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IMMUNOLOGIE GENERALE

Cours destiné aux étudiants de 2ème année Pharmacie

INTRODUCTION À
L’IMMUNOPATHOLOGIE
1
Pr Hela JAÏDANE (MC)

Université de Monastir, Faculté de Pharmacie de Monastir


Laboratoire des Maladies Transmissibles et Substances Biologiquement Actives, LR99ES27
OBJECTIFS

 Définir l’immunopathologie
 Enumérer et décrire les principales maladies
résultant d’un dysfonctionnement du système
immunitaire, à savoir:
 Les réactions d’hypersensibilité
 Les maladies auto-immunes
 Les syndromes lymphoprolifératifs
 Les déficits immunitaires
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PLAN

1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
3) Les maladies auto-immunes
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
5) Les déficits immunitaires
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PLAN

1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
3) Les maladies auto-immunes
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
5) Les déficits immunitaires
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Notion d’immunopathologie

 Discipline de la biologie médicale s’intéressant aux maladies


touchant le système immunitaire ou ayant pour cause un
dysfonctionnement immunitaire
 La dérégulation du système immunitaire peut être caractérisée
par:
• un excès de fonctionnement du système immunitaire
 hypersensibilité
 autoimmunité
 lymphoprolifération
• un défaut de fonctionnement du système immunitaire 5
 Déficit immunitaire
PLAN

1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
3) Les maladies auto-immunes
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
5) Les déficits immunitaires
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 L'hypersensibilité est une réponse immunitaire excessive et
indésirable vis-à-vis d'un antigène.

 L'Hypersensibilité immunologique allergique (HSIA) ou


allergie repose sur un mécanisme immunologique dépendant
des récepteurs de l'immunité adaptative (BCR ou TCR).

 Classification de Gell et Coombs:


• HSIA de type I: immédiate et anaphylactique (IgE)
• HSIA de type II: cytotoxique (IgG)
• HSIA de type III: semi-retardée (complexes immuns)
• HSIA de type IV: retardée (Th1 et macrophages)
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2.1) Classification de Gell et Coombs
Type I Type II Type III Type IV

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Classification de Gell et Coombs
2.2) Hypersensibilité allergique de type 1
 Réaction immune et inflammatoire rapide (immédiate) et
excessive de sujets génétiquement prédisposés (atopiques), à
des antigènes courants normalement inoffensifs (allergènes),
même si présentés en faible quantité
 Allergènes = nano- ou micro-particules
• Naturelles (pollen, aliments, phanères, poussière,…)
• Chimiques (polluants atmosphériques, cosmétiques,
pesticides, …)
 Production d’IgE spécifiques de fortes spécificité et affinité
= Anticorps très actifs même en faibles quantités
→ Réponse excessive 10
Etapes successives de la réaction
d’hypersensibilité allergique de type 1
1. Phase de sensibilisation (asymptomatique):
1ère exposition à l’allergène → Prise en charge par les DC
→ Activation des LT spécifiques → Réponse Th2 excessive
→ Différenciation des LB en plasmocytes sécréteurs d’IgE
→ Fixation des IgE à leurs récepteurs FcεR à la surface des
mastocytes
2. Phase de déclenchement ou effectrice:
Nouvelle exposition à l’allergène → Liaison de l’allergène aux
IgE préalablement produites et fixées aux mastocytes
→ Dégranulation immédiate des mastocytes
→ Réaction excessive des vaisseaux et des muscles lisses 11

→ Symptômes de l'allergie
1. Phase de
sensibilisation

2. Phase de
déclenchement

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Etapes et mécanismes de la réaction d'hypersensibilité allergique de type 1


PLAN

1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
3) Les maladies auto-immunes
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
5) Les déficits immunitaires
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Tolérance Auto-
Rupture de la tolérance au soi au soi immunité

Maladie auto-immune = Désordre dans lequel le


dommage tissulaire est causé par une réaction
immunitaire adaptative de l’hôte contre ses
propres tissus
Auto--anticorps (Auto
Auto Auto--Acs
Acs))

clones de LT auto-
auto-réactifs
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Prévalence : 5 – 7%
Plus fréquentes chez le sexe féminin
Des maladies multifactorielles

Gènes du CMH

Autres gènes Prédisposition


génétique

Clôoes interdits
(auto-réactifs)
Antigènes altérés
Déclencheurs Dérèglement
environnementaux immunitaire

Présentation anormale des


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antigènes du soi
Classification des maladies auto-immunes
selon les tissus affectés

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Classification des maladies auto-immunes
selon les mécanismes pathogéniques
Maladies auto-immunes Maladies auto-immunes
médiées par les auto-anticorps médiées par les LTc auto-réactifs
Maladie de Biermer Diabète de type 1
Cytopénie auto-immune Sclérose en plaques
maladie de Graves Maladie cœliaque
Lupus érythémateux disséminé Polyarthrite rhumatoïde
Myasthénie grave Cirrhose biliaire primitive (CBP)
Pemphigoïde bulleuse
Pemphigus
Syndrome de Goodpasture

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Rôle des auto-anticorps
 Les auto-Acs impliqués dans les maladies auto-immunes sont
qualifiés d’auto-Acs pathogènes (IgG hautement spécifiques et
présentes à des concentrations sériques élevées ≠ auto-Acs naturels
physiologiques)
 Les auto-Acs peuvent être:
- spécifiques d’organes: dirigés contre des auto-Ags propres au
tissu concerné (exp: thyroglobuline, insuline, …)
- non spécifiques d’organes: dirigés contre des auto-Ags
communs à n’importe quel type de cellule (exp: noyau, cytoplasme,
mitochondrie, …)
 Divers mécanismes pathogéniques: ADCC, complexes immuns, 18
activation du complément, blocage ou activation de récepteurs, …
mitose

Acs anti-îlots de Acs anti-nucléaires (ANA)


Langerhans observés sur des cellules
HEp-2

Acs anti-cytoplasme des PNN (ANCA)

Observation microscopique de différents types 19


d’auto-Acs mis en évidence par immunofluorescence
Les auto-Acs peuvent être utilisés comme marqueurs
diagnostiques des maladies auto-immunes

Auto-anticorps Maladie auto-immune


Acs anti-nucléaires Connectivites
Acs anti-ADN natif Lupus
Facteurs rhumatoïdes Polyarthrite rhumatoïde
Acs anti-muscle lisse,
Hépatopathies auto-immunes
mitochondrie,…
Acs anti-Ags thyroïdiens Thyroïdite
Acs anti-îlots de Langerhans Diabète de type 1
Acs anti-transglutaminase Maladie cœliaque 20
Rôle des LTc auto-réactifs

21
Destruction de la gaine de myéline par les LTc
au cours de la sclérose en plaques
a b

Observation microscopique de coupes de pancréas montrant un îlot de


Langerhans entouré de tissu du pancréas exocrine (coloration
hématoxyline/éosine)
(a) Pancréas sain; (b) Pancréas d’un patient atteint de diabète de type 1 montrant 22
un infiltrat lymphocytaire au niveau de l’îlot de Langerhans;
PLAN

1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
3) Les maladies auto-immunes
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
5) Les déficits immunitaires
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 Les syndromes lymphoprolifératifs sont des hémopathies
malignes du tissu lymphoïde

 Plus précisément: Proliférations monoclonales au sein du tissu


lymphoïde de cellules lymphoïdes de phénotypes B (>80%) ou T

 Les cellules tumorales sont bloquées à un stade de leur


différenciation et gardent les propriétés de ce stade, aussi bien
dans leur localisation que dans leur fonction.

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Différents critères de classification
 La nature de la cellule: B ou T
 La durée: aiguë ou chronique
 Le stade de différenciation :
• Cellules immatures (aiguës et graves)
• Cellules matures (le plus souvent chroniques et moins sévères)
 La localisation:
• Naissance dans un organe lymphoïde secondaire et aptitude à
s’étendre à n’importe quelle partie du système lymphatique:
Lymphomes
• Atteinte des sites de lymphopoïèse et passage ± important dans la
circulation: Leucémies
• Limitée à la moelle osseuse: Myélomes touchant les plasmocytes 25
Trois grands prototypes de SLP

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2 3
Principales approches diagnostiques de la monoclonalité

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PLAN

1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
3) Les maladies auto-immunes
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
5) Les déficits immunitaires
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 Un déficit immunitaire se traduit par un affaiblissement des
défenses de l'organisme à contrer les attaques infectieuses
(infections plus fréquentes et plus sévères que la normale) et
tumorales

 Les déficits immunitaires peuvent toucher les différents


éléments du système immunitaire, c’est-à-dire aussi bien les
effecteurs de l’immunité innée que ceux de l’immunité
adaptative

 Ils peuvent être primitifs (origine génétique) ou acquis


(consécutifs à de nombreuses pathologies).
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5.1) Les déficits immunitaires primitifs
 Aussi appelés primaires ou congénitaux puisque dus à des
dysfonctionnements héréditaires ou génétiques du système
immunitaire
 Relativement rares (touchent environ 1 personne sur 5000)
 Souvent diagnostiqués durant l’enfance (généralement très
sévères), mais aussi à l’âge adulte (généralement moins sévères)
 Regroupent plus de 200 maladies

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Quelques exemples de déficits immunitaires primitifs
Partie du système
Exemples de troubles associés
immunitaire affectée
Immunité humorale : Problèmes liés Hypogammaglobulinémie à expression variable
aux lymphocytes B et à leur production Déficit sélectif en immunoglobulines (exp: déficit en IgA)
d’anticorps Agammaglobulinémie liée à l’X (Maladie de Bruton)
Immunité cellulaire : Problèmes Syndrome de DiGeorge (absence ou développement insuffisant
associés aux lymphocytes T du thymus)
Immunité humorale et cellulaire
combinée : Problèmes associés aux Déficit immunitaire combiné sévère
lymphocytes B et aux lymphocytes T
Phagocytes : Problèmes liés à la Granulomatose septique chronique
circulation ou à l’activité tueuse de ces Neutropénie cyclique
cellules Déficits d’adhésion leucocytaire
Déficit en C3
Protéines du complément : Déficit
Déficit en C4 31
en protéines du complément
Déficit en C5, C6, C7, C8 et/ou C9
5.2) Les déficits immunitaires acquis
Aussi appelés secondaires

Plus fréquents

Survenant à tout âge

Dysfonctionnement du système immunitaire résultant de:


• une pathologie : infection par le VIH, paludisme, diabète de
type 2, malnutrition sévère, leucémie, autres cancers,…
• un traitement : chimiothérapie, radiothérapie ou prise de
médicaments immunosuppresseurs dans le cadre de greffe
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d’organe ou de traitement de pathologies auto-immunes, …

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