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Médecine Nucléaire xxx (2017) xxx–xxx

Mise au point

Epidémiologie, diagnostic et pronostic du cancer de la prostate§


Epidemiology, diagnosis and prognosis of prostate cancer
M. Terrier a, J.E. Terrier a, P. Paparel a, N. Morel-Journel a, A. Baldini a, A. Ruffion a,*,b
a
Service d’urologie, hôpital de Lyon-Sud, hospices civils de Lyon, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69310 Pierre-Bénite, France
b
INSERM 1052, CNRS 5286, centre de recherche en cancérologie de Lyon, université Lyon 1, 69373 Lyon cedex 08, France
Reçu le 12 mai 2017 ; accepté le 12 juin 2017

Résumé
Le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers et représente la 3e cause de mortalité par cancer chez les hommes de 50 ans ou plus, en
France et en Europe. L’incidence diminue grâce à une pratique plus ciblée du dépistage et à l’amélioration des outils diagnostiques. Le dépistage de
masse n’est pas recommandé. Le diagnostic individuel précoce repose sur un dosage du taux de Prostate Specific Antigene (PSA) associé au
toucher rectal, annuellement, chez les hommes entre 50 et 75 ans ayant une espérance de vie supérieure à 10 ans. En cas de suspicion clinique et/ou
biologique de cancer de prostate, des biopsies prostatiques sont réalisées. Les examens recommandés dans le bilan d’extension des cancers
prostatiques de risque intermédiaire et élevé sont l’IRM prostatique, la scintigraphie osseuse, le TDM TAP (forme métastatique) et, parfois, le PET
scan à la choline. Les thérapeutiques curatives sont proposées aux hommes ayant une probabilité de survie  10 ans, atteints d’un cancer localisé
ou localement avancé. Les prises en charge standards pour les tumeurs localisées sont la surveillance active, la curiethérapie, la chirurgie
(prostatectomie) et la radiothérapie externe, seule avec l’hormonothérapie et/ou la chirurgie. Les prises en charge expérimentales pour des tumeurs
localisées sont les traitements focaux (photothérapie dynamique, ultrasons focalisés). Pour les formes les plus agressives, l’intérêt de la
chimiothérapie est en cours d’étude. Le cancer de la prostate évolue lentement. Il est de bon pronostic s’il est pris en charge précocement. La
mortalité est tardive et en diminution.
# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Cancer de prostate ; Épidémiologie ; Dépistage individuel ; Diagnostique ; Pronostique

Abstract
Prostate cancer is the most frequent of cancers and represents the third leading cause of death by cancer, for men over 50 years, in France and
Europe. The incidence decreases since about ten years. Mass screening is not recommended. Individual early diagnosis is based on a yearly exam
including Prostate Specific Antigene (PSA) blood test and a digital rectal exam. The target for this diagnostic approach are men from 50 to 75 years
with more than 10 years of life expectancy. A series of prostatic biopsy are carried out in case of clinical and/or biological prostate cancer suspicion.
The additional examinations recommended in the assessment of extension of prostate cancer with intermediate and high risk are: MRI, bones
scintigraphy, scan CAP (metastatic stage), and sometimes Choline PET-CT. Curative treatments are proposed to men with a probability of survival
over 10 years, suffering from localized or locally advanced cancer. Gold standard treatments are: active surveillance, radical prostatectomy,
brachytherapy, radiotherapy alone or with surgery and/or hormone therapy. Experimental treatments of localized tumors are: focal treatments
(phototherapy dynamic, high intensity focused ultrasound). For the more advanced forms, the interest of early chemotherapy is extensively studied.
# 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Prostate cancer; Epidemiology; Individual screening; Diagnostic; Prognostic

§
Présentation faite lors des 74e Journées Scientifiques de l’ACOMEN— 25–26 novembre 2016 —Médecine Nucléaire et Cancer de la Prostate.
* Auteur correspondant.
Adresses e-mail : terrier.Manon10@Gmail.Com (M. Terrier), Alain.ruffion@chu-lyon.fr (A. Ruffion).

http://dx.doi.org/10.1016/j.mednuc.2017.06.009
0928-1258/# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Terrier M, et al. Epidémiologie, diagnostic et pronostic du cancer de la prostate. Médecine Nucléaire (2017), http://
dx.doi.org/10.1016/j.mednuc.2017.06.009
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1. Épidémiologie 1.2. Mortalité

Le cancer de la prostate représente un enjeu majeur de santé Le cancer de la prostate était la cinquième cause de décès
publique dans les pays développés. chez l’homme, dans le monde, en 2012 (307 481 cas), après les
Il constitue le premier cancer chez l’homme de plus de cancers du poumon, du foie, de l’estomac et colorectal [5]
50 ans, en termes de prévalence, en France et dans la plupart des (Fig. 2). Il représente maintenant la 3e cause de décès par cancer
pays industrialisés. chez l’homme en France (8893 cas, soit 7,5 % des décès par
cancer en 2011) et en Europe, après le cancer du poumon
1.1. Incidence (21 000 cas) et colorectal (9200 cas) [5] (Fig. 1).
Plus de trois quarts des décès surviennent après 75 ans et
Il est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez plus d’un tiers après 85 ans en France en 2012, contrairement au
l’homme en France (53 917 nouveaux cas en 2011) ainsi qu’en cancer du poumon (50 % de décès avant 70 ans) [5–7] (Fig. 4).
Europe et le second dans le Monde, après le cancer du poumon Le taux de mortalité du cancer de la prostate est en constante
[1,2] (Fig. 1 et 2). diminution depuis les années 1990 (18/100 000 en 1990 contre
L’âge moyen au diagnostic est de 69 ans, avec un taux 10,5/100 000 en 2011) [3].
d’incidence le plus élevé à cette période [3] (Fig. 3). Les causes de cette baisse sont obscures. La majorité est
Entre les années 1980 et 2005, l’incidence du cancer de la probablement due à l’amélioration de la prise en charge des
prostate était en augmentation, en France et en Europe. Cette cancers à un stade métastatique. Il est cependant possible aussi
tendance était probablement secondaire à la pratique que cette baisse s’explique par la précocité de la prise en charge
« exubérante » du dépistage individuel du cancer prostatique initiale, à un stade carcinologique moins avancé. La fréquence
(dosage du PSA depuis les années 1990) et à l’amélioration des des formes métastatiques est en effet en baisse depuis plusieurs
outils diagnostiques. années dans les pays qui pratiquent le dépistage individuel
Depuis quelques années, on observe une diminution de (diagnostic précoce) [8].
l’incidence. Cette décroissance s’explique par la réticence
actuelle de la population et de certains médecins vis-à-vis du
dépistage du cancer de la prostate, afin d’éviter le sur- 1.3. Facteurs de risque
diagnostic de cancer indolent et leur sur-traitement [4].
Le taux d’incidence (standardisé monde) qui était à Les facteurs de risque du cancer de la prostate sont l’âge,
124,5 cas pour 100 000 en 2005 est passé à 97,7 cas pour l’origine ethnique afro-antillaise et les facteurs de prédisposi-
100 000 en 2011 [3]. tion génétique [10].

Fig. 1. Décès par cancer dans le Monde en 2012 [2].


Cancer death in the world in 2012 [2].

Pour citer cet article : Terrier M, et al. Epidémiologie, diagnostic et pronostic du cancer de la prostate. Médecine Nucléaire (2017), http://
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Fig. 2. Décès par cancer en France et Europe en 2012 [2].


Cancer death in France and Europe in 2012 [2].

On suspecte une forme héréditaire du cancer prostatique Le cancer de la prostate dépendrait également de facteurs
(polygénique) lorsqu’il existe chez des apparentés du 1er ou 2e hormonaux, puisqu’il est décrit uniquement chez des hommes
degré : deux cas diagnostiqués avant l’âge de 55 ans ou trois pubères et est sensible à la castration. Il n’y a cependant pas de
cas, quel que soit l’âge. preuves formelles, à l’heure actuelle, de cette hormonodépen-
L’hérédité monogénique (5 %) est suspectée en cas dance.
d’antécédents familiaux de cancers du sein et/ou ovaire ou de La réalité de la prédisposition « ethnique » est une question
cancer prostatique agressif avant l’âge de 50 ans. Une consultation complexe. En résumé il n’y a pas à ce jour de preuve formelle
d’oncogénétique doit être proposée, à la recherche de mutation de la réalité de ce facteur ethnique quand on « normalise » ces
des gènes mutation BRCA1, BRCA2, HOXB13 [1,11]. facteurs avec d’autres facteurs (environnementaux, socioéco-
nomiques, etc.. . .) [10].
L’alimentation n’a pas été démontrée comme facteur de
risque.

45
40
35
30
25
%
20
15
10
5
0
50 ans 55 ans 60 ans 65 ans 70 ans 75 ans 76-85 ans > 85 ans
Série 1

Fig. 3. Cancer de la prostate : incidence et mortalité par âge en 2009 en France [9]. Fig. 4. Décès par cancer de la prostate en France en 2012, selon l’âge.
Prostate cancer: incidence and mortality by age in 2009 in France [9]. Prostate cancer death in France in 2012, according to the age.

Pour citer cet article : Terrier M, et al. Epidémiologie, diagnostic et pronostic du cancer de la prostate. Médecine Nucléaire (2017), http://
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2. Diagnostic actuellement recommandés dans le bilan d’extension des


cancers de la prostate de risque intermédiaire et élevé sont
2.1. Dépistage l’IRM mp, la scintigraphie osseuse, le TDM TAP (en cas de
forme métastatique) et le PET scan à la choline (dans des cas
Le dépistage de masse du cancer de la prostate (donc sélectionnés). Ils permettent d’établir une classification TNM
aveugle), par exemple en proposant seulement le dosage du du cancer et de différencier les tumeurs localisées, localement
Prostatic Specific Antigene (PSA) à tous les patients, n’est pas évoluées ou métastatiques.
recommandé. En effet, outre l’agressivité de la tumeur
prostatique, il faut être capable d’estimer correctement la 2.3. Stratégie diagnostique
probabilité de survie individuelle du patient pour être certain
qu’il bénéficiera d’un diagnostic du cancer de la prostate. La réalisation d’une série de biopsies prostatiques est
Le diagnostic individuel, à l’inverse, est recommandé et indiquée en cas de suspicion clinique et/ou biologique de
décidé après une explication claire des bénéfices/risques de cancer de prostate, chez des hommes ayant une probabilité de
cette approche. Il est basé sur l’association du toucher rectal et survie  à 10 ans ou dont le traitement du cancer apporterait un
du dosage de PSA total sérique. bénéfice en termes de survie.
L’Association française d’urologie (AFU) préconise de Les BP s’effectuent par voie transrectale ou transpérinéale,
réaliser ce diagnostic précoce individuel chez les hommes âgés sous contrôle échographique endorectal (EER). Lors d’une 1re
de 50 à 75 ans, en bon état général et ayant une espérance de vie série de BP, le nombre et la localisation des prélèvements sont
estimée  à 10–15 ans. Il peut être proposé plus tôt dès 45 ans systématisés : 12 à 18 au total, répartis au sein de la zone
en cas de facteurs de risques ethniques (afro-antillais) ou périphérique de la glande prostatique. L’urologue peut faire des
familiaux. Le rythme de surveillance actuel est annuel, mais prélèvements supplémentaires ciblés en cas de toucher rectal
pourrait être augmenté à 2 ans [1]. suspect ou d’anomalie à l’imagerie (zones suspectes vues à
L’European Association of Urology (EAU) recommande l’IRM-mp). Une 2e série de BP sera réalisée dans les 3 à 6 mois
d’adapter le rythme des consultations en fonction des résultats en cas de prolifération cellulaire glandulaire atypique, de
du 1er dosage de PSA de référence : 2e dosage de PSA entre 2 et lésions de Prostatic interepithelial néoplasia multiples ( 3)
4 ans si le taux de référence est > 1 ng/mL, à 8 ans si le taux de (PIN), de toucher rectal suspect, de taux de PSA augmentant ou
référence est <1 ng/mL [12]. Il peut y avoir un intérêt à restant élevé [12].
poursuivre le diagnostic précoce individuel, au-delà de 75 ans, L’IRM mp de prostate comporte des séquences anatomiques et
chez des patients ayant peu de comorbidités et dont le fonctionnelles (T2w, dynamique, diffusion), permettant d’évaluer
traitement précoce d’un éventuel cancer de la prostate le volume prostatique, le nombre et la localisation des lésions
apporterait encore un bénéfice en termes de survie [13]. La prostatiques. Celles-ci sont associées à un score de suspicion
question de la poursuite de la prise en charge au-delà de 75 ans tumorale (pi-RADS 1 à 5/score global ESUR 3 à 15) [14].
se pose également chez les patients en surveillance active pour L’IRM mp a deux indications reconnues :
un cancer de la prostate.
 dans le bilan d’extension des cancers prostatiques de risque
2.2. Outils diagnostiques intermédiaire ou élevé (classification d’AMICO) ;
 après une 1re série de biopsies prostatiques négatives, en cas
On suspecte un cancer de la prostate en cas de toucher rectal de forte suspicion clinique ou biologique de cancer de la
anormal (nodule induré, blindage pelvien) et/ou d’élévation du prostate, afin de réaliser des biopsies ciblées (fusion d’images
taux de PSA sérique total > 4 ng/mL. Il est très important de de l’IRM et de l’EER dans 20 % des cas ou guidage cognitif
garder à l’esprit que l’examen clinique peut permettre de dans 80 % des cas) [12,15].
diagnostiquer des formes agressives de cancer de la prostate à
PSA « normal » (< 4 ng/mL). Dans le cadre d’un diagnostic L’intérêt de l’IRM mp est en cours d’évaluation avant une
précoce, le patient est à la recherche d’une assurance la plus première série de BP, afin de réaliser d’emblée des BP ciblées.
fiable possible d’absence de cancer. C’est pour cette raison que Les outils diagnostiques utilisés en 2e intention, après une 1re
les deux outils cliniques doivent impérativement être utilisés de série de BP négative, sont le dosage du PSA libre et l’index
concert dans ce cadre. Le diagnostic positif repose sur l’analyse Prostate Health Index (PHI), le dosage du Prostate Cancer Gene
histologique de tissus prostatiques (biopsies prostatiques [BP] 3 urinaire (PCA3).
échoguidées [sous anesthésie locale dans 90 à 95 % des cas]). Le rapport PSA libre/total  15 % est en faveur d’un cancer.
Les résultats anatomo-pathologiques rendent compte de la La cinétique du taux de PSA et notamment la vélocité du PSA
présence ou non de cancer, de son type histologique, de la (ng/mL/an), peuvent aussi être utilisées pour décider de
longueur de tissu tumoral, du score de Gleason. biopsies, notamment en cas d’augmentation  0,75 ng/mL/an.
Le principal examen d’imagerie utile dans le diagnostic et le Cependant, il n’existe pas de consensus sur les délais entre
bilan d’extension locorégional du cancer de la prostate est 2 dosages à respecter.
l’IRM multiparamétrique (IRM mp) prostatique. L’index PHI est un index composite intégrant le taux de PSA
L’échographie endorectale n’a pas d’utilité dans le diag- total, libre et l’isoforme 2proPSA. Plus il est élevé, plus le
nostic, elle sert uniquement à guider les BP. Les examens risque d’avoir un cancer de la prostate augmente [15].

Pour citer cet article : Terrier M, et al. Epidémiologie, diagnostic et pronostic du cancer de la prostate. Médecine Nucléaire (2017), http://
dx.doi.org/10.1016/j.mednuc.2017.06.009
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Le dosage du PCA3 urinaire s’effectue après 2 minutes de  enfin, la radiothérapie externe peut être utilisée sur les
massage prostatique. Le rapport PCA3/PSA urinaire permet tumeurs les plus agressives, seule ou en combinaison avec
d’établir un score prédictif de cancer prostatique s’il est l’hormonothérapie et/ou la chirurgie.
supérieur à 35 [16]. Il aide à décider s’il est nécessaire de
réaliser ou non une 2e série de BP, après une 1re série de BP
négative. Ce score est en cours d’évaluation et non recommandé Les principales prises en charge expérimentales en France
en pratique courante. Il n’est pas remboursé en 2017. pour des tumeurs localisées sont les suivantes :

3. Pronostic  les traitements focaux (photothérapie dynamique, ultrasons


focalisés). Le seul traitement focal dont l’intérêt a été
Le cancer de la prostate, d’évolution lente, est de bon démontré par un essai randomisé est la photothérapie
pronostic s’il est pris en charge à un stade précoce. Les données dynamique [20] ;
des séries de suivi des cancers de la prostate démontrent que les  la réalisation de radiothérapies plus courtes et intenses est
cancers bien différenciés (Gleason 6) ne sont pas dangereux permise par des injections d’acide hyaluronique périprosta-
avant de nombreuses années d’évolution. tiques et de grains d’or. D’autres intercalants et d’autres
À l’inverse, les tumeurs les plus agressives (Gleason 8, 9 et modalités (adjonction de curiethérapie locale pour éviter
10) peuvent entraîner des symptômes secondaires à leur l’hormonothérapie) sont en cours d’étude [21].
diffusion métastatique même chez des patients de plus de
75 ans [17].
Le pronostic dépend donc à la fois du cancer (stade TNM, Enfin, pour les formes les plus agressives, l’intérêt de la
volume tumoral, agressivité tumorale) et de l’hôte (comorbi- chimiothérapie est en cours d’étude.
dités, terrain prédisposé éventuel).
Les outils actuels permettant d’évaluer l’agressivité tumo- 4. Conclusion
rale les plus utilisés sont les tables de Partin [18] et la
classification de d’AMICO. Le cancer de la prostate est une tumeur pour laquelle une
Les thérapeutiques curatives sont proposées aux hommes prise en charge spécialisée et une évaluation individuelle sont
ayant une probabilité de survie  10 ans, atteints d’un cancer fondamentales. La démarche menant au diagnostic doit être
localisé ou localement avancé. parfaitement comprise par le patient et, compte-tenu de sa lente
Les prises en charge standards pour les tumeurs localisées évolution, les bénéfices et les risques de chaque option
sont : thérapeutique doivent être parfaitement explicitées au patient
pour l’accompagner dans sa décision.
 la surveillance active : à l’heure actuelle, elle est proposée de
principe chez tous les patients ayant une tumeur bien Déclaration de liens d’intérêts
différenciée Gleason 6 (3 + 3), envahissant moins de
3 biopsies, sur une longueur de moins de 3 mm et qui ont Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
un PSA < 10. Pour les patients ayant une tumeur un peu plus
étendue ou un PSA plus élevé, le dossier doit être présenté en Références
RCP. L’attitude de surveillance active repose sur des examens
réguliers (PSA, TR, IRM et nouvelles biopsies) sur un rythme [1] Rozet F, Hennequin C, Beauval J-B, Beuzeboc P, Cormier L, Fromont G,
et al. Recommandations en onco-urologie 2016–2018 du CCAFU: Cancer
régulier. La plupart des patients auront finalement un de la prostate. Prog En Urol 2016;27:S95–143.
traitement, mais ce dernier pourra être décalé de plusieurs [2] GLOBOCAN [Internet]. [cited 2016 Nov 4].
années. Les données récentes de l’étude Protect vont [3] Grosclaude P, Belot A, Daubisse Marliac L, Remontet L, Leone N,
probablement renforcer le rôle de la surveillance active dans Bossard N, et al. Prostate cancer incidence and mortality trends in France
from 1980 to 2011. Prog Urol 2015;25:536–42.
les années à venir [19] ;
[4] Helfrich O, Crouzet S, Ruffion A, Houlgatte A, Cavillon C, Gerard C, et al.
 la curiethérapie est proposée pour les tumeurs un peu plus [Evolution of the number of incident cases of prostate cancer in France
agressives (Gleason 3 + 3 sur de nombreuses biopsies ou from 2001 to 2012 from 5 hospital centers]. Prog Urol 2015;25:147–56.
3 + 4), si le volume prostatique est inférieur à 50–60 mL et [5] Les cancers en France, édition 2016, collection Les Données. Institut
que les patients n’ont pas de troubles obstructifs du bas National du Cancer 2017.
appareil urinaire. Il s’agit du traitement qui a le moins de [6] Leone N, Voirin N, Roche L, Binder-Foucard F, Woronoff AS, Delafosse
P, et al. Projection de l’incidence et de la mortalité par cancer en France
morbidité sur la sexualité ; métropolitaine en 2015. Rapport technique. Saint-Maurice (Fra): Institut
 la chirurgie (prostatectomie radicale) peut être proposée de veille sanitaire; 2015: 62.
selon plusieurs modalités. Sur les tumeurs les moins [7] Rébillard X, Grosclaude P, Leone N, Velten M, Coureau G, Villers A, et al.
agressives, on peut préserver les bandelettes vasculonerveu- Incidence and mortality of urological cancers in 2012 in France. Prog Urol
ses et ainsi espérer avoir le moins d’impact possible sur la 2013;23(Suppl 2):S57–65.
[8] Schröder FH, Hugosson J, Roobol MJ, Tammela TLJ, Zappa M, Nelen V,
sexualité. Sur les tumeurs les plus agressives on peut, au et al. Screening and prostate cancer mortality: results of the European
contraire, élargir la chirurgie et faire des curages ganglion- Randomised Study of Screening for Prostate Cancer (ERSPC) at 13 years
naires étendus pour améliorer le contrôle local ; of follow-up. Lancet 2014;384:2027–35.

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[9] Rébillard X, Grosclaude P, Leone N, Velten M, Coureau G, Villers A, et al. [16] Crawford ED, Rove KO, Trabulsi EJ, Qian J, Drewnowska KP, Kami-
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