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VOLUME 3 . NUMÉRO 2 .

MARS/AVRIL 2011

Journal of Clinical Oncology A R T I C L E O R I G I N A L

Effet de l’obésité sur le pronostic du cancer du sein


Marianne Ewertz, Maj-Britt Jensen, Katrín Á. Gunnarsdóttir, Inger Højris, Erik H. Jakobsen, Dorte Nielsen,
Lars E. Stenbygaard, Ulla B. Tange et Søren Cold*

* Hôpital Universitaire d’Odense, Institut de


Recherche Clinique, Université du Sud du r é s u m é
Danemark, Odense ; Hôpital Universitaire
d’Aarhus, Aarhus ; Hôpital de Vejle, Vejle ; Objectif
Hôpital Herlev, Hôpital Universitaire de Cette étude a été réalisée pour caractériser l’impact de l’obésité sur le risque de récidive de cancer du
Copenhague, Copenhague ; et Hôpital sein et de décès dû au cancer du sein ou à une autre cause en relation avec le traitement adjuvant.
d’Aalborg, Hôpital Universitaire d’Aarhus,
Aalborg, Danemark.
Patientes et méthodes
Soumis le 6 avril 2010 ; accepté Nous disposions d’informations sur l’indice de masse corporelle (IMC) pour 18 967 (35 %) femmes sur
le 9 septembre 2010 ; publication 53 816 traitées pour un cancer du sein au Danemark entre 1977 et 2006, avec une durée de suivi
en ligne avant tirage sur www.jco.org
complet atteignant 10 ans pour les premiers événements (récidives loco-régionales et métastases à
le 29 novembre 2010.
distance) et 30 ans pour le décès. Des informations étaient disponibles pour les facteurs pronostiques
Rédigé au nom du Danish Breast Cancer et le traitement adjuvant chez toutes les patientes. Des analyses univariées ont été utilisées pour comparer
Cooperative Group.
les relations entre les facteurs pronostiques connus et les risques de récidive ou de décès en fonction
Travail présenté au 32e Symposium de la catégorie d’IMC. Des modèles d’analyse par régression des risques proportionnels de Cox ont été
sur le Cancer du Sein de San Antonio, utilisés pour évaluer l’influence de l’IMC après ajustement à d’autres facteurs.
9-13 décembre 2009, San Antonio, TX.

Les déclarations des auteurs concernant Résultats


d’éventuels conflits d’intérêt et Les patientes ayant un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m² et présentant une maladie à un stade plus
les contributions des auteurs se trouvent avancé au moment du diagnostic ont été comparées avec des patientes ayant un IMC inférieur à
à la fin de cet article.
25 kg/m² (p < 0,001). Une fois les données ajustées aux caractéristiques de la maladie, le risque de
Auteur correspondant : Marianne Ewertz, développement de métastases à distance après 10 ans a été significativement augmenté de 46 % et
MD, DMSc, Department of Oncology, celui de décès par cancer du sein après 30 ans de 38 % chez les patientes ayant un IMC égal ou
Odense University Hospital, Sdr Blvd 29,
supérieur à 30 kg/m². L’IMC n’a eu aucune influence sur le risque de récidive loco-régionale. La
DK-5000 Odense, Denmark ;
courriel : mew@dadlnet.dk. chimiothérapie et l’hormonothérapie ont semblé être moins efficaces après 10 ans ou plus chez les
patientes ayant un IMC supérieur à 30 kg/m².
© 2010 American Society of Clinical
Oncology Conclusion
0732-183X/11/2901-25/$20.00 L’obésité est un facteur pronostique indépendant de développement de métastases à distance et de
DOI: 10.1200/JCO.2010.29.7614
décès par cancer du sein ; les effets du traitement adjuvant semblent disparaître plus rapidement chez
les patientes atteintes d’un cancer du sein et obèses.
Traduit de l’anglais par Kraus Biomédical

J Clin Oncol 29:25-31. © 2010 American Society of Clinical Oncology

INTRODUCTION récidive, la survie sans maladie et la survie glo-


bale.3 Dans sept essais cliniques randomisés por-
Les données qui se sont accumulées au cours des tant sur 6 792 patientes éligibles, réalisés par le
30 dernières années suggèrent que les femmes Groupe International d’Étude du Cancer du Sein,
obèses ont un moins bon pronostic que les fem- l’IMC n’a eu aucun effet sur la survie sans maladie,
mes minces après le traitement d’un cancer du mais il a eu un impact négatif significatif et indé-
sein.1 Dans une étude prospective observation- pendant sur la survie globale.4 Une analyse mul-
nelle portant sur environ 350 000 américaines, il tivariée rétrospective de 2 887 patientes atteintes
est apparu une tendance hautement significative d’un cancer du sein avec atteinte ganglionnaire,
à l’augmentation du risque de décès par cancer incluses dans l’essai 02-98 du BIG (Breast Interna-
du sein avec l’augmentation de l’indice de masse tional Group) qui évaluait l’addition de docétaxel
corporelle (IMC).2 Chez les femmes obèses, le dia- à une chimiothérapie basée sur la doxorubicine,
gnostic peut être fait à un stade plus avancé de la a montré que l’obésité restait un facteur pronos-
maladie, avec des tumeurs de plus grande taille et tique indépendant de la survie sans maladie et de
une atteinte ganglionnaire plus fréquente, mais la survie globale.5 Chez 3 385 femmes atteintes
les analyses multivariées ont mis en évidence un d’un cancer du sein sans atteinte ganglionnaire et
effet pronostique indépendant sur le risque de positif pour les récepteurs des œstrogènes, incluses
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Obésité et cancer du sein

dans l’essai B-14 du NSABP (National Surgical Adjuvant Breast and Civil ; 0,3 % seulement des patientes ont été censurées pour cause
Bowel Project), l’obésité n’a pas affecté le risque de récidive ou de d’émigration. Les causes de décès ont été tirées des certificats de
mortalité par cancer du sein, mais a été associée à un risque accru décès et ont été classées en décès secondaire au cancer du sein ou
de cancer du sein controlatéral, d’autres cancers primaires et de en décès résultant d’autres causes. Le suivi des décès a été plus long
mortalité globale.6 que celui des récidives car nous disposions d’informations sur les
Depuis 1977, le DBCG (Danish Breast Cancer Cooperative Group) décès survenus après la fin du suivi des récidives. Le suivi a pris fin
a réalisé à l’échelle nationale des études cliniques du traitement le 1er mai 2008.
adjuvant du cancer du sein et a publié des recommandations natio-
nales pour le diagnostic et le traitement du cancer du sein.7 Basée Analyse statistique
sur les informations de la base de données du DBCG, la présente Les relations entre l’IMC et d’autres caractéristiques (en
étude a évalué le retentissement de l’obésité sur le risque de récidive excluant les données inconnues) ont été analysées au moyen d’un
et de décès par cancer du sein ou d’une autre cause en rapport avec test de χ². Le temps de suivi a été quantifié sous forme d’une esti-
le traitement adjuvant systémique chez près de 19 000 femmes mation de Kaplan-Meier du suivi potentiel.9 L’incidence cumulée
traitées pour un cancer du sein au Danemark entre 1977 et 2006, de la récidive et du décès en présence de risques concurrents a été
avec une durée de suivi allant jusqu’à 30 ans. déterminée. En ce qui concerne la récidive, le risque de récidive
loco-régionale et de métastases à distance a été calculé en consi-
dérant comme risque concurrent tout premier événement défini
PATIENTES ET MÉTHODES comme un cancer du sein invasif controlatéral, un second cancer
primaire invasif non mammaire ou le décès.10,11 En ce qui concerne
Patientes le décès, nous nous sommes servis du temps écoulé entre l’inter-
À partir de la base de données du DBCG, nous avons identifié vention chirurgicale définitive et le décès par cancer du sein, le
53816 femmes disposant de données de suivi complètes, qui ont décès résultant d’une autre cause ou de cause inconnue ou la date
été traitées pour un cancer du sein conformément aux protocoles de la dernière actualisation de la survie.
du DBCG entre 1977 et 2006. La collecte des données, les proto- Des modèles d’analyse par régression des risques proportion-
coles thérapeutiques et le contrôle qualité ont été décrits en détail nels de Cox ont été utilisés pour évaluer l’influence de l’IMC, un
par ailleurs.7 Des informations existaient pour toutes les patientes IMC inférieur à 25 kg/m² servant de référence, sur les différents
concernant l’âge et le statut ménopausique au moment du dia- types d’échec de cause spécifique : récidive loco-régionale, métas-
gnostic, les dimensions de la tumeur, le nombre de ganglions lym- tases à distance et décès par cancer du sein, décès résultant d’une
phatiques retirés, le nombre de ganglions positifs, l’envahissement autre cause ou d’une cause inconnue, et ensemble des décès, indé-
des fascias profonds, le type histologique, le grade de malignité, le pendamment de la cause, avec ajustement à d’autres facteurs pro-
statut des récepteurs des œstrogènes (RE), le schéma de traitement nostiques. Nous avons pratiqué des ajustements à l’âge, au statut
et la version du protocole (année). Les données relatives à la taille ménopausique, à la taille de la tumeur, au statut ganglionnaire, à
et au poids lors du diagnostic qui permettent de calculer l’indice l’envahissement des fascias profonds, au type et au grade histo-
de masse corporelle (IMC : poids en kilogrammes divisé par le carré logiques, au statut de RE, au traitement adjuvant systémique et à
de la taille en mètres) étaient accessibles pour 18 967 patientes (35 l’année du protocole, tous considérés comme des variables caté-
%). Les informations concernant l’IMC variaient en fonction du gorielles. Les analyses multivariées ont été limitées aux patientes
traitement administré et étaient disponibles pour 86 % environ dont l’IMC était connu. Des points d’articulation ont été choisis
des patientes ayant reçu une chimiothérapie, 83 % de celles ayant en fonction d’articles antérieurs utilisant les entrées de la base de
reçu une chimiothérapie associée à une hormonothérapie, 19 % de données du DBCG.12,13 L’hypothèse de risques proportionnels a été
celles ayant reçu une hormonothérapie et 15 % de celles n’ayant évaluée par la méthode des résidus de Schoenfeld et en intégrant
pas reçu de traitement médical adjuvant. une composante temps-dépendante au modèle. Comme les taux
Les protocoles de chimiothérapie associaient le cyclophospha- de probabilité du type histologique, du grade de malignité et du
mide, le méthotrexate et le fluoro-uracile jusqu’en 1999 et le cyclo- statut de RE n’étaient pas proportionnels, une stratification a été
phosphamide, l’épirubicine et le fluoro-uracile de 1999 à 2006. Le utilisée pour ces variables. Pour satisfaire à l’hypothèse de risques
docétaxel a été administré dans un essai à 32 patientes et 294 ont proportionnels en ce qui concerne l’IMC, nos avons calculé des
reçu du trastuzumab à titre adjuvant. L’hormonothérapie consistait estimations distinctes en fonction du temps de suivi. Les inter-
essentiellement en l’administration de tamoxifène pendant une actions entre l’IMC et les protocoles thérapeutiques spécifiques
durée allant de 1 à 5 ans selon la durée du traitement, tandis que ont été évaluées au moyen du test de Wald. Toutes les valeurs de
3 000 patientes environ ont reçu des inhibiteurs de l’aromatase. p étaient bilatérales. Les analyses statistiques ont été réalisées au
Les patientes ont été suivies par les services hospitaliers pen- DBCG Data Center au moyen du logiciel statistique SAS version
dant 10 ans ou jusqu’à la date du premier échec, défini comme 9.1 (SAS Institute, Cary, Caroline du Nord).
une récidive, une autre tumeur maligne ou le décès. Les dates et les
localisations des récidives et les dates de fin des 10 années de suivi
sans récidive ont été relevées sur la base de données du DBCG. Les RÉSULTAT S
informations relatives à la date et à la cause du décès ont été tirées
de couplages d’enregistrement avec le Registre d’Etat Civil Danois Facteurs pronostiques
et le Registre National des Causes de Décès en utilisant le numéro Le tableau 1 présente les caractéristiques pronostiques de la
d’identification personnel attribué à chaque personne résidant population de l’étude (N = 53 816) en fonction de l’IMC divisé en
au Danemark.8 Un suivi presque complet des décès a été obtenu 4 catégories : moins de 25 kg/m², 25 à 29 kg/m², ≥ 30 kg/m² et IMC
pour toutes les patientes grâce au couplage avec le Registre d’Etat inconnu. La comparaison des femmes ayant un IMC connu et de
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Ewertz et coll

Tableau 1. Caractéristiques des patientes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué au Danemark, 1977-2006 (N = 53 816)
IMC (kg/m²)
< 25 25-29 30+ IMC connu IMC inconnu Nombre total
Caractéristique Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % de patientes
Nbre de patientes 11 490 5 139 2 338 18 967 34 849 53 816
Age, years
≤ 39 1,555 14 397 8 153 7 2,105 11 1,352 4 3,457
40-49 4,170 36 1,462 28 564 24 6,196 33 5,383 15 11,579
50-59 3,221 28 1,625 32 706 30 5,552 29 10,751 31 16,303
60-69 2,075 18 1,322 26 731 31 4,128 22 11,842 34 15,970
70+ 469 4 333 6 184 8 986 5 5,521 16 6,507
P < 0.001 < 0.001
Menopause
Premenopausal 7,032 61 2,479 48 969 41 10,480 55 8,208 24 18,688
Postmenopausal 4,458 39 2,660 52 1,369 59 8,487 45 26,641 76 35,128
P < 0.001 < 0.001
Tumor size, mm
0-10 1,585 14 486 9 166 7 2,237 12 5,932 17 8,169
11-20 4,508 39 1,756 34 684 29 6,948 37 14,282 41 21,130
21-50 4,264 37 2,327 45 1,207 52 7,798 41 12,076 35 19,874
51+ 665 6 355 7 195 8 1,215 6 1,190 3 2,405
Unknown 468 4 215 4 86 4 769 4 1,469 4 2,238
P < 0.001 < 0.001
Removed nodes
Negative SN
0-3 893 8 336 7 135 6 1,364 7 2,708 8 4,072
4-9 3,458 30 1,400 27 556 24 5,414 29 10,676 31 16,090
10+ 6,369 56 3,074 60 1,492 64 10,962 58 18,808 54 29,770
Unknown 2 0 2 0 0 0 4 0 1 0 5
Positive SN 741 6 327 6 155 7 1,223 6 2,656 8 3,879
P < 0.001 < 0.001
Positive nodes
0 4,621 40 1,937 38 849 36 7,407 39 22,253 64 29,660
1-3 4,564 40 1,992 39 857 37 7,413 39 8,073 23 15,486
4+ 2,303 20 1,209 24 632 27 4,144 22 4,522 13 8,666
Unknown 2 0 1 0 0 0 3 0 1 0 4
P < 0.001 < 0.001
Fascial invasion
No 10,375 90 4,771 93 2,194 94 17,340 91 32,786 94 50,126
Yes 875 8 279 5 113 5 1,267 7 1,394 4 2,661
Unknown 240 2 89 2 31 1 360 2 669 2 1,029
P < 0.001 < 0.001
Histologic type and grade
Ductal, grade1 2,210 19 1,016 20 425 18 3,651 19 10,426 30 14,077
Ductal, grade 2 4,681 41 2,039 40 933 40 7,653 40 11,803 34 19,456
Ductal, grade 3 2,681 23 1,293 25 601 26 4,575 24 4,707 14 9,282
Lobular 990 9 386 8 177 8 1,553 8 3,979 11 5,532
Other 641 6 310 6 149 6 1,100 6 2,813 8 3,913
Unknown 287 2 95 2 53 2 435 2 1,121 3 1,556
P WHO, 0.048
Grade, 0.037 < 0.001
ER status
Negative 3,220 28 1,541 30 686 29 5,447 29 4,333 12 9,780
Positive 5,696 50 2,592 50 1,227 52 9,515 50 22,761 65 32,276
Unknown 2,574 22 1,006 20 425 18 4,005 21 7,755 22 11,760
P 0.38 < 0.001
Treatment
No adjuvant 2,047 18 934 18 390 17 3,371 18 19,597 56 22,968
CT 5,608 49 2,237 44 919 39 8,764 46 1,466 4 10,230
Endocrine 1,524 13 1,011 20 601 26 3,136 17 13,012 37 16,148
CT + endocrine 2,311 20 957 19 428 18 3,696 19 774 2 4,470
P < 0.001 < 0.001
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Obésité et cancer du sein

Tableau 1. Caractéristiques des patientes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué au Danemark, 1977-2006 (N = 53 816) (suite)
IMC (kg/m²)
< 25 25-29 30+ IMC connu IMC inconnu Nombre total
Caractéristique Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % de patientes
Année du protocoler
1977 1,204 10 563 11 222 10 1,989 10 4,062 12 6,051
1982 2,596 23 996 19 418 18 4,010 21 5,410 16 9,420
1989 3,135 27 1,334 26 579 25 5,048 27 13,317 38 18,365
1999 1,553 14 776 15 386 17 2,715 1 4 3,837 11 6,552
2001 1,519 13 657 13 289 12 2,465 13 2,904 8 5,369
2004 1,483 13 813 16 444 19 2,740 14 5,319 15 8,059
P < 0.001 < 0.001
Abréviations : IMC, indice de masse corporelle ; SN, ganglion sentinelle ; ER, récepteur des œstrogènes ; CT, chimiothérapie.

celles dont l’IMC était inconnu a mis en évidence des différences valeurs correspondantes pour les patientes dont l’IMC était connu
statistiquement significatives (toutes valeurs de p < 0,001), à savoir ont été respectivement de 1 544 et 3 277. La figure 1 montre les
que les patientes dont l’IMC était inconnu étaient plus âgées, plus risques cumulés de développement de récidives loco-régionales
souvent ménopausées, avaient des tumeurs de plus petite taille et de métastases à distance en fonction de l’IMC. L’IMC n’a eu
et moins agressives en termes d’histologie, de grade et d’atteinte aucun effet sur le risque de récidives loco-régionales ; les inciden-
ganglionnaire, présentaient moins d’envahissements des fascias, ces cumulées à 10 ans ont été de 10 % environ, avec des IC à 95 %
étaient plus nombreuses à être RE-positives et moins nombreuses qui se chevauchent de 8,2 % à 11,2 %. Le risque de métastases à
à avoir reçu un traitement adjuvant. En limitant la comparaison distance a divergé après 3 ans environ, en présentant une tendance
aux patientes ayant un IMC connu, le statut de RE n’a pas varié nette à l’augmentation du risque avec l’augmentation de l’IMC.
significativement avec l’IMC (v = 0,4). Par rapport aux patientes À 10 ans, les incidences cumulées ont été de 20,1 % (IC à 95 %,
ayant un IMC inférieur à 25 kg/m², celles ayant un IMC ≥ 30 kg/ 19,2 % à 20,9 %) chez les patientes ayant un IMC inférieur à
m² étaient plus âgées p < 0,001), plus souvent ménopausées (p < 25 kg/m², de 22,4 % (IC à 95 %, 21,1 % à 23,8 %) chez celles ayant
0,001), avaient des tumeurs de plus grande taille (p < 0,001), avaient un IMC compris entre 25 et 29 kg/m², et de 24,3 % (IC à 95 %,
davantage de tumeurs canalaires de grade 3 (p = 0,04), avaient subi 22,1 % à 26,5 %) chez celles ayant un IMC ≥ 30 kg/m². Dans le
un curage ganglionnaire plus important, avec plus de ganglions groupe des patientes dont l’IMC était inconnu, le risque de déve-
positifs (p < 0,001), mais présentaient moins d’envahissements des loppement de métastases à distance a été constamment moins
fascias profonds (p < 0,001). Le traitement étant alloué en fonction élevé pendant les 10 années de suivi ; l’incidence cumulée à 10 ans
des caractéristiques des tumeurs, nous avons observé la variation a été de 16,1 % (IC à 95 %, 15,6 % à 16,6 %).
attendue avec l’IMC. L’ajustement aux effets des facteurs pronostiques cités dans le
tableau 1 a confirmé l’absence de relation entre le risque de récidive
Récidive loco-régionale et l’IMC (tableau 2). Comme le risque de métastases
Avec une durée médiane potentielle de suivi de 7,1 ans, nous à distance a varié avec le temps écoulé depuis le diagnostic, nous
avons observé un total de 4 180 récidives loco-régionales et 7 278 avons divisé la période de suivi en deux intervalles, de 0 à 5 ans
métastases à distance définis comme des premiers événements. Les et de 5 à 10 ans. En ce qui concerne les 5 premières années après
le diagnostic, il n’y a pas eu de relation avec l’IMC, mais de 5 à
10 ans après le diagnostic, le risque de développement de métasta-
ses à distance a augmenté significativement, de 42 % à 46 %, chez
Incidence cumulée des causes spécifiques (%)

25 Récidive loco-régionale seule


Décès par cancer du sein les patientes ayant un IMC égal ou supérieur à 25 kg/m² par rapport
20
IMC < 25 à celles dont l’IMC était inférieur à 25 kg/m² (tableau 2). Nous
IMC 25-29
avons également évalué les risques de cancer du sein controlatéral,
IMC ≥ 30
IMC inconnu d’autres cancers primaires extra-mammaires et de décès définis
15
comme des premiers événements, mais nous n’avons pas découvert
de relations significatives avec l’IMC (données non présentées).
10
Décès
5 À la fin de la période de suivi (mai 2008), avec une durée
médiane potentielle de suivi estimée à 11,4 ans, 15 197 patientes
au total étaient décédées de leur cancer du sein et 5 967 étaient
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 décédées d’autres causes ou de causes inconnues. Chez les patientes
Temps (années) dont l’IMC était connu, nous avons noté une tendance à l’augmen-
tation du risque de décès par cancer du sein avec l’augmentation
Fig. 1. Incidence cumulée des premiers événements (récidives loco-régionales de l’IMC (fig. 2). À 30 ans, les risques cumulés de décès par cancer
et métastases à distance) en fonction de l’indice de masse corporelle (IMC) chez
53 816 patientes atteintes d’un cancer du sein diagnostiqué au Danemark entre du sein ont été de 46,4 % (IC à 95 %, 44,8 % à 48,0 %) chez les
1977 et 2006. patientes ayant un IMC inférieur à 25 kg/m², de 53,4 % (IC à 95 %,
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Ewertz et coll

Tableau 2. RR ajustés, avec leurs IC à 95 %, pour le développement de récidives loco-régionales ou de métastases à distance en tant que premier événement
survenu dans les 10 ans suivant le diagnostic d’un cancer du sein, avec un IMC inférieur à 25 kg/m² servant de groupe de référence
Premier événement survenu dans les 10 ans

Récidive loco-régionale Métastases à distances
Période P P
de suivi
IMC (kg/m²) (ans) RR* IC à 95 % Association Hétérogénéité RR* IC à 95 % Association Hétérogénéité
25-29 0-5 1.03 0.91 à 1.17 0.67 0.96 1.01 0.92 à 1.10 0.85 0.96
5-10 1.02 0.77 à 1.36 0.89 1.42 1.17 à 1.73 < 0.001
30+ 0-5 1.05 0.88 à1.25 0.60 0.17 1.08 0.96 à 1.21 0.21 0.17
5-10 0.74 0.46 à 1.18 0.20 1.46 1.11 à 1.92 0.007
Abréviations : IMC, indice de masse corporelle ; RR, risque relatif.
* Les RR ont été ajustés à l’âge, au statut ménopausique, à la taille de la tumeur, au statut ganglionnaire, à l’envahissement des fascias profonds, au type
et au grade histologiques, au statut des récepteurs des œstrogènes, à l’année du protocole et au traitement systémique.

50,5 % à 56,2 %) chez celles ayant un IMC compris entre 25 et Le risque de décès d’autres causes que le cancer du sein a lui aussi
29 kg/m², et de 57,2 % (IC à 95 %, 51,8 % à 62,2 %) chez celles été augmenté après 10 ans chez les patientes ayant un IMC égal ou
ayant un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m². Pendant toute cette supérieur à 30 kg/m² (RR, 1,31 ; IC à 95 %, 1,05 à 1,63).
période de 30 ans, les patients dont l’IMC était inconnu ont eu
constamment un risque moindre de décès par cancer du sein ; Effet du traitement adjuvant systémique
le risque cumulé à 30 ans a été de 41,1 % (IC à 95 %, 40,2 % à Pour déterminer si le traitement adjuvant a été aussi efficace
42,0 %). Le risque de décès d’une cause autre que le cancer du chez les femmes minces et obèses, nous avons évalué séparément
sein a été comparable chez les patientes ayant un IMC inférieur à les effets de l’IMC en fonction du temps de suivi et du traitement
25 kg/m² (28,2 % ; IC à 95 %, 24,9 % à 31,5 %) et celles ayant un adjuvant systémique dans quatre groupes : les femmes n’ayant pas
IMC compris entre 25 et 29 kg/m² (29,6 % ; IC à 95 %, 25,3 % à reçu de traitement, celles ayant reçu une chimiothérapie seule, cel-
33,9 %), mais plus élevé chez les patientes ayant un IMC égal ou les ayant reçu une hormonothérapie seule et celles ayant reçu une
supérieur à 30 kg/m² (34,0 % ; IC à 95 %, 26,7 % à 41,3 %) et celles association de chimiothérapie et d’hormonothérapie. Les résultats
dont l’IMC était inconnu (37,6 % ; IC à 95 %, 35,6 % à 39,6 %). de l’analyse ont été comparables pour les décès par cancer du sein
À l’analyse multivariée, basée sur 5 868 décès par cancer du et tous les décès confondus, qui correspondent à la survie globale
sein et 1 529 décès d’autres causes ou de causes inconnues chez (fig. 3). Aucune modalité particulière n’a été décelée au cours des
les patientes dont l’IMC était connu, le risque de décès n’a pas été 10 premières années de suivi, mais après 10 ans, la chimiothérapie
proportionnel pendant les 30 années de suivi. Nous avons donc et l’hormonothérapie ont semblé être moins efficaces chez les
divisé la période de suivi en deux intervalles, de 0 à 10 ans et plus patientes dont l’IMC était égal ou supérieur à 30 kg/m². Les RR
de 10 ans. Le tableau 3 montre que les risques de décès par cancer correspondant à « Tous » sur la fig. 3 représentent une estimation
du sein ont été essentiellement augmentés après 10 ans, avec un combinée des décès par cancer du sein et des décès secondaires à
risque relatif (RR) de 1,26 (IC à 95 %, 1,09 à 1,46) chez les patientes d’autres causes que le cancer du sein.
ayant un IMC compris entre 25 et 29 kg/m² et de 1,38 (IC à 95 %,
1,11 à 1,71) chez celles ayant un IMC égal ou supérieur à 30 kg/m²,
par rapport aux patientes dont l’IMC était inférieur à 25 kg/m². DISCUSSION

Cette étude confirme que les patientes atteintes d’un cancer du sein
qui sont en surpoids ou obèses (IMC supérieur à 25 kg/m²) présen-
Incidence cumulée des causes spécifiques (%)

60 Décès par cancer du sein tent plus souvent au moment du diagnostic des caractéristiques liées
Autre ou inconnue à un mauvais pronostic, par exemple une grande taille de la tumeur,
50 IMC < 25 un cancer de grade 3 ou l’existence de plusieurs ganglions positifs,
IMC 25-29
IMC ≥ 30 comme l’ont rapporté d’autres auteurs.3,14 En pratiquant un ajuste-
40 IMC inconnu ment à ces facteurs pronostiques connus, cette étude démontre que
l’obésité est un déterminant indépendant du risque de développe-
30
ment de métastases à distance, mais pas de récidives loco-régionales,
et de décès par cancer du sein ou de décès d’autres causes.
20
Bien que la plupart des étude ayant des populations de taille
10 suffisante aient noté des relations entre l’obésité et la survie
globale,1,3-6,14 les résultats varient davantage avec la survie sans
0 maladie. Certaines études ont rapporté que les patientes obèses
5 10 15 20 25 30 atteintes d’un cancer du sein avaient une moins bonne survie sans
Temps (années) maladie,3,5,14 tandis que d’autres n’ont rapporté aucune relation
entre l’obésité et la survie sans maladie.4,6 Il s’agit vraisemblable-
Fig. 2. Risque de décès par cancer du sein ou d’autres causes en fonction de l’in-
dice de masse corporelle (IMC) chez 53816 patientes atteintes d’un cancer du sein ment d’une conséquence de la définition de la survie sans maladie,
diagnostiqué au Danemark entre 1977 et 2006 de la distinction entre métastases loco-régionales et à distance et
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Obésité et cancer du sein

Tableau 3. RR ajustés, avec leurs IC à 95 %, pour le décès par cancer du sein ou d’autres causes, avec un IMC inférieur à 25 kg/m² servant de groupe
de référence
Premier événement survenu dans les 10 ans

Cancer du sein Autre cause et cause inconnue
Période P P
de suivi
IMC (kg/m²) (ans) RR* IC à 95 % Association Hétérogénéité RR* IC à 95 % Association Hétérogénéité
25-29 0-10 1.02 0.96 à 1.09 0.50 0.01 0.96 0.81à 1.13 0.61 0.47
10+ 1.26 1.09 à 1.46 0.002 0.88 0.74 à 1.04 0.13
30+ 0-10 1.11 1.02 à 1.21 0.02 0.06 0.97 0.79 à 1.21 0.80 0.06
10+ 1.38 1.11 à 1.71 0.003 1.31 1.05 à 1.63 0.02
Abréviations : IMC, indice de masse corporelle ; RR, risque relatif.
* Les RR ont été ajustés à l’âge, au statut ménopausique, à la taille de la tumeur, au statut ganglionnaire, à l’envahissement des fascias profonds, au type
et au grade histologiques, au statut des récepteurs des œstrogènes, à l’année du protocole et au traitement systémique.

des différences entre les populations étudiées. Dans la plupart à 0,99).15 Dans cette étude,15 le risque de métastases à distance n’a
des études, les estimations de la survie sans maladie combinaient pas été associé à l’IMC, probablement à cause du petit nombre de
les métastases locales, régionales et à distance et, dans certains patientes. Dans une seconde étude décrivant une cohorte de 14 709
cas, les seconds cancers primaires et les décès en tant que pre- patientes, aucune relation n’a été établie entre l’IMC et le risque
miers événements. Exception faite de notre étude, nous n’avons de récidive locale (RR, 0,98 ; IC à 95 %, 0,82 à 1,16) sur la base de
connaissance que de deux autres rapports présentant des estima- 2 069 événements et le risque de récidive ganglionnaire (RR, 1,03 ;
tions séparées pour les récidives loco-régionales et les métastases à IC à 95 %, 0,68 à 1,57) sur la base de 323 événements.3
distance. Dans une étude de 605 patientes présentant 80 récidives Le risque de développement de métastases à distance aug-
locales après traitement conservateur du sein, le risque de récidive mente avec les facteurs pronostiques défavorables. Les patientes
locale a diminué significativement avec l’augmentation de l’IMC souffrant de tumeurs avec atteinte ganglionnaire, par exemple,
et le RR multivarié par unité d’IMC a été de 0,92 (IC à 95 %, 0,85 présentent un plus grand risque de métastases à distance que celles

Temps depuis le diagnostic En faveur d'un IMC bas RR IC à 95 % P

0−10 ans
IMC 25−29 0.03
Pas de traitement adjuvant 0.99 0.87 à 1.14
Chimothérapie 1.09 1.00 à 1.18
Hormonothérapie 0.85 0.73 à 1.00
C + Hormonothérapie associées 0.92 0.77 à 1.09
Total 1.01 0.95 à 1.07

IMC ≥ 30 0.76
Pas de traitement adjuvant 1.12 0.93 à 1.34
Chimothérapie 1.09 0.97 à 1.22
Hormonothérapie 0.91 0.76 à 1.10
C + Hormonothérapie associées 1.27 1.03 à 1.57 Fig. 3. Graphique en ligne montrant les ris-
Total 1.09 1.00 à 1.18 ques relatifs (RR) ajustés et les IC à 95 % pour
le décès (toutes causes confondues) en fonc-
0.12 tion du temps de suivi, de l’indice de masse
10+ ans
corporelle (IMC) et du traitement adjuvant,
IMC 25−29
l’IMC inférieur à 25 kg/m² servant de groupe
Pas de traitement adjuvant 1.01 0.85 à 1.21
de référence.
Chimothérapie 1.14 0.95 à 1.37
Hormonothérapie 0.99 0.73 à 1.35
C + Hormonothérapie associées 1.14 0.84 à 1.55
Total 1.07 0.96 à 1.20

IMC ≥ 30 0.02
Pas de traitement adjuvant 1.08 0.84 à 1.39
Chimothérapie 1.77 1.37 à 2.29
Hormonothérapie 1.57 1.09 à 2.26
C + Hormonothérapie associées 0.95 0.60 à 1.50
Total 1.33 1.14 à 1.56

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RR

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Ewertz et coll

sans atteinte ganglionnaire. La survie sans maladie des patientes à distance beaucoup plus faible et le risque de décès par cancer du
de l’étude avec atteinte ganglionnaire, comme celles de l’essai sein moins important. Cette étude était également limitée par le
02-98 du BIG,5 est probablement dominée par les métastases à fait que nous n’avons pas validé les causes de décès consignées
distance, tandis que la survie sans maladie des patientes étudiées dans les certificats de décès. Ce point peut être particulièrement
sans atteinte ganglionnaire, comme la population de l’essai B-14 important chez les patientes ayant reçu des anthracyclines, car il
du NSABP,6 peut refléter davantage les récidives loco-régionales. peut être impossible de différencier une cardiopathie sous-jacente
Cette notion est confirmée par les résultats d’une étude de Berclaz d’un cancer du sein métastatique chez ces patientes.
et coll.,4 qui n’ont pas découvert de relation entre l’IMC et la survie En résumé, cette étude a confirmé que l’obésité est un facteur
sans maladie chez des patientes atteintes d’un cancer sans envahis- pronostique indépendant pour le développement de métastases à
sement ganglionnaire. De même, comme l’existence de métastases distance et le décès par cancer du sein, mais pas pour les récidives
à distance peut être considérée comme une condition préalable loco-régionales. À long terme, il semble que le traitement adjuvant
des décès à classer comme secondaires au cancer du sein, il semble a été moins efficace chez les patientes obèses atteintes d’un cancer
évident qu’un risque accru de métastases à distance se traduise par du sein.
un risque accru de décès par cancer du sein.
De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer
pourquoi les patientes obèses atteintes d’un cancer du sein ont un DIVULGATION D’ÉVENTUELS CONFLITS D’INTÉRÊT DES AUTEURS
moins bon taux de survie que les patientes minces. Certaines d’en-
tre elles sont liées à la biologie de la maladie ; d’autres suggèrent Les auteurs n’ont indiqué aucun conflit d’intérêt éventuel.
que le traitement est moins efficace chez les patientes obèses.16
Dans la présente étude, nous n’avons pas examiné les détails du
traitement, tels que la dose de chimiothérapie ou la durée et le type CONTRIBUTIONS DES AUTEURS
de l’hormonothérapie, mais les résultats ont montré que l’effet du
traitement adjuvant a été moindre chez les patientes obèses après Conception et plan : Marianne Ewertz, Maj-Britt Jensen,
10 ans d’observation. Katrín Á. Gunnarsdóttir, Søren Cold
La force de cette étude réside dans le fait qu’elle est basée sur Soutien administratif : Maj-Britt Jensen
une population entière, avec des informations complètes sur les Fourniture du matériel d’étude et recrutement des patientes :
caractéristiques cliniques, le traitement et le suivi. Sa principale Marianne Ewertz, Maj-Britt Jensen, Katrín Á. Gunnarsdóttir,
limite est que des informations sur l’IMC n’étaient disponibles Inger Højris, Erik H. Jakobsen, Dorte Nielsen, Lars E. Stenbygaard,
que pour un tiers de la population de l’étude. La disponibilité Ulla B. Tange, Søren Cold
d’informations relatives à l’IMC a dépendu du type de traitement Collecte et assemblage des données : Marianne Ewertz, Maj-
administré. Comme on se sert d’informations sur la taille et le poids Britt Jensen, Katrín Á. Gunnarsdóttir, Inger Højris, Erik H. Jakob-
pour calculer les doses de chimiothérapie, les données concernant sen, Dorte Nielsen, Lars E. Stenbygaard, Ulla B. Tange, Søren Cold
l’IMC étaient pratiquement complètes pour les patientes ayant reçu Analyse et interprétation des données : Marianne Ewertz,
une chimiothérapie et représentaient les deux tiers des données Maj-Britt Jensen, Katrín Á. Gunnarsdóttir, Inger Højris, Dorte
utilisées. Les informations sur le poids et la taille étaient enregis- Nielsen, Ulla B. Tange, Søren Cold
trées moins souvent dans la base de données du DBCG pour le Rédaction du manuscrit : Marianne Ewertz, Maj-Britt Jensen,
dernier tiers de patientes, qui avaient reçu une hormonothérapie Katrín Á. Gunnarsdóttir, Inger Højris, Erik H. Jakobsen, Dorte
ou n’avaient pas reçu de traitement médical. Des différences signifi- Nielsen, Lars E. Stenbygaard, Ulla B. Tange, Søren Cold
catives ont été observées entre les patientes dont l’IMC était connu Approbation finale du manuscrit : Marianne Ewertz, Maj-Britt
ou inconnu. Chez ces dernières, les caractéristiques de la maladie Jensen, Katrín Á. Gunnarsdóttir,, Inger Højris, Erik H. Jakobsen,
étaient plus favorables, le risque de développement de métastases Dorte Nielsen, Lars E. Stenbygaard, Ulla B. Tange, Søren Cold

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