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HÉMOSTASE

Surveillance biologique des malades


sous héparine ou sous fondaparinux
Denis Massignona,*

RÉSUMÉ SUMMARY
L’héparine non fractionnée (HNF) et surtout les héparines de bas poids Biological monitoring of heparins and fondaparinux
moléculaire (HBPM) ou le fondaparinux sont largement utilisés dans la Unfractionated heparin (UH) and above all low molecular
prophylaxie et le traitement de la phase aiguë de la maladie thromboem- weight heparin (LMWH) and fondaparinux are widely
bolique veineuse ou artérielle. La surveillance des traitements, nécessaire used for the prevention and treatment of the acute
surtout pour les traitements à doses curatives, est conditionnée par les phase of venous or arterial thrombosis. The laboratory
profils pharmacocinétiques des différentes molécules. Il existe une grande monitoring is based on the pharmacokinetic profiles of
variabilité inter et intra-individuelle de l’activité anticoagulante de l’HNF de the different heparins. There is an important intra and
sorte qu’un contrôle journalier est nécessaire pour tous les patients soit inter individual variability of the anticoagulant response
par le TCA, soit par la détermination de l’activité anti-Xa. Les HBPM et le of UH that makes necessary a daily monitoring for all
fondaparinux avec une biodisponibilité proche de 100 % ont des effets patients either by activated partial thromboplastin time
beaucoup plus prévisibles et la surveillance de l’activité anticoagulante, or by an anti-Xa activity determination. HBPM and
par mesure de l’activité anti-Xa uniquement, concerne essentiellement les fondaparinux because of their heigh bioavailability
patients avec insuffisance rénale ou ceux de poids extrême. Dans tous les have more predictable effects on hemostasis so that
cas, un strict respect des conditions pré-analytiques est requis pour une laboratory monitoring is essentially for patients with
bonne interprétation des résultats. Enfin le contrôle des plaquettes, pour renal dysfunction or with low or high body weight. In
un diagnostic précoce d’une thrombopénie à l’héparine, est systématique any cases preanalytical parameters have to be strictly
dans tous les cas où l’on utilise l’HNF et concerne surtout les malades taken into account for a good interpretation of the
en situation chirurgicale quand c’est une HBPM qui est utilisée et il n’est biological results. At least platelet-count monitoring is
pas nécessaire pour les malades sous fondaparinux. very important for an early detection of type II heparin-
induced thrombocytopenia for all patients with UH and
Héparine – héparines de bas poids moléculaire – pentasaccharide – in surgical patients treated with LMWH.
thrombose – surveillance biologique.
Unfractionated heparin – low molecular weigt heparins –
pentasaccharide – thrombosis – laboratory monitoring.
1. Introduction
Après l’héparine découverte en 1916 par Jay McLean et anticoagulants mais les héparines sont et seront encore
utilisée en thérapeutique dès 1936 (on ne parlait pas alors utilisées dans de nombreuses situations. Selon l’Agence
d’héparine non fractionnée ou d’héparine standard), les nationale de sécurité du médicament [1], la prescription des
héparines de bas poids moléculaire (HBPM) apparues anticoagulants a concerné en 2011 en France 1,7 million
à partir de 1985, puis le pentasaccharide synthétique de personnes pour les HBPM, 54 000 pour l’héparine non
fondaparinux (Arixtra®) à partir de 2002, ont été des amé- fractionnée (HNF), 53 000 pour les nouveaux anticoagu-
liorations notables par leur praticabilité et leur efficacité lants et 1,1 million de personnes pour les anti-vitamines K.
pour la prévention ou le traitement de la phase aiguë des Actuellement l’utilisation de l’HNF est donc relativement
thromboses et embolies pulmonaires. L’arrivée depuis peu faible même si elle a légèrement augmenté depuis 10 ans [1].
de nouveaux anticoagulants neutralisant directement les Elle présente en effet bien des avantages par rapport aux
facteurs IIa ou Xa change notablement certains traitements autres anticoagulants du fait de sa demi-vie courte, de la
possibilité de la neutraliser en cas de surdosage et du fait
qu’elle n’est pas éliminée par voie rénale.
a Laboratoire d’hématologie
Centre hospitalier Lyon-Sud
69495 Pierre-Bénite cedex 2. Rappel sur la pharmacologie
Université Claude Bernard - Lyon 1
Faculté de médecine Charles-Mérieux des héparines et dérivés
* Correspondance 2.1. Héparine non fractionnée
denis.massignon@chu-lyon.fr L’HNF est un mélange hétérogène de glycoaminoglycanes
sulfatés naturels obtenus à partir d’intestins de porc avec
article
ti l reçu le
l 25 janvier,
j i accepté té le
l 27 janvier
j i 2014.
2014 un poids moléculaire de 3 000 à 30 000 Da (en moyenne
© 2014 – Elsevier Masson SAS – Tous droits réservés. 15 000 Da correspondant à 45 monosaccharides).

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2.1.1. Mécanisme d’action Enfin à des concentrations plus fortes que celles obtenues
L’HNF comme les HBPM exercent leur activité anticoagu- dans la pratique, et indépendamment du pentasaccharide,
lante essentiellement après liaison à l’antithrombine (AT), les grandes chaînes d’héparine (de plus de 24 sucres)
par l’intermédiaire d’une séquence pentasaccharidique activent une autre protéine, l’héparine cofacteur II, qui
présente dans environ 30 % des préparations d’héparine. acquiert une activité anti-IIa [4].
Cette liaison entraîne un changement de la conformation
spatiale de l’AT dont le site réactif arginine se trouve 2.1.2. Pharmacocinétique
alors particulièrement accessible au site sérine des L’héparine n’est pas absorbée par voie digestive et doit être
protéases de la coagulation permettant l’établissement injectée en intraveineuse sous-forme d’héparine sodique,
d’une liaison covalente [2]. Il y a alors une neutralisation ou en sous-cutanée sous-forme d’héparine calcique
immédiate et irréversible (vitesse multipliée par 1 000) de (Calciparine®). L’héparine ne franchit pas les séreuses ni
plusieurs facteurs activés de la coagulation, essentiel- la barrière placentaire et peut donc être utilisée chez la
lement la thrombine (facteur IIa) et le facteur Xa. L’HNF femme enceinte.
possède des activités anti-IIa et anti-Xa équivalentes. La demi-vie de l’HNF dépend de la dose et de la voie
La neutralisation du facteur IIa nécessite que l’héparine d’administration. Par voie IV, la demi-vie est courte [5],
se fixe à la fois à l’AT et au facteur activé, ce qui n’est au maximum de 60 à 90 min, et augmente quand la dose
possible qu’avec les chaînes de grande taille, d’un poids injectée augmente. En sous-cutanée, la demi-vie est plus
moléculaire supérieur à 5 400 Da (> 18 saccharides). longue, avec un pic entre la 2e et la 3e heure et une demi-vie
En revanche, pour la neutralisation immédiate du fac- de 3 à 6 h d’où un rythme d’injections de 2 ou 3 par jour.
teur Xa, l’héparine se fixe uniquement à l’AT, toujours Les grandes molécules d’héparine, porteuses de nom-
par la séquence pentasaccharidique, le facteur Xa se breuses charges électronégatives, peuvent se fixer de
liant ensuite uniquement à l’AT activée. Ceci explique manière non spécifique à diverses protéines comme le
qu’une molécule d’héparine de bas poids moléculaire fibrinogène, la fibronectine, l’histidine rich glycoprotein, le
(< 5 400 Da) et a fortiori le fondaparinux (Arixtra®) qui est facteur 4 plaquettaire [6]. Cela détourne alors l’héparine
la réplique synthétique du pentasaccharide ne peuvent de l’antithrombine, et donc de son action anticoagulante,
pas avoir d’activité anti-IIa. La molécule d’héparine, HNF tout spécialement dans les états inflammatoires qui s’ac-
ou HBPM, et le pentasaccharide synthétique, après compagnent d’une synthèse accrue d’un grand nombre
avoir activé une molécule d’AT peuvent se dissocier du de protéines. D’autres molécules d’héparine peuvent se
complexe ternaire héparine-AT-facteur activé et former fixer à des cellules (macrophages, cellules endothéliales)
un complexe avec une autre molécule d’antithrombine qui vont modifier également la pharmacocinétique. Ces
qui est alors activée [2]. La neutralisation immédiate liaisons non spécifiques des longues chaînes contribuent
des facteurs activés entraîne un arrêt de l’extension du à la biodisponibilité faible des HNF, de l’ordre de 30 %, à
thrombus en cours de formation. Les héparines n’ont une grande variabilité intra et interindividuelle des effets
pas d’action fibrinolytique. La dégradation du thrombus anticoagulants et à la résistance à l’héparine. Après dégra-
se fait ensuite par la fibrinolyse naturelle (ou éventuel- dation par une héparinase hépatique, l’élimination s’effectue
lement se fait mal). pour les chaînes longues par voie rénale et par le système
Il y a deux autres modes d’action des héparines. Les réticuloendothélial et pour les chaînes courtes uniquement
héparines, HNF et HBPM, mais pas le pentasaccharide, par voie rénale.
entraînent une libération du TFPI (tissue factor pathway
inhibitor) de la surface de l’endothélium vasculaire et aug- 2.2. Les héparines de bas poids moléculaire
mentent son affinité pour le facteur Xa. Il y a activation de Les HBPM sont des préparations obtenues à partir des
la formation d’un complexe quaternaire facteur Xa/TFPI/ HNF par des procédés variables suivant les fabricants
facteurVIIa/facteur tissulaire, au sein duquel le facteur Xa, le (dépolymérisation chimique ou enzymatique). De ce fait,
facteur VIIa et le facteur tissulaire n’ont plus d’activité, ce qui les HBPM ne sont pas identiques entre elles. Elles ont
entraîne une diminution de la génération de thrombine [3]. des poids moléculaires variables qui s’expliquent par des
proportions variables de chaînes courtes (poids molécu-
laire inférieur à 5 400 Da) et de chaînes longues. Plus le
Tableau I – Poids moléculaires moyens des différentes poids moléculaire est bas et plus le rapport entre activité
héparines et rapport activité anti-Xa/activité anti-IIa. anti-Xa et activité anti-IIa est élevé (tableau I) et plus l’éli-
Poids moléculaire Rapport mination de l’héparine se fait par le rein. Contrairement
moyen anti-Xa/anti-IIa aux HNF, les HBPM se fixent peu aux protéines plasma-
Héparine non fractionnée 15 000 1 tiques, aux cellules endothéliales et aux macrophages.
HBPM Après injection sous-cutanée, leur biodisponibilité est
proche de 100 %, leur effet est constant et prévisible, et
Tinzaparine (Innohep®) 6 800 1,8
en conséquence la surveillance biologique est simplifiée.
®
Daltéparine (Fragmine ) 5 600 2,5 La demi-vie des HBPM ne dépend pas de la dose et est
Nadroparine (Fraxiparine®) 3 600 3,3 de 3 à 6 h après injection sous-cutanée [5]. L’élimination
des HBPM se fait essentiellement par voie rénale d’où
Enoxaparine (Lovenox®) 3 200 3,9
une contre-indication dans les traitements curatifs chez
Fondaparinux (Arixtra®) 1 700 anti-Xa exclusif les patients avec une clairance à la créatinine inférieure
à 30 ml/minute.

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2.3. Le fondaparinux En cas de traitement tardif du prélèvement, il y a neutralisation


Le fondaparinux (Arixtra®) se lie de manière sélective à d’une partie de l’héparine entraînant un raccourcissement
l’AT, entraînant une neutralisation exclusive du facteur Xa. du TCA et une sous-estimation de l’activité anti-Xa. Si le
Après injection sous–cutanée il est rapidement absorbé, traitement ne peut être réalisé dans l’heure, le prélèvement
sa biodisponibilité est proche de 100 % et la concentration doit être réalisé sur le mélange CTAD (citrate 0,109 M,
plasmatique maximale est atteinte après 2 h seulement. Il a théophylline, adénosine, dipyridamole) qui permet de pro-
une demi-vie d’environ 17 h quelle que soit la dose injectée. longer jusqu’à 4 h le délai entre le prélèvement et la centrifu-
Comme les HBPM, le fondaparinux se lie très peu aux pro- gation [8]. La centrifugation est de 2 500 g pendant 15 min.
téines plasmatiques, ce qui entraîne une pharmacocinétique
linéaire et une réponse anticoagulante prévisible. Il ne se lie 3.2. Surveillance d’un traitement par HNF
pas en particulier au facteur 4 plaquettaire, d’où l’absence Le traitement préventif des thromboses en chirurgie ou en
de TIH. Du fait de sa longue demi-vie, une injection par jour médecine ne nécessite pas habituellement de surveillance de
par voie sous-cutanée est suffisante. Son élimination se fait la coagulation quelle que soit l’héparine utilisée. Néanmoins en
exclusivement par voie rénale, d’où sa contre-indication dans chirurgie à haut risque de thrombose (chirurgie orthopédique
les traitements curatifs chez les patients avec une clairance surtout), il est préconisé quand l’HNF est encore utilisée de
à la créatinine inférieure à 30 ml/minute. rechercher une légère hypocoagulabilité de manière à générer
un TCA de 1,2 à 1,3 fois le temps du témoin [9].
Dans les traitements curatifs, du fait de la grande varia-
3. Surveillance biologique bilité intra et interindividuelle de l’effet anticoagulant des
HNF, une surveillance biologique de l’effet anticoagulant
Avant tout traitement anticoagulant est réalisé un bilan bio- est nécessaire chaque jour pour maintenir une anticoagu-
logique qui comprend un hémogramme, en particulier une lation efficace tout en minimisant le risque hémorragique.
numération des plaquettes en vue d’un éventuel diagnostic Deux tests peuvent être utilisés : le TCA et la détermination
ultérieur de TIH, un bilan de coagulation avec TP, TCA. On de l’activité anti-Xa de l’héparine.
réalise un dosage systématique de la créatinine chez les plus
de 75 ans avec détermination de la clairance à la créatinine 3.2.1. Le TCA
par la formule de Cockcroft pour évaluer la fonction rénale [7]. Le TCA est un test très utilisé pour la surveillance des HNF
mais il présente deux inconvénients.
3.1. Phase pré-analytique [5] r Il existe une sensibilité variable des réactifs utilisés pour
la détermination du TCA des malades sous HNF [10-13].
3.1.1 Moment du prélèvement Les ratios TCA malade/TCA témoin définis historique-
Le respect du moment du prélèvement est essentiel pour ment de 1,5 à 3 apparaissent peu sûrs. Il est nécessaire
une bonne interprétation du résultat. de connaître les TCA correspondant aux extrêmes de
Pour l’HNF, dans le cas d’une administration par voie vei- la zone thérapeutique d’activité anti-Xa qui est en juil-
neuse continue, le prélèvement doit être fait après 4 à 6 h let 2012 de 0,2 à 0,6 UI aXa/mL pour les malades traités
après le démarrage de la perfusion ou après un changement pour une thrombose veineuse profonde ou une embolie
de posologie et à n’importe quel moment si la posologie pulmonaire [1]. Dans une étude récente [10] réalisée avec
est constante. Si l’administration est faite par voie sous- 15 réactifs TCA disponibles en France, les ratios TCA
cutanée (avec Calciparine®) le prélèvement est fait à mi- malade/TCA témoin correspondant à une activité de
temps entre 2 injections, concrètement à la 6e heure s’il 0,7  UI aXa/mL variaient de 3 à 12 [0,7UI/ml était la limite
y a 2 injections par jour, à la 4e heure s’il y a 3 injections. supérieure de la zone thérapeutique dans le document
Dans le cas d’un traitement par HBPM ou par fondaparinux, de l’Afssaps de 2009 [7]. Dans cette étude, les labora-
l’activité anti-Xa, quand il est nécessaire de la connaître, toires utilisaient tous le même analyseur de coagulation
doit être mesurée au pic de l’activité c’est-à-dire : et il est probable que la dispersion des résultats aurait
r 2 à 3 h après injection du fondaparinux (Arixtra®) ; été augmentée en utilisant des appareils différents [14].
r ou 3 à 4 h après la 2e ou 3e injection de l’HBPM s’il y a 2 injec- Chaque laboratoire devrait donc définir pour le couple
tions par jour (avec Fraxiparine®, Lovenox® ou Fragmine®) ; réactif TCA/automate les ratios de TCA correspondant
r ou 4 à 6 h après l’injection du 2e jour pour les HBPM en à la zone thérapeutique de 0,2 à 0,6 UI aXa/mL. Ce pro-
monoinjection (avec Innohep® et Fraxodi®). blème n’est pas simple. Surcharger un pool de plasmas
normaux avec différentes concentrations d’héparine qui
3.1.2. Prélèvement, transport, centrifugation encadrent la zone thérapeutique est très artificiel car
Le prélèvement doit être réalisé sur citrate trisodique 0,105 M on ne prend pas en compte la métabolisation in vivo de
à 0,109 M par ponction veineuse directe, au bras opposé l’héparine et car la fixation non spécifique de l’héparine
à la perfusion d’héparine. Il faut éliminer les 2 premiers ml sur les protéines d’un plasma surchargé en héparine
de sang (prélèvement dans un premier tube sans anticoa- in vitro est faible (en particulier les taux des protéines
gulant) pour diminuer l’activation de la coagulation et des de l’inflammation d’un plasma normal sont normaux).
plaquettes entre le moment du prélèvement et le moment La meilleure manière de procéder est de calculer la cor-
de la centrifugation. L’activation des plaquettes entraîne une respondance entre activité anti-Xa et TCA pour un grand
libération du facteur 4 plaquettaire qui neutralise progressi- nombre de malades mais ce problème est mal résolu [15, 16].
vement l’héparine, essentiellement l’HNF. Ceci rend néces- Pour des raisons analytiques (mauvaise répétabilité), il
saire une centrifugation dans l’heure qui suit le prélèvement. semble nécessaire d’écarter les réactifs trop sensibles qui

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donnent des TCA supérieurs à 150 s pour une activité anti-Xa 3.3. Surveillance d’un traitement par HBPM
de 0,7 UI aXa/mL [17]. ou par fondaparinux
Enfin cette diversité de zones thérapeutiques en fonction des HBPM et fondaparinux ont un effet anticoagulant davan-
couples automate/réactif peut être une source de confusion tage prévisible d’où l’absence d’adaptation des doses à
pour le clinicien comme l’était jusqu’à l’avènement de l’INR des tests d’hémostase pour la plupart des malades [1].
il y a 30 ans, la diversité des zones thérapeutiques des TP La surveillance biologique dans un traitement curatif par
des malades sous anti-vitamine K en fonction des throm- HBPM n’a pas pour but d’apprécier l’efficacité du traite-
boplastines utilisées. ment mais de détecter une accumulation :
r Plusieurs facteurs liés à la pathologie du malade sont sus- r dans une insuffisance rénale modérée (clairance à la
ceptibles d’influer sur le TCA du malade sous HNF : un créatinine de 30 à 60 ml/min) en particulier chez les
lupus anticoagulant qui n’aura pas été toujours détecté sujets de plus de 75 ans ;
dans le bilan pré-thérapeutique, un déficit isolé ou des r chez les sujets ayant un poids inférieur à 50 kg ou supé-
déficits combinés de plusieurs facteurs de la coagulation rieur à 100 kg ;
(insuffisance hépatique, relais héparine-anti-vitamine K) r en cas de traitement de plus de 10 jours ;
allongent le TCA. À l’inverse, dans un syndrome inflam- r en cas d’hémorragie.
matoire des taux élevés de facteur VIII ou de fibrinogène Le tableau III rapporte les valeurs moyennes d’activité
tendent à le raccourcir. anti-Xa (+/- 1 écart type) fournies par les fabricants et
Au final, la difficulté à déterminer la zone thérapeutique avec publiées dans le Vidal.
le couple réactif TCA/automate et les facteurs autres que Le TCA est souvent allongé dans un traitement curatif par
l’héparine qui influencent le TCA doivent faire préférer la déter- HBPM. L’allongement du TCA est relié à l’activité antithrom-
mination de l’activité anti-Xa par une technique amydolytique. bine de l’héparine, et est tout à fait notable avec Innohep®
(ratio activité anti-Xa/anti-IIa = 1,8). Quatre heures après
3.2.2. La détermination de l’activité anti-Xa l’injection d’une dose curative de Tinzaparine (Innohep®) le
Elle doit être réalisée par une technique amidolytique qui TCA peut être augmenté de 2 à 3 fois [18]. Le TCA ne doit
a l’avantage ne pas être influencée par les paramètres qui pas être utilisé pour ajuster le traitement.
modifient le TCA. Il faut disposer d’une gamme d’étalon- Le fondaparinux est utilisé en une seule injection par jour à
nage spécifique. L’effet anticoagulant optimal de l’HNF à dose fixe et ne nécessite pas de surveillance biologique systé-
dose curative correspond à une activité anti-facteur Xa matique de l’activité anti-facteur Xa [1]. Ses contre-indications
comprise 0,2 à 0,6 UI aXa/mL [1] (tableau II). et précautions d’usage sont les mêmes que pour les HBPM

Tableau II – Héparine non fractionnée : posologies et surveillance des traitements curatifs.


Heure de
Voie d’administration Posologie TCA Activité anti-Xa
prélèvement

Bolus de 70UI/kg (1) 1,5 à 3 fois le témoin


Perfusion veineuse 4 h après
Héparine sodique puis perfusion de A ajuster suivant 0,2 à 0,6 UI aXa/mL
continue début de perfusion
20 UI/kg/h les réactifs
1,5 à 3 fois le témoin
Héparine calcique 500 UI/kg/24 h en À mi-temps entre
Sous-cutanée À ajuster suivant 0,2 à 0,6 UI aXa/mL
(Calciparine®) 2 ou 3 injections SC 2 injections
les réactifs
1. Bolus de 50 UI/kg chez les personnes âgées.

Tableau III – Héparines de bas poids moléculaire : posologies et surveillance des traitements curatifs.

Activité anti-Xa (UI aXa/mL)


Heure de
HBPM Indication Posologie
prélèvement Valeurs moyennes Seuil de
m ± sd surdosage

TVP constituées
Nadroparine 2 injections/jour 3 à 4 h
Angor instable 1,01 ± 0,18 Non déterminé
(Fraxiparine®) 85 UI/kg/12 h après la 3e injection
Infarctus du myocarde sans onde Q

Enoxaparine TVP avec ou sans EP 2 injections/jour 3 à 4 h


1,20 ± 0,17 Non déterminé
(Lovenox®) Syndrome coronarien aigu 100 UI/kg/12 h après la 3e injection

TVP constituées
Dalteparine 2 injections/jour 3à4h
Angor instable 0,59 ± 0,25 1
(Fragmine®) 100 à 120 UI/kg/12 h après la 3e injection
Infarctus du myocarde sans onde Q

Nadroparine 1 injection/jour 4à6h


TVP constituées 1,34 ± 0,15 < 1,8
(Fraxodi®) 171 UI/kg/24 h après la 2e injection

Tinzaparine TVP constituées 1 injection/jour 4à6h


0,87 ± 0,15 < 1,5
(Innohep®) EP sans signe de gravité 175 UI/kg/24 h après la 2e injection
TVP : thrombose veineuse profonde ; EP : embolie pulmonaire.

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Tableau IV – Fondaparinux : posologies et surveillance des traitements curatifs.


Dosage
Indication Posologie Heure de prélèvement
Valeurs moyennes Seuil de surdosage

Fondaparinux TVP constituées 1 injection/jour 1,41 μg/mL


2 à 3 h après injection Non déterminé
(Arixtra®) EP sans signe de gravité 7,5 mg/24 h (1) (0,97 - 1,92)

Fondaparinux 1 injection/jour
Syndrome coronarien aigu 2 à 3 h après injection 0,50 μg/mL Non déterminé
(Arixtra®) 2,5 mg/24 h

(1) Posologie pour un patient de 50 à 100 kg.

(insuffisance rénale en particulier) [19]. Une mesure de l’activité puis 1 fois par semaine jusqu’à l’arrêt du traitement, que
anti-FXa peut être effectuée dans des situations rares : avant le traitement soit préventif ou curatif, dans un contexte
une intervention chirurgicale urgente, en cas d’apparition médical ou chirurgical ;
d’une insuffisance rénale aiguë, ou en cas de saignement. Le r systématique pour les malades sous HBPM [22] dans
tableau IV rapporte les valeurs moyennes rapportées dans un contexte chirurgical (2 numérations/semaine pendant
la monographie du Vidal. 3 semaines puis 1 fois par semaine) qu’il s’agisse d’un
traitement curatif ou préventif ;
3.4. Diagnostic de thrombopénie r non systématique pour les malades sous HBPM (18) dans
à l’héparine (TIH) un contexte non chirurgical/non traumatique (risque de
Rappelons que lors d’un traitement par HNF ou par HBPM, TIH < 0,1 %). La surveillance concerne alors les patients
il est indispensable de réaliser une numération plaquettaire à risque (antécédents d’exposition à l’héparine non frac-
avant ou pendant les premières 24 h de traitement. Il existe tionnée ou aux HBPM dans les 6 derniers mois, ou patient
deux types de TIH. avec comorbidité importante) [1] ;
r Des TIH de type 1, fréquentes (20 % avec les HNF), précoces r le traitement par fondaparinux ne nécessite pas de surveil-
(dans les premiers jours du traitement), modérés (baisse lance des plaquettes [1].
de moins de 30 % des plaquettes), transitoires. Elles ne Dans tous les cas, une surveillance systématique de la numé-
nécessitent pas un arrêt du traitement. ration plaquettaire, avec l’idée d’une possible TIH, doit être
r Des TIH de type 2 qui surviennent le plus souvent après le faite lors de la survenue :
5e jour d’un traitement par héparine, préventif ou curatif. r d’un épisode thromboembolique artériel et/ou veineux alors
Une TIH est évoquée devant un nombre de plaquettes que le malade avait un traitement préventif ;
inférieur à 150 Giga/L et/ou une diminution du nombre des r d’une lésion cutanée douloureuse au site d’injection ;
plaquettes supérieure à 30 % par rapport au compte pla- r d’une manifestation anaphylactoïde en cas d’administration
quettaire d’avant le traitement, en l’absence d’autre cause d’HNF intraveineuse faisant suite à un traitement héparinique
de thrombopénie [1]. La TIH est associée chez un malade prescrit dans les 3 à 6 mois précédents.
sur deux à des complications thrombotiques veineuses
et/ou artérielles. 4. Hémorragies
Le mécanisme de survenue des TIH fait surtout intervenir
des anticorps anti- facteur 4 plaquettaire de classe IgG [20]. Les hémorragies sont les complications les plus fréquentes
Ces anticorps sont dirigés contre les complexes héparine- des traitements par héparines avec une incidence de l’ordre
PF4 et les complexes tri-moléculaires ainsi formés se fixent de 5 % dans les traitements curatifs, de 1 à 2 % dans les
par le fragment Fc des IgG sur des récepteurs plaquettaires traitements préventifs [23]. L’incidence varie suivant de nom-
spécifiques. Il se produit alors une activation plaquettaire breux paramètres : l’intensité du traitement, le mode d’admi-
avec agrégation plaquettaire et libération de microparticules nistration, la durée du traitement, l’âge (détérioration de la
phospholipidiques procoagulantes. fonction rénale), un poids inférieur à 40 kg, les pathologies
Les TIH apparaissent surtout quand deux conditions sont associées, tout particulièrement l’insuffisance rénale, l’insuf-
réunies : 1/ chirurgie orthopédique ou cardiovasculaire qui fisance hépatique ou des lésions méconnues (digestives ou
s’accompagnent d’une forte activation des plaquettes donc cérébrales), les traitements associés (aspirine, antiagrégants,
d’une libération intra vasculaire de grandes quantités de PF4 ; anti-inflammatoires non stéroïdiens, corticoïdes,…).
2/ utilisation d’une héparine très riche en groupements sulfate S’agissant de l’HNF, du fait de sa demi-vie courte, l’arrêt
chargés négativement. Cela entraîne une affinité importante temporaire de la perfusion lors d’un gros surdosage sans
pour le PF4 qui est riche en acides aminés basiques chargés hémorragie permet de retrouver rapidement un taux nor-
positivement. Cette situation se retrouve surtout avec l’hépa- mal. Le sulfate de protamine qui est l’antidote de l’héparine
rine standard, jusqu’à 5 % des malades opérés d’une prothèse ne doit être utilisé qu’en cas d’hémorragie sévère car il est
totale de hanche ou 3 % après chirurgie cardiovasculaire. Le allergisant et peut entraîner des réactions anaphylactiques.
risque est très inférieur à 1 % avec les HBPM et nul avec le Du fait que le sulfate de protamine favorise par lui-même
pentasaccharide qui ne se lie pas au PF4 [21]. les saignements et également pour prendre en compte la
En conséquence la surveillance des plaquettes est : résorption retardée de l’anticoagulant quand il est injecté en
r systématique pour les malades sous HNF, avec 2 numé- sous-cutané on réalise une injection intraveineuse lente de
rations plaquettaires par semaine pendant 3 semaines sulfate de protamine en 2 ou 3 injections avec des contrôles

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de TCA ou d’activité anti-Xa 15 minutes après l’injection et de transport permettant une neutralisation significative de
surtout un examen clinique des saignements pour ajus- l’HNF par le F4P (intérêt des tubes CTAD), un non-respect de
ter au mieux les injections. Un milligramme de protamine l’horaire de prélèvement, un défaut d’administration de l’HNF.
(100 UAH) est nécessaire pour neutraliser 100 UI d’héparine. In vivo, la survenue d’une thrombose ou l’extension d’une
La dose de protamine utile est fonction de la dose d’héparine thrombose préexistante sous héparine (HNF ou HBPM) à
injectée, du temps écoulé depuis l’injection de l’héparine, et dose curative doit faire évoquer un déficit en AT ou une
du mode d’administration (IV ou sous-cutané). TIH de type 2.
Concernant les HBPM, le problème est plus compli-
qué, même si la posologie et le mode d’administration
du sulfate de protamine sont les mêmes que pour l’HNF. 6. Conclusion
Le sulfate de protamine neutralise 100 % de l’activité anti-IIa
mais seulement 60 % de l’activité anti-Xa. Il y a une anta- Malgré l’arrivée des nouveaux anticoagulants oraux anti-IIa
gonisation variable selon le ratio anti-Xa/anti-IIa des HBPM. ou anti-Xa directs, les héparines n’ont pas fini d’être utilisées,
Cette antagonisation est considérée complète jusqu’à une en particulier dans la phase aiguë des thromboses artérielles
activité anti-Xa double de l’activité anti-IIa, ce qui est le cas ou veineuses. Les effets anticoagulants de l’HNF ont une
de la tinzaparine (Innohep®) dont le ratio anti-Xa/anti-IIa est grande variabilité inter et intra-individuelle qui nécessite
de 1,8 ; en revanche, la protamine n’antagonise que 60 % de réaliser des contrôles biologiques journaliers lors des
environ de l’effet de l’enoxaparine (Lovenox®) qui a un ratio traitements curatifs mais l’HNF a une demi-vie courte, elle
anti-Xa/anti-IIa de 3,9. peut être administrée chez les insuffisants rénaux avec un
Le fondaparinux ne peut pas être neutralisé par le sulfate de risque faible d’accumulation et elle peut être neutralisée en
protamine. Le facteur VIIa recombinant humain (Novoseven®) cas d’hémorragie. Pour la surveillance des traitements par
a été proposé avec succès dans le traitement d’hémorragies HNF, un TCA journalier est très souvent pratiqué. La four-
sévères secondaires à un surdosage de fondaparinux [24]. chette de ratio à atteindre TCA malade/TCA témoin a été
définie historiquement de 1,5 à 3 mais doit être redéfinie
5. Les résistances à l’héparine avec le couple réactif/automate du laboratoire car il existe
une sensibilité assez variable des réactifs du commerce
céphaline + activateur vis-à-vis de l’HNF. Le plus simple
Il faut bien différentier résistance biologique et résistance clinique.
est la détermination de l’activité anti-Xa, à réaliser chaque
Les résistances biologiques à l’HNF et sans traduction clinique
jour également pour l’HNF et qui doit être comprise entre
sont fréquentes. On parle de résistance à l’héparine pour un
malade sous HNF lorsque dans un contexte de thrombose vei- 0,2 et 0,6 UI/ml. La détermination de l’activité anti-Xa permet
neuse un accroissement progressif des doses d’héparine, supé- en outre de s’affranchir d’autres paramètres biologiques
rieures à 35 000 UI/24 h, est nécessaire pour maintenir le TCA qui influent sur le TCA, l’augmentation du facteur VIII en
dans la fourchette thérapeutique définie par le laboratoire [25]. particulier qui crée une pseudo-résistance à l’héparine.
Au cours d’une chirurgie cardiaque avec CEC, la résistance Les HBPM et le fondaparinux ont des effets biologiques
à l’héparine a été définie, de façon uniquement biologique, stables et prévisibles mais sont éliminés par voie rénale de
comme un allongement insuffisant de l’ACT (activated clotting sorte que la surveillance biologique, uniquement par déter-
time ou temps de coagulation activée) après l’injection d’une mination de l’activité anti-Xa, concerne essentiellement les
dose donnée d’héparine non fractionnée [26]. personnes ayant une insuffisance rénale modérée (Ils sont
Cette résistance peut être due à un rare déficit en AT, respon- contre-indiqués dans l’insuffisance rénale sévère) ou ceux
sable d’une vraie résistance in vivo, mais on a très souvent qui ont un poids inférieur à 50 kg pour s’assurer qu’il n’y a
une pseudo-résistance à l’HNF surveillée par le TCA due à pas une accumulation pouvant entraîner une hémorragie.
un taux de facteur VIII fréquemment élevé en phase aiguë La surveillance de la numération plaquettaire doit être stricte
de maladie thromboembolique, l’activité anti-Xa est alors avec l’HNF, tant en traitement préventif que curatif, mais
efficace. Pour un malade sous HNF, un TCA insuffisamment s’est bien allégée dans les traitements par HBPM.
allongé avec une activité anti-Xa trop basse doit faire évo-
quer une activation des plaquettes lors d’un prélèvement Déclaration d’intérêts : l’auteur déclare ne pas avoir de conflits
difficile avec libération de F4P, un non-respect des délais d’intérêts en relation avec cet article.

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