Vous êtes sur la page 1sur 9

¶ 10-024-B-10

Pathologie hypothalamohypophysaire
et grossesse
P. Caron

Une affection hypophysaire peut être présente chez une femme présentant une grossesse, et imposer un
traitement spécifique. Chez les patientes ayant une pathologie adénomateuse, la survenue d’une
grossesse impose d’envisager : les conséquences de la grossesse sur l’histoire naturelle de l’adénome
hypophysaire ; les risques pour la mère et le fœtus ; l’adaptation thérapeutique du fait de la grossesse.
Chez les patientes présentant un hypopituitarisme, l’adaptation du traitement substitutif d’une
insuffisance antéhypophysaire ou d’un diabète insipide doit être envisagée au cours de la grossesse. Enfin,
une hypophysite auto-immune ou un syndrome de Sheehan peuvent être diagnostiqués au cours de la
grossesse ou en post-partum.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Prolactinome ; Acromégalie ; Maladie de Cushing ; Adénome thyréotrope ;


Adénome non sécrétant ; Hypopituitarisme ; Diabète insipide ; Hypophysite auto-immune ;
Syndrome de Sheehan

Plan pratiques au thérapeute. Quelques revues récentes de la littéra-


ture ont abordé la prise en charge de ces pathologies hypophy-
saires au cours de la grossesse [1-7].
¶ Introduction 1
¶ Adénomes à prolactine 1
Risque tumoral lié aux modifications du volume de l’adénome ■ Adénomes à prolactine
pendant la grossesse 1
Risque fœtal lié au traitement du prolactinome 2 Les prolactinomes sont les plus fréquents des adénomes
Retentissement de la grossesse sur l’histoire naturelle hypophysaires et sont une cause d’infertilité par anovulation.
des adénomes à prolactine 3 Leur traitement médical ou chirurgical restaure une fertilité
normale chez 80 à 90 % des patientes. Au cours d’une grossesse
¶ Adénomes somatotropes 3
normale, les estrogènes entraînent une hyperplasie des cellules
Risque tumoral 3
lactotropes responsable d’une hyperprolactinémie et d’une
Risque maternel 4
hypertrophie hypophysaire à l’imagerie par résonance magnéti-
Risque fœtal 4
que (IRM). Une grossesse chez une patiente présentant un
¶ Adénomes corticotropes 4 prolactinome pose plusieurs problèmes [8-11].
¶ Adénomes thyréotropes et gonadotropes 4
¶ Autres tumeurs hypophysaires ou parasellaires 5 Risque tumoral lié aux modifications
¶ Insuffisance hypophysaire et grossesse 5 du volume de l’adénome pendant
Insuffisance corticotrope 5 la grossesse [4]
Insuffisance thyréotrope 5
Pour les microadénomes traités médicalement ou par une
Insuffisance somatotrope 5
chirurgie hypophysaire, l’augmentation de volume au cours de
Insuffisance posthypophysaire 6
la grossesse est très peu fréquente avec moins de 5 % des cas
¶ Hypophysite auto-immune et grossesse 6 (que ce soit lors d’examens systématiques ou après l’apparition
¶ Syndrome de Sheehan 7 d’un syndrome tumoral clinique). Ainsi, on pourra proposer un
¶ Conclusion 7 arrêt des agonistes dopaminergiques pendant la grossesse et une
surveillance clinique trimestrielle à la recherche d’un syndrome
tumoral alors que la surveillance du taux de la prolactinémie est
inutile (Fig. 1). En l’absence de survenue de syndrome tumoral
clinique pendant la grossesse, l’allaitement est autorisé. En cas
■ Introduction d’apparition d’un syndrome tumoral (céphalées, troubles
visuels), on réalise une IRM de la région hypothalamohypophy-
Le diagnostic d’une grossesse chez une patiente présentant un saire sans injection de gadolinium. Si l’adénome est stable, il
adénome hypophysaire sécrétant ou non sécrétant ou une n’existe pas de contre-indication à l’allaitement maternel. En
insuffisance anté- ou posthypophysaire est une éventualité plus revanche, s’il existe une augmentation significative du volume
ou moins rare en pratique clinique. De même, la survenue adénomateux au cours de la grossesse, il est possible de repren-
d’une hypophysite auto-immune ou d’un syndrome de Sheehan dre les agonistes dopaminergiques (bromocriptine), et l’allaite-
au cours de la grossesse ou en post-partum pose des problèmes ment maternel est alors contre-indiqué.

PDF Creator Trial


Endocrinologie-Nutrition 1
10-024-B-10 ¶ Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse

Microprolactinomes Macroprolactinome

Arrêt des AD
< 12 mm Extension
Extension infrasellaire latéro- ou suprasellaire

Surveillance clinique trimestrielle

Chirurgie Continuer
Arrêt des AD
avant la grossesse le traitement
Syndrome tumoral par les AD
Normale
(céphalées, troubles visuels)

Arrêt des AD
IRM sans gadolinium

Augmentation Surveillance clinique Surveillance clinique


Surveillance Stable
de l’adénome trimestrielle mensuelle

Reprise des AD
Microprolactinome Normale Syndrome tumoral
(céphalées, troubles visuels)

Allaitement Allaitement
autorisé contre-indiqué
IRM sans gadolinium
Figure 1. Arbre décisionnel. Algorithme de surveillance chez les patien-
tes présentant un microprolactinome au cours de la grossesse. AD :
agonistes dopaminergiques ; IRM : imagerie par résonance magnétique.
Stable Augmentation
de l’adénome
Pour les macroadénomes, le risque tumoral est différent selon
la prise en charge préalable à la grossesse. En cas de traitement
médical (le plus souvent de moins de 1 an avant l’obtention de
la grossesse), il existe une augmentation du volume de l’adé- Bromocriptine
nome dans 20 à 30 % des cas. En cas de chirurgie préalable, le
risque tumoral est beaucoup moins fréquent, de l’ordre de 5 %.
Ainsi (Fig. 2) :
• pour les macroadénomes de petite taille (< 12 mm) ou avec Allaitement Allaitement
une extension infrasellaire, la surveillance peut être compa- discuté contre-indiqué
rable à celle du microadénome ;
• pour les adénomes de plus grande taille avec une extension Figure 2. Arbre décisionnel. Algorithme de surveillance chez les patien-
suprasellaire, on discute une décompression chirurgicale tes présentant un macroprolactinome au cours de la grossesse. AD :
avant la grossesse si le traitement médical est inefficace sur agonistes dopaminergiques ; IRM : imagerie par résonance magnétique.
le volume adénomateux, avec un arrêt des agonistes
dopaminergiques au cours de la grossesse et une sur-
veillance clinique mensuelle. En l’absence d’événement
intercurrent, l’allaitement est le plus souvent autorisé. En
cas d’apparition d’un syndrome tumoral (céphalées, trou-
bles visuels), on réalise une IRM hypothalamohypophysaire
“ Point fort
sans injection de gadolinium. Si l’adénome est stable, il n’y En pratique, une grossesse n’est pas contre-indiquée chez
a pas de contre-indication à l’allaitement, alors que s’il
les patientes présentant un adénome à prolactine. Une
existe une augmentation significative du volume adénoma-
teux, on préconise la reprise d’un traitement par agoniste
évaluation neuroradiologique est souhaitable avant la
dopaminergique tel que la bromocriptine et on contre- grossesse, en particulier pour les macroadénomes.
indique alors l’allaitement. Pour certains, l’alternative est la L’allaitement maternel est le plus souvent possible.
poursuite du traitement médical par les agonistes dopami-
nergiques pendant la grossesse avec un arrêt éventuel en
fin de grossesse pour autoriser l’allaitement en l’absence de
menace chiasmatique. patientes traitées par la bromocriptine et la cabergoline.
Cependant, le traitement par ces agonistes dopaminergiques
Risque fœtal lié au traitement doit être, si possible, arrêté dès le diagnostic de la grossesse.
Devant l’apparition d’un syndrome tumoral, un traitement
du prolactinome par la bromocriptine peut être réinstauré au cours de la
La chirurgie hypophysaire au cours du premier trimestre de grossesse et poursuivi jusqu’à l’accouchement. Enfin, chez
la grossesse augmente le risque de fausse couche spontanée. une patiente désirant une grossesse, le traitement par le
Pour les agonistes dopaminergiques, les données publiées sont pergolide et le quinagolide devrait être remplacé par la
nombreuses pour la bromocriptine et moins importantes pour bromocriptine (ou éventuellement par la cabergoline) si la
la cabergoline, le pergolide et le quinagolide [2, 12-14]. Les tolérance le permet car les données de pharmacovigilance
publications montrent qu’il n’y a pas d’augmentation signifi- mettent en évidence un risque tératogène significatif avec ces
cative des complications fœtales et néonatales chez les médicaments.

PDF
2 Creator Trial Endocrinologie-Nutrition
Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse ¶ 10-024-B-10

Retentissement de la grossesse sur l’histoire prolactine ou à une compression de la tige pituitaire (hyperpro-
lactinémie de déconnexion) par un macroadénome, une insuf-
naturelle des adénomes à prolactine fisance gonadotrope ou une dystrophie ovarienne. Le traitement
Au décours d’une grossesse, on note une diminution de chirurgical ou médical (agonistes dopaminergiques, analogues
l’hyperprolactinémie chez plus de 50 % des patientes, surtout de la somatostatine, antagoniste du récepteur de la growth
lorsqu’elles ont un macroadénome, une réduction du volume de hormone [GH]) d’une hypersécrétion somatotrope peut restaurer
l’adénome dans environ 30 % des cas, voire une guérison chez la fertilité. Moins de 100 grossesses ont été rapportées chez des
10 % des patientes. Cette évolution pourrait être liée à l’effet patientes présentant un adénome somatotrope responsable
des estrogènes qui entraîneraient des modifications de la d’une acromégalie [15-17].
vascularisation de l’adénome favorisant ainsi un remaniement Au cours d’une grossesse chez une femme normale, il existe
nécrotique, des hémorragies, voire une apoplexie de l’adénome une sécrétion placentaire de GH (hpGH) qui apparaît au cours
hypophysaire. du 2e trimestre, responsable d’une augmentation de la concen-
tration plasmatique d’insulin-like growth factor (IGF)-1 entraînant
une diminution de la sécrétion hypophysaire de GH. En
conséquence, dans les rares cas de suspicion d’acromégalie
“ Point fort pendant la deuxième moitié de la grossesse, il faut distinguer la
sécrétion placentaire physiologique de GH (hpGH) de la
sécrétion hypophysaire adénomateuse qui est pulsatile et
En pratique, un bilan clinique, hormonal et neuro- stimulable par la thyrotropin releasing hormone (TRH), parfois en
radiologique doit être réalisé à distance (environ 6 mois) utilisant des trousses de dosage spécifiques.
d’une grossesse chez toute patiente présentant un Une grossesse chez une patiente présentant une acromégalie
adénome à prolactine. pose plusieurs problèmes [16, 17].

Risque tumoral
■ Adénomes somatotropes Le plus souvent, la grossesse n’aggrave pas un microadé-
Un adénome somatotrope entraînant une acromégalie peut nome somatotrope préexistant ou un reliquat postopératoire
être responsable d’une infertilité féminine par plusieurs méca- de petite taille (Fig. 3). En revanche, il existerait un risque
nismes : une hyperprolactinémie liée à une cosécrétion de tumoral chez environ 10 % des patientes présentant un

Figure 3. Arbre décisionnel. Algorithme


Adénome somatotrope de surveillance chez les patientes présentant
un adénome somatotrope au cours de la
grossesse. AD : agonistes dopaminergiques ;
IRM : imagerie par résonance magnétique ;
Arrêt du traitement médical (AD, analogues de la SMS) SMS : somatostatine.

Microadénome Macroadénome

Surveillance clinique Surveillance clinique


trimestrielle mensuelle

Normale Syndrome tumoral


(céphalées, troubles visuels)

IRM sans gadolinium

Normale Stable Augmentation du volume

Reprise des AD

Efficace Échec

AD Chirurgie

Allaitement autorisé Allaitement contre-indiqué

PDF Creator Trial


Endocrinologie-Nutrition 3
10-024-B-10 ¶ Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse

macroadénome, en particulier lorsque le diagnostic d’acroméga-


lie a été fait chez une femme enceinte.
Au cours de la grossesse, la surveillance de la concentration
plasmatique de l’IGF-1 n’a pas d’intérêt compte tenu de la
“ Point fort
sécrétion placentaire de GH (hpGH). En l’absence de complica- En pratique, le traitement médical par les agonistes
tion tumorale pendant la grossesse, l’allaitement est autorisé. En dopaminergiques, les analogues de la somatostatine ou
présence d’un syndrome tumoral clinique, on réalise une IRM l’antagoniste du récepteur de la GH doit être arrêté dès le
hypothalamohypophysaire sans injection de gadolinium. En cas
diagnostic de grossesse. On préconise une surveillance
d’augmentation de volume de l’adénome, on préconise un
traitement par agoniste dopaminergique qui entraîne une clinique trimestrielle pour les microadénomes et plus
diminution de l’hypertrophie lactotrope physiologique et la rapprochée pour les macroadénomes à la recherche d’un
chirurgie n’est indiquée qu’en cas d’échec du traitement syndrome tumoral. On contrôle les facteurs de risque
médical. métaboliques et cardiovasculaires chez les patientes
présentant une acromégalie et désirant une grossesse, et
on dépiste précocement un diabète gestationnel.

“ Point fort la corticotropin releasing hormone (CRH), de la proopiomélanocor-


tine (POMC) et de l’adrenocorticotrophic hormone (ACTH) respon-
Un bilan clinique, hormonal et radiologique doit être sable d’une augmentation de la sécrétion surrénalienne de
réalisé 3 mois après l’accouchement ou après la fin de cortisol alors que la progestérone a un effet antiglucocorticoïde.
l’allaitement chez les patientes présentant un adénome Ainsi au cours de la grossesse, il existe un état d’hypercortiso-
somatotrope. lisme sans hypercorticisme clinique. Par ailleurs, chez une
patiente enceinte ayant un adénome corticotrope, il n’existe pas
d’hyper- ou d’hypocortisolisme néonatal car l’ACTH ne franchit
pas le placenta, et il existe une inactivation placentaire du
cortisol en cortisone. De même, on n’observe pas de virilisation
Risque maternel fœtale car il existe une aromatisation placentaire des androgè-
L’hypersécrétion de GH et d’IGF-1 par un adénome somato- nes en estrogènes.
trope peut être responsable de complications métaboliques et Les grossesses chez les patientes présentant un adénome
cardiovasculaires chez les patientes acromégales. Au cours de la hypophysaire à ACTH responsable d’une maladie de Cushing
grossesse, l’insulinorésistance secondaire à l’hypersécrétion sont rares, et moins de 25 observations ont été rapportées [30-
somatotrope représente un risque potentiel de diabète gesta- 36] . La circonstance de diagnostic la plus fréquente est la

tionnel. De même, la rétention sodée et les modifications découverte d’une maladie de Cushing au cours de la grossesse.
hémodynamiques pourraient entraîner un risque d’hypertension Le diagnostic est souvent difficile : les signes cliniques tels que
artérielle (HTA) gravidique et de complications cardiovasculaires les vergetures, l’HTA, le diabète gestationnel ne sont pas
au cours de la grossesse. Même si les données rapportées dans spécifiques et le diagnostic doit alors être évoqué devant une
la littérature montrent l’absence d’augmentation significative de fragilité capillaire, une atrophie musculaire proximale et des
la fréquence de l’intolérance aux hydrates de carbone, du troubles psychiques. Le diagnostic est fait devant une augmen-
diabète, de l’HTA et des complications cardiaques maternelles au tation significative du cortisol libre urinaire ou du cortisol
cours de la grossesse, les données épidémiologiques récentes salivaire, et dans certaines observations privilégiées, sur la
(publication en cours) suggèrent la nécessité d’un contrôle de la réponse augmentée du cortisol au cours du test à la CRH.
tension artérielle au cours de la grossesse et d’un dépistage Au cours de la grossesse, les complications maternelles sont
précoce du diabète gestationnel chez les patientes présentant surtout l’HTA dans 60 à 75 % des cas, le diabète gestationnel
une hypersécrétion de GH/IGF-1, en particulier non contrôlée dans 25 % des cas, une éclampsie dans 10 %, exceptionnelle-
par le traitement avant le début de la grossesse. ment un décès. Les complications fœtales sont présentes dans
25 à 40 % des cas (fausse couche spontanée, accouchement
prématuré, retard de croissance intra-utérin). Les complications
Risque fœtal maternofœtales dépendent de la sévérité de l’hypercorticisme,
Pendant la grossesse, l’hypersécrétion de GH n’entraîne pas du stade de développement de la grossesse et de l’efficacité du
de complications significatives telles que malformations fœtales traitement.
ou accouchement prématuré. Une augmentation du poids de Le traitement de l’hypercorticisme diminue les complications
naissance des enfants a été rapportée dans une petite série [18]. maternofœtales. Il doit être adapté à la sévérité de l’hypercorti-
Une augmentation des avortements spontanés est classique cisme et au stade de développement de la grossesse. Dans les
après une intervention neurochirurgicale au cours du 1 er formes mineures ou peu évolutives qui sont les plus fréquentes,
trimestre de la grossesse. Le traitement par les analogues de la le traitement symptomatique de l’HTA et du diabète doit être
somatostatine (dans la littérature, 15 patientes ont été traitées instauré pendant la grossesse, alors que le traitement de
avec en général un arrêt au début de la grossesse et la poursuite l’adénome corticotrope peut être envisagé après l’accouchement.
tout au long de la grossesse chez trois patientes) n’a pas Dans les formes sévères ou évolutives en début de grossesse, on
entraîné de malformations fœtales ou de troubles du dévelop- discute l’adénomectomie hypophysaire par voie rhinoseptale [37-
pement postnatal [19-26], ceci malgré un passage transplacentaire 39], voire la surrénalectomie bilatérale par voie cœlioscopique

des analogues de la somatostatine [27]. En l’absence de donnée car la majorité des anticortisoliques (OP’DDD, kétoconazole)
de pharmacovigilance, le traitement par l’antagoniste du peut être tératogène et est donc contre-indiquée. Dans des
récepteur de la GH doit être arrêté chez les patientes acroméga- formes sévères et évolutives en fin de grossesse, quelques
les désirant une grossesse [28, 29]. auteurs ont rapporté la possibilité d’un traitement par la
Métopirone® [40] ou l’intérêt du déclenchement d’un accouche-
ment prématuré.
■ Adénomes corticotropes
Un adénome corticotrope responsable d’une maladie de ■ Adénomes thyréotropes
Cushing entraîne le plus souvent une infertilité secondaire à et gonadotropes
l’hypercortisolisme et à l’hyperandrogénie.
Au cours d’une grossesse normale [30], les estrogènes augmen- Seules quatre grossesses ont été rapportées [40-44] chez des
tent la corticosteroid binding globulin (CBG), le placenta sécrète de patientes présentant un adénome à thyroid stimulating hormone

PDF
4 Creator Trial Endocrinologie-Nutrition
Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse ¶ 10-024-B-10

grossesse avec ses possibles effets tératogènes, une hypertension

“ Point fort
intracrânienne justifiant une dérivation ventriculoatriale du fait
de l’hyperpression intra-abdominale pendant la grossesse, ou
des troubles visuels imposant une chirurgie le plus souvent
Dans tous les cas, les femmes en période d’activité après l’accouchement lorsque l’hypervascularisation, l’œdème et
génitale présentant une maladie de Cushing évolutive ou les modifications de l’hémostase liées à la grossesse ont
régressé [55]. Dans tous les cas, on insiste sur l’intérêt d’un
non contrôlée doivent avoir une contraception efficace.
traitement préventif de tout méningiome chez une femme
Dans les cas de maladie de Cushing préalable à une
jeune avant qu’une grossesse n’ait débuté.
grossesse, la fonction corticotrope doit être réévaluée
après la grossesse pour dépister une éventuelle récidive.
■ Insuffisance hypophysaire
(TSH). Les signes cliniques de thyréotoxicose sont le plus
et grossesse
souvent peu importants mais l’adénome hypophysaire est
susceptible d’augmenter de volume pendant la grossesse. À Insuffisance corticotrope
noter que le traitement par les analogues de la somatostatine Chez une patiente présentant une insuffisance corticotrope,
peut contrôler à la fois la thyréotoxicose TSH-dépendante et le aucune modification de la dose substitutive d’hydrocortisone
volume tumoral chez une patiente présentant un adénome (20 à 30 mg/j en deux prises) n’est nécessaire au cours de la
thyréotrope au cours de la grossesse [42]. grossesse [30, 35]. En revanche, une adaptation est nécessaire en
Les adénomes gonadotropes sont rares chez les femmes en cas de vomissements, d’infections et au cours de l’accouche-
période d’activité génitale. Ils peuvent être responsables d’une ment (100 à 200 mg/j en intramusculaire ou intraveineuse). Il
infertilité par plusieurs mécanismes (insuffisance hypophysaire, n’existe pas de risque significatif de malformation fœtale liée au
hyperprolactinémie et dysrégulation de la sécrétion des gonado- traitement substitutif glucocorticoïde pendant la grossesse, et il
trophines). Dans la littérature, quatre grossesses ont été n’y a pas de contre-indication à un allaitement maternel.
rapportées [45-48] : un cas de macroadénome avec augmentation
du volume adénomateux et atteinte chiasmatique, deux cas de
reliquats postchirurgicaux de macroadénomes stables et un cas Insuffisance thyréotrope
de microadénome stable. Dans la littérature, il n’existe pas d’études rapportant l’évolu-
tion des besoins en lévothyroxine au cours de la grossesse chez
les patientes présentant une insuffisance thyréotrope. Au cours
de la grossesse chez une femme ayant une fonction hypophy-
“ Point fort saire normale, il existe une augmentation de la thyroxin binding
globuline (TBG), un passage transplacentaire de thyroxine (T4) et
une augmentation de l’activité de la désiodase placentaire de
En pratique, une grossesse ne semble pas être contre- type III entraînant une augmentation des besoins en hormones
indiquée chez une patiente ayant un adénome thyroïdiennes et donc une stimulation physiologique de la
thyréotrope, gonadotrope ou non fonctionnel, en sécrétion thyroïdienne sous la dépendance de la TSH. Chez les
particulier après une chirurgie. Une surveillance clinique patientes présentant une insuffisance thyréotrope, il existe ainsi
(champ visuel) et radiologique (IRM) s’impose pour un risque d’hypothyroxinémie maternelle pouvant entraîner des
dépister une compression chiasmatique ou une troubles du développement neuropsychique chez l’enfant.
augmentation de l’adénome. L’apparition d’une
complication tumorale peut faire envisager un traitement
médical par les analogues de la somatostatine (en
présence d’un adénome thyréotrope), par les agonistes
dopaminergiques (bromocriptine) pour diminuer
“ Point fort
l’hyperplasie lactotrope physiologique de la grossesse En pratique, il paraît donc nécessaire d’augmenter la dose
avant de discuter une décompression chirurgicale pour un de lévothyroxine pendant la grossesse (de 30 à 50 %
adénome gonadotrope ou non sécrétant. compte tenu des données rapportées lors des grossesses
chez les femmes ayant une hypothyroïdie périphérique)
pour maintenir une concentration plasmatique de T4l
■ Autres tumeurs hypophysaires dans les valeurs hautes de la normale. Il n’existe pas de
contre-indication à l’allaitement chez les patientes
ou parasellaires poursuivant un traitement par lévothyroxine pour une
insuffisance thyréotrope [56].
Tumeur bénigne, le craniopharyngiome peut être exception-
nellement découvert au cours d’une grossesse devant des
troubles visuels, un diabète insipide ou une hypertension
intracrânienne [49-52] . Le diagnostic est fait par l’imagerie Insuffisance somatotrope
(scanner ou IRM). Le traitement est neurochirurgical, le plus
souvent par voie trans-sphénoïdale, soit au cours de la grossesse, Chez les patientes présentant une insuffisance somatotrope,
soit après un accouchement prématuré. Il entraîne habituelle- la grossesse est le plus souvent normale [57]. Cependant, il a été
ment une récupération des troubles visuels. Une surveillance rapporté une augmentation des complications maternelles et
régulière doit être mise en place après la grossesse du fait du fœtales, corrélée à la sévérité du déficit somatotrope. Ces
risque de récidive. données peuvent poser la question de l’intérêt d’un traitement
Les méningiomes, tumeurs primitives du système nerveux substitutif somatotrope pendant le premier trimestre de la
central, sont rarement symptomatiques au cours d’une gros- grossesse (avant l’apparition de la synthèse placentaire de la
sesse [53]. Classiquement, la présence des récepteurs hormonaux hpGH). Quelques observations de traitement par la GH au cours
(progestérone, estrogènes) expliquerait une augmentation des 6 premiers mois, voire pendant toute la grossesse, ont été
parfois rapide du volume des méningiomes au cours des rapportées chez des patientes présentant une insuffisance
grossesses [54]. Le méningiome peut se révéler par une comitia- somatotrope [58-60] sans effets secondaires maternels ou fœtaux,
lité posant le problème du traitement anticomitial pendant la mais ces résultats préliminaires imposent des études ultérieures.

PDF Creator Trial


Endocrinologie-Nutrition 5
10-024-B-10 ¶ Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse

Synthèse Clairance infiltration de la tige pituitaire alors que près d’une patiente sur
placentaire hépatique quatre présente une hypoprolactinémie. Sur le plan posthypo-
physaire, un diabète insipide peut être présent ou masqué par
le déficit corticotrope se révélant alors par l’apparition d’un
syndrome polyuropolydipsique après substitution par l’hydro-
Déficit de synthèse
cortisone. L’insuffisance anté- et posthypophysaire au cours de
hypothalamique Excès de vasopressinase l’hypophysite auto-immune peut être plus ou moins complète,
d’installation brutale ou progressive dans le post-partum. Sur le
plan biologique, le bilan hormonal met en évidence une
insuffisance antéhypophysaire complète ou partielle avec une
insuffisance corticotrope (70 %) (cortisol et ACTH bas, ne
répondant pas aux tests de stimulation), une insuffisance
Diminution de la concentration d’ADH gonadotrope (50 %), une insuffisance thyréotrope (30-60 %),
une insuffisance somatotrope fréquente lorsque l’exploration
hormonale est complète. Cette insuffisance antéhypophysaire
peut être associée à une hyperprolactinémie (30-40 %) le plus
souvent modérée alors qu’une hypoprolactinémie le plus
souvent profonde est un élément d’orientation du diagnostic.
Syndrome polyuropolydipsique
Une insuffisance posthypophysaire est présente chez 20 % des
Figure 4. Mécanismes physiopathologiques de l’insuffisance posthypo- patientes, en particulier lors d’une infundibulo-neuro-
physaire au cours de la grossesse. ADH : antidiuretic hormone. hypophysite. Sur le plan radiologique (Fig. 5), l’IRM de la région
hypothalamohypophysaire peut mettre en évidence un syn-
drome de masse intrasellaire homogène, le plus souvent iso-
Insuffisance posthypophysaire intense en T1, avec une extension suprasellaire médiane
Un diabète insipide est rare au cours de la grossesse [61-64]. Il donnant un aspect triangulaire ou en brioche. Ce syndrome de
s’agit le plus souvent d’un syndrome polyuropolydipsique masse, en hypersignal homogène en T2, présente une prise de
transitoire apparaissant au cours du 3e trimestre de grossesse et contraste très intense et le plus souvent homogène après
disparaissant au cours du 1er mois du post-partum. On l’observe injection de gadolinium. Évocateur sur le plan radiologique
en particulier en cas de grossesse multiple (excès de synthèse d’une hypophysite auto-immune est l’infiltration ou l’épaissis-
placentaire d’une vasopressinase) ou chez des patientes présen- sement de la tige pituitaire. Chez les patientes présentant un
tant une HTA avec une protéinurie et une atteinte hépatique diabète insipide, on observe une disparition de l’hypersignal
(diminution de la clairance hépatique de la vasopressinase) spontané de la posthypophyse.
(Fig. 4). Ailleurs, la grossesse peut révéler une pathologie L’évolution d’une hypophysite auto-immune est variable.
hypothalamohypophysaire entraînant une diminution de Classiquement, on note une régression spontanée marquée par
synthèse d’antidiuretic hormone (ADH). une atrophie hypophysaire et l’apparition secondaire d’une selle
Le traitement d’une insuffisance posthypophysaire repose sur turcique vide. Sur le plan hormonal, ont été rapportées des
la desmopressine (Minirin ® ) qui n’est pas détruite par la régressions plus ou moins complètes de l’insuffisance antéhy-
vasopressinase placentaire [63, 65]. On rappelle la nécessité d’une pophysaire initiale, parfois une aggravation ou l’apparition d’un
réévaluation de la fonction posthypophysaire en post-partum diabète insipide secondaire. En revanche, le risque de récidive
chez les patientes ayant présenté un diabète insipide gravidique. au cours d’une grossesse ultérieure est rare.
Enfin, il n’y a pas de contre-indication à une grossesse ou à Le diagnostic d’hypophysite auto-immune est évoqué devant
l’allaitement chez les patientes traitées par la desmopressine les arguments cliniques, hormonaux et radiologiques. En
pour une insuffisance posthypophysaire. particulier, elle peut être associée, soit à d’autres maladies auto-
immunes endocriniennes (maladie d’Hashimoto, maladie de
Basedow, hypoparathyroïdie, insuffisance surrénalienne péri-
■ Hypophysite auto-immune phérique) parfois dans le cadre d’une polyendocrinopathie, soit
non endocriniennes (maladie de Biermer, lupus érythémateux
et grossesse aigu disséminé, myasthénie, vitiligo). La certitude diagnostique
Depuis la première description en 1962, près de 400 observa- est apportée par une biopsie chirurgicale qui retrouve une
tions d’hypophysite auto-immune ont été rapportées dans la infiltration hypophysaire faite de lymphocytes, de plasmocytes
littérature [66-70]. Elle atteint le plus souvent la femme (sept et d’éosinophiles [71-73]. La présence de foyers de nécrose ou de
femmes/un homme) d’âge moyen de 35 ans. Sur le plan granulomes permet de différencier les hypophysites lymphocy-
clinique, l’hypophysite auto-immune se révèle le plus souvent taires, granulomateuses ou xanthomateuses beaucoup plus rares,
par un syndrome tumoral au cours du 3 e trimestre de la sans que l’on sache si ces types histologiques ne représentent
grossesse ou du post-partum marqué par des céphalées frontales pas en fait des stades évolutifs d’une même affection auto-
ou rétro-orbitaires (72 %), des signes ophtalmologiques avec une immune. Enfin, des autoanticorps antihypophyse ont été
baisse de l’acuité visuelle, des troubles du champ visuel témoi- détectés chez des patientes présentant une hypophysite auto-
gnant d’une compression du chiasma optique, ou des troubles immune [74]. Cependant, leur spécificité et leur sensibilité sont
de l’oculomotricité lors d’une atteinte des sinus caverneux. Plus médiocres avec les méthodes actuelles pour faire le diagnostic
rarement une hypophysite auto-immune peut être évoquée d’hypophysite auto-immune.
devant un syndrome méningé rattaché à une méningite asepti- Au cours de la grossesse, une hypophysite auto-immune fait
que. Dans le post-partum, l’hypophysite auto-immune se révèle discuter une nécrose hémorragique responsable d’une apoplexie
par l’apparition de signes d’insuffisance hypophysaire : insuffi- d’un macroadénome, en particulier à prolactine, et dans la
sance corticotrope avec asthénie, amaigrissement et pâleur dont période du post-partum un syndrome de Sheehan apparaissant
l’évolution peut être marquée par un collapsus cardiovasculaire dans les suites d’un choc hémorragique au moment de l’accou-
révélateur qui fait la gravité de l’affection, une insuffisance chement, entraînant une insuffisance antéhypophysaire le plus
gonadotrope marquée par une aménorrhée postgrossesse liée à souvent complète, ou une infiltration granulomateuse (sarcoï-
un hypogonadisme hypogonadotrophinique plus ou moins dose, maladie de Wegener, histiocytose) responsable d’une
important, transitoire ou définitif, une insuffisance somatotrope insuffisance hypophysaire non tumorale.
qui, associée à l’insuffisance corticotrope, peut être responsable Le traitement d’une hypophysite auto-immune est variable
de malaises hypoglycémiques au cours de périodes de jeûne, selon le contexte clinique. Il repose sur :
une insuffisance thyréotrope. Sur le plan prolactinique, l’hypo- • un traitement symptomatique du déficit anté- ou posthypo-
physite auto-immune peut être associée à une hyperprolactiné- physaire, éventuellement associé à un traitement hypoprolac-
mie responsable d’une galactorrhée du post-partum, liée à une tinémiant par un agoniste dopaminergique ;

PDF
6 Creator Trial Endocrinologie-Nutrition
Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse ¶ 10-024-B-10

Figure 5.
A, B. Aspect en imagerie par résonance magnéti-
que d’une hypophysite auto-immune au cours
d’une grossesse.

• devant un syndrome chiasmatique, sur une corticothérapie si ou moins complète avec possible allaitement maternel ou
les arguments cliniques, hormonaux et radiologiques sont grossesse ultérieure [80], ou s’associer rarement à une insuffisance
suffisamment évocateurs. Les protocoles de corticothérapie posthypophysaire responsable d’un diabète insipide [81].
sont variables [75, 76], et en cas de corticodépendance, un Évoqué sur le plan clinique, le diagnostic d’insuffisance
traitement immunosuppressif de fond (azathioprine) peut être antéhypophysaire est confirmé par les explorations hormonales
indiqué dans le post-partum. de base et les tests de stimulation spécifiques [82]. Une insuffi-
Devant une aggravation du syndrome chiasmatique ou une sance hypophysaire du post-partum fait discuter une hypophy-
absence de régression après une corticothérapie, une chirurgie site lymphocytaire. Sur le plan neuroradiologique, l’évolution
hypophysaire de décompression est indiquée : elle permet le d’une nécrose hypophysaire du post-partum est marquée par
diagnostic de certitude par l’examen anatomopathologique mais l’apparition d’une arachnoïdocèle intrasellaire partielle ou
la biopsie chirurgicale est fréquemment compliquée d’un complète au sein d’une selle turcique de volume normal [83].
panhypopituitarisme. Chez d’autres patientes, la surveillance Le diagnostic d’une insuffisance hypophysaire dans le cadre
clinique et radiologique permet de constater une régression d’un syndrome de Sheehan impose un traitement substitutif
spontanée du syndrome tumoral avec l’apparition secondaire corticotrope, thyréotrope, gonadotrope et éventuellement
d’une arachnoïdocèle intrasellaire venant confirmer a posteriori somatotrope, le plus souvent définitif.
le diagnostic d’hypophysite auto-immune.

“ Point fort “ Point fort


En pratique, une hypophysite auto-immune doit être Sur le plan pratique, bien que classique, le syndrome de
évoquée devant tout syndrome tumoral hypophysaire ou Sheehan est une cause rare d’insuffisance hypophysaire du
toute insuffisance hypophysaire apparaissant au cours post-partum.
d’une grossesse ou dans le post-partum.

■ Syndrome de Sheehan ■ Conclusion


Les affections hypophysaires tumorales ou fonctionnelles
Nécrose hypophysaire aiguë du post-partum, le syndrome de
peuvent être présentes chez une femme enceinte ou au décours
Sheehan est une cause d’insuffisance hypophysaire postgravidi-
de l’accouchement. Une collaboration étroite entre les gynéco-
que [77]. Classique au cours des grossesses multiples, elle est
logues, les obstétriciens, les endocrinologues et parfois les
devenue rare du fait des progrès récents en obstétrique. Elle est
neurochirurgiens est nécessaire pour la prise en charge d’une
secondaire à une ischémie hypophysaire au cours d’un accident
grossesse chez les patientes présentant un adénome hypophy-
hémorragique de la délivrance.
saire sécrétant ou non sécrétant, une insuffisance anté- ou
Sur le plan clinique, après une hémorragie obstétricale avec
posthypophysaire, ou lors d’un épisode d’hypophysite auto-
hypotension et collapsus, le syndrome de Sheehan est marqué
immune ou de syndrome de Sheehan au cours de la grossesse
par une absence de montée laiteuse et de retour de couches, et
ou du post-partum.
l’apparition de malaises hypoglycémiques en post-partum [78, 79].
Ailleurs d’évolution lente et insidieuse sur plusieurs mois ou
.

années, il peut être marqué par l’apparition d’une insuffisance


antéhypophysaire avec insuffisance gonadotrope (aménorrhée
■ Références
secondaire, diminution de la libido, régression des caractères [1] Frohman LA. Pituitary tumors in pregnancy. Endocrinologist 2001;11:
sexuels secondaires), une insuffisance corticotrope (asthénie, 399-406.
dépigmentation, hypoglycémie), une insuffisance thyréotrope et [2] Molitch ME. Medical treatment of prolactinomas. Endocrinol Metab
somatotrope. Cette insuffisance antéhypophysaire peut être plus Clin North Am 1999;28:158-69.

PDF Creator Trial


Endocrinologie-Nutrition 7
10-024-B-10 ¶ Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse

[3] Molitch ME. Clinically non-functioning adenomas. In: Bronstein MD, [29] Brian SR, Bidlingmaier M, Wajnrajch MP, Weinzimer SA, Inzucchi
editor. Pituitary tumors in pregnancy. Amsterdam: Kluwer Academic SE. Treatment of acromegaly with pegvisomant during pregnancy:
Publishers; 2001. p. 123-9. maternal and fetal effects. J Clin Endocrinol Metab 2007Jun 26;[Epub
[4] Musolino NR, Bronstein MD. Prolactinomas and pregnancy. In: ahead of print].
Bronstein MD, editor. Pituitary tumors in pregnancy. Amsterdam: [30] Bertherat J, Billaud L, Guillaume B. Pathologie de l’axe corticotrope et
Kluwer Academic Publishers; 2001. p. 91-108. grossesse. Ann Endocrinol (Paris) 2002;63:452-6.
[5] Prager D, Braunstein GD. Pituitary disorders during pregnancy. [31] Buescher M. Cushing’s syndrome in pregnancy. Endocrinologist 1996;
Endocrinol Metab Clin North Am 1995;24:1-4. 6:357-61.
[6] Sam S, Molitch ME. Timing and special concerns regarding endocrine [32] Guillaume B, Sanson ML, Billaud L, Bertagna X, Laudat MH, Luton JP.
surgery during pregnancy. Endocrinol Metab Clin North Am 2003;32: Cushing’s syndrome and pregnancy. Aetiologies and prognosis in
337-54. twenty-two patients. Eur J Med 1992;1:83-9.
[7] Caturegli P, Newschaffer C, OliviA, Pomper MG, Burger PC, Rose NR. [33] Madhun ZT, Aron DC. Cushing’s disease in pregnancy. In:
Autoimmune hypophysitis. Endocr Rev 2005;26:599-614. Bronstein MD, editor. Pituitary tumors in pregnancy. Amsterdam:
[8] Chanson P. Prise en charge des adénomes à prolactine au cours de la Kluwer Academic Publishers; 2001. p. 149-72.
[34] Sheeler LR. Cushing’s syndrome and pregnancy. Endocrinol Metab
grossesse. Reprod Hum Horm 2001;10:673-81.
Clin North Am 1994;23:619-27.
[9] Crosignani PG, MatteiAM, Severini V, Cavioni V, Maggioni P, Testa G.
[35] Lindsay JR, Nieman LK. The hypothalamic-pituitary-adrenal axis in
Long-term effects of time, medical treatment and pregnancy in 176 pregnancy: challenges in disease detection and treatment. Endocr Rev
hyperprolactinemic women. Eur J Obstet Gynecol Reprod Biol 1992; 2005;26:775-99.
44:175-80. [36] Lindsay JR, Jonklaas J, Oldfield EH, Nieman LK. Cushing’s syndrome
[10] Gillam MP, Molitch ME, Lombardi G, Colao A. Advances in the during pregnancy: personal experience and review of the literature.
treatment of prolactinomas. Endocr Rev 2006;27:485-534. J Clin Endocrinol Metab 2005;90:3077-83.
[11] Brue T, Delemer B. Diagnostic et prise en charge des [37] Casson IF, Davis JC, Jeffreys RV, Silas JH, Williams J, Belchetz PE.
hyperprolactinémies. Consensus d’experts de la Société française Successful management of Cushing’s disease during pregnancy by
d’endocrinologie (SFE). Ann Endocrinol (Paris) 2007;68:58-64. transphenoidal surgery. Clin Endocrinol (Oxf) 1987;27:423-8.
[12] Brownell J. Quinagolide in hyperprolactinemia. Rev Contemp [38] Mellor A, Harvey RD, Pobereskin LH, Sneyd JR. Cushing’s disease
Pharmacother 1998;9:1-75. treated by trans-sphenoidal selective adenomectomy in mid-pregnancy.
[13] Ricci E, Parazzini F, Motta T, Ferrari CI, Colao A, Clavenna A, et al. Br J Anaesth 1998;80:850-2.
Pregnancy outcome after cabergoline treatment in early weeks of ges- [39] Ross RJ, Chew SL, Perry L, Erskine K, Medbak S, Afshar F. Diagnosis
tation. Reprod Toxicol 2002;16:791-3. and selective cure of Cushing’s disease during pregnancy by
[14] Robert E, Musatti L, Piscitelli G, Ferrari C. Pregnancy outcome after transphenoidal surgery. Eur J Endocrinol 1995;132:722-6.
treatment with the ergot derivative, cabergoline. Reprod Toxicol 1996; [40] Hana V, Dokoupilova M, Marek J, Plavka R. Recurrent ACTH-
10:333-7. independent Cushing’s syndrome in multiple pregnancies and its
[15] Bétéa D, Valdes Socin H, Hansen I, Stevenaert A, Beckers A. treatment with metyrapone. Clin Endocrinol (Oxf) 2001;54:277-81.
Acromégalie et grossesse. Ann Endocrinol (Paris) 2002;63:457-63. [41] Blackhurst G, Strachan WM, Collie D, GregorA, Statham PF, Secki JE.
[16] Herman-Bonert V, Seliverston M, Melmed S. Pregnancy in The treatment of a thyrotropin-secreting pituitary macroadenoma with
acromegaly: successful therapeutic outcome. J Clin Endocrinol Metab octreotide in twin pregnancy. Clin Endocrinol (Oxf) 2002;56:401-4.
1998;83:727-31. [42] Caron P, Gerbeau C, Pradayrol L, Simonetta C, Bayard F. Successful
[17] Herman-Bonert V, Melmed S. Pregnancy in acromegaly. In: pregnancy in an infertile woman with a thyrotropin-secreting
macroadenoma treated with somatostatin analog (octreotide). J Clin
Bronstein MD, editor. Pituitary tumors in pregnancy. Amsterdam:
Endocrinol Metab 1996;81:1164-8.
Kluwer Academic Publishers; 2001. p. 109-21.
[43] Chaiamnuay S, Kim YN. Successful management of a pregnant woman
[18] Colao A, Merola B, Ferone D, Lombardi G. Acromegaly. J Clin
with a TSH-secreting pituitary adenoma with surgical and medical
Endocrinol Metab 1997;82:2777-81. therapy. Pituitary 2003;6:109-13.
[19] De Menis E, Billeci D, Marton E, Gussoni G. Uneventful pregnancy in [44] Francis TB, Smallridge RC, Kane J, Magner JA. Octreotide changes
an acromegalic patient treated with slow-release lanreotide: a case serum thyrotropin (TSH) glycoisomer distribution as assessed by lectin
report. J Clin Endocrinol Metab 1999;84:1489. chromatography in a TSH macroadenoma patient. J Clin Endocrinol
[20] Fassnacht M, Capeller B, Arlt W, Steck T, Allolo B. Octreotide LAR Metab 1993;77:183-7.
treatment throughout pregnancy in acromegalic woman. Clin [45] Djerassi A, Coutifaris A, West VA, Asa SL, Kapoor SC, Pavlou SN,
Endocrinol (Oxf) 2001;55:411-5. et al. Gonadotroph adenoma in a premenopausal woman secreting
[21] Landolt AM, Schmid J, Wimpfheimer C, Karlsson ER, Boerlin V. follicle-stimulating hormone and causing ovarian hyperstimulation.
Successful pregnancy in a previous infertile woman treated with SMS J Clin Endocrinol Metab 1995;80:591-4.
201-995 for acromegaly. N Engl J Med 1989;320:671-2. [46] Donadille F, Bennet A, Caron P. Gonadotrophin adenoma and
[22] Mikhail N. Octreotide treatment of acromegaly during pregnancy. pregnancy: two case reports. 85th Annual Meeting of Endocrine
Mayo Clin Proc 2002;77:297-8. Society, Philadelphia, 19-22 June 2003.
[23] Montini M, Pagani G, Gianola D, Pagani MD, Piolini R, Camboni MG. [47] Kupersmith MJ, Rosenberg C, Kleinberg D. Visual loss in pregnant
Acromegaly and primary amenorrhea: ovulation and pregnancy women with pituitary adenomas. Ann Intern Med 1994;121:473-7.
induced by SMS 201-995 and bromocriptine. J Endocrinol Invest 1990; [48] Murata Y, Ando H, Nagasaka T, Takahashi I, Saito K, Fukugaki H, et al.
13:193. Successful pregnancy after bromocriptine therapy in an anovulatory
[24] Mozas J, Ocon E, Lopez de la Torre M, Suarez AM, Miranda JA, woman complicated with ovarian hyperstimulation caused by
HerruzoAJ. Successful pregnancy in a woman with acromegaly treated follicle-stimulating hormone-producing plurihormonal pituitary
with somatostatin analog (octreotide) prior to surgical resection. Int microadenoma. J Clin Endocrinol Metab 2003;88:1988-93.
J Gynaecol Obstet 1999;65:71-3. [49] Aydin Y, Can SM, Gulkilik A, Turkmenoglu O, Alatli C, Ziyal I. Rapid
[25] Neal JM. Successful pregnancy in a woman with acromegaly treated enlargement and recurrence of a preexisting intrasellar cranio-
with octreotide. Endocr Pract 2000;6:148-50. pharyngioma during the course of two pregnancies. J Neurosurg 1999;
91:322-4.
[26] Takeuchi K, Funakoshi T, Oomori S, Maruo T. Successful pregnancy in
[50] Magge SN, Brunt M, Scott RM. Craniopharyngioma presenting during
an acromegalic woman treated with octreotide. Obstet Gynecol 1999;
pregnancy 4 years after a normal magnetic resonance imaging scan.
93(5Pt2):848. Case report. Neurosurgery 2001;49:1014-7.
[27] Caron P, Buscail L, Beckers A, Estève JP, Igout A, Hennen G, et al. [51] Maniker AH, Krieger AJ. Rapid recurrence of craniopharyngioma
Expression of somatostatin receptor SST4 in human placenta and during pregnancy with recovery of vision. A case report. Surg Neurol
absence of octreotide effect on human placental growth hormone 1996;45:324-7.
concentration during pregnancy. J Clin Endocrinol Metab 1997;82: [52] Sachs BP, Smith SK, Cassar J, Van Iddekinge B. Rapid enlargement of
3771-6. a craniopharyngioma in pregnancy. Br J Obstet Gynaecol 1978;85:
[28] Qureshi A, Kalu E, Ramanathan G, Bano G, Croucher C, Panahloo A. 577-8.
IVF/ICSI in a woman with active acromegaly: successful outcome [53] Roelvink NC, Kamphorst W, Van Aphen HA, Ramanath Rao B.
following treatment with pegvisomant. J Assist Reprod Genet 2006;23: Pregnancy-related primary brain and spinal tumors. Arch Neurol 1987;
439-42. 44:209-15.

PDF
8 Creator Trial Endocrinologie-Nutrition
Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse ¶ 10-024-B-10

[54] Hsu DW, Efird JT, Tessa Hedley White E. Progesterone and estrogen [71] Tashiro T, Sano T, Xu B, Wakatsuki S, Kagawa N, Nishioka H,
receptors in meningiomas: prognostic considerations. J Neurosurg et al. Spectrum of different types of hypophysitis: a clinicopa-
1997;86:113-20. thologic study of hypophysitis in 31 cases. Endocr Pathol 2002;13:
[55] Kanaan I, Jallu A, Kanaan H. Management strategy for meningioma in 183-95.
pregnancy. A clinical study. Skull Base 2003;13:197-203. [72] Honegger J, Fahlbusch R, Bornemann A, Hensen J, Buchfelder M,
[56] Varma SK, Collins M, Row A, Haller WS, Varma K. Thyroxine, tri- Muller M, et al. Lymphocytic and granulomatous hypophysitis:
iodothyronine, and reverse tri-iodothyronine concentrations in human experience with nine cases. Neurosurgery 1997;40:713-23.
milk. J Pediatr 1978;93:803-6. [73] Thodou E, Asa SL, Kontogeorgos G, Kovacs K, Horvath E, Ezzat S.
[57] Menashe Y, Sack J, Mashiach S. Spontaneous pregnancies in two Clinical case seminar: lymphocytic hypophysitis: clinicopathological
women with Laron-type dwarfism: are growth hormone and circulating
findings. J Clin Endocrinol Metab 1995;80:2302-11.
insulin-like growth factor mandatory for induction of ovulation? Hum
[74] Takao T, Nanamiya W, Matsumoto R, Asaba K, Okabayashi T,
Reprod 1991;6:670-1.
[58] Muller J, Starup J, Christiansen JS, Jorgensen JO, Juul A, Hashimoto K. Antipituitary antibodies in patients with lymphocytic
Skakkebaek NE. Growth hormone treatment during pregnancy in a hypophysitis. Horm Res 2001;55:288-92.
growth hormone-deficient woman. Eur J Endocrinol 1995;132:727-9. [75] Modigliani E, Beressi N, Iba-Zizen MT, Dumas JL, Cohen R, Mikol J.
[59] Wirén L, Boguszewski CL, Johannsson G. Growth hormone (GH) Les hypophysites lymphocytaires : aspects anatomopathologiques, cli-
replacement therapy in GH-deficient women during pregnancy. Clin niques, radiologiques et thérapeutiques. Rev Fr Endocrinol Clin 1993;
Endocrinol (Oxf) 2002;57:235-9. 34:499-509.
[60] Verhaeghe J, Bougoussas M, Van Herck E, de Zeghert F, Hennen G, [76] Beressi N, Cohen R, Beressi JP, Dumas JL, Legrand M, Iba-Zizen MT,
Igout A. Placental growth hormone and IGF-1 in a pregnant woman et al. Pseudotumoral lymphocytic hypophysitis: successfully treated
with Pit-1 deficiency. Clin Endocrinol (Oxf) 2000;53:645-7. by corticosteroid alone: first case report. Neurosurgery 1994;35:
[61] Durr JA. Diabetes insipidus in pregnancy. Am J Kidney Dis 1987;9: 505-8.
276-83. [77] Kelestimur F. Sheehan’s syndrome. Pituitary 2003;6:181-8.
[62] Durr JA, Hoggard JG, Hunt JM, Schrier RW. Diabetes insipidus in [78] Molitch ME. Pituitary disorders during pregnancy. Endocrinol Metab
pregnancy associated with abnormally high circulating vasopressinase Clin N Am 2006;35:99-116.
activity. N Engl J Med 1987;361:1070-4. [79] Carlson HE. The pituitary gland in pregnancy and the puerperium. In:
[63] Hugues JM, Barron WM, Vance ML. Recurrent diabetes insipidus Melmed S, editor. Pituitary. Malden: Blackwell; 2002. p. 628-41.
associated with pregnancy: pathophysiology and therapy. Obstet [80] Grimes HG, Brooks MH. Pregnancy in Sheehan’s syndrome: report of
Gynecol 1989;73:462-4. a case and review. Obstet Gynecol Surv 1980;35:481-8.
[64] Krege J, Katz VL, Bowes Jr. WA. Transient diabetes insipidus of [81] Barbieri RL, Randall RW, Saltzman DH. Diabetes insipidus occuring in
pregnancy. Obstet Gynecol Surv 1989;44:789-95. a patient with Sheehan’s syndrome during a gonadotropin-induced
[65] Kallen BA, Carlsson SS, Bengtssen BK. Diabetes insipidus and use of pregnancy. Fertil Steril 1985;44:529-31.
desmopressin (Minirin®) during pregnancy. Eur J Endocrinol 1995;
[82] Shahmanesh M, Ali Z, Pourmand M, Nourmand I. Pituitary function
132:144-6.
tests in Sheehan’s syndrome. Clin Endocrinol (Oxf) 1980;12:303-11.
[66] Cosman F, Post KD, Holub DA, Wardlaw SI. Lymphocytic
[83] Fleckman AM, Schubart UK, Danziger A, Fleischer N. Empty sella of
hypophysitis. Report of 3 new cases and review of the literature.
Medicine 1989;68:240-56. normal size in Sheehan’s syndrome. Am J Med 1983;75:585-91.
[67] Cheung CC, Ezzat S, Smyth HS,Asa SL. The spectrum and significance
of primary hypophysitis. J Clin Endocrinol Metab 2001;86:1048-53.
[68] Caturegli P, Newschaffer C, OliviA, Pomper MG, Burger PC, Rose NR. Pour en savoir plus
Autoimmune hypophysitis. Endocr Rev 2005;26:599-614.
Braunstein GD. Endocrine changes in pregnancy. In: Larsen PR,
[69] Leung GK, Lopes MB, Thorner MO, Vance ML, Laws Jr. ER. Primary
Kronenberg HM, Melmed S, Polonsky KS, editors. Williams Textbook
hypophysitis; a single-center experience in 16 cases. J Neurosurg 2004;
101:262-71. of Endocrinology. Philadelphia: WB Saunders; 2003. p. 795-810.
[70] Hansen I, Bétéa D, Beckers A. Pathologies inflammatoires de Carlson HE. The pituitary gland in pregnancy and the puerperium. In:
l’hypophyse durant la grossesse. Ann Endocrinol (Paris) 2002;63: Melmed S, editor. Pituitary. Malden: Blackwell; 2002. p. 628-41.
464-9. Caron P. Pathologie hypophysaire et grossesse. Paris: Springer; 2007 (159p).

P. Caron, Professeur (caron.p@chu-toulouse.fr).


Service d’endocrinologie, maladies métaboliques et nutrition, Pôle cardiovasculaire et métabolique, Centre hospitalier universitaire, Rangueil-Larrey,
Toulouse, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Caron P. Pathologie hypothalamohypophysaire et grossesse. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris),
Endocrinologie-Nutrition, 10-024-B-10, 2008.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


Arbres Iconographies Vidéos / Documents Information Informations Auto-
décisionnels supplémentaires Animations légaux au patient supplémentaires évaluations

PDF Creator Trial


Endocrinologie-Nutrition 9

Vous aimerez peut-être aussi