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La Séro-immunologie

I- Introduction
• La vaccination et la sérothérapie présentent un intérêt médical considérable.

• Systématiquement utilisées, surtout dans les pays occidentaux, elles ont permis de contrôler
la plupart des maladies infectieuses infantiles et des épidémies graves :

EX:

• l’éradication de la variole

• la diphtérie au début des années1980.

Deux approches différentes dans la lutte contre les infections.

La vaccination est une approche préventive fondée sur la faculté de faire acquérir à
l’organisme des moyens de défense immunitaire spécifiques afin d’éviter la maladie ; c’est
une immunité active qui est installée et pour une durée importante.

La sérothérapie, au contraire, constitue une approche curative au cours de laquelle on fournit


à l’organisme les moyens immunitaires de se défendre alors que l’infection est déjà déclarée.
C’est là une immunité acquise de façon passive et très limitée dans le temps.
II- Immunité active : la vaccination
La vaccination est l’administration d’un vaccin, soit pour protéger l’organisme contre une
maladie déterminée, soit pour combattre une maladie en cours en augmentant la résistance de
l’organisme

Le vaccin est une préparation antigénique immunisant contre un agent infectieux spécifique,
permettant de prévenir une infection par ce même agent en stimulant l’immunité de la
personne à qui il est administré.

1. Histoire de la vaccination

XVIIe siècle : Importante épidémie de variole. Pour s’en prémunir : dépôt de pus ou
squames varioliques sur la muqueuse nasale des enfants (en Chine).

XVIIIe siècle : Edward Jenner (1749-1823) découvre que le pus de la vaccine introduit par
scarification dans l’organisme humain le protège de la variole.

XIXe siècle :

En 1879, Pasteur découvre que l’inoculation de vieilles cultures de la bactérie du choléra à


des poules, les rend malades mais ne les tuent pas, même après inoculation de germes ‘frais’
C’est en 1885, qu’il prépare avec succès le premier vaccin humain à virulence atténuée contre
la rage.

XXe et XXIe siècles :

1921 : vaccin BCG contre la tuberculose

1923-1924 : le vaccin contre la diphtérie et le tétanos

1927 : un vaccin contre la fièvre jaune

1954 : un vaccin contre la poliomyélite

2. Le principe

Mise en contact de l’organisme avec une préparation antigénique (vaccin) afin qu’il
développe des anticorps spécifiques à l’antigène.

Principe de la vaccination : « des virus affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer, de donner
une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle » Pasteur

3. Le but

Le but des vaccinations est de provoquer une réaction immunitaire. La vaccination réalise
une immunprophylaxie active. Elle attribue au sujet une protection durable mais différée.
.
4. Les différents types de vaccins

a)      Vaccins vivants atténués

Une souche vivante atténuée conserve les propriétés immunogènes de l’agent infectieux mais
elle a perdu l’essentiel de son pouvoir pathogène. Une dose unique est généralement utilisée
vaccins vivants bactériens : BCG vaccins vivants viraux atténués : ROR (rougeole oreillon
rubéole), Polio (oral), fièvre jaune

b)      Vaccins inertes

Ils sont dépourvus de tous pouvoirs infectants, mais capables de provoquer après plusieurs
doses successives une réponse immunitaire protectrice.

Vaccins inactivés complets, ils contiennent dans leur totalité les corps bactériens et les
particules virales inactivés vaccins inertes bactériens complets : coqueluche, leptospirose
vaccins inertes viraux complets : rage, grippe, polio (injectable)

Des fractions antigéniques ou sous unités vaccinantes comme les anatoxines, les
polysaccharides, qui ont gardé les propriétés antigéniques qui ont perdu le pouvoir pathogène
par inactivation : chaleur ou formol vaccins inertes bactériens fractionnés anatoxine : tétanos,
diphtérie polysaccharide : typhoïde, méningocoques A, C vaccins inertes viraux fractionnés
hépatite B

5. Les mécanismes de réponse

Il y a deux étapes successives : Le premier contact avec l’antigène est suivi d’une réponse
primaire caractérisée par une ascension différée et lente des anticorps. Tout contact
ultérieur avec le même antigène induira une réponse secondaire (ou anamnestique) mettant
en œuvre la mémoire immunologique caractérisée par une ascension rapide, en quelques
jours, importante et durable des anticorps protecteurs. Primo vaccination : 2 à 3 doses
successives à 4 semaines d’intervalle Entretien de l’immunité : rappels périodiques (5 à 10
ans)

III- L’immunité passive : Sérothérapie


Les sérums thérapeutiques fournissent à un sujet menacé ou atteint d’une maladie ou d’une
intoxication des anticorps protecteurs spécifiques, immédiatement disponibles, prélevés dans
le plasma sanguin d’un organisme immunisé. La sérothérapie préventive ou curative constitue
un moyen d’immunisation passive temporaire.

1. Historique de la sérothérapie

 Invention de la sérothérapie 1888

 Charles Robert Richet né en 1850, injecta le sérum d'un chien inoculé avec des
staphylocoques, il réussit à immuniser les lapins.
 Naissance de la sérothérapie 1894,

 Le docteur Roux, disciple de Pasteur constate que, si l'on vaccine un cheval en lui injectant
des doses croissantes de toxine diphtérique, on provoque chez lui l'apparition de grandes
quantités d'anticorps antidiphtériques. Roux a donc l'idée de transférer le sérum de ce cheval
ainsi "hyperimmunisé" à des malades atteints de la diphtérie. Un grand nombre de malades
guérissent :

2. Principe /Définition

 La sérothérapie est l'administration d'un sérum immunisant d'origine animale ou


humaine pour protéger contre une maladie ou pour la traiter.
 La protection dans ce cas est immédiate, mais l’organisme receveur n’élabore lui-
même aucun système de défense ; c’est une immunisation passive.

 La protection est limitée dans le temps (quelques semaines). Cependant, elle permet
de juguler efficacement une infection contre laquelle le sujet n’aurait pas été
préalablement vacciné.

3. Les différents types de sérums

 Les Immunoglobulines Standards : Elles viennent de donneurs tout venants,


non sélectionnés et contiennent des anticorps contre les virus largement
répandus dans la population et cela à titre moyen. Elles sont efficaces contre ex
: l’hépatite A, la rougeole.
 Les Immunoglobulines spéciales : Ce sont des préparations spéciales enrichies
en anticorps dirigés contre un virus particulier préparées à partir de sérums de
donneurs sélectionnés :
•Sujets convalescents de l’infection à combattre
•Sujets récemment vaccinés
•Sujets reconnus à titre élevé en Acs par un dépistage préalable
Ex :
•Igs de convalescents de Zona riches en Acs VZV
•Igs anti CMV
•Igs spéciales riches en Acs anti HBS
•Igs spéciales anti rabiques

4. Leur origine

Les sérums sont d’origine : animale le plus souvent humaine (sérum de convalescents) Les
anticorps purifiés sont d’origine humaine.

1) Les 2 types d’immunoglobulines (Ig) Immunoglobulines non spécifiques


Elles sont efficaces dans : prévention des infections récidivantes dans les déficits
immunitaires purpura thrombopénique idiopathique l’érythroblastopénie, le syndrome de
Kawasaki (atteinte du nouveau né) et de Guillain-Barré Immunoglobulines spécifiques
Utilisées à titre préventif pour le tétanos, hépatite B, rage et associées à la vaccination Elles
peuvent être utilisées seules dans le traitement curatif du tétanos et de la diphtérie.

IV- Différentes Sérologies :


A- Définition :

La sérologie est un examen de biologie médicale utilisant le sérum pour établir des
diagnostics médicaux. Elle est basée sur la recherche d'anticorps spécifiques (IgM ou IgG),
afin de de pouvoir poser un diagnostic de maladie infectieuse, de suivre l'évolution d'une
maladie ou encore de vérifier l'efficacité des vaccinations.

La sérologie est réalisée à partir d'un prélèvement sanguin, qui peut être effectué à tout
moment de la journée et ne nécessite pas d'être à jeun. On recommande toutefois de ne pas
faire un dernier repas trop riche en graisse, qui pourrait légèrement troubler le plasma et gêner
son étude.

On travaille ensuite principalement sur du sérum ou du plasma (donc la partie qui ne contient
pas les globules rouges), tous deux obtenus après centrifugation du tube". En pratique, deux
types de tubes différents sont utilisés : un tube sec permettant d'obtenir après coagulation du
sérum, et un contenant un anticoagulant (comme de l'héparine) pour le plasma. le travail en
laboratoire consiste à doser les immunoglobulines spécifiques en fonction de ce qu'on
recherche. Ces immunoglobulines (IgG ou IgM) signent une exposition à un agent pathogène
aiguë ou ancienne. Le biologiste médical interprète ensuite ces résultats et rédige une
conclusion à l'attention du prescripteur.

B- Types de sérologie :

Une sérologie permet d'effectuer la recherche d'une exposition à un agent pathogène, son état
d'immunisation et potentiellement son état de protection. "En fonction du type profil
d'immunoglobines trouvée (IgG et/ou IgM) et du type de sérologie, on peut savoir si
l'infection est aigüe (donc en cours) ou ancienne.

Trois types d'agents pathogènes peuvent être recherchés indirectement grâce à une sérologie :
les virus, les bactéries ou les parasites.

- Les sérologies virales : VIH, hépatite A, hépatite B, hépatite C, mononucléose


infectieuse (EBV), CMV…
- Les sérologies bactériennes : syphilis, maladie de Lyme …
- Les sérologies parasitaires : la toxoplasmose est la plus connue et la plus pratiquée
La sérologie permet également de vérifier si les vaccinations sont toujours à jour, puisqu'on
connait précisément le taux d'immunoglobulines nécessaire à une protection pour certaines
maladies.

C- Délais des résultats :

La grande majorité des cas, les résultats d'une sérologie sont obtenus dans les heures qui
suivent le prélèvement.

D- Interprétation des résultats :

"L'interprétation d'une sérologie se fait au cas par cas, en fonction du pathogène et du


contexte. Il faut par exemple distinguer plusieurs cas de figure : est-ce que la sérologie était
faite à but épidémiologique, est-ce qu'elle était prescrite pour évaluer un état d'immunisation,
ou est-ce qu'elle a été faite dans cadre de l'exploration d'un syndrome infectieux.

En pratique, deux types d'anticorps sont dosés : les IgG et les IgM. Les IgM sont fabriquées
par l'organisme lors de son premier contact avec le pathogène : elles marquent une infection
en cours ou récente. Les IgG sont fabriquées dans un second temps et elles permettent la
protection à plus long terme de l'organisme. L'interprétation d'une sérologie se fait toujours en
décalé, puisque les IgG apparaissent quelques semaines après l'exposition, en fonction du
pathogène. Et dans certaines pathologies seulement, les IgM peuvent signer une infection
aiguë. Il est donc le plus souvent nécessaire de réaliser plusieurs sérologies à différents
intervalles de temps pour pouvoir en interpréter les résultats.

E- Autres examens complémentaires à la sérologie :

Le western blot : permet d'évaluer la spécificité des anticorps (permet d'éviter les faux
positifs)

La PCR : permet la détection et potentiellement la quantification (charge virale) du pathogène


chez le patient (pour les infections aigües ou actives)

Qui peut faire un test sérologique ?

Ce sont les biologistes médicaux qui réalisent et interprètent les sérologies, mais tout médecin
ou prescripteurs (sages-femmes notamment) peuvent les prescrire.

Contre-indications ?

Il n'y a pas de contre-indications à la sérologie mais plutôt des non-indications. Par exemple,
si la sérologie est pratiquée trop tôt dans le processus pathologique, elle sera inutile car les
IgG n'auront pas eu le temps d'apparaître. Elle sera donc négative, bien que la personne soit
infectée.

F- Conclusion

L’immunité active (vaccin) et passive (sérum) peuvent être associées.


La vaccination prend le relais de la sérothérapie lorsque les effets de celle-ci tendent à
disparaître.

La recherche des IgG et IgM permet avec d’autre test sérologique de mètre l’accent sur le
stade infectieux et ou sur l’immunité.

Un vaccin confère une défense active et de longue durée. Le sérum, d’une efficacité

rapide, ne protège que pendant une période de courte durée 2 à 3 semaines.

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