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Les réponses immunitaires s’articulent autour des 2 grands axes du système immunitaire, l’immunité innée et l’immunité

adaptative, visant essentiellement à protéger l’organisme des infections et du développement tumoral. Pour cette raison,
les déficits immunitaires se traduiront cliniquement par un taux anormalement élevé de type de pathologies.

C’est vrai qu’en première vue, la connexion entre les syndromes d’immunodéficience et les néoplasies du système
lymphoïde n’est pas apparente: l’immunodéficience est caractérisée par des... déficiences, voir des absences, alors que
les néoplasies reflètent une prolifération. Donc, pourquoi traitées dans le même chapitre? La relation entre ces 2 types de
désordres immunitaires démontre l’intégration et la complémentarité dans le fonctionnement du système immunitaire.
Les déficiences affligent la capacité et garder la croissance des éléments du système immunitaire sous contrôle. Par
conséquent, les immunodéficiences sont des terrains fertiles pour les néoplasies.

Comme l’on a appris dans les chapitres précédents, la réponse du système immunitaire est médiée par les cellules T et B,
les NK, les lignées myéloïdes, les cellules dendritiques, et le système complément.
Les interactions entre ces cellules, leurs médiateurs solubles (anticorps et
cytokines), et les compléments sont strictement contrôlées. Le désordre touchant
le développement et la différenciation de ces cellules, la synthèse de leurs produits,
et les interactions entre eux peut causer des immunodéficiences cliniquement
symptomatiques.

De nos jours, l’information gagnée de l’analyse de ces rares cas


d’immunodéficience et de néoplasie lymphoïde à l’échelle moléculaire est
appliquée dans l’élaboration de leurs traitements, voire même dans le
développement des immunothérapies pour les maladies auto-immunes et des
tumeurs malignes lymphoïdes et non-lymphoïdes.

Amine LABOUDI @Lab


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Ils sont plus fréquents dans les populations à forte


consanguinité.

Un déficit immunitaire est constitué lorsque l’insuffisance


La capacité de réponse immunitaire peut être déprimée
d’une ou de plusieurs fonctions immunologiques
de façon non-spécifique par de de nombreux facteurs.
s’accompagne de manifestations pathologiques.
En particulier, l’IMC peut être altérée par la malnutrition,
même au degré atteint dans les régions urbaines des
Les immunodéficiences sont divisées en 2 majeures
pays les plus riches au monde.
catégories: (1) Immunodéficiences primaires; (2)
Immunodéficience secondaire conséquence d’infections
Il n’est pas rare également que des maladies virales à
virales, d’affections malignes; de malnutrition; de
l’exemple de la rougeole, de la maladie de Newcastle
traitements immunosuppresseurs.
des poulets et plein d’autres dépriment l’immunité. Le
virus immunosuppresseur le plus notoire est bien le
virus d’immunodéficience humaine (VIH).
De multiples états d’immunodéficience des humains qui
ne sont pas secondaires à des facteurs
L’on trouve aussi comme provoquant
environnementaux ont été reconnus. Nous avons
d’immunodéficience de nombreux agents
précédemment souligné la façon selon laquelle
thérapeutiques, tels que les rayons X, les médicaments
l’interaction entre le complément, les anticorps et les
cytotoxiques et les corticostéroïdes... des affections
cellules phagocytaires constitue la base d’un
lymphoprolifératives B, telles que la leucémie
mécanisme de défense tripartite contre les infections
lymphoïde chronique...
pyogéniques (formant du pus) par des bactéries
requérant d’être opsonisées avant d’être phagocytées. Il
n’est pas surprenant que le déficit d’un de ces facteurs
puisse prédisposer l’individu atteint aux infections
répétées de ce type. Les patients souffrant d’un déficit
en cellules T ont bien évidemment des infections d’un Tout en premier, il faut noter que les déficits immunitaires
type différent, car ils sont sensibles aux virus, aux primitifs et secondaires donnent le même spectre de
bactéries intracellulaires et aux parasites normalement manifestations: infections persistantes, sévères et
éradiqués par l’immunité à médiation cellulaire (IMC). récurrentes.

Pour faire simple, l’on définit les déficits immunitaires


primaires de la manière suivante, ce sont l’expression Des infections à germes intracellulaires;
des défauts intrinsèques des cellules du système mycobactéries, candida, Pneumocysitis jirovecci;
immunitaire. Ils sont dus, pour la plupart d’entre eux, à survenant dès les premiers mois de la vie.
diverses mutations des gènes codant pour des =>Des infections à germes pyogènes;
molécules essentielles pour le fonctionnement de ce pneumocoques, Haemophilus, touchant surtout la
système. sphère ORL et les poumons survenant après le 6eme
mois chez l’enfant, rarement chez l’adulte, dans les
Ces déficits bien que rares. Cependant, plus de 300 déficits immunitaires humoraux.
types ont été identifiés, ils imposent un diagnostic =>Des infections répétées atypiques «sans pus» ou
précoce, élément majeur du pronostic de ces granulomatose de la peau, des poumons, de l’os,
pathologies dont l’issue est généralement fatale en cas du périoste.
d’absence de traitement. =>Infections bactériennes récurrentes; surtout à
Neisseria.

Amine LABOUDI @Lab


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récurrentes et sévères, bactériennes et fongiques


Cytopénies, vascularites, lupus... décrits dans certains opportunistes à parasitisme intracellulaire (Candida,
déficits immunitaires primaires. Pneumocystis jirovecci, Toxoplasma gondii,
mycobactéries). Il existe parfois des manifestations
auto-immunes et des néoplasies.
Des ganglions, amygdales dans les déficits humoraux et
cellulaires ou bien du thymus au cours des déficits Un retard de croissance est souvent retrouvé. Les
profonds de l’immunité cellulaire. vaccinations à germes vivants, même atténués, sont
contre-indiquées car elles peuvent provoquer des
maladies mortelles: BCGite généralisée.
Observé au cours de nombreux déficits humoraux ou
cellulaires mais il est, rarement, inaugural. La transfusion de sang total ou de ses dérivés est,
également, contre-indiquée, risque de GVH.
Il est souvent de type non hodgkinien parfois lié à une
infection à EBV . Lorsqu’une transfusion sanguine est impérative, il faut
utiliser du sang déleucocyté ou irradié.
Ce sont des néoplasies solides dues à un défaut de
réparation chromosomique, comme dans Immunologiquement parlant, C’est une lymphopénie
l’ataxie-télangiectasie. touchant surtout les LTs. L’absence ou diminution des
réponses prolifératives (mitogènes, anti-CD3 ou
antigènes spécifiques), tout cela associé à un déficit
=>Syndrome malformatif, retard mental, signes global en Ig.
neurologiques qui peuvent constituer des signes
d’orientation . Les déficits immunitaires combinés sont, à leur tour,
=>Cas connu ou suspecté dans la famille ou la fratrie. subdivisés en: Déficits immunitaires combinés sévères,
déficits d’expression ds molécules HLA de classe II,
Syndrome d’Ommen

1.1. Déficits immunitaires combinés sévères (DICS):


Le DICS constitue un groupe hétéogène de maladies
impliquant une immunodéficience des cellules T avec
ou sans immunodéficience des cellules B ou même
NK, dues à l’un quelconque de plusieurs défauts
On les classe selon le type cellulaire touché en: (1) Déficits génétiques.
immunitaires combinés, (2) Déficits immunitaires à
prédominance humorale, (3) Déficits des cellules Ces cas sont caractérisés par une lymphopénie sévère
phagocytaires, (4) Déficits immunitaires avec avec un déficit de l’immunité humorale. Les enfants
manifestations syndromiques atteints présentent tôt dans leur vie des infections
récidivantes.

Les DIC sont définis par une lymphopénie T et/ou un


défaut fonctionnel des LTs. Ils se révèlent plus
tardivement dans la vie que les DIC sévères qu’on
traitera par la suite.

Ces déficits immunitaires sont caractérisés sur le plan


clinique par la survenue, à âge précoce, d’infections

Amine LABOUDI @Lab


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X1, ou bien dû à un déficit en JAK3.

=> Déficit en SCID X1: c’est le plus fréquent des


SCID (50%), sa transmission est liée au sexe, il
consiste en un déficit de la chaîne γc.
Ces enfants ne survivent pas au-delà de la première
année de vie, sauf si leur système immunitaire est => Déficit en JAK3: Le déficit au JAK3 a un
reconstitué par transplantation de moelle osseuse. phénoype identique au SCID X1. parcontre, il est
à transmission autosomique récessive.
En effet, Le DICS peut être lié à l’X ou autosomique
récessif, mais plus de la moitié des cas sont liés à l’X Sur le plan immunologique, il consiste en un déficit
et sont dus à la mutation de certains gènes qu’on des LT et NK associés, les LB toujours présents
détaillera un peu plus bas, ce qui importe, c’est qu’en avec absence de transduction du signal après
se basant sur ce fond génétique, l’on a pu identifier 4 liaison aux cytokines.
groupes de DICS:
=> T(-)B(-)NK(+) SCID.
=> T(-)B(+)NK(-) SCID.. Déficit de la chaîne alpha du récepteur de l’IL7
=> T(-)B(+)NK(+) SCID.
=> T(-)B(-)NK(-) SCID.

Il peut être du soit à un déficit en RAG-1/-2


(Recombination Activating Gene), soit à un déficit
en ARTEMIS.

=> Déficit en RAG: Les RAG1/2 sont des


enzymes retreintes aux lymphocytes T et B. Le
déficit en RAG est à transmision autosomique
récessive, ces enzymes sont impliquées dans la
recombinaison VDJ des gènes des Ig et du TCR, C’est engendré par le déficit en adénosine
et donc leur déficit causera un défaut de ce déaminase (ADA), 20% de ces DICS sont à
mécanisme. transmission autosomique récessive, l’ADA est une
enzyme intervenant dans le métabolisme des
Les mutations des gènes RAG1 ou RAG2 purines. Le défaut de l’ADA entraîne une
induisent un taux diminué de LT et de LBs en accumulation de l’ATP dans les GR et les
gardant un taux normal de NK. lymphocytes, ce qui explique le fait qu’on aura une
déplétion des LT, LB et NK, c’est la lymphotoxicité.
=> Déficit en ARTEMIS: l’Artemis est une
enzyme qui se complexe avec DNA-PKcs qui a 1.2. Déficits d’expressions des molécules HLA de
une rôle dans l’ouverture de l’épingle à cheveux classe II:
lors de la multiplication. C’est le «syndrome du lymphocyte dénudé», une
forme rare de déficit immunitaire présente surout
Un déficit d’ARTEMIS cause un défaut de dans les populations Maghrébines, comme son
recombinaison des gènes VDJ. second nom l’indique, elle est due à un déficit de
régulation transcriptionnelle des gènes codant les
molécules HLA II.
Cela peut être dû au déficit de la chaîne gamma
commune via une mutation du gène responsable Il est à transmission autosomique récessive.

Amine LABOUDI @Lab


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Cliniquement, il se manifeste dès la 1ere année par


des infections broncho-pulmonaires à répétition, 1.3. Syndrome d’OMMMEN:
diarrhée chronique. Ce syndrome fait référence à une présentation
clinique dans laquelle des enfants ont une
L’évolution clinique est marquée par la dénutrition immunodéficience sévère à n’importe quel type de
et la déshydratation secondaire à la diarrhée pathogène, tout avec des tissus lymphoïdes
chronique et par la survenue fréquente d’hépatite et hypervolumineux (adénopathies), de hauts taux d’IgE
de cholangite souvent secondaire à une infection à et d’éosinophiles dans la circulation périphérique.
cryptosporidies, de méningo-encéphalites virale.

Sur le plan immunologique, Absence ou expression


très faible des molécules HLA II sur les cellules qui
normalement les expriment de façon constitutive
(CPA, LyB), et absence d’expression de ces molécules
sur les cellules où l’expression est induite après
activation (LyT).

Cette expression est, dans l’ordinaire, nécessaire pour


la sélection des cellules CD4+ dans le thymus. Et donc,
en ayant ce déficit, peu de cellules se développent, et
celles qui se développent sont stimulées de façon
inadéquate par les cellules présentatrices d’antigène
dépourvues de molécules HLA II.

L’on aura le nombre de LyT qui est normal, mais il


existe une profonde lymphopénie TCD4+. La réponse
proliférative et la production d’Ac en réponse aux
antigènes sont altérées.
Génétiquement, cela est dû à des mutations
La réponse proliférative aux mitogènes est hypomorphiques des gènes RAG1, RAG2, Artémis.
conservée. Il existe le plus souvent une Les protéines sont donc exprimées faiblement
hypogammaglobulinémie.

L’origine génétique s’occultant derrière un tel déficit Les déficits de l’immunité humorale (DIH) sont
est le défaut de l’un des facteurs régulant la caractérisés par des infections récurrentes à germes à
transcription des molécules HLA de classe II: RFXANK, parasitisme extracellulaire obligatoire, essentiellement
RFXAP, RFX5, CIITA. pyogènes : streptocoques, méningocques,
pseudomonas.

Ces déficits se manifestent avant tout par des infections


électives à localisations ORL, broncho-pulmonaire,
sinus, méninges...

Il s’agit d’infections répétées impliquant des bactéries


encapsulées. Des diarrhées et retards de croissance
sont également possibles, mais rarement au premier
plan.

Amine LABOUDI @Lab


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essentiellement, respiratoire ayant pour


L’on trouve également une fréquence élevée de complications des bronchiectasies, parfois
septicémie et de gastroentérites (giardiase lambliase). troubles digestifs.

Encore plus, et très important à savoir, si un DIH lié à un


défaut des lyB peut être diagnostiqué à tout âge, il faut Ce sont des agammaglobulinémies congénitales à
retenir que les symptômes ne commencent à transmission autosomiques récessives dont le
apparaître qu’après 6 mois, en raison de la protection mécanisme d’occurrence n’a aucune relation avec
prodiguée par les anticorps de la mère jusqu’à cet âge. la mutation du gène codant pour la Btk.
C’est pour cela que le diagnostic est souvent posé en
retard, plusieurs années après le premier symptôme... En contre part, elle sont dues à:
=>Des mutations de gènes codant pour les
Sur le plan immunologique, l’on trouve une atteinte du chaînes µ ou λ5 ou V-préB.
développement des LyB et absence de réponse B aux =>Mutation du gène codant Ig-α.
LyT. =>Mutation du gène codant Ig-β.
=>Mutation du gène codant BLNK (molécule
On classe les DIH en 4 types: (1) Agammaglobulinémie; adaptatrice qui intervient dans le signal BCR
(2) Déficit en IgA; (3) Déficit immunitaire commun nécessaire pour le passage du stade pro-B au
variable (Common Variable Immunodeficency, CVID); (4) stade pré-B).
Syndromes d’hyper IgM.
Immunologiquement, l’on trouve: (1)e un taux
2.1. Agammaglobulinémies: effondré des Ig (IgG < 2g/l) avec absence des
autres classes et sous-classes d’Ig; (2) MO et OLP
ne contiennent pas de plasmocytes; (3) Absence
La maladie de BRUTON est l’un des syndromes de LyB circulants (<2%); (4) Les LyT sont en
immunodéficitaires dus à une mutation sur le nombre normal et sont fonctionnels; (5)
chromosome X, elle présente 90% des L’immunité à médiation cellulaire est conservée; (6)
agammaglobulinémies, la mutation porte sur le Le myélogramme montre des cellules bloquées au
gène de la tyrosine kinase de BRUTON (Btk), qui stade pro-B.
est exprimé précocement lors du développement
des cellules B et qui est crucial pour la lignée de 2.2. Déficit en IgA:
LyB. Il est dû à l’incapacité des lymphocytes porteurs d’IgA
de se différencier en plasmocytes, il est relativement
En effet, le majeur défaut réside en l’incapacité des fréquent en touchant environ 1/700 des caucasiens
cellules pré-B, présentes dans la moelle osseuse, (1/18000 japonais).
de se développer en cellules B matures étant
donné que la Btk est essentielle pour la La transmission est dite autosomique récessive ou
transduction du signal lancé par le récepteur dominante, dans certaines familles. Le plus souvent
pré-BCR pour le développement de la même asymptomatique, parfois, on trouve les sujets
cellule. Sans ce signal spécifique, la cellule pré-B atteints d’infections respiratoires ou digestives.
demeure bloquée.
L’on trouve également une absence totale ou
Seul le X non-muté est actif chez les filles quasi-totale d’IgA sans déficit des autres classes d’Ig.
porteuses de la maladie. Cependant, le garçon Parfois un déficit en IgG2 ou IgG3 est associé.
atteint est protégé durant les 1ers mois de la vie
par les IgG maternelles, la maladie se révèle assez Il faut être prudent avant d’affirmer un déficit en IgA
tôt (6 à 10 mois) par des infections bactériennes car le taux normal est atteint vers l’âge de 7ans,
sévères et récidivantes à localisation, parfois plus tard.

Amine LABOUDI @Lab


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défectueuse des cellules B en plasmocytes en


Les manifestations auto-immunes: PR, lupus, certains cas, une capacité à sécréter des anticorps
thyroïdite de Hashimoto, maladie cœliaque. défectueux dans d’autres cas. La base génétique de
cette affection est toujours inconnue, mais une
L’on doit savoir que des anticorps anti-IgA sont grande proportion de patients possèdent les mêmes
souvent détectables, mais on ignore si ces anticorps haplotypes que les patients atteints de déficit en IgA,
empêchent le développement du système IgA, ou si ce qui suggère un désordre sous-jacent commun.
l’absence du système IgA permet au corps de
produire des anticorps contre les déterminants Sur le plan immunologique, f
exogènes immunologiquement apparentés aux IgA. => Anomalie de la production d’Ac.
=>Taux des LB normal ou diminué (> 2%)
Dans tous les cas, on définit le mécanisme =>Le taux des Ig peut être normal ou diminué
d’apparition d’un tel déficit via 2 procédures: touchant surtout les IgA.
=> Défaut de switch ou échec de différenciation =>Rapport TCD4+/TCD8+ diminué.
terminale en plasmocytes producteurs d’IgA. =>Plusieurs membres d’une même famille : CVID ou
=> Dans plus de 50% des cas : Ac anti-IgA, risque déficit en IgA.
de choc anaphylactique, la perfusion d’Ig étant
contre-indiquée. 2.4. Syndrome d’hyper IgM:
Les syndromes d’hyper IgM sont liés à des mutations
2.3. Déficit immunitaire commun variable (Common dans les gènes impliqués dans la commutation
Variable Immunodeficiency, CVID): isotypique et parfois également dans les
C’est la forme la plus fréquente d’immunodéficience hypermutations somatiques.
après celle du déficit en IgA, mais c’est aussi la forme
la moins caractérisée. Ces syndromes se caractérisent par un taux d’IgM
normal ou augmenté, avec des taux d’IgG et IgA
Il s’agit d’une affection cliniquement et diminués ou indétectables. Le taux des LyB est
étiopathogéniquement hétérogène, apparue habituellement normal.
habituellement chez les adultes, généralement à la
2eme ou 3eme décade. On en distingue 2 sous-types: (1) 70% sont de
transmission liée à l’X : celui là est classé parmi les
La symptomatologie consiste en un déficit humoral: déficits immunitaires combinés; (2) 30% à
infections pulmonaires, à germes pyogènes, transmission autosomique récessive: Mutations:
dilatation des bronches, infections CD40, AID ou UNG.
gastro-intestinales avec une incidence élevée de
maladies auto-immunes et d’affections malignes,
particulièrement du système lymphoïde (syndromes
lymphoprolifératifs).

Les manifestations auto-immunes sont présentées Il est dû à la mutation du gène CD40L qui est
par des anémies hémolytiques et des exprimé sur les LyT activés. Ainsi, La liaison du
thrombopénies. CD40L au CD40 sur les LyB, nécessaire pour le
switch, ne sera pas effectuée.
Comment cela se produit-il? Ce déficit est dû
probablement à une transduction inadéquate du
signal de la cellule T, entraînant des interactions
imparfaites entre les cellules T et les cellules B. En On en distingue 3 causes génétiques: (1) Mutation
l’absence d’interactions appropriées avec les cellules de la “activation-induced cytidine deaminase”
T , il se produit une différenciation terminale (AID), enzyme nécessaire pour le switch et les

Amine LABOUDI @Lab


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hypermutations somatiques. L’AID est exprimée


électivement dans les centres germinatifs et elle
est induite dans les LyB par stimulation avec LPS, 3.2. Neutropénie cyclique:
CD40L et les cytokines appropriées. (2) Mutation Elle est à transmission autosomique dominante, due
du CD40; (3) Mutation de l’UNG: Uracyl DNA à la mutation du gène ELA2.
glycosylase
Des neutropénies durant 3-6j, tous les 21 j avec un
taux de PNN à la limite inférieure de la normale, voire
nul. Il est à citer que 30% des patients avec
neutropénie cyclique ont des cycles de 14 à 36j.

Durant la période de neutropénie sévère : infections


sévères mais en dehors de cette période, aucune
symptomatologie.

Biologiquement, le G-CSF : 1-5 ug/kg/j réduit la


Les déficits quantitatifs en neutrophiles entraînent à période de neutropénie.
l’évidence des infectinos récurrentes, habituellement
dues à des organismes endogènes. 3.3. Déficit de mobilité:

Les déficits primaires du nombre de neutrophiles sont Il est du à un déficit en LFA-1 (CD11a/CD18) :
rares, la plupart des déficits en neutrophiles sont dus à molécule d’adhésion exprimée sur les leucocytes.
des traitements par des médicaments cytotoxiques, Ce déficit est le résultat de l’absence de la
habituellement pour des maladies malignes. Comme on molécule CD18 (chaîne 2 intégrine).
peut s’y attendre, ces patients sont exposés à des
infections pyogéniques, mais non à des maladies La transmission autosomique récessive: mutation
parasitaires, virales ou fongiques. du gène ITGB2 codant CD18. Le déficit
d’expression du CD18 se perçoit variable sur les
On en distingue: (1) La neutropénie congénitale; (2) La leucocytes:
neutropénie cyclique; (3) Le déficit de mobilité; (4) Le =>Formes sévères <1%.
défaut de fonction et de formation des granules des =>Formes modérées ≈ 1-10%.
PNNs.
Il en résulte un déficit de mobilité, d’adhérence et
Qu’est ce qu’une neutropénie? d’endocytose.
On parle de neutropénie si le taux est: <1000/mm3 de
2-12 mois et <1500/mm3 après 1an. Les patients présentent des infections cutanées,
des gingivites, des fistules intestinales et
Ces enfants présentent des infections bactériennes péri-anales. Dans les formes les plus sévères :
(Staphylocoques, Streptocoques) et mycotiques. omphalite, chute du cordon ombilical retardée,
septicémie.
Le risque est faible quand le taux est >1000/mm3,
modéré entre 500-1000/mm3 et il est important quand Cela est accompagné d’une hyperleucocytose
le taux est <500/mm3. à >100000/mm3 typique.

3.1. Neutropénie congénitale:


Neutropénie à < 200/mm3 avec arrêt de la Il est décrit chez des enfants d’origine
différenciation au stade promyélocyte. palestinienne. La symptomatologie consiste en
une périodontite, un retard mental et une petite

Amine LABOUDI @Lab


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taille. activité bactéricide diminuée : anomalie des tests de


bactéricidie, avec une incapacité des cellules
La transmission est autosomique récessive, due à phagocytaires à générer les anions superoxydes O2-
une mutation de FLJ11320 qui code pour «GDP- et le peroxyde d’hydrogène H2O2.
fucose transporter». En absence de celui-ci, la
molécule sialyl-Lewis, ligand des sélectines (CD15) Physiopathologie:
n’est pas produite. La NADPH oxydase est constituée de 5 S/U désignées
par phox (phagocyte oxidase):
Diagnostic: défaut d’expression du CD15. =>gp91phox et p22phox formant le cytochrome
b558.
=>3 S/U cytosoliques p47phox et p67phox et P40
Il est caractérisé d’un phénotype identique au LAD, phox.
avec un plus d’hémorragies. Il est du à un défaut
d’activation des intégrines. Au cours de la phagocytose, les S/U cytosoliques
sont phosphorylées, elles migrent vers la
La transmission est autosomique récessive: mutation membrane et se lient au cytochrome b558. Le
du gène KINDLIN 3. complexe, ainsi formé, agit comme une enzyme
catalysant la réaction d’oxydation de la NADPH
3.4. Défaut de formation et de fonction des oxydase activant la production de O2-.
granules des PNNs:
C’est la maladie granulomateuse chronique, appelée La Granulomatose Septique Chronique est causée par:
également granulomatose septique chronique. C’est =>La mutation du gène CYBB codant la
une affection rare dans laquelle les monocytes et les gp91phox: forme liée au sexe dans environs 65%
polynucléaires échouent à produire les dérivés des cas.
réactifs de l’oxygène nécessaires à la mise à mort =>35 % des cas: transmission autosomique
intracellulaires des organismes phagocytés. récessive: (1) Mutation de NCF1 codant p47phox;
(2) Mutation de NCF2 codant p67phox; (3)
Cliniquement, elle se manifeste depuis le 1er mois de Mutation de CYBA codant p22phox; (4) Mutation
vie par: de NCF4 codant p40phox.
=>Infections sévères et récidivantes, surtout, à
micro-organismes producteurs de catalase qui
restent au niveau des cellules phagocytaires:
formation de granulomes (Staphylocoques,
Bacilles Gram -, Aspergillus).
=>Infections cutanées: pyodermite.
=>Infections des ganglions: adénite suppurée.
=>Infections au niveau des poumons et du foie
(abcès).
=>Hépatosplénomégalie habituelle.

Histologiquement, les lésions comportent une


réaction granulomateuse.

Sur le plan immunologique, Immunité cellulaire et


humorale sont normales. L’on trouve parfois une L’on trouve: (1) Le syndrome de Di-George; (2) (Le
hypergammaglobulinémie et une hyperleucocytose. syndrome de Wiskott-Aldrich; (3) Le syndrome
d’ataxie-télégiectasie.
PNN : activité phagocytaire pratiquement normale,

Amine LABOUDI @Lab


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=>Taux des IgA augmenté.


=>Défaut de production d’Ac anti-polysaccharides
4.1. Syndrome de Di-George: (responsable d’infections à germes encapsulés:
Sur le plan clinique, on trouve: Haemophilus influenzae et pneumococcie).
=>Faciès particulier, implantation basse des =>Lymphopénie inconstante, variable selon le
oreilles, hypertélorisme. patient et au cours du temps, touchant, surtout,
=>Malformations cardiaques. les LyTCD4+.
=>Crise de tétanie néonatale. =>Réponses prolifératives normales ou abaissées :
mitogènes et antigènes.
Sur le plan immunologique: =>Réponse proliférative absente ou très faible : Ac
=>La lymphopénie est inconstante, surtout, au anti-CD3.
cours des 1ers mois de la vie. =>Le pronostic est sévère , l’évolution est fatale:
=>Les LyT sont en nombre réduit. Infections (59%), hémorragies (27%) ,
=>La réponse proliférative aux mitogènes et aux cancers (5%).
antigènes est très diminuée.
=>Les LyB sont en nombre normal. 4.3. Ataxie-Télangiectasie:
=>Taux des Ig normal ou diminué Elle est de transmission autosomique récessive, due à
=>Délétion 22q11, transmission autosomique la mutation du gène ATM (Ataxia Telangiectasia
dominante ou mutation de novo. Mutations)
=>Les formes partielles sont les plus fréquentes.
=>Le pronostic immédiat est conditionné par Sur le plan clinique, l’on trouve:
l’atteinte cardiaque. =>Télangiectasies oculaires et cutanées.
=>Ataxie cérébelleuse due à une dégénérescence
4.2. Syndrome de Wiskott-Aldrich: des cellules de Purkinje.
C’est une affection rare liée au X associant une =>Susceptibilité à développer des lymphomes et
thrombopénie, un eczéma et un déficit carcinomes épithéliaux.
immunitaire (infections fongiques, virales, =>Infections bronchopulmonaires et ORL.
bactériennes), avec en particulier une incapacité à =>Dégenerescence hypophysaire avec retard de
produire des anticorps contre des antigènes croissance, hypogonadisme.
thymo-indépendants. =>Association fréquente d’un diabète de type II.

Elle est due à une mutation de WASP Sur le plan immunologique:


(Wiskott-Aldrich Syndrome Protein exprimée sur =>Déficit de l’immunité humorale : IgG2, IgA, IgE.
toutes les cellules hématopoïétiques). =>Taux des IgM augmenté.
=>Lymphopénie et diminution des réponses
L’atteinte des plaquettes est constante proliférations aux antigènes (touchant,
(thrombopénie + thrombopathie), l’anomalie principalement, les LyT).
s’observe dès le jeune âge, alors que le déficit =>Taux élevé de l’α-FP, dans 95% des cas.
immunitaire apparaît plus tard et de façon
progressive.
On parle surtout du Syndrome de Cediak-Higashi
Les manifestations auto-immunes sont fréquentes, (CHS), il est à transmission autosomique récessive,
et l’incidence de pathologies malignes est accrue due à la mutation de Lyst, qui a un rôle dans la
chez les patients âgés. régulation du trafic lysosomial.

Immunologiquement, on distingue: Il se produit des granules géantes dans les cellules


=>Taux bas des IgM. nucléées (absence d’exocytose des granules qui
=>Taux des IgG normal ou abaissé. fusionnent).

Amine LABOUDI @Lab


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L’on aura donc, La DCH soit positive: informative, ou


bien négative: difficile à interpréter parce que la DCH
L’anomalie atteint: Les polynucléaires (déficit du est influencée par: l’âge, le traitement par des
chimiotactisme, de la dégranulation), les lymphocytes stéroïdes.
(altération de la cytotoxicité des LyT et NK), les
mélanocytes (albinisme, photophobie, altération de la
vision nocturne), et les cellules de Schwann
(neuropathie périphérique). =>Numération par immunophénotypage
lymphocytaire: T, B et NK en utilisant des Ac
(marqués par des fluorochromes) dirigés contre
les marqueurs spécifiques de chaque population:
Anti-CD3/Anti-CD4 pour les TCD4+, Anti
CD3/anti CD8 pour les TCD8+, Anti-CD19 pour
les lymphocytes B, Anti-CD16/Anti-CD56 pour
les lymphocytes NK.

Nécessite une activation préalable soit par: Des


Mitogènes : PHA (phyto-hémagglutinine), Des
Antigènes : PPD (tuberculine), anatoxine tétanique,
candida albicans selon sensibilisation antérieure.
On observe chez Les malades de déficit en Ig, en
complément, ou en phagocytes des infections à germes L’activation des lymphocytes peut être évaluée par:
pyogènes. =>l’expression des Ag d’activation : CD69, CD25,
CD40 Ligand, HLA de classe II.
On trouve chez les malades de déficit de l’immunité =>Par la mesure de la prolifération : après 3-5j selon
cellulaire des infections opportunistes ubiquitaires : le stimulant (mitogène: 3j; antigène: 5j) et ce en
levures, virus germes à parasitisme intracellulaire. mesurant le signal radio-actif généré par
l’incorporation de la thymidine tritiée dans les
Donc le type d’infection, orientera vers le type cellules qui ont proliféré.
d’exploration à faire.

Il faudra faire un examen clinique soigneux: volume de la


rate, du foie, présence d’amygdales, végétations La concentration des Ig varie avec l’âge et
adénoïdes, Radio du poumon: volume du thymus. l’environnement et d’un individu à un autre

Des taux normaux d’Ig ne signifient pas qu’il n’y a pas


=>Faire le NFS avec équilibre leucocytaire: de déficit en Ac et, dans ce cas, il faut étudier les
lymphocytes-polynucléaires-monocytes. réponses anticorps post-vaccinales (Ac antitétanique,
anti-diphtérique) ou post-infectieuses en cas de forte
=>Tests cutanés (Delayed Cutaneous Hypersensitivity : suspicion de DI.
DCH). L’hypersensibilité retardée est dépendante des
LyT sensibilisés auparavant par l’antigène. Les Un dosage des sous-classes d’IgG ne doit être fait que
antigènes les plus utilisés : PPD (tuberculine), candida, si le taux des IgG est dans les normes ou dans les limites
anatoxine tétanique, toxine diphtérique: 0,1 ml en de la normale ou en cas de déficit en Ac (défaut de
intradermoréaction, Lecture après 48 -72h : induration. réponses aux protéines ou aux polysaccharides) et il
n’est pratiqué qu’après l’âge de 2 ans.

Amine LABOUDI @Lab


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3.1. Déficit en ADA:


Détermination de l’activité enzymatique dans les GR.

Déficit de ces enzymes : accumulation intracellulaire


de métabolites des bases puriques lesquels, après 1.1.Traitement Antibiotique et Antifongique:
relargage, sont retrouvés à des taux élevés, dans le Traitement curatif et préventif.
sang et les urines (dATP).
1.2. Perfusion d’Ig:
3.2. Neutropénie: Introduite en 1950 : perfusion en IV (tous les 21-30j)
On parle de neutropénie si le taux des PNN < ou en IM toutes les semaines.
1500/mm3, mais les manifestations cliniques ne
surviennent que si le taux < 300/mm3. La préparation contient surtout : IgG1, IgG2,
faiblement IgG3, absence d’IgG4.
Pour démontrer la neutropénie cyclique : évaluer les
taux 1x/semaine pendant au moins 4 semaines en 1.3. Drainage postural et kinésithérapie:
notant les symptômes journaliers. Pour éviter les bronchiectasies ou pour retarder leur
évolution au cours des déficits de l’immunité
3.3. Granulomatose septique Chronique: humorale.
Test de réduction du nitrobleu de tétrazolium (NBT):
le NBT est un produit de couleur jaune clair qui en 1.4. Limiter l’exposition aux UV et aux radiations
présence d’anions superoxydes (générés par une artificielles:
NADPH oxydase fonctionnelle) précipite sous forme (Radiographie) au cours de l’ataxie-télangiectasie.
de formazan (précipité bleu-violet dans les PNN).
L’absence de précipité permet de faire le diagnostic
de granulomatose septique chronique. Entre personnes génotypiquement identique:
=>SCID: surtout déficit en ADA, dysgénésie
réticulaire.
=>WA, LAD I, déficit en HLA de classe II, neutropénie
congénitale.
=>Syndrome d’Hyper IgM lié au sexe et CHS.

=>La transfusion de GR irradiés n’est pas suffisante


pour éliminer les métabolites toxiques.
3.4. Déficit en molécules d’adhésion =>Déficit en ADA: administration hebdomadaire, ADA
=> Évaluer l’expression du CD18 pour la suspicion de bovine modifiée par conjugaison au PEG.
LAD 1. =>Traitement de choix : greffe de MO.
=> Evaluer l’expression du CD15 pour la suspicion de
LAD2.

3.5. Syndrome de Chediak-higashi


Identification de grosses vacuoles dans le cheveu.

Amine LABOUDI @Lab

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