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Chapitre V/ REPONSE IMMUNITAIRE HUMORALE

I/Introduction :
La réponse immunitaire humorale c’est également la réponse des lymphocytes B aux antigènes par la
production d’anticorps.

C’est une réponse qui nécessite la collaboration de deux populations cellulaires: lymphocytes B et
lymphocytes T.

1- Phase de reconnaissance :

Les récepteurs pour l’Ag des lymphocytes B sont les Ig membranaires.

La diversité de ces récepteurs est estimée à 108 et proviennent de réarrangement de gènes.

Chaque cellule germinale B possède entre 100 000 à 200.000 molécules d’I g à sa surface.

L’Ig peut fixer l’Ag libre ou présenté sur une surface cellulaire (CPA) en association avec les produits
du CMH II.

2- Phase de traitement

L’Ag est phagocyté par le macrophage. Un fragment de l’Ag est ensuite exprimé sur la membrane du
macrophage en association avec les molécules du CMH II.

Le complexe Ag-CMH II est présenté ensuite à la cellule Th qui le reconnaît grâce à ses récepteurs:
TCR-CD3-CD4. Ce contact entraîne l’activation de la cellule Th.

Le macrophage sécrète de l’Interleukine –1 (IL-1) qui délivre un deuxième signal d’activation à la


cellule Th.

L’IL-1 stimule la prolifération des Th, la production de l’IL-2 par les Th et amplifie l’expression du
récepteur de l’Il-2 à la surface des Th.

Activation de la réponse

Ainsi, la cellule Th entre dans un processus de divisions et de transformation blastique pour produire
une population de cellules mémoires et une population de cellules sécrétrices de facteurs.

Parallèlement se fait, dans les follicules primaires, une interaction entre les T et les B par un pont
antigénique stabilisé par la liaison CD4-CMH II.

Les B sont à leur tour activés et sous l’action de différentes interleukines produites dans leur
voisinage, entrent dans une phase de multiplication et de différenciation.

Cela aboutit à la formation de deux populations de cellules: les B mémoires et les B effectrices ou
plasmocytes.
3- Phase effectrice :

Quatre à cinq jours après la stimulation antigénique, on retrouve des plasmocytes dans la medulla des
organes lymphoïdes secondaires où ils sécrètent des Ac qui passent dans les espaces extravasculaires
et au niveau du sang.

II/ Cinétique de la production des Ac


Après un premier contact avec l’Ag, on a une réponse dite primaire, lors d’un second contact on a une
réponse dite secondaire. Ces deux types de réponses diffèrent dans leur cinétique.

(Référez aux schémas.)

1- La réponse primaire :
Les principaux facteurs qui influencent la production d’anticorps sont la nature de l’antigène, la dose
et la voie de pénétration. La réponse montre différentes phases:

1- Phase de latence qui dure quelques heures à quelques semaines.

2- Phase exponentielle où la concentration des Ac augmente dans le sérum.

3- Phase plateau de durée variable.

4- Phase de déclin qui correspond à la dégradation des Ac.

2- La réponse secondaire
C’est la réponse à une deuxième ou troisième rencontre avec l’Ag.

Cette réponse présente les mêmes phases que la première avec des durées et une amplitude beaucoup
plus grandes. En effet, un temps de latence court, une phase exponentielle forte et rapide, un plateau et
un déclin de durées plus longues. On note également une augmentation de l’affinité de l’Ac et une
commutation de classes de l’IgM à l’IgG. On parle de maturation de la réponse.

Mémoire de la réponse humorale

La cinétique de la réponse secondaire peut être expliquée en partie par la production lors de la réponse
primaire de populations de cellules B et T mémoires. Celles-ci assurent lors d’une deuxième rencontre
avec l’Ag une réaction rapide et forte.

Sur le plan pratique, ce schéma des réactions immunitaires est utilisé pour les vaccinations et pour le
sérodiagnostic des maladies infectieuses.
Définitions :

 Epitope = déterminant antigénique


 Paratope = site de liaison de l’Ac
 Anticorps polyclonaux: Mélange d’anticorps de spécificités différentes qui sont dirigés
contre les différents déterminants de la substance injectée.
 Anticorps monoclonaux: Ac synthétisés par une lignée unique de lymphocytes B; un clone
cellulaire.
III/ Régulation de la réponse humorale :
Pour la stimulation d’un LB Plusieurs types cellulaires sont nécessaires:

1- Deux types de cellules Th.

2- Plusieurs types de cellules Ts.

3- Au moins un type de CPA (Macrophage).

Interaction entre Th-LB

La cellule Th reconnaît l’Ag dans le contexte du CMH qu’il soit porté par un macrophage ou par un
LB. L’interaction se fait à l’aide d’un pont antigénique. Cette interaction se produit dans les follicules
primaires.

La cellule Th assiste le LB durant les différentes étapes de différenciation qui suivent la stimulation
antigénique par la sécrétion de l’IL-2 et de l’IL-4.

L’IL-10, l’IL-5 et l’IL-6 sont sécrétées par la suite pour stimuler la production d’Ac.

Le signal de commutation de classe

Suite à l’interaction entre Th-LB, des signaux de commutation sont délivrés par la cellule Th sous
forme de cytokines (dépendamment de la nature de l’Ag) suite à la liaison du CD40 porté par le LB et
son Ligand (CD40-L) sur le Th:

- L’IL-2 oriente la réponse vers la sécrétion de l’IgM et l’IgG.

- L’IL-4 vers l’IgE.

- L’IL-5 vers l’IgA.

Action de la cellule Ts sur la réponse humorale

La première cellule cible de la cellule Ts est la cellule Th. L’action se fait par un pont antigénique et
par les facteurs solubles.

Les facteurs solubles agissent également sur les LB et les macrophages.

La cellule Ts agit sur le contrôle de la différenciation des LB suite à un signal donné par la cellule Th.
C’est une rétroaction inhibitrice.

Coordination des différents éléments régulateurs.

Ces interactions, malgré l’apparence de leur complexité suivent un ordre de déroulement précis.

Le plus important des éléments régulateurs est l’Ag. Vient ensuite:


1- L’effet régulateur des Ac.

2- L’effet régulateur des complexes immunitaires.

3- Régulation par le réseau idiotypique.

1- Effet régulateur des Ac :

Le taux d’Ac circulant a un effet régulateur sur la production des Ac. Il contrôle l’arrêt de la réponse
Ac:

- En se fixant sur l’Ag et l’empêchant de se fixer sur le LB.

- En fixant un Ag, le complexe est ensuite lié au LB par le Fc de l’Ac ce qui entraîne un effet
inhibiteur.

2- Effet régulateur des complexes Ac-Ag :

• Onpeut avoir un effet amplificateur: dans le cas où une CPA présente plusieurs complexes
immunitaires au LB.
•On peut avoir un effet inhibiteur dans le cas où le complexe est fixé par deux récepteurs du LB; une
Ig membranaire et un RFc en même temps.

3- Régulation par le réseau idiotypique ou réseau de Jerne :

Il est basé sur le fait que tous les Ac possèdent un idiotype qui est reconnu par le système immunitaire
comme étranger. On a donc la production d’un Ac anti-Id qui provoque à son tour un anti-anti-Id et
ainsi de suite. Chaque Ac est contrôlé par son anti-Ac.

Certains anti-Id formés se fixent sur les cellules Ts qui seront alors activées et qui agiront à leur tour
sur les Th pour prévenir ou arrêter leurs actions sur les LB.

IV/ Conclusions sur le chapitre

•Les Ig sont exprimées comme récepteurs sur les LB.


•Ceux-ci permettent aux cellules d’être sélectionnées par un Ag (signal I, inhibiteur) et d’être activées
(signal II) par une Th pour la sécrétion de la forme effectrice de la molécule.
•Les Ac produits (réaction polyclonale) se lient à l’Ag puis seront éliminés avec l’aide des
macrophages ou du complément.
•L’Ac débarrasse l’organisme des Ag extracellulaires.
Chapitre VI/ REPONSE IMMUNITAIRE A MEDIATION CELLULAIRE

Introduction générale :

On distingue les cellules T à fonction régulatrice et les cellules T à fonction effectrice avec
une étroite relation entre elles.
La réponse à médiation cellulaire peut être spécifique ou non. Elle est assurée par plusieurs
types de cellules du système immunitaire.

1- Cellules T à actions effectrices : Les cellules cytotoxiques tueuses (Tc) sont capables de
lyser des cellules infectées par des virus.
Elles possèdent des récepteurs pour l’Ag qui transmettent le signal I après fixation de celui-ci.
Le signal II est donné par une cellule Th spécifique du même Ag. La cellule Tc se transforme
en une cellule effectrice avec une forte prolifération. Toutes ces étapes sont sous contrôle pour
empêcher une réaction contre le soi.
La cellule Tc ne répond que si l’Ag lui est présenté en association avec les molécules du
CMH I.
Elle agit en envoyant un choc létal à la cellule cible par le biais de facteurs solubles qui
provoquent la lyse cellulaire.
La cellule Tc contient des granules cytotoxiques renfermant des lysosomes, de la perforine et
autres enzymes. Elle agit sur toute cellule étrangère, modifiée ou infectée.

Contre les bactéries intracellulaires facultatives qui ne laissent aucune trace à la surface de la
cellule infectée, le SI fait appel à des phagocytes mononucléaires spécifiques recrutés au
niveau de la moelle osseuse. Ils produisent de grandes quantités d’enzymes capables de tuer
les bactéries : Les cellules T de l’hypersensibilité retardée
Le signal nécessaire pour recruter de tels phagocytes est généré par les Th de l’HSR
spécifiques à l’Ag mais l’action finale est non spécifique; elle est assurée par les
macrophages.

2- Les cellules Th régulatrices :

Les Th ont besoin de trois informations pour agir:


1) L’Ag appartient-il au soi ou non?
2) Est-il présenté par une cellule du soi?
3) Est-il extracellulaire?
Trois types de cellules T interviennent alors.
Pour distinguer entre un antigène extracellulaire ou intracellulaire, la cellule Th utilise les
molécules du CMH.
Elle oriente la réponse dans le sens cellulaire si l’Ag est intracellulaire et parallèlement elle
bloque (« down regulation ») les B et vice versa dans le cas contraire.
Interaction CMH I + peptide / TCR

CMH classe

2m
TCR
cible
lymphocyte

CD

 Déroulement de la réaction
- Présentation de l’Ag:
- Le TCR reconnaît un fragment de l’Ag associé aux molécules du CMH.
- Le fragment antigénique est un peptide provenant du clivage de l’antigène natif réalisé par la
CPA. La cellule Th est alors activée. Des signaux intercellulaires sont échangés.
-De l’intérieur vers l’extérieur pour l’association avec les molécules du CMH I. L’antigène est
produit par la cellule elle-même puis associé aux molécules de CMHI. Le complexe transite
vers la membrane par le RE et l’appareil de Golgi.
- De l’extérieur vers l’intérieur pour l’association aux molécules de CMH II. L’antigène est
absorbé à l’intérieur de la cellule, dégradé en peptides dans le compartiment endosomal. Les
peptides sont ensuite associés aux molécules de CMH II provenant de l’appareil de Golgi. Les
conjugués CMH II/ peptide transitent à nouveau vers la membrane.

Le TCR, composé de deux chaînes (alpha et béta dans >90% des cas et gamma et delta dans <10% des
cas) ne comporte qu’un seul site de liaison pour le peptide antigénique présenté par le CMH. Chaque
chaîne possède une partie variable et une partie constante ce qui donne une diversité du répertoire.
 Activation des cellules T :
La cellule T répond à deux types de signaux: Des signaux par contact cellulaire et des signaux
à courte distance.

Pour les signaux par contact cellulaire plusieurs molécules interviennent dans cet échange.
- Le signal antigénique est transmis par le CD3 au niveau du complexe CMHII-
CD4/TCR/CD3.
- Un rapprochement du CD4 et du CD3 permet à d’autres signaux de se faire.
- Le couple LFA3-CD2 amplifie le signal précédent.
- Le couple ICAM-1/LFA1 stabilise la liaison et l’adhésion des deux cellules.
- Le CD80/CD28 fournit un signal d’activation supplémentaire à la cellule T, en son absence
il se produit une tolérance ou une inactivation du signal antigénique.
Pour les signaux à courte distance :
- La production de l’IL-1 par la CPA stimule les TCD4.
- Les TCD4 produisent alors de l’IL2 qui induit une prolifération des T et l’expression du
récepteur pour l’IL2.
- L’IL2 peut également induire la sécrétion d’autres cytokines par les TCD4/INF-
sur les macrophages et les TCD8.
 La cytotoxicité cellulaire :
-La cytotoxicité cellulaire restreinte au CMH est assurée par les TCD8.
-Celle non restreinte au CMH est assurée par les macrophages activés et les NK.
-La cytotoxicité cellulaire dépendante des Ac (IgG) ou ADCC est assurée par les cellules K.
-Les cellules T et B activées par de fortes concentrations d’IL2 se différencient en cellules
LAK:
« Lymphokine activated killing ».
Les mécanismes de destruction des cellules cibles se fait parla création de pores dans la
membrane grâce aux perforines ou alors, par l’induction d’un suicide cellulaire (apoptose) qui
est une fragmentation de l’ADN.

Les NK agissent comme première ligne de défense contre les virus et les cellules tumorales.
Les Tc n’apparaissent qu’une semaine plus tard, temps nécessaire pour qu’une cellule TCD8
se transforme en CTL.
Le macrophage stimulé par l’interféron détruit les cellules tumorales par le biais du TNF.
4- LOIS DU SYSTEME IMMUNITAIRE

• Tout mécanisme de défense nécessite une structure de reconnaissance qui peut distinguer
le soi du non soi.
• Les cellules spécifiques de l’antigène doivent passer par au moins deux stades: un stade
initial où elles reçoivent le message mais sont incapables de réagir, et un stade effecteur
où elles exécutent leur fonction.
• Quand deux ou plusieurs fonctions effectrices sont suscitées seules celles qui sont
capables d’éliminer l’antigène sont activées, les autres sont supprimées ou inhibées.

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