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FSB/USTHB Année Universitaire 2019/2020

L2SNV/Immunologie

REPONSE IMMUNITAIRE ADAPTATIVE


Sommaire
Introduction
I- Réponses immunitaires humorale et cellulaire
1-Reconnaissance de l’antigène par les lymphocytes
-Apprêtement et présentation des antigènes
a- Antigènes endogènes : la voie cytosolique
b- Antigènes exogènes : la voie endocytaire
2-Sélection clonale des lymphocytes

II- Interactions cellulaires pour l’induction des réponses


immunitaires
-1 Création de la réponse immunitaire humorale
a-Réponse immunitaire humorale
b- Cinétique d’apparition des anticorps

III Caractéristiques de la réaction Ag-Ac


1-Exothermie
2- La spécificité
3- La réversibilité
4- Mécanisme de la combinaison Ag-Ac
5- Aspects qualitatifs de la réaction Ag-Ac
6-Spécificité des Ac et notion de réactions croisées

IV- Réponse immunitaire cellulaire


1- Cellules T effectrices
a- Propriétés des cellules T effectrices
b- La fonction cytotoxique
2- Les cellules NK
a- Mécanisme de lyse cellulaire provoquée par les cellules NK
b- Cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (ADCC)

V- Régulation de la réponse immunitaire


1- Régulation par l’antigène
2- Régulation par un anticorps
3-Régulation par les cytokines
4-Régulation par les cellules mémoires
5-Régulation par les macrophages

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REPONSE IMMUNITAIRE SPECIFIQUE

Introduction
L’immunité acquise ou spécifique, est capable de reconnaître et d’éliminer
sélectivement des microorganismes étrangers ou des molécules. Contrairement
aux réponses immunitaires naturelles, les réponses immunitaires acquises sont
des réactions contre des antigènes spécifiques qui présentent quatre
caractéristiques :
- Spécificité (distinction entre deux molécules de protéines qui ne
diffèrent que par un seul amino-acide)
- Diversité (reconnaissance de milliard de structures spécifiquement
différentes sur des Ag étrangers)
- Mémoire (le SI peut conférer une immunité qui peut durer toute la vie
contre de nombreux agents infectieux après une rencontre initiale)
- Reconnaissance du soi et du non soi
Grâce à l’interaction régulée de l’immunité acquise et de l’immunité naturelle, les
deux systèmes travaillent ensemble à l’élimination d’un antigène.
Les effecteurs de la RI humorale sont les anticorps, molécules hautement
spécifiques qui peuvent se lier aux antigènes de la surface cellulaire ou des
espaces extracellulaire pour les neutraliser. Le rôle de l’immunité cellulaire est
de détecter et d’éliminer les cellules qui hébergent les pathogènes
intracellulaires,

I- Réponses immunitaires humorale et cellulaire


La réponse humorale fait intervenir les cellules B avec l’Ag qui deviennent
des cellules sécrétrices d’Ac. L’Ac intervient comme effecteur de la réponse
humorale en se liant à l’Ag et en le neutralisant ou en facilitant son élimination.
La liaison d’Ac à un Ag de la surface d’un microorganisme peut aussi activer le
système du complément entraînant la lyse de l’organisme étranger. L’Ac peut
également neutraliser les toxines ou les particules virales en les enrobant, ce qui
empêche leur fixation sur des cellules hôtes.
La différenciation des lymphocytes T auxiliaires CD4+ (helper) en
lymphocytes Th1 et Th2 est l'évènement clé qui décide de la nature cellulaire ou
humorale de la réponse immunitaire. Elle se fait après passage par un stade
intermédiaire Th0. Le choix entre Th1 et Th2 se caractérise par une production
différente de cytokines. La différence entre les sous-populations de
lymphocytes T CD4+ auxiliaires Th1 et Th2 repose sur la nature des cytokines
sécrétées (médiateurs cellulaires de nature glycoprotéiques). Certaines sont
communes aux deux types de lymphocytes, comme l'IL-3 et le GM-CSF. Les

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lymphocytes Th1 sont caractérisés par la sécrétion d'IL-2 et d'IFNγ (réponse


cellulaire) alors que les lymphocytes Th2 le sont par la sécrétion d'IL-4, IL-5,
IL-6 et IL-10 (réponse humorale).
L'induction des lymphocytes T cytotoxiques CTL CD8+ peut se faire de
différentes manières: soit directement si la cellule infectée est une CPA
professionnelle soit indirectement avec l'aide des lymphocytes auxiliaires Th1
CD4+.

IL–2

LTCD4+
LB

LTCD8+
IL–2 IL–4, 5, 6 et 10

INF  Macro
phage

INF  et 
IL–1

I-1-Reconnaissance de l’antigène par les lymphocytes


Les lymphocytes reconnaissent des sites particuliers de l’Ag. Les cellules
reconnaissent un épitope seul alors que les cellules T reconnaissent un épitope
associé à une molécule du CMH à la surface d’une cellule du Soi (soit une CPA soit
une cellule du Soi altérée).
Quatre types de molécules de la membrane cellulaire, apparentées mais
distinctes, sont responsables de la reconnaissance de l’Ag par le SI :
- Les Ac membranaires de la surface des cellules B (IgMm et IgDm)
- Les récepteurs des cellules T (TCR)
- Les molécules de classe I du CMH
- Les molécules de classe II du CMH

-Apprêtement et présentation des antigènes


Les antigènes exogènes (extracellulaire) sont internalisés et dégradés par
des cellules CPA (macrophages, cellules B et cellules dendritiques). Les peptides
antigéniques résultants, complexés à des molécules de classe II du CMH, sont
ensuite exposés à la surface de la cellule. Les antigènes endogènes
(intracellulaire : protéine virale ou tumorales produites par des cellules du soi

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altérées) sont dégradés dans le cytoplasme puis exposés avec des molécules de
classe I du CMH à la surface de la cellule. Etant donné que toutes les cellules
nucléées expriment les molécules de classe I du CMH, toutes les cellules
produisant des Ag endogènes utilisent cette voie pour apprêter l’Ag.

a- Antigènes endogènes : la voie cytosolique


Les Ag endogènes sont dégradés en peptides dans le cytosol par le
complexe enzymatique appelé le protéasome, qui a plusieurs types d’activités
peptidasiques. Les peptides antigéniques qui en résultent sont transportés dans
la lumière du RER par la protéine TAP, qui est une protéine hétérodimérique
ATP-dépendante localisée dans la membrane du RER. Dans le RER, les peptides
s’assemblent avec les molécules de classe I du CMH ; la liaison d’un peptide
stabilise l’association entre la chaîne α de classe I et la β 2-microglobuline. Les
complexes peptide-classe I sont ensuite transportés du RER vers la membrane
plasmique en passant par le complexe de Golgi.
b- Antigènes exogènes : la voie endocytaire
Les Ag exogènes, internalisés par phagocytose ou endocytose, sont
dégradés par divers enzymes hydrolytiques au sein de compartiments
endocytaires acides. Au sein du RER, les molécules de classe II du CMH
nouvellement formées s’associent avec la chaîne invariante (Ii), qui bloque la
liaison des peptides. Les molécules de classe II associées à la chaîne invariante
sont adressées à des compartiments endocytaires où la chaîne invariante est
dégradée par des enzymes protéolytiques, laissant le fragment CLIP ( class II
associated invariant chain peptide) dans la cavité de liaison au peptide. Une
réaction catalysée par l’HLA-DM (molécule de classe II du CMH non classique)
permet aux peptides antigéniques de déplacer le CLIP. Les complexes peptide-
classe II sont ensuite transportés vers la membrane plasmique.

I-2 Sélection clonale des lymphocytes


Un animal mature immunocompétent contient un grand nombre de clones
de lymphocytes T et de lymphocytes B réactifs vis-à-vis d’un Ag ; la spécificité
du récepteur membranaire de liaison à l’Ag des clones de lymphocytes. La
spécificité de chaque lymphocyte est déterminée avant leur contact avec l’Ag,
par des réarrangements de gène au hasard lors de la maturation dans la moelle
osseuse et le thymus. Dans ce processus de sélection clonale, un Ag se lie à une
cellule T ou B particulière et la stimule afin qu’elle se divise de façon répétitive
en un clone de cellule de même spécificité antigénique que le cellule parentale
d’origine. Seuls, les lymphocytes dont les récepteurs sont spécifiques d’un
épitope donné de la surface d’un Ag subissent un développement clonal et seront
impliqués dans la réponse immunitaire. La discrimination entre le soi et le non soi

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est accomplie par l’élimination, lors du développement des lymphocytes portant


des récepteurs autoréactifs ou par la suppression fonctionnelle de ces cellules
chez l’adulte.
La mémoire immunitaire est une conséquence de la sélection clonale. Le nombre
de lymphocytes spécifiques d’un Ag donné est amplifié et la durée de longévité
des cellules à mémoire est plus longue que celles des cellules naïves (non
stimulées).

II- Interactions cellulaires pour l’induction des réponses


immunitaires
Le système immunitaire requiert une interaction entre différents types
de cellules pour induire une réponse immunitaire. Les cellules impliquées sont les
CPA, les cellules TH et soit les cellules B pour l’induction de l’immunité humorale,
soit les cellules Tc pour l’induction de l’immunité à médiation cellulaire.

II-1 Déclenchement de la réponse immunitaire humorale


La création de la RI dépend de l’activation des cellules T H. Le processus
commence lorsque les récepteurs de liaison à l’Ag des cellules T H se lient aux
complexes peptide-molécules de classe II du CMH à la surface des CPA. Cette
interaction donne un signal à l’activation et la prolifération des cellules Th suivi
de l’activation de B et des T.

a- Les cellules impliquées


Les lymphocytes B matures activés par l’Ag passent de la MO à la
circulation sanguine ou lymphatique ou se fixent dans différents organes
lymphoïdes. L’interaction d’une cellule B mature avec l’Ag déclenche son
activation, sa prolifération et sa différenciation. Ce processus commence après
fixation de l’Ag sur les molécules d’Ac membranaires de la surface d’une cellule
B. Certains des Ag liés sont internalisés par endocytose médiée par un
récepteur. Après apprêtement de l’Ag, la cellule B présente les peptides
antigéniques qui en résultent, combinés à des molécules de classe II du CMH, à la
surface de sa membrane. Une cellule T H spécifique du complexe antigène-CMH
présenté se lie ensuite à ce complexe induisant la sécrétion par les TH de
cytokines qui stimulent les différentes phases de la division et de la
différenciation de la cellule B. la cellule B activée subit une série de divisions
cellulaires pendant 5 jours environ pour se différencier en plasmocytes et en une
population de cellules à mémoire.
La cinétique et les caractéristiques de la réponse humorale diffèrent suivant
qu’elles résultent de l’activation des lymphocytes naïfs (réponse primaire) ou des
lymphocytes à mémoire (réponse secondaire). Dans les deux cas, l’activation

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conduit à la production d’anticorps sécrétés de divers isotypes qui diffèrent


dans la capacité à médier des fonctions effectrices spécifiques.

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Schéma général de la réponse immunitaire

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b- Cinétique d’apparition des anticorps


Au cours de la réponse humorale primaire, l’IgM est tout d’abord sécrétée ; elle
est souvent suivie d’une proportion croissante d’IgG. En fonction de la
persistance de l’Ag, une réponse primaire peut s’étendre sur des périodes
variables, de quelques jours à quelques semaines. Les cellules B à mémoire
formées lors d’une réponse primaire arrêtent de se diviser et entrer en phase
G0 du cycle cellulaire. La capacité à développer une réponse secondaire dépend
de l’existence de cellules T à mémoire. La réponse secondaire est plus rapide ;
elle atteint une plus grande intensité et dure plus longtemps. La réponse
secondaire est caractérisée par la sécrétion d’un Ac d’une plus grande affinité
pour l’Ag et des isotypes autres que l’IgM.
Le déclenchement d’une réponse humorale à un Ag a essentiellement lieu dans les
ganglions lymphatiques périphériques. Dans les 2 premières semaines qui suivent
l’exposition à un Ag thymodépendants (TD).

III Caractéristiques de la réaction Ag-Ac


La réaction Ag-Ac présente 3 caractéristiques : Exothérmie-spécificité et
réversibilité.

III-1 Exothermie
Le site Ac se combine à un épitope de l’Ag correspondant. Cette liaison est
possible grâce à la complémentarité stérique des 2 sites impliqués (Ac+
épitopes). Elle s’établit et se maintient par des forces d’attachement de faible
énergie (E<10 Kcal/mole). Les AC dits “chauds” (Ac anti-rhésus) qui réagissent
bien à 37 C ont une faible réaction exothermique (2 à 10 Kcal/mole). Les forces
impliquées dans la liaison Ag-AC sont de nature différente.

Les forces électrostatiques.


Elles sont dues à l’attraction de groupes ioniques de charges opposées, situées à
l’extrémité de 2 chaînes protéiques (COO- et NH 3+).

Les liaisons hydrogènes.


Elles résultent de la formation de ponts hydrogènes entre atomes appropriés (H +
et N- ou O-).
Les forces de Vanderwaals.
Elles sont dues aux mouvements des électrons entre 2 molécules.

Les liaisons hydrophobes.

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Elles peuvent contribuer de moitié à la force de liaison Ag-Ac, elles sont


produites par l’association de groupements non polaires et hydrophobes entre
acides aminés.
III-2 La spécificité
La combinaison Ag-Ac résulte d’une complémentarité conformationnelle entre
l’Ag et l’Ac. On l’illustre cette complémentarité à l’aide de l’image :
- de la clé-serrure (complémentarité statique).
- du gant et de la main (complémentarité dynamique).
En effet, un site Ac peut se combiner à un épitope et à un seul, qui est dit
spécifique ; par conséquent, si l’on connaît l’un des éléments de la réaction Ag-Ac
on peut identifier l’autre.
III-3 La réversibilité
Le complexe Ag-Ac peut être dissocié par :
-La chaleur,
-L’acidification du milieu (pH<3),
-L’apport des ions en grande quantité.
La liaison Ag-Ac est donc réversible.

Remarque : L’Ac peut être élué de l’Ag in vitro, même si les complexes se sont
formé in vivo.

III-4 Mécanisme de la combinaison Ag-Ac


Soit une préparation d’Ag mélangée à une préparation d’Ac. En raison du
mouvement Brownien dû à l’énergie cinétique, Ag et Ac entrent en collision. Les
sites Ag et Ac se trouvent suffisamment rapprochés pour s’unir, les
groupements de l’Ag chargés (+) attirent les groupements de l’Ac chargés (-) et
vise versa. La réaction de combinaison s’écrit :
k1
Ag + AC Ag-AC
k2

v1 = k 1 (Ag) (Ac) Vitesse de formation Ag-Ac


v2= k 2 (Ag-Ac) Vitesse de dissociation Ag-Ac

A l’équilibre de la réaction, les 2 viteses sont égales :


V1 =v2 ce qui implique que k 1 (Ag) (Ac) = k 2 (Ag-Ac)
k1 /k2= (Ag-Ac)/(Ag) (Ac)=K
k1et k 2 sont les constantes de vitesses de réaction
K est une constante d’équilibre de la réaction Ag-Ac exprimée en min-1
Remarque : cette constante est calculée par différents procédés :

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-dialyse à l’équilibre
-ultracentrifugation
-équilibre dans un gel filtrant.
Plus le site de l’Ac se trouve adapté au site de l’Ag (parfaite complémentarité),
plus la valeur de K est élevée.

III-5 Aspects qualitatifs de la réaction Ag-Ac


La réactivité d’un Ac se caractérise par son affinité et par son avidité.

-L’affinité.
On définit l’affinité d’un Ac pou l’Ag spécifique par l’intensité des forces de
liaison du complexe Ag-Ac. Elles permet quand une complémentarité stérique
étroite existe entre le site Ac et l’épitope et permet aux forces d’attraction de
s’exercer pleinement par le rapprochement des structures moléculaires.
La pente k correspond au facteur d’association ou de dissociation.

Pente k forte : grande affinité

104 < k < 1012


Pente k faible : peu d’affinité

En immunologie, la constante k varie entre : 107 – 1010  Faible affinité


1010 – 1013  Forte affinité

Remarque : L’affinité n’est facilement mesurable que dans le cas d’Ag


monovalent, haptène, médicament ou hormone polypeptidique de faible PM.

-L’avidité
Elle dépend de plusieurs paramètres :
- la constante d’association
- la valence de l’Ac
- le nombre d’épitopes
- la température
- le pH
- la force ionique du milieu

III-6 Spécificité des Ac et notion de réactions croisées

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La spécificité d’immun-sérum résulte de l’addition de la réactivité de tous


les Ac présents, chacun d’eux réagissent avec différentes régions de la molécule
d’Ag et même avec différentes parties d’un même déterminant (DA). Néanmoins,
lorsque certains DA d’Ag A sont communs à ceux d’un autre Ag B, une fraction
des Ac dirigés contre A réagira également avec B (on parle de réaction croisé).

Remarque : La combinaison Ag-Ac n’entraîne aucune destruction ni de l’Ag ni de


l’Ac, contrairement aux effets de la combinaison Enzyme-substrat qui entraîne la
destruction du substrat. Cette combinaison est de nature physico-chimique ; elle
met en jeu des forces de liaison suffisamment fortes pour entraîner la
neutralisation de l’Ag, assez faibles pour que la réaction demeure réversible.

IV- Réponse immunitaire cellulaire


Les cellules tumorales et des cellules qui n’expriment pas les antigènes du
soi. Les cellules spécifiques (TCD4+ sécrétrices de cytokines et TCD8+) et non
spécifiques (NK) peuvent contribuer à la RI cellulaire. Les cellules T, NK et les
macrophages sont les sources importantes de cytokines qui régulent la RI. Les
deux types d’immunité ne sont pas complètement indépendants.

IV-1- Cellules T effectrices


Les réponses immunitaires à médiation cellulaire peuvent être divisées en
deux catégories principales selon les différentes populations effectrices. Un
groupe contient les cellules effectrices qui ont une activité cytotoxique directe.
Ces effecteurs (cellules spécifiques, lymphocytes cytotoxiques, cellules non
spécifiques; NK et macrophage) éliminent les cellules étrangères et les cellules
du soi altérées en développant une réaction cytotoxique qui lyse leur cible.
L’autre groupe est une sous population de cellules TCD4+ effectrices qui médie
les réactions d’hypersensibilité retardée.

a- Propriétés des cellules T effectrices


Les trois types de cellules T effectrices, les cellules T H1 et TH2 CD4+ et
les CTL CD8+. Elles expriment les molécules d’adhésion cellulaire et des
molécules effectrices membranaires ou solubles.

b- La fonction cytotoxique
Les cytokines sécrétées par les Th contribuent à l’activation de
différentes cellules T effectrices responsables des réponses à médiation
cellulaire. Une cellule Tc liée à un Ag apprêté combiné à des molécules de classe
I du CMH à la surface de la membrane d’une cellule du soi altérée, la cytokine
IL-2, secrétée par les cellules Th stimule la prolifération et la différenciation

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des cellules Tc. Ce processus crée des lymphocytes T cytotoxiques qui


provoquent une lyse membranaire de la cellule altérée et des populations de
cellules Th, Tc et à mémoire. Les cytokines régulent également la prolifération
et la différenciation de cellules effectrices non spécifiques ; les cellules NK et
les macrophages activés.

La formation d’un conjugué CTL-cellule cible conduit dans les minutes qui
suivent, à une étape Ca2++ dépendante, nécessitant de l’énergie, au cours de
laquelle le CTL programme la mort de la cellule cible. Le CTL se dissocie alors de
la cellule cible. Dans une période de temps variable (pouvant aller à quelques
heures) faisant suite à la dissociation du CTL, la cellule cible meurt par apoptose.
Le complexe membranaire TCR-CD3 d’un CTL reconnaît l’Ag associé à des
molécules de classe I du CMH de la cellule cible. Les sacs de Golgi et les granules
de stockage se réorientent à l’intérieur du cytoplasme du CTL pour se
concentrer vers la jonction avec la cellule cible. Les perforines (analogue au
fragment C9 du complément) et les granzymes, des protéases sont libérées des
granules par exocytose dans l’espace de jonction entre les cellules. Lorsque les
monomères de perforine entrent en contact avec la membrane de la cellule cible,
ils subissent un changement conformationnel qui expose un domaine
amphipathique qui s’insère dans la membrane de la cellule cible ; les monomères
se polymérisent en présence de Ca2++ pour former les pores cylindriques. Un
grand nombre de pores de perforine sont visible sur la membrane de la cellule
cible dans la région de formation du conjugué. Les pores facilitent l’entrée des
granzymes qui induisent une fragmentation du DNA et l’apoptose de la cellule
cible.

Les cellules Tc et
NK Cellule tueuse

Cellule cible

IV-2 Les cellules NK


Les cellules NK sont des cellules lymphoïdes ne se développant pas dans le
thymus. L’établissement détaillé de leur lignée reste à élucider. Elles expriment
des molécules certains marqueurs communs aux monocytes et cellules T, elles

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expriment également des marqueurs différents. Parmi les molécules


membranaires exprimées par les NK, figurent Le CD2, le récepteur IL-2, le CD16
(ou FcγRIII). Contrairement aux lymphocytes B et T, les cellules NK ne
subissent pas de réarrangements de gènes du récepteur. Les cellules NK sont
impliquées dans la réponse immunitaire naturelle et la réponse immunitaire
spécifique.

a- Mécanisme de lyse cellulaire provoquée par les cellules NK


Les cellules NK semblent tuer les cellules tumorales et les cellules
infectées par un virus selon un processus semblable à celui des CTL par
formation de pores induite par la perforine.
L’expression de taux élevés de molécules de classe I du CMH sur les cellules
normales semble protéger ces cellules d’une destruction médiée par les NK.
Cette destruction est régulée par l’équilibre entre les signaux positifs créés par
l’engagement de récepteurs activateurs (le NKR-P1 et d’autres) et des signaux
négatifs émis par des récepteurs d’inhibition (le CD94/NKG2 et la famille des
KIR).

b- Cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (ADCC)


Les cellules NK et d’autres types de cellules cytotoxiques non spécifiques
(monocytes, neutrophiles, éosinophiles) peuvent se lier à la région Fc d’un Ac fixé
sur des cellules cible et par la suite libérer des enzymes lytiques, de la
perforine ou du TNF, qui endommagent la membrane des cellules cible. Ce
processus, appelé cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante de l’anticorps
(ADCC), dirige ainsi des cellules cytotoxiques non spécifiques vers des cellules
cible spécifiques. La libération des enzymes lytiques, au niveau des zones de
contact crées par l’intermédiaire du Fc, peut se traduire par une lésion de la
cellule cible. Les macrophages et les cellules NK sécrètent le TNF qui peut avoir
un effet cytotoxique sur les cellules cibles liées.

Cytotoxicité dépendante à l’anticorps (ADCC) :

Destruction

Cellule tueuse
Cellule cible

RFC

Ac
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V- Régulation de la réponse immunitaire


Le développement de l’immunité ou de la tolérance impliquent une
connaissance spécifique de l’antigène par les cellules T ou des cellules B
réactives vis-à-vis de l’Ag, nécessite une régulation précise pour éviter des
conséquences graves. Les cytokines jouent un rôle important dans la régulation
de la réaction immunitaire.
1- Régulation par l’antigène
Une rencontre antérieure avec un antigène peut rendre l’animal soit tolérant
à l’antigène soit se traduire par la formation de cellules à mémoire. Dans certains
cas, la présence d’un Ag compétitif peut réguler la RI à un autre Ag. Cette
compétition antigénique a été montrée expérimentalement ; ex : la réponse aux
globules rouges de cheval est réduite par une immunisation antérieure par le GR
de mouton. Les bases moléculaire et cellulaires de cette compétition ne sont pas
connues.

2- Régulation par un anticorps


L’anticorps peut exercer une rétro-inhibition par sa propre production.
Lorsqu’un animal est immunisé avec un antigène spécifique et qu’il lui est injecté
un anticorps dirigé contre l’anticorps juste avant l’administration de l’antigène, la
réponse immunitaire à l’antigène est réduite au de 100 fois. L’anticorps
administré passivement entre en compétition pour l’antigène avec les cellules B
réactives de ce dernier, ce qui provoque une inhibition de l’expansion clonale.
Certains vaccins (ex : la rougeole ou les oreillons) ne sont administrés aux
enfants avant l’age d’un an. Le taux d’IgG maternels acquis naturellement par le
fœtus reste élevé pendant 6 mois après naissance. La vaccination de l’enfant
pendant ce délai provoque une réponse humorale faible et la production de
cellules à mémoire sera incapable de conférer une immunité de longue durée.

3-Régulation par les cytokines


Les diverses cellules effectrices assument des fonctions spécialisées,
telles que les sécrétions de cytokines et l’aide des cellules B (cellule TH CD4+
activées) et une activation des CT cytotoxique (TCD8+). Ces cellules ont une
durée de vie courte (quelques jours à quelques semaines). Les cellules T
effectrices CD4+ forment deux sous-populations caractérisées par des profils

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différents des cytokines qu’elles sécrètent. Une population Th1 sécrète de l’IL-
2, l’IFNγ et du TNFβ. La sous-population Th1 est responsable de la réponse
cellulaire (activation des cellules T cytotoxiques). La sous-population Th2
sécrète de l’IL-4, l’IL-5, l’IL-6 et l’IL-10 et intervient dans l’activation des
cellules B.

4-Régulation par les cellules mémoires


Les cellules T mémoire sont plus facilement activées que les cellules
naïves, expriment les mêmes molécules membranaires que les cellules
effectrices. Les cellules mémoires sont des cellules au repos en phase G0 du
cycle cellulaire avec moins d’activation que les cellules naïves. Les cellules T
naïves ne sont activées que par les cellules dendritiques, alors que les T mémoire
peuvent être activées par les macrophages, les cellules dendritiques et les
cellules B. Il semblerait que les T mémoires possèdent un taux élevé de
nombreuses molécules d’adhésion leurs permettant d’adhérer à différente CPA.

5-Régulation par les macrophages


Le macrophage à l'état basal est une cellule quiescente, ce qui prévient les
risques d'agression inappropriée du voisinage. Son activation par les lymphocytes
Th1 CD4+ entraîne une augmentation de l'activité lytique vis-à-vis des germes
intra-cellulaires par l'intermédiaire des radicaux libres d'oxygène, du monoxyde
d'azote et des enzymes lysosomiales. De plus l'activation augmente ses capacités
de CPA en augmentant l'expression des antigènes HLA de classe II.

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