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B 326
Mécanismes et expression
clinique du rejet de la greffe
et de la maladie du greffon contre
l’hôte
Dr Stéphane VIGNES, Pr Dominique FARGE (Mme)
Service de médecine interne, hôpital Saint-Louis, 75475 Paris cedex 10
Points Forts à comprendre code pour l’identité du soi (HLA classe I) et le contrôle du
rejet du non-soi (HLA classe II) ; 3) un ensemble d’autres
systèmes d’histocompatibilité appelés mineurs qui codent
• Les antigènes d’histocompatibilité du donneur pour des antigènes de transplantation présentés sous forme
sont les principales cibles du rejet de greffe de peptides en association avec les produits du complexe
d’organes. majeur d’histocompatibilité (CMH) du donneur ou du rece-
• La réaction du greffon contre l’hôte est le veur.
mécanisme « inverse » du rejet d’allogreffe : les L’expression clinique du rejet d’allogreffe est étroitement
antigènes du receveur deviennent la cible des liée à la nature de l’organe greffé, à l’intensité du rejet (sur-
cellules du donneur. aigu, aigu ou chronique) et aux possibilités de manipuler
• L’IL-2, produite par les lymphocytes CD4+, est la la réponse immunologique du receveur afin d’éviter la réac-
principale cytokine au cours de la réaction de tion de rejet par le receveur en cas de greffe d’organe, ou
rejet. par le greffon lui-même vis-à-vis de son hôte en cas de
greffe de moelle.
tissulaires, constituent les principales cellules présenta- ted antigen) avec ICAM 1 (inter cellular adhesion mole-
trices d’antigènes aux lymphocytes T. L’antigène étranger cule), CD2 avec LFA3, CD4 avec HLA II et CD8 avec HLA
est capté, internalisé, puis dégradé par une action enzy- I.
matique. Cette transformation produit des peptides allo-
géniques, qui sont ensuite exprimés à la surface des mono-
cytes-macrophages en association avec les molécules HLA
de classe II. Cette étape s’accompagne, entre autres, de la Les molécules d’adhésion.
sécrétion de cytokines (tumor necrosis factor α, interleu- Les adhésines augmentent la liaison
kine 1, interleukine 6) et d’enzymes (protéases, lysozyme) du recépteur des cellules T à l’antigène
par le monocyte-macrophage. D’autres cellules non pha-
gocytaires peuvent intervenir dans la présentation de pep-
tides allogéniques, notamment les cellules dendritiques du
thymus et des tissus, les cellules de Langerhans de l’épi-
derme et des lymphocytes B.
2. Lymphocytes
Ils ont un rôle majeur dans la réponse immunitaire cellu-
laire et agissent directement comme cellules effectrices.
Chez l’homme, tous les lymphocytes T expriment le récep-
teur CD2, mais la voie majeure d’activation lymphocytaire
T dépend de l’acquisition d’un récepteur TCR (T Cell
Receptor) spécifique de l’antigène et couplé au CD3 sous
la forme d’un complexe CD3/TCR à la surface cellulaire,
qui rend les cellules T immunologiquement fonctionnelles.
Le complexe CD3 transmet à l’intérieur de la cellule un
signal d’activation lorsque le TCR est stimulé par l’anti-
gène.
• Trente pour cent des lymphocytes T circulants expri- 3. Lymphocytes B
ment le récepteur CD8, qui reconnaît les antigènes d’his-
Les lymphocytes B matures expriment à leur surface des
tocompatibilité de classe I. Deux types de lymphocytes T
immunoglobulines IgM ou IgD, qui jouent le rôle de récep-
portent le marqueur CD8 : les lymphocytes T cytotoxiques
teurs spécifiques de l’antigène, et différents marqueurs de
exerçant une cytotoxicité directe sur les cellules cibles sans
surface, dont les molécules HLA de classe I et de classe II.
l’intermédiaire d’une cellule présentatrice d’antigènes et
Après stimulation antigénique, ils prolifèrent en présence
les lymphocytes T suppresseurs qui modulent l’activité des
d’IL-4, puis se différencient en plasmocytes en présence
cellules B et T.
d’IL-6. Le plasmocyte sécrète initialement des immuno-
• Soixante-dix pour cent des lymphocytes T circulants globulines de type M, de même spécificité que l’IgM de
expriment le marqueur CD4. Ils sont appelés lymphocytes surface exprimée par le lymphocyte B, puis lors d’une
T auxiliaires ou « helper » et reconnaissent les antigènes seconde stimulation antigénique (réponse secondaire) des
d’histocompatibilité de classe II. Ils participent à la trans- IgG ou d’autres immunoglobulines d’isotype différent (IgA
formation des lymphocytes B en cellules productrices d’an- ou E) exprimant la même région variable qui caractérise la
ticorps et à la différenciation des cellules T cytotoxiques. reconnaissance de l’antigène.
On distingue 2 types de sous-populations lymphocytaires
CD4+ selon leur profil de sécrétion de cytokines après sti- 4. Cellules NK (natural killer)
mulation antigénique : 1) les CD4+ Th1 sécrètent de l’in-
et cellules K (killer)
terleukine 2 (IL-2), de l’interféron γ (IFγ), activent les
macrophages et sont également responsables de l’hyper- Les cellules NK représentent environ 2 % des lymphocytes
sensibilité retardée ; 2) les lymphocytes CD4+ Th2 secrè- périphériques circulants. Non restreintes par le système
tent de l’IL-4, de l’IL-5 et de l’IL-10, entraînent la pro- majeur d’histocompatibilité, elles nadhèrent pas et ne pha-
duction d’IgE, la stimulation des éosinophiles et des gocytent pas, mais peuvent reconnaître par leur récepteur
mastocytes. Les lymphocytes T CD4+ Th1 exercent une pour le fragment Fc des immunoglobulines, différentes cel-
action inhibitrice sur les Th2 et réciproquement. lules cibles recouvertes d’anticorps. Leur cytotoxicité cor-
• Molécules d’adhésion : les interactions cellulaires font respond alors au phénomène de cytotoxicité dépendante
intervenir avec l’adhésion des lymphocytes T, différents des anticorps (ADCC : antibody dependent cellular cyto-
types de cellules : les macrophages, les cellules B avec les- toxicity), à médiation cellulaire en l’absence de complé-
quelles ils coopèrent, et les cellules-cibles d’une réaction ment. Ces cellules sont alors appelées cellules K.
de cytotoxicité. Le CD3/TCR établit une liaison spécifique
avec ces différentes cellules, mais d’autres molécules ou Cytokines
adhésines favorisent l’adhésion en se fixant sur leurs Les cytokines, glycoprotéines solubles, sont sécrétées par
ligands spécifiques : LFA I (lymphocyte function associa- certaines sous-populations lymphocytaires T et par les
monocytes. Elles agissent à distance lors d’une réaction des macrophages et des lymphocytes B. Il augmente éga-
inflammatoire mais surtout permettent l’activation des cel- lement l’activité des lymphocytes cytotoxiques et des cel-
lules du système immunitaire (lymphocytes B, T, macro- lules NK ainsi que sa propre synthèse.
phages), des cellules responsables des réponses cyto-
toxiques et de celles liées à l’hypersensibilité retardée. Antigènes exprimés
• L’interleukine I (IL-1), sécrétée par les monocytes- par les cellules du greffon
macrophages, est la première cytokine intervenant dans la
Trois groupes d’antigènes exprimés en abondance à la sur-
maturation et l’activation des lymphocytes B et T après
face des membranes cellulaires sont impliqués dans les
contact antigénique et contrôle l’induction des récepteurs
mécanismes immunologiques du rejet de greffe.
de l’IL-2.
• L’interleukine 2 (IL-2) est au centre de la réaction de
1. Antigènes du complexe pajeur
rejet de greffe et représente la cible de plusieurs traitements
immunosuppresseurs (ciclosporine, anticorps monoclo- d’histocompatibilité (CMH)
naux). Elle est produite par les lymphocytes T CD4+ Th1 Les gènes codant les antigènes d’histocompatibilité, qui
après stimulation antigénique en présence d’IL-1. L’IL-2 interviennent dans l’identité du soi (HLA classe I) et le
n’agit que sur les lymphocytes T activés exprimant un contrôle du rejet du non soi ou régulation de la réponse
récepteur de haute affinité pour cette cytokine (IL-2 R). immune (HLA classe II), sont situés sur le bras court du
Elle stimule leur prolifération, ainsi que la production de chromosome 6 et réunis dans le complexe majeur d’histo-
cytokines par les lymphocytes T CD4+ et la cytotoxicité compatibilité (CMH) découvert par Jean Dausset en 1958.
des lymphocytes T CD8+. Elle est indispensable à l’ex- Le typage HLA d’un individu, initialement par technique
pression de l’hypersensibilité retardée. Elle stimule égale- sérologique ou de microlymphotoxicité et maintenant par
ment la prolifération des lymphocytes B et la production biologie moléculaire, permet de définir les produits
d’immunoglobulines. géniques issus de chaque chromosome parental et donc ses
• L’interleukine 4 (IL-4) synthétisée par les lymphocytes 2 haplotypes. Les antigènes HLA de classe I, sont la cible
T CD4+ Th2, agit sur la prolifération des lymphocytes B, de la lymphototoxicité due aux cellules T CD8+. Les anti-
la production d’immunoglobulines et induit l’expression gènes HLA de classe II, qui présentent l’antigène aux cel-
des antigènes de classe II. L’IL-4 peut également agir sur lules T CD4+, induisent la transformation blastique des
les macrophages en augmentant leur cytotoxicité. cellules T dans la réaction lymphocytaire mixte.
• L’interleukine 6 (IL-6) synthétisée par les monocytes- Les antigènes HLA de classe I sont constitués de 2 chaînes
macrophages et les lymphocytes B et T, induit la prolifé- polypeptidiques : une chaîne lourde de 45 kDa, codée dans
ration des lymphocytes B et la différenciation en plasmo- le CMH, qui porte la variabilité et est associée de façon non
cytes avec production d’immunoglobulines. Elle active les covalente à une chaîne légère, codée en dehors du CMH
lymphocytes T, induit la différenciation des lymphocytes (chromosome 5), identique pour toutes les molécules : la β2
cytotoxiques et des monocytes en macrophages avec aug- microglobuline. Les antigènes HLA A et B sont les princi-
mentation de la phagocytose. paux antigènes HLA de classe I et correspondent aux pro-
• L’interféron γ (IFNγ), produit par les lymphocytes T acti- duits des 2 locus majeurs de classe I du CMH: HLA A et
vés, est un puissant activateur des macrophages. Il aug- HLA B. Il existe un troisième locus de classe I, HLA C, situé
mente l’expression des molécules de classe II à la surface entre HLA A et B. Les antigènes HLA C sont moins immu-
nogéniques et, en pratique, ont une importance moindre dans érythrocytaire Lewis et des antigènes mâles, codés par le
les typages tissulaires réalisés. Les antigènes HLA de classe chromosome Y, pourraient être impliqués dans le rejet de
I sont exprimés par toutes les cellules nucléées de l’orga- greffe d’organe et dans la maladie du greffon contre l’hôte.
nisme. Les cellules lymphoïdes expriment beaucoup plus
d’antigènes HLA de classe I que les cellules parenchyma-
teuses. À ce jour, plus de 120 allèles de HLA classe I ont été Mécanisme du rejet de greffe
mis en évidence. De nouveaux gènes appartenant au sys- L’étape initiale majeure de la réaction de rejet est la recon-
tème HLA classe I ont été récemment mis en évidence : E, naissance des antigènes étrangers du greffon par les éléments
F, G, H, J et pourraient avoir un rôle dans le rejet de greffe. du système immunitaire après présentation par les cellules
Les antigènes HLA de classe II sont des glycoprotéines présentatrices d’antigènes aux lymphocytes T CD4+ qui per-
transmembranaires, hétérodimériques comportant une met alors l’activation en cascade et la différenciation des dif-
chaîne α et une chaine β associées de manière non cova- férentes cellules du système immunitaire. L’importance rela-
lente. La région du CMH codant les antigènes de classe II, tive des différents mécanismes effecteurs du rejet est difficile
appelée HLA D, est subdivisée en 3 sous-régions : HLA à apprécier, mais tous concourent à l’apparition des lésions
DP, DQ et DR. Les antigènes HLA de classe II sont expri- histologiques caractéristiques du rejet d’allogreffe.
més par certaines types cellulaires seulement : lymphocytes
B, macrophages, cellules endothéliales et cellules dendri- Anticorps et complément :
tiques. À ce jour, plus de 150 allèles ont été mis en évi- mécanisme humoral
dence. L’expression des antigènes HLA, notamment de Les anticorps présents chez le receveur se fixent sur un anti-
classe II, est augmentée pendant le rejet. Les infections gène du greffon. Le complexe antigène-anticorps active le
virales associées à un rejet jouent le rôle d’inducteur puis- système du complément, avec afflux et activation des poly-
sant pour l’expression des antigènes HLA par l’intermé- nucléaires neutrophiles et des macrophages, aboutissant à la
diaire d’une sécrétion d’IFNγ. lyse cellulaire qui représente l’étape finale. Ce mécanisme
explique le rejet vasculaire suraigu. Les anticorps préformés
2. Antigènes des groupes sanguins après sensibilisation préalable aux alloantigènes (notamment
• Système ABO : les antigènes de groupes sanguins éry- HLA de classe I et groupes sanguin A, B, O) sont détectés
throcytaires ABO sont de puissants antigènes de trans- par la positivité du cross match avant la transplantation
plantation. Le locus ABO a 3 allèles A, B et O : gènes A (sérum du receveur mis en présence avec les lymphocytes B
et B condominants, gène O récessif avec 4 génotypes pos- et T du donneur) qui contre-indique la greffe.
sibles (A, B, AB, O). Les antigènes A et B sont présents
sur les hématies, mais aussi sur certaines cellules épithé- Cellules t cytotoxiques
liales et endothéliales. Des anticorps anti-A ou anti-B Les cellules T CD8+, en collaboration avec les cellules T
immuns, encore appelés allo-anticorps, peuvent apparaître CD4+ qui sécrètent de l’IL-2, détruisent les cellules du
à la suite d’une immunisation (grossesse, transfusions). La greffon par reconnaissance des antigènes HLA de classe I
compatibilité dans le système ABO doit être rigoureuse- (ou parfois de classe II), après contact, synthèse de perfo-
ment respectée pour toute transplantation d’organe. rine et lyse de la membrane de la cellule-cible, ou bien par
• Autres systèmes antigéniques des groupes sanguins : de induction d’une apoptose (mort cellulaire programmée).
nombreux autres alloantigènes sont portés par les globules Ce type de rejet, fréquent, avec infiltration du greffon par
rouges notamment antigène Rhésus, antigènes des groupes des cellules mononucléées, notamment des cellules T acti-
Kell, Duffy et Kidd. À la différence des antigènes A et B, vées, peut entraîner une fibrose mutilante.
il n’existe pas d’anticorps naturels contre ces autres sys-
tèmes antigéniques érythrocytaires, qui peuvent être néan- Cytotoxicité dépendante des anticorps :
moins responsables d’allo-immunisation. En pratique, la ADCC
compatibilité dans tous ces autres systèmes antigéniques Les cellules NK sont en nombre très important dans le gref-
des groupes sanguins n’est pas requise pour réaliser une fon au cours des réactions de rejet. Les cellules K du rece-
transplantation d’organe. veur se fixent, par l’intermédiaire de leur récepteur du frag-
ment Fc, sur les cellules du greffon recouvertes d’anticorps
3. Antigènes mineurs d’hostocompatibilité et entraînent leur lyse sans intervention du complément.
Le rôle de certains antigènes indépendants du CMH et du Ce mécanisme pourrait être mis en jeu dans les lésions de
système ABO dans le rejet des greffes est démontré par la vascularite observées au cours du rejet chronique.
survenue de rejet chez des receveurs d’allogreffe HLA
identiques. La nature des antigènes mineurs d’histocom- Hypersensibilité retardée
patibilité est encore mal connue. Il s’agit principalement Les lymphocytes CD4+ reconnaissant les antigènes HLA
d’antigènes exprimés par les cellules endothéliales vascu- de classe II du greffon permettent de recruter et d’activer
laires et par les monocytes du donneur. Les cellules endo- des macrophages. Ces derniers libèrent des enzymes lyso-
théliales qui expriment les antigènes de classe I et II, les somiales et entraînent la luse de la cellule cible du greffon.
antigènes du système ABO sont des cibles privilégiées des Peu de lymphocytes T sont nécessaires pour recruter un
réactions de rejet. Le rôle des antigènes mineurs d’histo- grand nombre de macrophages et entraîner des dégâts cel-
compatibilité est variable selon l’organe greffé. L’antigène lulaires importants.
antigènes majeurs et mineurs différents du système HLA diagnostic de certitude est histologique : foyers de nécrose,
du receveur. L’activité cytotoxique est, soit directe par les vacuolisation des cellules basales de l’épiderme, œdème et
lymphocytes CD8+, soit indirecte par le recrutement infiltration du sous-épiderme et habituellement mais
d’autres cellules effectrices et la sécrétion de cytokines inconstamment e immunomarquage, des lymphocytes T
(IFNγ, IL-1, TNF). Certains agents microbiens, notamment CD8+.
à partir de la flore digestive, pourraient avoir une antigé-
nicité croisée avec des alloantigènes de l’hôte ou causer 2. Tube digestif
une activation non spécifique des macrophages ou des cel- L’atteinte du tube digestif est souvent retardée. Elle s’ex-
lules présentatrices d’antigènes. prime typiquement par une diarrhée à quantifier, avec dou-
leurs abdominales et vomissements. Des hémorragies
GVHD aiguë digestives sont possibles. En cas d’atteinte colique basse,
Elle survient généralement dans les 100 jours suivant la un syndrome rectal peut être au premier plan. Les biopsies,
greffe, la plupart du temps entre 2 et 5 semaines, avec une rarement indiquées, peuvent révéler une atrophie villosi-
fréquence de 30 à 70 % selon la greffe considérée malgré taire, une destruction des cryptes intestinales et une infil-
le traitement préventif. Les trois organes cibles sont : la tration lymphocytaire de la lamina propria.
peau, le foie et le tube digestif. La GVHD aiguë est clas-
sée en 4 grades de gravité croissante, selon le degré d’at- 3. Foie
teinte des 3 organes-cibles et avec altération plus ou moins L’atteinte hépatique se traduit par un ictère d’intensité
marquée de l’état général : grades I et II de pronostic favo- variable, avec dytolyse initiale régressant progressivement
rable, grade III de pronostic réservé, grade IV presque tou- alors que se développe une cholestase sans insuffisance
jours mortel. hépatocellulaire. L’histologie retrouve des foyers de
nécrose éosinophile, une destruction des canaux biliaires,
1. Peau une hypertrophie des cellules de Küpffer et des infiltrats
Il s’agit d’une éruption maculopapuleuse, puririgineuse, lymphocytaires péribiliaires. Elle est indispensable au pro-
inflammatoire, d’évolution fluctuante, touchant le visage, nostic et guide le traitement.
la paume des mains et la plante des pieds, doulouruse dans
les deux derniers territoires. Elle peut s’étendre au tronc, GHVD chronique
à la racine des membres puis à l’ensemble du tégument. Par définition, la GHVD chronique, généralement mais non
Toutes les formes sont possibles depuis l’éruption locali- constamment précédée par une GVHD aiguë, apparaît plus
sée jusqu’au syndrome de Lyell. Les muqueuses peuvent de 100 jours après la greffe, mais ses manifestations peu-
être atteintes (conjonctive, organes génitaux externes). Le vent être plus précoces. Elle survient chez environ 50 %
I + à ++ 0 0 0
II + à +++ + Foie ou tube digestif Discrète
III ++ à +++ ≥ ++ Foie ou tube digestif Marquée
IV Toute atteinte ≥ ++ avec retentissement sévère sur l’état général Sévère
2 3
GVHD cutanée chronique : forme lichénienne. GVHD cutanée chronique : forme scléreuse.