Cardiologie pédiatrique
Dr Nekmouche
Année universitaire : 2017-2018
2 Dr Nekmouche
SOMMAIRE
INSUFFISANCE CARDIAQUE DE L’ENFANT ………………………………………………………………………………...3
CARDIOMYOPATHIE.………………………………………………………………………………………………………………… 36
MALADIE DE KAWASAKI…………………………………………………………………………………………………………… 80
3 Dr Nekmouche
I. INTRODUCTION :
1. Définition :
C’est l’incapacité du cœur à assurer un débit sanguin suffisant aux besoins de l’organisme, en particulier à son
oxygénation.
2. Intérêt :
Grande urgence diagnostic et thérapeutique.
Fréquence : fréquente chez le nourrisson et surtout chez le nouveau né.
Etiologies : dominée par les CC et les myocardites pendant la 1ère année, et les cardites rhumatismales chez
le grand enfant.
Gravité : rapidement mortelle en l’absence d’un traitement adéquat.
Intérêt de la compréhension de la physiopathologie pour une bonne PEC.
Prévention : possible pour certaines étiologies : RAA.
II. PHYSIOPATHOLOGIE :
- L’IC peut provenir de perturbations affectant l’un des 4 facteurs de la fonction ventriculaire :
2. Anomalies de la précharge :
1) Augmentée : cause la plus fréquente des IC du nouveau né et nourrisson : shunt GD, fuite A-V et aortique,
surcharge hydrosodée.
2) Diminuée : VES par VTD :
Hypovolémie (hémorragie importante, déshydratation).
Sténose A-V.
Anomalies de la compliance ventriculaire : épanchement péricardique, péricardite constrictive,
myocardiopathie restrictive.
4. Anomalies de la contractilité :
La baisse de la contractilité VTS VES.
Elle est rarement primitive : cardiomyopathie génétique ou métabolique.
Souvent secondaire : lorsque les conditions d’oxygénation du myocarde ont entrainé une ischémie
(éventuellement source de fibrose endocardique).
5. Mécanismes de compensation :
Hyper réactivité adrénergique avec tachycardie, contractilité, RV par veino-constriction.
Rétention hydrosodée (rénale et surrénale) qui accroit le RV par volume sanguin.
Adaptation locale des résistances périphériques (autorégulation).
A long terme : dilatation des cavités et hypertrophie des parois.
Ces phénomènes sont très efficaces au début mais à long terme ils deviennent inefficaces.
III. DIAGNOSTIC POSITIF :
A. Symptomatologie clinique :
1. Signes fonctionnels :
1) Chez le nouveau-né et le nourrisson :
Difficultés alimentaires avec fatigabilité lors de la tétée et hypersudation, irritabilité.
Modification de la courbe pondérale : stagnation pondérale, progressive du poids, ou de façon plus
évocatrice, trop rapide du poids liée à l’oligurie et la constitution d’œdème.
Troubles digestifs : anorexie, vomissement, diarrhée.
Toux trainante et infections broncho-pulmonaires à répétition.
Cyanose.
2) Chez le grand enfant : dyspnée d’effort, fatigue, angoisse.
B. Radio thorax :
Indispensable au diagnostic de l’ICpratiquée au lit du malade, en inspiration, face, debout.
Permet de renseigner sur :
Existence ou non d’une cardiomégalie en calculant l’ICT
Etudie le cœur : siège (gauche, médian, droit), ses contours et ses différentes cavités.
Etudie de l’aorte : morphologie et siège.
Tronc de l’AP et ses branches.
Etat des poumons : image d’OAP, épanchement pleural liquidien, vascularisation pulmonaire.
La valeur normale de l’ICT est :
0,60 chez le nouveau né.
0,55 chez le nourrisson.
0,50 chez l’enfant plus de 02ans.
Au total : le diagnostic d’une IC est évoquée devant l’association des signes suivants : polypnée, tachycardie, HPM,
cardiomégalie.
2. Biologie :
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V. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
1. Devant une dyspnée :
Broncho-pneumopathie dyspnéisante : SPP, BPNP, asthme, CEIB… :
Pouvant donner une tachycardie et un rebord hépatique par ptose hépatique.
Diagnostic : radio thorax.
- Coarctation de l’aorte.
- Shunt au niveau ventriculaire : CIV, VU, CAV.
- Shunt au niveau auriculaire : CIA, RVPAT.
- Shunt au niveau vasculaire : PCA, TAC.
- Fibroélastose sous endocardique : myocardiopathie de cause inconnue : IC sans souffle, ECG : HVG majeure.
- Maladie de Pompe.
- Naissance anormale de la coronaire gauche à partir de l’AP .
2. Chez le nourrisson :
Cardiopathies congénitales : CIA, CIV, CAV, PCA…
Myocardites aigues virales.
Fibroélastose sous endocardique.
Péricardites surtout purulentes.
Tumeurs cardiaques : rhabdomyome, fibrome, hémangiome.
Troubles du rythme : TSV.
VII. TRAITEMENT :
A. Buts :
Rétablir un débit sanguin suffisant aux besoins de l’organisme.
Réduire la FC.
Rétablir la contractilité du myocarde.
Agir sur la précharge et la post charge.
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C. Armes thérapeutiques :
1. Mesures générales :
Repos absolu, mobilisation à minima, avec monitoring.
Position demi-assise.
Oxygénation : par sonde nasale ou enceinte de Hood.
Restriction hydrique : 50cc/kg/j de SG10% + K+ (2-5meq/kg/j).
Régime hyposodé <0,5g/j.
Apport calorique suffisant : (reprise de l’alimentation 24-48h) : régime riche en calorie, pauvre en Na, dans
la mesure du possible pauvre en volume liquidien (exp : lait maternisé).
Correction d’une anémie (Hb <8g/dl transfusion).
Correction d’une acidose (pH <7,1 SB à42‰ selon la formule : quantité = 0,3 poids baes excès).
Les sédatifs rarement utilisés.
Ventilation assistée dans les détresses graves.
2. Mesures spécifiques :
1) Diurétiques : utilisés en phase congestive :
Furosémide : c’est le diurétique de choix :
Présentation : amp inj 20mg, cp 20 et 40mg.
Posologie :
- Attaque : 1-2mg/kg/prise toutes les 4-6h.
- Entretien : 1-2mg/kg/j en 03 prises.
Précautions :
- Supplémentation en K+ sauf en association avec un IEC ou spironolactone.
- Eviter les aminosides (risque de surdité).
Effets secondaires : déshydratation, hypokaliémie, allergie, nausée, vomissements, diarrhée,
surdité.
Surveillance : poids, diurèse, hydratation, ionogramme sanguin et urinaire.
Spironolactone : Aldactone :
Effet diurétique modeste, souvent prescrit en association avec du lasilix.
Utilisation de plus en plus large (effet protecteur contre la fibrose myocardique prouvé).
Présentation : cp 50, 75 et 100mg.
Posologie : 3-5mg/kg/j en 02 prises .
Indications : IC avec hyperaldostéronisme ; inversion du rapport natriurèse/Kaliurèse.
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2) Vasodilatateurs :
IEC : Captopril :
Présentation : cp 25 et 50mg.
Posologie : 2-4mg/kg/j en 02-03 prises à atteindre progressivement car risque d’hypo TA.
Effets secondaires : toux sèche, dysgueusie, éruption cutanée, atteinte rénale, neutropénie.
Dihydralazine : Népressol : vasodilatateur artériel :
Présentation : cp25mg.
Posologie : 3,5-6mg/kg/j en 04 prises per os (débuter par 3,5 puis progressivement jusque
dose efficace).
Effets secondaires : céphalée palpitation, syndrome lupique tardif, thrombopénie,
neuropathie périphérique.
3) Amines vasopressines : dopamine et dobutamine.
Augmentent la contractilité et le débit cardiaque sans augmentation de la FC.
Indication : collapsus cardiovasculaire, état de choc cardiogénique.
Posologie : 5-20gamma/kg/mn en en IV par SE.
4) Les digitaliques : digoxine :
Anciennement utilisée comme le principal traitement de l’IC.
Elle ne garde actuellement qu’une indication principale en cas de tachycardie inadaptée pour faciliter le
remplissage diastolique
Présentation :
Cp : 250µg, solution buvable : 1cc = 20gttes = 50µg.
Amp inj : 2ml= 500µg.
Posologie : Dose initiale : 7-20µg /kg/prise Dose d’entretien 7-20µg /kg/24h (selon l’âge)
5) Anticoagulants/agrégants :
Thrombus intracardiaque
FE<30%
6) Autres mesures :
Les β bloqueurs : Carvedilol+++ : effet bénéfique dans l’IC chronique prouvé.
Saignée, ponction péricardique, ATB, CTC, anti HTA…
D. Conduite du traitement :
1. Symptomatique :
Hospitalisation, monitoring des fonctions vitales, repos
Oxygène pour saturation>95%
Arrêt de l’alimentation, voie parentérale Apports caloriques 130% de la ration théorique
Corriger l’anémie
Diurétiques IV (Furosémide) si signes d’insuffisance cardiaque congestive
Attaque : 1-2mg/kg/prise toutes les 4-6h.
Entretien : 1-2mg/kg/j en 03 prises .
IEC (Captopril) per os : Débuter à 0,5mg/kg/j puis augmentation progressive des doses de jusqu’à 3 à
5mg/kg/j.
Digoxine en cas de tachycardie inadaptée pour faciliter le remplissage diastolique
Anticoagulation si dysfonction VG par HNF puis antiagrégants plaquettaires ou AVK selon âge et sévérité
dysfonction
Anti arythmiques si trouble du rythme: Amiodarone (même si trouble du rythme non soutenu)
Elle permet d’évaluer la fonction cardiaque et de dépister certaines complications (thrombus intra
cardiaque+++)
2. En phase d’entretien : on appréciera :
La tolérance à l’effort.
Le DSP.
Les effets secondaires du traitement.
L’écho cœur-doppler permet de suivre de façon précise la fonction du ventricule gauche, l’étiologie sous
jacente et de guider les indications thérapeutiques.
IX. CONCLUSION :
L’IC est une urgence médicale.
Le traitement est complexe, symptomatique ou étiologique dans certains cas, médical ou chirurgical.
La prescription médicamenteuse est basée sur une meilleure connaissance physiologique des mécanismes
fondamentaux de l’IC.
Il faut souligner dans notre pays l’importance du programme de lutte contre le RAA.
Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps et tout le monde quelques fois, mais vous ne pouvez pas
tromper tout le monde tout le temps. Abraham Lincoln
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I. INTRODUCTION :
1. Définition :
L’EI est définie par des lésions ulcéro-végétantes étendues de l’endocarde valvulaire ou accessoirement pariétal,
consécutives à la greffe sur l’endocarde d’un micro-organisme bactérien ou plus rarement fongique.
Elle est le plus souvent la conséquence d’une greffe microbienne sur des lésions préexistantes = Endocardite
d’Osler.
Plus rarement la conjonction d’un terrain du débilité et d’un germe très virulent, réalisant une forme primitive
sur un cœur initialement sain = Endocardite aigue.
2. Intérêt :
Fréquence : affection peu fréquente chez l’enfant.
Gravité : liée aux lésions mutilantes qu’elle provoque et au retentissement hémodynamique qu’elle cause.
Diagnostic : doit être précoce.
Traitement amélioré (ATB).
Prévention : possible.
II. EPIDEMIOLOGIE :
1. Fréquence : peu fréquente .
2. Age : rare avant 05 ans.
3. Agent causal : streptocoque alpha-hémolytique+++.
III. ETIOLOGIES :
A. Cardiopathies en cause :
Les cardiopathies en cause sont celles qui comportent des traumatismes hémodynamiques importants, des
gradients de pression élevés :
1. Les cardiopathies acquises rhumatismales : +++ IAo, +/- IM.
3. Les endocardites sur matériel étranger (surtout prothèses valvulaires) sont d’un pronostic sévère, en raison de :
La virulence des germes.
Les difficultés de leur diagnostic (hémocultures négatives).
La résistance au traitement anti-infectieux.
B. Germes responsables :
1. Les streptocoques, surtout le streptocoque alpha-hémolytique viridans 40-45%
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2. Les staphylocoques sont le plus souvent retrouvés chez les patients contaminés en réanimation médicale ou en
réanimation chirurgicale postopératoire. 30-35%
3. Les streptocoques B, les colibacilles et les Listeria, responsables de la plupart des septicémies néonatales
précoces
4. D’autres germes, tels Hæmophilus, le pyocyanique, l’entérocoque et les levures sont plus rarement
responsables.
5. Dans 10 % des cas, aucun germe ne pousse à l’hémoculture.
C. Porte d’entrée :
1) L’origine dentaire est de loin la plus fréquente.
2) Les infections de la sphère ORL sont parfois en cause.
3) Les infections cutanées (impétigo, furoncle, panaris) ont une responsabilité très restreinte.
4) Les portes d’entrée iatrogènes ont une importance croissante (porteurs de cathéters, explorations invasives …).
5) Les endocardites après cathétérisme intracardiaque sont rarissimes.
6) La porte d’entrée reste ignorée dans 20 à 25 % des cas.
B. Phase d’état :
1. Signes généraux :
Fièvre modérée (autour de 38°), constante et peut constituer le seul signe d’appel.
Frissons.
Sueurs nocturnes.
2. Signes physiques :
1) Signes cardiaques :
Modification d’un souffle préexistant (+++intérêt diagnostic)
Apparition d’un souffle diastolique+++ (IAo/CIV ou T4F, rarement IP).
Apparition d’un souffle systolique d’IM en cas de RM ou d’IT en cas de CCC.
Souffle intense (mutilation valvulaire).
2) SPM :
Est présente dans 75 à 80 % des cas, mais peut être tardive.
Elle est parfois très importante, pouvant faire évoquer une hémopathie.
3) Signes cutanés : tardifs, de grande valeur diagnostic :
Purpura : dans ¼ à 1/3 des cas.
Faux panaris d’Osler : pathognomonique mais exceptionnel ; nodules érythémateux à centre blanchâtre au
niveau de la pulpe des doigts, de quelques mm de diamètre, douloureux, très fugaces.
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Taches de Jane Way : des placards érythémateux palmaires et plantaires indolores centrés par des taches
purpuriques.
Pâleur, hippocratisme digital en dehors d’une CCC.
4) Signes ophtalmologiques :
FO : Hémorragie rétinienne, taches blanchâtres de Roth (rétinite septique).
Pétéchies conjonctivales.
5) Recherche de la porte d’entrée : systématique (stomatite+++).
3. Signes biologiques :
1) Hémoculture : examen clé.
La bactériémie consécutive à une endocardite infectieuse est quasi continue.
Chez l’enfant, 2-3 hémocultures, avec 2-5mL de sang prélevé, suffisent dans la plupart des cas.
Culture sur milieu standard, sur pénicillinase (enfant a déjà reçu des ATB), milieux appropriés (levures).
L’ablation un cathéter central doit être suivie de sa mise en culture pour déterminer le germe en cause.
2) Autres prélèvements bactériologiques (urines, LCR).
3) Signes biologiques non spécifiques :
Anémie, en général proportionnelle à la durée de l’évolution.
Leucocytose avec polynucléose (exceptionnellement une lymphomonocytose).
Thrombocytopénie : nouveau-né+++ (endocardite thrombotique septique secondairement colonisée).
VS élevée (50 mm la 1èreH), fibrinogène, de la CRP : constantes (formes subaiguës et chroniques+++).
Hématurie microscopique est retrouvée dans 20 à 50 % des cas.
Hypergammaglobulinémie et présence de complexes immuns circulants (formes à hémocultures négatives).
4. Signes radiologiques :
1) Radio thorax + ECG :
Peu d’intérêt.
Dépistage des complications.
2) Echocardiographie : bidimensionnelle, doppler transœsophagienne :
Présence de végétations (si diamètre >2mm) : leur absence n’élimine pas le diagnostic.
Retentissement sur les fonctions myocardiques et valvulaires.
Lésion cardiaque sous-jacente et ses modifications par le processus infectieux.
Fenestrations valvulaires, ruptures de cordages des valves AV et capotages des valves sigmoïdes.
Abcès myocardique péri prothétique (endocardite sur prothèse valvulaire).
Signes directs et indirects des embolies pulmonaires secondaires (endocardite du cœur droit).
3) Autres : échographie abdomino-pelvienne, FO ; à la recherche des complications.
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V. FORMES CLINIQUES :
1. Formes aiguës :
Syndrome septicémique : au premier plan avec fièvre élevée, frissons et plus rarement signes de choc.
Signes cutanés : fréquents avec parfois un purpura nécrotique.
SPM : inconstante et plus rare que dans les formes subaiguës.
Autres localisations septiques associées : pulmonaires, neuro-méningées.
L’atteinte cardiaque valvulaire est souvent difficile à affirmer.
Souffles (liés aux mutilations valvulaires aiguës) : apparaissent à un moment variable de l’évolution.
Atteinte du cœur droit est fréquente.
HMC : constamment positives (germes très virulents : streptocoque pneumoniae, staphylocoque aureus,..)
Echocardiographie : l’apparition des lésions est souvent retardée par rapport au début des signes infectieux.
VI. COMPLICATIONS :
A. Complications cardiaques :
1. Insuffisance cardiaque :
La plus fréquente des complications secondaires, parfois observée dès l’admission.
Elle est liée aux :
Mutilations valvulaires : dans les formes aigues.
Lésions de sclérose myocardique diffuse ou oblitération coronaire : dans les formes subaigües.
2. Troubles du rythme :
Troubles diffus de la repolarisation : atteinte de myocarde, plus rarement épanchement péricardique.
Troubles de la conduction AV voire BAV complet.
3. Péricardite.
4. Aggravation de la cardiopathie causale.
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B. Accidents thromboemboliques :
Embolies systémiques : cérébrales, plus rarement rénales, spléniques ou mésentériques.
Embolies pulmonaires (endocardites du cœur droit).
Rétinite septique de Roth : exceptionnelle.
C. Anévrismes « mycotiques » : rares chez l’enfant.
D. Complications rénales
Glomérulonéphrite.
Infarctus rénal.
Abcès rénal.
insuffisance rénale.
E. Complications neurologiques :
Méningite, abcès du cerveau : rares.
AVC : parfois révélateurs : céphalées, signes déficitaires (hémiplégie), crises convulsives = TDM+++.
Souvent c’est un infarctus embolique blanc.
Les hémorragies sont rares : rupture d’anévrisme, saignement d’un infarctus.
Le pronostic est sévère.
F. Rechute et récidive.
G. Facteurs de mauvais pronostic :
Jeune âge.
Retard diagnostic.
Hémoculture (-).
Germe en cause : S. aureus, BGN, levures.
Type : aigu (plus grave que subaigu).
Localisation : atteinte du cœur gauche (aortique).
Complication, Insuffisance cardiaque réfractaire.
Terrain : valve prothétique (mortalité double) ; insuffisance cardiaque, diabète.
VII. DIAGNOSTIC :
A. Diagnostic positif :
1. Critères de Duke :
Critères majeurs :
1) HMC positives : Micro-organisme typique d'une endocardite, isolé d'au moins 2 hémocultures.
2) Échocardiographie montrant des lésions caractéristiques d'endocardite (végétation, abcès, déhiscence
prothétique).
3) Aggravation, modification d'un souffle connu ou apparition d’un nouveau souffle de régurgitation valvulaire.
Critères mineurs :
1) Prédisposition : cardiopathie à risque ou KT intraveineux.
2) Fièvre ≥ 38,0 °C.
3) Phénomènes vasculaires : emboles septiques dans un gros tronc artériel, infarctus pulmonaires, anévrisme
mycotique, hémorragie intracrânienne, hémorragies conjonctivales, taches de Jane Way.
4) Phénomènes immunologiques : glomérulonéphrite, faux panaris d'Osler, taches de Roth, facteur rhumatoïde.
5) Démonstration sérologique d'une infection évolutive due à un micro-organisme (en particulier Coxiella burnetii)
susceptible de causer une endocardite.
6) Critères échographiques mineurs : échographie compatible (n’entrant pas dans la définition du critère majeur).
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Endocardite exclue :
Diagnostic différentiel expliquant les signes cliniques d'endocardite.
Ou disparition des manifestations d'endocardite, en l'absence ou avec moins de 4 jours
d'antibiothérapie.
Ou absence de lésions histologiques d'endocardite à l'intervention ou à l'autopsie.
B. Diagnostic différentiel :
1. Maladies immuno-inflammatoires :
Cardite rhumatismale.
Collagénose : maladie de Still, Kawasaki.
B. Traitement médical :
1. ATB :
1) Endocardites à streptocoque pénicillinosensible:+++
Pénicilline G : 150 000-300 000 U/kg/j, toutes les 4 heures, ou amoxicilline : 150-200 mg/kg/j en 4 injections,
pendant 4-6 semaines.
En association avec un aminoside pendant une durée de 15 jours (gentamicine : 2-3mg/kg/j en 2 injections).
Si allergie à la pénicilline Vancomycine (40 mg/kg/j en 4 perfusions) ou C3G pendant 4-6 semaines.
4) Endocardites à staphylocoques :
Si staph méti-S : Oxacilline (200 mg/kg/j en 4 injections) (4 à 6 semaines), associés à un aminoside.
Si staph méti-R : Vancomycine + gentamicine + rifampicine .
5) Endocardites à germes Gram négatif : (Escherichia coli, P.aeruginosa, Serratia) :
Amoxicilline-acide clavulanique ou une C3G, associées à un aminoside, pendant 4 à 6 semaines.
6) Endocardites fongiques :
Amphotéricine B pendant 6 semaines + ablation chirurgicale de la valve infectée 2 semaines après le traitement
médical.
7) Endocardites à HMC négative Amoxicilline (6 semaines) + gentamicine (15 jours).
8) Endocardites sur prothèse valvulaire :
Traitement ATB pendant au moins 6 semaines : le traitement initial doit associer Vancomycine, aminoside et
rifampicine, puis adapté à la sensibilité du germe en cause.
Traitement chirurgical : ablation du matériel infecté et remplacement valvulaire.
C. Traitement chirurgical :
1. Indications hémodynamiques : indications les plus fréquentes.
Insuffisance cardiaque ne répondant pas au traitement médical.
Lésions majeures mal tolérées :
Perforation ou désinsertion d’une sigmoïde aortique.
Rupture d’un pilier ou d’une valve mitrale.
Plus rarement : obstruction valvulaire par une végétation volumineuse.
2. Indications infectieuses : impossibilité d’assurer une stérilisation du foyer endocardique par un traitement ATB :
Endocardites fongiques.
Abcès myocardiques.
Persistance d’une infection non contrôlée après 15 jours d’un traitement ATB adéquat.
Embolies récidivantes.
Abcès para-valvulaire aortique avec troubles de la conduction atrio-ventriculaire.
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La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre. Albert Einstein
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I.INTRODUCTION
1. Définition
La péricardite aigue est une inflammation des 2 feuillets du péricarde, qu’elle s’accompagne ou non à un
épanchement.
2. Intérêt :
Fréquence : affection rare chez l’enfant.
Diagnostic positif : facilité par l’échocardiographie.
Diagnostic étiologique : difficile (surtout l’origine TBC).
Traitement : médicochirurgical, d’autant plus efficace que le diagnostic était précoce.
Evolution : imprévisible, (risque de tamponnade)
Pronostic : variable en fonction de l’étiologie et la PEC (récidive, constriction).
III. PHYSIOPATHOLOGIE :
Le péricarde est rigide : peut difficilement s’adapter à un remplissage aigu.
A l’état normal :
Liquide < 10ml.
Pression intra péricardique entre -4 et +4mmHg suivant le rythme respiratoire.
Si la quantité du liquide brutalement, surtout si brusque de la pression intra péricardique compression
aigue du cœur (tamponnade) débit systémique par compression des oreillettes, VC et vaisseaux
pulmonaires retour veineux pulmonaire et systémique.
Conséquence : expansion ventriculaire diastolique, FC + vasoconstriction périphérique pour Qc.
Si la pression atteint 10-15mmHg importante de la PAS et PAD et Qc pression veineuse risque de mort
le seul traitement : drainage.
IV. DIAGNOSTIC POSITIF :
A. Circonstances de découverte :
Découverte fortuite (radio thorax : cardiomégalie).
Recherche systématique d’un épanchement péricardique :
Enfant opéré à cœur ouvert.
Crise de RAA.
Septicémie.
IRC.
Symptomatologie évocatrice.
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B. Signes cliniques :
1. Signes fonctionnels et généraux :
1) Douleur :
Maitre symptôme.
Inconstante surtout chez le nourrisson et en cas d’un épanchement qui se constitue lentement.
Type : douleur aigue, violente précordiale gauche ou rétro sternale, constrictive, angoissante, parfois légère,
parfois atypique (abdominale, épigastralgie).
Irradiation : épaule gauche, omoplate.
Exagéré par le décubitus dorsal, l’inspiration profonde, la toux et les mouvements du thorax.
Soulagé par la position assise ou penchée en avant.
2) Dyspnée :
Modérée, à type de tachypnée superficiel.
Augmentée par le décubitus dorsal.
Si forme grave : intense avec orthopnée et cyanose.
3) Signes de compression médiastinale : rares : hoquet, dysphonie, dysphagie, toux sèche quinteuse.
4) Fièvre : 90% des cas.
2. Signes physiques :
1) Frottement péricardique :
Peut fréquent, tardif et fugace.
Entendu si péricardite sèche, mais aussi en cas de gros épanchements.
Mieux perçu en position assise, penchée en avant, en inspiration.
Siège : bord gauche du sternum, à l’extrémité interne du 4-5ème EICG.
N’irradie pas et persiste en apnée.
2) Assourdissement des bruits du cœur.
C. Signes radiologiques :
1. Radio du thorax : épanchement de 50-100ml signes radiologiques :
Face : aspect en carafe ou théière.
Profil : diminution de l’espace clair rétro cardiaque et retro sternal.
Elément important : modification du volume du cœur sur les 2 clichés à quelques jours d’intervalle.
2. Echocardiographie :
Confirme l’épanchement et évalue son abondance.
Evalue la tolérance hémodynamique : signes péjoratifs sont :
Akinésie septale.
Anomalie cinétique .
D. Signes électriques :
1. Troubles de la repolarisation : 4 stades de Holzman :
Stade I : sus décalage ST (1-4mm) englobant l’onde T dans toutes les dérivations sauf AVR, V1 (quelques
heures : au début, péricardite sèche).
Stade II : retour ST à la ligne isoélectrique, onde T aplatis (24 à 48h)
Stade III : inversion diffuse de l’onde T négative (2ème semaine)
Stade IV : onde T normale (tardif : plusieurs semaines voire quelques mois)
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3. ECG
- En dehors des modifications électriques observées lors de la péricardite, il est possible d'observer une alternance
électrique. Il s'agit de la variation d'amplitude et/ou de morphologie, un battement/2, des complexes QRS et parfois
de l'ensemble des ondes P, QRS et T.
4. Echocardiographie doppler
L'échocardiographie est évocatrice si elle révèle une compression du VD et de l’OD avec collapsus diastolique des
cavités droites
2. Diagnostic positif :
Syndrome infectieux sévère.
Syndrome péricardique + épanchement abondant, souvent compressif, tamponnade précoce.
Radio thorax : cardiomégalie, parfois pleuro PNP.
Biologie : GB à PNN, parfois neutropénie, HMC parfois positive, recherche d’autres localisations : PL, ECBU…
Ponction péricardique : liquide purulent.
3. Péricardite immunologique :
1) Péricardite des maladies du système :
Péricardite rhumatismale : diagnostic facile, critères de Jones.
Maladie de Still :
S’accompagne toujours d’une poussée inflammatoire aigue avec AEG.
Atteinte péricardique pure sans atteinte myocardique.
Collagénose : péricardite modérée, bien supportée, très sensible aux corticoïdes :
LES :
- Critères de l’ARA.
- Liquide sérofibrineux.
PAN : associée à une atteinte des coronaires.
Maladie périodique.
2) Péricardite post péricardectomie :
Intervalle libre de 10-15j après l’acte chirurgical à cœur ouvert.
Réponse immunologique du péricarde irrité par le sang
Traitement : AINS.
C. Chylopéricardes :
Grand enfant et adolescent.
Diagnostic :
Epanchement chronique, rarement aigu.
Ponction : liquide chyleux, riche en lipides, riche en lymphocytes (80-100%).
Etiologies :
Hamartome lymphangiomateux du médiastin.
Post traumatique.
Envahissement néoplasique.
Anomalies lymphatiques diffuses.
25 Dr Nekmouche
Idiopathique.
D. Hémopéricardes :
Rares chez l’enfant.
Clinique : Association : signes de collapsus + signes d’épanchement péricardique : très évocatrice.
Radiologie : cardiomégalie, parfois corps étranger métallique.
Ponction : liquide sanguin non coagulable.
Cause :
Post traumatique : post opératoire, exploration endo cavitaire (Kt), traumatisme du thorax.
Médicale :
- Tumeur maligne du cœur ou du péricarde.
- Péricardite radique.
- Infection virale (coxsackie).
- Autres : troubles de la coagulation, hémopathies malignes, anévrisme…
Diagnostic différentiel : ponction traumatique (Pression O2 pluset pression CO2 plus que dans le sang).
VIII. COMPLICATIONS :
Tamponnade : surtout péricardites purulentes.
Constriction : surtout TBC, puis radique, urémique, purulentes, Still.
Récidive : péricardite aigue idiopathique, post péricardectomie, malades de système.
Séquelles : surtout si atteinte myocardique et/ou endocardique (RAA+++).
IX. TRAITEMENT :
A. Buts :
Lutter contre l’inflammation péricardique.
Assécher le péricarde.
Prévenir et traiter les complications.
Traiter l’étiologie.
B. Armes :
Repos.
ATB : selon le germe et l’ATB gramme (β lactamines, C2G, C3G, aminosides et anti TBC).
Anti inflammatoires stéroïdiens ou non stéroïdiens.
Ponction péricardique drainage.
Chirurgie : péricardectomie, correction d’une cardiopathie congénitale, ligature du canal thoracique, exérèse
d’une tumeur.
C. Indications :
1. Péricardites purulentes :
Traitement médicochirurgical + ATB + drainage.
Si germe non isolé : C3G ou ampicilline (4-6semaines) + aminoside.
Si complication : tamponnade, constriction péricardectomie.
26 Dr Nekmouche
2. Péricardites TBC :
Anti TBC + corticoïdes.
Si tamponnade, évolution trainante ou vers une constriction péricardectomie après 1-6semaines de TRT anti
TBC.
3. PA idiopathique :
Repos+++ jusqu’à disparition de la fièvre.
AINS ou Aspirine à doses anti-inflammatoire pendant 1 mois, décroissance progressive.
Corticoïdes à éviter, entrainent plus de rechutes à l’arrêt
Reprise de l’activité physique très progressive sinon risque de récidive. Récidives fréquentes mais toujours
guérison
Colchicine pour les formes récidivantes : adulte 1mg/j, enfant 0,25 à 0,5mg/j
4. Péricardite rhumatismale :
Traitement du RAA avec cardite.
5. Péricardite du LES, post péricardectomie :
AINS+++.
6. Chylopéricardes :
Diminuer la pression du canal thoracique et compenser les pertes protéiques.
Réduction de l’activité.
Suppression des causes d’augmentation de la pression dans le canal thoracique.
Régime riche en protides.
Régime sans graisse (10 premiers jours) puis enrichi en TG à chaine moyenne.
Supplémentation calcique, et en vitamines liposolubles.
Traitement chirurgical (ligature du canal thoracique).
PCC tuberculeuse
o 3è bruit diastolique
o Plus souvent : galop proto-diastolique
o Frottement péricardique (exceptionnel)
Signes d'hypertension veineuse évocateurs :
o Syndrome cave inférieur - circulation collatérale abdominale, - dilatation variqueuse des membres
inférieurs.
o Syndrome cave supérieur - bouffissure face, - gonflement inspiratoire veine jugulaire, - reflux
hépato-jugulaire, - PVC : 25-40 cm d'H20.
C. ELECTROCARDIOGRAMME
L'électrocardiogramme montre surtout une hypertrophie auriculaire, microvoltage et des troubles de la
repolarisation sous forme d'ondes T inversées.
D. RADIOGRAPHIE THORACIQUE
Montre un cœur de volume sensiblement normal avec une augmentation de la vascularisation pulmonaire
Il peut exister, signes quasi pathognomoniques, des calcifications péricardiques antérieures ou postérieures
mieux vues à l'amplificateur de brillance sur le profil.
E. ECHOCARDIOGRAPHIE
- L’échocardiogramme est peu sensible et non spécifique :
Des échos péricardiques denses sont rares
Des anomalies du déplacement de la paroi postérieure du vg sont parfois notées
Le septum interventriculaire a parfois un mouvement paradoxal
Les cavités droites peuvent être dilatées.
L'échocardiogramme a en outre le mérite d'apprécier la fonction ventriculaire gauche dont dépend en grande partie
le pronostic postopératoire.
F. CATHETERISME CARDIAQUE
C'est le cathétérisme cardiaque droit qui permet d'affirmer le diagnostic : les pressions droites sont élevées avec une
tendance à l'égalisation des pressions et une courbe ventriculaire en "dip plateau".
Discussion etiologique :
- Devant une PCC on doit discuter l’étiologie :
I. INTRODUCTION
3. Définition
C’est une atteinte inflammatoire interstitielle du myocarde généralement secondaire à une affection virale.
4. Intérêt :
Fréquence : pathologie fréquente au cours de la 1ère enfance.
Début brutal avec une symptomatologie d’emblée inquiétante.
Evolution : rapidement mortelle en absence de traitement : intérêt de diagnostic précoce.
Pronostic : amélioré par un traitement précoce, intense et prolongé.
2. Histologiquement :
Infiltration de lymphocytes et à moindre degré plasmocytes et histiocytes entre les fibres myocardiques.
Œdème interstitiel d’importance variable.
Les fibres myocardiques sont souvent normales, parfois nécrose diffuse ou en foyer.
Stade tardif : hypertrophie de la paroi du ventricule gauche, fibrose myocardique.
B. Symptomatologie clinique :
1. Signes fonctionnels :
Difficultés alimentaires avec fatigabilité lors de la tétée et hypersudation, irritabilité.
Modification de la courbe pondérale : stagnation pondérale, progressive du poids, ou de façon plus
évocatrice, trop rapide du poids liée à l’oligurie et la constitution d’œdème.
Troubles digestifs : anorexie, vomissement, diarrhée.
Toux trainante et infections broncho-pulmonaires à répétition.
Cyanose.
2. ECG : 3 signes :
1) Microvoltage :
31 Dr Nekmouche
3. Echocardiographie :
Hypokinésie de la paroi VG et du septum IV + effondrement de la FR (fraction de raccourcissement).
Epaississement pariétal modéré ou nul à ce stade.
Peut trouver : thrombi pariétaux dans l’OG ou surtout VG (traitement anticoagulant).
Permet de suivre l’évolution (surtout FR).
Devant cette défaillance cardiaque et avant de retenir le diagnistic de la myocardite aigue on doit éliminer :
4. Traitement symptomatique :
1) Si acidose métabolique, corriger selon : pdsBE0,3.
2) Si OAP avec DR importante : ventilation artificielle au besoin en pression positive durant 48h.
3) Choc cardiogénique : bas débit avec anurie rebelle aux diurétiques, on fera recours aux :
Catécholamines :
Dopamine : 2-4 µg/kg/min.
Dobutamine : 10 µg/kg/min.
En perfusion continue à la seringue auto pulsée, qui est arrêtée progressivement après 48h.
Discuter l’ECMO si disponible
5. Traitement spécifique de la défaillance cardiaque :
1) Régime hyposodé : <0,5g/J.
2) Diurétiques :
Furosémide : amp inj 2ml=20mg, cp : 20 et 40mg.
Dose d’attaque : 2mg/kg/dose/4h en IVD, selon l’état de l’enfant.
Dose d’entretien : 1-2mg/kg/J en 3prises 5J/7.
TRT adjuvant : sirop du KCl à la dose de 1-2g/J.
3) Vasodilatateurs : IEC=:
Captopril : cp : 25 et 50mg.
Posologie : dose efficace : 2-4mg/kg/J en 2 à 3 prises à atteindre progressivement (commencer par 0,5mg/kg/J)
car risque d’hypoTA.
4) Digitaliques :
34 Dr Nekmouche
5) Autres médications :
Si accident thromboembolique :
Anticoagulant : héparine pendant quelques jours puis relais à l’aspirine à dose anti-agrégat
plaquettaire15mg/kg/j.
Si AVC ischémique thrombolytique : urokinase ou streptokinase.
Si trouble du rythme :
Anti-arythmique : Amiodarone Cp : 200mg 250-500mg/m2/j
6. Après 1 mois d’évolution, si état clinique stable :
Poursuite des IEC
Poursuite des diurétiques en fonction des signes congestifs
Introduction des beta bloquants: Carvedilol PO (Kredex®): Débuter à 0,1mg/kg/j en 2 fois, doublement de la
dose tous les 10 jours si bonne tolérance jusqu.à 1mg/kg/j en 2 fois
Arrêt des IEC 3 à 6 mois après la normalisation de la fonction VG (min 3 mois)
Poursuite des béta bloquants 6 à 12 mois après normalisation de la fonction VG
Evolution :
A. Complications à court terme :
1. Liées à la maladie :
Choc cardiogénique.
OAP.
Troubles du rythme.
Accident thromboembolique.
Mortalité.
2. Liées au traitement :
Lasilix : déshydratation, hypokaliémie.
Captopril : hypoTA, neutropénie, éruption cutanée, toux, agueusie...
Intoxication digitalique :
Troubles digestifs : nausées, vomissement, diarrhée.
Trouble de conduction A-V, trouble de conduction intraventriculaire, trouble de l’excitabilité.
Repos au lit, surveillance au cardioscope, lavage gastrique, atropine si bradycardie.
35 Dr Nekmouche
NB : la cupule digitalique (ST concave) est témoin de l’imprégnation digitalique et donc de l’efficacité du TRT.
B. Evolution favorable:
Stabilisation des fonctions cardiaques.
Amélioration du SDR.
Correction des troubles hémodynamiques.
Après les 48 premières heures et après stabilisation
Lasilix : relais per os à dose d’entretien pour l’arrêt progressif.
Alimentation autorisée : régime pauvre en sel avec apport calorique suffisant.
Maintenir la Digoxine dose d’entretien per os en 2-3prises et le Lopril 3mg/kg/J en 2-3 prises.
SUIVI :
A. Rythme :
Une semaine après la sortie.
Chaque 15J pendant 3mois.
Puis tout les 3mois pendant 2ans.
B. Paramètres de suivi de la maladie et du traitement:
Clinique :
Examen somatique complet (cardio-vasculaire +++).
DSP et vaccination.
ECG : troubles du rythme.
TLT : ICT.
Echocardiographie : performances, FR, recherche du thrombus.
Vérifier l’observance, adapter les doses de TRT selon le poids et rechercher les effets secondaires des
médicaments (digoxinémie+++).
C. L’évolution ultérieure :
Le plus souvent favorable :
Si TRT bien conduit au moins 6-24mois.
Arrêter le TRT si examen clinique et paraclinique normal.
Malade sera déclaré guéri après une année d’évolution.
Néanmoins elle peut être défavorable :
Rechute : 20-25%, surtout si trt mal conduit, insuffisant ou arrêt intempestif.
Passage à la chronicité : suspecter une CMD ou une fibroélastose sous endocardique+++, dans ce cas la
défaillance cardiaque n’a été qu’un épisode inaugural.
Séquelles : SS, cardiomégalie modérée, HVG, déficit moteur, épilepsie.
Cardiomyopathie
I. Définition
- CM sont des maladies du myocarde associées à une dysfonction ventriculaire.
- On distingue quatre catégories de maladies selon des caractéristiques morphologiques et hémodynamiques;
1. cardiomyopathies dilatées
2. cardiomyopathies hypertrophiques
3. cardiomyopathies restrictives
4. la dysplasie arythmogène du ventricule droit
II. Physio-physiopathologie
- La contractilité et la relaxation sont les deux mécanismes actifs du myocarde dans les quels sont impliqués les
myocytes avec les principales protéines contractiles (myosine, actine, troponine , tropomyosine )
- La compliance (élasticité de myocarde) est la relation entre la pression et le volume en diastole Dépend
directement de la rigidité, l’épaisseur, et de la composition en fibres conjonctifs de la paroi
Adaptation du myocarde
- Repose sur une normalisation de la contrainte pariétale par augmentation de la masse myocardique d’abord :
par une dilatation pour assurer le débit et la pression aortique
puis par une hypertrophie compensatrice qui rétablit la contractilité globale
CARDIOMYOPATHIES DILATEES
I. Diagnostic positif
1. clinique
37 Dr Nekmouche
IC globale survient habituellement de façon progressive, elle peut également apparaitre de manière aigue
(myocardites, CM du péri partum
Examen clinique :
Signes d’IC
Bruit de galop protodiastolique associé à un souffle systolique peu intense d’insuffisance auriculo-
ventriculaire fonctionnelle.
2. Radiographie thoracique
Garde tout son intérêt
une volumineuse cardiomégalie liée à la dilatation cavitaire représente un élément d’orientation vers le Dc
3. ECG
- pas d’anomalies spécifiques ( HVG , microvoltage , onde q de pseudonécrose )
3. Rythmique :
38 Dr Nekmouche
4. Infectieuse ou inflammatoire :
– Cardite rhumatismale (lésions endocardiques)
– Collagénose: lupus, dermatomyosite, sclérodermie, PAN
– Maladie de Lyme, toxoplasmose
– Maladie de Chagas (trypanosomiase)
– Toxi infectieuse : Diphtérie
– Origine virale: myocardite +++ :Virus sont probablement l’étiologie la plus fréquente
Entérovirus : coxsackie virus B, Echo virus Polio virus
CMV ;Oreillons ;Grippe ;Adénovirus ;MNI ;HIV
5. Myocardiopathie toxique
1) Anthracycline : toxicité en fonction de la dose.
2) Cyclophosphamide : myocardiopathie et épanchement péricardique
6. Maladie neuro musculaire
1) Dystrophinopathies
– Myopathie de Duchenne de Boulogne
– Myopathie de Becker
2) Maladie d ’Emery-Dreyfus
3) Dystrophie Myotonique de Steinert
4) Maladie de Friedreich
7. Myocardiopathie métabolique
1) Déficit en Carnitine
2) Déficit en thiamine et sélénium
3) Déficit de la chaîne respiratoire
8. Forme familiale
Déférentes modes de transmissions sont possibles
Autosomique dominante
autres sont possibles : AR , liée au sexe , mitochondriales , non classifiées
2 groupes
1. CMD isolées
2. CMD associées à une atteinte de muscle squelettique (myopathie de DUCHENNE ,BEKER)
infraclinique a rechercher par le dosage Créatine phosphokinase plasmatique (CPK )
III. FACTEURS PRONOSTIQUES
1) Histoire familiale
2) Récidive des symptômes
3) FEVG effondrée
4) T pro BNP
IV. TRAITEMENT
A. Traitement symptomatique
1. Règles hygiéno-diététique
39 Dr Nekmouche
3) Digoxine :
Digoxine : 0,1 ml/ Kg x 2/j, faire une digoxinémie,
En cas de cardiopathie obstructive gauches sévère : 2/3 de la dose.
En cas de petit poids (< 2,5 Kg): 2/3 de la dose
4) Béta bloquant
Carvedilol (Kredex) débuter à 0,1 mg/Kg/j en 2 prises jusqu’à 0,9 mg/Kg/j.
5) Anti arythmique
Amiodarone (prévention de la mort subit )
Posologie : Amiodarone Cp : 200mg 250-500mg/m2/j
Effets secondaires ; photosensibilisation, dysthyroidie, dépôts cornéen
6) Prévention des complications:
Héparinothérapie : 2 – 5 mg/Kg/j pour TCA entre 2 et 3 Relais éventuel par aspirine
Relais par Aspirine: 20 mg/kg 1j/2
3. Trt chirurgical
Transplantation cardiaque ; ultime recours
4. Traitement spécifique (étiologique)
1) En cas de Myocardite:
Gammaglobuline à hautes doses: 2 g/kg en 24h Permet une meilleure récupération de la fonction VG
Corticoïdes: discutés (si biopsie myocardique => infiltrat inflammatoire) 1mg/kg/j cortancyl pendant qlq mois.
2) Carnitine :
200mg/kg/j orale en cas de déficit en carnitine à vie
V. EVOLUTION ET PRONOSTIC :
- mortalité élvée (50% à 5 ans après diagnostic) soit par IC réfractaire ou mort subite due le + souvent à un trouble
de rythme ventriculaire
- les CMD reste la 1ere indication de transplantation cardiaque chez les enfant
A. Facteurs de mauvais pronostic :
1) Diamètre télédiastolique ventriculaire gauche > 70mm
2) une fraction d’éjection ventriculaire gauche < 20%
3) une IM fonctionnelle sévère
4) dilatation de OG > 45 mm
40 Dr Nekmouche
CARDIOMYOPATHIES HYPERTROPHIQUES
- C’est des anomalies de myocarde caractérisées par une hypertrophie totale ou partielle du VG sans dilatation
cavitaire, cette hypertrophie est typiquement asymétrique prédominant sur le septum inter ventriculaire et elle
peut impliquer le Ventricule
- Moins fréquentes que CMD
- Serait responsable de la moitié des morts subites chez les moins de 30 ans.
1. Circonstances de découverte
Le plus souvent asymptomatique
Découverte fortuite: Dans le cadre d’une enquête familiale
Défaillance cardiaque (apanage du NRS)
Embolie pulmonaire ou périphérique
mort subite
Dyspnée d’effort modérée variable d’un jour à l’autre
Douleurs angineuses, palpitations, malaises lipothymiques, syncope, accès de cyanose
2. Examen clinique
Peut être normal
Souffle mésosystolique d’intensité variable, entre le bord gauche du sternum et la pointe, qui augmente en
position debout avec un B2 conservé
L’insuffisance mitrale est souvent associée et responsable d'un souffle de régurgitation holo -systolique siégeant
à la pointe et irradiant dans l'aisselle.
Galop pré systolique habituel
pouls carotidiens et radiaux bondissants si l’obstacle est sévère
3. Radiographie du thorax
Silhouette cardiaque normale dans les formes de début
cardiomégalie modérée développée au dépend du VG et de l’OG
4. ECG
Rarement normal
41 Dr Nekmouche
L'hypertrophie VG
Trouble se repolarisation : Ondes Q fines et profondes dans le territoire inférieur et/ou latéral
HAG,La fibrillation auriculaire souvent mal toléré
ECG holter : TV non soutenues (risque de mort subite)
5. Echo
Pose le diagnostique
Mesure l’épaisseur systolique et diastolique du SIV et de la paroi postérieure du VG.
Le rapport SIV/paroi postéro- latérale > 1,3 définit l’hypertrophie myocardique asymétrique
Apprécie la taille de la cavité du VG, sa contractilité
6. Etiologies
• CMH métabolique
– Maladie de surcharge
– Maladie du métabolisme énergétique
– CMH syndromique
• Maladie neuro musculaire
• Mutation des protéines du sarcomère
A. CMH métabolique
1. Maladie de surcharge
b) Mucopolysaccharidose
Atteinte cardiaque dans la maladie de Hurler
c) Glycosphingolipidose
Déficit d’une enzyme lysosomale, α glucosidase A :maladie de Fabry
Maladie récessive liée à l’X
Douleurs des extrémités, angiokératomes
Maladie de surcharge multi viscérale
2. Maladie du métabolisme énergétique :
anomalie du transporteur de la carnitine
anomalie d’oxydation des acides gras
anomalie de la phosphorylation oxydative (cytopathie mitochondriale)
3. CMH syndromique
Syndrome de Noonan
Transmission autosomique dominante
Donne CIA OII, SP, CMH
Dysmorphie faciale
LEOPARD syndrome
Dégénérescence spinocérébelleuse
Transmission autosomique récessive
Altération du métabolisme fer-soufre avec une accumulation de fer dans la mitochondrie
L’atteinte cardiaque tardive
43 Dr Nekmouche
3. Evolution:
- => aggravation progressive et la mort, avec poussées d’anasarque parfois compliquées de trouble du rythme
et d’accidents emboliques.
4. TRT:
- Médical: diurétiques, ponctions des épanchements.
- Chirurgical: endocardectomie (résultat médiocre), transplantation cardiaque.
Caractérisée par une atrophie des myofibrilles du VD remplacée par un tissus fibro-adipeux à l'origine
d'arythmies ventriculaires graves.
TAD
La maladie expose au risque de troubles du rythme ventriculaire (TV), avec parfois mort subite, et au risque
d’évolution vers l’insuffisance cardiaque.
Adolescent et adulte jeune
Sportif de haut niveau,
ECG : Onde epsilon à l’ECG
Petite déflexion positive qui prolonge le QRS et apparaît de façon spécifique dans environ 30% des cas de
dysplasie ventriculaire droite arythmogène. Elle traduit l’existence de micropotentiels terminaux
IRM : Cette maladie est caractérisée par une dégénérescence adipeuse du myocarde
TRAITEMENT : anti arythmique ; Défibrillateur automatique implantable
R H U MA T IS M E A R T I C U LA I R E A IG U
I. GENERALITES
- Le Rhumatisme Articulaire Aigu (RAA) est une maladie inflammatoire, survenant à distance d'une infection des
voies aériennes supérieures, due au Streptocoque Béta Hémolytique du groupe A
- L'âge de survenue entre 5-15 ans, avec un maximum à 8 ans.
A. INTERET
- Le RAA pose un problème de santé publique majeure dans notre pays
Sa prévalence est élevée
C'est la cause principale des cardiopathies acquises de l'enfant.
C'est une maladie grave en raison de complications cardiaques et le risque de développer des valvulopathies
séquellaires graves
Nécessité d'un diagnostic rapide fondé sur des critères précis
Intérêt d'une prévention primaire et d’une prophylaxie secondaire
La mise en place d'un programme national de lutte contre le R.A.A
B. EPIDEMIOLOGIE
1. Age
- L'âge de survenue entre 5-15 ans, avec un maximum à 8 ans.
2. Sexe
- Les deux sexes sont touchés de façon égale.
3. Saison
- Le RAA survient surtout en hiver (septembre, octobre) et au printemps (Février).
4. Niveau socio-économique
- L'incidence du RAA et de ses séquelles augmente en cas de :
Pauvreté (niveau économique bas)
Malnutrition
Promiscuité
C. PATHOGENIE
- A l'origine du rhumatisme articulaire aigu, on retrouve toujours des streptocoques bêta hémolytiques du groupe
A.
- La porte d’entrée est la gorge.
- Il existe toujours un délai entre l'infection streptococcique causale pharyngée et les premières manifestations du
RAA. Ce délai est en moyenne de 20 jours.
- Pendant ce laps de temps se développent des modifications immunitaires : le streptocoques A secrète plusieurs
variétés d'antigènes diffusibles : les streptolysines O, les streptodornases, une streptokinase, une hyaluronidase.
Ces antigènes entraînent l'apparition d'anticorps antistreptococciques d'un intérêt diagnostique essentiel.
- Le complexe antigène–anticorps va circuler dans le sang et va attaquer les organes cibles (cœur, articulations,
…)
D. ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- Les lésions anatomiques du RAA évoluent en trois stades : Inflammatoire, profifératif et cicatriciel dont seul le
premier est réversible
46 Dr Nekmouche
- Positivité des cultures pharyngées ou d'un test d'identification antigénique rapide des streptocoques
- Taux élevé ou croissant des anticorps Antistreptococciques (ASLO, DNAse B
- La présence de deux critères majeurs ou d'un critère majeur et de deux critères mineurs constitue une
forte probabilité de RAA à condition que l'on fasse la preuve qu'une infection récente des voies
aériennes supérieures due au streptocoque du groupe A a précédé ces manifestations inflammatoires.
3. La chorée de Syndenham
Manifestation tardive du RAA Caractérisée par des mouvements amples, rapides, involontaires et
non coordonnes du tronc et des membres, souvent associés à une faiblesse musculaire et une
labilité émotionnelle.
48 Dr Nekmouche
- En pratique, un titre supérieur ou égal à 400 UI/ml est considéré comme le témoin d'une infection
streptococcique récente; mieux, c'est l'élévation du titre d'au moins deux dilutions entre 2 prélèvements à 10 -
15 j d'intervalle, qui est considéré comme meilleur témoin d'une infection streptococcique en cours.
Les autres anticorps :
2. Le prélèvement de gorge
- C'est l'examen cytobactériologique des sécrétions buccopharyngées.
- Sa valeur reste discutable
III. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
A. DEVANT UNE POLYARTHRITE
Arthrite chronique juvénile dans sa forme polyarticulaire aiguë fébrile (maladie de Still) : signes cutanés,
splénomégalie, adénopathies, atteinte des petites articulations.
Polyarthrite rhumatoïde : atteinte symétrique des petites articulations, sans irradiation. Le test thérapeutique
aux salicylates est intéressant (réponse lente ou retard)
Lupus érythémateux disséminé : atteinte des petites articulations, éruption cutanée caractéristique,
manifestations viscérales notamment rénales, bilan immunologique positif
Endocardite infectieuse : fièvre, splénomégalie, hématurie, panaris d'Osler hémoculture et échocardiographie
Ostéomyélite aiguë : état infectieux avec douleurs para-articulaires
Tuberculeuse articulaire
Les polyarthralgies préictériques de l'hépatite virale, les hémopathies malignes et la drépanocytose
B. DEVANT UNE CARDITE
Endocardite rhumatismale : endocardite infectieuse, cardiopathies congénitales
Myocardite rhumatismale : myocardite virale surtout chez le jeune enfant de 2 à 5 ans, myocardiopathies de la
petite enfance
Péricardite rhumatismale : péricardites aiguës bénignes (surtout virales), péricardite purulente et péricardite
tuberculeuse
C. DEVANT LA CHOREE DE SYNDENHAM
- Les mouvements choréiques ne doivent pas être confondus avec les tics, les mouvements choréiques de la
maladie de Hutington, les mouvements athétosiques, les syndromes hyperkinétiques de certaines intoxications
médicamenteuses
IV. SYNDROMES INFLAMMATOIRES POST-STREPTOCOCCIQUES MINEURS
- Les auteurs français ont décrit des formes mineures de RAA, regroupées sous la dénomination de «syndrome
post-streptococciques mineurs » .
- Ces syndromes ne sont reconnues ni par l'OMS, ni par l'A.H.A mais doivent être reconnus par ce qu'ils
interviennent dans l'épidémiologie de la maladie et qu'ils nécessitent un traitement anti-inflammatoire
1. Les aspects cliniques en sont les suivants
Polyarthralgies fébriles, manifestation les mieux individualisables.
50 Dr Nekmouche
B. MOYENS ET INDICATIONS
1. Mesures générales
Hospitalisation de l'enfant surtout à la phase aiguë avec atteinte cardiaque et/ou articulaire
Repos au lit strict indiqué jusqu'à la disparition des signes généraux et normalisation de la VS. La reprise de
l'activité doit être progressive. La scolarité ne sera reprise qu'au bout d'un mois de traitement, en cas de cardite,
elle n'est permise qu'à la fin du traitement
2. Traitement anti-infectieux : antibiothérapie
- L'antibiotique de choix est la Pénicilline
- Selon les directives de ministère de la santé publique :
Une injection unique en intramusculaire de la Pénicilline retard : benzathine pénicilline-G, à la dose
unique de 1200000 U pour un poids de l'enfant plus de 30 kilos et 600 000 U pour un le poids moins de
30 kilos.
En cas d'allergie à la pénicilline, on utilise l'érythromycine 30 mg/kg/j pendant 10 jours
3. Traitement anti-inflammatoire
5) Corticoïdes
- Le schéma préconisé par le comité de lutte contre le RAA est celui ci :
Prédnisone (Cortancyl) per os à la dose d'attaque de 2 mg//kg/j sans dépasser 80 mg/j au milieu des repas
Adjuvants : régime sans sel, une supplémentation potassique ;calcium et la vitamine D.
La durée du traitement dépend de l'évolutivité clinique et biologique :
RAA sans cardite :
Traitement d'attaque : 2 semaines - traitement d'entretien : 6 semaines en réduisant progressivement les doses
RAA avec cardite :
1) Cardite légère : traitement d'attaque : 3 semaines - traitement d'entretien : 6 semaines
51 Dr Nekmouche
4. Traitement complémentaire
Diurétique et IEC : en cas de défaillance cardiaque .
Traitement de la chorée : Haloperidol (Haldol faible 0,1 mg = 4 gouttes, Haldol cp = 1 mg.) : de 0,2 à 0,5 mg/kg/j,
répartis en deux prises. Traitement arrêter bout de 2 à 3 semaines après disparition des signes
C. SURVEILLANCE
1. De la maladie
Clinique : constantes vitales (FC, FR, température, TA), flèche hépatique, poids, auscultation cardiaque
pluriquotidienne au cours de la phase aiguë
Para-clinique :
o VS : 1 fois par semaine jusqu'à normalisation puis 1 fois par 15 jours jusqu'à la fin du traitement. Refaire la VS 15
jours après l'arrêt du traitement.
o Refaire les ASLO au 15ème jour
o Radio du thorax à la fin du traitement si cardiomégalie au départ
o ECG et échocardiogramme (si cela est possible) seront programmés au début et à la fin du traitement
2. Du traitement
Observance du traitement
Effets secondaires de la corticothérapie : aspect cushingoide avec bouffissure du visage, acné, hypertrichose,
prise de poids, plus rarement on observe des troubles psychiques
D. SUIVI
Le rythme de la consultation sera de :
L'observance du traitement
Recherche les critères de Jones présents au départ
Contrôler l'état dentaire
Bilan : ECG, radiographie du thorax et échocardiographie demandés avant traitement, à la sortie de l'enfant et à
6 mois d'évolution dans les formes du RAA avec cardite pour évaluer les éventuelles séquelles.
VI. TRAITEMENT PROPHYLACTIQUE
A. PREVENTION PRIMAIRE (DE LA 1ERE CRISE DE RAA)
52 Dr Nekmouche
- Traitement antibiotique de toutes les angines ou les pharyngites par l'injection d'une dose unique de Benzathine
pénicilline en fonction de poids
- C’est la méthode la plus simple et la plus efficace pour éradiquer le RAA et protéger l'entourage, en évitant la
propagation du streptocoque.
B. PROPHYLAXIE SECONDAIRE DES RECHUTES
- Une première poussée de RAA doit imposer un traitement prophylactique pour éviter les rechutes : injection
d'une Benzathine pénicilline tous les 21 Jours
- En cas d’allergie à la pénicilline : érythromycine
- La durée du traitement a longtemps été discutée : classiquement elle était de 5 ans en couvrant la période
pubertaire. Elle devait être poursuivie toute la vie en cas de cardite. Actuellement, l'Américan Heart Association
préconise une prophylaxie à vie, qu'il y ait ou non cardite.
- Chaque enfant ayant fait un RAA doit être en possession d'une carte de suivi du R.A.A. délivrée à la sortie de
l'hôpital et d'un carnet de santé où doivent figurer les dates théoriques et réelles des injections de B.B.P. et les
incidents éventuels survenus au cours des injections.
C. PROPHYLAXIE DE LA GREFFE BACTERIENNE
- Elle est indiquée en cas RAA avec cardite
1. Education sanitaire +++
- Il faut remettre aux parents un document écrit et expliqué, précisant les modalités de cette prophylaxie qu’ils
doivent présenter à tout médecin qu’ils seront amenés à consulter quelque soit le motif
2. Maintenir une hygiène buccodentaire parfaite
- Brossage biquotidien des dents, prévention des caries, surveillance dentaire systématique
3. Antibiothérapie adaptée tous les épisodes infectieux
- Toute infection des voies aériennes supérieures survenant sous prophylaxie doit être traitée immédiatement et
énergiquement.
4. Antibiothérapie prophylactique
- un traitement antibiotique en cas soins dentaires
- Enfant : Amoxicilline 50mg/kg PO ou IV 30 a 60 min avant le geste ou Clindamycine en cas d’allergie 20mg/kg PO
ou IV 30 a 60 min avant le geste a répéter la dose a la 6eme heure pour les gestes a haut risque
VII. PRONOSTIC
A. IMMEDIAT : DEPEND DE L'EXISTENCE OU NON D'UNE CARDITE
B. A MOYEN TERME : DEPEND DE LA QUALITE DE LA REPONSE AU TRAITEMENT
1. Evolution favorable dans la majorité des cas : Guérison complète sans séquelles
- Les signes généraux et les signes articulaires disparaissent en quelques jours, la VS se normalise en une dizaine
de jours; les autres signes s'effacent en 1 à 3 semaines.
2. Phénomène de rebond
- Accélération de la VS et la positivité de la CRP, sans manifestations cliniques survenant pendant la phase
dégressive de la corticothérapie.
- Il nécessite la prolongation d'une semaine du traitement d'entretien par les corticoïdes ou bien la prescription
d'Aspirine à la dose de 100 mg/kg/j pendant quelques jours.
3. Phénomène de reprise (rare)
- C'est la réapparition complète du syndrome inflammatoire clinique et biologique.
- Il s'observe surtout dans les cas où le traitement a été mal conduit (dose insuffisante, passage rapide su
traitement d'entretien, baisse rapide de la dose).
53 Dr Nekmouche
- Il nécessite la reprise du traitement à dose d'attaque pendant quelques jours suivi d'une décroissance très
progressive de la posologie.
C. A LONG TERME
1. Les rechutes
- C'est une autre poussée survenant à distance de la première, elle s’observe dans 20 à 50 % en l'absence de
prophylaxie
- Elle sera traitée comme telle
- Le pronostic des rechutes dépend surtout de la nature et de la gravité de la première poussée : lorsque la
rechute survient chez un patient ne présentant aucune pathologie cardiaque, le pronostic est très bon, car il est
rare que la cardiopathie se manifeste pour la première fois au cours d'une rechute.
2. Les séquelles valvulaires : valvulopathies rhumatismales
Par ordre de fréquence on observe :
L'insuffisance mitrale.
La maladie mitrale avec IM prédominante
L'insuffisance aortique
Le rétrécissement mitral : rare chez l'enfant s'observe surtout chez l'adolescent.
- On ne fera le bilan des séquelles cardiaques qu'après 6 mois d'évolution.
VIII. CONCLUSION
Le RAA reste un problème de santé publique dans notre pays de fait de son évolutivité, de ses complications et de sa
prise en charge coûteuse (coût élevé du traitement corticoïde, antibiotique, traitement chirurgical en cas de cardite
sévère) d'ou l'intérêt de sa prévention primaire c à d le traitement efficace de toute angine qu'il fait considérer
comme d'origine streptococcique et la traitée comme telle
Comité national de lutte contre le RAA - Monographie sur le Rhumatisme Articulaire Aigu – Ministère de
la santé et de la population – Direction de la prévention - révisée en 2000
RAA Pr Radoui
RAA Dr Bekkar 2013
54 Dr Nekmouche
C A R D IO P A T H I E S C O N G E N I T A L E S
I. INTERET
Progrès considérables dans la connaissance et le traitement des cardiopathies congénitales
Diagnostic devenu fiable grâce à l'échocardiographie et le doppler
Possibilité de dépistage prénatal dès la 18e semaine d'aménorrhée
II. EPIDEMIOLOGIE
- 2 % des maladies cardiaques.
- 7 à 8 % des enfants naissent avec une cardiopathie congénitale.
- C'est un tiers des anomalies constatées à la naissance.
- Les deux sexes sont également atteints mais certaines cardiopathies congénitales, telle la CIA et la PCA sont plus
fréquentes chez la fille, certaines, telles la coarctation, tétralogie de Fallot et la transposition des gros vaisseaux plus
fréquentes chez le garçon.
III. ETIOLOGIES
- Aujourd'hui, dans 85 % des cas de cardiopathies congénitales, l'origine de la malformation est inconnue.
A. ANOMALIES GENETIQUES
- 10% des cardiopathies sont en lien avec un facteur génétique :
1. Aberration chromosomique
Trisomie 21 (40% ont une cardiopathie congénitale le plus souvent canal atrioventriculaire)
Trisomie 18 (100 %)
Syndrome de Turner (33 % cardiopathies congénitales, le plus souvent coarctation)
Syndrome de Klinefelter (parfois cardiopathie congénitale (Tétralogie de Fallot)).
2. Affection génotypique à transmission héréditaire
Maladie du tissu élastique : maladie de Marfan, maladie d'Elhlers-Danlos, maladie de Lobstein.
Mucopolysaccharidoses (maladie de Hurler et de Hunter)
Maladie musculaire et du système nerveux, dystrophie musculaire (maladie de Duchenne), maladie de
Friedreich.
Phacomatoses ou dysplasies neuro-ectodermiques (sclérose tubéreuse de Bourneville, maladie de
Recklinghausen, etc...).
Glycogénoses (type II : malade de Pompe).
3. Cardiopathie familiale
On retrouve une cardiopathie congénitale identique ou différente chez plusieurs membres d'une famille :
Syndrome de Holt-Horam
CIA avec PR long
B. FACTEURS TERATOGENES SPECIFIQUES
- Ils sont responsables d'embryo-fœtopathies et de 2 % des cardiopathies congénitales :
1. Maladies maternelles
Virales :
o Rubéole (35% de cardiopathies) d'où nécessité de la vaccination
o Autres virus parfois invoqués : coxsackie, oreillons, herpès, grippe
Maladies chroniques :
55 Dr Nekmouche
o Diabète ; L. E. D.
o Ethylisme maternel (25% d'embryofoetopathies)
2. Médicaments
Anticonvulsivants, lithium, acide rétinoïque.
3. Radiations ionisantes
IV. CLASSIFICATION DES CARDIOPATHIES CONGENITALES
A. CARDIOPATHIES NON CYANOGENES
1. Cardiopathies comportant un shunt gauche-droit (50% des cas)
Elles entraînent une augmentation du débit pulmonaire et une surcharge volumétrique des cavités cardiaques qui
peut être responsable de signes d'insuffisance cardiaque ; le risque à plus long terme est représenté par l'altération
du lit vasculaire pulmonaire qui peut conduire à une hypertension pulmonaire irréversible :
A gauche : sténose des veines pulmonaires, cœur triatrial,. diaphragme supramitral, rétrécissement mitral
congénital.
A droite : elles sont généralement associées à une CIA et retrouvée dans les cardiopathies cyanogènes.
4. Cardiopathies non cyanogènes diverses
Anomalies des arcs aortiques
Doubles discordances auriculo-ventriculaires et ventriculo-artérielle ("transpositions corrigées"),
Anomalies de naissance des coronaires.
B. CARDIOPATHIES CYANOGENES
Elles sont moins fréquentes, mais plus difficiles à réparer. Elles représentent environ un quart des cardiopathies. Les
plus courantes d'entre elles sont la tétralogie de Fallot ou la transposition des gros vaisseaux.
Elles ont en commun une désaturation du sang artériel secondaire à une pollution par du sang veineux systémique
qui correspond à 3 mécanismes parfois intriqués :
1. Association d'une communication anormale et d'un obstacle sur la voie pulmonaire en aval de
la communication
Elles ont en commun une diminution du débit pulmonaire.
56 Dr Nekmouche
Cardiopathies avec shunt gauche-droite (augmentation du débit pulmonaire qui peut conduire à une
hypertension pulmonaire irréversible, et surcharge volumétrique) :
o CIA OS : 10 %
o CIV : 20 %
o CA : 10 à 15 %
57 Dr Nekmouche
Tétralogie de Fallot : 10 % (association d'un obstacle sur la voie pulmonaire et d'une communication
interventriculaire par anomalie du septum membraneux)
Transposition des gros vaisseaux (TGV) : 9 % (discordance ventriculo-artérielle : le ventricule droit
donne l'aorte, le ventricule gauche donne l'AP)
Syndrome d'Eisenmenger (vasculopathie pulmonaire) : généralement CIV ou CA, rarement CIA isolée.
Les cardiopathies relativement silencieuses comme la CIA, les anomalies partielles du retour veineux
pulmonaire, la bicuspidie aortique ou d'autres anomalies valvulaires, la cardiomyopathie hypertrophique seront
découvertes à cet âge ou chez l'adulte.
B. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
1. Radiographie du thorax
D'une importance majeure, doit être faite systématiquement.
Cliché bien pris de face, debout, centrée, en inspiration.. Il permet :
2. Échocardiographie
- Méthode non invasive et reproductible essentielle.
Le mode Tm permet le calcul précis des dimensions et de la cinétique ventriculaire.
Le mode 2D offre la possibilité d'analyser l'architecture cardiaque en deux dimensions, et autorise l'é
évaluation
des débits et des fractions déjection ventriculaires.
L'échographie par voie oesophagienne est surtout utile chez l'adolescent et l'adulte, ou dans le contexte
postopératoire.
L'imagerie en trois dimensions, très prometteuse, est d'apparition plus récente.
3. ECG
Rechercher les signes de surcharges et les troubles du rythme
4. Doppler
La mesure des vélocités sanguines par effet doppler permet une approche hémodynamique non invasive des
cardiopathies : calcul des débits, analyse du remplissage ventriculaire, évaluation des gradients de pressions de part
et d'autre des cloisons intracardiaques ou des valves, visualisation en couleur des flux sanguins selon leurs vitesses et
leurs directions.
Procédés palliatifs transitoires, indiqués dans l'attente d'un traitement plus définitif, et notamment chez le jeune
enfant : exemple cerclage de l'artère pulmonaire pour limiter l'HTAP
Réparations palliatives à visée "fonctionnelle", sans reconstitution anatomique cardiaque : exemple dérivations
cavopulmonaires partielle ou totale indiquées surtout dans l'atrésie tricuspide et le ventricule unique
Correction anatomique complète: exemple de la détransposition artérielle
Procédés de substitution : transplantation cardiaque et cardio-pulmonaire.
Les techniques de plastie et de remplacement valvulaires ont également beaucoup progressé-, la nécessité d'un
traitement anticoagulant après mise en place d'une prothèse valvulaire expose l'enfant à des complications
hémorragiques lors de traumatismes.
- Une coopération étroite entre le médecin traitant et le groupe de spécialistes est indispensable, et constitue la
base d'une prise en charge optimale de l'enfant cardiaque à très long terme, puisque l'espoir d'atteindre l'âge
adulte dans de bonnes conditions est aujourd'hui très fort.
E. PREVENTION DES COMPLICATIONS
L'éviction des collectivités (crèche) est souhaitable. La survenue chez le nourrisson de viroses respiratoires,
dominées par les bronchiolites aiguës virales à VRS, est souvent mal tolérée en raison des poussées d'HTAP,
nécessitant une hospitalisation pour oxygénothérapie ou ventilation artificielle, kinésithérapie respiratoire, nutrition
parentérale.
Le dépistage postnatal est soit précoce, en maternité et chez le nourrisson, soit plus tardif, à l'école et lors d'une
demande de certificat d'aptitude au sport; il est essentiellement basé sur la découverte d'un souffle cardiaque, d'une
hypertension artérielle (HTA) ou d'une abolition des pouls fémoraux.
L E S CA RD I OP A T HI E S C ON G EN I T A L ES N O N C YA N O G EN ES
# Les shunts Gauche-Droite
Le canal artériel : CA
1. Définition
- Défauts de la cloison interventriculaire
- C'est la plus fréquente des cardiopathies congénitales (20-25%)
2. Anatomie
La déhiscence du septum ventriculaire siège :
Plus rarement dans le septum musculaire ou dans le septum d'admission ou au niveau infundibulaire.
1. CIV d'admission ou postérieure 2. CIV musculaire ou trabéculée 3. CIV péri-membraneuse 4. CIV infundibulaire
3. Diagnostic
Sa traduction clinique dépend de la taille du défect septal.
Evolution :
HTAP
IC
IAo.
Sténose infundibulaire basse inversion des shunts.
Greffe oslérienne.
Infections à répétition.
62 Dr Nekmouche
Traitement :
Fermeture percutanée
Fermeture chirurgicale par patch
Traitement chirurgical alternatif: Cerclage AP (avant 2 mois de vie) Indications: grosse CIV et petit
poids, CIV musculaire non accessible, anomalies associées sans réparation complète possible
Clinique :
Souvent bien tolérée.
Souffle systolique au FP, irradiant vers le dos et les aisselles.
Dédoublement de B.
Roulement tricuspidien.
Radio thorax : cardiomégalie modérée, hypervascularisation pulmonaire, saillie de l’arc moyen.
ECG : surcharge ventriculaire droite : déviation axiale droite, BBD.
Echocardiographie voire échographie transœsophagienne : diagnostic
KT si discordance entre la clinique et la radiologie
Evolution :
Fermeture spontanée avant 03ans, souvent bien tolérée.
Evolution tardive vers l’HTAP (20-30ans).
Pas de greffe oslérienne.
Troubles du rythme à l’âge adulte si persistance.
Insuffisance cardiaque si associée au RVPAP.
Traitement :
Indications:
1) Nourrisson ou enfant symptomatique: fermeture immédiate
2) Enfant asymptomatique, PAP normale: fermeture si CIA à gros débit (QP/QS>2), à partir de 15kg
3) CIA sinus venosus = indication opératoire systématique avec correction RVPA
4) CIA Ostium primum (CAV partiel): Indication opératoire systématique vers 5-6 ans
5) Fermeture par cathétérisme (prothèse d’Amplatz) si 5mm< CIA < 40mm
64 Dr Nekmouche
C. PCA :
Evolution :
Fermeture : rare après 1an.
HTAP fixée dès 6-9mois.
Endocardite d’Osler.
IM, IAo.
Traitement : chirurgical avant 03ans et plus tôt si mal tolérée : ligature, clip ou Kt interventionnel.
1. Définition
- Il associe une C.I.A basse type ostium primum et une CIV, réalisant ainsi un large défect, associé à des anomalies
des valves mitrale et tricuspide.
- C'est le plus grave des shunts gauche-droite. Se rencontre surtout chez les trisomiques 21
- Cette cardiopathie est souvent mal tolérée et de traitement chirurgical difficile.
2. Anatomie
Forme complète : CIA + CIV + IM + I tri
Forme incomplète : ostium primum + IM
3. Diagnostic
- Clinique : souffle, maximum à l'apex, souvent à irradiation axillaire gauche traduisant une insuffisance mitrale.
- ECG :
Tachycardie sinusale
Hemibloc antérieur gauche :axe gauche + aspect rS en D II, D III et aVF
- Echographie : affirme le diagnostic et apprécie l'importance des lésions des valves auriculo-ventriculaires.
66 Dr Nekmouche
4. Conduite à tenir
La cure chirurgicale en est difficile
F. Ventricule Unique :
6) La coarctation de l'aorte
Définition
- C'est une sténose de l'isthme aortique en regard du canal artériel
Anatomie
- La coarctation réalise le plus souvent un rétrécissement circulaire au-dessous de l'artère sous claviére gauche.
Physiopathologie
- Les conséquences de ces lésions sont :
Qu'au-dessus du rétrécissement, les pouls sont bien perçus, la tension artérielle élevée, les oscillations normales
Qu'au-dessous du rétrécissement, les pouls sont faibles ou nuls, la tension artérielle diminuée ou nulle, les
oscillations très diminuées.
Diagnostic
La coarctation de l'enfant :
- Examen clinique : 3 signes évocateurs :
o Souffle systolique doux au bord gauche du sternum et en interscapulovertébral
o Artères fémorales peu battantes, voire non perceptibles
o H.T.A. aux membres supérieurs.
- Radio: cœur de volume normal, image en cheminée (image caractéristique), double bouton aortique ; Encoches
costales (érosion du bord inférieur de la côte supérieure liée au développement excessif de la circulation
collatérale)
- ECG : le plus souvent normal
- Echographie Doppler : permet de visualiser directement la coarctation et dévaluer l'hypertrophie myocardique
et la fonction du VG. Elle permet d'apprécier le gradient isthmique et de rechercher des lésions associées
(bicuspidie aortique)
La coarctation du nourrisson :
- Se révèle le plus souvent dans les premières semaines de la vie par une insuffisance cardiaque. Elle sera
évoquée sur la non pulsatilité des pouls fémoraux.
Evolution
Dominée par le risque de complications liées à l'hypertension artérielle (et notamment d'accidents vasculaires
cérébraux).
Accidents multiples possibles : neurologiques ; infectieux : Osler ; insuffisance cardiaque ; rupture aortique.
- Ces complications justifient la cure chirurgicale de la coarctation avant l'age adulte
Conduite à tenir
69 Dr Nekmouche
- L'intervention chirurgicale est impérative. Elle consiste le plus souvent en la résection-suture de la région
isthmique (intervention de Crafoord). L'intervention doit se pratiquer entre 2 et 5 ans.
2. Les obstacles veineux et auriculaires gauches sont rares
1. La sténose isolée des veines pulmonaires donne un tableau d'hypertension pulmonaire primitive. Le diagnostic
est porté au cathétérisme.
2. Le coeur triatrial (oreillette gauche avec deux chambres)
3. La myxome de l'oreillette gauche (50% des tumeurs du cœur)
4. Le rétrécissement mitral congénital.
Les trois dernières malformations sont diagnostiquées par l'échographie.
I. Reconnaitre la cyanose :
A. Définition :
La cyanose est une coloration bleue des téguments, à une valeur sémiologique considérable.
Lorsqu'elle est discrète, c'est au niveau des extrémités, des lèvres, des pommettes, de la langue qu'on
la recherchera.
La cyanose apparaît lorsque le taux d'hémoglobine réduite pour 100 ml de sang capillaire atteint au
moins 5g (en l'absence d'anémie) SaO2<70%.
B. Complications communes :
1. Malaise anoxique dû à la sténose pulmonaire.
2. polyglobulie
3. Thromboses veineuses surtout cérébrales (polyglobulie et thrombopénie).
4. Endocardites d’Osler.
5. Abcès du cerveau
6. RSP.
C. Diagnostic différentiel :
Cyanose d’origine respiratoire avec mauvaise hématose pulmonaire.
Cyanose d’origine métabolique lors de certaines intoxications (méthémoglobinémie).
Communication entre les 2 circulations avec obstacle sur la voie droite vascularisation
pulmonaire :
1. Au niveau pulmonaire :
1) Tétralogie de Fallot :
Cyanose qui s’installe progressivement au cours de la 1ère année, s’accentue avec l’âge influencée
par l’effort, le froid et l’émotion.
Dyspnée variable.
Hippocratisme digital.
Polyglobulie.
Accroupissement (squatting) à l’effort.
Souffle systolique éjectionnel au FP avec B2.
Souffle systolique bas mitral de 4-5/6 irradiant en rayon de roue (CIV)
Radio du thorax : cœur de volume normal, poumons clairs, aspect en sabot, crosse aortique à droite (1/5
des cas).
Curatif : en cas de formes non sévères, traitement curatif à partir du 3e mois mais pouvant être
différé :
- Fermeture de la CIV, ouverture de la voie pulmonaire par patch avec ou sans ouverture de
l’anneau selon la taille de l’anneau, ligature d’anastomoses systémico-pulmonaires ou canal
artériel.
2. Au niveau de la tricuspide :
1) Atrésie tricuspide : maladie d’Ebstein :
2) Insuffisance tricuspide :
Anomalie d’insertion des valves tricuspides dans le VD fuite tricuspide massive et OD dilatée.
Shunt gauche droit par CIA.
Clinique : cyanose, cardiomégalie, poumons clairs.
Forme mineures bien tolérées simple limitation à l’effort, trouble du rythme.
ECG : HAD, BBD.
Diagnostic : échocardiographie.
73 Dr Nekmouche
Anomalie congénitale de connexion entre les ventricules et les gros vaisseaux d’où sa définition de
« discordance ventriculo-artérielle » :L’aorte naît du VD et l’AP naît du VG.
TGV simple (COMMUNE): discordance ventriculo-artérielle + concordance atrio-ventriculaire
TGV complexes :TGV + CIV ou TGV + CIV + SP
Radio thorax :
TGV simple
absence de cardiomégalie
vascularisation pulmonaire normale
TGV complexe :
cœur ovoïde (absence de l’arc moyen gauche)
poumons chargés.
74 Dr Nekmouche
ECG : HVD.
Diagnostic : échographie + angiographie.
Prise en charge :
Perfusion de prostaglandine PGE1 (prostine) 1/2 ampoule dans 50mL de SG5% 1 mL/Heure
(5 µg/H)
KT en urgence Atrioseptostomie de Rashkind en urgence :déchirure de la cloison inter
auriculaire par une sonde à ballonnet.
Chirurgie : réparation anatomique « switch arteriel »
2. RVPAT : rare.
Toutes les VP se jettent dans l’OD ou les vaisseaux afférents (VCS ou VCI).
Selon son siège : supra, intra ou infra cardiaque.
CIA obligatoire (PCA à la période néonatale).
Clinique : cyanose + IC.
Diagnostic : échographie, KT, angiographie.
Traitement chirurgical doit être précoce dès le diagnostic.
Tétralogie de Fallot
I. GENERALITE
La tétralogie de Fallot est la plus fréquente des cardiopathies congénitales cyanogènes.
B. Para clinique
1. ECG
Montre une déviation axiale droite avec des signes d’hypertrophie ventriculaire droite
2. Radiographie thoracique
Le cœur est de volume normal avec une pointe surélevée(HVD) et un arc moyen creux (hypoplasie du tronc
pulmonaire) donnant l’apparence classique du « cœur en sabot ».
Il existe une hypo vascularisation pulmonaire proportionnelle à l’importance de la sténose pulmonaire.
La crosse de l’aorte est à droite de la trachée dans 25 % des cas.
Image en sabot
3. Echographie cardiaque
La mise en évidence des éléments caractéristiques de la tétralogie de Fallot est facile :
1) la CIV haute, habituellement péri membraneuse,
2) l’aorte dilatée « à cheval » sur le septum inter ventriculaire
3) La sténose de la voie pulmonaire : est analysée de la région infundibulaire jusqu’à l’origine des deux branches
pulmonaires. L’étude doppler permet d’en évaluer la sévérité
Il est important de rechercher des anomalies associées, notamment une anomalie de trajet des coronaires.
4. Le cathétérisme cardiaque
Autrefois indispensable au diagnostic, il garde actuellement sa place s’il existe un doute sur l’arborisation
des artères pulmonaires ou sur l’anatomie des artères coronaires
5. L’angiographie : Étudie l’ensemble de la voie pulmonaire et plus particulièrement sa périphérie difficilement
analysable en échographie
6. Signes biologiques : Ils sont secondaires à l’hypoxie
La désaturation artérielle est mesurée par la gazométrie
La polyglobulie est observée dans les formes avec hypoxie sévère et prolongée
III. FORMES CLINIQUES
1. Forme régulière
Lorsque la voie pulmonaire est de belle taille et de calibre régulier, la CIV unique et le réseau coronaire
normal.
2. Forme irrégulière
En présence d’une ou des anomalies suivantes : sténose d’une ou des deux branches pulmonaires, CIV
multiples, anomalie de trajet des coronaires.
IV. COMPLICATIONS :
1. Le malaise anoxique :
Correspond à une chute brutale du débit pulmonaire qui est secondaire à un spasme infundibulaire
L’enfant devient très cyanosé.
les facteurs déclenchant : pleurs, douleurs, peur, effort, fièvre, déshydratation par gastro-entérite, ambiance
surchauffée, traitements contre-indiqués (diurétiques, digoxine, inotropes positifs, atropine…)
77 Dr Nekmouche
02 phases :
1) La première phase hypertonique : avec agitation crise convulsive et perte de contact et dure quelques
secondes
2) phase hypotonique : l’enfant est pâle, gris, hypotonie, geignard, avec diminution de la vigilance
l’examen retrouve :
L’enfant est très cyanosé.
Diminution ou disparition du souffle cardiaque ++++++
Tachycardie sup a 140
Signes d’acidose : polypnée, marbrure, myosis, sueurs…
Le malaise dure 15 à 30 minutes, il comporte un risque létal élevé ou il laisse des séquelles neurologiques
2. L’endocardite d’Osler n’est pas rare
3. Les abcès cérébraux peuvent survenir comme dans toute cardiopathie avec shunt droite-gauche où le filtre
pulmonaire disparaît
4. Les accidents cérébrovasculaires ou la polyglobulie joue un rôle, surtout lorsqu’elle s’accompagne
d’hypochromie
5. Les hémoptysies sont l’apanage des formes « vieillies ».
V. PRISE EN CHARGE :
A. But :
Prévenir et traiter tout malaise anoxique.
Correction des anomalies anatomiques par un traitement chirurgical.
B. Modalités :
7. Si malaise anoxique:
1) Libération des VAS + Oxygénation.
2) Accroupissement ou surélévation des jambes et les mettre en position génu-pectorale (↑RV, ↑P
abdominale).
3) À la phase hypertonique, sédater l’enfant, par du diazépam IR (0,5mg/kg) et injecter de la morphine IV ou IM
(0,1 mg/kg) en l’absence de voie veineuse.
4) Traiter l’acidose par du bicarbonate IV selon la formule : pdsBE0,3.
5) Assurer un remplissage au SSI (bolus de 5 à 10 ml/kg) pour majorer le débit pulmonaire.
6) Rapidement, en l’absence de récupération, réaliser une injection progressive de propranolol Avlocardyl en
IVL à la dose de 0,05mg à 0,1 mg/kg sous monitoring cardiaque jusqu’à FC à moins de 130/minute et
réapparition du souffle cardiaque.
7) En cas de persistance du malaise, les résistances systémiques peuvent être augmentées par l’administration
d’un alpha stimulant (phényléphrine 0,5 à 10 μg/kg/min, noradrénaline IV continu 0,05 à 0,1 mg/kg/min)
avec contre-indication formelle à la stimulation bêta-adrénergique
2. Si polyglobulie importante
- La supplémentation en fer en cas de polyglobulie pour éviter l’installation d’une microcytose qui altère le
transport en oxygène
- La pratique de saignée
3. prévention des crises hypoxiques
Le propranolol :2 à 5 mg/kg/j en 2a3x/j
Les prostaglandines en IV au nouveau-né atteint d’atrésie pulmonaire pour assurer une perfusion pulmonaire
en maintenant ouvert le canal artériel.
4. Traitement chirurgical
1) Chirurgie palliative
L’anastomose de Blalock-Taussig, classique ou modifiée, reste la principale opération palliative.
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Elle consiste à réaliser une anastomose terminolatérale entre une artère sous-clavière et l’artère pulmonaire
homolatérale.
A. Intervention de type Blalock-taussig classique : anastomose termino-latérale entre une artère sous-clavière et
l'artère pulmonaire homolatérale.
B. Intervention de type Blalock modifié : l'interposition d'un tube de Gore-Tex® entre l’artère sous-clavière et
l’artère pulmonaire homolatérale
2) Réparation complète
Fermeture de la CIV, ouverture de la voie pulmonaire par patch avec ou sans ouverture de l’anneau selon la taille
de l’anneau, ligature d’anastomoses systémico-pulmonaires ou canal artériel.
VI. EVOLUTION :
1. Complications post op immédiates :
Thrombose d’anastomose
Hyper débit + HTAP.
Insuffisance pulmonaire.
Diminution de la contractilité du VD.
Troubles du rythme et de la conduction
Médiastinite
Péricardite
Endocardite d’Osler : (si traitement curatif, je ne devrais pas m’attendre à une endocardite d’Osler car le shunt
n’existe plus et une CIV est fermée par un patch).
2. Evolution post opératoire favorable : le plus fréquent :
Régression de la cyanose.
Souffle continu.
Disparition des malaises anoxiques.
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Maladie de Kawasaki
I. Généralité
- Vascularite multi-systémique ,Prédilection les enfants de moins de 5 ans.Diagnostic clinique devant un
tableau aigu prenant le masque d’une maladie infectieuse de l’enfant
- Survient dans 80 % des cas entre 2 et 5 ans ,Etiologie demeure inconnue
II. Description clinique :
Critères diagnostiques
1. Fièvre prolongée inexpliquée, supérieure à 38°c, pendant au moins 5 jours et résistante aux antipyrétiques et
antibiotiques.
2. Associée ≥ 4 des 5 critères:
1) Modifications des extrémités: Erythème et oedème des paumes et plantes avec desquamation
periunguéaleet des lignes transversales de Beau
2) Exanthème polymorphe, non spécifique, diffus et maculopapuleux. Le siège +++
3) Enanthème : conjonctivite (parfois uvéite antérieure à LAF) ;
4) Modification de la cavité orale et des lèvres : chéilite ; langue framboisée
5) Adénopathies cervicales antérieures > 1,5 cm
Critères diagnostiques:
Fièvre + 4 des 5 critères cliniques majeurs
ou fièvre + dilatation coronarienne + < 4 critères
Si on 4 des 5 critères majeurs, le diagnostic peut être porté à partir de 4 jours de fièvre
ECG et ETT systématique au moment du diagnostic et pour le suivi
V. Prise en charge :
administration d'Ig polyvalentes 2g/kg en une perfusion unique intraveineuse lente sur 12
heures
Associé à de l’aspirine à 80 à 100 mg/kg/jour (en 4 doses) jusqu'à 48h ou 72h d’apyrexie
puis relai à dose faible de 3-5 mg/kg/j
VI. Suivi
Référence :
maladie de Kawasaki : Recommandations M3C-Necker 2012
Maladie de Kawasaki Pr François Godart, CHRU de Lille 2015
La maladie de Kawasaki en quatre tableaux F. BAJOLLE,D. BONNET Centre de Référence “Malformations
Cardiaques Congénitales
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