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Cours de SVT Première Spécialité.

Mis à jour par Mr Félix II, PCL-LVA


Thème 5 : Le fonctionnement du système immunitaire humain
Chapitre 19 : Se soigner grâce au système immunitaire
Lors d’un premier contact avec un antigène, des lymphocytes mémoires se forment. Ils permettent une
réponse plus rapide et efficace lors d’un second contact avec ce même antigène.
I- Les réponses primaire et secondaire
Lors d’un premier contact avec un antigène, la sécrétion d’anticorps dans le sang est faible et nécessite un
certain délai : la réponse immunitaire primaire est lente et quantitativement faible.
Lors d’un second contact avec ce même antigène, la réponse immunitaire est plus rapide à se mettre en place
et la quantité de plasmocytes sécréteurs d’anticorps (mais aussi la quantité de LTc et LTa spécifiques de
l’antigène) est plus importante : la réponse immunitaire secondaire est plus intense et plus efficace. Ces
caractéristiques montrent que le système immunitaire garde en mémoire les antigènes préalablement
rencontrés : on parle de mémoire immunitaire.

Doc : Réponses immunitaires primaire et secondaire à la suite d’une infection par un même virus

II- Les cellules mémoires


Lors d’un premier contact avec un antigène, les clones de lymphocytes spécifiques à cet antigène (B,
TCD4 et TCD8) sont sélectionnés. Ils se multiplient activement. Une partie se différencie en cellules
spécialisées, l’autre partie constitue un pool de lymphocytes mémoires.
Lymphocytes naïfs : lymphocytes n’ayant jamais été en contact avec un antigène.

Les lymphocytes mémoires ont les particularités communes d’être activés plus rapidement, d’avoir une
capacité de prolifération supérieure à celle des lymphocytes naïfs et d’avoir une durée de vie longue
(jusqu’à 10 ans). En cas de second contact avec un même antigène, ils permettent alors une réponse plus
rapide et plus efficace.

Méthode :
Mettre en évidence la mémoire immunitaire.
Lors d’une greffe, les cellules immunitaires reconnaissent les cellules du greffon comme n’appartenant pas
à l’organisme. Elles peuvent donc entraîner son rejet. Des expériences de greffe ont été réalisées à partir de
deux souris donneuses (A et B) vers une souris receveuse. La vitesse de rejet du greffon par la receveuse est
donnée pour chaque expérience :

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Doc : Résultats d’expériences de greffe et de la vitesse de rejet du greffon

Souris donneuse B
Souris donneuse A Souris donneuse A
3e greffe (quelques jours
1re greffe (To) 2e greffe (To+ 1 mois) plus tard)
Origine du greffon

Vitesse de rejet du greffon chez


la souris receveuse 10 jours 3 jours 10 jours

Question : Montrer qu’il existe une mémoire immunitaire, permettant une réponse plus rapide et efficace
que la réponse immunitaire primaire.

Étape 1 Comparer les délais de rejet du greffon provenant d’une même souris donneuse à 1 mois
d’intervalle. Établir un lien entre ces délais et l’efficacité de la réponse immunitaire.

Étape 2 Comparer ces délais avec celui d’une greffe issue d’une nouvelle souris donneuse.

Étape 3 Conclure sur l’existence d’une mémoire immunitaire et ses caractéristiques.

Réponse :

Étape 1 Le rejet du greffon provenant d’une souris A a lieu au bout de 10 jours. Lorsqu’on effectue une
seconde greffe, 1 mois plus tard, celui-ci est rejeté au bout de 3 jours seulement. La réponse immunitaire
secondaire est plus rapide et plus efficace que la réponse primaire.

Étape 2 Quelques jours plus tard on effectue une greffe provenant d’une souris donneuse B. Le rejet de
greffon a lieu au bout de 10 jours, comme pour la première greffe de la souris donneuse A.

Étape 3 Le système immunitaire met donc environ 10 jours pour rejeter un greffon provenant d’une souris
dont il n’a jamais rencontré les cellules. En revanche, lors d’un second contact, le délai du rejet est bien
plus court. La mémoire immunitaire permet donc une réponse plus rapide et plus efficace lors d’un second
contact avec des antigènes.
La mémoire immunitaire peut être stimulée artificiellement par les vaccins. Ils participent à la protection
individuelle et collective.
III- Vaccination et mémoire immunitaire
La vaccination consiste à stimuler artificiellement une réaction immunitaire afin de développer une
mémoire immunitaire contre l’agent d’une maladie. Le principe est d’injecter à un individu un
agent immunogène non pathogène.
Une réponse immunitaire primaire se déclenche, sans mettre la vie du patient en danger. L’agent
immunogène peut être vivant (mais atténué) ou inerte (tué ou fragmenté…). Les lymphocytes spécifiques
des antigènes portés par cet agent sont sélectionnés ; des lymphocytes mémoires sont alors formés. Après
vaccination, s’il se produit une rencontre fortuite avec cet agent, une réponse plus rapide et plus
efficace se déclenchera.

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Doc Concentration d’anticorps après vaccination avec ou sans adjuvant

Les adjuvants sont des substances qui peuvent être ajoutées dans les vaccins. Ils déclenchent une réaction
inflammatoire indispensable à la mise en place d’une réponse immunitaire adaptative contre l’antigène
injecté. Ils accélèrent, prolongent et augmentent l’efficacité de la réponse immunitaire. L’ajout d’adjuvant
permet une plus grande production d’anticorps, donc une réponse plus efficace.

IV- Évolution du phénotype immunitaire


La diversité de lymphocytes naïfs d’un individu est directement liée à son génotype. Au cours de sa vie,
l’exposition naturelle ou artificielle (vaccins) à différents antigènes conduit à la sélection de certains clones
de lymphocytes et entraîne la constitution d’une mémoire immunitaire propre à chaque individu. Celle-ci
contribue à une protection individuelle mais peut également contribuer à une protection collective.

Dans une population, la couverture vaccinale doit être suffisamment élevée pour que la vaccination
soit efficace : plus le nombre d’individus vaccinés contre un agent pathogène est important, plus la
population sera protégée (couverture vaccinale d’une population : nombre de personnes vaccinées / nombre
total de personnes qui auraient dû l’être).

Comprendre l’intérêt des rappels d’un vaccin


Le tétanos, dû à une neurotoxine produite par une bactérie Clostridium tetani, est une maladie infectieuse
potentiellement mortelle. La vaccination a permis de passer d’un millier de décès en 1945 à une dizaine en
2000.

En vous appuyant sur le document suivant, expliquer l’intérêt d’effectuer des rappels réguliers du vaccin
antitétanique.

Doc Évolution du taux d’anticorps antitétaniques suite aux injections d’anatoxine tétanique (AT) chez un
adulte

L’anatoxine est une molécule dérivée des neurotoxines produite par Clostridium tetani. Elle est atténuée
par un traitement, elle n’est plus pathogène mais conserve ses propriétés antigéniques.

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Étape 1 Décrire l’évolution du taux d’anticorps après chaque injection du vaccin et les conséquences que
cela entraîne sur la protection à long terme de l’individu contre le tétanos.

Étape 2 Conclure sur l’intérêt d’effectuer des rappels du vaccin AT.

Solution :

Étape 1 Les différentes injections stimulent artificiellement le système immunitaire contre l’AT : des
anticorps antitétaniques sont produits. La première injection ne suffit pas à immuniser l’individu, une
seconde est nécessaire pour que le taux d’anticorps soit suffisant pour être efficacement protégé (supérieur
à 0,01 UI · mL–1). Puis le taux d’anticorps diminue : l’individu est immunisé jusqu’au moment où le taux
d’anticorps passe en dessous de 0,01 UI · mL–1. L’individu est donc protégé sur un temps limité.

Étape 2 Les rappels sont nécessaires pour maintenir une quantité suffisante d’anticorps antitétaniques afin
d’être protégé efficacement tout au long de sa vie contre le tétanos.

V-Immunothérapie et cancer

L'immunothérapie utilise le système immunitaire d'un individu malade pour agir contre les cellules
cancéreuses. Il existe différents procédés. La vaccination thérapeutique consiste à inoculer à un individu
malade des antigènes spécifiques de ses cellules cancéreuses. Son système immunitaire met ainsi en place
ou amplifie une réponse immunitaire contre ses cellules cancéreuses. L'injection d'anticorps
monoclonaux permet de bloquer la croissance de cellules cancéreuses, stimuler la réponse immunitaire ou
encore de lever l'inhibition des cellules immunitaires par les cellules cancéreuses. D'autres procédés sont
en cours de développement. L'immunothérapie est un champ de recherche aux implications sociétales
importantes.

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