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cardiologie-pratique.com/journal/article/0035250-hypertension-pulmonaire-quel-arsenal-therapeutique
Mesures générales
Encourager l’activité physique régulière, adaptée à l’importance des symptômes.
La vaccination contre la grippe, le pneumocoque et la Covid-19 est recommandée.
La carence en fer est fréquente chez les patients atteints d’HTAP, définie par une ferritine <
100 g/L, ou une ferritine à 100- 299 g/l et un coefficient de saturation de la transferrine <
20 %. Elle est associée à une aggravation des symptômes et à un risque accru de
mortalité. En présence d’une anémie ferriprive, il est recommandé de corriger le statut en
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fer chez les patients atteints d’HTAP (classe I, grade C). En cas de carence martiale même
sans anémie, une supplémentation ferrique peut-être envisagée (classe IIB, grade C).
L’oxygénothérapie de longue durée est recommandée chez les patients atteints d’HTAP
avec une hypoxémie importante (PaO2 < 60 mmHg) au repos, l’objectif étant
principalement symptomatique (classe I, grade C). Il ne faut pas s’attendre à une
normalisation de la SpO2 en cas d’HTAP associée à un shunt droit-gauche par un foramen
ovale perméable ou par une cardiopathie congénitale.
Le traitement anticoagulant n’est généralement pas indiqué chez les patients avec une
HTAP au vu du risque hémorragique et de l’absence de donnée robuste montrant son
intérêt, mais peut être considéré individuellement (classe IIB, grade C).
Les femmes atteintes d’HTAP et en âge de procréer doivent recevoir des conseils clairs en
matière de contraception. Les dispositifs intra-utérins au cuivre ou au lévonorgestrel
représentent un mode de contraception efficace et peuvent être proposés à toutes les
patientes y compris aux nullipares. Cependant, leur mise en place peut occasionner dans
de rares cas une réaction vaso-vagale pouvant être mal tolérée en cas d’HTAP grave. Les
méthodes hormonales faisant intervenir les œstroprogestatifs ne doivent pas être
proposées, par ailleurs les progestatifs microdosés seuls et l’implant sous-cutané
constituent tous deux un mode de contraception efficace. La contraception hormonale
d’urgence post-coïtale est sûre et efficace chez les patientes avec HTAP.
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hémodynamique marquée (PAPm < 30 mmHg et PVR < 4 UW) sous traitement. En
l’absence d’une réponse satisfaisante, un traitement supplémentaire spécifique de l’HTAP
doit être institué.
L’endothéline est un peptide produit par les cellules endothéliales et par d’autres tissus,
qui représente le facteur vasoconstricteur endogène le plus puissant connu à ce jour.
Différents médicaments font partie de cette famille thérapeutique comme le bosentan,
l’ambrisentan et le macitentan. La principale toxicité est d’ordre hépatique avec une
cytolyse, réversible à l’arrêt du traitement ou après réduction de la posologie, nécessitant
une surveillance mensuelle des transaminases. Les ARE sont contre-indiqués en cas de
taux initial de transaminases à plus de trois fois la normale. Attention aux interactions
médicamenteuses avec le bosentan (contraceptifs hormonaux, warfarine…), beaucoup
moins fréquente avec l’ambrisentan.
La prostacycline est produite par les cellules endothéliales. Elle entraîne une relaxation
des cellules musculaires lisses par le biais d’une augmentation de la concentration
intracellulaire d’adénosine monophosphate cyclique (AMPc), et possède également un
effet antiproliférant.
• Époprosténol
Ne peut être administré que par voie intraveineuse continue (demi-vie très courte 3-
minutes), à l’aide d’une pompe connectée à un cathéter tunnellisé. Les effets secondaires
sont fréquents : douleurs mandibulaires, céphalées, flushes, douleurs des membres
inférieurs, nausées, vomissements et diarrhée.
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• Sélexipag, agoniste sélectif du récepteur de la prostacycline (IP), prodrogue administrée
per os dont le métabolite actif stimule les récepteurs IP de la prostacycline.
Transplantation pulmonaire
La transplantation pulmonaire reste une option thérapeutique importante pour les patients
atteints d’HTAP réfractaire à un traitement médical optimisé. Chez les patients atteints
d’HTAP, l’orientation vers un centre de transplantation pulmonaire doit être envisagée,
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lorsqu’ils présentent une réponse inadéquate au traitement malgré une polythérapie
optimisée ; lorsqu’ils présentent un risque de décès intermédiaire élevé ou élevé, lorsque
les patients présentent une variante de la maladie qui répond mal au traitement médical,
comme la maladie veino-occlusive. Actuellement, la plupart des patients reçoivent une
transplantation bi-pulmonaire, tandis que la transplantation combinée cœur-poumons est
réservée aux patients qui présentent une atteinte cardiaque associée non corrigible
(cardiopathie congénitale).
Traitement anticoagulant
Une anticoagulation à vie
est
recommandée pour les patients
atteints de HTP-TEC, car les embolies
pulmonaires récurrentes plus ou moins
accompagnées d’une résolution
incomplète des caillots sont les
caractéristiques physiopathologiques
clés de cette maladie. Les AVK sont recommandés par les experts et sont le plus souvent
utilisés comme traitement de fond chez ces patients. Plus récemment, les AOD ont été
utilisés comme alternatives aux AVK, mais sans preuves provenant d’essais cliniques
randomisés.
Endartériectomie pulmonaire
L’endartériectomie pulmonaire
chirurgicale est une technique complexe avec une mortalité
péri-opératoire relativement faible (< 2,5 %), quand elle est réalisée par des chirurgiens
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expérimentés dans ce domaine. C’est le traitement de choix en cas de lésion accessible
permettant une diminution importante des RVP jusqu’à 65 %.
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