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cardiologie-pratique.com/rythmologies/article/fibrillation-atriale-cancers
La survenue de FA chez un patient atteint de cancer actif n’est pas un événement bénin.
En effet, il a été montré une surmortalité dans ce sous-groupe de patients. Par exemple,
dans une étude de santé publique menée dans le système Medicare aux USA, les femmes
ayant un diagnostic de FA dans les 30 jours suivant le diagnostic de cancer du sein
avaient une surmortalité globale avec un risque relatif (HR) de 2,15 (IC96% : 1,32- 3,48)(3).
Dans une étude utilisant la National Inpatient Sample database, la FA chez le patient atteint
de cancer était associée à une surmortalité mais aussi à une augmentation du nombre de
syndromes coronariens aigus, d’insuffisances cardiaques et d’accidents vasculaires
cérébraux (AVC)(4).
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Prise en charge de la FA associée aux traitements anticancéreux
La FA survenant dans un contexte de cancer actif et de traitement anticancéreux ne
nécessite pas l’arrêt du traitement anticancéreux dans la très grande majorité des cas(2,7).
La prise en charge proposée par les recommandations ESC 2022 se réfère finalement en
grande partie aux recommandations ESC de 2020 sur la FA(2,8). Concernant la stratégie de
prévention du risque cardio-embolique, les scores CHA2DS2-VASc et HAS-BLED n’ont
jamais été validés dans la population de patients avec cancer actif mais restent
recommandés(9). Concernant le score CHA2DS2-VASc, il semblerait qu’à défaut d’identifier
les patients à haut risque cardio-embolique, il prédirait de façon fiable les patients à bas
risque. Une nouvelle approche est proposée sous l’acronyme T (thrombotic risk), B
(bleeding risk), I (interaction among drugs) et P (patient access and preferences), illustrée
sur la figure(2).
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Quel traitement anticoagulant ?
La stratégie antithrombotique chez le patient présentant de la FA et atteint de cancer actif
souffre d’un manque de preuve robuste. Les anticoagulants oraux directs (AOD) indiqués
actuellement en première intention dans la population générale sont aussi de plus en plus
prescrits chez les patients atteints de cancer et représentent actuellement le choix de
première intention en l’absence de contre-indication(2). Néanmoins, les éléments à notre
disposition se basent uniquement sur des analyses post-hoc et des méta-analyses
d’essais contrôlés randomisés comparant des AOD à la warfarine avec en particulier des
définitions de patients avec « cancer » (actif ou non) très variables(10-13). Ce qui ressort de
ces analyses est une meilleure sécurité des AOD pour une efficacité équivalente(14).
Cependant, l’utilisation des AOD en pratique peut être limitée par le risque d’interaction
médicamenteuse, par l’insuffisance rénale, par la malabsorption intestinale ou le risque
hémorragique de certaines tumeurs. Dans ces contextes, les héparines de bas poids
moléculaires représentent une alternative sans que leur efficacité dans la prévention du
risque cardio-embolique de la FA ne soit établie. Dans le cas de contre-indication à
l’anticoagulation chez un patient à haut risque cardio-embolique, une fermeture d’auricule
gauche peut être discutée au cas par cas au cours d’un staff multidisciplinaire(2).
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Liens d’intérêt : JA a perçu des honoraires dans le cadre de présentations orales ou
d’activités de consultanat de Bayer, BMS, Pfizer, AstraZeneca, Servier, Amgen, Biotronik et
Bioserenity. Les autres auteurs ne déclarent aucun lien d’intérêt.
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