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Cancer/Radiothérapie 16 (2012) 423–429

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www.sciencedirect.com

Mise au point

Radiothérapie guidée par l’image et adaptative


Image-guided and adaptive radiotherapy
G. Louvel a , G. Cazoulat b , E. Chajon a , A. Le Maître b , A. Simon b , O. Henry a , R.J. Bensadoun c ,
R. de Crevoisier a,∗,b
a
Département de radiothérapie, centre Eugène-Marquis, avenue de la Bataille-Flandre-Dunkerque, 35042 Rennes, France
b
Inserm U1099, 35000 Rennes, France
c
Département de radiothérapie, CHU de Poitiers, 86000 Poitiers, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : La radiothérapie guidée par l’image (image-guided radiotherapy [IGRT]) vise à prendre en compte les
Reçu le 6 juin 2012 variations anatomiques survenant en cours d’irradiation par visualisation des structures anatomiques
Reçu sous la forme révisée sous l’accélérateur. Elle peut consister en un recalage rigide de la tumeur par déplacement du patient
le 28 juin 2012
en cas d’irradiation prostatique par exemple. La radiothérapie guidée par l’image avec modulation
Accepté le 9 juillet 2012
d’intensité (RCMI) est fortement recommandée en cas d’irradiation prostatique de haute dose, où elle
Disponible sur Internet le 21 août 2012
semble diminuer la toxicité rectale et vésicale. En cas de déformations anatomiques significatives comme
dans la sphère ORL (fonte tumorale et diminution de volume des glandes salivaires), des replanifica-
Mots clés :
Radiothérapie guidée par l’image
tions semblent nécessaires, correspondant à la radiothérapie adaptative. Celle-ci devrait être idéalement
Radiothérapie adaptative « monitorée » et déclenchée éventuellement sur la base d’un calcul de dose cumulée, séance après séance,
Radiothérapie guidée par la dose comparé à la planification initiale, ouvrant le concept de radiothérapie adaptative guidée par la dose. Des
RCMI créations de « librairies » de planifications correspondant à des positions possibles d’organes (cancers
du col de l’utérus) sont une autre voie de radiothérapie adaptative. Toutes ces stratégies apparaissent
néanmoins très complexes et coûteuses et nécessitent de ce fait des validations rigoureuses avant d’être
appliquées en routine.
© 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO).

a b s t r a c t

Keywords: Image-guided radiotherapy (IGRT) aims to take into account anatomical variations occurring during irra-
Image-guided radiotherapy diation by visualization of anatomical structures. It may consist of a rigid registration of the tumour by
Adaptive radiotherapy moving the patient, in case of prostatic irradiation for example. IGRT associated with intensity-modulated
Dose-guided radiotherapy radiotherapy (IMRT) is strongly recommended when high-dose is delivered in the prostate, where it
RCMI
seems to reduce rectal and bladder toxicity. In case of significant anatomical deformations, as in head
and neck tumours (tumour shrinking and decrease in volume of the salivary glands), replanning appears
to be necessary, corresponding to the adaptive radiotherapy. This should ideally be “monitored” and
possibly triggered based on a calculation of cumulative dose, session after session, compared to the ini-
tial planning dose, corresponding to the concept of dose-guided adaptive radiotherapy. The creation of
“planning libraries” based on predictable organ positions (as in cervical cancer) is another way of adap-
tive radiotherapy. All of these strategies still appear very complex and expensive and therefore require
stringent validation before being routinely applied.
© 2012 Published by Elsevier Masson SAS on behalf of the Société française de radiothérapie
oncologique (SFRO).

1. Justifications de la radiothérapie guidée par l’image dans


ses différentes modalités

La radiothérapie intègre aujourd’hui trois importantes voies de


recherche sur le plan technique : optimisation de la définition de la
∗ Auteur correspondant. cible tumorale par intégration de l’imagerie métabolique ou fonc-
Adresse e-mail : r.de-crevoisier@rennes.unicancer.fr (R. de Crevoisier). tionnelle lors de la planification, optimisation de la distribution

1278-3218/$ – see front matter © 2012 Publié par Elsevier Masson SAS pour la Société française de radiothérapie oncologique (SFRO).
http://dx.doi.org/10.1016/j.canrad.2012.07.177
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de la dose par utilisation de nouvelles modalités de délivrance déformation majeure de la cible tumorale (tumeurs de la sphère
de la dose hautement conformationnelle (techniques de modula- ORL, de la vessie ou du col utérin) ou des organes à risque (dimi-
tion d’intensité ou utilisation de protons) et prise en compte des nution de volume des glandes salivaires de l’ordre de 30 % en cas
variations anatomiques en cours d’irradiation par les techniques d’irradiation de la sphère ORL [9,10]), le recalage rigide ne suffit pas.
de radiothérapie guidée par l’image (image-guided radiotherapy Il faudra théoriquement replanifier, ouvrant le champ de la radio-
[IGRT]). Toutes ces voies d’optimisation sont très complémentaires thérapie adaptative. La visualisation de la dose peut être effectuée
et convergent dans le sens d’une amélioration de la précision du à chaque séance d’irradiation sur la tomographie conique. Pou-
traitement à toutes les étapes de la radiothérapie, pour diminuer liot a ainsi proposé une approche de radiothérapie guidée par la
les effets secondaires et augmenter le contrôle local. dose, à la séance d’irradiation, de complexité variable [11]. Dans
La première innovation correspond à l’utilisation des nouvelles une perspective de décision de replanification ou de radiothérapie
techniques d’imagerie métabolique et fonctionnelle à la planifica- « adaptative », il est crucial d’estimer la dose cumulée dans les dif-
tion afin de mieux déterminer les volumes cibles prévisionnels. férentes structures, séance après séance : c’est la problématique du
Il s’agit en particulier de l’intégration des nouvelles séquences recalage déformable et de sa validation en pratique quotidienne. La
d’IRM (perfusion, diffusion, spectroscopie) et de la tomographie question du « calcul de dose cumulée » dans des structures défor-
par émission de positons (TEP). La TEP a démontré sa supériorité mable est cruciale, à la fois pour déclencher la replanification, mais
dans la détermination des volumes cibles (planning target volume aussi parce que cela conduit à la référence de dose pour le calcul de
[PTV]) dans les cancers ORL et dans les cancers bronchiques [1,2]. distribution de dose par planification inverse dans le processus de
L’intégration des nouvelles techniques d’IRM spectroscopique et RCMI.
de TEP est prometteuse en particulier pour guider des surimpres-
sions dans le cadre de cancers de la prostate, de la sphère ORL,
2. Différentes stratégies de radiothérapie guidée par
gynécologiques, pulmonaires ou cérébrales. Il existe cependant
l’image
encore au moins deux facteurs limitant d’ordre méthodologique :
des données encore trop limitées concernant les corrélations entre
Les différentes stratégies de radiothérapie guidée par l’image (à
l’anatomopathologie et l’image et des outils validés de segmenta-
l’exclusion du CyberKnife® ) et leurs résultats sont décrits et discu-
tion et de recalage d’une imagerie devenue très multimodale.
tés dans différentes localisations tumorales.
La deuxième innovation correspond principalement aux tech-
niques hautement conformationnelles avec modulation d’intensité
permettant d’optimiser les distributions de dose, en particulier 2.1. Radiothérapie guidée par l’image par recalage rigide des
pour des cibles tumorales ayant un volume complexe « concave ». structures : cas du cancer de la prostate
Ces techniques d’irradiation avec modulation d’intensité (RCMI)
implémentées en pratique en France depuis une dizaine d’années La prostate peut présenter un mouvement de bascule intrapel-
sont en évolution constante : initialement utilisant exclusivement vien significatif en dehors du volume cible prévisionnel (planning
des faisceaux stationnaires pour délivrer une RCMI dite en step and target volume [PTV]) (marges de 1 cm) du fait principalement des
shoot ou sliding window vers des techniques en arcthérapie de type variations de volume rectal [12], et dans une moindre mesure vési-
intensity-modulated arc therapy (IMAT) ou volumetric arc therapy cal. La non-prise en compte de ces déplacements peut conduire à
(VMAT) et les techniques hélicoïdales de type tomothérapie [3–5]. une augmentation du risque de récidive locale [13,14]. Plusieurs
La combinaison de ces deux importantes optimisations peut techniques de radiothérapie guidée par l’image se sont historique-
cependant conduire à un faible bénéfice clinique. En effet, ment développées, permettant soit de localiser la prostate sous
l’ensemble de la radiothérapie est basé sur une étape unique de l’accélérateur indirectement par des marqueurs radio-opaques
planification initiale, par définition préthérapeutique. De nom- ou radioémetteurs, soit de visualiser directement la prostate par
breuses variations anatomiques peuvent néanmoins survenir en tomographie conique, scanographie de l’appareil de tomothéra-
cours d’irradiation, telles que des déplacements et des variations pie, scanographie sur rails ou ultrasons. De façon plus prosaïque,
de volume et de forme des volumes d’intérêt, tant au niveau du il est aussi intéressant de noter que l’introduction de l’index dans
volume cible tumoral que des organes à risque, conduisant au le rectum du patient au moment de la planification et des séances
résultat que la dose planifiée ne correspond plus à la dose déli- d’irradiation ou la prescription d’un régime sont des moyens très
vrée. Le troisième axe d’optimisation crucial et indissociable des simples et peu coûteux de limiter significativement le mouve-
deux premiers est donc la prise en compte et la correction de ces ment prostatique par évacuation/limitation des gaz rectaux [15,16].
variations correspondant à la radiothérapie guidée par l’image. Les Du fait de la solution assez simple de déplacement du patient
modalités les plus simples de radiothérapie guidée par l’image sont pour replacer correctement la prostate sous l’accélérateur, la radio-
constituées de l’ensemble des techniques d’imagerie embarquées thérapie guidée par l’image prostatique commence aujourd’hui à
sur l’accélérateur : la plus répandue correspond à l’utilisation de cumuler assez de recul et d’études pour rapporter des résultats
la tomographie conique (cone beam computed tomography [CBCT]) cliniques.
[6–8]. La tomographie conique permet de visualiser les structures Zelefsky et al. viennent de montrer le bénéfice clinique de la
anatomiques sous l’appareil de traitement, conduisant à un dépla- radiothérapie guidée par l’image dans une série de 186 patients
cement éventuel du patient pour repositionner correctement la ayant reçu une dose prostatique de 86,4 Gy par RCMI avec recalage
tumeur (et non pas le patient) sous l’accélérateur. En parallèle ont par marqueurs à chaque séance [17]. La comparaison non rando-
été développées des machines dédiées combinant des nouvelles misée de ces patients avec une autre série de 190 patients ayant
modalités de délivrance de la dose et des modalités précises de reçu une RCMI à la même dose mais sans guidage par l’image a
radiothérapie guidée par l’image (CyberKnife® et tomothérapie). montré que le guidage par l’image diminuait significativement la
La radiothérapie guidée par l’image comprend plusieurs niveaux toxicité urinaire à trois ans et augmentait la probabilité de survie
de complexité. En cas de déplacement de la cible tumorale, sans récidive biochimique des patients atteints d’une tumeur de
l’approche la plus simple consiste à déplacer le patient pour repo- haut risque. Ces résultats sont néanmoins d’interprétation difficile
sitionner la tumeur dans sa position théorique définie lors de du fait d’une relation dose-toxicité non clairement établie pour la
la planification. Cette approche de recalage rigide est utilisée en toxicité urinaire dans la littérature et plus évidente pour la toxicité
cas d’irradiation prostatique du fait d’un déplacement prostatique rectale. Dans ce sens, l’analyse des résultats préliminaires de l’étude
intrapelvien jusqu’à 2 cm dans un axe antéropostérieur. En cas de randomisée du programme de soutien aux techniques innovantes
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coûteuses (STIC) radiothérapie guidée par l’image des cancers de quadridimensionnelle a conduit à une meilleure définition spa-
la prostate a montré une toxicité rectale aiguë particulièrement tiale et temporelle de la cible et permet ainsi une adaptation des
basse (7 % d’effets de grade 2 et 0 % de grade 3, selon la CTCAE V3 marges en utilisant le modèle de respiration spécifique à chaque
[Common Terminology Criteria for Adverse Events, version 3.0]) patient. Brièvement la respiration du patient est « monitorée » grâce
dans une cohorte de patients ayant reçu une dose médiane de à un marqueur externe (ceinture abdominale ou marqueur repéré
78 Gy [18]. L’équipe du William Beaumont Hospital a montré la par une caméra infrarouge) lors de l’acquisition scanographique
disparition de l’impact de la distension rectale dans une série de conduisant à associer des séries d’images aux différentes phases de
962 patients recevant une radiothérapie guidée par l’image pour la respiration. Les techniques quadridimensionnelles se sont déve-
cancer de la prostate avec un recul médian de 5,5 ans [19]. Cette loppées en radiothérapie sur différents examens : scanographie de
radiothérapie guidée par l’image était basée sur l’établissement planification quadridimensionnelle, tomographie conique quadri-
d’un volume cible interne (internal target volume [ITV]) personna- dimensionnelle, TEP/scanographie quadridimensionnelle, etc., afin
lisé comprenant, après recalage osseux, la totalité des contours de de mieux définir la cible respiratoire en mouvement. Toutes ces
la prostate établis sur le scanner de planification et quatre scano- techniques sont cependant basées sur une planification initiale
graphies acquis lors des premières séances d’irradiation. et ne prennent pas en compte les principales modifications qui
La modalité optimale de radiothérapie guidée par l’image n’est surviennent en cours de traitement : tant sur le plan du positionne-
pas clairement établie. Les marqueurs radio-opaques ont les avan- ment du patient, mais aussi de la régularité des cycles respiratoires,
tages d’être classiquement plus précis que la tomographie conique ainsi que surtout des modifications tumorales qui surviennent en
dans le recalage (mais résultats équivalents pour d’autres auteurs) cours de traitement [27,28].
[20,21], relativement faciles et rapides à recaler par les manipu- Les premières incertitudes tiennent aux difficultés de repo-
lateurs d’électroradiologie, et leur localisation repose sur deux sitionnement quotidien des patients. Dans plusieurs études, la
images orthogonales peu irradiantes. Ils sont cependant invasifs, tomographie conique a montré sa supériorité dans le reposition-
impliquant un geste spécifique et conduisent à des complications nement des patients par rapport à une imagerie planaire utilisant
spécifiques correspondant à celles observées après biopsies pros- des repères osseux pour réaliser le recalage des patients atteints
tatiques. La segmentation prostatique sur tomographie conique de cancers bronchiques en cours de radiothérapie [29–31]. Cela a
présente plus d’incertitudes que celle effectuée sur scanographie particulièrement été mis en évidence dans les essais de radiothé-
[22]. La tomographie conique permet cependant une visualisation rapie stéréotaxique bronchique délivrant des doses élevées en un
des tissus mous et les progrès technologiques conduisent à une nombre faible de séances et nécessitant de ce fait un repositionne-
amélioration à la fois de la qualité d’images et du recalage et une ment rigoureux. Ainsi pour Purdhi et al., l’incertitude moyenne de
diminution de la dose propre délivrée par cette technique. repérage tridimensionnel de la cible était de 6,8 mm [29]. Elle dimi-
La radiothérapie guidée par l’image prostatique devrait théori- nuait à 4 mm après recalage par imagerie portale (repères osseux)
quement conduire à une diminution des marges du volume cible et à 2 mm par tomographie conique (visualisation des tissus mous).
prévisionnel. Une publication sur seulement 25 patients a rapporté La fiabilité de la corrélation du cycle respiratoire avec la posi-
qu’en diminuant les marges circonférentielles de 10 mm à 3 mm tion tumorale réalisée lors de la planification durant l’ensemble
autour de la prostate, les doses à la vessie et au rectum et sur- du traitement n’est pas totale. Plusieurs études réalisées grâce à
tout la toxicités aiguë étaient significativement diminuées [23]. des scanographies acquises en cours de traitement ont d’abord
L’équipe de Dijon vient cependant de montrer qu’une réduction montré que le mouvement respiratoire ne changeait pas signifi-
des marges de 10 mm à 5 mm rendue possible du fait d’une locali- cativement durant le traitement et en particulier n’impactait pas
sation de la prostate par ultrasons ne réduisait pas la toxicité [24]. sur les marges nécessaires à la création du volume cible interne
Les patients avaient reçu une dose médiane de 78 Gy par RCMI et [32]. Le problème de l’excursion du volume cible anatomoclinique
le suivi médian était de 38 mois. Il est clair que des marges mini- (clinical target volume [CTV]) en dehors du volume cible interne est
males (5 mm) doivent dans tous les cas être conservées autour de néanmoins potentiellement minoré par la fonte tumorale en cours
la prostate en cas de radiothérapie guidée par l’image du fait d’une d’irradiation. L’utilisation de la tomographie conique quadridimen-
triple incertitude résiduelle : délinéation, mouvement prostatique sionnelle, surtout en l’absence de marqueurs externes, délivre une
intrafraction et recalage prostatique. Le risque devient en effet celui information en cours de traitement sur le repositionnement de la
d’augmenter la récidive locale en ayant la satisfaction de diminuer tumeur mais aussi sur les modifications liées au cycle respiratoire
la toxicité. [33,34].
Au total, le guidage par l’image est une modalité qui doit être Le troisième problème correspond aux modifications du volume
si possible compléter une RCMI, principalement en cas de haute tumoral et ganglionnaire en cours de traitement. Celles-ci ont
dose délivrée dans la prostate. Dans ce sens, les recommanda- été étudiées dans de nombreux travaux [27,28,35–38]. Les séries
tions du National Comprehensive Cancer Network (accessibles étaient hétérogènes, parfois incluant des traitements stéréo-
par téléchargement, version 3.2012) indiquent qu’une technique taxiques. Cependant sur une série récente de 31 patients qui ont
de radiothérapie (avec ou sans modulation d’intensité) délivrant bénéficié dans le cadre d’une chimioradiothérapie concomitante
une dose de plus de 78 Gy dans la prostate doit obligatoirement d’une tomographie conique hebdomadaire, Lim et al. ont montré
comporter un guidage par l’image à chaque séance (quelle que soit que l’on observait une diminution de 40 % du volume tumoral à
la modalité) [25]. la 15e séance et de 50 % à l’issue du traitement [28]. Ces modifica-
tions volumétriques importantes soulèvent le problème de l’intérêt
2.2. Radiothérapie guidée par l’image quadridimensionnelle : cas d’une radiothérapie adaptative qui pourrait permettre d’augmenter
du cancer bronchique la dose dans la tumeur tout en épargnant les tissus sains. Pour Gill-
ham et al., une radiothérapie adaptative basée sur des modifications
La prise en charge des incertitudes liées aux mouvements volumétriques et métaboliques évaluées par une TEP/scanographie
respiratoires est classiquement réalisée par deux grands types au (18 F)-FDG [(18 F)-fluorodésoxyglucose)] après 50 Gy n’a apporté
de techniques : l’asservissement respiratoire (en respiration blo- que peu de bénéfice, la diminution médiane observée du volume
quée, ou par synchronisation à l’irradiation) ou l’utilisation cible prévisionnel à 50 Gy étant de 20 % [39]. Woodford et al. ont
d’une approche de marges optimisées par une imagerie corrélée cependant montré que pour les patients chez qui une décrois-
à la respiration (essentiellement scanographie quadridimen- sance du volume tumoral macroscopique (gross tumour volume
sionnelle) [26]. Le développement des techniques d’imagerie [GTV]) de plus de 30 % durant les 20 premières fractions, la
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tomothérapie pourrait faire diminuer la dose délivrée aux organes


à risque [40]. De même, Ramsey et al. ont montré que le volume
de poumon recevant 20 Gy ou plus (V20) pouvait être réduit en
moyenne de 21 % par les techniques de radiothérapie adaptative
[27]. Ces études dosimétriques doivent cependant être analysées
avec prudence car il existe très peu ou pas données cliniques. Le
postulat d’une régression proportionnelle entre le volume cible
anatomoclinique et le volume tumoral macroscopique en cours
d’irradiation thoracique n’est par ailleurs pas clairement démon-
tré (exposant à une augmentation du risque de récidive s’il n’était
pas confirmé).

2.3. Radiothérapie adaptative

2.3.1. Radiothérapie adaptative par replanifications en cours de


traitement : cas du cancer de la sphère ORL
Trois études randomisées ont montré une amélioration du flux
Fig. 1. Histogrammes dose-volume de la glande parotide droite en cas d’image
salivaire post-thérapeutique par des techniques de modulation avec modulation d’intensité (RCMI) d’une tumeur de l’oropharynx classée T3N0 :
d’intensité [41–43]. La nécessité d’obtenir une méthode robuste du 1 : histogramme dose-volume calculé lors de la planification initiale (rouge) ; 2 :
contrôle des variations anatomiques en cours d’irradiation ORL est histogramme dose-volume correspondant à la dose cumulée en l’absence de repla-
nifications (vert) ; 3 : histogramme dose-volume correspondant à la dose cumulée
donc mise en exergue dans le cadre de ces nouvelles techniques
après replanifications (bleu). Les doses cumulées ont été calculées par recalage élas-
très conformationnelles. Plusieurs études ont montré que malgré tique. La radiothérapie adaptative permet de corriger le surdosage survenant en
des systèmes de contention performants en radiothérapie de la cours d’irradiation du fait des variations anatomiques.
sphère ORL (masque cinq points), les incertitudes de déplacement
des différentes régions du cou dépassaient 5 mm (mouvements
de translation des organes, en particulier les organes mobiles hebdomadaires réalisées sur 11 patients recevant une RCMI [9]. Le
avec la déglutition) [44,45]. Il existe par ailleurs une flexibilité bénéfice de différentes fréquences de radiothérapie adaptative a
complexe des différentes régions d’intérêt en ORL les unes par pu ainsi être modélisé et quantifié. En l’absence de replanification,
rapport aux autres, en partie favorisées par les déformations ana- les doses cumulées dans les glandes parotides étaient augmen-
tomiques survenant en cours de radiothérapie : régressions le plus tées de 10 % par rapport à la dose planifiée, mais les doses délivrées
souvent majeures du volume tumoral macroscopique et de l’ordre aux autres organes à risque étaient peu modifiées. Selon les diffé-
de 30 % du volume des glandes salivaires à l’issue de la radiothé- rentes stratégies de radiothérapie adaptative, la dose moyenne aux
rapie, et amaigrissement du patient [46]. Tous ces éléments sont parotides était diminuée de 3 % après une seule replanification, de
responsables en particulier d’un déplacement des parotides vers 5 % après deux replanifications et de 8 % après une replanification
la ligne médiane, pendant l’ensemble du traitement, de 3 à 5 mm hebdomadaire. La dose cumulée aux volumes cibles (anatomocli-
[46,47]. L’utilisation de marges (usuellement de 5 mm) autour niques) était comparable quelle que soit la marge utilisée pour
du volume cible anatomoclinique, ainsi que l’imagerie portale construire le volume cible prévisionnel (0, 3 ou 5 mm). Ainsi, la
sont insuffisantes pour prendre en compte la complexité de ces conjugaison d’une marge réduite autour du volume cible anato-
variations anatomiques survenant en cours de traitement. Les tech- moclinique et d’une replanification hebdomadaire permettait de
niques actuelles de radiothérapie guidée par l’image (tomographie réduire de 30 % la dose aux parotides. Cette étude était uniquement
conique) apparaissent aussi insuffisantes pour corriger l’ensemble dosimétrique. Schwartz et al. ont présenté des résultats cliniques
de ces déformations anatomiques, dans un objectif de conservation de la radiothérapie adaptative grâce à la réalisation d’une scano-
de l’épargne planifiée des parotides grâce à la RCMI. graphie chaque jour en salle de traitement sur 24 patients [49].
La prise en compte de toutes ces incertitudes implique la réali- Le choix de la replanification était laissé libre à la discrétion du
sation d’une ou plusieurs replanifications en cours de traitement, médecin : tous les patients ont bénéficié d’une replanification et
illustrant ainsi très clairement le concept de radiothérapie adapta- huit ont bénéficié d’une seconde replanification. Ces replanifica-
tive. Cependant, du fait de la complexité des variations, il n’est pas tions étaient réalisées sans expansion de marge autour du volume
facile de définir la fréquence des replanifications. La quantification cible anatomoclinique. Aucun « sous-dosage » (perte au moins de
du bénéfice dosimétrique de la radiothérapie adaptative néces- 5 % de la dose prescrite) des volumes à haut risque n’a été retrouvé
site de pouvoir cumuler la dose délivrée séance après séance dans malgré l’absence de marges pour le volume cible prévisionnel. La
des structures déformables, d’une part, en l’absence de replanifica- dose délivrée aux parotides était réduite de 3,9 % pour la paro-
tion et, d’autre part, en cas de replanifications pour les rapporter tide homolatérale et 2,8 % pour la parotide controlatérale par une
finalement sur le scanner de planification et les comparer à la replanification et de respectivement 9 % et 3,8 % en cas de seconde
planification initiale. La Fig. 1 présente les histogrammes dose- replanification. Le taux de contrôle local était de 100 % et régional de
volume de la glande parotide droite en cas de RCMI d’une tumeur de 95 % à deux ans. Cet essai a été le premier à démontrer la faisabilité
l’oropharynx classée T3N0. Trois histogrammes dose-volume sont pratique de la radiothérapie adaptative automatisée (par recalage
présentés : celui calculé lors de la planification initiale, celui cor- déformable) en ORL. Un essai français randomisé (étude Artix) va
respondant à la dose cumulée par recalage élastique en l’absence évaluer le bénéfice clinique et dosimétrique d’une RCMI adaptative
de replanification et celui correspondant à la dose cumulée après avec replanification hebdomadaire (bras expérimental) par rapport
replanification. Le procédé de calcul de dose cumulée par reca- à une RCMI basée sur seule planification initiale (bras standard)
lage élastique a été détaillé dans un article précédent [48] et il dans les tumeurs localement évoluées de l’oropharynx. L’étape sui-
est repris en détail dans le dernier paragraphe et la Fig. 2 de cet vante, beaucoup plus complexe, est de proposer une radiothérapie
article. La radiothérapie adaptative permet dans cet exemple de adaptée non pas seulement sur les variations morphologiques mais
corriger le surdosage survenant en cours d’irradiation du fait des aussi sur les variations biologiques tumorales guidées par TEP en
variations anatomiques. Wu et al., en 2009, par recalage élastique cours de traitement (à condition d’avoir résolu les problématiques
ont ainsi pu calculer la dose cumulée grâce à six scanographies de segmentation).
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Fig. 2. Processus de cumul de dose chez un patient traité par radiothérapie dans le cadre d’un cancer ORL, permettant d’obtenir un histogramme dose-volume cumulatif et
une représentation visuelle tridimensionnelle du différentiel entre dose planifiée et dose cumulée (exemple sur les glandes parotides). CBCT : tomographie conique.

Au total, du fait des variations morphologiques majeures (fonte déformer en cours d’irradiation est crucial. En effet, la dose cumu-
tumorale et des glandes salivaires) survenant en cours d’irradiation lée ramenée sur l’image de planification pourra être comparée à la
de la sphère ORL, une technique de radiothérapie adaptative distribution de dose planifiée initialement, et en cas de dérive, une
basée sur des replanifications semble justifiée. Ces techniques très stratégie de radiothérapie adaptative basée sur une replanification
complexes et coûteuses nécessitent néanmoins une évaluation pourra être déclenchée. Ce cumul de dose permettra par ailleurs
médico-économique rigoureuse avant d’être utilisées en routine. d’ajuster les replanifications, idéalement par RCMI. Ce calcul est
cependant très complexe.
2.3.2. Radiothérapie adaptative par utilisation de « librairies » de La dose cumulée par les différentes structures anatomiques
planifications : cas du cancer du col de l’utérus séance après séance peut être estimée en cours de traitement,
L’irradiation de l’utérus pose le problème en particulier du mou- à chaque nouvelle acquisition de scanographique ou tomogra-
vement de bascule du fond utérin (jusqu’à 5 cm) du fait surtout phique conique, grâce aux techniques de recalage déformable. La
des variations de volume vésical [50] et dans une moindre mesure méthodologie employée pour effectuer ce cumul de dose repose
de la fonte tumorale de la tumeur cervicale. Dans ce contexte, classiquement sur trois étapes illustrées Fig. 2. Chacune de ces
une approche intéressante est de générer plusieurs planifications étapes est susceptible d’engendrer des erreurs sur la dose cumulée
(deux à cinq par exemple) en situation de vessie vide, mi-remplie finalement estimée.
et pleine [51]. Une tomographie conique pourrait être effectuée Tout d’abord, la distribution de dose sur l’image nouvellement
à chaque séance. Les volumes cibles prévisionnels correspondant acquise doit être calculée à partir de la balistique de planification
à chacune des planifications pourraient alors être superposés à la et en tenant compte du repositionnement de la table de traite-
tomographie conique et l’opérateur pourrait ensuite choisir le plan ment. Dans certains cas, une hypothèse « d’invariance de la dose
de traitement le plus approprié. Cette approche nouvelle ajustée à à la translation » pourra être posée [52,53]. Par exemple, dans un
une position potentielle de l’utérus pourrait finalement permettre cas prostatique, la distribution de dose autour de la cible variera
de diminuer la toxicité mais nécessite bien sûr une validation très peu, du fait de l’homogénéité des tissus et de leur faible varia-
clinique. tion de profondeur par rapport au contour externe du patient. Les
erreurs d’approximation liées à cette hypothèse demandent toute-
3. Vers une radiothérapie adaptative guidée par la dose : fois à être quantifiées. Dans d’autres localisations, comme en ORL,
problématique du cumul de dose dans des structures cette hypothèse ne peut être admise et un nouveau calcul de la
déformables dose à partir de la balistique initiale s’impose. Pour une image sca-
nographique, ce calcul peut être effectué soit par les algorithmes
Le calcul d’une distribution de dose cumulée, séance après intégrés dans les systèmes de planification de traitement soit de
séance, dans les différentes structures anatomiques qui peuvent se façon plus fine et plus précise avec des simulations de Monte-Carlo
428 G. Louvel et al. / Cancer/Radiothérapie 16 (2012) 423–429

[54]. Pour une tomographie conique, plusieurs artefacts sur l’image Références
peuvent fausser les valeurs de densité. Il faut les prendre en compte
et les corriger avant de recalculer la dose [55]. Une fois la distri- [1] Daisne JF, Duprez T, Weynand B, Lonneux M, Hamoir M, Reychler H, et al.
bution de dose calculée sur l’image nouvellement acquise, il est Tumor volume in pharyngolaryngeal squamous cell carcinoma: comparison at
CT, MR imaging, and FDG PET and validation with surgical specimen. Radiology
nécessaire de la déformer pour la ramener sur l’image de planifica- 2004;233:93–100.
tion et donc la rendre « cumulable ». La déformation à appliquer est [2] Devic S, Tomic N, Faria S, Menard S, Lisbona R, Lehnert S. Defining radiotherapy
estimée par recalage déformable entre les deux images. Elle corres- target volumes using 18F-fluoro-deoxy-glucose positron emission tomogra-
phy/computed tomography: still a Pandora’s box. Int J Radiat Oncol Biol Phys
pond à un champ de déformation qui fait correspondre à chaque 2011;78:1555–62.
voxel de l’image de planification un point dans l’image acquise [3] Lafond C, Jouyaux F, Bellec J, Henry O, Perdrieux M, Chajon E, et al. Quelle
en cours de traitement. Il existe un grand nombre d’algorithmes RCMI ? Du step and shoot au VMAT : point de vue du physicien. Cancer Radiother
2010;14:539–49.
de recalage, qui donneront tous des champs de déformation dif- [4] Vieillot S, Fenoglietto P, Moscardo CL, Aillères N, Lemanski C, Dubois JB, et al.
férents pour un résultat visuel identique. Une grande prudence Quelle radiothérapie conformationnelle avec modulation d’intensité ? De la
doit donc être de mise et chaque algorithme proposé doit faire technique step and shoot à l’arcthérapie, point de vue de l’oncologue radio-
therapeute. Cancer Radiother 2010;14:550–3.
l’objet d’une validation extensive selon la localisation considérée
[5] Kantor G, Mahé MA, Giraud P, Alapetite C, Durdux C, Fourquet A, et al. Éva-
[56,57]. De même, plusieurs méthodes d’estimation de la dose luation nationale de la tomothérapie hélicoïdale : description des indications,
cumulable à partir d’un champ de déformation ont été proposées. des contraintes de dose et des seuils de repositionnement. Cancer Radiother
2007;11:331–7.
La technique la plus utilisée consiste en une interpolation trili-
[6] Pommier P, Gassa F, Lafay F, Claude L. Radiothérapie guidée par l’image avec le
néaire de la dose par application directe du champ de déformation Cone Beam CT kV (Elekta) : expérience du centre Léon-Bérard. Cancer Radiother
sur la carte de dose [58]. Cette interpolation peut cependant être 2009;13:384–90.
source d’erreur dans les zones hétérogènes en densité [59]. Afin [7] Delpon G, Llagostera C, Le Blanc M, Rio E, Supiot S, Mahé MA, et al. Quelle radio-
thérapie guidée par l’image pour quels patients ? Expérience concomitante de
d’améliorer l’estimation de dose cumulée, plusieurs méthodes ont l’utilisation de trois dispositifs d’imagerie de repositionnement dans le cas du
été proposées par utilisation de calculs plus précis de la dose par cancer de la prostate. Cancer Radiother 2009;13:399–407.
simulations de Monte-Carlo. Une des possibilités est de calculer la [8] Thilmann C, Nill S, Tucking T, Hoss A, Hesse B, Dietrich L, et al. Correction of
patient positioning errors based on in-line cone beam CTs: clinical implemen-
dose directement sur la géométrie déformée afin de s’affranchir des tation and first experiences. Radiat Oncol 2006;1:16.
erreurs d’interpolation [60]. Une autre approche est d’appliquer les [9] Wu Q, Chi Y, Chen PY, Krauss DJ, Yan D, Martinez A. Adaptive replanning stra-
vecteurs issus du recalage non pas à la dose mais à l’énergie et à la tegies accounting for shrinkage in head and neck IMRT. Int J Radiat Oncol Biol
Phys 2009;75:924–32.
masse [59,61]. Pour chaque voxel de la scanographie de planifica- [10] Hansen EK, Bucci MK, Quivey JM, Weinberg V, Xia P. Repeat CT imaging and
tion, la contribution en énergie et en masse des voxels des images de replanning during the course of IMRT for head and neck cancer. Int J Radiat
suivi est calculée. L’évaluation de ces différentes approches néces- Oncol Biol Phys 2006;64:355–62.
[11] Pouliot J. Megavoltage imaging, megavoltage cone beam CT and dose-guided
site l’utilisation d’une référence. Pour accéder à une telle référence,
radiation therapy. Front Radiat Ther Oncol 2007;40:132–42.
une approche repose sur l’utilisation de fantômes numériques inté- [12] Anderson NS, Yu JB, Peschel RE, Decker RH. A significant decrease in rec-
grant un modèle biomécanique de déformation des organes. Ils tal volume and diameter during prostate IMRT. Radiother Oncol 2011;98:
187–91.
permettent une connaissance parfaite des déformations et pour-
[13] de Crevoisier R, Tucker SL, Dong L, Mohan R, Cheung R, Cox JD, et al. Increa-
raient ainsi être utilisés pour l’élaboration d’une vérité terrain de sed risk of biochemical and local failure in patients with distended rectum on
dose cumulée. Une autre possibilité serait l’utilisation de fantômes the planning CT for prostate cancer radiotherapy. Int J Radiat Oncol Biol Phys
physiques déformables [62]. Des mesures de dose en différents 2005;62:965–73.
[14] Heemsbergen WD, Hoogeman MS, Witte MG, Peeters ST, Incrocci L, Lebesque
points pourraient être ainsi effectuées et comparées à la dose cumu- JV. Increased risk of biochemical and clinical failure for prostate patients with
lée obtenue par recalage. Cependant, la mesure précise de l’impact a large rectum at radiotherapy planning: results from the Dutch trial of 68 Gy
de la déformation des tissus grâce à des fantômes physique reste un versus 78 Gy. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2007;67:1418–24.
[15] Ogino I, Uemura H, Inoue T, Kubota Y, Nomura K, Okamoto N. Reduction of
problème ouvert. prostate motion by removal of gas in rectum during radiotherapy. Int J Radiat
Oncol Biol Phys 2008;72:456–66.
[16] Smitsmans MH, Pos FJ, de Bois J, Heemsbergen WD, Sonke JJ, Lebesque JV,
4. Conclusions et al. The influence of a dietary protocol on cone beam CT-guided radio-
therapy for prostate cancer patients. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2008;71:
1279–86.
La radiothérapie guidée par l’image s’est complexifiée de [17] Zelefsky MJ, Kollmeier M, Cox B, Fidaleo A, Sperling D, Pei X, et al. Improved
manière importante ces dix dernières années. Sa forme la plus clinical outcomes with high-dose image-guided radiotherapy compared with
non-IGRT for the treatment of clinically localized prostate cancer. Int J Radiat
simple utilisée en cas d’irradiation prostatique est un recalage Oncol Biol Phys 2012, http://dx.doi.org/10.1016/j.ijrobp.2011.11.047.
rigide associé à des marges optimisées. La radiothérapie gui- [18] de Crevoisier R, Pommier P, Bachaud J, Créhange G, Boutry C, Chauvet B, et al.
dée par l’image a ensuite évolué vers une prise en compte Image-guided radiation therapy (IGRT) in prostate cancer: preliminary results
plus exhaustive des variations anatomiques (déformations des in prostate registration and acute toxicity of a randomized study. Int J Radiat
Oncol Biol Phys 2009;75:S99.
organes) survenant en cours d’irradiation. L’apparition de la [19] Park SS, Yan D, McGrath S, Dilworth JT, Liang J, Ye H, et al. Adaptive image-
radiothérapie adaptative guidée par la dose impose finale- guided radiotherapy (IGRT) eliminates the risk of biochemical failure caused
ment une connaissance pour l’oncologue radiothérapeute des by the bias of rectal distension in prostate cancer treatment planning: clinical
evidence. Int J Radiat Oncol Biol Phys 2012;83:947–52.
problématiques complexes de cumul de dose et de recalage [20] Shi W, Li JG, Zlotecki RA, Yeung A, Newlin H, Palta J, et al. Evaluation of
déformable, sans oublier celles correspondant à la délinéation kV cone beam ct performance for prostate IGRT: a comparison of automatic
et aux techniques de RCMI. Ces techniques complexes et coû- grey-value alignment to implanted fiducial marker alignment. Am J Clin Oncol
2011;34:16–21.
teuses nécessitent des évaluations prospectives et un contrôle
[21] Barney BM, Lee RJ, Handrahan D, Welsh KT, Cook JT, Sause WT. Image-guided
de qualité très rigoureux. Elles devraient permettre finalement à radiotherapy (IGRT) for prostate cancer comparing kV imaging of fiducial mar-
terme que la dose planifiée initialement soit bien celle délivrée au kers with cone beam computed tomography (CBCT). Int J Radiat Oncol Biol Phys
2011;80:301–5.
patient.
[22] Lutgendorf-Caucig C, Fotina I, Stock M, Potter R, Goldner G, Georg D. Feasibi-
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Déclaration d’intérêts 2011;98:154–61.
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radiotherapy improve toxicity profile in whole pelvic-treated high-risk pros-
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en rela- tate cancer? Comparison between IG-IMRT and IMRT. Int J Radiat Oncol Biol
tion avec cet article. Phys 2009;73:53–60.
G. Louvel et al. / Cancer/Radiothérapie 16 (2012) 423–429 429

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