Vous êtes sur la page 1sur 14

UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire

UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

LES CELLULES DU SYSTEME IMMUNITAIRE

I- INTRODUCTION
II- LIGNEE LYMPHOIDE 
A- Lymphocytes T
1- Origine et Maturation
2- Activation et différenciation
B- Lymphocytes B 
1- Origine et Maturation
2- Activation et différenciation
C- Natural Killer 
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
III- LIGNEE MYELOIDE 
A- Cellules Dendritiques
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
B- Monocytes et macrophages
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
C- Polynucléaires neutrophiles
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
D- Polynucléaires éosinophiles
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
E- Polynucléaires basophiles
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
F- Mastocytes
1- Origine et caractéristiques
2- Activation
IV- EXPLORATION ET PATHOLOGIE
V- CONCLUSION

1 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

I- INTRODUCTION
Les cellules du système immunitaire sont habituellement classées en cellules de l’immunité
innée (macrophages, polynucléaires, mastocytes, cellules ‘’natural killer’’ (NK), cellules
dendritiques) et cellules de l’immunité acquise ou adaptative (lymphocytes T et B). Toutes
ces cellules proviennent d’un précurseur commun, la cellule souche hématopoïétique (CSH)
pluripotente de la moelle osseuse. Sous l’influence de facteurs de croissance les CSH se
différencient en 2 lignées de cellules souches : lymphoïde et myéloïde. La lignée lymphoïde
donne naissance aux lymphocytes T, B et aux cellules NK et la lignée myéloïde aux
polynucléaires, aux monocytes, aux mastocytes et aux plaquettes. Les cellules dendritiques
dérivent des deux lignées.
Plus récemment, un rôle dans l’immunité a été reconnu à des cellules moins traditionnelles
comme les cellules épithéliales, les cellules endothéliales et les plaquettes.
Une anomalie qualitative ou quantitative des cellules de l’immunité peut entraîner différentes
pathologies dont le pronostic est parfois sévère.

II- LIGNEE LYMPHOIDE 


Les lymphocytes sont les seules cellules du système immunitaire qui portent les attributs de
spécificité, de diversité, de mémoire et de reconnaissance du soi et du non soi. Ils représentent
20 à 30 % des leucocytes du sang soit 1500 à 4000 éléments/μl et 99% des cellules de la
lymphe. Les lymphocytes circulent dans le sang et la lymphe et infiltrent les tissus et les
organes lymphoïdes. Ils naissent dans la moelle osseuse et exercent leurs fonctions en
périphérie.
Morphologiquement les lymphocytes au repos (naïfs) sont des petites cellules (6µ), mobiles,
non phagocytaires, pauvres en organites, sans élément de distinction entre les lymphocytes B
et T. Par contre ces deux types cellulaires se distinguent par les molécules de surface qu’elles
portent sur leur membrane. Certaines de ces molécules sont désignées par le sigle « CD » qui
veut dire « cluster de différenciation ». D’autres sont des récepteurs membranaires de
différentes molécules et la troisième catégorie est représentée par le récepteur spécifique de
l’antigène. Le récepteur de l’antigène des lymphocytes T est le TCR (T cell receptor) et celui
des B est le BCR (B cell receptor).
Lorsque les lymphocytes sont activés, ils se transforment en cellules effectrices et en cellules
mémoire. Les cellules mémoire sont quiescentes en phase G0 du cycle cellulaire. Elles ont
une longue durée de vie et sont impliquées fortement lors du deuxième contact avec
l’antigène.

A- Les lymphocytes T
1- Origine et Maturation
Dans la moelle osseuse, la CSH donne naissance à la cellule souche lymphoïde qui se
différencie en cellule progénitrice T. Cette cellule quitte la moelle osseuse et gagne le thymus
par la voie sanguine pour continuer sa maturation. Elle est alors appelée : prothymocyte.
La maturation thymique permet au prothymocyte de devenir un thymocyte mature et un
lymphocyte prêt à sortir en périphérie. Cette transformation nécessite plusieurs étapes dont :
l’expression de molécules de surface spécifiques des étapes, le réarrangement des gènes du
TCR pour former un pré-TCR puis un TCR mature et l’acquisition du répertoire antigénique.
Le but final est de produire des lymphocytes T susceptibles de reconnaître des antigènes
extérieurs et ne réagissant pas avec des antigènes du soi.

2 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

a- Thymocyte précoce double négatif (DN)


Le thymocyte précoce représente moins de 1% de la population thymique. Il ne possède pas
les molécules caractéristiques du T : CD4, CD8 et le complexe TCR-CD3. Il est retrouvé dans
le cortex thymique superficiel. Ces cellules prolifèrent activement (d’où leur morphologie
basique) et peuvent être subdivisées en quatre sous populations caractérisées par la présence
ou l'absence de molécules de surface cellulaire comme c-kit, CD44, CD25 :
- Le thymocyte double négatif 1 (DN1) exprime c-kit et CD44 mais pas CD25
- Le DN2 commence à exprimer CD25 et à réarranger les gènes codant pour le TCR
- Le DN3 cesse d’exprimer c-kit et CD44 et débute l’expression du pré-TCR et des
molécules CD3
- Le DN4 perd CD25 mais exprime le pré-TCR, CD2, CD5 et CD7

b- Thymocytes intermédiaires double positifs (DP)


Les thymocytes intermédiaires expriment CD4 et CD8. Ils se localisent au niveau du cortex
thymique profond. Ce stade est caractérisé par la fin des réarrangements génétiques du TCR et
par l'expression du complexe TCRαβ/CD3. L’expression du TCR permet aux cellules DP de
subir une sélection thymique positive du répertoire antigénique. Toute cellule qui ne possède
pas un TCR capable de reconnaître les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité du
soi (CMH) est éliminée par apoptose (restriction au CMH). Seules les cellules reconnaissant
le soi survivent.

c- Thymocytes immatures simple positifs (CD4+ ou CD8+)


Ces thymocytes immatures vont migrer vers la médullaire thymique où ils subiront une
sélection négative : élimination par apoptose des thymocytes portant un TCR de trop haute
affinité pour les molécules du CMH du soi seules, ou pour un auto antigène présenté par le
CMH du soi (tolérance au soi). Ce mécanisme permet l’élimination des thymocytes
autoréactifs (tolérance au soi et éviction des phénomènes d’auto-immunité). On estime que
plus de 95% des thymocytes meurent par apoptose dans le thymus avant même d'être
parvenus à maturation.

d- Thymocytes matures (CD4+ ou CD8+)


5% des thymocytes arrivent à maturité après sélection thymique, quittent le thymus pour
rejoindre les organes lymphoïdes secondaires. Deux types de lymphocytes quittent le thymus :
les lymphocytes T auxilliaires ou helper (TH) qui portent la molécule CD4 et les lymphocytes
T cytotoxiques (Tc) qui expriment la molécule CD8.
Ce lymphocyte T mature porte à sa surface plusieurs molécules et récepteurs : le complexe
TCR-CD, CD4 ou CD8, CD45, CD28 (molécules de costimulation), CD40L.
Une nouvelle sous population de lymphocytes a été récemment identifiée : les nTreg (naturel
T régulateur). Ce sont des lymphocytes T CD4 qui sont différenciés au niveau thymique :
CD4+ CD25+ Foxp3 (forkhead-boxp3 : facteur de transcription). Cette population porte à sa
surface les molécules: GITR (glucocorticoid-induced tumor necrosis factor receptor), TNFR
(récepteur du TNF), TGFR (récepteur du TGF), CD103, CTLA4, CD62L

2- Activation et différenciation :
Les lymphocytes T en périphérie rencontrent l’antigène au niveau des organes lymphoïdes
secondaires. La reconnaissance de l’antigène entraine l’activation des lymphocytes T sa
différenciation et sa prolifération.

3 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

a- Différenciation des lymphocytes TH


Les TH représentent 35 à 50 % des lymphocytes circulants. Ils se caractérisent par
l’expression de la molécule CD4 qui a pour ligand les molécules du CMH de classe II. Ils
exercent leurs fonctions par le biais de médiateurs solubles, les cytokines, qu’ils secrètent
lorsqu’ils sont activés par l’antigène.
Le TH naïf reconnaît l’antigène présenté par des cellules présentatrices d’antigène (CPA :
cellules dendritiques, macrophages et lymphocytes B) en association avec les molécules de
classe II du CMH. Il se différencie ensuite en TH effecteurs (TH1, TH2, TH17), T régulateur
induit (iTreg) et TH mémoire. Il existe au moins deux sous-types de iTreg identifiés : les TR1
(CD4+CD25+Foxp3-CTLA4+) et TH3 (CD4+CD25+Foxp3+)
La différenciation du TH vers l’une des sous populations dépend de plusieurs paramètres. Le
premier est la nature de l’antigène étranger et son type d’interaction non spécifique avec les
cellules phagocytaires. Le deuxième paramètre est le mode de présentation de l’antigène. Le
dernier élément intervenant dans la différenciation du TH est la nature des cytokines présentes
dans le milieu.

b- Différenciation des T cytotoxiques 


Les lymphocytes T cytotoxiques naïfs ou CTL précurseurs (CTL-P) représentent 20 à 35 %
des lymphocytes du sang. Ils expriment la molécule CD8. Le CTL-P reconnaît l’antigène
présenté avec les molécules de classe I du CMH par les cellules cibles. Toutes les cellules
nucléées de l’organisme portent les molécules classe I du CMH et donc sont potentiellement
des cellules cibles. Lorsqu’une cellule est infectée par un agent pathogène ou si elle contient
des composants non fonctionnels elle les présente à sa surface avec le CMH et devient ainsi
cellule cible. La reconnaissance de l’antigène et l’action de l’IL2 (secrétée par les
lymphocytes TH1) permettent au CTL-P de se différencier en CTL-effecteur. Les CTL
agissent sur les cellules cibles par contact direct et par sécrétion de cytokines (IFNγ).

B- Les lymphocytes B
Les lymphocytes B représentent 5 à 15% des lymphocytes sanguins (200-400/mm3), ce sont
le support  de l’immunité humorale. Leur activation aboutit à la production
d’immunoglobulines spécifiques de l’antigène.

1- Origine et Maturation :
La naissance et la maturation des lymphocytes B se déroulent totalement au niveau de la
moelle osseuse. La cellule souche lymphoïde (dérivée de la CSH) se différencie, sous
l’influence de l’IL3 et l’IL7, en progéniteur B qui subit une différenciation et une maturation
en plusieurs étapes pour devenir plasmocyte sécréteur d’immunoglobulines.

a- Stade Pro B (cellule progénitrice B) :


C’est le stade le plus précoce d’engagement irréversible dans la lignée B. C’est une grande
cellule peu différenciée qui se divise activement et dans laquelle les gènes des
immunoglobulines ne sont pas exprimés. Elle possède une tyrosine phosphatase
transmembranaire « CD45R » qui joue un rôle dans l’activation du lymphocyte B. La cellule
pro-B se caractérise par des marqueurs spécifiques. Le CD10 est un marqueur d'expression
transitoire, permettant d'identifier les cellules de leucémies aigües lymphoblastiques qui
dérivent de ces précurseurs B chez l'enfant. Le CD79 (Igα et Igβ) est un composant du
récepteur B de l’Ag (BCR) qui assure son transport depuis le réticulum endoplasmique vers la
membrane cellulaire. Ultérieurement, l’hétérodimère Igα et Igβ permettra la transduction du

4 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

signal d’activation à l’intérieur de la cellule. Le CD19 qui est une partie du corécepteur des
cellules B. Le pro B porte également CD43 (leucosialine) et le CD24 (antigène thermostable
ou heat stable antigen : HSA). 
La cellule pro B entre en contact direct avec les cellules stromales grâce aux molécules
d’adhésion cellulaire VLA 4 sur le pro B et VCAM 1 sur la cellule stromale. Cette liaison
permet l’activation de la tyrosine kinase c-Kit du pro B par sa fixation sur son récepteur SCF
(stem cell factor) sur la cellule stromale et la différenciation vers le pré B.
C’est à la fin de cette étape de maturation que la cellule est appelée « cellule proB tardive »
caractérisée par le premier réarrangement des gènes des immunoglobulines codant les chaînes
lourdes (H) à l’origine de la synthèse d’une chaîne lourde μ détectable dans le cytoplasme de
la cellule (CμH).

b- Stade Pré B :


Les premières cellules pré B sont toujours attachées aux cellules stromales. Elles expriment le
récepteur de l’IL7. La liaison de l’IL7 sécrétée par les cellules stromales à son récepteur sur
les pré B permet une régulation des molécules d’adhésion cellulaire et un détachement du pré
B. Ce pré B en cours de maturation se caractérise par la perte du CD43 et du c-kit et
l’expression de nouveaux marqueurs : CD25 (chaîne α du récepteur de l'IL2), CD20, CD21,
CD22, CD40. C’est à ce stade que le pré-BCR apparaît. Le pré BCR est formé de la chaîne
lourde μ associée à une glycoprotéine de structure apparentée à la chaîne légère des
immunoglobulines (chaine légère de substitution) et au CD79.
Malgré l’existence de deux chromosomes dans le lymphocyte B, un seul s’exprime et inhibe
l’autre chromosome : c’est l'exclusion allélique. Ce mécanisme caractéristique permet de ne
générer qu’une seule spécificité antigénique. Lorsque les gènes d’un chromosome se
réarrangent de façon non productive, le lymphocyte B ne meurt pas, il a une deuxième chance
de survie. En effet les allèles situés sur l’autre chromosome vont pouvoir se réarranger.
Chaque cellule pré-B subit 6 à 8 divisions.

c- Stade B immature :
Ce sont des petites cellules synthétisant des chaînes légères dont l’assemblage avec les
chaînes lourdes μ forme les immunoglobulines de classe IgM exprimées à la surface en faible
quantité et formant un BCR fonctionnel produit au hasard des remaniements géniques.
A ce stade, les lymphocytes B immatures vont subir une sélection négative qui consiste à
éliminer les lymphocytes B qui portent un BCR reconnaissant les antigènes du soi
(autoréactif). Certains clones autoréactifs pour échapper à cette mort corrigent leur BCR :
édition (editing). Le remplacement des chaînes légères de l’immunoglobuline de surface
formant le BCR permet un changement de spécificité  et les clones ne sont plus auto réactifs.
Après cette sélection seulement 5-10% des lymphocytes B vont atteindre la circulation.

d- Stade B mature :
Les lymphocytes B matures sont aussi appelés les lymphocytes B naïfs puisqu'ils n'ont pas
encore été en contact avec leur antigène spécifique. La maturation des lymphocytes B
implique la co-expression d'une IgM et d'une IgD membranaires. Ces lymphocytes B
immunocompétants traversent les sinus veineux et vont coloniser le système lymphoïde
secondaire par le sang.
Les lymphocytes B matures portent plusieurs molécules de membrane et récepteurs. Le
récepteur de l’antigène est le plus important. Il est formé de l’immunoglobuline de membrane
et de l’hétérodimère Igα et Igβ. Le corécepteur des lymphocytes B est représenté par les
molécules CD19, CD20 et CD81. Par ailleurs, le lymphocyte B exprime les molécules TACI

5 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

(transmembrane activator and calcium modulator and cyclophilin ligand interactor) et BAFF
R (B-cell activation factor receptor) qui sont les ligands de BAFF et APRIL (a proliferation-
inducing ligand). BAFF et APRIL sont des cytokines de la famille des TNF, exprimées par les
monocytes, les macrophages et les cellules dendritiques. La liaison avec leurs ligands sur les
lymphocytes B, induit une activation et un signal anti apoptotique et permet la survie des B.
Une autre molécule importante sur le lymphocyte B est le CD20 exprimée sur les
lymphocytes pré B et les B matures mais pas sur les cellules souches hématopoïétiques, les
cellules pro-B ni sur les plasmocytes normaux. La molécule CD20 est présente dans les
radeaux lipidiques de la membrane cellulaire, elle interviendrait, après activation du BCR, en
tant que canal calcique dans de nombreuses voies de signalisation mises en jeu dans la
prolifération, l’activation, la différenciation et l’apoptose.

2- Activation et différenciation

a- Lymphocytes B
Au niveau des follicules primaires des organes lymphoïdes secondaires, les lymphocytes B
matures, naïfs et quiescents sont activés par leur rencontre avec l’antigène. Les follicules
lymphoïdes deviennent secondaires. Les lymphocytes B activés se multiplient intensément et
deviennent des centroblastes. Ce sont des grandes cellules qui n’expriment pas
d’immunoglobulines de membrane. Elles se divisent pour donner des centrocytes qui eux ne
se divisent pas et portent une immunoglobuline membranaire. Au contact de l’antigène
présenté sur les cellules dendritiques folliculaires, les centrocytes se différencient en cellules
mémoire et en plasmoblastes. Les plasmoblastes se développent en plasmocytes.

b- Plasmocyte
Le plasmocyte provient de la différenciation terminale du lymphocyte B, six à sept mitoses
après l’activation du B naïf. Le plasmocyte est une cellule ovalaire au noyau excentré en
forme de rayon de roue, avec un cytoplasme abondant et basophile. Ceci traduit une intense
activité sécrétoire.
Le plasmocyte est localisé essentiellement au niveau des tissus : peau, la zone médullaire des
ganglions, le cordon de Billroth de la pulpe rouge de la rate, le chorion muqueux.
Physiologiquement on ne le trouve pas dans le sang circulant,
Il représente 1 à 3 % des cellules de la moelle osseuse. Il migre dans la moelle osseuse à
partir du ganglion ou de la rate par la circulation lymphatique. Le plasmocyte est spécialisé
dans la synthèse et la sécrétion des immunoglobulines.

C- Les cellules Natural killer NK

1- Origine et caractéristiques
Les cellules NK représentent 5 à 10% des lymphocytes du sang. Elles sont retrouvées au
niveau de moelle osseuse, du tissu lymphoïde de la rate et de certaines muqueuses. Ce sont
des cellules tueuses qui dérivent de la cellule souche lymphoïde sous l’influence de flt3-ligand
et c-kit ligand à un stade précoce et de l’IL-15, et plus accessoirement de l’IL-21.
Les cellules NK sont des grands lymphocytes. Leur cytoplasme contient, de façon
constitutive, des granules contenant des protéines appelées granzymes et perforines. Elles
diffèrent des lymphocytes T et B par le fait qu’elles n’expriment pas de récepteurs spécifiques
de l’antigène, ne réarrangent pas leurs gènes et ne sont pas restreintes au CMH.
Elles expriment des marqueurs de surface et des récepteurs caractéristiques.
6 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

a- Marqueurs de différenciation :
Les cellules NK expriment le CD16 (RFcγIII) qui est le récepteur des immunoglobulines, les
CD2, CD56, CD94 et LFA-1
Deux populations de cellules NK sanguines, fonctionnellement différentes, sont
individualisées en fonction de l'intensité d'expression des marqueurs CD56 et CD16, de leur
capacité cytotoxique et de leur capacité de production de cytokines (l’IFNγ, l’IL10, le TNFα
et le TNFβ). Les NK qui expriment fortement le CD56 sécrètent une grande quantité de
cytokines mais sont peu cytotoxiques, elles représentent 10%. Celles qui expriment fortement
le CD16 sont cytotoxiques et sécrètent peu de cytokines.

b - Récepteurs des NK :
La cellule NK présente à sa surface des récepteurs inhibiteurs et des récepteurs activateurs de
la lyse cellulaire qui sont en équilibre.
* Récepteurs inhibiteurs de la lyse cellulaire
Les récepteurs inhibiteurs ont pour ligand les molécules du CMH de classe I. Ces molécules
sont exprimées sur toutes les cellules nucléées normales de l’organisme. Par contre leur
expression est abaissée ou abolie sur les cellules infectées ou les cellules tumorales. Lorsque
les récepteurs inhibiteurs des NK reconnaissent les CMH classe I du soi, ils sont activés et
grâce au motif ITIM (Immunorecepetor tyrosine based inhibition motif) de leur partie
intracytoplasmique, transmettent un signal négatif qui empêche la cellule NK d’exercer son
activité cytotoxique.
Ces récepteurs appartiennent à deux grandes familles, celle des immunoglobulines et celle des
lectines. Les récepteurs inhibiteurs de la superfamille des Ig sont représentés essentiellement
par les KIR (Killer-cell inhibitory Receptors). Les KIR possèdent 2 ou 3 domaines
extracellulaires de type immunoglobuline (2D ou 3D) et une longue queue intra
cytoplasmique KIR-L (long).
Les KIR2D reconnaissent des molécules HLA-C à l'exception du KIR2DL4 dont le ligand
est le HLA-G. Les KIR3D sont spécialisés dans la reconnaissance des molécules HLA- A et
B.
Les récepteurs inhibiteurs de la famille des lectines de type C : ISIR (Ig superfamily
ihnibitory receptor) sont des glycoprotéines transmembranaires avec une extrémité N-
terminale intracytoplasmique. Ils sont représentés par les hétérodimères CD94/NKG2A
(CD159a) et CD94/NKG2B et ont pour ligand la molécule HLA-E ou les molécules classe I
non classiques du CMH.
* Récepteurs activateurs de la lyse cellulaire
Ces récepteurs reconnaissent des molécules de surface cellulaire qui sont exprimées sur la
cellule stressée ou infectée (virale ou bactérienne) mais aussi sur les cellules en
transformation maligne ou ayant subit un dommage de l’ADN. Plusieurs molécules de surface
jouent ce rôle : CD16, CD2, NKR-p1 (Natural Killer Receptor protein 1, CD161), CD40L,
2B4 (CD244), CD44, CD69, CD38.
Les récepteurs activateurs des NK ont au niveau de leur partie intracytoplasmique des motifs
ITAM (Immunorecepetor tyrosine based activation motif), qui une fois activés, transmettent
un signal positif qui conduit la cellule NK à exercer sa cytotoxicité.
Certains de ces récepteurs activateurs appartiennent à la superfamille des immunoglobulines :
les KAR (Killer-cell activator Receptors) et les NCR (Natural Cytotoxicity Receptor).
Les KAR ont une partie intracytoplasmique très courte (short) et une partie extracellulaire
homologue à celle des KIR.
Trois NCR ont été décrits. NKp46 et NKp44 sont exprimés de façon constitutive, NKp30 est
exprimé après activation par l'IL-2. Ils possèdent 1ou 2 domaines extra cellulaires impliqués

7 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

dans l'interaction avec des ligands dont la nature n'est pas connue, une partie
intracytoplasmique courte. Elle est obligatoirement associée à des polypeptides possédant un
ou plusieurs motifs ITAM pour permettre la transduction d'un signal. NKp46 est couplé CD3ζ
ou FcRγ, le NKp30 à CD3ζ et le NKp44 à DAP12 (death-associated protein).
D’autres récepteurs activateurs appartiennent à la superfamille des lectines de type C. Ce sont
des hétérodimères CD94/NKG2C et CD94/NKG2D. Le CD94/ NKG2C, la contre partie
activatrice de CD94/NKG2A, partage le même ligand : HLA E. CD94/ NKG2D s'associe à
un polypeptide appelé DAP10. Le DAP10 ne possède pas de motif ITAM, mais un site de
recrutement pour la sous unité p85 de la phosphatidylinositol 3-kinase (PI3K). Les ligands de
ces récepteurs sont les molécules MICA, MICB.

2- Activation
L’activation des cellules NK est sous l’influence de plusieurs cytokines : les IFN α et β, le
TNFα, l’IL12 et l’IL15 secrétées par les macrophages et cellules dendritiques.  La cellule NK
agit soit par cytotoxicité directe ou indirecte. Cette dernière appelée également cytotoxicité
médiée par les anticorps (ADCC) s’exerce sur une cellule cible qui a fixé une
immunoglobuline à sa surface. Le CD16 de la cellule NK reconnaît cette immunoglobuline,
s’y fixe et induit la sécrétion des granzymes et perforines.

Lymphocyte NK-T :
Ce sont des lymphocytes qui subissent une maturation thymique et qui ne représentent que 0.1
à 0.5% des lymphocytes du sang. Ils sont retrouvés dans les épithéliums et les organes
lymphoïdes et expriment à la fois des caractéristiques des cellules T et des NK. Les NKT
peuvent exprimer le CD4 ou pas, n’exprime pas le CD8, exprime le CD16 et portent un TCR
qui reconnait une molécule apparentée au CMH de classe I : CD1
Ces lymphocytes une fois activés, produisent IL4 et IFNγ et exercent leur cytotoxicité de la
même façon que les NK.

III- LIGNEE MYELOÏDE 

A- Les cellules dendritiques (DC : dendritic cell)


Elles représentent 0,3% des cellules du sang et 2 à 3% de celles des organes lymphoïdes. Les
DC sont présentes dans tous les tissus et ont deux fonctions : capter l’antigène et le présenter
aux lymphocytes.

1- Origine et caractéristiques
Les cellules dendritiques sont divisées en plusieurs sous populations : les cellules dendritiques
conventionnelles (cDC), les cellules dendritiques plasmacytoïdes (pDC) et les cellules
dendritiques inflammatoires. Leur localisation est différente : les cDC se trouvent dans les
tissus lymphoïdes, non lymphoïdes et dans le sang, les pDC circulent dans le sang et les
organes lymphoïdes et les CD inflammatoires dans les tissus inflammatoires. Elles sont
générées au niveau de la moelle osseuse, circulent ensuite dans le sang puis se localisent dans
les tissus selon leur tropisme. On les retrouve dans les tissus conjonctifs des organes, dans
l’épiderme, dans les ganglions, la rate, le thymus.
La majorité des cellules dendritiques sont d’origine myéloïde. Dans la moelle osseuse, à partir
du progéniteur granulocyte-macrophage se différencie le précurseur macrophage cellule
dendritique (PMD) qui donne d’une part le monocyte et d’autre part le précurseur des cellules
dendritiques (PDC). Le PDC se différencie en pré-pDC et pré-cDC qui quittent la moelle à
8 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

l’état immature, via la circulation sanguine et donnent naissance aux cDC des tissus
lymphoïdes et non lymphoïdes et aux pDC. La différenciation de toutes ces cellules
dendritiques dépend du facteur de croissance Flt3-L. Les monocytes circulants, après avoir été
recrutés dans des sites inflammatoires, peuvent se différencier rapidement en CD
inflammatoire.

a- Cellules dendritiques cDC


Les cDC correspondent aux CD des tissus non lymphoïdes qui migrent vers les organes
lymphoïdes ainsi que les CD résidentes des organes lymphoïdes. Il existe plusieurs sous
populations. Les cDC de la peau, localisées au niveau de l’épiderme sont appelées cellules de
Langerhans. Elles sont caractérisées par la présence de granules de Birbeck. La présence de
CD1a, de la langerine (CD207) et de la molécule d’adhésion E-cadhérine permet de la
diférencier des autres CD. Il est aussi possible de générer (tout du moins en culture) des
cellules de Langerhans à partir de monocytes en présence de GM-CSF, IL-4 et TGFβ (voie
TGFβ dépendante). Les cDC interstitielles existent dans tous les tissus non lymphoïdes (sauf
cornée et cerveau). Elles expriment fortement les molécules de classe II du CMH, le CD209 et
le facteur de coagulation XIIIa. Les cDC du sang expriment fortement les molécules de classe
II du CMH et le CD11c.

b- Cellules dendritiques plasmacytoïdes


Elles sont localisées au niveau des organes lymphoïdes secondaires et du sang. Elles sont
caractérisées par l’absence de CD11c, d’un pouvoir de phagocytose faible et par leur capacité
à produire rapidement de grandes quantités d’INFα et β. Elles expriment les molécules
d’adhésion CCR7 et CD62L qui leur permettent d’entrer dans les ganglions au niveau des
HEV. Elles expriment un répertoire de TLR faible (7 et 9) qui leur confère une capacité de
réponse aux virus. Elles sont capables de produire des cytokines inflammatoires (TNFα et
IL6), par contre elles ne produisent pas d’IL12.

c- Cellules dendritiques inflammatoires


Ces cellules de description récente, se différencient rapidement à partir des monocytes au
niveau des sites inflammatoires. Elles produisent du TNFα et de l’oxyde nitrique (NO).

2- Activation
La maturation complète des cellules dendritiques n’a lieu qu’après leur activation. Cette
maturation leur permet d’acquérir les moyens nécessaires pour présenter l’antigène. Les CD
immatures sont spécialisées dans la capture de l’antigène et son apprêtement alors que les CD
matures sont spécialisées dans la présentation de l’antigène aux cellules T. Différents facteurs
peuvent induire la maturation des CD : la liaison de leurs TLR aux PAMPs des virus et
bactéries (lipopolysaccharides) ou aux DAMPs (produits des dommages tissulaires), la liaison
à des cytokines de l’inflammation (TNFα, IL1, IL17). Cette activation va induire une
augmentation considérable des molécules de costimulation et d’adhésion, des molécules du
CMH de classe II membranaires et la production d’IL12.

B- Les monocytes et les macrophages


Les monocytes représentent 4% des leucocytes sanguins. Ce sont des cellules circulantes du
sang qui deviennent des macrophages lorsqu’elles pénètrent dans les tissus. Ces cellules
assurent avec les cellules dendritiques la première ligne de défense de l’organisme par les
fonctions de phagocytose et de présentation de l’antigène.

9 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

1-Origine et caractéristiques
a- Origine et localisations
Les monocytes prennent naissance dans la moelle osseuse à partir de la cellule souche
hématopoïétique à l’origine du précurseur myéloïde qui est commun aux deux lignées :
progéniteur granulocyte-monocyte. Sous l’influence de l'IL-1, IL-3, le GM-CSF
(granulocyte-macrophage colony stimulating factor) et le M-CSF (macrophage colony
stimulating factor) ce progéniteur se différencie en monoblaste puis en pro-monocyte et en
monocyte. Le monocyte mature quitte la moelle osseuse par voie sanguine.
Le monocyte qui passe dans le sang est une cellule d'un diamètre de 10 à 20 µ, au noyau
réniforme, au cytoplasme contenant des granulations azurophiles. Il quitte le flux sanguin
pour pénétrer dans les tissus où ils se différencient en macrophages. En fonction de leurs
localisations, les macrophages sont appelés différemment. Dans le poumon ce sont des
macrophages alvéolaires, dans le foie ils portent le nom de cellules de küpffer et celui de
cellules de la microglie dans le système nerveux central. Les cellules mésangiales sont les
macrophages localisés au niveau du rein.
b-Molécules de surface
Les macrophages portent de nombreux marqueurs de surface :
- l’antigène pan leucocytaire CD45
- des marqueurs de lignée : les antigènes myéloïdes CD33 et CD13
- des marqueurs de stade : l’antigène monocytaire CD14
- des marqueurs de fonction tels que ceux impliqués dans:
* la reconnaissance directe de l’Ag : le TLR4 qui a pour ligand les LPS, le TLR2 qui
se lie aux peptidoglycanes des bactéries gram-, le récepteur du mannose fucose R
(CD206) et le Scavenger R (CD204) qui reconnaît les lipides.
* la reconnaissance indirecte de l’Ag :  les récepteurs du fragment Fc des IgG (CD64
(RFcI), CD32 (RFcII), CD16 (RFcIII)), le récepteur du fragment Fc des IgE
(CD23 (RFcII)) et les récepteurs du complément (CR1 (CD35) récepteur de C3b,
CR3 (CD11b/CD18) récepteur de C3bi, CR4 (CD11c/CD18) récepteur de C3dg et
CD88 (C5aR) qui se lie à C5a (chimiotaxie).
* l’adhésion : CD54 (ICAM-1) et VLA-4 (CD49d/CD29) dont les ligands respectifs
sont LFA-1 et Fibronectine, VCAM
* l’apoptose : Fas (CD95) et TNF-R dont les ligands sont respectivement Fas-L
CD178 et TNF.
- des récepteurs de différentes cytokines (molécules de communication) : IL-1, IL-2, IL-3,
IL-4, IL-6, IL-10, IL-13, IFN, TGF, MIF, GM-CSF, M-CSF.
- les molécules HLA de classe I et II et le CD4.

2- Activation
L’activation des macrophages se fait à travers les récepteurs de reconnaissance directe ou
indirecte de l’antigène. Ce dernier est internalisé par un mécanisme de phagocytose suivi
d’une présentation de l’antigène aux lymphocytes avec expression des molécules de
costimulation.

C- Le polynucléaire neutrophile (PNN)


Les polynucléaires neutrophiles représentent 40 à 80% des leucocytes sanguins selon l’âge et
la granulopoïèse et représentent 70% de l’hématopoïèse médullaire.
10 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

Les PNN sont chargés de détruire et d’éliminer tout agent pathogène et toute cellule anormale.
Ce sont les premières cellules à migrer vers les sites infectieux. Ces fonctions sont possibles
grâce aux capacités de ces cellules au déplacement, à l’adhérence, à la phagocytose et aux
activités de tuer et de dégrader.

1-Origine et caractéristiques
a- Origine et maturation
Les PNN prennent naissance dans la moelle osseuse, à partir d'un précurseur myéloïde
commun aux deux lignées granulocytaire et monocytaire. Sous l’influence de différentes
cytokines, IL-3, IL-6, le GM-CSF et le G-CSF, le progéniteur granuleux se différencie en
myéloblaste puis en promyélocyte, myélocyte, métamyélocyte et en PNN.
- Le myéloblaste est une cellule de 15 à 20µ, représentant 0 à 2% des cellules de la
moelle, de forme quadrangulaire avec des granulations azurophiles un cytoplasme
hyperbasophile. Cette cellule porte les marqueurs CD13 et CD33.
- Le promyélocyte est plus volumineux, représente 2 à 8% des cellules médullaires trois
sortes de granulations intracytoplasmiques. Les unes sont denses et sphériques,
d’autres sont allongées avec des inclusions cristallines et les dernières sont très petites
et peroxydase positive.
- Le myélocyte  est une cellule de 15µ, à cytoplasme acidophile, à noyau arrondi,
convexe avec un début de déhicence. La chromatine forme des blocs, il n’y a plus de
nucléole. Les granulations sont soit non visibles, primaires azurophiles (MPS acides),
ou visibles, neutrophiles, fines et brunâtres ou à contenu enzymatique différent.
- Le métamyélocyte est une cellule presque mature avec segmentation du noyau et une
raréfaction des ribosomes et mitochondries.
Le PNN quitte la moelle osseuse et passe dans la circulation sanguine. Sa demi-vie y est
brève, de 6 à 10 heures. Ce sont des cellules quiescentes en phase G0 du cycle cellulaire,
arrondies de 12 à 14 µ de diamètre et caractérisée par un noyau polylobé et un cytoplasme
granuleux. Les granulations cytoplasmiques sont soit azurophiles (ou primaire, ou alpha), soit
neutrophiles (ou secondaires, ou bêta) ou encore de type gélatinase ou se sont des vésicules
sécrétoires.
b- Molécules de surface
Le PNN portent plusieurs marqueurs antigéniques :
- des antigènes Pan leucocytaires : CD43, CD44 (migration, phagocytose), CD45,
CD58 (LFA3)
- des antigènes Pan myéloïdes: CD13 (métalloprotéase zinc dépendante), CD65
- des antigènes impliqués dans la phagocytose :
* Récepteur du Fc des Ig : CD16 (RFcIIIb), CD32 (RFcIIA), CD89 (RFcα)
* Récepteurs du complément : CR3 (β intégrine CD11b/CD18, récepteur d’iC3b),
CR4 (β intégrine, CD11c/CD18, récepteur d’iC3b : C3dg), CR1 (CD35, récepteur
C3b), CD88 (C5aR)
*CD14, CD46 (cofacteur protéique membranaire, MCP), CD55 (facteur
accélérateur de la dissociation DAF), CD59 (inhibiteur de l’assemblage du
complexe d’attaque membranaire).
- des antigènes impliqués dans l’adhésion : CD9, CD53 (transduction du signal),
CD82 (transduction du signal), LFA1 (β intégrine, CD11a/CD18), ICAM3 (CD50),
CD31 (PECAM-1), CD62L (L sélectine), CD15 (lewis X), CD66, CD24.

2- Activation

11 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

Lors d’une agression tissulaire, les PNN circulants sont recrutés sur le site inflammatoire pour
y exercer ensuite leurs activités phagocytaire puis tueuse. Sous l’influence de
chimioattractants et de molécules d’adhésion cellulaire, ils se déplacent, adhèrent et traversent
l’endothélium vasculaire vers les tissus où ils vont exercer leurs activités visant l’élimination
du pathogène ou de la cellule anormale.

D- Le polynucléaire éosinophile (PNE)


Représente 1-6% des leucocytes circulants. Ce sont des cellules de 12 à13 μ qui possèdent un
noyau bilobé et de nombreuses granulations intracytoplasmiques.

1-Origine et caractéristiques
a- Origine et maturation
D'origine médullaire, les PNE se différencient, à partir du précurseur myéloïde, sous l’action
de l’IL3 et du GM-CSF en progéniteur éosinophile. Celui-ci, sous l'action de l'IL5 et du GM-
CSF se transforme en éosinophile qui migre vers la circulation sanguine. Après un bref
passage sanguin de quelques heures, les PNE gagnent les tissus. On les retrouve
principalement dans la peau, les muqueuses digestives et respiratoires. On estime qu’un
éosinophile sanguin correspond à 100 à 300 éosinophiles dans les tissus.
b- Contenu du cytoplasme
On leur décrit 4 types de granules, caractérisées par leur contenu. Les granules primaires
contiennent des cristaux de Charcot-Leiden (lysophospholipase). Les granules spécifiques
contiennent : MBP (major basic protein), ECP (eosinophil cationic protein), EDN (eosinophil
derived neurotoxin), EPO (eosinophil peroxydase), lysozyme, phosphatase acide,
arylsulfatase B, catalase, enoyl-coA hydrase, thiolase, -glucuronidase, cathepsine D,
elastase, phospholipase A2et BPI. Les petites granulations sont le siège de NO synthétase,
ECP, MMP9, phosphatase alcaline, collagénase, phosphatase acide, arylsulfatase B, catalase,
histaminase, -galactosidase, -hexosaminidase, -mannosidase, elastase et cytochrome b. Le
cytoplasme des PNE contient également des corps lipidiques riches en 5- et 15-lipo-
oxygénase, cyclo-oxygénase, leucotriène C4, EPO, synthétase et en estérase.
c- Molécules de surface
Les PNE présentent à leur surface des molécules d’adhérence qui favorisent leur extravasation
et leur passage vers les tissus : L-sélectine (CD62L), 3 intégrines : LFA-1 (ligand de
ICAM1), CR3 (ligand des ICAM et C3bR). Elles possèdent également des récepteurs du
complément (C1q-R, CR1, CR4, C3a-R, CD88), des récepteurs d’immunoglobulines
(CD23=FCRII récepteur d’IgE, CD32 CD89). Enfin les PNE reconnaissent les médiateurs et
les chimiokines grâce à des molécules récepteurs membranaires : LTB4-R, PAF-R, CCR1
(récepteur de MCP-1), CCR3 (récepteur de MCP-4), CXCR1 et CXCR2 (récepteurs de l’IL8)
et Eotaxine-R.

2-Activation
Les PNE sont activés par la liaison d’un de leurs récepteurs membranaires à son ligand, mais
essentiellement par la liaison du Fc des IgE à son récepteur : cytotoxicité cellulaire anticorps
dépendante (ADCC).
Cette activation entraîne le déversement du contenu des granules dans le microenvironnement
ce qui induit une désorganisation de la bicouche lipidique par les protéines cationiques.
Les PNE jouent un rôle important dans la lutte contre certains parasites (helminthes) et dans la
pathogénie des maladies immunoallergiques.

12 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

E- Le polynucléaire basophile (PNB)


Il représente 0.5 à 1% des leucocytes circulants.

1-Origine et caractéristiques
Leur origine est médullaire à partir de la cellule souche myéloïde, qui sous l’action de l’IL3 et
du GM-CSF se différencie en progéniteur basophile. Ce progéniteur se transforme en
basophile sous l’action de l’IL4 et du GM-CSF
Les PNB qui quittent la moelle osseuse sont des cellules matures avec un cytoplasme riche en
granulations (histamine et héparine). Ce sont des cellules essentiellement sanguines qui
expriment des récepteurs, ou des marqueurs membranaires : FcεRI qui a une haute affinité
pour les IgE, IL5R (CD125/CD131), CD40-Ligand (CD154), CD9, CD15, CD17, CD63,
CD88 et CD32. Par ailleurs les PNB possèdent des récepteurs intracytoplasmiques pour les
corticoïdes (ce qui les rend sensibles aux corticoïdes).

2-Activation
Ces cellules ont un rôle important dans les mécanismes de défense contre certains parasites
(helminthes) et aussi dans les réactions d'anaphylaxie IgE-dépendante et indépendante.
Leur activation peut faire suite à la fixation des IgE sur le RFcRI, ou à l'action directe de
différents facteurs (C5a). Cette activation aboutit à la dégranulation et donc à la libération de
leur contenu ce qui entraîne des réactions allergiques, mais aussi une production des IL3 et
IL4 (production plus importante si activation par l’intermédiaire du RFcRI que le récepteur
de C5a (CD88).

F- Le mastocyte
1-Origine et caractéristiques
Le mastocyte provient du progéniteur basophile sous l’action de l’IL9 et du GM-CSF. Les
précurseurs quittent la moelle osseuse, effectuent un rapide passage sanguin, et se localisent à
proximité des cellules épithéliales, des nerfs, des vaisseaux sanguins ou des lymphatiques
dans les muqueuses et dans la peau.
Le SCF, cytokine produite par les fibroblastes tissulaires, se lie à son récepteur (c-kit ou
CD117) sur les précurseurs et permet le développement, la prolifération et la maturation des
mastocytes.
Ce sont des cellules de 10 à 20μ de diamètre avec un noyau arrondi peu visible, un
cytoplasme avec des granulations riches en protéoglycanes et en histamine. Elles expriment à
leur surface des molécules impliquées dans l’adhésion (β intégrines et la vitronectine), le
FcεRI de forte affinité, CD32, CD16, les récepteurs pour les interleukines (CD117 (RSCF),
CD124 (IL4R), CD125(IL5R)) et CD40L (CD154).
On distingue deux sous populations de mastocytes : muqueux et conjonctifs. Ces deux
populations diffèrent par leurs localisations et le contenu de leurs granulations. La
différenciation de ces deux sous populations est sous le contrôle de cytokines produites par les
lymphocytes T dans les tissus en fonction de l'agresseur. Les mastocytes conjonctifs sont plus
grands (10-20µ contre 5-10µ de diamètre), ils sont riches en histamine (10-20pg contre 1pg).
Leur contenu est composé d’héparine, tryptase, chymase, carboxypeptidase et cathepsine G,
alors que les mastocytes muqueux contiennent de la chondroïtine sulfate et de la tryptase.

2-Activation
13 Année 2014
UPR D’IMMUNOLOGIE, FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE Diplôme Universitaire
UNIVERSITE MOHAMMED V SOUISSI RABAT d’Immunologie Approfondie

La liaison des récepteurs membranaires des Fc des immunoglobulines entraîne une


dégranulation et la libération immédiate de médiateurs néoformés, amines vasoactives et
enzymes protéolytiques. La reconnaissance des microorganismes, par les TLR1, 2, 6, conduit
à la transduction du signal et la libération de cytokines.
Des hypothèses récentes attribuent au mastocytes un rôle dans la présentation de l’antigène.
IV- EXPLORATION ET PATHOLOGIE
A- Exploration
- NFS avec formule leucocytaire
- Frottis sanguins : présence anormales de blastes ou plasmocytes
- Myélogramme avec ou sans biopsie ostéo-médullaire
- Biopsie ganglionnaire : si suspicion de pathologie maligne
- Immuno phénotypage : cytométrie en flux utilisé pour le comptage et l’identification des
cellules
- Etude des Immunoglobulines sériques : dans les gammapathies bénignes et les syndromes
lymphoprolifératif par : le dosage des protides totaux, l’électrophorèse des protides et
l’immunofixation des protides.
- Etude de l’immunité cellulaire : par le test de prolifération et les tests cutanés
d’hypersensibilité

B- Pathologie
- Lymphopénies: 
- par défaut de production : aplasie médullaire, déficit immunitaire congénital
- par perte ou anomalies en périphérie: hémorragie, auto Ac 
- Hyperlymphocytoses :
- réactionnelles
- syndromes lymphoprolifératifs
- leucémies

CONCLUSION
Les cellules de l’immunité sont nombreuses parfois communes à l’immunité naturelle et
spécifique, mais chacune a une activité spécifique et un rôle à jouer.

14 Année 2014

Vous aimerez peut-être aussi