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LA REPONSE ANTICORPS

OBJECTIFS
1. Décrire la réponse anticorps primaire
2. Décrire la réponse anticorps secondaire
3. Comparer réponse anticorps primaire et réponse anticorps secondaire
4. Comparer vaccination et sérothérapie
5. Décrire le principe du sérodiagnostic d’une maladie infectieuse

PLAN
Introduction
1. Cinétique d’apparition des anticorps après stimulation antigénique
1.1. Les étapes d’une réponse anticorps primaire
1.2. La réponse anticorps secondaire
2. Les interactions aboutissant à la sécrétion des anticorps
3. Applications biomédicales de la connaissance des anticorps
3.1. Rôle des anticorps
3.2. Sérothérapie et gammaglobulinothérapie
3.3. Vaccination
3.4. Sérodiagnostic

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LA REPONSE ANTICORPS

INTRODUCTION
Lors d’un premier contact avec l’antigène, il y a reconnaissance par le système immunitaire et on
observe soit une tolérance soit une réponse immunitaire contre cet antigène. La réponse se fait sous 2
modalités :
- prédominance des facteurs humoraux (anticorps, complément)
- prédominance des facteurs cellulaires (lymphocyte T, lymphocyte B)
Le choix de l’un ou l’autre des facteurs dépend de l’antigène et de la façon dont il est présenté aux
lymphocytes.
Lors d’un deuxième contact avec le même antigène, le type de la réponse est déterminé par l’effet du
premier contact. L’intensité et la qualité de la réponse sont différentes de celles de la première
réponse. Ainsi il y a :
- une réponse primaire ou une réponse de primo-infection
- une réponse secondaire ou réponse de réinfection ou témoin de restimulation.

1. Cinétique d’apparition des anticorps après stimulation antigénique


Le type de description est un modèle animal (souris) stimulé par un xéno antigène, c’est à dire des
globules rouges de mouton. Si on les injecte par voie sous-cutanée à la souris, il y a une stimulation
d’injection qui induit une réponse anticorps dont la cinétique est variable selon qu’il selon qu’il s’agit
d’une 1ère rencontre avec l’antigène (réponse primaire) ou d’une 2ème ou nième rencontre avec le même
antigène.

1.1. Les étapes d’une réponse anticorps primaire


La réaction primaire se développe en 4 phases :
- La période de latence : aucun anticorps n’est détectable et l’organisme ne peut pas réagir
violemment.
- La phase de croissance exponentielle : la concentration d’anticorps augmente de façon brutale
et exponentielle.
- La phase de plateau : le taux d’anticorps se stabilise à un niveau élevé.
- La phase de décroissance : les anticorps sécrétés sont catabolisés et disparaissent.
L’amplitude et la cinétique de la réponse sont fonction de l’organisme répondeur et du type de
stimulation antigénique mais pas de la concentration en antigène. Lors d’une première stimulation, il y
a une réponse primaire. Le taux en anticorps diminue rapidement suite à la dégradation naturelle ou à
leur fixation sur l’antigène jusqu’à la disparition totale du sang circulant.

1.2. La réponse anticorps secondaire


Lors d’une deuxième stimulation ou d’une stimulation ultérieure, il y a une réponse secondaire
différente de la réponse primaire par :
* la cinétique de la réponse
- phase de latence beaucoup plus courte
- plateau plus prolongé
- décroissance beaucoup plus lente
* le taux en anticorps qui ici est nettement plus élevé, au moins 10 fois (voire 100 fois)

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* la classe des anticorps : quoique IgM et IgG coexistentent toujours, IgM prédomine lors de la
réponse primaire et IgG prédomine lors de la réponse secondaire
* l’affinité des anticorps qui est beaucoup plus élevée ici que lors de la réponse primaire, c’est à
dire que la liaison antigène / anticorps est beaucoup plus forte. On dit que les anticorps ont subi un
phénomène de maturation de l’affinité

2. Les interactions aboutissant à la sécrétion des anticorps


L’antigène est capté par une CPA qui doit être du CMH de l’individu. La CPA est reconnue par des
lymphocytes Th qui coopèrent et interagissent avec les lymphocytes B. Ces derniers sont stimulés pour
proliférer et se différencier en plasmocytes sécréteurs d’anticorps spécifiques de l’antigène qui a
provoqué la stimulation. La majorité des Ag sont dits T dépendants. Il y a cependant un petit nombre
d’antigènes T indépendants qui ont la capacité d’activer les lymphocytes B sans la participation des
lymphocytes T. Ces Ag T indépendants répondent à quelques règles :
- ce sont toujours de grosses molécules polymérisées ayant des épitopes répétitifs. C’est le cas
des polysaccharides, des lipopolysaccharides des bacilles gram négatif, des dextranes…
- Ils doivent être fortement concentrés et doivent pouvoir activer plusieurs clones cellulaires
différents de ceux qui leur sont spécifiques. On dit que ces Ag T indépendants exercent sur les
lymphocytes B une activation polyclonale.
- A très faible concentration ils n’activent que les cellules pourvues de récepteurs spécifiques.
- Ils sont très résistants à la dégradation, ce qui implique une stimulation prolongée dans le
temps.

3. Applications biomédicales de la connaissance des anticorps


3.1. Rôle des anticorps
L’étude des anticorps a permis de préciser leurs différents rôles :
- défense anti-infectieuse (bactéries, parasites, virus) : anticorps bactéricides, cytotoxiques,
neutralisants, opsonisants ;
- rejet de greffe, c’est à dire rejet du non soi : le receveur fabrique des anticorps spécifiques de
l’organisme étranger (greffon), et cela entraîne une cytolyse du greffon ;
- allo-immunisation foeto-maternelle : cas du système rhésus de groupes sanguins ;
- immunisation passive du nouveau né : les IgG traversant la barrière placentaire, le nouveau-né
vient au monde avec un arsenal d’anticorps maternels protecteurs. La concentration de ces anticorps
maternels va baisser progressivement pendant que le système immunitaire de l’enfant se met en
place.

3.2. Sérothérapie et gammaglobulinothérapie


Il s’agit d’immunisation passive. La gammaglobulinothérapie est abandonnée depuis qu’on a eu des
virus inconnus qui pouvaient être transmis, La purification suffisante ne pouvant être atteinte. C’est un
transfert passif d’immunité qui permet soit l’atténuation d’une maladie déjà déclarée ou la
prévention d’une maladie (SAT). Dans la sérothérapie antitétanique par exemple, le bacille du tétanos
est inoculé à un animal immunocompétent qui produira des anticorps spécifiques que l’on purifiera et
réinjectera à un homme infecté par le bacille du tétanos. Une autre option est d’isoler du sang de

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l’animal les lymphocytes B producteurs de ces immunoglobulines spécifiques, de les purifier et de les
cloner pour leur faire synthétiser in vitro les immunoglobulines.
Elle est immédiatement active, éphémère et comporte un risque de sensibilisation de l’individu chez
qui elle est répétée, les immunoglobulines étant elles-mêmes antigéniques par leur nature protéique.

3.3. Vaccination
Elle repose sur le principe que la réponse immunitaire à un antigène donné est d’autant plus ample,
plus rapide, plus affine et donc plus efficace que l’on en est à la énième stimulation par le même
antigène. Elle revient à provoquer une réponse durable par acquisition d’immunité spécifique suite à
une stimulation antigénique répétée et programmée dans le temps. Le but est de prévenir les
maladies par immunisation active. Elle n’est efficace qu’après un certain délai, lorsque le taux
d’anticorps produits est à un niveau assez élevé pour faire persister la réponse.

3.4. Immunisation combinée


L’immunisation combinée consiste à administrer concomitamment un sérum et un vaccin à un sujet
exposé à un germe pathogène. Le but de cette pratique est de pouvoir profiter de l’action précoce et
éphémère de la sérothérapie en attendant l’action tardive mais durable de la vaccination.
Exemple d’immunisation combinée : SAT-VAT c’est-à-dire l’administration concomitante du sérum
antitétanique (SAT) et du vaccin antitétanique (VAT) à un blessé chez qui il est soupçonné une
exposition au bacille du tétanos.

3.5. Sérodiagnostic
Pour les maladies infctieuses, on peut réaliser un diagnostic direct (recherche du microbe lui-même ou
un de ses constituants) ou un diagnostic indirect (recherche des anticorps spécifiques dirigés contre les
antigènes du microbe).
Le sérodiagnostic indirect consiste à rechercher l’immunité humorale spécifique à une affection. Le
principe est la recherche d’immunoglobulines spécifiques d’un microorganisme ou d’un épitope dans
le but de faire un diagnostic indirect d’une maladie infectieuse. Il y a un sérodiagnostic pour les
maladies des microorganismes dont on connaît la structure antigénique. On étudie in vivo la réaction
antigène/anticorps, l’antigène étant fourni dans le réactif de laboratoire et présenté tel qu’il puisse
reconnaître les anticorps spécifiques éventuellement présents dans le sérum suspect. En pratique la
réaction se fait en deux temps :
* étape de reconnaissance de l’antigène par l’anticorps spécifique : elle est invisible.
* étape de révélation de la liaison antigène/anticorps : cette révélation est plus ou moins efficace
selon la qualité de la technique. Elle dépend souvent du fabricant de réactif et de la dextérité du
technicien. Elle repose sur l’utilisation d’artéfacts permettant de visualiser la liaison
antigène/anticorps qui s’est faite pendant la première étape. C’est cette étape de révélation qui
différencie les différentes techniques de mesure de la réaction antigène-anticorps. On distingue ainsi
des réactions de précipitation, des réactions de fixation (ou de consommation) du complément, des
réactions d’agglutination, l’immunofluorescence, les réactions utilisant des marqueurs.
Par ailleurs, la mise en évidence d’IgM spécifiques est en faveur d’une infection récente ou en cours de
développement alors que la mise en évidence d’IgG spécifiques est plutôt en faveur d’une infection
ancienne. On peut ainsi dater une infection.
Enfin, la mise en évidence d’IgM spécifiques contre un germe chez un nouveau-né est en faveur d’une
infection in utéro ou une infection périnatale puisque les IgM maternelles ne traversent pas la barrière
placentaire.

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