Vous êtes sur la page 1sur 15

ÉQUIPE ACADEMIQUE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

MAGAZINE DE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

Les acteurs de l’immunité spécifique

BAC Sciences Expérimentales

www.takiacademy.com
ÉQUIPE ACADEMIQUE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

MAGAZINE DE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

Les acteurs de l’immunité spécifique

BAC Sciences Expérimentales


www.takiacademy.com
Chapitre 2 :

285

Introduction :

L'immunité spécifique : c'est l'ensemble de moyens développés lors du premier contact


avec un antigène, et qui sont mobilisés et dirigés spécialement contre cet antigène en vue de le
neutraliser et de l'éliminer.

Quelles sont les propriétés de la réponse immunitaire spécifique ?

I- Propriétés de la réponse immunitaire spécifique :

Toxine : substance toxique élaborée par un microorganisme auquel elle confère son pouvoir
pathogène. Exemples : toxine tétanique, toxine diphtérique,…

Anatoxine : toxine atténuée ou affaiblie sous l'action de la chaleur ou d’une substance chimique,
elle perd sa virulence et garde son pouvoir de développer une réponse immunitaire spécifique.

Activité 1: p286
A- doc1
Exp 1 : l’injection de la TT à une souris A provoque sa mort : elle n’est pas immunisée
contre cette toxine.
Exp 2 : l’injection de la TD à une souris B provoque sa mort : elle n’est pas immunisée
contre cette toxine.
L’animal A n’est pas immunisé contre la TT.
L’animal B n’est pas immunisé contre la TD.
L’immunité dirigée contre la TT et la TD n’est pas innée (n’existe pas dès la naissance).
Un animal non immunisé contre une toxine ne peut pas survivre s’il reçoit une injection de
cet antigène ;
Exp 3 : l’injection de TT à une souris C, ayant reçu une injection d’AT ne provoque pas
sa mort: l’animal est devenu donc immunisé contre la TT.

Propriété 1 : L’animal a donc acquis une immunité contre la TT : l’immunité spécifique est
acquise (elle n’est pas innée).

1
Website : www.TakiAcademy.com
Propriété 2 : Suite au 1er contact avec l’antigène le système immunitaire de la souris a gardé
en mémoire les caractéristiques de la TT (les mêmes que l’anatoxine) : c’est la mémoire
immunitaire.

Exp 4 : l’injection de la toxine diphtérique à une souris D, ayant reçu une injection
d’anatoxine tétanique, provoque sa mort. La souris n’est pas immunisée contre cette toxine.
L'immunisation contre la toxine tétanique protège l'animal seulement contre cet antigène et non
contre d'autres antigènes comme la toxine diphtérique.

Propriété 3 : La réponse immunitaire est spécifique.

B- doc 2p 286 :
L’injection de la TT à une souris E, ayant reçu un transfert de sérum (partie liquide du sang après
coagulation) de la souris C, ne provoque pas sa mort.

Propriété 4 : Le sérum de C a permis la protection de la souris E contre la TT : l’immunité est


transférable par le sérum.

C- doc 3 p287
Suite à un premier contact avec l’antigène (les cellules du greffon) le rejet de greffe se fait
dans 12 jours ;

Le transfert du sérum n’a aucun effet sur le rejet de greffe par la souris S3.
Le transfert de lymphocytes de la souris S2 à une souris S3 entraîne le rejet rapide de greffe. Ce
transfert a donc assuré une immunisation de l’animal.

L’immunité est transférable par les cellules.

Propriété 5 : La diversité
Le système immunitaire est capable de développer une réponse immunitaire spécifique
contre tous les antigènes possibles.

Conclusion : Les propriétés de l’immunité spécifique sont :

1) elle est acquise : apparait au cours de la vie.


2) la mémoire immunitaire ;
3) la spécificité ;
4) elle est transférable par le sérum et les cellules ;
5) la diversité.

2
Website : www.TakiAcademy.com
Quelques pratiques médicales des ppriètés de la R imm sp :

- La mémoire immunitaire : cette propriété a été exploitée dans ce qu'on appelle la


vaccinothérapie, application médicale qui se base sur l'inoculation à l’organisme des
antigènes sous une forme atténuée (affaiblie) pour lui conférer une immunisation active
(l’organisme produit des anticorps) permettant de les protéger pendant une longue période.
- La transférabilité : cette propriété est utilisée en sérothérapie qui consiste à injecter au
malade un sérum contenant des anticorps spécifiques de la maladie dont il est atteint.
La sérothérapie apporte une immunisation immédiate mais non durable, elle est donc passive
(l’organisme ne produit pas des anticorps).

II- Les effecteurs de la réponse immunitaire spécifique :

Un organisme atteint par le tétanos et qui n’est pas vaccine contre cette maladie, ne possède
aucun moyen de défense spécifique anti-tétanique. Dans ce cas, on a recours à l'emploi de sérum
pour le guérir. Que contient le sérum ?

Toutefois, on n'a jamais utilisé le sérum pour le traitement de la tuberculose, la listériose,…


Pourquoi ?

Activité p 288 :

Expérience I :

Analyse :

- Le transfert de sérum du cobaye A (immunisé contre la diphtérie) au cobaye B (non


immunisé) permet de lui apporter des moyens de défense spécifiques antidiphtérique et d'assurer
sa survie.

- Au contraire, le transfert de lymphocytes T de A à un autre cobaye C non immunisé contre


la diphtérie ne permet pas de le protéger contre la maladie d'où sa mort.

Conclusion : Cette expérience montre que les effecteurs de l'immunité spécifique


antidiphtérique ne sont pas les lymphocytes mais des facteurs solubles qui se trouvent dans le
sérum. Cette réaction immunitaire dont les effecteurs sont des facteurs humoraux est dite réponse
immunitaire à médiation humorale (RIMH).

Quelle est la nature de ces effecteurs ?

3
Website : www.TakiAcademy.com
Expérience p289 :

Analyse : Le sérum du cobaye A protège l’animal G contre la TD : il contient donc des


substances qui ont protégé l’animal G contre cet antigène.

Le filtrat 1 obtenu à partir du sérum du même animal A, mis au contact avec l’anatoxine
D, ne protège pas l’animal H : les substances contenues dans le sérum de A ont été retenues par
l’antigène, en se liant spécifiquement à lui.

Le filtrat 2 obtenu à partir du sérum du même animal A, sans être mis au contact avec
l’anatoxine D, protège l’animal H :

Conclusion : Ces molécules spécifiques de l’AD ont été produites chez l’animal A suite
au contact avec l’antigène : ce sont des anticorps qui représentent les effecteurs de l'immunité
humorale antidiphtérique.

Anticorps
Sérum de A
antidiphtérique
Les anticorps ne se
fixent pas sur les
particules de poudre
Anatoxine
diphtérique Particules de
poudre

Les anticorps se fixent Anticorps


sur les molécules antidiphtérique
d’anatoxine diphtérique
fixées sur les particules
de poudre

Filtrat 1 Filtrat 2 contenant


des anticorps
sans anticorps
Injecté à H Injecté à I

Mort de l’animal Survie de l’animal


4
Website : www.TakiAcademy.com
Expérience II : doc 4 p288

Analyse : Le transfert de sérum du cobaye D immunisé contre la tuberculose au cobaye E n'assure


pas sa protection contre le BK, d'où sa mort. (BK : bactérie en forme de bâtonnet responsable de
la tuberculose)

Le transfert de lymphocytes vivants de D permet, au contraire, de protéger le cobaye F


contre la tuberculose, d’où sa survie.

Conclusion : ces cellules sont donc capables de transférer l’immunité spécifique anti-tuberculose,
ce sont les effecteurs de l'immunité anti-BK : la réponse est dite réponse immunitaire à médiation
cellulaire (RIMC).

III- Les cellules de l’immunité :


Lors d’une maladie infectieuse, la production de globules blancs ou leucocytes, augmente
considérablement (doc 6 p290), ce sont donc les cellules de l’immunité. Elles se distinguent par
leur noyau qui permet de les classer en plusieurs catégories : (doc 7p291)

- Les monocytes : ce sont des grands leucocytes à noyau arqué. Le cytoplasme présente des
granulations de petite taille.
- Les granulocytes (ou polynucléaires) : leucocyte à noyau polylobé avec de nombreuses
granulations intracytoplasmiques.
- Les lymphocytes : ce sont des globules blancs mononucléaires à noyau sphérique.

1- Comment et où se forment ces cellules ?


a- Rôle de la moelle osseuse :
Activité p 291

Analyse :

La destruction de la moelle osseuse provoque l’arrêt de production de lymphocytes,


d’hématies et de leucocytes d’où l’absence de l’immunité humorale et l’immunité cellulaire.
Cependant, la greffe de la moelle osseuse permet de rétablir les deux types d’immunité.

Conclusion : Les cellules impliquées dans l’immunité spécifique naissent dans la moelle osseuse
à partir de cellules souches totipotentes, c’est-à-dire capables de se multiplier activement pour
donner plusieurs lignées de cellules.

5
Website : www.TakiAcademy.com
b- Rôle du thymus :
Activité 6 p292 :

L’absence de thymus chez la souris « nude » a provoqué la disparition de la RIMC


d’où la tolérance de greffe.

Les cellules immunitaires qui se forment dans la moelle osseuse sont incapables de
reconnaître l’antigène (cellules du greffon) d’où l’absence d’une RIMC.

Hypothèse : le thymus devrait être le lieu où les LT deviennent capables de reconnaître


l’antigène : le lieu maturation des cellules responsables de la RIMC.

Activité doc 13 p 292 :

Expérience 1 : chez une souris thymectomisée à qui on a greffé la moelle osseuse :

- La production de lymphocytes est normale.


- La RIMH est faible
La greffe de la moelle osseuse a permis le déroulement de la RIMH (même faible) ce qui
montre qu’il a eu reconnaissance de l’Ag d’où le déclenchement de la réponse immunitaire.

La maturation de cellules responsables de la RIMH s’effectue dans la moelle osseuse.

La présence de la MO seule est insuffisante pour assurer une RIMH normale.

Expérience 2 :

En absence de moelle osseuse il n’y a pas de production de lymphocytes d’où


l’absence de RIMH et RIMC.

Tous les lymphocytes se forment dans la moelle osseuse.

La présence du thymus seul est insuffisante pour déclencher la RIMH et la RIMC.

Expérience 3 :

La comparaison entre les exp 1 et 3 montre que la greffe du thymus :

- assure l’immunité normale de l’organisme.


- Le déroulement normal de la RIMH nécessite l’intervention du thymus.
- a rendu les lymphocytes, impliqués dans la RIMC, capables de reconnaître l’antigène et
d’y réagir
Le thymus est le lieu de maturation des cellules responsables de la RIMC.

6
Website : www.TakiAcademy.com
2- En quoi consiste la maturation des lymphocytes ?
Moelle osseuse et thymus constituent les tissus lymphoïdes centraux ou primaires au niveau
desquels se réalise la différenciation des lymphocytes.

La maturation des lymphocytes consiste en l'acquisition de molécules membranaires, de nature


protéique, qui jouent le rôle de récepteurs spécifiques leur permettant de reconnaitre l'antigène :
c’est l’immunocompétence.

La synthèse des récepteurs se réalise lors de la maturation des lymphocytes avant tout
contact avec l’antigène. Les lymphocytes provenant par mitoses successives d’une même cellule
possèdent le même génome et forment un « clone ».

La nomination des lymphocytes se base sur le lieu de leur immunocompétence :

* Les lymphocytes qui acquièrent leur immunocompétence dans la moelle sont appelés LB (B du
terme anglais Bone-marrow qui signifie moelle osseuse).

* Les lymphocytes qui deviennent immunocompétents dans le Thymus sont appelés LT (T de


thymus).

a- La maturation des LT :

Dans le thymus, les cellules pré-T (futurs T) acquièrent un récepteur formé de deux chaînes
peptidiques différentes et appelé TCR (T Cell Receptor) devenant ainsi des LT
immunocompétents (doc 14 et p293).

Ce récepteur comporte deux sites permettant la reconnaissance du déterminant antigénique


associé la molécule HLA à la surface d'une cellule présentatrice d'antigène (CPAg) ou cellule cible
(cellule infectée ou histoincompatible) : c’est la double reconnaissance. (doc 17 p294)

En plus du récepteur TCR et du HLA, les LT portent des molécules jouant le rôle de marqueurs
CD (Cluster of Differenciation : bouquet de différenciation) qui sont acquis dans le thymus. Ces
marqueurs permettent de distinguer plusieurs sous populations de LT :

- Les LT4 (portant les marqueurs CD4) qui activés par les macrophages deviennent des LT
auxiliaires (LTa) ou LTh (helper)
- Les LT8 (portant CD8) qui activés par les LTa deviennent des LT cytotoxiques (LTc),

7
Website : www.TakiAcademy.com
b- Maturation des LB :

Activité 295 :

Au niveau de la moelle osseuse, les pré-LB (futurs LB) acquièrent des protéines
membranaires spécifiques de l’antigène en forme de Y et deviennent des LB matures ou
immunocompétents.

Ces protéines sont identiques aux anticorps produits chez un sujet malade.

Les résultats de l’électrophorèse, réalisé chez le sujet malade, montrent une augmentation du
taux des γ globulines : Les récepteurs membranaires des LB sont donc des γ globulines appelés
immunoglobulines (Ig).

3- Structure et fonction des anticorps :

La structure de l’anticorps :

Le microscope électronique montre que les anticorps ont une configuration spatiale
commune qui évoque la forme de Y. Cette structure résulte de l'assemblage de 4 chaines
peptidiques reliées par des ponts disulfures et qui sont identiques deux à deux (même nombre
d'aminoacides et même poids moléculaire).

Un anticorps est constitué de :

- deux chaines lourdes dites H (de l'anglais ≪heavy≫),

- Deux chaines légères dites L (de l'anglais ≪light≫),

1- site anticorps (site de fixation spécifique d'un antigène),


2- partie variable de la chaine légère L,
3- partie constante de la chaine légère L,
4- chaine légère,
5- partie variable de la chaine lourde H,
6- partie constante de la chaine lourde H,
7- chaine lourde,
8- site de fixation de l'anticorps sur une cellule (site effecteur)

8
Website : www.TakiAcademy.com
Les fonctions des anticorps :

Activité p296 : doc 22

Le sérum prélevé à partir de L1 contient des anticorps anti-tétanique.

Ces anticorps se fixent aux molécules de toxine tétanique permettant leur inactivation ce
qui explique le résultat obtenu chez L2.

Quelle est la relation entre la structure de l’anticorps et sa fonction ?

L’anticorps présente deux régions douées de fonctions distinctes :

- Région variable : c’est le site de fixation spécifique d’un antigène. Cette zone assure la
reconnaissance d’un déterminant antigénique.
- Région constante (Fc) : assure une fonction effectrice. Elle permet à l’anticorps associé à
l’Ag de se fixer sur un récepteur membranaire d’une cellule phagocytaire ce qui facilite la
phagocytose.

Déterminants
Anticorps Antigène
antigéniques

Récepteur
membranaire

Cellule phagocytaire

9
Website : www.TakiAcademy.com
4- Migration et stockage des lymphocytes :
Activité 9 p297 :

a- - Suite à la 1ère injection de GRM :


Le nombre de LB augmente légèrement au niveau de la rate : c’est une réponse
immunitaire primaire.

- Suite à une 2ème injection du même antigène le nombre des LB augment d’une façon
remarquable dans la rate : c’est une réponse immunitaire secondaire.

b- Lors d’une réaction immunitaire la taille des ganglions lymphatiques augmente en


fonction des jours.
c- - doc 28 : durant la greffe le nombre des lymphocytes et de macrophages augmente au
niveau des ganglions lymphatiques.

- doc 29 :

* du 1er au 5ème j : le nombre de lymphocytes augmente remarquablement au niveau de la moelle


osseuse et atteint un max le 5ème j. Cette évolution est suivie d’une augmentation moins importante
du nombre de LB dans la rate et les ganglions lymphatiques.

* à partir du 5ème j : le nombre de LB diminue dans la moelle osseuse et revient à la valeur


initiale. Cependant, le nombre de LB dans la rate et les ganglions lymphatiques montre une
augmentation importante.

Conclusion : Après leur maturation les lymphocytes T et B quittent les organes lymphoïdes
primaires pour être stockés dans les organes lymphoïdes périphériques (rate et ganglions
lymphatiques) lieux de rencontre de l’antigène. C’est à ce niveau que les réactions immunitaires
spécifiques sont amplifiées. (Doc 30p298)

10
Website : www.TakiAcademy.com
Takiacademy.com © 2018

Vous aimerez peut-être aussi