs : ↑ PDF et ↑ D. Dimères
• Principes du traitement
– Le traitement de l’étiologie
– Traitement de la CIVD par elle-même : Plasma +/- concentrés de
facteurs spécifiques +/- plaquettes
Arbre décisionnel devant un trouble hémostase
Allongement
TCA
TP normal TP diminué
Anomalie
Anomalie facteur X Insuffisance Carence
facteurs VIII, hépatique CIVD
vitamine K
IX, XI, ….
TP diminué
Allongement TCA
TP normal TP diminué
Lupus
anticoagulant
tendance
thrombotique
Facteur V Fibrinogène
OBJECTIFS
I – Introduction - généralités
• Une pancytopénie associe, à des degrés divers,
– anémie
– Neutropénie (PNN et non leucocytes)
– thrombopénie
• Les bicytopénies posent les mêmes problèmes diagnostiques
et imposent la même démarche
II - Circonstances de découverte
• Variables et fonctions de :
– importance des cytopénies,
– de la maladie sous-jacente,
– de la rapidité d’installation
• Syndrome d’insuffisance médullaire (global ou dissocié)
- + syndrome anémique
asthénie, pâleur, dyspnée d'effort, lipothymie, vertige, angor
d'effort, tachycardie, souffle systolique;
- + syndrome infectieux fièvre (non spécifique)
- + syndrome hémorragique (purpura pétéchial ou cutanéo-
muqueux, épistaxis, gingivorragies, hématurie, menoragies,
métrorragies, hémorragie rétinienne au FO).
Les pancytopénies
IV - Diagnostic étiologique :
3- Le myélogramme
– Apprécie la richesse globale médullaire,
– Préciser l’équilibre global des 3 lignées ;
– Apprécie la morphologie et l’existence de dysmyélopoïèse ;
– Rechercher une infiltration anormale.
4- La biopsie ostéo-médullaire (BOM)
– Elle est souvent nécessaire afin d’apprécier la richesse réelle de
la moelle osseuse, de déterminer l’état du réseau de réticuline
médullaire.
5- Autres bilans en fonction du contexte
Les pancytopénies
V - Les étiologies :
• Origine périphérique
caractère régénératif (réticulocytose élevée) + contexte clinique
A/ Hypersplénisme
– Une splénomégalie provoque par un effet d’allongement du
temps de transit splénique des cellules sanguines (séquestration
ou stagnation) une diminution de leur taux circulant
– La (bi)pancytopénie est modérée
– Les patients sont en général asymptomatiques au plan
hématologique
Les pancytopénies
V - Les étiologies :
• Origine périphérique
B/ Affections auto-immunes
– Le lupus érythémateux disséminé peut donner une neutropénie,
une lymphopénie, une thrombopénie périphérique et, une anémie
hémolytique auto-immune (test de Coombs +).
– Le syndrome de Felty
• associe une PR, une splénomégalie et une neutropénie sévère
• une anémie inflammatoire et une thrombopénie modérée, liées à
l'hypersplénisme, peuvent s'y associer.
– Le syndrome d'Evans associe une anémie hémolytique auto-immune
et une thrombopénie auto-immune.
Les pancytopénies
V - Les étiologies :
• Origine périphérique
C/ Microangipathies thrombotiques (MAT)
– Définition
• anémie hémolytique mécanique (schizocytes + Coombs négatif)
• thrombopénie périphérique;
– Formes cliniques de MAT
Purpura thrombotique thrombopénique (syndrome de Moschcowitz)
Associe fièvre, signes neurologiques, atteinte rénale
Présence d‘Ac anti-ADAMTS13 / ou déficit congénital
Le syndrome hémolytique et urémique (SHU).
Associer à une gastroentérite à Escherichia coli producteur de
shigatoxine (STEC) forme plus fréquente chez l’enfant.
Caractérisé avant tout par une atteinte rénale,
Autres (MAT ou pseudo-MAT) : VIH, cancer, HTA maligne, HELPP, greffe,
carence B12 ……..
Les pancytopénies
V - Les étiologies :
• Une origine centrale : Syndromes myélodysplasiques
– Pathologie sujet âgé
– Primaire (80%) ou secondaire (sujets jeunes post- chimio et/ou radioTTT)
– Groupe de syndromes hétérogènes caractérisés par une ou
plusieurs cytopénies diversement associées.
– La macrocytose est le signe le plus précoce, précédant les
cytopénies
– L'évolution se fait soit
• vers un tableau d'insuffisance médullaire,
• soit vers l'émergence d'un clone de cellules plus immatures
leucémie aiguë secondaire
Les pancytopénies
V - Les étiologies :
• Une origine centrale : Syndromes myélodysplasiques
– Signes révélateurs : anémie 80 % des cas / autres cytopénies 20%
– Parfois splénomégalie
– Parfois association avec une polychondrite atrophiante, une
vascularite systémique ou avec une polyarthrite séro-négative.
– La survie varie de quelques mois à plusieurs années selon la
classification pronostique (% blastes, anomalies cytogénétiques,
cytopénies)
Les pancytopénies
APLASIES MEDULLAIRES
I - Généralités - Définition
• Insuffisance médullaire quantitative par arrêt de production des
cellules souches hématopoïétiques (CSH ) pancytopénie
• Il existe un arrêt de la multiplication et/ou différenciation des CSH
en rapport avec une mort cellulaire excessive (apoptose) des CSH
• Anomalies constitutionnelles (cause génétique) ou acquises;
identifiées ou non (des CSH ou de leur microenvironnement)
aplasie secondaire / idiopathique
• L’incidence est de 2 / million d'habitants / par an (en Europe).
• La prépondérance est masculine.
• Il existe deux pics de fréquence : 20-40 ans et le sujet âgé > 65 ans
Les aplasies médullaires
II - Physiopathologie
Elle est mal connue
• Lésion directe de la cellule souche hématopoïétique
– Lésions acquises : Expositions à des toxiques physiques ou
chimiques
– Lésions constitutionnelles : plus rares = instabilité
chromosomique à transmission héréditaire
• Atteinte du microenvironnement
• Auto-immunité possible (intervention du lymphocyte B)
Les aplasies médullaires
III - Diagnostic
syndrome d’insuffisance médullaire globale ou dissociée
• Examen clinique
– Le début est généralement brutal avec des manifestations
sévères / peut être plus insidieux (sujet âgé).
– Insuffisance médullaire sur les trois lignées
– L’examen clinique est souvent normal.
• Hémogramme
– Pancytopénie en général sévère, normo ou macrocytaire,
– Réticulocytose effondrée
– Les critères de gravité de l'aplasie sont
• thrombopénie inférieure à 20 giga/L
• neutrophiles inférieurs à 0.5 giga/L
• réticulocytopénie inférieure à 1%
Les aplasies médullaires
III - Diagnostic positif
• Le myélogramme montre un frottis pauvre sans signes
dysplasiques cytologiques et pas de cellules anormales.
• La biopsie médullaire est indispensable : elle retrouve des
zones aplasiques et hypoplasiques avec une hypocellularité
globale, remplacées par une nappe d’adipocytes. +++
• L’ imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM)
montre le remplacement du tissu hématopoïétique par du
tissu adipeux au niveau du rachis dorsolombaire, le bassin et
de la tête du fémur.
Les aplasies médullaires
IV - Diagnostic de gravité
• Les facteurs de gravité d’une aplasie médullaire (score
de CAMITTA) :
– forme sévère ; la moelle osseuse est désertique
• thrombopénie < 20 Giga/l,
• neutropénie < 0.5 Giga/l
• réticulocytopénie < 20 Giga/l
– forme atténuée à moelle osseuse pauvre (non désertique)
• thrombopénie de 20 à 100 Giga/l,
• neutropénie de 0.5-1.5 Giga/l
• taux de réticulocytes de 20 à 50 Giga/l
Les aplasies médullaires
V - Diagnostic étiologique
A - Aplasies médullaires acquises
• Aplasies médullaires d’origine médicamenteuse ou toxique
– L’aplasie peut-être réversible à l’arrêt du médicament
– Toute prise récente de médicament doit être suspectée
– Il n'existe pas de test permettant de démontrer la responsabilité d'un
médicament particulier. Seule la relation temporelle entre l'exposition au
médicament et la survenue de l'aplasie permettent d'incriminer un
traitement en particulier.
– Les médicaments
• Responsabilité certaine : la phénylbutazone et le chloramphénicol
• Autres médicaments pouvant être incriminés : ticlopidine, allopurinol,
antithyroïdiens de synthèse, sulfamides, colchicine, salicylés, paracétamol
• Intoxication par le benzène : maladie professionnelle
• Exposition aux colles et aux peintures, insecticides et engrais pour
l’agriculture ; de solvants et vernis
• Les radiations ionisantes (> 4 grays)
– Il existe une susceptibilité individuelle génétique Iiée à HLA-DR2
Les aplasies médullaires
V - Diagnostic étiologique
A - Aplasies médullaires acquises
• Aplasies médullaires d’origine infectieuse
– Le syndrome hépatite-aplasie : l’aplasie succède (une à quelques semaines)
à un épisode d’hépatite cytolytique aiguë. Elle n’est associée à aucun des
virus conventionnels connus à ce jour. Elle représente 10% des aplasies
médullaires.
– Causes virales : virus EBV, Parvovirus B19, HIV, HHV6, aplasie médullaire
associée à une pancytopénie sévère, possiblement rapidement réversible.
– Tuberculose des organes hématopoïétiques :
• pancytopénie à moelle osseuse + riche.
• lymphopénie
• souvent il s’agit d’une tuberculose diffuse : contexte infectieux bruyant.
• diagnostic = BOM hypoplasie + réaction granulomateuse
Les aplasies médullaires
V - Diagnostic étiologique
A - Aplasies médullaires acquises
• La maladie de Marchifava-Micheli ou hémoglobinurie
paroxystique nocturne (HPN) L’aplasie médullaire peut être
révélatrice (forme aplasique) ou en constituer un aspect
évolutif
VI – Traitements
• Le bilan initial comporte :
– un groupage complet (Rhésus, phénotypage érythrocytaire), la
recherche d’agglutinines irrégulières ; la réalisation des sérologies VIH,
VHB, VHC, CMV, HTLV1, Parvovirus B19 ; cytométrie CD55 et CD59 ;
– Réalisation d’un groupage HLA familial (en vue des possibilités de greffe)
• Il faut toujours arrêter tous les médicaments suspects.
• Les formes modérées d’aplasie médullaire nécessitent parfois
une surveillance simple
Les aplasies médullaires
VI - Traitements
Traitement symptomatique
• Les produits sanguins
– économie des transfusions +++, afin de limiter le risque d’allo-
immunisation et de rejet si une allogreffe de moelle osseuse est prévue
– culots globulaires phénotypés, déleucocytés, (+/- irradiés), afin d’éviter le
risque de réaction allogénique du greffon contre l'hôte : ces réactions sont
gravissimes,
– concentrés plaquettaires (au mieux HLA compatibles)
– donneurs au statut sérologique CMV négatif si le patient est CMV négatif
– But : maintenir un chiffre d‘Hb > 8 g/dl et de pqt > 20 G/L ;
• Traitement immédiat de tout épisode infectieux par une
antibiothérapie bactéricide à large spectre après prélèvements
bactériologiques.
Les aplasies médullaires
VI - Traitements
Traitement immunosuppresseur
• Sérum anti-lymphocytaire (SAL)
– Son mécanisme d'action est mal connu
– On peut utiliser du sérum de lapin ou de cheval immunisés par des
lymphocytes humains circulants (globulines anti-lymphocytaires)
ou des thymocytes (globulines anti-thymocytaires)
– Utilisation en milieu spécialisé car risque de choc anaphylactique,
de maladie sérique, de majoration initiale de la thrombopénie et
du risque hémorragique, de majoration du risque infectieux.
– L'amélioration est lente, sur 1 à 3 mois.
– La réponse concerne 85 % des patients dans les formes modérées
et 50 % des patients dans les formes graves.
– Une rechute, parfois tardive, est possible.
Les aplasies médullaires
VI - Traitements
Traitement immunosuppresseur
• Ciclosporine A (Sandimmun®, Néoral®)
– Elle est souvent associée au traitement par le SAL
– La posologie est adaptée à la ciclosporinémie résiduelle
(150 mg/l).
– Son utilisation nécessite la surveillance de la fonction rénale.
– Elle peut être responsable de douleurs articulaires, de
gingivopathies et favorise la survenue d’infections.
Les aplasies médullaires
VI - Traitements
Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques
• C'est le traitement le plus rapidement efficace en cas d’aplasie médullaire
sévère (score <40) ou en cas d’échec du traitement immunosuppresseur.
• Elle permet la guérison de 60 à 80 % des patients.
• Elle est réservée aux patients de moins de 45-50 ans ayant un donneur familial
HLA-identique,
• Complications : 15-20% mortalité, réaction de rejet (GVH +++)
• Les critères pré-greffe favorables sont:
– intervalle court entre le diagnostic et la greffe,
– petit nombre de transfusions,
– absence d'infection grave
Greffes allogéniques non apparentées (à partir du fichier de donneurs
volontaires de moelle osseuse)
Les aplasies médullaires
VI - Traitements
Autres traitements
• Les facteurs de croissance des cellules souches
– Le G-CSF et le GM-CSF : traitement d'appoint, théoriquement
d'utilisation peu logique en l'absence de leurs cellules cibles.
• L’androgénothérapie
– Proposée chez les sujets âgés, et dans certaines indications :
• pancytopénies peu graves,
• contre-indication ou échec des traitements précédents dans les formes
idiopathiques et toxiques.
• Contre-indiquée chez l'enfant en croissance.
– 40 % de réponses dans des aplasies médullaires peu sévères (réponse
surtout érythrocytaire)
– Traitement parfois d’attente : identification d'un donneur
– Effets secondaires : signes de virilisation, toxicité hépatique et risque
d'adénocarcinome hépatique
Les pancytopénies
Arbre décisionnel devant une pancytopénie
PANCYTOPENIE
BICYTOPENIE
Reticulocytose Reticulocytose
> 120 giga/L < 100 giga/L
Médullogramme
Cause
périphérique
BOM
Caryotype
Immune
Fibrose Aplasie Envahissement
Infectieuse Dysmyélopoièse SAM
médullaire médullaire médullaire
Splénomégalie
MAT
………
Acquise Constitutionnelle