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HEMATOLOGIE PEDIATRIQUE
Mise à jour
REMERCIMENTS AUX :
SOMMAIRE
CAT devant une Anémie………………………………………………………………………………………………………..3
Anémies mégaloblastiques…………………………………………………………………………………………………..17
Anémies hémolytiques………………………………………………………………………………………………………….22
Bêta-thalassémie…………………………………………………………………………………………………………………..27
Drepanocytose………………………………………………………………………………………………………………………36
Déficit en G6PD……………………………………………………………………………………………………………………..46
Sphérocytose héréditaire……………………………………………………………………………………………………….52
Anémie de blackfan-diamond………………………………………………………………………………………………….79
Hémophilie………………………………………………………………………………………………………………………………95
Purpuras…………………………………………………………………………………………………………………………………104
Transfusion sanguine………………………………………………………………………………………………………………..134
3 Dr Nekmouche
I. DEFINITION
Intérêt
– Fréquence : symptôme très fréquent en pédiatrie
– Gravité : elle peut mettre en jeu le pronostic vital d'où l'importance d'un diagnostic sûr et rapide.
– Diversité des étiologies
– Prévention : possibilité de mesures de prévention pour certaines étiologies
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
A. Mécanismes des anémies
1. Insuffisance de production des précurseurs érythroîdes
Aplasie médullaire
Erythroblastopenie
Envahissement de la moelle
Défaut de production d’érythropoîetine
2. Anomalies carentielle de l’érythropoïèse
Anémie ferriprive
Carences en Vit B12, folate……
3. Anémies hémolytiques
Atteinte d’un composant du GR (hémoglobine, mbr, enzymes)
Acquise (auto-immune, par infection, par fragmentation)
4. Anémie par spoliation
III. DIAGNOSTIC POSITIF
A. Circonstance de découverte
Découverte fortuite
Pâleur
Signes de retentissement
B. Clinique
Pâleur cutanéo muqueuse maître symptôme
Asthénie, anorexie, apathie, vertiges, céphalée.
Souffle fonctionnel
Dyspnée d’effort
C. Biologie
Taux Hb abaissé
4 Dr Nekmouche
2. Examen clinique
Faciès, AEG, T°
Syndrome hémorragique, cyanose, ictère
Syndrome malformatif
ADP, SPM
Développement SP
5. Examens complémentaires
a) FNS :
1) VGM :
– VGM= HTx10/nbr GR (M)
– VGM normale entre 80 à 95 µ3
– VGM > 95 µ3 macrocytose
5 Dr Nekmouche
ATCD familiaux.
Les éléments cliniques :
Signe d’hémolyse mixte intra et extra vasculaire.
Retard pondéral, syndrome dysmorphique…
Les éléments biologiques :
FNS : AHM peu régénérative hypersidérémique.
FS : hypochromie, anisopoikylocytose, cellules en cibles
Fer sérique
Ferritinémie
EP de l’Hb :
Hb F.
Hb A1
Hb A2 normale ou.
2) Anémie sidéroblastique
Héréditaire ou acquises due a un dépôt de fer dans les mitochondries des érythrocytes
AEG, HSPM importantes.
Hypersidérémie.
Myélogramme : dysérythropoïèse.
Coloration de Perls : sidéroblastes en annaux.
3) Autres syndromes rares :
Saturnisme
Hémosidérose pulmonaire idiopathique (surcharge des macrophages en fer).
Syndrome de Good-pasture : hémosidérose pulmonaire avec atteinte glomérulaire.
Anomalie de la transferrine (atransferrinémie congénitale).
Si Myélogramme normal
IR
Hypothyroïdie
Anémie inflammatoire débutante
Carence associées en folate et en fer
Myélogramme : absence isolée d’érythroblaste :
Blackfan Diamond
Erythoblastopénie bénigne
Myélogramme envahissement médullaire
Leucémie métastase
Myélogramme mégaloblastes
Carence en vit B12, acide folique
Syndrome myélodysplasique
Maladie hépatique
A- Hémorragie aigue
Extériorisée ou non extériorisée
B- Anémie hémolytique :
A. Les anémies hémolytiques corpusculaires
9 Dr Nekmouche
Modalités :
1. Si anémie mal tolérée :
1) Mise en condition : (en parallèle avec l’enquête étiologique)
Position demi-assise.
10 Dr Nekmouche
Repos au lit.
O2 réchauffé et humidifié par lunette nasale : 3L/mn.
Arrêt de l’alimentation per os.
2 voies d’abords périphériques de grand calibre pour le bilan et le traitement.
Bilan pré transfusionnel : groupage Rh avec phénotype étendu, FNS, FS, TR, Coombs, EP Hb
Sachet collecteur des urines.
Monitoring cardio-respiratoire et oxymétrie de pouls.
Feuille de surveillance horaire stricte clinique et biologique.
antipyrétiques physiques et chimiques.
2) Transfusion :
Qualité :
Transfusion du sang isogroupe isorhésus phénotypé dans le système Kell, déleucocyté, déplaquetté et filtré.
Sang frais
Sang contrôlé
Quantité :
Q (ml)= 3 x P(Kg) x (Hb désirée-Hb réelle)
Débit ne doit pas dépasser 50cc/h
La quantité doit être réduite dans : drépanocytose, AHAI, Ice cardiaque, Ice rénale,
Règles de sécurité transfusionnelle (identité complète, étiquetage adéquat) avec contrôle ultime au lit du
malade (concordance entre le groupage du malade et le flacon, et test de compatibilité).
Surveillance : Accidents transfusionnels :
Allergie : urticaire, rash cutané, œdème, frisson, prurit
Syndrome frisson-hyperthermie
Choc endotoxinique
Surcharge volumique, OAP
Hyperkaliémie, hypocalcémie
2. Traitement étiologique :
Anémie ferriprive : traitement martial
Anémie mégaloblastique : supplémentation en VIT B12, folate
Anémie inflammatoire : traitement de la maladie inflammatoire
AHAI : CTC, IS
Traitement du syndrome hémorragique
Aplasie médullaire : greffe de la moelle ,SAL+IS
Sphérocytose : splénectomie
Blackfan Diamond : corticoïde
3. Traitement préventif :
Supplémentation martiale, folate, B12 chez les enfants a risques
Eviter les aliments et les médicaments oxydants dans le déficit en G6PD
Dépistage anténatale
Conseil génétique
III. PHYSIOPATHOLOGIE :
A l’état normal, le métabolisme du fer se fait en circuit fermé, et la carence est en rapport avec un déséquilibre
de la balance de fer.
A. Mécanisme :
Défaut d’apport
Spoliation sanguine
Augmentation des besoins
Diminution des réserves
B. Les étapes de l’anémie ferriprive
L’anémie se développe après plusieurs étapes de déplétion :
1ère étape : réserves ferritine.
2ème étape : compartiment plasmatique (fer sérique, TIBC, CS)
3ème étape : Compartiment érythrocytaire: Hb, VGM hypochromie, microcytose. protoporphyrine
érythrocytaire.
12 Dr Nekmouche
B. Biologie :
FNS : anémie hypochrome, microcytaire avec un taux de réticulocytes normal ou légèrement bas.
Frottis sanguin : confirme l’hypochromie et la microcytose, avec une anisocytose et poïkilocytose.
GB et plaquettes : normaux ou souvent thrombopénie (ou plaquettes).
Diagnostic de la carence martiale : évaluation du bilan martial :Selon l’age (voir tableau)
Compartiment de réserve :
Ferritine
Compartiment plasmatique :
Fer sérique
TIBC
CS < 16% (N : 30%).
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Compartiment érythrocytaire :
Protoporphyrine érythrocytaire : précoce >40mg/dl.
RDW (red distribution width) : index de distribution des GR signes précoce de carence martiale (N : 11,5%-
14,5%).
VGM et CCMH.
C. Test thérapeutique:
Crise réticulocytaire entre le 7ème et le 14ème j
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
A. Anémie microcytaire hypochrome hyposidérémique :
Anémie inflammatoire.
Signes cliniques et biologiques évocateurs de maladies infectieuses ou inflammatoires.
Fer sérique
TIBC
Ferritinémie
B. Anémie microcytaire hypochrome hypersidérémiques :
Syndrome thalassémique.
Consanguinité.
ATCD familiaux.
Signes d’hémolyse : PCM SPM, ictère.
14 Dr Nekmouche
Syndrome dysmorphique…
FNS : AHM hypersidérémique, polyglobulie
Diagnostic : EP Hb.
Anémie sidéroblastique :
Héréditaire ou acquises due a un dépôt de fer dans les mitochondries des érythrocytes
AEG, HSPM importantes.
Hypersidérémie.
Myélogramme : dysérythropoïèse.
Coloration de Perls : sidéroblastes en annaux.
Autres syndromes rares :
Saturnisme
Hémosidérose pulmonaire idiopathique (surcharge des macrophages en fer).
Syndrome de Good-pasture : hémosidérose pulmonaire avec atteinte glomérulaire.
Anomalie de la transferrine (atransferrinémie congénitale)
VI. ETIOLOGIES :
A. Chez le nourrisson :
1) Carence d’apport :
Régime lacto-farineux exclusif.
Mauvaise diversification.
Malabsorption : surtout APLV, gluten
VII. TRAITEMENT :
A- But :
Corriger l’anémie et la carence martiale.
Reconstituer les réserves.
Traiter l’étiologie.
B- Modalités
A. Traitement symptomatique : si anémie décompensée
1. Mise en condition
2. Transfusion sanguine :
Indications rares :
Anémie sévère (Hb<4g/dl).
Intolérance hémodynamique.
Infections sévères.
Diarrhée chronique grave.
Qualité :
Transfusion du sang isogroupe isorhésus phénotypé
Sang frais
Sang contrôlé
Quantité :
Q (ml)= 3 x P(Kg) x (Hb désirée-Hb réelle)
Débit ne doit pas dépasser 50cc/h
Règles de sécurité transfusionnelle (identité complète, étiquetage adéquat) avec contrôle ultime au lit du
malade (concordance entre le groupage du malade et le flacon, et test de compatibilité).
B. Traitement curatif :
1. Supplémentation en fer :
1) La voie orale est toujours préférée.
Produits : fer ferreux sirop. (ferrostrane, orofer, selofer, ferrum)
Posologie :
- Dose d’attaque : 10mg/kg/j en 2-3 prises à distance des repas pdt 2 mois
- Dose d’entretien : 5mg/kg/j pdt 4mois
Effets secondaires :
Coloration noirâtre des selles et des dents.
Intolérance digestive : douleur, nausée, vomissement…
Durée : jusqu'à la normalisation de la ferritinémie (total=4-6mois).
Traitement adjuvant :
Vitamine C : 500mg/j ou aliments riches en vit C.
Alimentation riche en fer.
2) La voie parentérale : venofer est exceptionnelle
Indiquée dans les situations de malabsorption et d’intolérance
Posologie: 2 – 4 mg/Kg/semaine
Durée: 4 – 12 semaines en milieu hospitalier car risque allergique
2. PEC nutritionnelle :
Régime alimentaire équilibré, adapté à l’âge du malade et aux conditions socioéconomiques
Conseiller un régime à 05repas dont 03 sont principaux.
Conseiller les aliments riches en fer : épinard, lentilles, les œufs, foie, viande de cheval…
Conseiller les fruits riches en vit C : orange,…
3. Traitement étiologique : œsophagite peptique, APLV, diverticule de Meckel.
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VIII. SUIVI
A. Rythme : Au 10-15j, 02ème, et 06ème mois.
B. Paramètres de suivi :
Clinique :
CCM, DPM et DSP.
Observance du traitement.
Vaccination, scolarité.
Paraclinique :
Taux de réticulocytes 10-15j : crise réticulocytaire
FNS, au 02ème et 06ème mois ou signe d’aggravation.
Ferritinémie au 06ème mois
IX. EVOLUTION :
A. Évolution favorable
Crise réticulocytaire : 1-2 semaine.
Compartiment érythrocytaire est le 1ier à se corriger : Hb VGM CCMH protoporphyrine puis le
compartiment plasmatique (fer sérique) puis les réserves plus tardive (ferritine) en 06mois.
B. Évolution défavorable :
Si pas de réponse : il faut rechercher
Mauvaise compliance.
Dose incorrecte.
Saignement occulteFOGD, endoscopie basse
Mauvaise absorption : maladie cœliaque++++++
Autres causes : maladie inflammatoire, B thalassémie, affection maligne…
X. PRONOSTIC :
C’est une pathologie de bon pronostic si traitement bien conduit et régime suivi.
l’anémie ferriprive est très bien tolérée et la décompensation est rare
XI. PREVENTION :
1. Chez la femme enceinte :
Régime riche en fer surtout héminique.
Supplémentation au 3ème trimestre
2. Chez le nourrisson :
L’allaitement maternel est suffisant jusqu’au 5-6ème mois.
Diversification correcte.
Eviction de l’alimentation lactée exclusive prolongée.
Enrichir les préparations diététiques en fer.
Supplémentation systématique du prématuré et hypotrophe à partir du 1ier mois au 12mois (2mg/kg/j).
Limiter et quantifier les prélèvements
3. Chez l’adolescent :
Encourager un régime riche en fer surtout héminique.
XII. Conclusion :
C’est une pathologie fréquente dominée par carence d’apport
De bon pronostic si traitement bien conduit et régime suivi.
Intérêt majeur de la prévention qui doit être commencée au cours de la grossesse.
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Anémies mégaloblastiques
I. Définition :
C’est un ensemble d’anémies macrocytaires caractérisées par une anomalie morphologique portant sur la ligné
rouge liées à une carence en folates et vitamine B12.
II. Intérêt :
- Fréquence : moins fréquentes que l’anémie ferriprive
- Etiologies : multiples.
- Traitement : simple (supplémentation et traitement étiologique).
- Gravité : séquelles neurologiques surtout dans la carence en vit B12
- Prévention : possible.
III. Physiologie :
A. Métabolisme de la vitamine B12 : cobalamines :
1. Besoins quotidiens faibles : 1-2µg
2. Apports :
Elle est synthétisée par les micro-organismes présence en grande quantité dans les protéines animales
(viandes, poissons), à moindre degré : lait, œufs, presque absente dans les végétaux.
3. Transport :
Dans le sang la vit B12 est véhiculée par des protéines de transport : les transcobalamines
4. Absorption :
Au niveau de l’estomac, la vitamine B12 est fixée par une protéine vectrice, facteur intrinsèque secrété par la
muqueuse gastrique
le complexe facteur intrinsèque+vitamine B12 vient se fixer sur de récepteurs de la muqueuse de l’iléon où se
fait l’absorption.
5. Réserve :
2-3mg (2-4ans)
B. Métabolisme des folates :
1. Apports :
Ce sont des dérivés réduits, exclusivement apportés par l’alimentation surtout les légumes et les feuilles verts,
fruits secs et frais, laits, œufs… ; Ils sont détruits par l’ébullition prolongée.
2. Réserve :
foie+++ : suffisants pour 04mois : 10-15mg.
3. Besoins :
60µg/j : <1an.
100µg/j : 1-12ans.
200µg/j : 12-19ans.
C. Fonction des folates et vitamines B12 :
Rôle de coenzyme dans plusieurs réactions métaboliques, dans la formation des bases puriques et pyrimidiques
et donc de l’ADN (action indirecte de la vitamine B12 et directe des folates).
IV. Physiopathologie :
Anomalie de synthèse de l’ADN.
Blocage partiel des cellules à renouvellement rapide en particulier : les précurseurs hématopoïétiques, les
cellules épithéliales digestives, cellules nerveuses…
Au niveau du sang :
Défaut de synthèse de l’ADN retard de maturation du noyau alors que le cytoplasme subit une
maturation normal asynchronisme nucléo-cytoplasmique + retard des mitoses anomalies
morphologiques des érythroblastes (mégaloblastose) + macrocytose.
Les mégaloblastes sont fragiles hémolyse intra-médullaire = érythropoïèse inefficace.
18 Dr Nekmouche
Atteinte des autres lignées : leucopénie, thrombopénie avec plaquettes augmenté de taille.
Au niveau digestif :
Atrophie de la muqueuse : glossite, atrophie muqueuse gastrique et intestinale.
SNC :
Démyélinisation syndrome neurologique (vit B12)
Folates neuropathies périphériques.
V. Diagnostic positif :
A. Clinique :
1) Syndrome anémique.
2) Subictère, SPM.
3) Signes digestifs : Atrophie de la muqueuse : glossite, atrophie muqueuse gastrique et intestinale
4) Signes neurologiques :
Carences en vitamine B12+++, à type de sclérose combinée de la moelle
Inconstant mais préoccupant car risque de séquelles.
Il se manifeste par :
Au début : paresthésie, fatigabilité à la marche, crampes musculaires.
Au stade avancé :
- Syndrome cordonal postérieur (trouble de la sensibilité profonde + ataxie).
- Syndrome pyramidal : Babinski bilatéral, hypertonie, ROT.
Evolution terminale : paraplégie spasmodique.
Autres signes neurologiques : convulsions, RPM.
Le syndrome neuroanémique peut ne régresser que partiellement malgré une vitaminothérapie B12 prolongée,
laissant des séquelles invalidantes
B. Biologie :
NFS : anémie normochrome, macrocytaire, arégénérative leuconeutropénie, thrombopénie.
Frottis sanguin : macrocytose, poïkilocytose, PN hyper segmentés, macro thrombocytes.
Medullogramme : mégaloblastose, moelle riche, aspect "bleue"
Signes d’hémolyse intra-médullaire : fer sérique, ferritine, LDH, bilirubine indirecte.
Diagnostic de la carence vitaminique :
Dosage des folates (sériques+ érythrocytaires)
Dosage de la vit B12 sérique(VN :200 à 500 pg/ml)
Dosage de l’homocystéine et l’acide méthyl-malonique plasmatique et urinaire : Leurs augmentations
confirment le diagnostic de la carence en vitamine B12.
Autres test à visé étiologique :
1. Test de schilling.
But : déficit d’absorption en vit B12 et le déficit en FI de plus en plus abandonné.
Différentes étapes :
Inj IM d’une dose +++ vit B12
Absorption par la bouche de vit B12 libre et vit B12 liée au FI marquée isotopique
Dosage de vit B12 * dans les urines des 24 h
résultats :
en cas d’atteinte gastrique :
B12 libre < 2 %
B12 – FI ≥ 10 %
en cas d’atteinte intestinale :
B12 libre < 4 %
B12 – FI < 4 %
2. Dosage du FI.
19 Dr Nekmouche
5. Pertes excessives
Psoriasis.
Hémodialyse chronique.
6. Carence iatrogène : blocage du métabolisme
Méthotrexate, trimetoprine, phénobarbital…
VIII. Traitement :
A. Folates :
Acide folique : zanitra cp 5mg : 5-15mg/j pendant 3-4mois.
Crise réticulocytaire : 4-7ème j.
Hb se normalise en 15j-1mois.
NFS normale après 8semaines.
Corriger le régime alimentaire.
Traitement de la cause.
Prévention :
- Supplémentation des femmes enceintes.
- AH chronique : acide folique en discontinu.
- Allaitement maternel et diversification adéquate.
B. Vitamine B12 :
Vitamine B12 sous forme d’hydroxycobalamine amp : 100, 1000µg.
Traitement d’attaque Il permet de recharger rapidement les stocks tissulaires vitaminiques et de corriger
l’hypovitaminose B12 sérique. Il repose sur l’administration de 1000 μg par jour pendant une semaine, puis
de 1000 μg par semaine pendant un mois.
Traitement d’entretien 1000 μg par mois jusqu’à correction de la cause.
Dans la maladie de Biermer et la maladie d‟Imerslund-Grasbeck, ce traitement doit être poursuivi à vie par
un traitement d’entretien1000µg/ 3mois
Si troubles neurologiques : traitement pendant plusieurs mois jusqu’à stabilisation ou disparition.
Cours de Constantine
Cour Pr Radoui
Présentation Dr Benterki Aintaya
Carence en vit B12 thèse de doctorat en médecine faculté de FES 2013
21 Dr Nekmouche
ANÉMIES HÉMOLYTIQUES
I. GENERALITES
A. Définition
– Les anémies hémolytiques sont des anémies dues à un raccourcissement de la durée de vie des hématies à un
degré qui ne peut être compensé par la production médullaire.
B. Intérêt
– Les anémies hémolytiques congénitales sont fréquentes dans notre pays en particulier les thalassémies
– Elles posent de très difficiles problèmes de prise en charge
– Progrès thérapeutiques.
II. PHYSIOPATHOLOGIE
A- Mecanismes:
Mecanismes:
– L'hyperhémolyse résulte de la destruction anormale du globule rouge
-Soit GR anormal, fragile = anémie hémolytique corpusculaire
-Soit par une agression extérieure = anémie hémolytique extracorpusculaire
B- Siege :
– L'hémolyse se produit le plus souvent dans le système réticulo-endothélial, on l'appelle hémolyse extra-
vasculaire.
– Dans d'autres circonstances, elle a lieu directement à l'intérieur du vaisseau et elle est dite intra-vasculaire ou à
l'intérieur de la moelle et on parle d'hémolyse intra-médullaire.
C-Conséquence :
A. L'hémolyse chronique ou extra-vasculaire
– Elle s'accomplit sous l'action des macrophages de la moelle et de la rateSPMG
– Il y a libération d'une grande quantité d'hémoglobine avec augmentation du nombre des réticulocytes anémie
régénérative
– Augmentation de la bilirubine indirecte (signe inconstant)Ictère
– Libération de fer dans le plasma en grande quantité FS, CS élevée, TIBC basse
B. L'hémolyse aigue ou intra-vasculaire
Dans certains cas, l'hémolyse ne se fait pas dans les cellules réticulaires, mais dans le courant circulatoire.
L'hémoglobine est directement libérée dans le plasma hémoglobinémie et elle se fixe sur l'haptoglobine
haptoglobine.
Si l'haptoglobine est saturée, l'hémoglobine passe dans les urines hémoglobinurie.
C. L'hemolyse intra-médullaire
Elle est exceptionnelle. Elle résulte d'un avortement des cellules de la lignée érythrocytaire dans la moelle
osseuse.
On observera parfois une augmentation de la bilirubine indirecte, une hyperactivité de la moelle, sans
réticulocytose périphérique.
III. DIAGNOSTIC POSITIF
A. Diagnostic de l'anémie
Clinique :
Pâleur cutanéo-muqueuse
Asthenie, apathie, vertige, cephalée, dyspnée d’effort, soffle fonctionnel
Paraclinique : hémogramme : diminution du nombre de GR et du taux d'hémoglobine
B. Diagnostic de l'hémolyse
23 Dr Nekmouche
A. Arguments anamnestiques
– Mode d'installation
– Mode évolutif
– Antécédents personnels et familiaux
– Origine géographique
– Aliments et Médicaments absorbés
B. Arguments cliniques
– Anomalies cardiaques, rénales, musculaires, auto-immunes,..)
– Complications évocatrices
C. Arguments biologiques
– En cas d'hémolyse intravasculaire : le test de Coombs
– En cas d'hémolyse extra-vasculaire : l'électrophorèse de l'hémoglobine
– Ce n'est qu'après, et en l'absence de diagnostic étiologique précis, que l'on est autorisé à demander d'autres
examens plus sophistiqués (dosages enzymatiques, résistance globulaire….)
– Il est essentiel d'étudier soigneusement la morphologie érythrocytaire car certaines anomalies sont d'emblée
très évocatrices :
o Sphérocytes Sphérocytose héréditaire - Anémie hémolytique auto-immune
Cours Pr Radoui
27 Dr Nekmouche
Bêta-thalassémie
I. Definition:
La ß thalassémie est une anémie hémolytique héréditaire à Transmission autosomique récessive
appartenant au groupe d'hémoglobinopathies
Caractérisées par l'absence ou la diminution de la synthèse de la chaîne ß globine
II. Intérêt :
Fréquence : véritable problème de santé publique, selon l’OMS plus de 100.000 nouveaux cas/an.
Gravité : surtout des formes homozygotes, qui sont mortelles en absence de traitement.
Diagnostic : facile surtouts pour les formes homozygotes.
Traitement : assez difficile en l’absence d’un traitement bien codifié.
Le pronostic : dépend de la qualité de la PEC.
Prévention : conseil génétique
Dépistage : diagnostic anténatal, dépistage des formes hétérozygotes.
III. Epidémiologie
1. Répartition géographique
Bassin Méditerranéen, le Moyen-Orient, le sud et l'est de l'Asie, l'Afrique et les Antilles.
La -thalassémie est rare dans l'Europe du Nord.
2. Fréquence
Selon l’OMS plus de 100.000 nouveaux cas/an.
IV. Génétique
Hb normale :
‒ Hb A1 : 2α - 2β > 95%
‒ Hb A2: 2α - 2δ (delta) (Nle 2 à 3%)
‒ Hb F: 2α – 2 γ (gamma) (Nle. < 2 %)
Dans la B thalassémie on a l’absence ou la diminution de la synthèse de la chaîne ß globine Hb A1
On distingue les phénotypiques de la thalassémie selon la synthèse de chaînes (-thalassémie majeur ;
intermédiaire ; mineur)
La transmission héréditaire est autosomale récessive
V. PHYSIOPATHOLOGIE
Quand il existe un défaut de chaînes bêta, les chaînes alpha se trouvent en excès et se déposent sur les GR.
Conséquences : Hb A1 et Hb F et Hb A2. Cette accumulation diminue l’élasticité des GR et les détruit
Anémie : expliquée par 2 mécanismes principaux :
Erythropoïèse inefficace : excès de chaine α dans l’érythroblaste destruction de l’érythroblaste dans la
MO (hémolyse intra médullaire) Anémie peu régénérative.
Hyper hémolyse périphérique
Déformation morphologique :
Anémie profonde sécrétion d’érythropoïétine hyperfonctionnement médullaire cela entraine
une déformation des os qui fabrique le sang chez l’enfant : crâne, régions molaires, maxillaires,
extrémités des os long.
SPM, HPM, hypersplénisme :
SPM : hyper hémolyse.
Hypersplénisme : caractérisé par une grosse rate avec anémie + leucopénie et/ou thrombopénie
Surcharge en fer :
- Mécanismes :
28 Dr Nekmouche
3. Beta-thalassémie intermédiaire
Correspond à un état intermédiaire entre la forme majeur et la forme mineure
Clinique: pâleur, splénomégalie
Hématologie :
Anémie modérée (Hb 7 g/dl) microcytaire, hypochrome (normosidérémique), peu regénérative
Dystrophies marquées des GR avec érythroblastose au frottis sanguin.
Bilirubine indirecte souvent augmentée.
Electrophorèse Hb :
o -Hb. F : 7-70%
o -Hb. A 2 : nl ou ( (Nle 2 à 3%)
o -Hb. A1 : 30-90%
CAT : ne nécessitant des transfusions qu'épisodiques et compatibles avec une survie prolongée
L'enquête familiale est indispensable pour déterminer le génotype exact.
Sβ0 : Hb : 7-9
- Hb S= 80-90%.
- Hb A1= 0%.
- Hb A2 = 4-6%.(nl ds la drepanocytose homozygote)
- Hb F = 5-15%.
Sβ+ : Hb : 9-12
- Hb S= 55-90%.
- Hb A1= 1-25%.
- Hb A2 = 4-6%. (nl ds la drepanocytose)
- Hb F = 5-15%.
2) E- thalassémie :
Clinique : souvent tableau identique à thalassémie intermédiaire traitement identique.
Certaines formes sont plus sévères Cooley traitement identique.
V. Diagnostic différentiel :
Hypersidérémie.
Myélogramme : dysérythropoïèse.
Coloration de Perls : sidéroblastes en annaux.
2) Autres syndromes rares :
Saturnisme
Hémosidérose pulmonaire idiopathique (surcharge des macrophages en fer).
Syndrome de Good-pasture : hémosidérose pulmonaire avec atteinte glomérulaire.
Anomalie de la transferrine (atransferrinémie congénitale).
2. Ferriprox (Défériprone)
Utilisé si contre indication de Desferal ou en association si les objectifs de la chélation ne sont pas
atteints
Age>2ans
75 -100 mg/kg/j en 3 prises
3. Exjade (Deferosirox) :
Utilisé si contre indication de Desferal ou en association si les objectifs de la chélation ne sont pas
atteints
Age>6ans.
20 -40 mg/kg/j en une prise
33 Dr Nekmouche
4. Splénectomie
Indication de la splénectomie :
Besoins transfusionnels >200-220ml/kg/an après avoir éliminé une Alloimmunisation, programme
transfusionnel insuffisant
Hypersplénisme
Risque de rupture splénique
Ne doit pas être faite avant 5ans, car risque infectieux important.
Tout enfant splénectomisé doit être soumis sous Pénicilline V : 50.000 UI/kg/j en 2prises, quotidienne, à vie.
Vaccination systématique anti-pneumocoque, anti méningocoque faite de préférence avant la splénectomie,
avec rappel/5ans, à vie.
5. Greffe des cellules souches hématopoïétiques :
Le donneur doit être un frère ou une sœur HLA compatible sain.
Certains critères sont considérés comme promoteurs de meilleurs résultats:
Ferritine < 3000ng/ml.
Pas d’HPM ni fibroses hépatique.
Chélation régulière par la de déféroxamine.
Elle doit être précoce avant l’apparition des complications liées a un traitement transfusionnel.
6. Thérapie génique : Un essai clinique de thérapie génique a été initié
7. Prise en charge psychologique :
Comme dans toute maladie chronique, une prise en charge psychologique doit être proposée
8. Éducation thérapeutique, règles hygiéno-diététiques :
Outre l’évaluation régulière de l’observance médicamenteuse, l’éducation thérapeutique inclut :
La connaissance de la maladie, de ses complications chroniques et aiguës (signes d’alerte cardiaque et
infectieux en particulier).
L’apprentissage des traitements médicamenteux : règles d’administration des médicaments
administrés par voie orale, auto-perfusions pour l’administration sous-cutanée de la DFO, si le
patient le souhaite.
La compréhension des indicateurs de suivi, d’efficacité et de toxicité des traitements.
L’encouragement à l’exercice physique, à une exposition solaire adéquate, à l’arrêt du tabac.
La connaissance des règles nutritionnelles : l’alimentation est équilibrée et diversifiée, apportant
calcium, vitamine E, vitamine C, folates, et limitant les aliments très riches en fer
VI. SUIVI
Le suivi se fera au niveau du service d'hématologie pédiatrique où l'enfant sera revu à vie toutes les 3 à 4
semaines pour :
1. Assurer le programme transfusionnel
2. Surveillance de la maladie
1) Clinique
– Développement staturo-pondéral
– Pâleur, ictère
– Débord splénique
– Recherche des déformations
– Recherche de foyer infectieux patent ou latent (ORL, caries dentaires... .)
– Observance du traitement (pénicilline, acide folique).
– Vaccination.
– Scolarité.
34 Dr Nekmouche
2) Paraclinique
Surveillance mensuelle
– Hb pré et post-transfusionnelle
– Recherche d'agglutinines irrégulières (RAI).
Surveillance trimestrielle
Ferritinémie, sérologies virales (HIV, HCV, HBV essentiellement), bilan hépatique et bilan rénal chaque trois
mois.
Semestrielle-annuelle
Evaluation du programme transfusionnel : nombre de transfusions reçues, besoin transfusionnel (ml/kg/an).
Echo abdominale, échocardiographie, ECG, glycémie, bilan phosphocalcique
Radio thorax, poignet
Après 10ans : IRM cardiaque et hépatique, bilan endocrinien (TSH, T4, PTH, 25-0H-D3, GH, gonades).
3. La surveillance du traitement
1) La transfusion sanguine
– L'allo immunisation anti érythrocytaire
– Infections post transfusionnelles
2) Traitement chelateur :
Toxicité du traitement chélateur : hémogramme, bilan hépatique, bilan rénal
Examen ophtalmologique
Audiométrie
VII. COMPLICATION :
A. Complications transfusionnelles :
1. Accidents immunologiques de la transfusion sanguine : Alloimmunisation
2. Accidents non immunologiques de la transfusion :
1) Accidents infectieux
2) Accidents de surcharge
B. Complications hépatiques et biliaires
1) Hémochromatose hepatique
2) Lithiase vésiculaire
C. Complications cardiaques :
1) Hypertrophie ventriculaire, troubles de la conduction
2) HTAP
D. Complications endocriniennes :
1) Hypogonadisme
2) Atteinte thyroïdienne
3) Hypoparathyroïdie
4) Diabète
E. Ostéoporose
F. Complications rénales
G. Complications ophtalmologiques et auditives :
Les patients recevant de fortes doses de DFO sont exposés aux atteintes neurosensorielles auditive (perte
auditive sur les hautes fréquences, acouphènes) et visuelle (atteinte rétinienne ou du nerf optique)
Un audiogramme et un FO annuels sont indiqués
H. Complications thrombo-emboliques :
Un état d’hypercoagulabilité décrit chez les patients thalassémiques splénectomisés
35 Dr Nekmouche
VIII. Pronostic
– Immédiat : bon en l’absence de la décompensation de l'anémie
– A long terme : dépend de la qualité de la prise en charge. Espérance de vie actuelle de 20 à 30 ans
IX. Prévention :
1. Dépister la maladie chez la fratrie
2. Conseil génétique :
Dépistage des hétérozygotes afin d’éviter leur mariage.
Information des familles à risque (ne pas avoir d’autres grossesses).
3. Diagnostic prénatal :
Repose sur les techniques de biologie moléculaire.
Peut être effectuée entre 8-12 SA par prélèvement de villosités choriales.
X. Conclusion :
Le traitement de la thalassémie majeure est astreignant pour les malades et couteux pour la société.
Les voies de recherche dans cette maladie s’orientent vers la thérapie génique.
En attendant ces progrès, le traitement transfusionnel a nettement modifié le pronostic de la maladie.
DREPANOCYTOSE
I. DEFINITION
– La drépanocytose est une maladie génétique autosomique récessive par mutation du gène de la β globine. Cette
mutation induit la synthèse d’une hémoglobine (Hb) anormale l’HbS, principalement responsable de l’ensemble
des manifestations cliniques vaso-occlusives et d’une hémolyse chronique avec anémie de degré variable.
II. INTERET :
– Cette affection constitue en Afrique un réel problème de Santé Publique
– C’est une maladie fréquente
– C’est la plus grave des hémoglobinopathies
– Aucun traitement curatif n'est connu.
– Progrès thérapeutiques (greffe de moelle)
III. EPIDEMIOLOGIE :
– Elle est très fréquente en Afrique notamment en Afrique noire, en Amérique du Nord (États-Unis), en Amérique
du Sud (Brésil) et dans les Antilles.
– Elle existe également dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie)
– En Algérie : Bouira, Annaba, Ouargla, Touggourt.
– Elle atteint surtout les sujets noirs
– Il n'y aucune prédominance de sexe
IV. GENETIQUE
– La drépanocytose est une affection transmise selon le mode autosomique récessif.
– La drépanocytose se caractérise par la synthèse d'une hémoglobine anormale, l'HBS, qui à l'état homozygote
remplace complètement l'hémoglobine A1 normale.
– Elle résulte du remplacement de l'acide glutamique en position 6 hydrophile par la valine hydrophobe
V. PHYSIOPATHOLOGIE
– La drépanocytose se caractérise par la synthèse d'une hémoglobine anormale, l'HBS qui entraîne une
modification sévère de la configuration spatiale de l’Hb, aboutissant à l'état désoxygéné à une polymérisation
des molécules
– Les érythrocytes perdent leurs propriétés essentielles de déformabilité et de plasticité, et affectent l'aspect en
faucille caractéristique de la maladie : c'est la falciformation entrainant des thrombus responsables des
manifestations vaso occlusives
– Les facteurs favorisant la falciformation sont : l’infection, déshydratation, hyperthermie, le froid, effort
prolongés, hypoxie, l’attitude sup a 1500 m
– La rate, d'abord hypertrophiée et congestive, devient ensuite hypotrophique par infarcissements répétés
"autosplénectomie", est responsables des infections (pneumocoque+++)
VI. DIAGNOSTIC POSITIF
A. CIRCONSTANCES DU DIAGNOSTIC
– La découverte de la maladie se fait à tout âge. Le plus souvent avant l'âge de 10 ans
Hémolyse chronique : pâleur, ictère et splénomégalie
Accident inaugural : crise vaso-occlusive, crise de séquestration splénique aiguë, complication infectieuse
Lors de l'enquête familiale
B. ANAMNESE :
Age de début > 6mois.
Consanguinité
Origine ethnique.
ATCD familiaux
37 Dr Nekmouche
C. CLINIQUE
Etat général conservé
– Retard staturo-pondéral
– Dysmorphie cranio-faciale inconstante
– Triade de l'hémolyse chronique : pâleur, ictère, splénomégalie. La splénomégalie disparaît en règle après l'âge
de 10 ans dans la forme SS.
– Une hépatomégalie modérée, inconstante
– les manifestations douloureuses spécifiques
– les foyers infectieux potentiels (gorge, dents, poumons, infections urinaires ...)
D. PARA- CLINIQUE
1) Biologie
a) L'hémogramme
– Anémie normocytaire ou macrocytaire normochrome très regénérative
– Hyperleucocytose avec polynucléose neutrophile et souvent eosinophilie modérée.
b) Le frottis sanguin
– Montre une dystrophie érythrocytaire
– la plus marquante est la présence d'érythrocytes en faucille spécifiques de la maladie
c) Le myélogramme (peu d'intérêt)
– Montre une hyperplasie portant surtout sur la lignée rouge
d) Examens biochimiques
– Hyperbilirubinémie libre
– FS normale ou légèrement augmentée.
– Ferritinémie
– Haptoglobine
– LDH
2) Radiologie
a) Signes communs à toutes les anémies hémolytiques
– Aspect en poil de brosse
– Amincissement des corticales diaphysaires, élargissement de métaphyses métatarsiennes et
métacarpiennes
– Ostéoporose.
b) Manifestations propres à la drépanocytose
– Signe de périostose : fines bandes à la surface externe de l'os
– Images lacunaires
– Aspect de nécrose aseptique plus ou moins ostéite.
– Echo abdo : Atrophie splénique
3) Le diagnostic repose sur :
a) Le test de falciformation ou test d'Emmel
– Il se fait sur les hématies au milieu pauvre en oxygène, il n'a qu'une valeur d'appoint.
b) L'électrophorèse de l'hémoglobine +++
- Hb S= 70-95%.
- Hb A1= 0%.
- Hb A2 = 2-4%.
- Hb F = 0,5-20%.
E. L’enquête familiale permet de conforter le diagnostic
– Electrophorèse de l'hémoglobine des parents montre un profil de drépanocytose hétérozygote :
- Hb S= 40-45%.
38 Dr Nekmouche
- Hb A1= 55-60%.
- Hb A2 = 2-4%.
- Hb C 50%.
- Hb F = <5%.
EMC pédiatrie
B. ARMES THERAPEUTIQUES
1. Règles hygiéno-diététiques
Elles permettent de prévenir les crises douloureuses.
– Hygiène de vie.
– la prise de boissons abondantes et éviter la DSH
– Eviter les brusques changements de température
– Eviter les hautes altitudes et le froid
– Prévenir les risques d'hypoxémie relative
– Eviter les causes de ralentissement circulatoire : les vêtements trop serrés, la station debout prolongée,
2. Transfusion sanguine
– C'est le traitement le plus efficace à l'heure actuelle
– Le sang doit être contrôlé et phénotypé avant l'instauration du traitement transfusionnel
– Trois modalités différentes de la transfusion sanguine sont utilisées:
a) Transfusion sanguine simple
But : maintenir un taux moyen d'hémoglobine entre 7 et 10 g/dl, sans le dépasser
Indications : séquestration splénique aiguë ou erythroblastopenie ou Accident vaso-occlusif resistant aux
antalgiques avec taux d'hémoglobine inférieur à 6 g/dl.
b) Transfusion d'échange partiel ou échange transfusionnel
But : réduire le taux d'hémoglobine S responsable des crises.
Elle associe une saignée et une transfusion
le taux d'hématocrite finale doit être compris 35 et 40 %.
Indications :
Accident vaso-occlusif grave
Crise douloureuse résistante au traitement antalgique
Intervention chirurgicale
Priapisme en échec du trt
c) Programme d'échange transfusionnel
But : maintenir en permanence un taux d'HbS inférieur à 40 %
toutes les 3 à 4 semaines, une saignée/transfusion de 10 à 15 ml/kg
Indications :
Programme définitif en cas de défaillance viscérale grave : cardiomyopathie, insuffisance respiratoire,
insuffisance rénale.
Programme temporaire : dans les suites d'un accident neurologique, d'un priapisme guéri sans séquelles,
en cas d'ulcère de jambe, de retard staturo-pondéral
3. Prévention des complications infectieuses
a) Antibiothérapie à visée préventive
Antibiothérapie préventive au long cours: pénicillinothérapie quotidienne: peni V Ospen 50 000 U/kg/j en deux
prises.
Traitement de toute infection intercurrente par une antibiothérapie adaptée
b) Vaccination
Le vaccin antipneumococcique tous les 5 ans
Le vaccin anti-hépatite B avec rappel à 18 mois puis tous les 5 ans
vaccin anti-hémophilus
4. Prévention des carences
41 Dr Nekmouche
2. Les infections
1) Infections banales (rhino-pharyngites et otites) qui sont les plus fréquentes : antibiothérapie amoxicilline ou
érythromycine), désinfection locale, antipyrétique
2) Pneumopathie aiguë : Claforan (150-200 mg/kg/j) + Erythromycine (40 mg/kg/j) pour couvrir les bactéries
(pneumocoque, mycoplasma pneumoniæ).
42 Dr Nekmouche
3) Anémie sévère
4) Vasculopathie cérébrale (AVC)
5) Ischémie myocardique
6) Choléstase intra-hépatique
2) Programme transfusionnel ou échange transfusionnel
Indications :
Programme d’échange transfusionnel définitif en cas de défaillance viscérale grave : cardiomyopathie,
insuffisance respiratoire, insuffisance rénale.
Programme d’échange transfusionnel temporaire : dans les suites d'un accident neurologique, d'un
priapisme guéri sans séquelles, en cas d'ulcère de jambe, de retard staturo-pondéral
3) Programme de saignées sans transfusion
Une saignée simple peut être proposée aux patients ayant un taux d’hémoglobine élevée
L’instauration d’un programme de saignées induit une carence martiale qu’il ne faut pas traiter.
4) Traitement adjuvants : acide folique 1cp 10j/mois, Vitaminothérapie
5) Chélation du fer : si ferritinémie > 1000
5. la greffe de moelle osseuse allogénique
À l’heure actuelle, l’allogreffe de moelle osseuse constitue le seul traitement curatif de la drépanocytose.
Indications :
1) Crises vaso-occlusives résistantes à l'Hydréa et supérieures à 3 par an
2) Accident vasculaire cérébral clinique ischémique prouvé à l'artériographie
3) Ostéonécrose aseptique
6. Education thérapeutique
7. Prise en charge psychologique
8. Prise en charge de la drépanocytose hétérozygote
La forme hétérozygote est pratiquement asymptomatique, son pronostic très bon. Seules, doivent être
déconseillées les situations hypoximiantes (voyage en avion, altitude) et les mariages ou grossesses avec un
autre sujet atteint.
Le dépistage est vivement conseillé afin de pouvoir apporter un conseil génétique
X. SUIVI
A. Rythme :
Chaque mois au début jusqu’à l’âge de 02ans.
Puis chaque 03 mois voire 6 mois.
B. Paramètres de suivi :
Clinique :
Examen somatique complet.
DPM et DSP.
Volume de la rate.
Examen ostéo-articulaire : déformation.
Examen cardio-pulmonaire.
Recherche de foyer infectieux.
Examen neurologique.
Observance du traitement (pénicilline, acide folique).
Vaccination.
Scolarité.
Biologique :
FNS, TR/ 03mois ou signe d’aggravation.
Agglutinines irrégulières/ 03mois avant et après chaque transfusion.
44 Dr Nekmouche
Bilan annuel : Hb F, fer sérique, TIBC, Ca2+, P, ionogramme sanguin, bilan hépatique, sérologies virales : Ag HBS,
B19, VIH, HCV, microalbuminurie.
Bilan radiologique :
Doppler transcrânienne (à partir de 12-18mois).
Echo abdominale, Radio thorax > 03ans.
Radio du bassin, échocœur > 06ans.
Bilan ophtalmologique, angiographie rétinienne :
> 06ans SC.
> 10ans SS.
EFR, GDS > 10ans.
XI. Pronostic :
‒ Le pronostic est conditionné par la qualité de la prise en charge médicale
1. A court terme : risque de complications aiguës
Les complications infectieuses
La crise de séquestration splénique aiguë et la crise hématologique
Les crises vaso-occlusives
2. A long terme : complications viscérales
1) Asplénie :
Disparition de la rate source de sensibilité aux infections, pouvant être la cause principale de
mortalité
Traitement énergique de tout foyer infectieux, ATB prophylaxie, vaccination
2) Neurologiques :
AVC, hémorragies méningées
Il est recommandé d’évaluer annuellement le risque d’AVC grâce à l’échographie-Doppler
transcrânienne à partir de l’âge de 12 à 18 mois. En cas de vitesse moyenne du flux sanguin cérébral >
200 cm/s programme transfusionnel
3) Pulmonaires :
Infarctus, HTAP, IRC, syndrome restrictif, fibrose.
A recherché par bilan annuel : EFR GDS +/-thorax, scintigraphie.
4) Cardiaques : IDM, cardiomégalie, Radio thorax, échocardio, ECG
5) Rénales : infections urinaires récidivantes, fonction rénale (glomérulaire et tubulaire) perturbée
6) Hépato-biliares : lithiase pigmentaire, hépatite
7) Ostéo-articulaires : ostéite, ostéomyélite, nécrose aseptique de la tête fémorale
8) Oculaires :
Cécité rétinopathies prolifératives (hémorragie du vitré, décollement rétinien, cécité)
Suspecté devant ; dl oculaire, baisse de l’acuité visuelle, perception de tache noire.
9) Ulcère de jambe
Rechercher systématiquement à chaque contrôle par un examen clinique
TRT : repos, surélévation des jambes, antiseptique locaux, ATB si sur infection adapté aux germes.
XII. Prévention
1) Dépistage de la maladie chez les parents et chez la fratrie
2) Le conseil génétique
3) Le diagnostic anténatal
XIII. Conclusion : C’est une pathologie chronique à transmission héréditaire, sévère peut être mortelle par ses
complications, Le pronostic étroitement corrélé à une PEC correcte et une bonne qualité de soins.
45 Dr Nekmouche
XIV. Référence :
HAS Prise en charge de la drépanocytose 2005,2010
EMC pediatrie
Thèse doctorat université de Fès
Protocole Robert Debré
cours Pr Radoui
cours Dr Tari
planche malade Constantine
Doctissimo médicament : SIKLOS fiche poso
46 Dr Nekmouche
Déficit en G6PD
I. GENERALITES
Il s’agit d’une érythro-enzymopathie héréditaire à transmission à transmission récessive liée au sexe,
caractérisée par un déficit total ou partiel en G6PD dont la conséquence clinique est une anémie hémolytique
II. INTERET
Fréquence : C'est la plus fréquente des enzymopathies du globule rouge
Thérapeutique : traitement préventif
Intérêt de dépistage
III. PHYSIOPATHOLOGIE
La transmission se fait selon le mode récessif lié à l’X.
Est due à un déficit en une enzyme érythrocytaire, la G6PD, intervenant dans la glycolyse érythrocytaire : la voie
du shunt des pentoses.
Déficit en G6PD déficit en NADPH (produit par G6PD) empêche la production de GSH (glutathion réduit) Ce
dernier a pour fonction principale de réduire l'eau oxygénée et les autres peroxydes très toxiques pour
l'érythrocyte Conséquences : accumulation d’Hb non réduite et fragilisation de la membrane par production
de peroxyde entraînant l'hyper hémolyse
cette situation est favorisée par la fièvre, infection aiguë virale, bactérienne ou après une prise de médicaments
ou d'autres substances qui produisent des peroxydes et entraînent une oxydation de l'Hb et de la membrane des
globules rouges.
IV. DIAGNOSTIC POSITIF
1. Anamnèse
Facteurs déclenchant l'hémolyse :
Médicaments : antipaludéens, analgésiques, acide acétylsalicylique, sulfamides, nitrofuranes, chloramphénicol,
isoniazide, vitamine K, acide ascorbique, bleu de méthylène…
Aliments : fèves (++), certains haricots, pois verts, poids chiches, artichauts, figues de barbarie, …..(voir annexe)
Infections : bactérienne ou virales (hépatite, mononucléose infectieuse).
2. Clinique
Plusieurs tableaux cliniques :
1) Ictère néonatal par déficit en G6PD
Il apparaît en général au 2ème ou 3ème jour de la vie. Risque d'ictère nucléaire
Il n'existe pas de signes indiquant une incompatibilité de groupe sanguin, ni d'hépato-splénomégalie.
2) Crise hémolytique aiguë
Quelques heures après la prise d'un agent déclenchant (médicaments, fèves), survient chez un garçon une crise
brutale d'hémolyse avec
Fièvre
Céphalées
Douleurs abdominales et lombaires
hémoglobinurie (urines de couleur rouge sombre, porto).
Puis l'ictère devient évident avec une splénomégalie modérée. La rate est souvent augmentée de volume d'une
façon modérée et transitoire.
3) Anémie hémolytique chronique (rare)
Manifestation rare du déficit en G6PD.
Les signes cliniques et biologiques sont ceux de toute anémie hémolytique chronique :
Sub-ictère
Splénomégalie
Anémie normochrome avec réticulocytose sanguine augmentée
47 Dr Nekmouche
4. Diagnostic de certitude
1) Le dosage de l'activité enzymatique : diagnostic de certitude se fait par spectrophotométrie
Remarque :
La réticulocytose augmente l'activité enzymatique de sorte qu'il faut en tenir compte dans l'interprétation
des résultats.
Au moment des crises, la déglobulisation est souvent sévère et les réticulocytes sont augmentés c'est pour
cela, le dosage de l'activité enzymatique du G6PD doit se faire à distance de l'accident hémolytique (30 à 60
jours)
Ce dosage permet la classification du déficit :
2) Diagnostic moléculaire : Elle peut être proposée à visée diagnostique quand le dosage ne permet pas le
diagnostic
48 Dr Nekmouche
V. DIAGNOSTIC DE GRAVITE
Retentissement hémodynamique : tachycardie, hypotension, allongement du TRC, état de choc, IC…
Retentissement neurologique
Retentissement rénal : oligurie, insuffisance rénale, ionogramme
Taux d'hémoglobine très bas.
VI. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL : AH aigues
les AH acquises :
1. Origine infectieuse :
Septicémie à germe hémolysants
Paludisme
2. Origine toxique :
Prise de champignon vénéneux.
Prise de pesticides.
Envenimation.
Piqure d’insecte...
3. SHU : si NRS :
Thrombopénie.
IRA.
FS : schizocytes.
4. Wilson (GE).
5. HPN : éventualité rare surtout chez l’enfant :
Urines foncées le matin.
Thrombopénie leucopénie associées.
6. AH immuno-allergique : secondaire à une prise médicamenteuse : pénicilline, céphalosporine, quinines,
rifampicine…
7. AHAI :
Contexte d’auto-immunité : maladie AI, déficit immunitaire.
Présence infection virale ou d’infection de mycoplasme.
Test de Coombs direct positif
Test d’élution des Ac, titrage des auto-Ac libres.
les causes constitutionnelles pouvant se révéler par un épisode d’hémolyse aigue :
1. Maladie de Minkowsky-chauffard surtout si ATCD d’ictère néonatal :
ATCD familiaux.
SPM.
FS : sphérocyte.
Test de résistance osmotique.
2. Hémolyse aigue dans le cadre d’une drépanocytose :
ATCD de crises douloureuses.
ATCD familiaux.
FS, test de falciformation, EP de l’Hb DGC
3. Un déficit enzymatique en PK :
Généralement un tableau d’hémolyse chronique émaillée d’épisodes aigus depuis la petite enfance.
FS : déformation globulaire type : anisocytose.
Dosage PK.
VII. PRISE EN CHARGE
A. BUTS
Corriger l'anémie, prévenir la crise hémolytique
49 Dr Nekmouche
B. MOYENS THERAPEUTIQUES
Transfusion sanguine
But: corriger une anémie sévère mal tolérée
Transfusion par de culot globulaire isogroupe, isorhésus, phénotypé
Education des parents
Elle constitue une étape importante dans la prise en charge de la maladie
C. CONDUITE DU TRAITEMENT
1. Corriger l'anémie si crise hémolytique aigue
Transfusion par du culot globulaire frais, iso groupe iso-rhésus sérotypé, et phénotypé en suivant les précautions
habituelles : test de compatibilité au lit du malade, vérification de la sérologie, fiche de transfusion, fiche de la
surveillance de la transfusion.
Remonter le taux d'hémoglobine à 12 g/dl.
La quantité à transfuser est calculée en sachant que 3-4 cc/kg de culot globulaire augmente le taux
d'hémoglobine de 1 g/dl.
2. Discuter la vaccination de l'enfant contre l'hépatite B (Hevac B)
3. Insister sur l'éducation des parents :
1) Expliquer la maladie aux parents, son caractère héréditaire, sa bénignité en dehors de la crise hémolytique, qu'il
n'y a pas un traitement spécifique de la maladie
2) Prévenir la crise hémolytique en évitant tout facteur pouvant le déclencher (alimentaire (fèves, pois chiches,
petit pois), médicamenteux (type acide acétylsalicylique, sulfamides, chloramphénicol, vitamine K, acide
ascorbique , nirofuranes ) ou infectieux ).
3) Une liste d'aliments et de médicaments interdits leur sera délivrée
4) Le traitement de toute infection intercurrente qui pourrait déclencher l'hémolyse
5) Les informer, compte tenu du caractère héréditaire de la maladie, qu'il existe lors d'une grossesse ultérieure un
risque estimé à 25 % d'avoir un garçon malade, 25 % une fille conductrice et 50 % des enfants normaux
6) Leur donner une carte de déficit en G6PD comprenant la photo, l'état civil avec l'adresse de l'enfant, les
coordonnées précises du médecin traitant, le groupage ABO-Rh phénotypé, et la liste des médicaments
déclenchant l'hémolyse. Cette carte doit être présentée au médecin lors de chaque consultation
7) La nécessité d'un suivi prolongé et régulier, ainsi que de leur collaboration active pour permettre une vie aussi
normale que possible pour leur enfant
4. Chélateur de fer : si plus de 10 a 20 transfusions
VIII. COMPLICATION :
A. Complications à court terme :
1. Hémolyse Transfusion sanguine en urgence.
2. Anurie par atteinte tubulointerstitielle
3. Accidents transfusionnels
1) Allergie : urticaire, rash cutané, œdème, frisson, prurit corticoïde et antihistaminique.
2) Aggravation de l’hémolyse (si allo-immunisation).
3) Syndrome frisson-hyperthermie : à régression spontanée, prévenue par l’utilisation de culots globulaire
déleucocyté.
4) Choc endotoxinique : frissons, fièvre ou hypothermie, troubles digestifs ATB à large spectre
bactéricide, HMC, envoyer la poche pour examen bactériologique.
50 Dr Nekmouche
5) Surcharge volumique, OAP : dyspnée, toux, crépitation furosémide, prévenue par une transfusion
lente.
6) Hyperkaliémie, hypocalcémie utilisation de sang frais (<72h).
B. Complications à moyen et long terme :
1. Survenue d’accidents hémolytiquesrecherche systématique du facteur déclenchant (la crise survient après
2-3j).
2. Lithiase biliaire.
3. Complications liées au traitement :
1) Transmission d’infections virales (hépatite B, C, HIV, CMV, EBV).
2) Alloimmunisation érythrocytaire devant l’accélération du rythme transfusionnelle
3) Surcharge en fer (si poly transfusion).
IX. SUIVI
Clinique :
CCM.
Coloration des urines.
Eventuelles crises hémolytiques.
Examen somatique complet.
DPM et DSP.
Vaccination.
Scolarité.
Biologique :
FNS, TR/ si signe d’aggravation.
Agglutinines irrégulières avant et après chaque transfusion.
Sérologies virales : Ag HBS, VIH, HCV 4-6mois après la dernière transfusion.
Fer sérique, ferritinémie si poly transfusion.
Récupérer le dosage enzymatique…
X. DEPISTAGE:
Faire le dosage de l'activité enzymatique du G6PD chez la fratrie pour dépister la maladie et éventuellement les
prendre en charge.
XI. PRONOSTIC
En dehors des crises, le sujet est normal et le pronostic très favorable à condition de supprimer le ou les facteurs
déclanchants (éducation+++).
Pendant les crises, l'évolution peut être mortelle (collapsus, anurie) d'où l'importance du traitement
symptomatique.
XII. CONCLUSION
Le déficit en glucose-6-phosphate deshydroginase (G6PD) est la plus fréquente des enzymopathies du globule
rouge.
Le dépistage dans la fratrie
SPHÉROCYTOSE HÉRÉDITAIRE
I. GÉNÉRALITÉS
C’est une anémie hémolytique constitutionnelle due à une anomalie au niveau du cytosquelette sous-
membranaire et surtout des protéines d’ancrage (ankyrine, spectrine, protéine 3…). Le GR perd ainsi sa
déformabilité, sa souplesse et se lyse facilement au niveau de la rate.
II. INTERET
– Fréquence : elle occupe la 3ème place après les hémoglobinopathies et les érythro-enzymopathie
– Thérapeutique : le bénéfice de la splénectomie est constant.
III. PHYSIOPATHOLOGIE
La sphérocytose résulte d'une altération d'une des protéines qui constituent le squelette sous-membranaire
(l'ankyrine et la bande 3, plus rarement la protéine 4-2 ou les chaînes de la spectrine).
Le GR perd ainsi sa déformabilité, sa souplesse et se lyse facilement essentiellement au niveau de la rate (dans le
système des phagocytes monoculées), amène à une réduction progressive de la surface de l'hématie, qui devient
petit à petit sphérique et non déformable.
IV. GENETIQUE
– C'est une maladie héréditaire à transmission autosomique dominante dans au moins 75%.
– Dans 20 à 30% des cas est sporadique
V. DIAGNOSTIC POSITIF
A. Circonstance de découverte
L'âge et les circonstances de découverte sont très variables.
1) Découverte fortuite, rare, dans les formes modérées
2) Signes d’hémolyse : pâleur, ictère +++, splénomégalie ++
3) Découverte à la naissance devant un ictère à Coombs négatif
4) Découverte devant des complications :
- Ulcère des jambes
- Lithiase vésiculaire
- Crise d’hémolyse
- Crise d’érythroblastopénie après une infection au Parvovirus B19
5) Découverte lors d’une enquête familiale biologie
B. Examen paraclinique
1. FNS :
Anémie normocytaire normochrome très régénérative (sauf érythroblastopénie ou grande carence
nutritionnelle)
CCMH élevée +++ dans 50%
2. Signes d’hémolyse
- Taux de réticulocytes
- Haptoglobine
53 Dr Nekmouche
- Bilirubine indirecte
- Fer sérique
- variable des LDH
3. Frottis sanguin
1) Plus de 10% de sphérocytes :
Hématies denses dans la région centrale, de plus petit diamètre.
Ces hématies ne sont pas spécifiques car elles sont rencontrées dans d’autres anémies hémolytiques.
2) On peut voir des érythroblastes, une myélémie.
4. Examen spécifique
1) Résistance aux solutés hypotoniques
Test de résistance globulaire osmotique diminuée
Elle consiste à mettre des globules rouges en milieu hypotonique. IL se produit alors une entrée d'eau en
intracellulaire. Cette hydratation va étirer la membrane au maximum de ses capacités hemolyse
En cas de sphérocytose il y aura une hémolyse initiale pour des concentrations osmolaires plus élevées que
pour le témoin donc la résistance globulaire osmotique est diminuée
Une fragilité osmotique normale ne permet cependant pas d'éliminer une sphérocytose héréditaire : 34 % des
patients n'ont pas de fragilité osmotique augmentée
Figure : L’image montre deux série de tubes d’hémolyse ; le 1er rang contient le sang d’un sujet normal, le 2ème celui d’un patient atteint
de SH .l’hémolyse commence à des concentrations de NaCl plus faible dans la SH
IX. Suivi :
1.
Rythme régulier rapproché au début puis éloigné (chaque 03mois).
2.
Paramètres de suivi :
Clinique :
Examen somatique complet.
DPM et DSP.
Examen ostéo-articulaire : déformation.
Examen cardio-pulmonaire.
Examen abdominal (volume de la rate).
Recherche de foyer infectieux.
Observance du traitement (pénicilline).
Vaccination.
Scolarité.
Biologique :
FNS, TR/ 03mois ou signe d’aggravation.
Agglutinines irrégulières avant et après chaque transfusion.
Bilan annuel : fer sérique, TIBC, Ca2+, P, ionogramme sanguin, bilan hépatique, sérologies virales : Ag HBS, B19,
VIH, HCV, microalbuminurie
3. Evolution après splénectomie :
L’évolution est généralement favorable :
Disparition des signes de la maladie (ictère).
Suppression des crises de déglobulisation.
Reprise de la croissance SP.
Amélioration du rendement scolaire.
Amélioration biologique : Hb, TR, BRB (normaux)
Déformation des GR persiste.
X. Le pronostic est bon car le risque vital dans cette maladie est très minime
Il est définitivement éliminé par la splénectomie (à condition d’une bonne vaccination et une bonne
penicillinothérapie avec une surveillance régulière).
Il reste cependant lié aux complications infectieuses éventuelles de la splénectomie.
XI. Prévention :
Dépistage familial
Conseil génétique
XII. Conclusion :
- La maladie de Minkowski chauffard occupe la 3ème place d’anémies hémolytiques congénitales (après les
hémoglobinopathies et les érythro-enzymopathies). La splénectomie entraîne une guérison définitive
la sphérocytose héréditaire thèse pour l'obtention du doctorat en médecine Fès 2016
Sphérocytose héréditaire dgc et prise en charge science direct 2009
Cours Pr Radoui
Cours Dr Tari
Planche malade Constantine
57 Dr Nekmouche
I. DEFINITION
Diminution de la durée de vie des hématies par hémolyse liée a la présence d’Auto- Anticorps dirigés contre un
ou plusieurs composants ou antigènes (Ag) exprimés à leur surface.
II. PHYSIOPATHOLOGIE
hémolyse auto-immune traduit une anomalie de l’immuno-régulation primitive ou secondaire.
On distingue généralement les AHAI à anticorps chauds des AHAI à anticorps froids.
1. AC « chauds »:
Représentent 70%-80% de l’ensemble des AHAI
IgG +/- complément, rarement IgM ou IgA
Exercent leur activité hémolytique maximale encore appelée «optimum thermique » à des Températures
comprises entre 35°C et 40°C
L’hémolyse est essentiellement intra tissulaire de siège principalement splénique
1. AC « froids »:
Représentent 15% à 30 % de l’ensemble des AHAI
Sont presque toujours de type IgM et ciblent principalement l’Ag à la surface des hématies
Actifs a des températures < 30°C (optimum thermique = 4°C)
Les Ac F entrainent une lyse des hématies de siège essentiellement intra-hépatique par le biais d’une activation
du complément.
L’hémolyse est intra et /ou extra vasculaire
58 Dr Nekmouche
2. AHAI mixtes :
Forme rare : 7% à 10%
Coexistence des 2 AC (chauds+froids) chez le même patient.
L’AC en cause est de type IgM, peut avoir une large amplitude thermique.
3. Hémoglobinurie paroxystique à frigore
Forme exceptionnelle d’AHAI de l’enfant
Maladie exceptionnelle et qui se voit plus chez l’enfant que chez l’adulte.
Secondaire à une infection: EBV, CMV, VIH
IgG se fixe sur le GR à froid (+ 4 °c) et n’active le complément qu’à chaud (+37°c) : hémolysine bi-phasique .
Hémolyse intra-vasculaire +/-tissulaire
III. DIAGNOSTIC POSITIF
A. Anamnèse :
Episodes similaires antérieures
Antécédents familiaux de maladies auto-immunes ou de déficit immunitaire.
Infection récente, maladie de système sous jacente, prise médicamenteuse
B. Clinique
1. Anémie : pâleur, polypnée, asthénie, tachycardie, vertige, souffle fonctionnel
2. Hémolyse
1) hémolyse intra vasculaire :
Présentation aiguë et brutale
Ictère
Un syndrome anémique marqué (tachycardie, pâleur…)
Fièvre, frissons, douleurs lombaires, hémoglobinurie (urines foncées)
Anoxie cérébrale : céphalée, convulsion, troubles de la conscience
Parfois état de choc
2) hémolyse extravasculaire :
Symptômes d’apparition plus progressive
Syndrome anémique (pâleur, asthénie, palpitations, dyspnée d’effort…),
Subictère conjonctival ± ictère cutané
Splénomégalie (AHAI AC chaud)
HPMG (AHAI AC froid)
C. Biologie
1. Hémogramme
Anémie normo chrome, normo- ou macrocytaire régénérative
Les leucocytes et les plaquettes peuvent être modérément élevés
une myélémie est observée au stade initial.
Le taux de réticulocytes peut cependant être normal voir bas dans les premiers jours
59 Dr Nekmouche
Sidération médullaire
Auto-immunité dirigée contre les précurseurs
Primo-infection par le parvovirus B19).
Une thrombopénie et/ou une neutropénie d’intensité variable peuvent s’observer en cas de syndrome d’Evans.
2. Frottis sanguin
Polychromatophilie, une anisocytose et une poïkilocytose sans macrocytose des GR matures.
La présence de sphérocytes dans 30 à 40% des AHAI.
La présence d’érythroblastes circulants
3. Signes biochimiques d’hémolyse
Élévation de la bilirubine libre
la baisse de l’haptoglobine (plus sensible.)
L’élévation du LDH
la présence d’hémoglobine libre plasmatique (plasma rose)
hémoglobinurie et une hémosidérinurie
4. Les tests immuno-hématologiques
1) Test de Coombs direct (Le test direct à l’anti-globuline) (TDA)
Principe : détecter les anticorps ou les fragments de complément liés à la surface des GR.
Positivité signe la présence d’anticorps et/ou de complément fixés à la surface des globules rouges
Le TCD est l’examen-clé dans le diagnostic d’une AHAI.
Un TCD positif de type IgG ou IgG + C3d reflète le plus souvent un AAc chaud.
Un TCD positif de type C3d isolée traduit habituellement un AAc froid de type IgM
Un TCD négatif ne permet pas d’éliminer le diagnostic d’AHAI.
Faux négatif
Auto-anticorps en quantité trop faible sur le GR.
Affinité trop faible ( Ac éliminés lors des lavages )
Erreurs techniques : lavage insuffisant des globules rouges, sang non fraichement prélevé
Auto-anticorps type IgA
Faux positif:
Chez 1/13 000 donneurs sains.
allo-immunisations post transfusionnelles
la maladie hémolytique du nouveau-né
l’intensité de la positivité du TCD n’est pas toujours corrélée à l’intensité de l’hémolyse
2) Étude du sérum (test de coombs indirect)
Rechercher les auto- anticorps dans le sérum.
60 Dr Nekmouche
Elle est positive dans environ 50% des cas d’AHAI à anticorps « chauds »
3) Élution directe
L’élution consiste à détacher les anticorps fixés sur les hématies en utilisant des moyens physiques (chaleur) ou
chimiques (éther, acide)
Il permet de confirmer la présence d’un AAc, d’étudier sa spécificité et de distinguer les AAc des allo-anticorps
Ne sont pas indispensables au diagnostic en pratique courante.
4) Cytométrie en flux
La cytométrie en flux permet d’apprécier la quantité d’Ac ainsi que les fractions du complément à la surface du
globule rouge.
Elle présente une sensibilité très élevée
IV. Diagnostic différentiel
A. hémolyses corpusculaires
1. anomalies de la membrane
Sphérocytose congénitale
Elliptocytose, acanthocytose…
2. Hémoglobinopathies :
Thalassémies
Drépanocytose
Hémoglobinose C,D,E
3. Anomalies enzymatique
Déficit en G6PD
Déficit en pyruvate kinase
B. hémolyses extra-corpusculaires (acquises)
1. Immunologique (Coombs +)
AH immuno-allergique : médicamenteuse
AH allo-immune
2. Non immunologique
Mécanique
Valves mécaniques, CIVD, Microangiopathies thrombotique : SHU, CEC
Infectieuse
Toxique : saturnisme, venin, champignons,
61 Dr Nekmouche
3) Maladies auto-immunes
Lupus érythémateux systémique, SAPL
hépatite auto-immune, les thyroïdites, le diabète de type I et l’hépatite à cellules géantes
4) Déficit immunitaire
Parmi les déficits immunologiques concernés on retrouve :
Le déficit immunologique combiné variable (DICV)
le syndrome de Wiscott-Aldrish
l’agammaglobulinémie congénitale et le syndrome de déficit immunitaire acquis
Déficits immunitaires propres au jeune enfant (syndrome de Di George, syndrome d’hyper IgM
Un déficit immunitaire doit être suspecté et recherché en particulier dans les formes chroniques ou rebelles au
traitement, chez l’enfant de moins de 1 an, et/ou en cas de thrombopénie associé (syndrome d’Evans)
5) Syndrome immunoprolifératif : syndrome lymphoprolifératif avec auto-immunité
Une prédisposition aux cancers secondaires tels que les lymphomes.
6) Hémopathie malignes
Les leucémies aiguës et le syndrome myélodysplasique.
lymphomes non hodgkinien, hodgkiniens
7) Hémoglobinopathies
Les sujets atteints de drépanocytose et de béta-thalassémie majeure sont susceptibles de fabriquer des AAc
dirigés contre des antigènes de grande fréquence
8) Greffe de cellules souches hématopoïétiques
L’AHAI concerne généralement les cas de greffe de moelle issue d’un donneur sans parenté.
9) Médicaments
Trois principaux groupes sont responsables
Les antibiotiques : le céftriaxone et la pipéracilline
Les anti-inflammatoires
Les anticancéreux
2. AHAI-C idiopathique 55 % des cas
La forme idiopathique de l’AHAI chez l’enfant se présente généralement de manière aiguë avec installation
brutale mais rapidement résolutive (négativation du TCD en quelques semaines). Les rechutes sont possibles.
Cas particuliers : Syndrome d’Evans
Définie par la survenue simultanée ou décalée d’une AHAI et d’un purpura thrombopénique immunologique
(PTI). Il évolue habituellement de manière chronique avec des poussées entrecoupées de rémission.
B. Anémie hémolytique à auto-anticorps froids
1) Infections :
Pneumonie atypique a Mycoplasma pneumoniae ++++++
listériose, l’endocardite d’Osler, le paludisme, la leishmaniose, CMV, MNI
2) Autres causes :
Maladies systémiques, hépatites et cirrhose du foie
3) Idiopathique :
C. AHAI mixtes
L’AHAI mixte représente moins de 5 % des AHAI chez l’enfant.
Dans cette forme, le TCD est positif de type IgG et C3d et l’étude du sérum donne un Ac de type IgG chaude et
un Ac de type IgM froide.
Elle est liée au lupus érythémateux systémique
VII. PRISE EN CHARGE
A. Objectifs
Entraîner une guérison ou une rémission prolongée
Permettre une qualité de vie satisfaisante
63 Dr Nekmouche
4) Eviction du froid
5) Antibiothérapie
Dans les AHAI à anticorps froids post infectieuses, une antibiothérapie peut être indiquée en cas d’infection
broncho-pulmonaire associée, d’autant plus qu’une infection à mycoplasme est identifiée.
D. Modalités thérapeutiques :
E. Mesures associées
1. Vaccinations
Toute vaccination chez un sujet en rémission d’AHAI comporte un risque faible mais non négligeable
d’induire une poussée hémolytique.
L’utilisation de vaccins vivants atténués est contre-indiquée chez les patients atteints d’AHAI traités par
corticoïdes et/ou immunosuppresseurs et/ou ayant un déficit immunitaire associé
Avant une splénectomie ou un traitement par le rituximab, une vaccination antipneumococcique est
fortement recommandée ainsi qu’une vaccination anti-Haemophilus
Le recours à d’autres vaccins inactivés (vaccin antigrippal) n’est pas formellement contre-indiqué
66 Dr Nekmouche
2. Antibioprophylaxie
Elle est systématiquement indiquée pour les enfants ayant subi une splénectomie.
la mise en place d'une antibioprophylaxie systématique par Oracilline® pendant les 2 à 3 ans suivant
l’intervention de 50 000 UI/KG/J chez l’enfant de 10 à 40 kg, de 100 000 UI/kg/j chez l’enfant de moins
de 10 kg.
3. Education thérapeutique
VIII. Suivi
A. Rythme de suivi :
Chaque 15j jusqu’à la fin de la dégression de CTC
Puis chaque 3mois.
B. Paramètres de suivi :
Clinique :
TA, poids.
CCM, signes d’hémolyse.
Volume de la rate (SPM).
DPM et DSP.
Scolarité.
Biologique :
FNS, TR/ si signe d’aggravation.
Glycémie, CU, ionogramme sanguin.
Agglutinines irrégulières avant et après chaque transfusion.
Sérologies virales : Ag HBS, VIH, HCV : 4-6mois après la dernière transfusion.
IX. Evolution :
A. Apprécier la réponse aux TRT
1. Réponse complète (RC)
Hb ≥11 g/dL (ou ≥ 12 g/dl chez l’adolescent pubère) et taux de réticulocytes normal (< 120 G/L) à distance (≥
7j ) d’une transfusion
2. Réponse partielle (RP)
Hb ≥ 9g/dl chez l'enfant (ou ≥10 g/dl chez l'adolescent pubère) avec gain de plus de 2g par rapport au taux
initial avant traitement et à distance d’une transfusion
3. Non réponse (NR)
Hb < 9 g/dl (10g/dl chez l’adolescent) ou ≥ 9g/dl mais avec un gain < 2 g/dl par rapport au taux avant
traitement et ce après un délai suffisant tenant compte du mécanisme d’action du médicament (2 semaines
pour les corticoides, 2 mois pour le rituximab…)
B. Pronostic :
1. Rémission complète
Hb 11 g/dL chez l’enfant (ou ≥ 12 g/dL chez l’adolescent pubère) avec normalisation des paramètres
d’hémolyse et du taux de réticulocytes, en l’absence de tout traitement, et ce à 2 reprises à au moins 4
semaines d’intervalle.
2. Rechute à l’arrêt du traitement ou à faible dose (corticodépendance à bas seuil) :
Reprise de la CTC à 2mg/kg/j pendant quelques semaines puis dégression plus progressive.
VII. Conclusion
L’AHAI de l’enfant est une pathologie rare qui est souvent sous-estimée.
Elle est hétérogène et nécessite une prise en charge pluridisciplinaire et personnalisée.
Les caractéristiques clinico-biologiques sont des éléments précieux qui permettent de guider la démarche
diagnostique, la stratégie thérapeutique ainsi que le suivi.
Protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) Anémie Hémolytique HAS fevrier 2017
Cour Dr Bouhafara clinique Saint Michel
AHAI presentation Benimessous Dr Djabi Dr Aissaoui A. Dr Amouri Dr Adouane
68 Dr Nekmouche
Definition:
Les aplasies médullaires sont des insuffisances quantitatives globales ou électives touchant
a de degrés variables la production des éléments figures de sang (GR, GB, pqtte).
Avec une moelle hypoactive ou désertique sans rapport avec un envahissement médullaire
par un processus malin ou myeloproliferatif.
Cette definition exclue donc:
Une insuffisance médullaire qualitative a moelle riche rentrant actuellement dans le
cadre des dyserythropoïeses.
Une insuffisance médullaire suite a un envahissement par un processus malin
hématopoïétique ou extra hématopoïétique.
Intérêt:
Fréquence : rare chez l’enfant.
Age : tout âge
Sexe : égal fréquence.
Gravité : liée au syndrome hémorragique, infectieux,
Etiologies : nombreuse acquise ou constitutionnelle.
Pronostic : dépend de l’étiologie.
Possibilités préventives : par conseil génétique si cause constitutionnelle.
II. Physiopathologie:
2. Examen clinique:
1) Manifestations en rapport avec l’AM:
Celles d’une insuffisance médullaire associées à des degrés variables à :
Syndrome anémique :
Souvent bien tolérée.
PCM : habituellement intense dans les formes graves.
Asthénie, vertige.
Dyspnée d’effort, palpitation, SS fonctionnel voire même une insuffisance cardiaque.
Syndrome hémorragique : fonction de l’impotence de la thrombopénie :
Cutané : purpura pétéchial, ecchymotique.
Muqueux : épistaxis, gingivorragie, bulle hémorragique.
Viscéral : hémorragie cérébrale, viscérale, rétinienne au FO (forme grave).
Syndrome infectieux : fonction de l’impotence de la neutropénie
2) Signes négatifs: valeur d’orientation :
Absence d’amaigrissement.
Absence de syndrome tumoral : HPM SPM, ADP.
Absence de douleurs osseuses.
La présence d’une SPM avant tout traitement doit faire penser à une hémopathie maligne sous forme aplasique.
V. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
A. Pancytopénie périphérique:
Hypersplénisme :
SPM +pancytopénie.
MO riche
B. IM qualitative: Moelle riche mais anormale.
1. Anémie mégaloblastique :
Déficit en folates ou vit B12.
2. Syndrome myélodysplasique :
C’est un état de pré leucémie (évolution vers LAM) par défaut de maturation des cellules souches avec quelque
fois dépôts de fer.
MO riche mais dystrophique (dyshématopoïèse).
C. Insuffisances médullaires secondaires:
1. Par envahissement :
Hémopathie maligne : LAL, LAM, LMNH.
Neuroblastome : Infiltration secondaire métastasique de la moelle.
Fibrose médullaire.
Maladies de surcharge : Gaucher, Niemann Pick, Hurler...
Histiocytose X.
2. Par étouffement :
Ostéopétrose congénitale : maladie d’ALBERT SCHOMBERG
V. Diagnostic de gravité
A. Clinique:
L’existence et la gravité du syndrome infectieux
Gravité du syndrome anémique
Gravité du syndrome hémorragique: méningé, digestif
B. Biologique
1. Hémogramme: le score le plus utilisé est celui de Camitta :
Aplasie sévère : existence de 2 des 3 critères
• Neutrophiles <500/mm3
• Plaquettes <20000/mm3
• Réticulocytes <20000/mm3
Aplasie très sévère :
• Mêmes critères avec neutrophiles < 200/mm3
2. Biopsie osseuse:
• Hypocellularité sévère si< 25%
• Hypocellularité modéré entre 25- 50%
VI. Diagnostic étiologique :
A. Enquête étiologique :
1. Interrogatoire :
Consanguinité, antécédents familiaux (cas similaires), prise médicamenteuse et ATCD d’une pathologie
infectieuse, exposition à des toxiques, vaccinations, poids de naissance
Développement psychomoteur, développement staturo pondéral, mode de début
2. Examen physique:
Paramètres anthropométriques: poids, taille ,pc
Etat général
Syndrome malformatif
Ictère, trouble de la pigmentation, taches café au lait, anomalies inguinales
71 Dr Nekmouche
Souffle cardiaque
Hépato ou splénomégalie
EX neurologique
3. Paraclinique :
Sérologies virales : HBV, CMV, EBV, HIV.
Caryotype.
Bilan hépatique.
Radiographie de squelette complet.
Echographie abdominale.
Echo cœur.
Epreuve isotopique
B. Etiologies :
Aplasies médullaires globales :
A. Aplasies médullaires constitutionnelles : (congénitale : 25-30%)
1. Maladie de Fanconi :
La MF est une maladie a transmission autosomique récessive, ou très rarement liée à l'X, due à des mutations
de gènes impliqués dans la réparation de l'ADN et la stabilité génomique.
1) Clinique:
Le tableau classique comporte :
RSP : petite taille (PN<2500 : 50% des cas)
Dysmorphie faciale :
- Microcéphalie <5ème percentile.
- Traits fins, aspect triangulaire du visage, ensellure nasale, microphtalmie, hypertélorisme.
- Oreilles petites mal ourlées, parfois bas implantées.
Troubles pigmentaires cutanés : taches pigmentées « café au lait », taches achromiques, mélanodermie
Syndrome malformatif : 1/3 des cas absence de malformations :
- Segments :
o Membres supérieurs :
• Pouce : absent, hypoplasique, surnuméraire, bifide ou bas implanté…
• Radius : absent ou hypoplasique, pouls radial absent ou faible.
• Cubitus : dysplasique.
o Rachis et cotes :
• Spinabifida, scoliose, cote anormale …
- Malformations urogénitales : moins fréquentes : hypogonadisme :
o Cryptorchidie, hypospadias, aplasie de l’utérus ou du vagin, atrésie du col.
o Rein : rein ectopique, ou pelvien, en fer a cheval, hypoplasique, ou dysplasique.
- Malformations cardio-pulmonaires PCA, CIA, CAV, RVPAT, coarctation de l’Aorte
- Digestives : Atrésie de l’œsophage, duodénum, jéjunum, imperforation anale, fistule œsotrachéale
2) Biologie:
Pancytopénie, taux de réticulocyte bas
Fer sérique élevé
alpha-foeto protéine élevée
Electrophorèse de l’ hemoblobine: Hb F
5) Etude chromosomique:
Le caryotype est fait sur lymphocytes sanguins. En revanche, ce test ne détecte pas les sujets hétérozygotes. Les
gènes impliqués sont identifiés par biologie moléculaire
Cassures chromosomiques: Sur le plan diagnostique, le test formel est l’augmentation du nombre de cassures
chromosomiques induite par les agents alkylants. Les cellules AF ont une hypersensibilité aux alkylants tels que
le diépoxybutane (DEB), la Caryolysine ou la mitomycine C (MMC). Le test doit être réalisé dans un laboratoire de
référence
3. Syndrome de Schwachman-Diamond :
Transmission AR.
Associe :
Une insuffisance pancréatique externe (diarrhée chronique, steatorrhée et/ou enzymes
pancréatiques).
Une neutropénie.
Atteintes cardiaques et neurologiques.
Anomalies osseuses (40% des cas).
Diagnostic : syndrome de malabsorption dès les 1ères années de vie.
Pronostic hématologique mauvais (transformation leucémique : LAM).
4. Autres :
Syndrome de Dubowitz : Transmission AR, microcéphalie + retard mental modéré, Eczéma.
Syndrome de Seckel : Transmission AR, nanisme + Tête d’oiseau
73 Dr Nekmouche
V. Traitement :
A. Armes
1. Traitement symptomatique :
1) Si Anémie mal tolérée
Objectif transfusionnel : maintenir un taux d’HB autour de 7-8g/dl.
75 Dr Nekmouche
2. Traitement spécifique :
A- Greffe de moelle osseuse :
1) choix de donneur:
- Greffe allogénique apparentée familiale.
- Greffes allogéniques non apparentées (à partir du fichier de donneurs volontaires de moelle osseuse).
- Greffe de sang de cordon
2) Préparation à la GMO :
- Cyclophosphamide : 50mg/kg/j en IV J6, j5, j4 et j2 avant la greffe + SAL ± Irradiation
3) Indications :
- D’emblée : AM sévère avec donneur HLA identique, maladie de Fanconi
- Secondairement : en cas d’échec au TRT dans les AM modérées.
B- Les traitements médicamenteux:
1) Androgénothérapie : Nilevar.
Nilevar: cp: 10mg 1-2mg/kg/j.
2) Sérum Anti Lymphocytaire
SAL : 15mg/kg/j pendant 05jours consécutifs en IV
3) La ciclosporine:
La ciclosporine est une molécule qui bloque spécifiquement l'activation et la prolifération du lymphocyte T.
La ciclosporine est associée au traitement par le SAL à la dose initiale de 5 à 10 mg/kg/jour
La ciclosporine seule est poursuivie jusqu'à 3 à 6 mois, date à la quelle son efficacité est évaluée.
En cas d'efficacité, elle est poursuivie au moins 1 an.
Son utilisation nécessite la surveillance de la fonction rénale et de la pression artérielle.
4) Corticoïdes
Discutées
En association avec SAL.
prédnisone : 2mg/kg/j rapidement sur un mois
5) Facteurs de croissance hématopoïétiques
- L'administration isolée de facteurs de croissance tel le G-CSF, l'IL1 ou l'IL3 s'est avérée décevante dans le
traitement de rechute des patients atteints d'AM.
- Elle n'existe aucune place pour ces facteurs de croissance utilisés seuls, en l'absence de traitement
immunosuppresseur, comme traitement de première intention.
B. Indications HAS 2009
1- Traitement des aplasies acquises : idiopathique
1. AM sévère :
En présence de donneur apparenté GMO d’emblée.
En absence de donneur ou en l’attente association
Sérum antilymphocytaire (SAL) : 15mg/kg/j pendant 05jours consécutifs en IV
Ciclosporine est associée au traitement par le SAL à la dose initiale de 5 à 10 mg/kg/jour et poursuivie
jusqu'à 3 à 6 mois, date à la quelle son efficacité est évaluée,En cas d'efficacité, elle est poursuivie au
moins 1 an.
Corticoïdes (discutées) en association avec SAL, fin de prévenir la survenue d’une maladie sérique
induite par le SAL prédnisone : 2mg/kg/j rapidement sur un mois
2. AM modérée : association
Sérum antilymphocytaire (SAL) : 15mg/kg/j pendant 05jours consécutifs en IV
Ciclosporine est associée au traitement par le SAL à la dose initiale de 5 à 10 mg/kg/jour et poursuivie
jusqu'à 3 à 6 mois, date à la quelle son efficacité est évaluée,En cas d'efficacité, elle est poursuivie au
moins 1 an.
77 Dr Nekmouche
Corticoïdes (discutées) en association avec SAL, fin de prévenir la survenue d’une maladie sérique
induite par le SAL prédnisone : 2mg/kg/j rapidement sur un mois
NB : Il n’y a aucune place, en première intention pour l’utilisation de MMF, des androgènes, ou du
cyclophosphamide dans le traitement AM acquise
3. Evolution : (Hematology 2006)
à 4mois :
Si bonne réponsemaintenir ciclo pdt 1an ou plus
Si pas de reponse 2ème cure SAL (cheval/lapin)-cicloa 4mois si pas de réponse 3ème cure SAL, tRt
de support
Anémie de Blackfan-Diamond
I. Définition:
L'anémie de Blackfan-Diamond (ABD), ou erythroblastopenie congénitale, se présente comme une anémie
arégénérative normocytaire, liée à une aplasie pure de la lignée erythroblastique
II. Epidémiologie
Incidence : rare 7 cas /1000000 de naissance
Découverte précoce dans la vie, le plus souvent avant l'âge de 2 ans
Transmission autosomique dominante
grande hétérogénéité phénotypique et génétique
Notion familiale : 10-20% des cas
Malformations associées : 40% des cas
Pas de prédisposition ethnique
III. Mécanisme physiopathologique:
L'anémie de Blackfan-Diamond est une maladie constitutionnelle liée à une mutation d'un gène situé sur le
chromosome 19 et codant pour une protéine ribosomique, la RPS19 responsable d’un déficit sévère de la
prolifération et de la différenciation des précurseurs érythroïdes une étude récente, a montré que la
différenciation s’arrêterait à la transition entre les progéniteurs BFU-e et CFU-e
IV. Diagnostic
90% des cas le sont avant l'âge de 3 mois moins de 10% des cas sont révélés à la naissance
1. Clinique:
1) Pâleur : d’installation insidieuse. isolée, sans organomégalie, sans signes hémorragiques, ni infectieux.
2) La dyspnée: surtout au cours des biberons
3) l'hypotonie
4) Malformations associe : Très diverses dans leur localisation et leur sévérité, elles existent dans plus de 40%
des cas. Elles concernent :
la face: (fente palatine, palais ogival, aspect pseudo-turnérien du cou, retrognatisme; microphtalmie)
Ophtalmique: Glaucome Congénital, Strabisme,Cataracte congénitale
les membres :
- Pouce: implanté bas, surnuméraire, bifide
- syndactylie
un retard staturo-pondéral, fait partie du contexte malformatif. il sera souvent aggravée par la
corticothérapie prolongée
Cardiaque : CIV, CIA, Coarctation de l’aorte
la sphère urogénitale:
80 Dr Nekmouche
- Rein unique
- Rein en fer a cheval
- hypospadias
La moelle épinière.
2. biologique:
1) FNS
Anémie normochrome macrocytaire
Globules blancs et plaquettes normales
2) un taux de réticulocytes très bas < 1%
3) électrophorèse de l’hémoglobine: Hb F élevé
4) Fer sérique, VITB12 élevé
5) Frottis sanguin : normchromie ; normo ou macrocytose pas d’anomalie morphologique
3. Medullogramme:
Richesse cellulaire normale avec un déficit électif en précurseurs de la lignée rouge, érythroblastes absentes ou
<3%.
Lignée myéloïde et megacariocytaire normale
4. Caryotype : zone achromique Ki K16 élargie.
5. Biologie moléculaire
Dosage ADA érythrocytaire (40%).
Mutation du gène sur le Ch 19q13 (25%).
V. Diagnostic differentiel :
- Devant une erythroblastopenie avant de retenir le dgc de la maladie de Blackfan-Diamond on doit éliminer
les autres causes :
Les causes aigues acquises :
1. Origine médicamenteuse :
prise de médicaments : EPO, INH, chloramphénicol, barbiturique, diphénylhydantoïne...
2. Origine virale :
ParvoV B19 : terrain (AH chronique ou immunodépression) sérologie.
Autres virus : hépatites A, B, C, EVB… sérologies.
3. Origine bactérienne :
Salmonelle, méningocoque, staph, streptocoque…
4. IRA bilan rénal
5. Malnutrition : déficit vitaminique.
6. Erythroblastopénie transitoire (idiopathique) : évolution (4-6semaines).
Les causes chroniques (sur la longue durée de la symptomatologie étalée sur plusieurs mois) :
1. Les causes acquises :
1) Le thymome :
Age
81 Dr Nekmouche
2. Maladie de Fanconi
Il s'agit d'une aplasie médullaire constitutionnelle révélée pendant les premières années de la vie et associée à
une petite taille et à un contexte malformatif varié.
En cas de doute, une recherche de la fragilité chromosomique spontanée et provoquée in vitro qui est
présente dans la maladie de Fanconi est absente dans la maladie de Blackfan-Diamond.
1. Corticothérapie :
1. commencer les CTC après l’âge de 1 an (jamais avant 6-8mois).
Prednisone (cp : 5mg) :
2. On commence par une dose d’attaque : 2mg/kg/j en 02prises/j.
3. En prenant comme précaution d’associer :
Un RSSS, pauvre en glucide.
Pansement gastrique.
Dans les meilleurs cas, on assistera à une crise réticulocytaire entre 7-10j (1-4semaines) suivie d’une Hb.
82 Dr Nekmouche
Quand ce dernier atteint 9-10g/dl, on procède à une progressive et prudente des corticoïdes (0,5mg/kg/15j)
jusqu’à atteindre une DME puis le donner 1j/2 afin de le risque de retard de croissance lié aux CTC.
Si Corticorésistance :
Si L’Hb n’ pas après 15jours dose de corticoïdes : 3-4mg/kg/j pendant 4-6semaines.
Si pas de réponse corticorésistance. Dans ce cas
Arrêt progressif des CTC.
Programme transfusionnel/4-8semaines avec du sang isogroupe, iso Rh phénotypé, déleucocyté avec
vaccination de l’hépatite B en toute hémovigilance + chélation après la 10ème transfusion.
Ces TS visent à maintenir le taux d’Hb 8 g/dl et donc permettre une activité normale.
Si donneur HLA compatible proposer une greffe de moelle
Si Corticosensibilité :
réponse stable au traitement : DME pour atteindre un seuil très bas arrêt du traitement peut être parfois
possible rémission spontanée.
Corticodépendance à haut seuil : >0,5mg/kg (rechute à la)
Risque important des effets secondaires des CTC (surtout retard statural).
Pour réduire ces effets secondaires alternance de périodes de plusieurs mois de CTC et des périodes de
recours aux TS pour rattraper partiellement pendant ces dernières la part du retard statural lié au traitement.
Corticorésistance secondaire :
En cas de corticorésistance, il est recommandé de tenter chaque 1-2ans une corticothérapie pendant 15-1mois
car il existe une possibilité de rémission spontanée ou d’acquisition tardive d’une corticosensibilité.
2. Programme transfusionnel :
1) Indication :
Transitoire en alternance avec la corticoticotherapie
Itératives: programme transfusionnel : corticoresistance ou corticodependance a forte dose
2) Objectif : vise à maintenir le taux d’Hb 8 g/d
3) Rythme : Programme transfusionnel/4-8semaines avec du sang isogroupe, iso Rh phénotypé, déleucocyté
avec vaccination de l’hépatite B en toute hémovigilance + chélation après la 10ème transfusion.
4. Greffe de moelle allogénique: constitue le traitement radical
Indications: Enfant corticoresistant, régulièrement transfusé
5. Conseil génétique et diagnostic prénatal
Dans la mesure où la même mutation génétique peut entraîner des phénotypes de gravité très variables, le
conseil génétique reste très imparfait, même en cas de mutation prouvée. Un malade atteint de Blackfan-
Diamond a environ 10% de risque d'avoir un enfant atteint ; le risque est beaucoup plus élevé si un premier
enfant a été atteint.
83 Dr Nekmouche
Le diagnostic anténatal ne saurait être proposé dans l'état actuel de même pour les familles où une
mutation a été identifiée.
VII. Conclusion
la maladie de Blackfan-Diamond, est une anomalie constitutionnelle rare qui survient dans les premiers mois
de la vie. Les deux armes thérapeutiques essentielles sont la corticothérapie et les transfusions et dont le
pronostic dépend essentiellement de la Corticosensibilité.
Référence
Planche malade Constantine
Présentation Dr zerifi
Diu hematopediatrie
84 Dr Nekmouche
I. Definition:
– Le syndrome hémorragique se définit par une spoliation sanguine occulte, interne ou extériorisée en rapport
avec une anomalie de l'hémostase primaire, de la coagulation ou de la fibrinolyse.
II. Intérêt
Fréquence, diversité étiologique (congénitale ou acquise), gravité (pronostic vital peut être mis en jeu)
III. Physiologie :
Etapes de l'hémostase
L'hémostase est un phénomène biologique faisant intervenir trois facteurs : vasculaire, plaquettaire et plasmatique
définissant les trois étapes de l'hémostase étroitement intriqués:
1. Hémorragies extériorisées: cutanée, muqueuse, génitale, digestive, hématurie, saignements aux points de
piqûre
2. Hémorragies internes non extériorisées :
o Hématome sous-capsulaire du foie avec hépatomégalie + pâleur importante
o Hématome capsulaire de la rate avec splénomégalie + pâleur importante
o Hémorragies rétro-péritonéales (périrénales ou des glandes surrénales).
o Hémorragies intracrâniennes: troubles neurologiques plus ou moins graves
3. Saignement dans une cavité close : hémarthrose
Parfois de découverte fortuite lors d'un bilan pré-opératoire ou lors d'une enquête familiale
V. Diagnostic de gravite
Apprécier la gravité du syndrome hémorragique conditionnant à des gestes thérapeutiques urgents :
85 Dr Nekmouche
A.L'importance de l'hémorragie
Retentissement hémodynamique: tachycardie, hypotension, voire insuffisance cardiaque ou choc.
Retentissement neurologique
Anémie: le taux d'hémoglobine peut être surestimé au décours d'une hémorragie.
B. Localisations graves
Hémorragies viscérales graves ou intracrânienne
Hémorragie rétiniennes (fond d'œil)
Hémorragies cutanéo-muqueuses importantes : - Purpura ecchymotique extensif - Epistaxis bilatérale - Bulles
hémorragiques dans la bouche
LES PRÉCAUTIONS À PRENDRE, SURTOUT S'IL Y A DES SIGNES DE GRAVITÉ :
Gestes locaux hémostatiques urgents
Proscription de l'injection intra-musculaire, de la prise rectale de la températur, de la prescription
d'Aspirine, interdire le brossage des dents.
Demander en urgence :
o Groupage, rhésus, agglutinines irrégulières
o Hémogramme complet
o Bilan de l'hémostase
o Préparer du sang
4. Bilan de l'hémostase : temps de coagulation ( 8 à 12 mn), temps d'Howell (2 mn à 2 mn 40 sec), Temps de Quick
(TQ : voie exogène) (12 à 14 sec), Temps de céphaline activé (TCA : voie endogène) (35 à 50 sec), fibrinogène
(1,5 à 4 g/l)
3. Autres examens
Ils seront demandés :
– Soit d'emblée, en fonction des données anamnèstiques
– Soit secondairement, en fonction des premiers résultats.
Il peut s'agir de:
a) Produits de dégradation de la fibrine (PDF)
b) Temps de thrombine
c) Dosage sélectif de chaque facteur
d) Etude qualitative des plaquettes : étude de rétraction des caillots (0 à ++++), étude d'adhésivité des
plaquettes, étude de l'agrégabilité plaquettaire, dosage du facteur 3 plaquettaire
e) Recherche d'anticoagulants circulants
B-Orientation étiologique en fonction du bilan d'hémostase
A. Allongement du TS
– L’existence des saignements des muqueuses spontanés ou provoqués font évoquer un trouble de l’hémostase
primaire.
– Le T.S est pathologique quand il est supérieur à 8 minutes.
– L' Ivy-incision est plus sensible que celle de DUKE mais inesthétique si les TS sont refaits.
INTERPRÉTATION D’UN ALLONGEMENT DU TS :
Devant un allongement du TS, il faut envisager une anomalie de l’hémostase primaire c.à.d.:
B.Allongement isolé du TQ
– Les chiffres habituels TQ sont de 11 à 14 secondes, un écart de deux secondes par rapport au témoin est
pathologique (TQ allongé).
– Un allongement anormal du TQ correspond à un taux de prothrombine égal ou intérieur à 70 %
Facteur exploré par le TQ uniquement: VII
Proportionnellement, les déficits en facteurs XI et XII allonge plus le TCA que les déficits antihémophiliques .
– C’est donc ce test (TT) qui sera exécuté en première intention, avec le dosage du fibrinogène, parallèlement ou
même avant le dosage des facteurs II, V, VII et X .
Facteurs explorés par les 2 tests: X, V, II, I
– Thrombopénie
– Fibrinogène, facteur V et VIII abaissés
– Produits de dégradation de fibrine (PDF) et complexes solubles élevés (fibrinolyse secondaire).
Les étiologies de ce syndrome sont nombreuses et variées: Septicémie, chocs, asphyxie, traumatisme, brûlure,
leucémie à promyélocytes, hémangiome géant, infections néonatales, détresses respiratoires néonatales,
interventions chirurgicales, morsure de serpents, etc...
COUR PR RADOUI
93 Dr Nekmouche
94 Dr Nekmouche
95 Dr Nekmouche
HEMOPHILIE
I. Introduction :
– L’hémophilie est une anomalie constitutionnelle de la coagulation, transmise selon un mode récessif lié au X,
due à un déficit en facteur VIII (hémophilie A) ou en facteur IX (hémophilie B) de la coagulation.
II. Intérêt :
– Fréquence : rare, l’hémophilie A est 4 fois plus fréquente que l’hémophilie B
– Gravité liée à la sévérité du syndrome hémorragique
– La prise en charge est multidisciplinaire : médecin, chirurgien, kinésithérapeute
– Le traitement substitutif a amélioré le pronostic
– Prévention possible par le conseil génétique et le diagnostic prénatal
III. GENETIQUE :
– De transmission récessive liée au sexe
– La femme conductrice a autant de chance d’avoir une fille conductrice que saine et un garçon hémophile que
sain
– L’hémophilie chez la fille est rare :
Mère conductrice+père hémophile
Existence d’une mutation
IV. DIAGNOSTIQUE POSITIF
A. Circonstances de découverte
Les circonstances du diagnostic sont variables et on peut observer schématiquement trois cas de figure :
- L'hématome de psoas
- Les hématomes rétro péritonéaux
- Hématome du mollet, du tiers inférieur de l'avant-bras entraînant le syndrome de Volkmann
- Hématome du creux poplité et du poignet (face antérieure) comprimant le tronc nerveux (médian et cubital)
- Hématome rétro-orbitaire (risque de cécité).
2. Manifestations hémorragiques diverses non spécifiques
- Hémorragies muqueuses
- Hématuries
- Hémorragies digestives
- Hémorragies intracrâniennes ou intra-rachidiennes)
- Plaies cutanées fréquentes chez le petit enfant
- Hémorragies post-opératoires mêmes pour des gestes minimes (extraction dentaire, amygdalectomie).
C. Bilan para-clinique
LE DIAGNOSTIC POSITIF EST BIOLOGIQUE
– TCA : allongé
– Plaquettes, TP, temps de Quick, temps de thrombine, le fibrinogène et le temps de saignement sont normaux.
– Le dosage des facteurs VIII et IX confirme l’hémophilie et son type :
- Le type d’hémophilie un déficit en facteur VIII (hémophilie A) ou en facteur IX (hémophilie B)
- la sévérité :
< 1 % : sévère
1 à 5 % : modérée
6 à 40 % : mineure selon définition internationale
– En cas de facteur VIII abaissé, le dosage du facteur Willbrand permet de différencier l’hémophilie A de la
maladie de Willbrand.
V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
B. Dans le cadre d'un syndrome hémorragique avec allongement du TCA : On évoquera :
– Une maladie de Willebrand de transmission autosomale donc atteignant les deux sexes qui associe dans sa
forme classique une diminution du F. Willebrand entraînant un allongement du temps de Saignement plus ou
moins important (méthode de Ivy).
– Un déficit en Facteur XI, également de transmission autosomale. Le TCA est corrigé par l'addition de plasma
témoin. Le diagnostic est affirmé par le dosage spécifique du F.XI.
– Un auto-anticorps anti F. VIII survenant au cours de certaines néoplasies, de lymphomes.
C. Dans le cas d'un allongement isolé du TCA sans syndrome hémorragique : On évoquera :
– Un déficit en facteur XII qui sera éliminé par le dosage spécifique du F. XII. Ce déficit n'entraîne aucun risque
hémorragique même lors d'intervention chirurgicales majeures.
– Un Anticoagulant Circulant de type anti prothrombinase survenant dans de nombreuses affections auto-
immunes (Lupus érythémateux), néoplasiques, infectieuses, ou en dehors de toute pathologie connue.
L'addition de plasma témoin au plasma du patient ne corrige pas le TCA. Cet anticoagulant Circulant ne
s'accompagne pas d'un risque hémorragique mais s'observe paradoxalement chez les patients présentant des
thromboses à répétition.
VI. PRISE EN CHARGE :
A. But :
Arrêter le saignement articulaire par un trt substitutif efficace.
Prévenir et traiter les récidives et les complications de la maladie (les séquelles des hémorragies répétées+++).
Education des parents et même l’enfant pour la prise en charge.
97 Dr Nekmouche
FEIBA :
Dose : 80-100 UI/kg 2 à 3 fois par jour sans dépasser 240UI/kg/24h
Débit : 2UI /kg/min
3. Autres traitements :
DDAVP : minirin : analogue synthétique de la vasopressine
Dans les formes modérée ou mineure chez les hémophiles A,
98 Dr Nekmouche
Hémophile B
FAC IX :
40UI/kg /12h pour l’hémarthrose constituée
70-80UI/kg/12h pour la hanche ou volumineuse et hyperalgique pdt 10j
Hémophile avec inhibiteur :
a) Si le titre d’inhibiteur est faible (Bethesda<5)
Donner du facteur VIII a dose élevées ; on utilise 2ou3 fois la dose usuelle
En absence de réponse clinique on passe aux agents by passing
b) Si le titre d’inhibiteur est élevée (Bethesda sup a 5)
Recours aux agents by passing est nécessaire
Novo Seven :
Dose : 90 µg/kg en bolus IV toute les 2 a 3 heures jusqu'à l’obtention d’une hémostase
efficace
puis l’intervalle est progressivement augmenté 4, 6, 8, 12h aussi longtemps que le trt est
jugé nécessaire
FEIBA :
Dose : 80-100 UI/kg 2 a 3 fois par jour sans dépasser 240UI/kg/24h
Debit : 2UI /kg/min
5- Epistaxis :
– Compression 10 minutes et/ou méchage
– Se méfier d’une localisation postérieure
– Pommade HEC® imprégnée dans la mèche nasale
– Si échec : facteur VIII : 20 à 30 UI/kg – facteur IX : 40 UI/kg
6- Hématuries :
– Pas de substitution systématique en première intention (risque de colique néphrétique par caillot
sanguin), sauf si déglobulisation ou traumatisme associé.
– Hyperhydratation en l’absence de douleurs 3l/m2/j sans dépasser 3l
– Pas d’anti fibrinolytique (risque de coliques néphrétiques)
– repos au lit
– Si persistance de l’hématurie : injection de 20 UI/kg de facteur VIII ou 30 UI/kg de facteur IX
– Ex. Complémentaires (ECBU, échographie rénale).
7- Hémorragies graves /risqué vital:
Types d’hemorragies:
– AVP même bénin
– Traumatisme crânien ou hématome intracrânien
– Polytraumatisé
– Fracture
– Infection cérébraux méningée
– Traumatisme ou corps étranger intra oculaire
Niveau hémostatique à atteindre :
– 80 à 110 %
Posologie des facteurs anti hémophilique :
– FAC VIII : 50 a 60 UI/kg/8h pdt 21 jours
– FAC IX : 100 UI/kg/12h pdt 21 jours
8- Autres situations :
1. Circoncision : Elle sera effectuée en milieu chirurgical, sous substitution d’une dose de charge 1heure avant
puis régulière jusqu’à cicatrisation.
2. Extraction dentaire :
Anesthésie tronculaire est CI.
Trt local : colle biologique.
Substitution en facteur déficient.
Alimentation liquide et froide.
3. Plaie cutanée :
Nettoyage à l’alcool.
Rapprocher les 2berges à l’aide du pouce et du l’index pdt au moins 20min puis mettre un pansement
compressif avant de consulter.
101 Dr Nekmouche
4. Intervention chirurgicale : 60 UI/kg 10min avant l’acte puis répétée de façon à maintenir un taux résiduel de
40-50% jusqu’à chute d’escarre : 21J si chirurgie orthopédique ou neuro-chirurgie et 10J si chirurgie des parties
molles
VII. SUIVI :
Se fera par une équipe multidisciplinaire : hémato-pédiatre, psychologue, kinésithérapeute et au besoin :
orthopédiste, dentiste…
Rythme :
Chaque 3 mois.
Paramètres de suivi :
Clinique :
DSP, DPM
Vaccination et Scolarité.
CCM et syndrome hémorragique.
Examen ostéo-articulaire et bucco-dentaire.
Biologique:
RAI après chaque transfusion.
Sérologies virales et bilan hépatique/6mois.
NFS + bilan martial.
Recherche d’ACC (Ac anticoagulant circulant) chaque 5-6 substitution.
Pour un meilleur suivi un carnet d’hémophile sera délivré sur le quel seront notés :
Les différents événements relatifs à la maladie :
- Les accidents hémorragiques avec leur évolution.
- Les traitements effectués : jour, heure, nature du produit injecté, numéro des lots pour chaque
substitution.
Les résultats des recherches régulières d’ACC.
Les différentes consultations spécialisées.
VIII. EVOLUTION/COMPLICATIONS :
1. Récidive des épisodes hemorragiques : Substitution plus prolongée.
2. Arthropathie hémophilique :
À redouter si hémarthrose répétée.
Signes cliniques :
- Gros genou chronique douloureux avec impotence fonctionnelle.
- Limitation articulaire.
- Amyotrophie et attitude vicieuse irréductible (flessum, équin…).
- Rétraction tendineuse.
Signes radiologiques : 4 stades :
1. Ostéoporose, élargissement des épiphyses avec irrégularité de la surface sous chondrale (aspect festonné).
2. Pincement articulaire, microgéodes.
3. Hypertrophie épiphysaire, pincement important, géodes et ostéophytes.
4. Erosion et Incongruence des surfaces articulaires, déformation articulaire (angulation, déplacement).
Nécessitant une synovectomie arthroscopique ou chirurgicale (cheville, coude) ou une synoviorthese
3. Complications infectieuses liées au traitement : rares.
4. Apparition d’un anticoagulant circulant :
Complication majeurs rendant le trt très difficile.
Il augmente la sévérité de la maladie d’où la nécessité de renforcer la vigilance vis-à-vis des accidents
hémorragiques.
102 Dr Nekmouche
XI. PRONOSTIC :
La qualité de vie peut être améliorée par le respect des règles d’hygiène et des précautions et la bonne
éducation de l’enfant et de sa famille.
Le trt prophylactique a amélioré nettement le pronostic
XII. PREVENTION
Enquête familiale pour dépister d'autres hémophiles et les femmes conductrices de l'hémophilie
Conseil génétique
Diagnostic anténatal
XIII. CONCLUSION
L'hémophile est une maladie hémorragique à vie, mettant en péril le pronostic fonctionnel voir parfois vital du
malade atteint.
Sa prise en charge nécessite une équipe médico-sociale pluridisciplinaire stable, disponible et bien coordonnée.
L'éducation sanitaire et l'information sur la maladie sont fondamentales pour dédramatiser et améliorer les
conditions de vie de ces hémophiles
PURPURAS
I. DEFINITION
Le purpura est une lésion élémentaire de la peau ; des muqueuses caractérisées par l’extravasation spontanée
du sang issu des vaisseaux.
Il est l’expression d’une anomalie de l’hémostase primaire touchant le fonctionnement plaquettaire,
vasculaire ou l’interaction entre plaquettes et vaisseaux.
II. INTERET
- Situation fréquente en hématologie pédiatrique
- Il représente une urgence diagnostic puisqu'elle témoigne d'une anomalie de l'hémostase potentiellement
sévère ou d'une altération vasculaire, voire des deux.
- Il est le plus souvent d'origine plaquettaire chez l'enfant
III. PHYSIOPATHOLOGIE
Déroulement de l’hémostase primaire
1. Temps vasculaire:
lésion vasculaire vasoconstriction
2. Temps plaquettaire
Adhésion plaquettaire au sous endothélium grâce au facteur de willbrand qui se fixe à la plaquette par son
récepteur la GPIB
Activation plaquettaire: changement de forme et de structure interne des plq et libération du contenu des
granules
Agrégation plaquettaire : l’agrégat de plq se fait par des ponts de fibrinogène grâce à leur site la GPIIBIIIA
D'apparition spontanée
Ne s'effaçant pas à la pression.
Ephémères: rouge pourpre
Siège :
Cutané : points de pression (bretelle, ceinture ….) zones déclives: membres inférieurs lombes ;sus
claviculaires ; périorbitaire
Muqueux : voile palais, face interne des joues
Peut être associé:
à des saignements muqueux et viscerals : évocateur de thrombopénie.
à des éléments nodulaires et nécrotiques : évocateur d'une origine vasculaire.
105 Dr Nekmouche
V. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
- Lésions érythémateuses des maladies éruptives
- Télangiectasies : dilatations pulsatiles anormales et permanentes des petits vaisseaux et des muqueuses
(maladie de Rendu-Osler)
- Pathologies vasculaires congénitales : angiomes plans, hémangiome, malformations veineuses …..
- Angiomes stellaires : rarissimes chez l'enfant
Ils s’effacent à la vitropression.
3. Biologie :
NFS : taux de plaquettes
Frottis sanguin
Medullogramme
Hémostase complète
Temps de saignement
Coagulation: TCA, TQ, F, TT, PDF
Étude des fonctions plaquettes
Etude des protides avec électrophorèse
Cryoglobuline
Bilan viral et auto-immun
B. Etiologies
- On distingue deux groupes étiologiques :
Le purpura hématologique (plaquettaire)
le purpura vasculaire
a. Caractéristiques cliniques
– Monomorphe Pétéchial>Ecchymotique
– Non infiltré
– Non nécrotique
– Cutanée et/ou muqueux
– Diffus
– 1 seule poussée
– Pas d’autres lésions cutanées
– +/- signes hémorragiques
b. Etiologie :
A. Purpura thrombopénique
- Taux de plaquettes diminué (< 100.000 /mm3)
- TS augmenté
- Le myélogramme : précise l'origine centrale (trouble de production) ou périphérique (hyperdestruction) de la
thrombopénie
1. Purpura thrombopénique d’origine centrale
A. Thrombopénies centrales acquises
1) médicamenteuses: antimitotiques, chloramphénicol, antithyroïdiens, hydantoines, œstrogènes, sels d’or,
thiazidique, sulfamides: Bactrim
2) Les radiations : Rx, Cobalt, Radium
3) Infections virales: la survenue d’une thrombopénie centrale après infection ou vaccination contre la
rougeole, Oreillons, rubéole, MCV, EBV, dengue.
4) Idiopathique
B. Thrombopénies centrales constitutionnelles
1) Maladie de Fanconi
AM congénitale
Consanguinité.
Cas similaires dans la famille.
107 Dr Nekmouche
Notion de PPN.
Dysmorphisme facial.
RSP.
Troubles cutanés : tache café au lait, taches achromiques…
Anomalies malformatives surtout squelettiques (surtout de la colonne radiale et du pouce) et viscerales
Caryotype des lymphocytes périphériques : cassures chromosomiques excessives lors d’adjonction d’agents
alkylants
2) Anomalie de May-Hegglin
Thrombopénie modérée avec plaquettes géantes corps de Döhle: inclusion intra-cytoplasmique.
3) Syndrome de Wiskott-Aldrich
Thrombopénie, thrombopathie, eczéma
Déficit immunitaire humoral + cellulaire
4) Maladie de Bernard et Soulier : thrombopénie +thrombopathie (voir infra)
- Transmission autosomique récessive
- Déficit de l’adhésion plaquettaire.
- Déficit en GPIb (récepteur du FWillebrand).
- Syndrome hémorragique sévère lors de la période néonatale
- TS allongé – thrombopénie sévère en partie centrale
- Plaquettes géantes, granules au centre : aspect pseudo-lymphocytaire
- Absence d'agrégation à la ristocétine, non corrigée par le facteur VIII.
- L'étude Cytométrie en flux des plaquettes montre une diminution d'expression de GPIb-lX et confirme leur
grande taille
2. Thrombopénie périphérique
– Myélogramme riche, avec de nombreux mégacaryocytes (normal).
1) Thrombopénie d'origine infectieuse
Bactériennes :
Spécifiques (fièvre typhoïde, brucellose, leptospirose)
Non spécifiques (les sepsis sévères+++).
Virales +++ :
Les fièvres éruptives : MNI, rougeole, rubéole, varicelle.
Les hépatites virales et le VIH.
Les causes parasitaires (paludisme et le kala-azar)
3) Thrombopénie de consommation
- CIVD :
Contexte clinique prédisposant (syndrome infectieux sévère, AEG, état de choc…
Anomalies biologiques de la coagulation (TP, TQ et TCK allongés, fibrinogène et PDF).
- Syndrome de kasabach-Merrit :
Age (NRS+++).
Clinique : hémangiome géant.
Biologie : tableau de CIVD
108 Dr Nekmouche
2. Thrombopathies acquises :
- Médicaments +++ : Aspirine, AINS, antibiotiques (Pénicilline à fortes doses), Diazepam
- Hémopathies malignes
- Insuffisance rénale chronique
- Cardiopathies congénitales cyanogènes
- Dysglobulinémies
PURPURA VASCULAIRE
A- Caractéristiques
Clinique
– Polymorphe
– Infiltré : maculo papuleux
– +/- nécrotique
– Zones déclives
110 Dr Nekmouche
– Poussées
– +/- associé à d’autres lésions cutanées.
– +/- AEG
Para-clinique : TS, taux de plaquettes, bilan d’hémostase normale
B- Etiologies :
1. Purpuras fulminans: urgence diagnostic et thérapeutique +++
Se définit comme l'association:
Syndrome infectieux
Syndrome purpurique : Les lésions cutanées sont rapidement extensives et confluentes, évoluant vers la
nécrose.
Etat de choc d’installation rapide
CIVD
Etiologie
70 % Neisseria meningitidis (type B,C,A)
30 % Haemophilus influenzae, pneumocoques, BG- et BG+.
Sa mortalité est passé de 70 à 90 % jusqu’à 10% en fonction de l'étiologie et de la rapidité de prise en charge
2. Le purpura rhumatoïde
la vascularite la plus fréquente de l'enfant (pic 4-5 ans)
Etiopathogénie mal connue : stimulation antigénique par facteur déclanchant (infections, vaccinations,
aliments…)
Dépôts d’IgA sur les petits vaisseaux touchant :
la peau (macules pétéchiales puis purpura vasculaire)
le rein (mesangium : hématurie microscopique isolée, ou associée à une protéinurie),
les articulations (arthrite et/ou d'arthralgies touchant essentiellement les coudes et les genoux)
le tube digestif (douleurs abdominales isolées, ou associées à des vomissements, d'hématémèses, de
méléna).
L'évolution vers l'insuffisance rénale chronique reste rare (moins de 1% des cas).
3. Maladies systémiques
Lupus
Périarthrite noueuse
Maladie de wegener
Maladie de Churg et Strauss
4. Œdème aigu hémorragique du nourrisson : syndrome hémorragique cutané impressionnant, contrastant avec
un bon état général. Les muqueuses sont respectées. pas d'atteinte viscérale. Son étiologie reste inconnue.
L'évolution est le plus souvent régressive spontanément en une à trois semaines. Le diagnostic différentiel est
le purpura fulminans
5. Hémopathies : lymphome
6. Cryoglobulinémies
7. Médicamenteuses (AINS, Sulfamides,…)
8. Fragilité capillaire
Effort (visage après vomissements)
Pression (brassards, ventouses)
Traumatique, sévices
Carence vitamine C (scorbut).
Maladies génétiques des tissus élastiques : Marfan, Ehler Danlos.
Hypercortisolisme : corticothérapie, syndrome de cushing.
111 Dr Nekmouche
I. Définition
Le PTI est une maladie hémorragique liée à une diminution du nombre de plaquettes d’origine périphérique
causée par la présence d'auto-anticorps anti plaquettes qui entraînent leur destruction
On distingue les PTI aigus (nouvellement diagnostiqué), pour les quel la guérison est obtenue en moins de 3
mois, PTI persistant 3 – 12 mois des PTI chroniques qui persiste > 12 mois.
II. Intérêt
1. Fréquence:
la principale cause de thrombopénie de l’enfant
Incidence: 4 à 5 enfants /100.000/an
2. Epidémiologie:
l'âge entre 2 et 10 ans avec un pic entre 2 et 5 ans
Sexe ratio 1,16 avec légère prédominance masculine
Le plus souvent en hiver et en automne
3. Diagnostic: facile, clinique et biologique
4. Evolution: le plus souvent le e évolue vers la guérison spontanée
5. Pronostic:
Bon dans 80 à 90% des cas
Gravité liée au risque d’hémorragie cérébroméningée (1%)
III. Physiopathologie
Production d’auto-anticorps par un clone de lymphocytes dirigés contre les glycoprotéines plaquettaires
(GPIIbIIIa, GPIbIX)
Les plaquettes recouvertes d’anticorps sont alors capturé par le système réticulo-histiocytaire (en particulier au
niveau de la rate) et détruites par les macrophages par phagocytose
Durée de vie des plaquettes raccourcie
Habituellement on constate un possible facteur déclenchant en particulier une infection virale, il en résulterait
soit:
Production d’Ac qui se lient aux Ag viraux ou bactériens et réagissent de façon croisée avec les plaquettes
Ou un déséquilibre immunologique qui aurait pour conséquence une dérépression des lymphocytes B
naturellement sensibilisés au Ag plaquettaires
IV. Diagnostic positif
A. L’anamnèse
L'Age 2 à 10 ans
Notion d’une infection virale ou une vaccination qui a précédé l’apparition de syndrome hémorragique
Absence d’antécédents familiaux ou personnels:++++
Hémopathies maligne
Thrombopénies constitutionnelle
Maladies auto-immunes
Maladies infectieuses virales chroniques : VIH, hépatites B, C
B. Examen clinique:
1- syndrome hémorragique de sévérité variable:
1. Manifestations cutanées:
112 Dr Nekmouche
1) Les Pétéchies : Il s’agit de macules de couleur rouge vif, punctiformes, dont le diamètre est <1 cm
prédominant aux membres inferieurs, ne s'effaçant pas à la vitro pression, due à une extravasation de sang
dans le derme.
2) Ecchymoses : ou bleus, sont des hémorragies cutanées sous hypodermiques, de coloration bleu foncé et
qui évoluent comme les bleus traumatiques en passant par toutes les teintes de la biligénèse : violet, vert
et jaune.
2. Muqueux:
Epistaxis, pétéchie ou bulle intra buccale, gingivorragie, hémorragie sous conjonctivale, hématurie, rectorragie
ou ménorragie
3. Viscérale:
Hémorragie intra crânienne; rétinienne ou Hémorragie intra abdominale
2- Le reste de l’examen clinique: (éléments négatifs)++++++
Etat générale conservé
Absence de syndrome tumorale (ADP, HPM, SPM)
Absence de signes évocateurs d’un déficit immunitaire : eczéma, infections fréquentes (otites,
pneumopathies), réaction vaccinale, adénopathies chroniques ou récurrentes
Absence de dysmorphie faciale, retard mentale ou un retard staturale, anomalies osseuses, des
malformations, eczéma ( qui évoque une thrombopénie constitutionnelle
Absence d HTA, sd œdémateux évoquant un sd hémolytique et urémique
C. Examens complémentaires
1. Hémogramme : thrombopénie isolée
Thrombopénie profonde toujours inférieure 100.000/mm3, souvent inférieure à 20.000/ mm3
Lignées leucocytaires normales, parfois leucopénie d’allure virale sans aucun élément suspect de Leucémie
Aiguë
Hémoglobine normale, une microcytose ou hypochromie peuvent être expliquées par une carence martiale
2. Frottis sanguin : qui est fondamental. Il permet de :
Confirmer la thrombopénie
Vérifier l’absence de cellules anomales : schizocytes, blastes circulants, lymphocytes anormaux
De mesurer la taille et de décrire l’aspect des plaquettes (taille normale)
113 Dr Nekmouche
Absence des corps de Döhle leucocytaire qui orientent vers une thrombopénie constitutionnelle
3. Myélogramme : n’est pas systématique si tableau clinique typique il doit être discutée si :
Organomégalie, douleurs osseuses, altération de l’état général
Anomalies des autres lignées
Une anomalie sur le frottis évoquant une atteinte centrale ou leucose
PTI réfractaire aux thérapeutiques usuelles
Avant corticothérapie (dans les 12h après le début de CTC)
PMO montre:
Moelle riche +++
Mégacaryocytes +++
Pas d’anomalies des autres lignées
Pas de cellules anormales
4. Autres examens:
Le groupage sanguin est systématique, dans l’éventualité d’une transfusion
Bilan d’hémostase
Test de Coombs plaquettaire (La recherche d’anticorps antiplaquettes: n’est ni nécessaire ni suffisante pour le
diagnostic, ne sont utiles qu’en cas de difficulté diagnostique et quand elles mettent en évidence une
spécificité reconnue anti-glycoprotéine plaquettaire.
L’étude de la durée de vie isotopique des plaquettes : l’indication de cet examen n’est pas consensuelle.
Lorsqu’il est disponible, certains proposent sa réalisation en cas de difficulté diagnostique ou lorsqu’une
splénectomie est envisagée puisqu’en cas de séquestration splénique pure, l’efficacité attendue de la
splénectomie est meilleur
Eléments cliniques en faveur du PTI Eléments biologiques en faveur du PTI
Apyrexie Pas d’anémie
Pas d’hépatomégalie Pas de schizocytes
Pas de splénomégalie Leucocytes normaux
Pas d’adénopathie Volume plaquettaire un peu augmenté
Pas de douleurs osseuses VS normale
Pas d’antécédent notable Frottis sanguin normal
Examen général normal Absence d’anomalie de l’hémostase
Moelle de richesse normale et hyperplasie
mégacaryocytaire au medullogramme
V. Diagnostic de gravité
Pour poser les indications de traitement il faut apprécier la sévérité du PTI qui dépend du :
Le score hémorragique de Buchanan
Nombre de plaquettes
Terrain
1. Le score hémorragique de Buchanan :
GRADE 0 : Aucun signe
GRADE 1 : (Mineur)
Peau : <100 pétéchies ou <5 ecchymoses (<3 cm de diamètre).
Muqueuses normales.
GRADE 2 : (Moyen/peu sévère)
Peau : > 100 pétéchies ou > 5 ecchymoses (> 3 cm de diamètre).
Muqueuses : normales
GRADE 3 : (Modéré)
114 Dr Nekmouche
Muqueuses : saignement des muqueuses (épistaxis, bulles intra buccales, saignement intestin, hématuries,
métrorragies ….)
GRADE 4 : (Sévère)
Saignement des muqueuses nécessitant un geste ou suspicion hémorragie interne
GRADE 5 : (Mettant en jeu le pronostic vital)
Hémorragie intracrânienne ou hémorragie interne mettant en jeu le pronostic vital.
2. Taux de la thrombopénie : grave si inférieure à 10 000/mm3.
3. Terrain :
NRS
Intervention chirurgicale récente.
Traumatisme crânien récent
Prise de médicaments (aspirine, AINS, anticoagulants…).
VI. Diagnostic différentiel
Avant d’évoquer le PTI il faut éliminer les autres causes de thrombopénie (dgc d’élimination)
1. Thrombopénie constitutionnelles:
Rare, ATCD familiaux de thrombopénie, sd dysmorphique, eczéma, anomalies osseuses, des malformations, des
infections à répétition (sd de Wiscott Aldrich, anomalie de May-Hegglin, Sd de Bernard-Soulier….
2. Thrombopénie acquises:
Immunologique:
• Immun allergique: - post transfusionnelle, post médicamenteuse (pénicilline, isoniazide, quinines,
rifampicine…)
• Auto immune: sd d’EVANS (anémie hémolytique auto immune + PTAI), maladies de système (LED ++)
Non immunologique
• Hypersplénisme: atteinte des autres lignées
• SHU: anémie hémolytique, thrombopénie, IR, schizocytes au frottis sanguin
• CIVD: thrombopénie + atteinte des voies de la coagulation
• Sd de Kasabach-Meritt: angiomes géants consommant des plaquettes
• Syndrome d’activation marcophagique
• Infection virale: EBV, CMV, VHC, VIH
• Maladies malignes: leucémies, myélodysplasie
• Aplasies médullaire
IX. Prise en charge
A. L’objectif
• faire remonter le plus rapidement possible le chiffre de plaquettes en général >20.000/ml
• mettre le patient à l’abri d’une complication hémorragique en espérant une guérison au cours des 3
premiers mois d’évolution
B. Armes Thérapeutiques
1. Mesures générale :
Indications de l’hospitalisation:
Un score hémorragique de Buchanan >ou= 3
Et/ou Taux de plaquettes < 10 000/mm3
En cas d’intervention chirurgicale ou de geste invasif
Conditions socioéconomiques défavorables
Age <1an
Repos au lit les 1ers jours de la maladie, jusqu’à sédation du sd hémorragique.
Proscrire:
La pratique d’une activité physique violente.
115 Dr Nekmouche
Fonction rénale.
2) CTC :
Poids, PA.
Glycémie, CU (glucosurie).
Iono sg (risque d’hypokaliémie).
3. EVOLUTION :
1) Evolution favorable jugée sur :
- Arrêt de saignement
- Régression nette du Sd hémorragique.
- Bonne tolérance médicamenteuse.
- Réponse totale Taux de plaquette au dessus du seuil hémorragique > 50 000.
- Ou réponse partielle : 30-50.000, sans hémorragie
2) Evolution défavorable :
Aggravation du score : CTC + Ig + plaquettes.
Etat stationnaire :
Si CTC Ig.
Si Ig CTC
4. SUIVI
Rythme de suivi :
- Consultation systématique à J21-J28.
- puis :
1/3mois06mois.
1/06mois 01an.
1/1an.
Paramètres de suivi :
Clinique :
- EG, CCM.
- Syndrome hémorragique CM.
- Recherche d’un syndrome tumoral : H-SPM, ADP.
- Examen somatique complet
Biologique :
- FNS : plaquettes/2-3 mois jusqu’à 6-12mois ou à l’occasion d’un Sd hémorragique, geste ou intervention
chirurgicale ou toute activité à risque.
- CU
Complication : Passage à la chronicité :
Définie par la persistance d’un taux de plaquettes constamment bas avec ou sans manifestations
hémorragiques 3 – 12 mois dans les PTI persistant et > 12 mois dans les PTI chroniques.
10 à 20% des cas
Eléments en faveur d’une évolution chronique:
L'âge de début plus de 10 ans
Début insidieux
Sexe féminin
Absence d’ATCDs de virose
Examens à faire en cas d’évolution prolongée:
Test de coombs direct
Facteur anti nucléaire
La recherche d’anticorps anti phospholipides
118 Dr Nekmouche
Chez l’enfant, elle ne peut être discutée et envisagée qu’à partir de l’âge de 5 voire 7 ans, en cas de forme
réfractaire à plusieurs lignes de traitements immunosuppresseurs du fait d’un risque infectieux à germes
encapsulés (pneumocoque surtout) dans cette tranche d’âge.
L’intérêt prédictif de l’étude de la durée de vie isotopique des plaquettes sur l’efficacité de la splénectomie est
discuté.
C. Indications thérapeutiques :
1. Si Buchanan <3 et plaquette >10000 et vie quotidienne normale : abstention
2. Si Buchanan >3 et plaquette < 10000 et altération de la vie quotidienne
les trt de 1er ligne (IgIV ou courtes cures CTC) peuvent être proposés pendant de nombreux mois ou années a la
demande ou programmés chaque 3-4 semaines
3. Si échec
La stratégie thérapeutique du trt de 2eme ligne n’est pas codifiée et reste personnalisée en fonction du
contexte clinique
Le principe est d’utiliser un de ces trt en monothérapie et d’attendre au minimum 3mois avant de parler
d’échec et de passer au trt suivant et si on a une bonne réponse le trt ne doit pas excéder à 18 mois a 2 ans
La splénectomie en dernier recours
D. Accompagnement vie quotidienne :
- Contact précoce avec le médecin traitant, organisation de la filière de soin : consultations spécialisées 1-4 / an,
accueil en urgence
- Apprendre à regarder la bouche régulièrement est plus utile que de contrôler la NFS trop souvent
- Eviter la surmédicalisation : autoriser et aménager école (PAI), sports (CI sports violents limitée aux taux de
plaquettes < 20 000)
- Contre-indiquer Aspirine*, AINS, IM, prise de température rectale
- Petits moyens : hygiène bucco-dentaire, EXACYL, gazes hémostatiques, DICYNONE en cas de ménorragies,
chirurgies programmées
- Suspendre les vaccinations jusqu’à 1 an après normalisation du taux de plaquettes
I.GÉNÉRALITÉS
– L'adénopathie se définit par une hypertrophie anormale d'un ganglion lymphatique.
– On considère qu’un ganglion superficiel palpable est pathologique lorsque son diamètre dépasse 1 cm, à
l’exception des ganglions inguinaux pour lesquels ce seuil peut être porté à 1,5 cm.
– les ganglions sus-claviculaires sont la plupart du temps pathologique
A. INTERET
- Fréquence : motif très fréquent de consultation en pédiatrie
- Etiologies : Elles relèvent de très nombreuses étiologies.
- Démarche diagnostique : la démarche diagnostique repose sur un interrogatoire rigoureux, un examen clique
systématique et quelques éléments biologiques
B. PHYSIOPATHOLOGIE.
La survenue des ADP se fait par :
- Stimulation du ganglion par agression extérieure : hyperplasie globale du ganglion
- Infiltration inflammatoire : adénite à l'histologie
- Prolifération ganglionnaire maligne
- Infiltration maligne d'un ganglion métastase à distance d'un cancer
- Surcharge du ganglion lié au système macrophagique lipidose...
I. DIAGNOSTIC POSITIF
- Si une adénopathie peut être le motif d'une consultation médicale, très souvent il s'agit d'une découverte
fortuite lors d'un examen systématique des aires ganglionnaires.
II. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL: S'AGIT-IL BIEN D'UNE ADÉNOPATHIE
L'imagerie et en particulier l'échographie des parties molles peut aider à différencier un ganglion d'une lésion non
ganglionnaire :
- Au niveau cervical : un lobe thyroïdien, une parotide, une glande sous-maxillaire
- Au niveau inguinal : une hernie, un abcès, un kyste du cordon, un anévrysme
- Au niveau axillaire : un abcès, une tumeur costale
- A tous les niveaux : un kyste, un lipome.
III. DÉMARCHE DU DIAGNOSTIQUE ÉTIOLOGIQUE
La démarche diagnostique étiologique repose sur un interrogatoire rigoureux, un examen clique systématique et
quelques éléments biologiques
A. Interrogatoire
- Mode de survenue et date de début
- Signes associés : fièvre, douleur, éruption
- Conditions de vie : vaccinations, présence d'animaux
- Traitements suivis.
B. Examen clinique
1. Les caractères de l'adénopathie
Il faudra apprécier :
- Le siège (cervical, axillaire, inguinal), mais également les autres aires ganglionnaires.
123 Dr Nekmouche
1. Adénopathies cervicales
1) Adénopathies microbiennes à germes banals
- Clinique : infection souvent rhino-pharyngée. Adénopathies sensibles, périadénite modérée. Il est essentiel de
rechercher la porte d'entrée dans le territoire de cette adénopathie : cutané, dentaire, bucco-pharyngé
- Diagnostic confirmé par la ponction (liquide riche en polynucléaires ou pus franc antibiogramme)
2) Adénopathies virales (MNI, CMV) ou parasitaire (toxoplasmose)
3) Adénopathies tuberculeuses
- Clinique : adénopathie importante, peu ou pas douloureuse, ferme au début et entourée de ganglions plus
petits. IRDt positive
- Diagnostic confirmé la culture du liquide de ponction sur milieu de Lowenstein (bacille de Koch, micobactéries
atypiques (bovis...))
4) Adénopathies malignes
- Soit ganglionnaire (leucémie aiguë, maladie de Hodgkin ou un lymphome malin non hodgkiniens non localisé)
- Soit une métastase d'un cancer loco-régional (thyroïde, sphère ORL).
5) Syndrome de Kawasaki
- Clinique : adénopathies cervicales, atteintes cutanées muqueuses
6) La maladie des griffes du chat
- Il s'agit d'une adénopathie secondaire à une griffure ou une morsure de chat, plus rarement à une piqûre
végétale.
- Clinique : adénopathie satellite du territoire inoculé et révélatrice sous l'aspect de l'augmentation de volume
d'un seul ganglion ou de plusieurs ganglions du même groupe. Il faut rechercher cette notion de griffure et
pratiquer une sérologie.
- Diagnostic confirmé par la ponction du ganglion ou biopsie.
2. Adénopathies occipitales
- Il faut systématiquement rechercher une cause locale au niveau des cheveux, pédiculose, teigne, impétigo-
dermato-sébum.
3. Adénopathies pré-auriculaires
- Infections chroniques des yeux ou des paupières
- Conjonctivites virales.
4. Adénopathies axillaires
- Une infection de la main ou des doigts représente la cause la plus fréquente des adénopathies de ce siège.
- Adénite inflammatoire suite à une vaccination par le BCG,
- La maladie des griffes du chat en cas de notion de griffure.
5. Adénopathies inguinales
- Le plus souvent secondaires à une infection bactérienne des membres inférieurs.
- Les dermatoses fessières, pubiennes, la maladie de Leiner-Moussous chez le nourrisson
- Les tumeurs osseuses, musculaires, des membres inférieurs
CONCLUSION
Le diagnostic d'adénopathie superficielle est assez banal et peut exprimer des pathologies très différentes, à savoir
: une infection cutanée de voisinage, un syndrome infectieux viral, un envahissement par un processus tumoral ou
un lymphome.
Référence :
127 Dr Nekmouche
COURS PR RADOUI
COURS DR BOUHAFARA
EMC PEDIATRIE 2006
128 Dr Nekmouche
I. Généralités
Définition
- C’est l’augmentation du volume de la rate qui est normalement cliniquement non palpable.
Intérêt :
Fréquente en pediatrie
Etiologies multiples
Diagnostic positif en général facile mais diagnostique étiologique s’étend sur un large éventail de pathologies
reflétant la diversité des fonctions de la rate (Hématopoïèse, immunologique, filtre vasculaire et
macrophagique)
II. Physiopathologie
– La rate normale n'est pas palpable et toute splénomégalie est pathologique.
4 fonctions principales :
– Organe lymphoïde = sécrétion d'Ac (cf. PTI).
– Phagocytose des particules étrangères et des globules rouges (cf. Minkowski-Chauffard).
– Hématopoïèse dans la période fœtale (cf. splénomégalie myéloïde).
– Rôle de régulation du flux sanguin.
Conséquences de la splénomégalie :
Hypersplénisme: cytopénie sont souvent modérée en l'absence d'atteinte médullaire, avec:
Hémodilution: responsable d'une fausse anémie de dilution ou majorant une anémie
Hypertension portale: pouvant se compliquer de varices oesophagiennes ou tubérositaires
III. Diagnostique positif:
A. Diagnostic facile :
1. Signes fonctionnel :
Gène ou pesanteur de HCG
Douleurs ou pesanteur irradiant en bretelle à l’épaule.
Complication
- Infarctus splénique : douleurs basi-thoracique gauche, exacerbées par l’inspiration.
- Hématome sous capsulaire de diagnostic échographique.
Découverte fortuite
2. Signes physiques:
1) Inspection : Si splénomégalie volumineuse =>Voussure HCG
2) Palpation : est le temps essentiel, permet de reconnaître la splénomégalie et préciser ses caractères.
Bord inferieur crénelé = le plus spécifique
Mobile avec les mouvements respiratoires.
Pole supérieur n’est jamais palpable
Consistance : ferme élastique ou dure.
Sensibilité : sensible ou pas
Volume classé selon l’OMS :
TYPE 0 : Non palpable même en inspiration profonde
TYPE I : Palpable en inspiration profonde
129 Dr Nekmouche
TYPE II : Palpable ne dépassant pas l’horizontale passant à égale distance entre le rebord costal et l’ombilic
TYPE III : Descend en dessous de la précédente mais ne dépasse pas l'horizontale passant par l’ombilic
TYPE IV : Descend en dessous de l’ombilic mais ne dépasse pas une ligne passant à égale distance entre
l’ombilic et la symphyse pubienne
TYPE V : Palpable dans la FIG
B. Diagnostic difficile : Intérêt de l’échographie :
Abdomen douloureux
Pannicule adipeux important
Ascite volumineuse
Masses associée
Intérêt de l’échographie :
– Elle précise les dimensions de la rate
– La rate n'excede pas 6 cm a 3 mois, 7 cm a 1 an, 9 cm a 4 ans, 10 cm a 8 ans et 11,5 cm a 12 ans. Chez l'adulte
cette longueur n'excède pas 13 cm
IV. Diagnostic différenciel
– Un gros rein gauche à développement antérieur (néphroblastome)
– Une tumeur rétro-péritonéale (neuroblastome)
– Un gros lobe gauche hépatique.
V. Diagnostique etiologique :
A. Enquête Etiologique :
- Interrogatoire :
Terrain: âge, sexe, origine géographique, notion de consanguinité, notion de séjour en zone d’endémie de
maladie infectieuse
ATCD :
- Personnel : hémopathie, hépatopathie, valvulopathie, hémorragie digestive, ictère
- Familiaux : SPM familiale
Signes associées : Fièvre, AEG, douleurs osseuses, Ictère.
- Examen clinique : Méthodique et complet.
Apprécie les caractères de la SPM
Signes associés:
- Digestifs : Signes d’HTP, IHC, masse abdominale, HPM.
- Extra Digestifs:
Hématologiques: Pâleur, SD hémorragiques, ADP
Cutanés : Mélanodermie
Osseuses : Douleurs
Cardiaques : Souffle
Neurologique : Céphalées/ vertiges
- Examens complémentaires :
Indispensable :
- FNS, Taux de réticulocytes, frottis sanguin
- ASP, TLT
- Echographie abdominale
- FOGD (signes d’HTP)
En fonction de l’orientation :
- Exploration fonctionnelle hépatique
- PBO
130 Dr Nekmouche
2) Autres
La rubéole, la rougeole, l’hépatite virale, les infections à Coxsackie, la CMV, le VIH isolements viraux, sérologies
2. Causes parasitaires
1) Paludisme
Retour d'une zone d'endémie, splénomégalie modérée, fièvre, anémie hémolytique avec ictère frottis sanguin,
goutte épaisse, sérologie
2) Toxoplasmose
Polyadénopathie, syndrome fébrile et syndrome mononueléosique inconstant. séroconversion avec présence
d'IgM.
3) Leishmaniose
Splénomégalie modérée parfois monstrueuse, hépatomégalie, fièvre, pancytopénie myélogramme + sérologie
5) Parasitoses spléniques
– Le kyste hydatique échographie , sérologie
– L'abcès amibien échographie, sérologie, examen des selles
3. Causes bactériennes
1) Septicémies aiguës : hémocultures
2) Typhoïde : hémocultures, coprocultures, séro-diagnostic de Widal
3) Brucelloses : séro-diagnostic de Wright
4) Endocardites : hémocultures
5) Tuberculose hépatosplénique : culture de moelle, ponction-biopsie hépatique
2- Splénomégalies d'origine hématologique
1. Anémies hémolytiques
– Hémolyse : pâleur, ictère, splénomégalie
1) Anémies hémolytiques congénitales
Anomalies de la membrane érythrocytaire en particulier la sphérocytose héréditaire ou maladie de Minkowski
chauffard
131 Dr Nekmouche
Parents consanguins, microsphérocytose au FSP, diminution de la résistance globulaire aux solutions salées
hypotoniques , augmentation de l'auto-hémolyse in vitro (test de Dacie), corrigée par le glucose et non par l'ATP.
A H non immunologiques
- Causes mécanique : SHU ,CIVD,valves mecanique
- Causes toxique : piqure d’insecte, venin de serpent
- Hémoglobinurie paroxystique nocturne (rare chez l'enfant) test de Hame-Daci
– Atteinte de la veine porte : cavernome portal idiopathique on après cathétérisme veineux ombilical
– Atteinte des veines sus-
sus-hépatiques: syndrome de Budd-
Budd-Chiari
– Modification de l'échostructure du parenchyme hépatique : cirrhose secondaire à une mucoviscidose,
mucoviscidose, on un
déficit en -1-
-1-antitrypsine.
antitrypsine.
4- Splénomégalies d'origine inflammatoire
– Contexte clinique ou biologique complexe
132 Dr Nekmouche
SPMG Pr Radoui
Conférence des résidents hématologie
133 Dr Nekmouche
I. Généralités :
La transfusion sanguine est une thérapeutique essentiellement substitutive. Fondée sur l’injection d’un
produit biologique, elle comporte des risques, qui nécessitent des règles de sécurité qui doivent encadrer
le prélèvement, la préparation, et la qualification afin de garantir la sécurité des receveurs et des
donneurs.
La mise en œuvre de la transfusion sanguine chez l’enfant nécessitela connaissance des besoins en
fonction de l’âge, du terrain etdoit tenir compte de la croissance et du développement del’enfant.
La décision médicale de transfuser tient compte des seuilstransfusionnels précisés dans les
recommandations et de l’étatclinique de l’enfant.
Les produits sanguins labiles (PSL) sont les produits obtenus par la séparation primaire du sang en ses
différents éléments : les hématies, les plaquettes, le plasma.
Le médecin remet une plaquette d’information, en généralélaborée par les sociétés savantes ou les
établissements, autitulaire de l’autorité parentale lors de l’entretien médical etsollicite son accord
(consentement) pour la réalisation de latransfusion.
Dans le même temps, le médecin peut remettre à l’enfantune note d’information adaptée à son âge et à
son degré dematurité et sollicite son acceptation ou assessement commepour tout acte médical.
Le faible taux de contamination transfusionnelle avec unrisque résiduel constamment évalué dispense du
dépistagesérologique du VHC et VIH et du dosage des transaminases endehors de facteur de risques.
134 Dr Nekmouche
En cas de refus exprimé par le titulaire de l’autorité parentale, le médecin peut passer outre en
fonction de son appréciation de la situation clinique :
– Le seul but est de sauver le malade par un acte indispensable àsa survie, sans alternative thérapeutique
;
En cas d’urgence, le médecin est seul habilité à juger de l’urgence transfusionnelle en fonction de
la situation clinique.
1. Sélection clinique :
Elle s’opère par un examen et un entretien avec le donneur potentiel. Sont retenus les donneurs âgés
entre 18 et 65 ans n’ayant jamais été transfusés, ne présentant pas de pathologie ou de conduite à risque
pour le receveur ou pour lui-même.
2. Sélection biologique :
Elle permet l’élimination des produits sanguins de tout donneur présentant un marqueur positif ou
douteux pour les infections transmissibles par le sang : syphilis, hépatite, quelle que soit sa cause,
hépatite B (Ag HBs, Ac anti-HBc), hépatite C ( Ac anti-HCV), HIV 1 et 2 (Ac anti-HIV 1 et2), et HTLV I et II
(anticorps anti-human T-cell leukemia virusI et II). Le risque résiduel pour les produits sanguins transfusés
est considérablement réduit.
Afin de prévenir la contamination bactérienne, la préparationdes produits sanguins labiles doit se faire
dans un circuit clos et stérile. Selon le dispositif utilisé, on peut ainsi obtenir :
– soit un CGR déleucocyté et une unité de plasma déleucocyté, après filtration du sang total,
centrifugation et séparation ;
– soit un CGR et une unité de plasma non déleucocyté, ainsi qu’une couche leuco-plaquettaire,après
centrifugation et séparation.
– A partir de la couche leuco-plaquettaire, on obtient par une seconde centrifugation plus douce un
concentré de plaquettes standard.
– Le plasma issu de sang total est destiné à la fabrication des médicaments issus du fractionnement
industriel du plasma humain.
135 Dr Nekmouche
1. « Déleucocytation » :
Quels que soient le produit et son mode de préparation, l’étape de déleucocytation par filtration est
obligatoire depuis 1998. Elle permet de réduire le taux résiduel des globules blancs à moins de 10⁶ par
produit : cela diminue l’allo-immunisation anti-HLA, la fréquence des réactions fébriles non hémolytiques,
le risque de transmission des virus et desbactéries intra leucocytaires comme les virus CMV, HTLV
(human T-cell lymphoma virus), herpès, Epstein Barr virus , VIH ou la bactérie(Yersinia enterolitica) et
peut-être de prions.
2. Qualification « phénotypé » :
--Pour les globules rouges, elle concerne la détermination des antigènes au-delà des groupes ABO et Rh D
(RH1) : antigènes érythrocytaires C, c, E, e du système Rhésus et antigène K du système Kell (RH 2, 4, 3,
5 et Kel1), qui doivent être antigéno-compatibles avec le receveur.Ce phénotypage érythrocytaire peut
être étendu, selon les besoins, aux systèmes Duffy, Kidd, Lewis, MNS.Une recherche d’anticorps immuns
anti-A et anti-B est systématiquement réalisée chez les donneurs O. Ces analyses comportent également
la recherche d’anticorps anti-érythrocytaires irréguliers (RAI).En situation d’urgence vitale immédiate sans
résultats valides disponibles, il est recommandé de distribuer immédiatement des CGR de groupe O Rh D
négatif KELL négatif.
-- Pour les plaquettes, le phénotypage concerne les antigènes de classe I du système HLA ou plus
rarement les antigènes spécifiques plaquettaires (HPA...). Le phénotypage est effectué dans des cas
particuliers.
Cela permet de prévenir des conflits immunologiques entre les antigènes du donneur et les anticorps du
receveur.
3. Qualification « compatibilisé » :
Elle est recommandée chez le nouveau-né et le nourrisson de moins de trois mois. La présence
d’anticorps maternels Ig G dans le sang du fœtus avant l’accouchement et jusqu’à l’âge de trois mois
après la naissance nécessite que les CGR transfusés soient compatibilisés avec le groupe ABO de l’enfant
et de la mère.
En raison de la faible disponibilité en CGR CMV négatif, cette indication peut ne pas être respectée
chezl’enfant de moins de trois mois.Il faut privilégier toutefois cette indication chez l’enfant
immunodéprimé pour prévenir l’infection CMV post-transfusionnelleet elle est recommandée chez le
prématuréde moins de 32 semaines d’âge gestationnel lorsque la mère estséronégative pour le CMV.Mais
si une transfusion d’un concentré érythrocytaire d’un donneur CMV positif est nécessaire pour des
raisons de compatibilité, la transformation de déleucocytation prévient également efficacement
l’infection à CMV.
5. Irradiation :
L’« irradiation » consiste à exposer un concentré érythrocytaire à une source de rayonnement ionisant
entre 25 et 45 grays. Elle prévient la réaction du greffon contre l’hôte (GVH) post –transfusionnelle chez
l’enfant immunodéprimé, le nouveau-né ou lors de transfusions intrafamiliales. La GVH survient dans les
136 Dr Nekmouche
10 à 12 jours post-transfusionnels .Il s’agit d’un risque important chez le nouveau-né, compte tenu de
l’immaturité de son système immunitaire. Les lymphocytes du donneur immunocompétent peuvent se
greffer et proliférer chez le receveur incapable de les rejeter. Cette mesure est recommandée en cas
d’exsanguino-transfusion (EST) ou de transfusion massive (transfusion de plus d’une masse sanguine)
chez les prématurés ; son intérêt est moins établi dans ces situations chez le nouveau-né à terme, ou dans
les transfusions de petit volume chez le prématuré. De nombreuses équipes préconisent toutefois une
irradiation systématique chez le grand prématuré (AG < 32 SA).
6. Préparation pédiatrique :
Un concentré de globules rouges adulte peut être séparé en plusieurs unités pédiatriques (maximum 4,
d’un volume supérieur à 50 ml).Elle est indiquée chez les nouveau-nés, pour diminuer lenombre de
donneurs lorsque les transfusions répétées de CGRsont nécessaires (stratégie du donneur unique). Elle
est recommandée chez l’enfant lorsque des transfusions itératives àcourt terme sont envisagées.
Ces préparations entrainent l’ouverture du circuit avec un risque infectieux, et imposent donc des
transfusions dans un délai maximum de 6 heures suivant la préparation.L’indication de ces préparations
doit être discutée au cas par cas entre le prescripteur et le centre de transfusion sanguine (CTS).
Pour les globules rouges, la déplasmatisation élimine aseptiquement la majeure partie du plasma et ses
protéines après une ou plusieurs étapes de lavage par du NaCl à 0,9%.L’hématocrite est supérieur à 70%
(normes d’un concentré standard : de 50 à 70 %).
Pour les plaquettes, la déplasmatisation est réalisée par centrifugation et mise en suspension dans de
l’albumine à 4%.
Elle est indiquée chez les sujets porteurs de déficits majeurs en immunoglobulines ou de déficit en Ig A
avec anticorps antiIg A.
La réduction de volume (consistant en une déplasmatisation partielle) peut être indiquée pour des
enfants receveurs soumis à une restriction volémique des apports.
Il comporte des concentrés de globules déplasmatisés de moins de 5 jours, compatibilisés avec le sérum
maternel, et du plasma AB ou de l’albumine à 4%. L’hématocrite est voisin de 50%.
La parfaite concordance entre l’identité de l’enfant, lesprélèvements sanguins, le contrôle ultime et les
produitssanguins administrés doit être rigoureusement respectée. Touteincertitude doit arrêter
impérativement le processus transfusionnel.
Il n’est plus utilisé, son indication exceptionnelle relève de l’exsanguino-transfusion qui privilégie le sang
reconstitué.
C’est une suspension de globules rouges, obtenus aseptiquement après soustraction de plasma à partir
du sang total conservé dans du CPD (citrate phosphate dextrose). Après séparation des globules blancs et
des plaquettes, il est conservé dans du SAGM (chlorure de sodium, adénine, dextrose, mannitol).
L’hématocrite est compris entre 50 et 70%. Le volume est supérieur à 200ml. Il est conservé au CTSdans
un conservateur avec enregistrement de la température entre +2°C et +8°C.
Les concentrés de globules rouges sont phénotypés : ABO, Rhésus complet, Kell.
2. Indications :
Chez l’enfant de plus de 03 mois, l’indication transfusionnelle de CGR repose sur la concentration en
hémoglobine et sur la tolérance clinique: elle est indiquée pour un taux d’Hb < 7g/dl et n’est pas
encouragée au-dessus de 10 g/dl.Pour les valeurs intermédiaires, on tient compte des casparticuliers.
- Taux d’hémoglobine de 7 à 10 g/dl en fonction de l’état clinique (âge, poids, SDR, apnée, infection,
malaise).
Il est indispensable avant toute transfusion de déterminer legroupe ABO, le phénotype Rhésus/Kell de
l’enfant et deréaliser une RAI.
--Si un délai d’attente des résultats met en jeu le pronostic vitalde l’enfant, on peut transfuser un CGR de
groupe O non isogroupe, Rhésus négatif, Kellnégatif.
--Après résultats du groupe, du phénotype et de la RAI,l’enfant sera transfusé avecun CGR isogroupe,
phénotypé Rhésus/Kell, compatibilisé en cas de RAI positive.
-- Les produits: L’enfant sera transfusé avec CGR isogroupe, phénotypésRhésus/Kell, compatibilisés en cas
de RAI positive (épreuve directe de compatibilité au laboratoire entre le sérum de l’enfant et les globules
rouges à transfuser).
Les caractéristiques des produits sanguins prescrits dépendentà la fois du résultat du test direct de
Coombs (TDC) et de laRAI de l’enfant.
_ TDC et RAI de l’enfant négatifs : les CGR à transfuser sont CMV négatif, irradiés de groupe O non
isogroupe, phénotypés Rhésus/Kell, l’épreuve de compatibilité au laboratoire n’est pas nécessaire.
_ TDC et/ou RAI de l’enfant positifs : les CGR à transfuser sont CMV négatif, irradiés de groupe O non
isogroupe, phénotypés Rhésus/Kell, voireen phénotype élargi, en tenant compte du résultat de la RAI,
l’épreuve de compatibilité au laboratoire est obligatoire avec le sérum de l’enfant (un tubesec de 1 ml).
Le volume à transfuser est calculé sachant que 3–4 ml/kg de CGR pédiatrique élèvent l’Hb de 1 g/dl.
Si la quantité est voisine de 180ml (équivalente à un CGR), le CGR n’est plus prescrit en ml, mais en unité
de CGR.
Elle est de 1 à 2 heures sur une veine périphérique, ou un cathéter central, ou une chambre implantable
chez les enfants porteurs de maladies hématologiques chroniques.
Le CGR doit être transfusé dans les 6 heures, en attendant, il peut être conservé à + 4°C.
Lorsque la transfusion s’effectue à la seringue, il faut prévoir 20 à 30ml de CGR supplémentaires pour
tenir compte de l’espace mort du transfuseur.
Cette figure représente les règles de compatibilité ABO uniquement valables pour la transfusion de
globules rouges et non celle de plasma.Le groupe O peut donner à tous les groupes, le groupe AB peut
recevoir de tous les groupes. La transfusion isogroupe est la situation idéale.
A A
O O AB AB
B B
- Lors de transfusions massives de CGR (≥ 1 masse sanguine en moins de 24 h) : il faut ajouter 1 plasma
frais congelé pour 3 CGR et 1 concentré plaquettaire, si les plaquettes sont < 25000/mm³. Le
réchauffement de la ligne de transfusion est conseillé dans les transfusions massives. La température de
réchauffement ne doit pas dépasser 37°C.
- Dans les cas de risque de surcharge circulatoire : le débit de transfusion est réduit à 2 à 4 ml/kg/h sous
tonicardiaques et diurétiques.
-Développement plus ou moins complet, même à terme, des antigènes de groupes sanguins ;
-Présence, dans certains cas, d’anticorps de type Ig G, d’origine maternelle, traversant activement la
barrière placentaire au cours de la grossesse et déterminant ou non une maladie hémolytique, selon que
l’antigène correspondant est présent ou non chez l’enfant, bien ou mal développé. La persistance de ces
anticorps ne dépasse pas quelques semaines. Sont concernés : les anticorps ABO immuns, anti-D, anti-c,
anti-E, anti-Kell...
- Dans le système ABO, il est interdit d’établir une carte de groupage sanguin avant l’âge de 06 mois.
- L’antigène A apparait parfois comme affaibli chez le grand prématuré, ce qui peut être à l’origine
d’erreurs d’interprétation, ces difficultés ne sont pas rencontrées avec le groupe B.
- En cas de sensibilisation des hématies, avec test de coombs direct positif, la présence d’anticorps de
type bloquant dans le système Rh peut faire croire à tort à un Rhésus négatif (Rhésus bloqué).
Chez le nouveau-né :
- Deux déterminations du groupage sanguin (tube avec anticoagulant, 0,5ml) prélevés sur sang
veineux. Elles doivent être effectuées soit par deux personnes différentes soit à deux moments
différents ;
- Test de coombs direct (tube avec anticoagulant, 0,5ml) : il détecte les anticorps anti-
érythrocytaires fixés sur les globules rouges, il est très fiable pour le dépistage des hémolyses par
incompatibilité de groupe entre l’enfant et sa mère(sauf pour certaines incompatibilités ABO).
Chez la mère :
Groupage sanguin complet ABO, Rh, Kell et recherche des anticorps anti-érythrocytaires irréguliers (RAI).
Un groupage sanguin transmis par téléphone ne doit jamais être pris en considération : seuls des
documents écrits spécifiant le groupe et l’identité complète de l’enfant et de sa mère sont valides.
Elle est obligatoire en cas de RAI positive chez la mère ou d’un test de coombs direct positif chez le
nouveau-né. Elle consiste à tester le sérum maternel ou celui du nouveau-né vis-à-vis des hématies
contenues dans la tubulure du concentré de globules rouges à transfuser.
141 Dr Nekmouche
Le principe fondamental de sécurité est le même que chez l’adulte dans sa formulation : éviter tout conflit
déterminé par la rencontre d’un antigène du GR à transfuser avec l’anticorps correspondant du patient
transfusé.
- S’il existe une incompatibilité ABO évidente (ou un test de coombs direct positif chez un enfant A, B ou
AB), il ne faut pas apporter l’antigène qui va entretenir, intensifier ou déclencher l’hémolyse, donc rejeter
la notion de transfusion isogroupe et n’utiliser que du O non dangereux (sans hémolysines anti-A, anti-B).
-Un test de coombs direct négatif, même en l’absence de signes d’hémolyse n’exclut pas la sensibilisation
des hématies, ni la présence chez l’enfant d’anticorps immuns anti-A ou anti-B libres d’origine maternelle.
Une transfusion isogroupe est à éviter, car elle risque de déclencher une destruction plus ou moins
brutale des hématies transfusées.
- On ne doit apporter un antigène chez l’enfant que si l’on est certain de l’absence de l’anticorps
correspondant chez la mère et se reporter à ce tableau pour le choix du sang.
- En cas de transfusions répétées, utiliser toujours le même groupe ABO initialement choisi, pour
transfuser le nouveau-né.
- Un test de coombs direct positif signifie que les hématies sont sensibilisées par un ou plusieurs anticorps
qu’il faut donc identifier. Il ne faut pas transfuser avant cette identification sauf urgence vitale : c’est le
but de la recherche des RAI dans le sérum maternel.
L’identification faite, il faut choisir le sang de telle manière que les globules n’apportent pas d’antigènes
cibles (exemple : il faut du sang Rh positif CC en cas d’anticorps anti-c chez la mère. L’épreuve directe de
compatibilité est obligatoire et permet de vérifier l’exactitude du choix.
142 Dr Nekmouche
- Si le test de coombs direct est négatif, cela élimine en règle toute sensibilisation des hématies de
l’enfant, mais non l’existence d’un anticorps circulant transmis par la mère et dont il ne possède pas
d’antigènes correspondant sur les hématies. Cela justifie la recherche systématique de RAI chez la mère.
- Si toute immunisation dans le système Rh est éliminée, on peut transfuser du sang iso-Rh, mais il n’y a
aucun inconvénient à injecter du sang Rh négatif à un enfant Rh positif.
- En cas de transfusions itératives chez le nouveau-né, il faut respecter les règles transfusionnelles et en
cas d’absence de conflit immunologique détecté, il n’est pas nécessaire d’effectuer des recherches
répétées d’Ac anti-érythrocytaires irréguliers. Il faut privilégier la stratégie du donneur unique : séparer
un CGR adulte en plusieurs unités pédiatriques (maximum quatre, d’un volume supérieur à50ml) pour un
même enfant recevant des transfusions itératives.
Est une intervention visant à remplacer le sang du nouveau-né par du sang provenant d’un ou plusieurs
donneurs par soustractions et injections successives de petits volumes dans la veine ombilicale. Elle est
devenue aujourd’hui un acte rare, néanmoins elle demeure indispensable pour le traitement d’une
hyperbilirubinémie mal contrôlée par la photothérapie.
La valeur de 1,3 masse sanguine (environ 100ml/kg) est suffisante pour corriger une hyperbilirubinémieen
l’absence d’anémie associée et de 1,6 à 2 masses sanguines en cas d’anémie.
Le sang reconstitué pour ET comporte des concentrés de globules rouges de moins de 5 jours
déplasmatisés et irradiés, compatibilisés avec le sérum maternel et du plasma AB ou de l’albumine à 4%.
Le concentré de plaquettes d’aphérèse déleucocyté est obtenu par un don sélectif sur séparateur muni
d’un filtre à déleucocytation. Il contient 2 à 8. 10¹¹ dans un volume de 200 à 600 ml. Il est conservé dans
de l’ACD A. Les concentrés d’aphérèse sont privilégiés en pédiatrieet le volume minimum des concentrés
pédiatriques est de 50 ml correspondant environ à 0,5.10¹¹. Il se conserve au CTS entre + 20 et + 24°C en
chambre thermostatée avec enregistrement permanent de la température sous agitation lente et
continue ; la péremption est à 5 jours.
2. Transformations :
3. Qualifications :
4. Indications :
5. Règles transfusionnelles :
Les plaquettes sont transfusées dans le groupe ABO et le groupe Rhésus de l’enfant.En cas de
transfusions Rhésus + à un enfant de sexe féminin Rhésus –, des immunoglobulines spécifiques anti-D
sont administrées au maximum dans les 72 heures à la dose de 100µg.
La prescription s’effectue selon le poids de l’enfant : 0,5 x 10¹¹ plaquettes par 5 kg de poids soit 10 à 15
ml/ kg. La transfusion de plaquettes s’effectue par voie veineusepériphérique, en débit libre, plutôt que
par pousse-seringueélectrique.
La transfusion est effectuée le plus rapidement possible (au plus tard dans les 6 heures après la
distribution du produit) ; les plaquettes ne doivent jamais être conservées dans un réfrigérateur. La durée
de la transfusion ne doit pas dépasser 1 heure.
Chez le nouveau-né dont la mère est séronégativeou de statut sérologique inconnu vis-à-vis du CMV, ilest
nécessaire de transfuser des concentrés plaquettairesd’aphérèse déleucocytés CMV négatifs.
IX. Plasma :
1. Caractéristiques : Deux types de plasma sont disponibles.
- Plasma frais congelé sécurisé : Obtenu par plasmaphérèse et mis en quarantaine pendant 120
jours minimum, il n’est libéré que si les marqueurs biologiques réglementaires du donneur restent
négatifs lors d’un second don de sang. Il est conservé dans de l’AB 16. Il est stocké à – 25°C au CTS
avec enregistrement de la température. La péremption est de 1 an après le prélèvement ; ce délai
permet d’appliquer les méthodes de réduction du risque virologique.
- Plasma viro-atténué : Il est préparé à partir d’un mélange de 100 plasmas maximum d’aphérèse
(600 ml) qui subit un traitement d’inactivation virale par solvant.
Pour les deux types de plasma, le volume minimum est de 200 ml.
2. Indications :
144 Dr Nekmouche
Il n’existe pas d’arguments justifiantla transfusion de plasma frais congelé en cas d’infectionnéonatale
sans coagulation intravasculaire disséminée,d’hypovolémie sans syndrome hémorragique et sans
troublede l’hémostase.
3. Règles transfusionnelles :
Il ne faut pas confondre les règles très rigides et non transgressibles de comptabilité ABO pour la
transfusion de globules rouges avec celles plus souples concernant le plasma. Si un plasma A, B ou AB
peut être transfusé à un receveur O, il n’en va pas de même pour les globules rouges (voir tableau).
Groupe du receveur A B AB O
Groupe du donneur A - AB B - AB AB A - B - AB - O
Une fois décongelé au CTS (durée de décongélation d’environ 20 mn), le plasma doit être transfusé
immédiatement et au plus tard 6 heures après la décongélation.
La quantité transfusée est de l’ordre de 10 à 15 ml/kg sur une durée minimale de 60 minutes
(risque d’hypervolémie brutale lors d’une transfusion rapide). Il faut tenircompte d’un apport sodique
non négligeable d’environ1,70 mmol/10 mL. Il existe des conditionnements pédiatriquesde 50 mL.